MAIZIÈRES-LES-BRIENNE église Saint-Julien-de

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MAIZIÈRES-LES-BRIENNE église Saint-Julien-de
MAIZIÈRES-LES-BRIENNE
Construction
Le plan, en forme de croix, indique deux grandes périodes bien visibles
dans cet édifice :
-la nef et la façade ouest sont restées en grande partie romanes, même si
les ouvertures ont été remaniées au XVIIIe siècle. C'est la communauté paroissiale, administrée par la Fabrique, qui entretenait cette partie de l'édifice qu'elle occupait lors des cérémonies et elle n'a pas eu les moyens de la
reconstruire par la suite. La Fabrique avait des revenus issus de dons notamment en terres.
Clocher
C'est donc une modeste construction dont le développement intérieur
est en poutres de bois. Le plafond et les piliers ont été habilement habillés
de bois.
- Le double transept et le chœur à 5 pans sont du XVIe siècle mais construits
en deux temps avec des formes et décors de colonnes différents. Sur la partie sud-ouest du transept a été placé le clocher. Il s'est effondré en 1628 et
fut reconstruit en 1653.
Ces parties de l'édifice étaient entretenues respectivement par le
clergé pour le chœur, et les seigneurs du lieu pour les transepts où ils
avaient leurs sièges (bancs d'œuvre) d'où ils assistaient aux offices, et leurs
sépultures. C'est ainsi que devant l'autel de la Vierge, au sud, on remarque
les dalles noires de " Haut et puissant Seigneur Messire Antoine Du Ban,
Chevalier, Marquis de La Feuillée, Seigneur de Maizières, Valentigny..." mort
le 4 février 1759, et de son épouse "Haute et puissante Dame Madame Hé-
Placé curieusement sur la partie
ouest du transept sud, le clocher s’était
effondré le 6 janvier 1628 et fut reconstruit certainement par les familles seigneuriales en 1653. Il a été plusieurs fois
restauré notamment en 1970. Il abrite 3
cloches : la grosse, Marie-Anne, bénie en
1771, la moyenne, Marie-Louise, en 1888
et la petite, Marie-Julienne en 1853.
Il a été témoin de bien des événements racontés par Jeanne-Marie MartinBertrand dans un opuscule « Souvenir d’un
vieux clocher » diffusé en 1988.
Au pied de ce clocher, sur le mur
extérieur de l'abside, figurait jusqu'à une
date récente une inscription gravée au
couteau qui gardait le souvenir du passage
de Napoléon 1er, à Maizières le 30 janvier 1814. L’empereur aux abois y avait
retrouvé un de ses anciens professeurs au
collège des Minimes de Brienne, devenu
curé du lieu, l'abbé Edme Hanriot (17541816).
Source Saint-Fiacre
Au mur nord de la nef :
statue en pierre de
des Saints et le malheur des pauvres". L'inscription nous dit bien aussi
saint Jean-Baptiste, xvie siècle,
qu'Antoine Du Ban servit le Roi avec distinction pendant 22 ans et que c'est
classé MH 1959 (23) .
"une blessure à la tête à la levée du siège de Turin" (1706) qui l'obligea " de
(XII-XVIe siècles, inscrite MH 1926)
Vue de l'église de Maizières-lès-Brienne au sud-est.
Le coquet village rural de Maizières est situé au Nord-Est de la riche
plaine de Brienne. Le nombre de ses habitants s'est maintenu autour de 300
jusqu'après 1870. Il dépasse difficilement les 180 aujourd'hui.
Une forte tradition de piété y a favorisé, au milieu du XIXe siècle, la
Sud/ouest de l’église
lène Thérèse de Sercey..." dont la mort le 9 octobre 1747 "fut le triomphe
église Saint-Julien-de-Brioude
rencontre entre un curé, Jean-Baptiste
Heurlaut (mort en 1887, sous le
nom de Père Bonaventure) et une jeune habitante, Joséphine Bouillevaux
(morte en 1871, sous le nom de Sœur Marie de Sainte-Claire), de laquelle
est né un ordre féminin cloîtré, toujours vivant dans le monde, les Religieuses
Franciscaines du Saint-Sacrement (maison mère à Troyes).
se retirer dans ses terres".
