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Rédactrice en chef: Ben-Nacer Barbara Nr: 10 50 lekë en Albanie Février 2011 M ise en page : Çipi Dorian Visitez le site de la Mouche http://www.la-mouche.jimdo.com ALLER EN FRANCE FRANCOPHONIE LETTRE EXPOSITION GEORGES BRASSENS LES STAGES EN FRANCE DE 2010 MAGIE-FOLIE Au cours de cette exposition, différentes facettes de la vie de l'artiste étaient présentées ; à travers d'une part des photographies commentées et d'autre part un reportage sur la vie de Brassens. L'exposition photo retraçait les étapes successives de son existence. Le reportage quant page 8 à lui se composait... Nous sommes tous très fiers d'eux. Leurs assiduités en cours, leurs bons résultats et leurs participations aux activités francophones proposées cette année ont été récompensés. Tout d'abord, Lucinda Bushati de l'Université de Shkodra et Rudina Hoxha de l'Université... page10 Parfois, même quand des choses nous semblent irréelles, elles peuvent vraiment exister, parce que la vie c'est comme ça : un mystère !! N'oubliez pas : Impossible = I'm possible (ce qui signifie " je suis possible " en anglais)….tout se base sur cette contradiction…en estce d'ailleurs une ? Voilà une histoire de fantaisies …et de surprises… ! Vous pourrez choisir la fin qui vous plaira, car tout est possible!... page 12 Un dossier exclusif en images et des témoignages pour un retour sur la Francophonie 2010 en Albanie Mars 2010 - Dossier spécial sur la Francophonie: une fête “nationale” pages 4 à 8 ACTUALITE UNE NOUVELLE ORIGINALE DE M A U PASSANT MANIFESTATION À TIRANA, 3 M O RTS es dizaines de milliers de man ifestants se sont réunis à Tira na, en début d'après-midi, devant le siège du gouvernement albanais afin de répondre à l'appel de l'opposition, mené par Edi Rama, du principal parti d'opposition socialiste en Albanie et maire de Tirana. Après l'annonce, la semaine dernière de la démission du vice-Premier ministre, Ilir Meta, mis en cause dans une affaire de corruption, l'opposition a répondu. Ainsi, il s'agissait de manifester contre le gouvernement de M. Sali Berisha (leader du Parti démocratique), pour réclamer sa démission et appeler à des élections législatives anticipées. En effet, après dix mois d'impasse politique, le parti d'Edi Rama a appelé ses partisans à réagir publiquement et massivement, comme il l'avait déjà fait quelques mois plus tôt (voir l'article ci-dessous). " Nous voulons montrer qu'on ne peut ni acheter, ni vendre, ni négocier... page 3 D CONTACT Vous souhaitez participer au journal? Ecrivez aux lecteurs français de vos villes: Julie: [email protected] Jean-Nicolas: [email protected] Barbara: [email protected] et contacter directement Charlène, Laurence et Virginie COUP DE COEUR e père Boitelle (Antoine) avait, dans tout le pays, la spécialité des besognes malpropres. Toutes les fois qu'on avait à faire nettoyer une fosse, un fumier, un puisard, à curer un égout, un trou de fange quelconque c'était lui qu'on allait chercher. Il s'en venait avec ses instruments de vidangeur et ses sabots enduits de crasse, et se mettait à sa besogne en geignant sans cesse sur son métier. Quand on lui demandait alors pourquoi il faisait cet ouvrage répugnant, il répondait avec résignation : " Pardi, c'est pour mes éfans qu'il faut nourrir. Ça rapporte plus qu'autre chose. " Il avait, en effet, quatorze enfants. Si on s'informait de ce qu'ils étaient devenus, il disait avec un air d'indifférence : " N'en reste huit à la maison. Y en a un au service et cinq mariés. " Quand on voulait savoir... page 14 L FRANÇAISE LITTERA TURE LITTERATURE PRÉSENTATION DES NOUVELLES SKENDER SHERIFI, UN ÉCRIVAIN ALBANAIS DE BELGIQUE STAGIAIRES FLE EN ALBANIE page 16 page 5 JDSFHJHFJDHJ JUSTICE! JDSFHJHFJDHJ IMPRESSION A QUI DE DROIT “ALBANIE - LE PAYS DES AIGLES” Toute attaque envers Marubi est un témoignage clair de la réduction des pouvoirs publics et collectifs, des ressources humaines et créatives de cette société. La préservation à tout prix de cet espace traditionnellement public de l'art, est notre principe en des temps où tout s'incline aux budgets de survie de l'état. .. Je suis si loin d'elle et elle me manque tellement que je ne peux écrire que de façon impersonnelle…voici la présentation d'une Albanie qui me touche toujours et encore malgré le temps, malgré la distance. Merci à tous ceux qui ont fait de ces deux ans un merveilleux voyage. Les cinq sens en éveil et le sixième en plus : La vue Beauté et variété des paysages page 2 Pays d'eau et de montagne La mer Adriatique, les plages et criques de Sarranda, la Riviera de la Côte Ouest et les lacs de l'Est ; partout l'eau avoisine les 28 degrés. Les Alpes du Nord, le magnifique TOMORRI (2700 m), la luminosité et les couleurs nous installent dans le sud de l'Europe. Des alpages et des falaises, des collines et des champs, tous les page 15 paysages ... NOUVEAU :Vous n’êtes pas d’accord ? vous souhaitez donner votre avis sur un article? Alors réagissez aux articles de ce numéro et envoyez nous vos commentaires à [email protected] LA MOUCHE 2011 JUSTICE! SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 2 Nous estimons Marubi telle une orientation esthétique naturelle de l'espace vital de la société albanaise. Toute attaque envers Marubi est un témoignage clair À QUI DE DROIT Toute attaque envers Marubi est un témoignage clair de la réduction des pouvoirs publics et collectifs, des ressources humaines et créatives de cette société. La préservation à tout prix de cet espace traditionnellement public de l'art, est notre principe en des temps où tout s'incline aux budgets de survie de l'état et des privés. Sans public et sans droits, il n'y a ni état, ni loi. La résolution selon les demandes de l'AFMM (Public - Partenaires - Privé) élèverait les individus de la société à une activité commune aux profits communs. Le nom du gouvernement, dans les actes contre l'AFMM, a été mal utilisé par des niveaux inappropriés de l'administration d'Alba Film. Face à des actes irresponsables de séparation hasardeuse et de privatisations illégales, sont les partenaires, qui ont offert toute l'expertise et le financement nécessaires au projet Marubi depuis 2001, et les artistes qui ont imaginé et contribué à l'ouverture de la première école de film en Albanie. L'Etat ne peut pas punir avec la diminution du champ d'action de l'AFMM, car celle-ci ne fait que réduire l'espace culturel national, de laquelle ne bénéficieront que de bas niveaux aux intérêts douteux. La destruction ou réduction non motivée de tout espace vital de Marubi, est une violation des projets majeurs bien pensés, créatifs et artistiques qui rendirent possible le Kinostudio. Dans le contraire, les productions collectives artistiques échoueraient face aux produits commercialo-technico-médiatiques. La privatisation du public tue la création pour le bénéfice d'une seule personne et la chute esthétique de millions d'autres. Seuls des perdants peuvent sortir de l'inculture qui équivaut le public aux collectivisme totalitaire. L'inculture réduit l'affaire Marubi au jugement des mètres, et au traitement de kiosque. Les mètres et les kiosques ont servi au mieux la réduction de perception et de vision des Albanais. Avec cette vision limitée, l'Albanie se réduit à Tirana, et Tirana au privé. L'Albanie se distinguera comme le seul pays d'Europe basé sur des décisions prises à partir de falsifications de niveaux non professionnels et inappropriés de l'administration culturelle. Ce manque de professionnalisme décide de la réduction des espaces d'une académie de film. 30 étudiants et 27 pédagogues qui contribuent à l'éducation et à la culture cinématographique, ne peuvent pas rester sans jardin leur servant de laboratoire de tournage et d'effets spéciaux extérieur, sans parking, sans espace vert. Les oliviers qui ombragent et donnent leurs fruits depuis 200 ans, et de plus, protégés par la Constitution, ne peuvent pas être détruits pour confirmer la culture esclavagiste du béton. Les Albanais ne peuvent pas être réduits de l'artisan à l'ouvrier payé à l'heure. AFMM, au nom du goût limpide, a été accrédité telle une unité de formation et de création par l'État Albanais. Exactement pour cette surface et cet espace laboratoire aujourd'hui il lui faut se battre, car quelques segments particuliers du gouvernement ne répondent pas aux visions nécessaires. Le combat pour la défense de cet espace est un combat pour la défense du sérieux, de la confiance et de la dignité de l'État et de la société albanaise. Cela fait 13 mois que nous nous battons contre les actes, en investissant tous les acteurs, leur rappelant leur devoir de responsabilité face à la préservation des espaces vitaux et historiques. Notre résistance est l'exemple clair que l'émancipation citoyenne est la seule et dernière garantie de l'homme, politique et artiste. La dignité de l'État Albanais, de l'Europe et celle des artistes d'aujourd'hui et de ceux qui viendront, est plus importante que “ ARGUMENTS POUR L'ACADÉMIE DU FILM ET MULTIMÉDIA MARUBI Site et logo de l’Académie Marubi n'importe quel plan d'affaires. La désinformation intentionnelle (envers le gouvernement, les partenaires de l'AFMM, et l'AFMM ellemême) amena un conflit artificiel, qui doit être immédiatement dissipé pour ne pas engendrer de perdants. Les choses doivent revenir à la normalité de la ville comme le topos de tous les citoyens. La désinformation intentionnelle des acteurs impliqués a amené l'extra polarisation du conflit irrationnel État-AFMM en Février 2009. La résistance de l'AFMM, après avoir reçu la juste information par le Médiateur de la République, a publiquement donné du temps de réflexion à toutes les institutions impliquées. Le manque d'une décision cohérente avec la loi sur l'enseignement supérieur et la loi