Orléans-Tours, une fusion impérative
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Orléans-Tours, une fusion impérative
LA TRIBUNE HEBDO DE TOURS Du 13 au 19 octobre 2016 - n°347 4 Société Orléans-Tours, une fusion impérative ? FORMATION Alors que la COMUE Léonard de Vinci – Poitiers-Limoges-Tours-Orléans – vient de perdre La Rochelle, la perspective d’une fusion universitaire semble se dessiner. Les élus régionaux et locaux l’évoquent même comme une nécessité pour peser. Une nécessité qui pourrait s’avérer d’autant plus importante que la région Grand Aquitaine voudrait englober l’université dans un plus grand ensemble. Pour compter, il faudra donc grossir… Et faire naître l’université du Val de Loire ? Par Philippe HADEF Q uel avenir pour l’université de Tours ? La question est d’autant plus d’actualité que la Communauté d’établissements universitaires au sein de laquelle elle doit se mouvoir – COMUE Poitiers-Limoges-Tours-Orléans – vient de perdre une de ses universités, en l’occurrence La Rochelle, qui veut profiter du soleil bordelais. Une COMUE où l’herbe serait plus verte… ou plus riche ? À peine constituée après de nombreuses crispations en lien avec la perte d’autonomie pointée par nombre de syndicats, cette mutation en COMUE – rendue obligatoire par la loi Fioraso de juillet 2013 – tangue déjà sous la pression d’un redécoupage régional qui n’avait pas été anticipé. Et Serge Babary, le maire de Tours, regarde lui-même avec une pointe d’inquiétude le « poids de la région Nouvelle Aquitaine et sa volonté de tourner notre COMUE vers elle ». Pour l’heure, La Rochelle ƃ ƃƃ est la seule à décrocher pour rejoindre l’axe bordelais… Mais qu’en sera-t-il demain ? Pour l’heure, Serge Babary prend acte de l’engagement de l’université de Tours dans cette structure interrégionale. Mais en tant qu’élu de la ville centre d’une potentielle métropole, il sait que sa ville doit rayonner sur le plan universitaire, et il souhaite qu’une réflexion s’engage sur « un grand établissement ». L’idée n’est pas nouvelle, mais les dernières expériences de rapprochement entre Tours et Orléans, le renouvellement des équipes dirigeantes et des deux présidents d’université ouvrent probablement une nouvelle porte vers « ce que serait une fusion ou une réunion des deux universités », avance Serbe Babary. « Il faut d’abord de la concertation, un accord préalable entre les deux présidents… Et quand ils auront établi les possibilités de convergence, nous appuierons la démarche. Mais ce n’est pas aux collectivités de s’immiscer, cela risquerait ; J ; K L ; < N < N ? B C [ N Q D ! \ K E Z P A Y K @ X O > W O = V M U I R B S F G O @ T H F Q < C de compliquer encore les choses ». Le maire de Tours se veut donc prudent. LA RÉGION DÉTERMINÉE À VOIR UNE SEULE UNIVERSITÉ À la Région, qui participe financièrement aux investissements et à l’accompagnement de la recherche, le ton est plus déterminé : « Le chemin déjà engagé doit être conforté, explique François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire. Mais il ne faut plus seulement avancer l’un à côté de l’autre, mais l’un avec l’autre. L’enjeu est concrètement d’attirer des étudiants de la périphérie de nos territoires en nombre équivalent à ceux qui, parmi nos jeunes, quittent le Centre-Val de Loire pour aller étudier ailleurs ». Pour le président de la Région, l’alternative n’est pas possible : « À terme, il faut une seule université qui puisse compter ». Et dans cette stratégie, François Bonneau n’oublie pas la notion multipolaire de l’ensemble des entités qui gravitent autour des deux pôles : Blois, Bourges et Chartres. Cette réalité, Serbe Babary ne la nie pas pour autant : « On ne peut même pas imaginer rester séparé. On voit bien l’obligation de travailler en commun ». À Orléans, la rentrée est marquée par des problématiques immédiates et urgentes (lire par ailleurs). Mais pour Olivier Carré, maire d’Orléans, « il y a une prise de conscience de l’échelon politique mais aussi universitaire. Il y a une masse critique – 50 000 étudiants – qui ne La fusion des universités d’Orléans et Tours ce n’est pas pour aujourd’hui mais visiblement pour demain à écouter les élus. pourra pas être atteinte individuellement alors qu’ensemble, le chemin restant à parcourir est bien moindre avec les 42 000 à 43 000 étudiants actuels ». Un chiffre rondelet pour compter sur la carte nationale universitaire. Reste, pour le maire d’Orléans, « à trouver la bonne gouvernance et la bonne articulation, car il n’est pas question que ce développement futur se fasse au détriment de l’un ou de l’autre ». Mais si le sujet devient d’autant plus urgent que la COMUE à peine née tangue déjà vers des centres de gravité un peu trop exotiques, Olivier Carré n’hésite pas à pointer quelques difficultés réelles au sein des conseils d’administration des deux entités : « On sait qu’il y a un certain nombre de tabous à faire tomber et il faut un peu de temps pour cela, de l’habileté et aussi l’appui de l’État. Les universitaires sont attentifs à ce que pourrait être une université du Val de Loire, certains montrant beaucoup d’allant alors que d’autres sont plus réservés sur la démarche. C’est un classique, dès lors que l’on veut faire bouger l’ordre établi ». L’unanimité est donc de mise chez les élus locaux et régionaux. Reste à mettre en musique l’ensemble des acteurs de terrain, à commencer par les présidents d’université. Et faute de vouloir s’exprimer sur le sujet, le président de la Région confirme, lui, que le dossier est bien sur la table. H L’UNIVERSITÉ D’ORLÉANS DÉRAPE " # $ % # & ' ( & ) * ( + + ' , # & - . . ( / , + , " & 0 & ' , . - / # 1 2 " . 3 " * , # 4 1 $ , 5 6 ' , 7 8 , s ^ n _ f ` c d a t b u ` u v c d w e x f y c g p h w i j k c l m n f c g o p q . , - / # , & % - 9 - & , : r z 455588 ] # C’est la mauvaise surprise de la rentrée pour Ary Bruand, le nouveau président de l’université d’Orléans. La gestion que l’on pourrait qualifier d’approximative de son prédécesseur aurait laissé un trou d’environ 13 à 15 millions d’euros. De quoi freiner certaines ambitions. « Ils sont à l’os », commente François Bonneau qui s’inquiète, lui aussi, de l’absence de marge de manœuvre à la suite de cet audit demandé par le nouveau président aux services de l’État. Cette réalité peut-elle être un frein au nécessaire rapprochement ? « Quand la mariée n’a pas de dot et qu’en plus elle a des dettes… », commente François Bonneau avec un sourire contraint. Si la situation actuelle est délicate, et alors qu’il s’emploie pour obtenir le soutien de l’État, le président de la Région confirme le cap et engage chacun à « prendre les choses par le haut ».