Bannière (17 et 18)
A fin de l'Ancien Régime c'est la famille des Loménie de Brienne qui
L'église est dédiée à saint Julien-
possédait la seigneurie de Maizières.
de-Brioude, un jeune soldat romain marty-
Décor et ameublement
risé pour sa foi, en 304 à Brioude. Il est
L'architecture romane de la nef ne se singularise que par le décor à
l'extérieur des modillons à la base du toit : grotesques, tonneaux, animaux
fantastiques...
Dans la partie du XVIe siècle se déploie une belle architecture lumineuse avec des colonnes tri ou quadrilobées agrémentées pour certaines de
chapiteaux de feuillages. Les années 1480-1540 ont été très prospères et le
clergé comme la noblesse, plus à l'aise, ont voulu par leurs deniers témoigner,
à ce moment, de l'intérêt qu'ils portaient à la religion comme au lieu de réunion de la communauté de leur paroisse.
Un très bel ensemble de vitraux (classé MH 1894) agrémentait les
larges fenêtres. Ils ont été très endommagés par le bombardement sur la
gare de Maizières-les-Brienne du 23 juin 1944. Les fragments que l’on voit on
été remontés comme on a pu.
Statues, outre la statue de la Vierge du XIVe siècle signalée (1), il reste une
statue ancienne de saint Jean-Baptiste (XVIe siècle) (23) souvenir d’une chapelle particulière. Les autres ont été renouvelées au XIXe siècle avec de la
statuaire en terre cuite. Le tabernacle du maître autel (14) (classé MH 1959)
e
payé 650 livres par la fabrique et le seigneur date du milieu du XVII siècle.
Encouragés par la municipalité
de Maizières et la Commission Eglises
et Patrimoine du secteur paroissial de
Brienne, les Amis du Patrimoine du
Chavangeois et des Alentours sont
heureux d’accompagner votre visite
par ce dépliant élaboré par Pierre-E.
Leroy (textes) et Pascal Sommé
(photographies et mise en page).
Depuis 2003, ils participent
sur ce secteur élargi, à un vaste programme départemental de mise en
valeur du patrimoine notamment des
églises (statuaire, vitraux…). Vous
pouvez retrouver l’écho de leurs initiatives sur le site internet :
marne-aube-patrimoine.fr
Vous pouvez aussi soutenir leur
action en vous joignant à eux (5€ de
cotisation annuelle).
souvent représenté en militaire tenant la
palme du martyre. (Bannière du XIXe siècle
dans le chœur)
Les bannières comme les bâtons de
procession servaient à identifier les confréries regroupant les paroissiens volontaires pour suivre des prescriptions et
faire un don régulier. Maizières en posséda
jusqu'à sept : du Rosaire (16) , du SaintSacrement, de saint Jean-Baptiste, de
saint Julien, de saint Fiacre, de saint Eloi,
de sainte Anne.
Bannière de St Julien (17) .
A la mémoire de Jeanne –Marie Martin-Bertrand, († 1991). Elle a
rédigé plusieurs études reprographiées très documentées sur son village.
Ce modeste dépliant, lui doit beaucoup.
III - Chœur
Le maître autel, marbre gris et blanc, (XVIIIe siècle) (13).
II - Transept sud et chapelle de la Vierge
La description du contenu de cette église commence en bas à droite du plan.
Sur la
La visite d’une église se fait, en effet dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, du baptême à
la pénitence. Comme on entre généralement dans cette église par la porte latérale sud, il faut gagner le bas
de la nef vers la porte ouest.
porte du tabernacle : Jean-Baptiste montrant l’agneau (14). Au-dessus, statue du Sacré-Cœur (terre cuite, XIXe siècle) (15). Devant le maître-autel :
10
bâton de confrérie de la Vierge (16) à gauche et les bannières de saint
Julien à gauche (17) et de la Vierge à droite (18).
Vitraux baie axiale (0) : vitrail de la Passion (on reconnaît le Jardin
des Oliviers, le Baiser de Judas, Jésus devant Caïphe, la Flagellation, le Portement de Croix, la Crucifixion), vers 1525 . La baie 1 au nord : Autour d’une
Crucifixion, scènes de la Vie de la Vierge (Naissance, Présentation au Temple,
Visitation, Adoration des Mages), vers 1525. La baie 2 au sud : en fragments :
11
III
La Vierge et saint Jean, tête de Nicodème, Vierge de pitié, Jésus et Marie-
14
Magdeleine (Noli me tangere). Au bas, beaux éléments : saint Georges, saint
9
15
12
8
4
10
Pierre, saint Jean-Baptiste présentant des donateurs, vers 1525. La baie 3 au
16
nord : fragment de Création. Assomption. Vierge écrasant le dragon. Anges .