cinématographique, montrerait que l'État lui-même serait intéressé à réduire nos représentations et intérêts nationaux. La destruction du parc au profit de n'importe qui, prouverait entièrement ceci, et Marubi serait alors la preuve d'une injustice et d'une incapacité injustifiées de l'État. Toute tentative d'appliquer une planimétrie falsifiée, qui n'a de lien avec aucun acte du gouvernement ou des ministères impliqués, qui pourrait endommager bien d'autres institutions publiques restantes dans l'espace de l'ex-Kinostudio (par exemple, l'Archive Centrale du Film), amènerait automatiquement à la fermeture définitive de l'Académie Marubi. La dignité et l'image du pays passent avant tout autre intérêt, même politique, médiatique ou personnel. La fermeture de Marubi pour cause de falsifications va à l'encontre des intérêts culturels publics. La fermeture de Marubi est la fermeture de la forme artistique du revenu public, et un dommage des intérêts albanais dans la région. La fermeture de Marubi est la fermeture d'une institution membre du CILECT (Centre International de Liaison des Écoles de Cinéma et de Télévision). Marubi compte des étudiants venant de tous les territoires ethniques albanais des Balkans. Ces étudiants reçoivent un enseignement supérieur Programme Deux mercredi par mois un film français tous les jeudis un film en VO sous-titré en anglais. Tous les vendredis un film espagnol sous-titré en anglais. Toutes les projections sont à 19h. Pour y aller Bus Kinostudio ou Porcelani Akademia e Filmit dhe Multimedias Marubi Rr.Aleksandër Moisiu, Nr.76 professionnel selon les standards occidentaux, sans avoir le besoin d'aller en Occident. Marubi devient ainsi une forme nécessaire de l'autonomie et des intégrations nationale et européenne, puisqu'elle prévient la fuite des cerveaux et la mise en exil (Brain Stand). Elle est la seule formation universitaire en Albanie dont le produit peut être directement comparé à celui de ses structures homologues internationales (4 prix internationaux). Plus de 50% des enseignants de l'AFMM ont étudié en Occident, et sont rentrés dans leur pays pour apporter leur contribution (Brain Gain). Préparés en Occident, ils savent que dans chaque coin de ses villes bordées de parcs et de fleurs, se reflète l'histoire. Ces enseignants et étudiants subissent injustement et infiniment, dans leur territoire de création, les forces de polices privées et de la police nationale. L'Albanie a besoin d'un maximum d 'écoles d'art afin de compter un minimum de prisons et de forces de sécurité privées. L'État doit stimuler et subventionner Marubi et toute entité cinématographique, au nom de l'image de l'Albanie et des Albanais. Grâce au fait qu'aucun acte gouvernemental (DCM ou contrat) n'a à voir avec l'espace vital de l'AFMM, grâce à la résistance et à la dévotion intellectuelle et estudiantine de notre académie, malgré la mauvaise volonté d'Alba Film, le jardin et le parking de l'AFMM, grillagés, restent aujourd'hui intactes. L'État Albanais et l'AFMM ont toutes les possibilités de sortir dignement de cette crise, dont aucune institution à caractère publique n'a à y gagner. Respectueusement, Elvis Hoxha, Conseil Pédagogique AFMM Danila Nika Chancelière AFMM Emiljo Leka, Délégué du Conseil des Etudiants AFMM Eol Çashku, Directeur des Productions AFMM Magali Perrichet, Administrateur AFMM LA MOUCHE 2011 CRISE ACTU ALITE CTUALITE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 3 Un article passionnant sur un sujet brûlant de l'actualité politique albanaise Manifestation antigouvernementale à Tirana, 3 morts Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis à Tirana, en début d'après-midi, devant le siège du gouvernement albanais afin de répondre à l'appel de l'opposition, mené par Edi Rama, du principal parti d'opposition socialiste en Albanie et maire de Tirana. Après l'annonce, la semaine dernière de la démission du vicePremier ministre, Ilir Meta, mis en cause dans une affaire de corruption, l'opposition a répondu. Ainsi, il s'agissait de manifester contre le gouvernement de M. Sali Berisha (leader du Parti démocratique), pour réclamer sa démission et appeler à des élections législatives anticipées. En effet, après dix mois d'impasse politique, le parti d'Edi Rama a appelé ses partisans à réagir publiquement et massivement, comme il l'avait déjà fait quelques mois plus tôt (voir l'article cidessous). " Nous voulons montrer qu'on ne peut ni acheter, ni vendre, ni négocier la liberté électorale ", avait déclaré, il y a peu, le chef de l'opposition, Edi Rama. La principale revendication concerne le décompte des votes durant les élections législatives de juin 2009 qui avaient permis à Sali Berisha de reconduire son mandat de Premier ministre. La majorité parlementaire a refusé un nouveau dépouillement des bulletins de vote, un refus motivé par le fait que les standards démocratiques ont été respectés et les élections ainsi déclarées conformes par plusieurs organismes européens. De même, Sali Berisha se défend en disant que " l'Union européenne a approuvé le résultat de ces législatives puisqu'elle a ouvert la voie à des négociations pour une future adhésion de l'Albanie ". Malheureusement, un climat de tension a rapidement envahi la foule qui a alors eu des accrochages avec les forces de l'ordre, déployées autour du bâtiment gouvernemental. Des manifestants ont lancé des pierres et les forces de l'ordre ont riposté à l'aide de gaz lacrymogènes et de lances à eau. Trois personnes ont été tuées par balles ce vendredi et plusieurs autres blessés. " Il y a trois morts, 17 policiers et militaires blessés, dont 3 grièvement. 22 civils ont également été blessés ", a indiqué M. Koceku. " Les trois personnes tuées étaient déjà mortes à leur arrivée aux urgences ", a-t-il précisé. Face à un mouvement de protestation qui enfle, le fonctionnement des institutions peut continuer à être gêné ce qui peut empêcher l'adoption d'importantes réformes. Il ne faudrait pas que ces différends et cette impasse politique nuisent à l'intégration européenne de l'Albanie. En effet l'Albanie a déposé sa candidature à l'Union européenne le 28 avril 2009 et a vu lever l'obligation de visa pour ses ressortissants (dans les pays de l'espace Schengen, regroupant la majorité des pays de l'UE) depuis le 15 décembre 2010. Les institutions européennes pourraient exprimé leur lassitude devant cette crise politique albanaise, elles ont d'ailleurs fait un appel au calme. Espérons que les actions de protestation ne s'intensifieront pas (ou en tous cas, dans un climat de non-violence). Barbara Ben-Nacer, rédactrice en chef du journal La grève de la faim à Tirana L’an passé, la situation politique en Albanie et surtout à Tirana était déjà critique Près de 200 personnes et y compris des députés se sont mobilisés et mis en grève. La grève a lieu à quelques mètres du bâtiment gouvernemental de l'Albanie, 1'opposition a mis au centre de ses demandes, la transparence des dernières élections législatives et ça doit aussi comprendre l`ouverture des urnes. Mais la majorité continue de considérer la réaction de ces députés comme étant un acte avec des précédents pénaux, contre la loi. Les analystes pensent que toutes les possibilités de compromis qui ont été mises en œuvre sont épuisées puisque c'est un thème qui existe depuis plusieurs mois déjà. Cependant, vu qu'il n`y a pas eu de réaction de la part de la majorité, les députés socialistes ont décidé de prendre des mesures fortes. Ils considèrent cette grève non comme une manifestation pour gagner le pouvoir mais comme une revendication qui se lie aux problèmes économiques, sociaux et culturels du pays. Les députés socialistes pensent que, dans les urnes, se trouve l'arme des élections. Mais d'autres considèrent cet acte comme un passage obligé pour ces députés socialistes. Mais, ces derniers sont décidés à lutter jusqu'à la fin. Mais la préoccupation majeure se lie avec la participation des citoyens, hommes, femmes et enfants au les graves conséquences et l'image du pays que cette situation risque de ternir, créant par la même occasion des obstacles pour la libéralisation des visas. Face à cette situation, il n'y a pas de véritable réaction de la part de la majorité. Chaque jour, la santé des personnes qui ont décidé de faire la grève de la faim se détériore, et la situation s'aggrave. Opinion d'une citoyenne : milieu de cette grève de la faim et cela a créé beaucoup de polémiques. Jusqu'à maintenant, il y a quelques femmes et quelques hommes qui ont été transportés à l'hôpital. Un jeune garçon de 20 ans a risqué sa vie. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital. Les personnalités étrangères ont tenté d`intervenir pour calmer cette situation en mettant en évidence En tant que citoyenne de ce pays, je ressens le besoin et la nécessité de lancer un message très important aux politiciens des deux camps : " pour une fois, ne vous montrez pas égoïstes et ne pensez pas qu'à vos intérêts personnels ou politiques, parce que, si vous existez, c'est grâce au peuple et vous n'êtes pas plus forts que le peule. Essayez de penser comment régler la vie de ces pauvres gens qui n'ont pas de travail et qui n'ont rien à manger et pensez à ne pas effacer les larmes des enfants qui attendent leurs mères à la maison mais pensez à ne pas les faire pleurer. On espère, qu'avec la bonne volonté des députés, cette situation va se régler le plus vite possible. Rudina Hoxha, IIIème année, Université d’Elbasan LA MOUCHE 2011 MUSIQUE Dans le cadre des festivités de la Francophonie, un pianiste réputé a joué en Albanie SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 4 Maitre Gallet répond en toute sincérité à notre journaliste. Pascal Gallet à Tirana À l'occasion du Printemps de la Francophonie, le grand pianiste Pascal Gallet a donné un concert solo, le vendredi 2 avril, à la grande salle de l'Académie des Beaux Arts. Un concert qui a transmis de l'émotion mais surtout de l'amour, beaucoup d'amour. Le public semblait comme ensorcelé par les notes magiques de Bach, Chopin, Debussy ou encore Jolivet, interprétés avec élégance et passion par Maitre Gallet. Le maitre a réservé une grande et charmante surprise pour le public quand il a joué une pièce bien connue et aimée : "Lule Bore". La salle l'a accompagné en chantant. Une atmosphère chaleureuse, magique et omniprésente a embrassé la salle. Écouter jouer les morceaux les plus beaux de la musique classique et contemporaine par un fameux pianiste comme Pascal Gallet, ce n'est pas une opportunitéquiarrivetouslesjours.Maisc'estlafrancophonie et les sponsors qui ont rendu tout cela possible. Le lendemain, je suis allée interviewer Pascal Gallet. Je l'ai trouvé assis devant son piano, concentré, répétant pour sa prochaine exhibition. -Bonjour Monsieur Gallet. On connait votre parcours dans la musique classique, mais ce qui m'intéresse, c'est votre enfance. Quand avez-vous eu votre premier contact avec le piano et quels étaient vos rêves d'enfance ? J'ai commencé le piano quand j'avais 7 ans. J'ai donné mon premier concert à l'âge de 10 ans et j'ai fait une première apparition à la télévision. Après, je suis allé au conservatoire. Le piano, c'était bien mon rêve, mais en même temps, j'étais un sportif de haut niveau. Je jouais au football. Au final j'ai choisi le piano. -Quand vous êtes-vous senti pour la première fois un vrai pianiste et un vrai professionnel? À la fin de mes études. Quand j'avais 14 ans, j'ai vraiment pensé à poursuivre une carrière professionnelle. Après, à l'âge de 20 ans, je me suis senti un vrai professionnel. -Est-ce que vous avez fait des erreurs pendant un concert? Est-ce qu'il a eu des réactions? Il m'arrive de faire des fautes, parce qu'on n'est pas des machines, mais il n'y a pas eu de réactions du public. Quand ils viennent au concert, ils ne sont pas là pour pointer les petites erreurs, mais pour écouter une bonne musique. -Par quel grand compositeur avez-vous été inspiré pendant votre carrière et même encore aujourd'hui? J'aime beaucoup les romantiques comme Chopin, Schuman, les baroques, Bach, Mozart mais j'aime aussi la musique contemporaine. Ici, en Albanie, la musique contemporaine n'est pas si connue. Il faut que les jeunes, et pas seulement eux, la connaissent et l'écoutent. - Hier soir, pendant le concert, vous avez mentionné le compositeur Jolivet. Est-ce qu'il est votre favori ? Quelle est votre "liaison"? Jolivet est un grand compositeur français. Il est très connu. Il y a une histoire un peu particulière avec Jolivet. J'ai consacré 4 années de ma vie à l'étudier et je suis le seul pianiste au monde à avoir enregistrer sa musique au piano. Si vous cherchez sur YOUTUBE, vous pourrez trouver mon concert au Brésil pendant lequel je jouais Jolivet. -De nos jours, la technologie et l'électronique ont beaucoup progressé et s'imposent dans tous les domaines. Dans la musique classique aussi. Est-ce que la vraie musique qui a et qui transmet des valeurs se sent menacée par cette musique électronique qui a gagné de plus en plus de terrain et de popularité, surtout parmi les jeunes ? Le vrai danger pour la musique classique est de se renfermer sur elle-même. Je crois qu'un musicien doit être capable de jouer tout genre de répertoire musical, voilà, comme moi, hier soir, j'ai même joué des musiques de films. Je pense ière ou le domaine dont on parle, il faut une formation. La musique classique demande une formation très poussée, comme des études de haut niveau. Si on prend l'exemple de la "Star Académie" qui fait sortir de nouvelles stars, eh bien, on va voir des chanteurs mais qui n'ont pas de formation. En même temps, ça fait rêver les jeunes, parce qu'ils deviennent en une semaine une Star. Mais ce n'est pas tout de devenir connu, il faut savoir entretenir sur la longueur cette célébrité. Souvent les jeunes ne pensent pas, ils croient, comme tout va vite, faire tout, tout de suite. Mais non, les choses ne peuvent pas se faire d'une telle manière. Cela demande une démarche de profondeur, de passion, et surtout de discipline. Voilà, moi j'ai fait le concert hier, et aujourd'hui je suis en train de travailler.Je pourrais aller me promener à Tirana ou boire un café, regarder le soleil, mais non, je travaille. C'est aussi la faute des médias qui font rêver pour rien les jeunes et qui réclament ce genre des choses. Il faut que les deux côtés soient conscients et prennent leurs responsabilités. qu'il est fondamental pour nous de faire cela, sinon tout sera fini. Donc, il faut qu'on aille vers les jeunes pour les attirer. -Vous, comme artiste, est-ce que vous êtes jamais senti menacé par cette forte intervention postmoderniste qui s'amplifie dans la musique ? Le danger vient avec les jeunes, parce que si les jeunes n'écoutent que ça, c'est très dangereux pour la musique classique et les artistes aussi. Voilà pourquoi j'ai dit que c'est aux artistes classiques d'aller vers les jeunes et de leur faire comprendre que finalement la musique classique n'est pas démodée ni anachronique. -Aujourd'hui il y a des artistes très populaires et qui ont touché le sommet du succès, mais sans avoir aucune formation. Que pensez-vous de ce phénomène? Dans toutes les activités, peu importe la mat- -Merci beaucoup Monsieur Gallet. Merci et bravo pour votre concert hier soir. Nous espérons vous revoir bientôt à Tirana. Merci à vous. Propos recueillis par Irieda Hamzaj, lycée " Asim Vokshi ", Tirana. Trio décapant à Tirana Le dimanche 4 avril dernier, Tirana a eu la chance d’accueillir le trio artistique Alexis Baupain, Alex Rault et Pierre Souchon à l’occasion de leur tournée dans les Balkans. Cette date a marqué le début de leur tournée puisqu’ils se sont ensuite produits le lendemain à Pristina, puis pour 2 autres dates en Macédoine. Ce Trio exceptionnel s’est crée de façon tout à fait hasardeuse et est éphémère. En effet, c’est lors du Festival du Film Francophone d’Angoulême en 2009 qu’ils se sont spontanément réunis sur la scène. For de son succès, ce Trio provisoire a décidé de se prolonger quelque peu et pour notre plus grand plaisir dans les Balkans ! Leur biographie… Alex Beaupain est un artiste complet. Auteur – compositeur – interprète, ses compositions sont très intimistes. Il écrit beaucoup de musiques de films, il a reçu en 2008 un César pour le film Les Chansons d’Amour. En parallèle, Alex sort 33 tours, un album ardent plein de vie, inspiré de la pop des années 80, dans lequel on retrouve entre autres Ludivine Sagnier ou Chiara Mastroianni. Alexis Rault, auteur – compositeur – interprète également, se fait connaitre en 2008 lorsqu’il écrit une chanson en forme de déclaration d’amour à Marie Drucker « deux minutes trente pour Marie » dédiée à Marie Drucker, journaliste télé. Sa chanson est alors téléchargée sur Internet plus de 30000 fois. La maison de disques Must Records le remarque alors. Son histoire ne fait donc que commencer… Comme ses acolytes de ce trio éphémère, Pierre Souchon est auteur – compositeur – interprète. Il débute sa carrière artistique aux côtés de Julien Voulzy, fils du chanteur Laurent Voulzy, en duo dans les Cherche-midi. Pierre a composé entre autres pour Sandrine Kiberlain, Jane Birkin, Elie Semoun, sans oublier Alain Souchon, son père. Pierre, dans ses compositions laisse transparaitre un poète, aux douces mélodies, toujours intime, jamais trop sophistiqué. Ces 3 jeunes gens déjà très expérimentés ont poussé la chansonnette le temps d’une soirée pour le plaisir de toutes les personnes présentes ce soir-la au Club Take 5. Tous les trois venaient en Albanie pour la première fois, et le soleil étant de la partie, ils ont beaucoup apprécié errer dans la ville. Ce qui les a marqués ? Et bien beaucoup de choses… Ces façades colorées tout d’abord, qui donne une gaieté dans la ville, l’accueil exceptionnel qu’ils ont eu et la chaleur des albanais, les terrasses ensoleillées, les jus d’orange pressées, les mojitos, autant de petites choses qui auront marque nos artistes. De la dinguerie, du jamais vu, du surréaliste, de l’inouï, de l’incroyable, de l’inimaginable, du vertigineux, un truc de fou, bref, un voyage “EXTRA”ordinaire !! Voici ce que vous lirez sur le profil Facebook de Pierre Souchon a propos des Balkans. Ne le dites à personne, mais une personne proche du groupe m’a même dit que de leur tournée, c’est l’Albanie qui les avait le plus agréablement marqués ! Alors peut-être les reverra-t-on très bientôt dans le coin, pourquoi pas ? Eloïse Le Petit LA MOUCHE 2011 LITTERATURE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 5 Skender Sherifi, un écrivain albanais de Belgique Comment trouvez- vous l'Albanie aujourd'hui ? L'Albanie aujourd'hui est un pays qui me semble fracturé, contradictoire, surréaliste avec des contrastes énormes dans tout et où il manque le lien, l'équilibre, le socle, la base qui fait qu'on est bien situé et posé quelque part. C'est évident qu'on est dans une longue phase de transition qui se fait dans la douleur et pas mal d'injustices insupportables … Un des problèmes majeurs est qu'on s'est interdit toute réflexion sur son passé, sur les nombreux événements et convulsions qui ont secoué ce vieux pays balkanique si fier, orgueilleux et pourtant méconnu de tous … Et moi, je crois qu'il faut réfléchir à tout ce qu'il s'est passé, en tirer les conclusions qui s'imposent et les assumer collectivement, si on veut faire le deuil des choses et enfin tourner la page en se sentant libéré d'un poids trop lourd à porter. Malheureusement, l'Albanie et les Albanais n'ont réfléchi à rien, n'ont fait le deuil de rien et ont fait semblant d'oublier, de zapper, de