La baie 4 au sud : fragments : Vie de sainte Marie-Magdeleine (1529).
IV - Transept nord et chapelle nord
Baie 0
Baie 1
Autel: statues de saint Joseph (20) entre saint Julien (19) et saint
Baie 2
Fiacre (21) (terres cuites de Vendeuvre offertes en 1889) ; ces deux der-
15
niers saints sont les patrons de cette paroisse. Vitrail au-dessus (baie 5) :
Baie 3
Baie 4
Baie 5
Dieu le Père, Anges musiciens. Armoiries (Ligniville et alliés). (Vers 1525).
Statue en plâtre de sainte Thérèse-de-l’enfant-Jésus (XXe siècle) (22). Au
5
mur nord : statue en pierre de saint Jean-Baptiste, XVI siècle. (classé MH
e
1959) (23).
19 à 21
IV
Baie 7
7 à 12
23
17
(baie 8), reste d’un Arbre de Jessé .
II
16
22
Sur la base des colonnes : décors funéraires de tête de mort et de palmes (6).
Cette partie de l’église recèle la sépulture de seigneurs de Maizières. Pierres tom-
Baie 8
bales (7).
Autel de la Vierge ou du Rosaire (aménagé au milieu du XIXe siècle) : inscrip-
4
18
Baie 8
Sur le mur sud : statue de 2 anges, terre cuite, XIXe siècle (4 et 5). Vitrail
Baie 6
13 et 14
7
6
tion au-dessus : « Qui t’invoque obtient la vie/ Qui t’aime ne peut périr » (Cantiques
spirituels, 1824) (8). 2 statues de Marie : sur l’autel Vierge en bois doré (XVIIIe
6
siècle) (9); au-dessus : Vierge de l’Immaculée Conception, terre cuite de Léon Moynet
(Vendeuvre, milieu du XIXe siècle) (10). Cette statue parmi les premières de
cette industrie, s’inspire de modèles du « Beau XVIe siècle troyen ».
Au-dessus vitrail (baie 6) : Couronnement de la Vierge ; Trinité ; Anges . De
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19
20
part et d’autre : 2 statues en terre cuite (XIXe siècle) : à gauche Joseph et l’Enfant
21
V- Au collatéral nord
Confessionnal (XVIIIe siècle) (24) et armoire ancienne (25).
Jésus (11) et à droite sainte Anne apprenant à lire à la Vierge Marie (12).
I - Collatéral sud, chapelle
V
VI - Dans la nef centrale
des fonts-baptismaux
3
24
I
Chaire, XIXe siècle, (26) où ont été incorporés deux petits bas-reliefs
25
de saint Jean-Baptiste sur la cuve et saint Jean-l’Evangéliste sur le fond
28
27
Sur l’embrasure de la fenêtre : cette statue
2
polychrome de la Vierge-Mère assise, portant l'enfant
(bois, XVIe siècle). Au dessus de la porte principale (ouest) : deux tableaux qui
Jésus debout sur sa jambe gauche, a été sculptée dans la
devaient orner les autels latéraux avant leur rénovation au XIXe siècle, vers le
1
sud : La Vierge donnant le rosaire à saint Dominique (27) (œuvre probablement du XVIIe siècle, mais vigoureusement restaurée en 1843, au moment de
pierre vers 1350. Elle est située à l'entrée de l'église à
droite, C’est l’œuvre la plus remarquable dans cet édifice.
VI
(classé MH 1959) (1)
son déplacement, par de Rycke, un peintre qui a laissé plusieurs œuvres dans
Fonts-baptismaux, marbre,
ce secteur). Le chien tenant un brandon, rappelle le songe que la mère de
Fiacre.
siècle, clôturés
Panneau de bois sculpté, provenant certainement
cher d’un chien qui mettrait le feu au monde. Vers le nord : intéressant ta-
Baptiste, avec un donateur en habit de religieux (28), présenté par saint
e
par une grille. (2)
saint Dominique avait fait avant la naissance de ce dernier : elle devait accoubleau du milieu du XVIIe siècle représentant Le Baptême du Christ par Jean-
XVIII
de l'abbaye voisine de Boulancourt. Un panneau identique
1
se voit dans l'église de Hampigny. (3)