surfer sur les vagues et tout cela ne peut que créer des ressentiments, des courts-circuits, des perversités dans le système de vie et de gouvernement et trop de trucs camouflés, non dits, non évacués, qui génèrent de la souffrance, des maladies et des sentiments d'injustice dans la population … Bref : à qui on peut le dire, où peut-on exprimer sa souffrance, à qui peut-on réclamer justice , chez qui peut-on aller pleurer une bonne fois ? C'est un pays qui est dans le cirque, le show et le semblant et moi, cela m'irrite profondément … Cela est tout aussi vrai sinon pire pour le Kosovo d'ailleurs …. J'ai du mal à comprendre pourquoi ils n'ont pas fait ce travail sain et salutaire qu'ont pourtant fait pas mal de pays de l'est de l'Europe, comme les Tchèques, les Slovaques, les Polonais, les hongrois, les Allemands de l'est, etc. … Donc forcément, chez nous, la société ne peut que contenir des tares et des disfonctionnements, des déséquilibres …. Rien de sain en tout cas, car la logique et la justice y sont tout simplement absentes ! Sinon, le pays est débrouillard, les gens sont plutôt sympas, et vivants … Mais moi, je privilégie pour ma part la jeunesse albanaise, qui sera le vrai avenir de ce pays, le jour où l'Albanie intégrera l'Union Européenne d'ici 5 à 10 ans. J'aime cette jeunesse très belle à regarder, curieuse, vivante, dynamique, ouverte sur tout et prête à tout, car elle a besoin d'oxygène, de changements, de nouveautés et c'est plus que normal. Moi, ce sont les jeunes qui m'intéressent en priorité, car se sont eux mon prochain et vrai public, et c'est à eux que je pourrais apporter le jour J quelque chose de fondamental et d'essentiel. J'ai pleine confiance en eux … ils sont intelligents, créatifs, plein d'énergie …et sont à 70 % des jeunes de moins de 30 ans, c'est une immense chance d'avenir pour ce pays. Ils apprennent vite, ils évoluent vite, ils se forment très bien dans les universités européennes et américaines, ils ont soif et faim de tout, ils sont ambitieux et ils vont réussir. Heureusement d'ailleurs, cela me fait plaisir … J'ouvre une bonne bouteille de Bourgogne pour fêter cela ! Que pensez-vous des jeunes gens d'Albanie en comparaison avec ceux de Belgique et de France ? Quels messages leur donneriez- vous? En gros, la jeunesse est la même partout, mais en Europe, ils ont tout connu dans la paix et la démocratie, et à la fin, ils peuvent se sentir blasés, fatigués …. Parfois, ils perdent le goût, l'envie, le rêve … mais c'est un luxe, un caprice de nantis dans le fond. La jeunesse albanaise a souffert dans un pays fermé, elle a connu des privations de tout et surtout de libertés … donc aujourd'hui, elle se réveille pleine de soifs, d'envies, de désirs, de fantasmes, de rêves, prête à tout bouffer et à tout avaler, prête à conquérir le monde. Et moi, j'aime cette envie là, cette folie là … cela bouge, cela vit, cela bande en quelque sorte. On veut en sortir, on veut réussir, on veut atteindre le grand rêve américain et on s'en donne les moyens et on fait tout pour y arriver … on se programme pour casser la baraque, pour tout déchirer ! C'est une énergie qui m'intéresse à la base … c'est intéressant et stimulant. Les jeunes en Albanie et au Kosovo me stimulent et m'inspirent dix fois plus que les jeunes de Bruxelles qui sont trop amorphes, convenus, fatigués de tout, presque dépressifs, car beaucoup ont perdu leurs illusions, leurs rêves et ne croient plus en rien. Certains ont déjà l'air vieux à 20 ans ! Alors que les vieux de 80 ans débordent d'énergie et d'activités en Occident. Skender Sherifi à Tirana C'est vrai que la Belgique est un pays de vieux et les jeunes sont souvent des pantouflards, juste des consommateurs passifs …. On n'est pas dans l'effervescence et la créativité de " Mai 68 à Paris " c'est assez lourd, ennuyeux et plombé. En Albanie, il y a un espoir au bout du chemin, un rêve de mieux et de réussite, de réalisation d'un rêve … Simplement, les jeunes albanais doivent se nourrir intellectuellement et essayer d'avoir des expériences à l'étranger dans d'autres systèmes de pensée, d'autres normes et paramètres culturels. Il faut sortir, voir, vivre, s'oxygéner le corps, l'esprit et tout le reste. L'Albanie, comme le Kosovo, sont trop fermés, trop provinciaux, trop balkaniques, et tout cela crée une asphyxie lorsqu'on a 18 ou 20 ans, car on ne trouve rien à son goût, d'autant qu'on rêve des trucs européens et américains qui déferlent devant les écrans de télévision. Aucun jeune n'est formé et nourri comme il faut en Albanie, et il ne peut jamais se comparer à un jeune de Paris ou de Londres avec des programmes scolaires dépassés et vieillis, des professeurs archaïques formés à l'ancienne école, et bref tout cela ne peut pas déboucher sur quelque chose à la page du jour … il y aura toujours un grand décalage, surtout dans les matières culturelles, littéraires et philosophiques. L'Europe et l'Amérique ont connu, rien qu'au 20ème siècle, près de 50 ou 60 courants artistiques dans les diverses disciplines artistiques : cinéma, théâtre, musique, photo, peinture, sculpture, danse, littérature, philosophie … et malheureusement aucun de ces courants n'est jamais passé par le monde albanais en Albanie et au Kosovo. Comment, dès lors, avec un tel décalage, un artiste albanais intra muros, qui n'est jamais sorti de chez lui peut-il se comparer avec un de ses collègues européens ou américains qui ont un tout autre parcours, dont tout l'acquis du siècle fait partie de son background culturel et il peut se sentir fort et libre de bousculer quelque chose, car il sait d'où il vient et où il va …. Donc, je propose aux jeunes albanais de se former en Albanie, mais aussi et surtout à l'étranger, d'entrer dans d'autres logiques culturelles, d'autres codes, d'autres univers, de découvrir d'autres formes, d'autres langues, d'autres pensées, d'autres démarches et c'est capital … car il faut du vécu, de la formation, de l'expérience et tout cela sur fond de liberté et non pas d'autocensure. Cela ne peut venir qu'avec la formation ouverte, le temps et l'expérience accumulée. Le monde albanais manque de liberté, de marginalité et de personnalités individuelles fortes et singulières qui osent être ce qu'elles sont … Par exemple peut-on espérer un Gainsbourg albanais, un Ezra Pound albanais, un Ginsberg albanais, un Godard albanais, un Rimbaud albanais, un Salvador Dali albanais, un Bukovski albanais, un Lou Reed albanais, un Andy Warhol albanais etc. … ? Les gens sont trop conformes et moulés dans une marque de fabrique collective. Mais, je crois que cela va très vite bouger avec la future jeunesse albanaise. Je suis très confiant à ce sujet … Même un très grand écrivain albanais comme Kadaré, mondialement connu par exemple mais si on lui disait : quel message peut-il transmettre aujourd'hui à un jeune albanais de 20 ans ? Que pourrait-il vraiment leur dire et leur transmettre à titre personnel, qui puisse les nourrir et les projeter dans l'avenir ? Il y a un fossé générationnel déjà à l'intérieur du pays, un gouffre d'incompréhension … et il y a aussi ce fossé en plus, entre l'Albanie et un pays comme la France ou l'Angleterre. C'est un double fossé … pas évident à résoudre ! C'est pourquoi la jeunesse représente à mes yeux le seul espoir de changement possible dans ce pays. ERGISA BEBJA,Tirana Découvrez l’intégralité de l’interview sur notre site internet! Les derniers jours du printemps de la Francophonie à Tirana se sont terminés avec la rencontre d'une grande personnalité du monde francophone, l'écrivain Skënder SherifiLa présentation de son œuvre a eu lieu au Bar Churchill. Il a présenté son dernier livre " Le Trio Éternel ". Au cours de cet événement, d'autres personnalités ont donné leur opinion, leur avis à propos l'écrivain et de son œuvre, tels que Anton Papleka et Artan Fuga. Ensuite, l'actrice albanaise Margarita Xhepa a interprété avec une grande passion quelques poèmes de M.Sherifi traduits en albanais. Deux étudiants de l'Académie des Beaux Arts ont interprété, en albanais, un extrait de " Le Trio Éternel ", accompagnés par la musique de Fatos Qerimi. L'événement a ensuite continué avec six lycéens de la section bilingue du lycée " Asim Vokshi ", à Tirana, qui ont interprété des poèmes du livre " Love ", le tout complété par la présentation de M.Sherifi qui a donné une formidable soirée aux invités. La passion pour l'art, dans ce cas pour la littérature, m'a fait découvrir personnellement le monde de cet écrivain, ses œuvres, un nouveau monde d'inspiration, d'imagination, d'intégrité, de passion, d'amour, et la richesse intellectuelle et culturelle de M. Sherifi qui figure dans " le dictionnaire de la littérature Mondiale " Larousse. C'est à vous maintenant d'avoir le grand plaisir et le grand intérêt de découvrir son œuvre et de bien connaître son style, ses nouvelles techniques. La combinaison des langues française, albanaise et anglaise offre une grande musicalité, une originalité aux poèmes, des figures littéraires qui sont uniques et qui expriment l'équilibre entre un monde réel et imaginaire. Je vous invite chaleureusement à découvrir ce monde inconnu par la plupart des gens. Cela vous donnera le grand plaisir de vivre la vie positivement et d'offrir l'amour de l'esprit à chaque personne. J'aimerais bien refermer cet article avec quelques vers d'un poème de M. Skënder Sherifi: Je ne sais pas où on va mais on y va ! J'ai vu ce que j'ai vu, puis on verra … J'ai compris ce que j'ai compris C'est déjà ça ! J'ai capté ce que j'ai capté Senti ce que j'ai senti J'ai aimé ce que j'ai aimé J'aifaitcequej'aifait Et la VIE jugera ! Ergisa Bebja, lycée "Asim Vokshi", Tirana Rencontre à l'Université de Shkoder Le 15 avril dernier, le poète belge d'origine albanaise, Skender Sherifi, est venu rencontrer, non loin de ses terres d'origine (Kosovo), des étudiants et professeurs de l'Université de Shkodër " Luigj Gurakuqi ". Skender Sherifi vit en Belgique, il est l'auteur de dix ouvrages écrits en langue française. Seulement trois d'entre eux ont été traduits en Albanais : " Jeu et antijeu " et " Oxygène ", traduits par Ibrahim Rugova, ainsi que " L'Atelier des rêves ", traduit par Albert Nikolla. La presse professionnelle belge considère Skender Sherifi comme l'un des dix meilleurs auteurs de l'Europe francophone pour l'année 2008 avec son livre " Love ". Après une jeunesse très active, à côtoyer les plus grands artistes de son époque dans l'effervescence parisienne, Skender Sherifi a travaillé comme journaliste à la radio et dans la presse belge (dans les domaines de l'art et de la culture). Il est maintenant professeur de langue et littérature française à l'Université francophone de Bruxelles. Pour les étudiants de Shkodër, c'était l'occasion d'approcher de plus près cet écrivain. Ils ont eu la possibilité de l'interroger sur sa double identité, sur son style, ses œuvres et ses relations avec l'Albanie. Les réponses en albanais et en français ont rythmé cette rencontre. Dans la poésie de Sherifi domine l'idée de la signification de la vie, l'existence et la problématique de l'être humain. Il explique sa poésie par des mots simples : " Je fais de la poésie avec tout, vu que la poésie est partout chez elle et qu'elle représente à mes yeux la liberté absolue de la pensée ". Jacques Izoard, actuellement un des plus grands poètes belges s'exprimait dernièrement sur la poésie de Sherifi : " des poésies qui font déchirer les pages du livre, qui répandent mille malédictions dans tous les recoins de l'univers. Des poèmes qui sont la mémoire de l'univers ". Même si l'auteur a été éduqué sous l'influence de la langue et de la culture francophone, Skender Sherifi a gardé ses origines albanaises, il a su cultiver d'une manière originale cette partie de son identité. Il a vécu pendant 4 ans à Prishtina (19761980) et, à partir de 1990, a voyagé régulièrement en Albanie, justement pour maintenir cette relation privilégiée avec la terre de ses ancêtres. Paris, lui fut offert par l'écrivain et l'éditeur célèbre Pierre Seghers, qui était fasciné par le talent particulier de ce poète. Il explique : "Un tel phénomène, je l'ai vu une fois tous les 10 ans à Paris ". Il faut également souligner que Sherifi a contribué à faire connaître un peu partout en Belgique et en France, la culture et la créativité albanaise. Ainsi il a traduit en français, une anthologie de la poésie albanaise du Kosovo et des Albanais de l'exYougoslavie. Il s'est aussi chargé d'assurer la promotion, dans les milieux francophones belges, français et suisses de cette anthologie bilingue, publiée aux éditions Rilindja à Prishtina, en 1980. En 2003, S. Sherifi est entré dans le prestigieux Dictionnaire Larousse, qui publie tous les 20 ans, une encyclopédie de la littérature mondiale. Dans cette encyclopédie, Skender Sherifi figure au milieu de l'élite littéraire internationale. Il fait partie de la famille des plus grands écrivains du monde. Vjollça Mesi 3e année de Français Université de Shkodër LA MOUCHE 2011 LITTERATURE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 6 Le mois francophone en Albanie représente toujours un grand événement, surtout dans les milieux francophones Un après-midi camusien A l'occasion de la francophonie, le 25 mars, à l'Alliance Française de Tirana : La conférence : " Camus - Une raison de vivre et une raison de mourir " Le mois francophone en Albanie représente toujours un grand événement, surtout dans les milieux francophones. Cette fête se célèbre avec beaucoup d'activités culturelles qui sont suivies avec ferveur par les passionnés de la langue française ou par les amateurs de l'art en général. À cette occasion, a eu lieu le 25 mars à l'Alliance Française de Tirana, une conférence : " Camus - Une raison de vivre et une raison de mourir ", organisée par Saverina Pasho, professeur de l'Université de Tirana. Elle sait bien comment réunir et attirer les passionnés de la littérature et on peut dire que cette fois encore elle a réussi. Au bout de quelques minutes, toutes les places ont été occupées, mais le public continuait d'arriver. La salle était pleine de gens, toutes les chaises occupées, quelques-uns ont utilisé les tables comme chaises, d'autres sont restés debout. Le public était hétérogène, des étudiants, des professeurs, des francophones… Avec l'arrivée de la présidente de l'Alliance Française, les quatre professeurs se sont assis, en demi-cercle ; madame S.Pasho s'est levée et nous a souhaité la bienvenue. La conférence s'est ouverte avec l'essai d'Irena Çaçi, professeur de littérature à l'Université de Tirana. On a vu dans les yeux et dans le visage de cette professeur que l'art camusien arrive encore à l'émouvoir, même s'il y a des années qu'elle donne des cours sur l'œuvre d'A.Camus. Quand elle était en train de lire l'article du journal qui annoncé la mort de Camus, tout le monde s'est pétrifié d'horreur, comme si on ne savait pas qu'il était déjà mort. Mais ce grand homme, avec ses œuvres et sa philosophie, est devenu immortel. Grâce à cet homme, la philosophie de l'absurde est devenue une idée innée de l'être humain. C'est le professeur d'Elbasan, Asim Braja, qui nous a donné un bref aperçu de l'absurde camusien. Après lui, une autre pédagogue, de l'Université de Tirana, Lorena Dedja a pris la parole. Elle nous a présenté le Camus dramaturge en l'illustrant avec la pièce de théâtre " Caligula ". Elle a parlé avec une telle netteté que l'image de ce roi s'animait devant nos yeux. " Le théâtre n'est pas un jeu ", conviction de Camus ; et elle considère le théâtre comme une grande passion. La salle est devenue très silencieuse quand la voix de la professeur Saverina Pasho s'est faite entendre. Son essai " l'homme camusien entre la vie et la mort " a abordé les grands soucis de cet écrivain et philosophe. Sa voix basse, son timbre mélodieux et ses yeux palpitants transformaient les mots en sons musicaux. Le public l'écoutait attentivement. À la fin de la conférence trois étudiantes ont lu des extrais tirés du roman " L'Étranger ". Après, il y eu un petit pot où on a continué de parler de ce grand homme du XXème siècle. Albert Camus est un de ces écrivains qui suscite des discussions et à propos duquel il y a toujours quelque chose àdire. Cette conférence était très intéressante et très bien organisée. Pour cela, on remercie toutes les personnes qui l'ont rendue possible, mais surtout madame Saverina Pasho qui en a été l'organisatrice. Ilsiona Nuh, Université des Langues Étrangères, Tirana Les francophones de la faculté des langues de Shkodra célèbrent Camus à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort Camus : principales œuvres ANNÉE TITRE 1937 L’Envers et l’Endroit (essai) 1938 Noces (essai) 1942 Le Mythe de Sisyphe (essai) 1942 L’Étranger (récit) 1944 Le Malentendu (théâtre) 1945 Caligula (théâtre) 1947 La Peste (récit) 1948 L’État de siège (théâtre) 1948 L’Exil d’Hélène (récit) 1949 Les Justes (théâtre) 1951 L’Homme révolté (essai) 1954 L’Été (essai) 1956 La Chute (récit) 1957 L’Exil et le Royaume (récit) 1958 Discours de Suède (textes de discours) posth. 1962-1964 Carnets posth. 1994 Le Premier Homme (récit) Microsoft ® Encarta ® 2008. © 19932007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Salon littéraire: Albert Camus à l'honneur A l'occasion de la fête de la francophonie, la faculté des langues étrangères de Shkodra a organisé le vendredi 26 mars un salon littéraire. Pour les étudiants en langue française, c'est désormais une habitude, une sorte de tradition, de consacrer un jour à tous ces hommes qui ont apporté une contribution à la littérature française et la littérature mondiale en général. L'an dernier, l'objet de cet évènement littéraire était un grand écrivain de nationalité française; Jean-Marie Gustave Le Clézio, à qui avait été attribué en 2008, Le prix Nobel de littérature. Cette année, le salon littéraire était consacré à un autre écrivain, dramaturge, essayiste et philosophe français : Albert Camus. Comme l'on bien souligné les étudiants, Camus, peu avant sa mort, avait lui aussi reçu Le prix Nobel de littérature en 1957 pour l'ensemble de son œuvre qui met en évidence les problèmes à caractère social, économique, politique et philosophique de son époque. Ces problèmes sont par ailleurs tout à fait contemporains à notre société. Camus est à l'honneur cette année à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. C'est donc tout naturellement que les étudiants, de concert avec les professeurs, ont choisi cet homme qui a contribué très largement à l'enrichissement de la littérature française. Son œuvre comprend plusieurs pièces de théâtre, des nouvelles, mais aussi des essais et bien sûr des romans dans lesquels il traite des idées humanistes. L'absurde de la condition humaine mais aussi la révolte présentée par Camus comme une réponse directe au néant, cette révolte qui pour lui donne un sens à l'existence de l'homme, sont quelques uns des thèmes qui ont été abordés durant le salon. La littérature et ses penseurs, cet art qui décrit et détermine notre manière de vivre et de penser méritent en effet qu'on y consacre plus d'une journée. Les francophones de Shkodra sont néanmoins fiers d'avoir fait de ce jour, un rituel, une tradition, une fête littéraire. Amela Culaj Université de Shkodër, Luigj Gurakuqi 3e année de Français LA MOUCHE 2011 FRANCOPHONIE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 7 Comme toujours, Elbasan met un point d'honneur a organisé une Fête de la francophonie spectaculaire La fête de la francophonie à Elbasan le 26 avril 2010 La semaine de la francophonie a été rythmée par la projection de films français à l'Université A.Xhuvani et fut clôturée par une succession d'événements francophones organisés par les étudiants de l'Université A.Xhuvani, les élèves du lycée bilingue, leurs professeurs et l'Alliance Française. Le vendredi 26 mars a été une journée relativement active et stressante. Entre les derniers préparatifs, les dernières répétitions et les petits détails de dernières minutes nous ne savions plus où donner de la tête. Ce n'est qu'à 15h30 que nous avons oublié le stress pour laisser place au spectacle. Tout d'abord, nous avons accueilli les deux groupes de participants qui représentaient leur collège pour la finale du concours sur la culture francophone. En effet ce concours a été organisé par l'Alliance Française (Hasim Braja et Greta Robja) avec l'aide de trois étudiants de première année de Master de l'université A.Xhuvani : Brisilda Xhindi, Marsida Handi et Emiliano Tupi. Il s'est déroulé tout au long du mois de mars, opposant les collèges énumérés ci-dessous. Nous félicitons d'ailleurs les deux équipes finalistes. ECOLE_NOM DU PROFESSEUR Bardhyl Popa, Mimoza Koroveshi Qemal Haxhihasani, Rovena Bishqemi Qamil Guranjaku (deuxieme place), Alfred Kopani /Vangjeli Burda Naim Frashëri, Florinda Ciftja Adem Karasniqi, Olga Isufi Fejzulla Guranjaku, Aferdita Bako Genc Leka (Librazhd, premier prix), Deniza Mana Vilson Blloshmi (Librazhd), Jonida Mema Un spectacle de chant, de danse et de théâtre s'est mêlé au concours pour faire de cette soirée un moment très agréable. Ensuite, un cocktail a été mis en place autour d'une exposition de photos que j'ai mise sur pied avec l'aide de Jean-Luc Emery. Cette exposition avait pour but de mettre en relation des commerces, animaux ou autres, venant d'Albanie et de France pour pouvoir admirer comment ça se passe chez les uns et les autres. Puis, pour finir les étudiants de troisième année de l'université : ( de droite à gauche sur la photo) Florjan Tupi, Verjon Fasho, Griselda Qorri, Ilir Lamcja, Besmir Caço, Rudina Hoxha, Rezarta Yzeiraj, et moi-même avons présenté la pièce de théâtre Toc-Toc extraite de la pièce de théâtre française portant le même nom. Cette pièce de théâtre met en scène six patients dans la salle d'attente d'un psychologue Mr Dupont. Chaque patient souffre d'un toc (un syndrome). Fred (joué par Besmir) souffre du syndrome " Gilles de la Tourette ", Vincent (joué par Verjon) compte sans arrêt, Blanche (jouée par Griselda) est une maniaque de la propreté, Marie (jouée par Delphine) vérifie sans cesse chaque chose et fait souvent le signe de croix. Et enfin, Lili (jouée par Rudina) et Bob (joué par Ilir) ont un toc qui mérite d'être découvert sur scène, histoire de vous tenir en haleine. Les rires et les applaudissements nous ont prouvé que cette pièce fut une grande réussite. Je suis très fière de mes étudiants de troisième année qui ont travaillé dur pendant quatre mois pour pouvoir faire partager ce moment de joie avec les francophones d'Elbasan. Je remercie aussi l'Alliance Française qui a financé nos projets, le centre culturel Riemar qui nous a permis d'utiliser leur salle de théâtre afin de mener à bien nos répétitions et sans oublier les élèves du lycée bilingue (Blerta Shabani, Bukurie Ozuri, Anisa Hoxholli, Izabela Alla, Denada Baçi, Eralda Verça) qui ont contribué au bon déroulement du spectacle. Delphine Capron Originaire d'Elbasan elle se fête dans toute l'Albanie. Quelques impressions La fête de l'été : Dita e Verës (Jour de l'été) à Elbasan En Albanie, le jour de l'été est célébré le 14 mars par les musulmans, tandis que les orthodoxes le fêtent le 1er mars. C'est une très ancienne pratique païenne. À Elbasan, en Albanie centrale, le Dita e Verës est très populaire. On y mange du ballokume, une spécialité sucrée. On fabrique aussi des bracelets tressés que l'on accroche au poignet une semaine durant, avant de les accrocher à un arbre pour que les oiseaux les emportent. C'est un jour officiellement férié. Le soir d'été commence le treize mars avec un beau spectacle sensationnel à la place " Gensher ". Source : www.routard.com "Moi j'aimerais vous raconter comment c'était le 14 mars cette année. Moi, je me suis levée très tôt, l'odeur des ballokume se sentait partout chez moi. Je me suis habillée et je suis sortie à 9 h 45 pour regarder le défilé du carnaval à 9 h. Dans la ville, il y avait beaucoup de gens d'autres villes, même des étrangers. Partout, il y avait de la musique, vous savez, des mariachi de Mexico sont venus pour nous donner du plaisir avec leur musique pour le jour de l'été. A 11 heures, je suis allée à la foire. La promotion avait un bon niveau. Beaucoup de visiteurs ont goûté les gâteaux, l'accueil chaleureux des habitants d'Elbasan et le beau temps. Avec un groupe d'élèves, j'ai fait la présentation de notre lycée. Beaucoup de personnes ont été intéressés par notre école par les priorités, les avantages. Anisa Hoxholli, lycée des langues d'Elbasan PLANET DYNAMIQUE, a fait une explosion au théâtre Skampa Pendant tout le spectacle, les applaudissements ne manquaient pas. Une grande folie. Le professeur Lumturie Berberi était l'organisatrice qui a collaboré avec les élèves de notre école qui ont un véritable talent. La performance était magnifique. Le spectacle était très coloré parce qu'il y avait des pièces théâtrales, des danses, des chansons, des photos projetées avec le vidéo projecteur, des poésies, etc.…C'était une présentation digne et une bonne publicité pour notre école. Nous, les élèves de l'école des langues étrangères, sommes capables de faire beaucoup de choses parce qu'on apprend la plus belle langue du monde entier. Nous sommes francophones et artistes en même temps et nous avons montré ça. C'est un rêve qui est devenu réalité, visible et touché par notre groupe des lycéens de la langue française. Au zénith de son talent, la jeunesse de notre lycée a exprimé sa volonté de donner le meilleur d'elle-même après des jours de préparation. Ce soir-là, les sons de la langue française ont raisonné dans les murs de la salle du théâtre. C'était toute une vision, toute une écoute, toute une imagination, toute une manière d'être. Nos élèves ont représenté différents genres comme la musique traditionnelle et moderne. Le théâtre classique, des pièces humoristiques etc. Moi, personnellement j'étais très fière d'avoir eu l'honneur de présenter ce spectacle. Ce samedi soir restera gravé à jamais. Bien sûr j'étais émue mais malgré ces émotions, je me sentais assez bien. Je voudrais remercier notre professeur de français Lumturie Berberi pour cette superbe organisation. Grâce à son aide nous avons triomphé. Je n'oublierai jamais ce spectacle parce qu'il était la réalisation d'un rêve d'enfance. IZABELA, JONALDA, ANISA, BUKURIE, XI-D, SINISHA, XII- D LA MOUCHE 2011 FRANCOPHONIE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 8 " Un homme, un chanteur, un poète ", organisée par le département de Français de l'Université de Shkodra Exposition Georges Brassens "Homme, chanteur, poète" Au cours de cette exposition, différentes facettes de la vie de l'artiste étaient présentées ; à travers d'une part des photographies commentées et d'autre part un reportage sur la vie de Brassens. L'exposition photo retraçait les étapes successives de son existence. Le reportage quant à lui se composait de témoignages de proches, famille, collaborateurs, ainsi que d'extraits d'interviews accordées par l'artiste à la presse. La combinaison des deux supports a permis au public de se familiariser avec l'univers et la personnalité de Brassens. Nous retiendrons donc de cette soirée en hommage à Georges Brassens trois points importants. Tout d'abord l'homme qu'il était traversant bon gré mal gré les épreuves de la vie. Ensuite, l'art de la musique qu'il a su apprendre et maîtriser, à force de travail, en véritable autodidacte. Enfin, la facette plus intime du personnage, celle qui a concouru à la renommée de Brassens : sa poésie. Le 26 mars, à l'occasion du printemps de la francophonie, a eu lieu l'exposition sur Georges Brassens Son regard sur le monde, ses émotions, ses petites histoires et ses véritables personnages de théâtre en ont fait un poète incontestable. A travers ses tableaux peints avec des mots, Brassens l'ironique, le provocateur, le " mal embouché ", nous promène pour nous faire découvrir la société française d'après-guerre avec toujours beaucoup de légèreté. Presque 30 ans après la mort de " tonton Georges " on retrouve dans ses chansons toute la fraîcheur et la révolte de la jeunesse, à travers des sujets qui sont toujours d'actualité. Il a su, grâce à son talent, se forger un place parmi les plus grands auteurs du XXè siècle. Il a de plus révolutionné la chanson française par son esprit rebelle et avant-gardiste dont de nombreux artistes se sont inspirés par la suite. Aurélien Bermejo Professeur au département de Français Université de Shkodra Visite de Madame l'Ambassadeur ,quand tout le monde se prend au jeu Journée de la Francophonie à Shkodër Le 10 mars 2010, les jeunes francophones de Shkodër se sont rassemblés autour d'un spectacle pour célébrer, ensemble, le quarantième anniversaire de la francophonie. Il s'agissait d'une activité organisée dans l'une des salles de la bibliothèque universitaire qui a attiré l'attention des médias locaux. Les élèves des différents collèges de la ville, les élèves du lycée des langues mais aussi ceux du lycée 28 Nëntori ont contribué à réjouir cette journée qui, en ce qui concerne l'organisation, était bien meilleure que les années précédentes. Les poèmes, les jeux avec les mots de la Francophonie, les danses, les chansons, les déguisements, voilà tout ce qui a incité les applaudissements de la salle entière. Dorina Garuci, une chanteuse très jeune mais à la voix charmante, fille de cette ville, a choisi de chanter deux chansons, l'une albanaise et l'autre française, en honneur des deux pays. Ce jeune talent avait fait ses premiers pas grâce au concours des talents (talent show) Ethet, où elle avait remporté un vif succès. La présence de Madame l'Ambassadeur de la République Française à Tirana a également attiré l'attention des spectateurs, accordant ainsi une importance grandissante à cette journée qui promet de l'être encore davantage àl'avenir. Luçinda Bushati 3e année Université de Shkodër, Luigj Gurakuqi Salon littéraire sur Albert Camus Cet événement s'est déroulé le vendredi 2 avril dans la bibliothèque de la ville " Marin Barleti " où les étudiants de la troisième année en collaboration avec les étudiants du master ont présenté leurs recherches sur cet écrivain. Tout au long de la présentation les informations sur Camus étaient accompagnées d'une présentation visuelle sur powerpoint ce qui a permis à l'auditoire de mieux comprendre qui était Albert Camus. Le salon s'est ouvert sur l'introduction d'une professeur de la littérature albanaise qui a brievèment présenté la biographie de l'écrivain. Par la suite les plus grandes œuvres de Camus ont été expliquées et analysées par les étudiants. Parmi ces œuvres on reconnaîtra L'Étranger et La Chute qui traitent le thème de l'absurdité du monde, mais aussi L'Homme révolté qui symbolise le passage de l'absurde à la révolte, ou encore La Peste qui va plus loin que l'absurde ou la révolte. A part les œuvres le débat s'est également poursuivi autour de " Camus le philosophe " et des dix mots qui se réflètent dans son œuvre et servent de base dans sa réflexion. Le salon littéraire sur Camus a démontré non seulement qu'il était un grand écrivain de la littérature française mais aussi un homme aimé et très apprécié pour sa créativité, pour son style, et même jusqu'à son look. Mirela Sulejmani Université de Shkodra LE PRINTEMPS DE LA FRANCOPHONIE À SHKODER L'Alliance Française de Shkoder a fêté le 40-ième anniversaire de la Francophonie d'une façon originale et exceptionnelle, en compagnie d'un public dashamires de la langue et de la culture française. Invitée spéciale Mme Maryse Daviet , Ambassadeur de la France en Albanie, ainsi que M.Raymond Chaffort, chef du SCAC de l'Ambassade de la France à Tirana, et d'autres personnalités francophones de la ville :M.Artan Haxhi, Président de l'Alliance Française de Shkoder et Recteur de l'Université " L.Gurakuqi ", Mme.Atrida Ferketi,Directrice de l 'Enseignement. Les festivités ont commencé par une exposition de peinture illustrant les mots de la Francophonie 2010 réalisée avec la participation des élèves du Lycée Artistique " Prenk Jakova " et du Lycée " 28 Novembre ".Tout le monde a contemplé la créativité de ces jeunes amoureux de la peinture et du français qui ont fait preuve d'un grand talent et d'une très belle imagination pour illustrer des mots tels que crescendo,zapper,baladeur, mobile, cheval de Troie etc. Les élèves Melsi Jahja,Ersi Hoxha,Klaudia Hysa,Xhovano Koca, Eldjana Pacrami ont gagné des prix pour les meilleures réalisations. Le spectacle " La tradition du Carnaval à Shkoder " a crée une atmosphère de carnaval en France et en Albanie ( des enfants et des jeunes déguisés qui, par des poésies ou chansons, et par le bal traditionel du carnaval, ont exprimé leur joie pour cette fête populaire, ) ; pour continuer après avec des contes albanais (toujours des enfants mais cette fois-ci en costumes populaires ) et une variété de poésies et poèmes sur les valeurs de la société. Tout au long du spectacle les spectateurs ont pu contemplé les masques de la fabrique des masques à Shkoder .A la sortie une exposition de photographies de la Photothèque " Marubi " illustrent la tradition du carnaval à Shkoder reprises les dernières années par un passioné des masques M.Edmond Angoni et avec le soutien des autorités locales. Dans un interview pour les médias locales Mme l'Ambassadeur a remercié l'Alliance Française de Shkoder pour la conception originale de ces festivités, les élèves pour leur talent et l'amour pour le français, les enseignantes pour leur passion pour leur métier. L'Alliane Française de Shkoder tient à remercier tous ceux qui ont travaillé pour cette journnee : le président et toute l'equipe de l'alliance,tous les établissements scolaires en particulier le Lycée Artistique " P.Jakova ", le Lycée " 28 novembre " le collège " I.Qemali ", la section bilingue et les enseignantes de français Vera Haxhija,Merita Agojçi,Silvana Fejza,Emanuela Shyti. Un grand merci à l'Ambassade de France en Albanie pour son soutien permanent. Par toutes ces activités nous avons voulu démontrer encore une fois notre attachement à ce grand événement et nous souhaitons que ces liens que depuis longtemps nous tissons avec la francophonie continuent de se renforcer. Dhurata Hoxha Directrice Alliance Française de Shkoder LA FRANCOPHONIE MOUCHE 2011 SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 9 Avant mon voyage en Suisse, je pensais que les jeunes albanais avaient fait des pas en avant en ce qui concerne le mode de vie et leur mentalité Mon séjour Les jeunes albanais et les jeunes suisses en Belgique Avant mon voyage en Suisse, je pensais que les jeunes albanais avaient fait des pas en avant en ce qui concerne le mode de vie et leur mentalité. Mais après avoir connu les jeunes suisses et ceux venus en Suisse, ça a été une vraie déception. Tout était différent, en commençant premièrement par la manière de s'habiller et de se maquiller, jusqu'à la manière de se comporter et de communiquer. Les jeunes suisses étaient très simples, très aimables. Mais la chose qui m'a le plus frappé, c'était l'attitude d'un jeune. C'était dimanche, le deuxième jour de mon séjour. Moi et mon ami nous sommes sortis pour trouver l'Unil (l'Université de Lausanne). Nous étions tout près de notre internat et nous avions dans la main une carte de la ville pour nous orienter et tout à coup, on a vu ce jeune qui s'est approché sans que nous lui demandions de l'aide et qui nous a dit: "Est-ce que vous avez besoin de quelque chose?". On s'est tourné tous les deux vers lui et après on s'est regardé l'un l'autre. C'était un geste vraiment inattendu. Une autre chose que j'ai remarquée aussi c'était qu'ils créaient facilement des amitiés. Ils n'avaient pas de "critères" pour les choisir. Les jeunes albanais ont du mal à avoir de bonnes relations avec tous. Ils créent des petits groupes avec leurs amis les plus fidèles et ne donnent pas la possibilité aux autres de s'approcher. Aussi on ne voyait aucun jeune rester dans les rues sans rien faire ou rester dans les cafés de la ville. Ici en Albanie la plupart des jeunes restent tout le temps dans les cafés. Ces jeunes vont d'un café à l'autre, donc ils restent pendant des heures là-bas. La plupart ne suit pas l'école. En Suisse il n'y avait pas autant de cafés qu'ici et ceux qui existaient étaient très simples tandis que chez nous on voit partout des cafés avec des styles vraiment différents. Pour les jeunes albanais Illustre Aristote! Dorina Jorgalli, Université des Langues Étrangères, Tirana Une jeune albanaise répond aux provocations grecques C'est avec beaucoup d'humilité et admiration que j'ose vous écrire ! Il y a quelques temps que des questions me martyrisent et deviennent de plus en plus imposantes. J'ai 21 ans, et au cours de ma vie, j'ai été témoin de beaucoup de faits et événements qui ont changé le cours du monde. Au milieu de tout ces changements s'élèvent les questions suivantes : 1-Est-ce que l'évolution et le changement apportent toujours des choses utiles à l'humanité? Je n'aime pas passer pour archaïque, mais disons que je suis plutôt relativiste! 2-Est-ce qu'au nom de tout autre chose que la liberté, l'homme doit entreprendre des guerres dont le vainqueur soit l'intérêt propre? Alors pour donner une réponse à mes questions, j'essayerai de trouver secours dans la logique, dont vous étiez le grand maître ! Depuis pas très longtemps, l'homme a oublié dans les champs de bataille le vrai sens de la rester tout le temps au café cela veut dire être à la mode. Une dernière chose c'est la mentalité. On discrimine vraiment beaucoup les personnes qui sont différentes de nous. On discrimine les homosexuels, on discrimine les jeunes qui viennent d'une couche différente de la nôtre. Et malheureusement cette mentalité sera enracinée pour beaucoup de temps chez les jeunes. Hélas ! liberté; pour désespoir ou couardise, c'est un autre chapitre. Aujourd'hui au nom de la liberté, l'homme envahit les gens, les peuples sans aucune logique rationnelle ! Il tue des innocents, et après les proclame sans aucun scrupule " Martyres de la liberté ". Liberté de qui ou de quoi ?! Par contre il y a des gens qui ont déjà gagné leur liberté, et qui prennent la liberté (excusez-moi pour le jeu de mot, mais il est inévitable) d'insulter la dignité des autres ! Vous avez appris au monde entier que la logique et la pratique du syllogisme sont infaillibles. Alors je me permets d'y prendre un exemple : Les Grecs peuvent insulter les hommes Les Albanais sont des hommes - Les Grecs peuvent insulter les Albanais. Mathématiquement parlant la logique de ce syllogisme est tout a fait correcte, mais il existe une autre logique qui dit : Avec le temps, l'homme est destiné à arriver à un stade d'excellence, pour faire du monde la ressemblance de cette excellence, mais j'ai peur que cela ne soit pas une question de transcendance mais d'immanence (malheureusement). Pour conclure, je laisse la dernière parole à l'espoir, qui fera que la prochaine fois je vous écrirai pour ne vous raconter que de belles choses et combien agréable est devenu le monde ! Drilona Xhemalallari, Université des Langues Étrangères, Tirana En 2001, mon destin voulut que je me trouvasse en Belgique. Là-bas, je connus une famille belge. A cette époque ma vie n'avait pas beaucoup de couleurs autour d'elle. Pourtant, à chaque fin de semaine avec la famille Simonet, nous faisions de petits voyages dans le but de me faire connaître une partie de leur pays. Et au premier regard, je suis tombée amoureuse de la Belgique. C'est par la ville de Neder Over Hemberg que j'ai commencé à découvrir ce pays. Une petite ville ancienne. Très calme aussi. Les passants étaient peu nombreux et tous se connaissaient. Ca me faisait penser à Shkodra. Un de ces fins de semaine, on a pris le bus et nous sommes partis à Bruxelles. Bruxelles est une métropole mondialement connue. Elle a su conserver son côté ancien. Et ce qui m'a frappé, ce sont les deux forêts qui se trouvaient à l'intérieur de la ville. On m'a dit que l'une de ces deux forêts appartenaient à la famille royale. Par la suite, nous avons visité les principaux sites de Bruxelles et nous sommes arrivés sur la Grand-place, l'une des plus belle d'Europe. Tous les deux ans, les fleuristes la décorent de pots de fleurs multicolores. C'était l'avant veille de Noël. Il y avait un monde fou... Les boutiques de souvenirs, les brasseries (c'est là que j'ai goûté pour la première fois la bière brune !), les cafés et les artistes des rues, offraient un spectacle des plus animés. Et devant les restaurants, les serveurs ne cessaient d'attirer les passants. Tout était nouveau pour moi et superbe en même temps. Le lendemain, comme il y avait un soleil splendide, pas un nuage à l'horizon (très rare en Belgique), nous sommes allés à l'Atonium. Une vue superbe sur Bruxelles ! Hormis Bruxelles, Bruges, la petite Venise comme on l'appelle, est une des villes les plus magnifiques de Belgique! Enfin, on ne peut pas parler de Belgique sans se souvenir des moules frites, de la bière et du chocolat. Les escargots sont à la France, ce que les moules sont à la Belgique ! La Praline, une sorte de chocolat fourré à base de noisettes, a été inventé par un belge. Ne pas hésiter à se rendre dans ce pays! Rajmonda MRAJA, 2ème année de l'université de Shkodra. Coup de cœur "ANISA HOXHOLLI, ÉLÈVE AU LYCÉE BILINGUE D'ELBASAN. Pour les loisirs, j`aime beaucoup lire des livres, la lecture me fascine. J'ai lu beaucoup de livres. Mon livre préféré c'est LES MISERABLES. Les Misérables est un roman de Victor Hugo paru en 1862. Il est divisé en 5 parties. 12345- Fantine, première partie des misérables de Victor Hugo Cosette, deuxième partie des misérables de Victor Hugo Marius, troisième partie des misérables de Victor Hugo L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, quatrième partie des misérables de Victor Hugo Jean Valjean, cinquième partie des misérables de Victor Hugo. Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du XIXe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. Source : www.wikipedia.org "BUKURIE OZURI,ÉLÈVE A U LYCÉE BILINGUE D'ELBASAN. J'aime beaucoup la littérature et je lis toujours des romans, nouvelles, poèmes, etc… J'ai lu aussi des romans en français et ils m'ont beaucoup plu. Un roman que j'aime bien c'est " La fille aux cheveux courts " écrit par Kochka. L'histoire se déroule à Beyrouth en 1967. Le Liban est en guerre. Nabil le fils du concierge a 18ans est chargé par M.Jacques de surveiller l'appartement pendant le temps qu'il porte avec sa femme et ses deux filles en France. En réparant un meuble, cassé par une explosion, Nabil trouve un cahier. C'est le journal intime de Marie, la fille cadette de M.Jacques. Il va découvrir la souffrance de cette jeune fille si douce et discrète. A force de lire le journal il tombe de plus en plus amoureux de la fille. Un jour il décide de partir pour la France. Quand il arrive là, il va vivre avec la famille de M.Jacques… LA MOUCHE 2011 ÇA BOUGE! SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 10 Huit étudiants albanais ont été sélectionnés pour partir en France durant l’été 2010 Des stages en France pour les étudiants albanais motivés! Nous sommes tous très fiers d'eux. Leurs assiduités en cours, leurs bons résultats et leurs participations aux activités francophones proposées cette année ont été récompensés. Tout d'abord, Lucinda Bushati de l'Université de Shkodra et Rudina Hoxha de l'Université d'Elbasan ont été choisies pour participer au stage des " Rencontres Internationales de Jeunes " qui s’est déroulé en France pendant dix jours, au mois d'Août. Ce stage a été proposé par Marie-Christine Fougerouse de l'Ambassade de France. Ensuite Yzeiri Rezarta, Kurti Erjana, Naça Romen de troisième année et Koprencka Jona de deuxième année sont partis pendant quatre semaines dans trois villes françaises : Tours, La Baule et Montpellier, grâce aux Centres Internationaux Francophones des Lions Clubs de France. Enfin le stage " Allons en France " a donné l'opportunité à un élève de lycée bilingue d'effectuer un stage de 10 jours en France, au mois de juillet. Seul un élève par lycée était choisi. Partir en France est pour eux un rêve qui se réalise. Vous pourrez tous de nouveau participer à ces stages à partir de l'année prochaine. Pour cela vous devez prouver à vos professeurs que vous méritez une telle opportunité en travaillant régulièrement votre français. Les dossiers de candidatures devraient être disponibles au début de l'année 2011. Delphine Capron, Aurélien Bermejo Quand les rêves se réalisent… On vit avec l`espérance de pouvoir éprouver, un jour, le goût de ces rêves. On lutte et on lutte sans arrêt et on ne se fatigue jamais, parce qu'on sait très bien que pouvoir réaliser ses rêves, c'est très important dans une vie et cela représente la récompense de nos efforts. Les autres étudiants et moi-même avons un rêve commun, celui de partir voyager en France. Après deux mois d'attente, nous avons reçu la bonne nouvelle. Nous allons partir visiter la France cet été. Nous aurons tous la possibilité, non seulement de pratique cette langue, mais aussi de pouvoir découvrir la culture française, de " la toucher " et de " la goûter ". A la suite de ce voyage, on sera encore davantage heureux, fiers et motivés dans la poursuite de notre apprentissage du français. Cela nous permettra d'informer les générations futures, de les conseiller dans leurs choix au niveau universitaire et de leur montrer que le département de français fait tout son possible pour rendre notre formation intéressante et solide en expérience. Mais je serais égoïste si j`attribuais tous les mérites à mes propres capacités, car il n'y a pas que ça. Ce projet aurait été difficile à réaliser sans l'aide et le support des personnes dans lesquelles nous avons confiance et qui nous entourent. A travers cet article, je voudrais remercier au nom de tous les autres étudiants, tous les professeurs de français, en commençant par prof. Besa, prof. Delphine, prof. Greta, prof. Hasim et tous les autres. Je les remercie pour leur respect, leur évaluation, leur appréciation et surtout de la confiance qu`ils montrent envers nous. Ils croient en nous et ils nous ont toujours aidé à réaliser nos objectifs. C'est alors que nous comprenons que, grâce à ces professeurs, nos rêves peuvent devenir réalité, ils prennent un nom, ils prennent des couleurs selon nos propres préférences et selon la manière dont nous voyons le monde et la vie. Nous sommes fiers de nos professeurs et très reconnaissants. Dès notre retour, en septembre 2010, nous partagerons notre expérience avec vous, en direct ou à travers ce journal afin de partager cette merveilleuse expérience. Rudina Hoxha université d’Elbasan Chaque année, l ‘Ambassade de France en Albanie essaye de proposer aux meilleurs étudiants la possibilité de partir en France. Mais il ne faut pas attendre son tour sans rien faire! La motivation, le travail sont des éléments appréciés. N’oubliez pas les concours que l’Ambassade, grâce à sa collaboration avec de nombreuses organisations française s et francophones proposent chaque année. Enfin, grâce à Campus France, vous pouvez vous renseigner sur les modalités d’inscription pour suivre des études universitaires ou autres en France. Restez inforné! ISMAIL KADARE TEMPS DE CHANGER Ismaïl Kadaré est l'un des écrivains les plus célèbres de notre pays. C'est une personnalité très importante de la vie politique et de la pensée du pays, en représentant dans ses oeuvres la culture , l'histoire, les moeurs et les valeurs de notre peuple dans le monde. Cette personnalité de génie est née le 28 janvier 1936 à Gjirokaster dans le sud de l'Albanie où il terminera le lycée. Il commencera les études supérieures à l'université de lettres de Tirana, études qu'il finira à Moscou. Ses études seront interrompues à cause de problèmes politiques entre l'Albanie et l'Union Soviétique. Il reviendra dans son pays de naissance dans les années 60. C'est à cette période qu'il mena sa carrière de journaliste et dirigea en même temps la revue littéraire Les lettres Albanaises qu'il a publié en français. En 1972, Kadaré sera nommé député du parti communiste contre son gré. Suite à des œuvres jugées trop subversives par le parti communiste albanais et grand connaisseur du français, Ismaïl Kadaré s'exile en 1990 à Paris. Le fait d'avoir grandi sous l'influence de la dictature communiste laissera des marques considérables dans sa vie personnelle se reflétant aussi dans sa carrière d'artiste. Ses oeuvres ont été condamnées par le parti communiste de l'époque justement parce qu'elles mettent en évidence les défauts du régime communiste. Sa première oeuvre intitulée Le général de l'Armée morte, écrit en 1963, connaît un grand succès international. Il est l'auteur de nombreuses oeuvres et poèmes comme Rêveries, Le Pont aux trois arches, L'hiver de la grande solitude, Avril brisé, et bien d'autres. Kadaré, écrivain hors du commun, est lauréate de nombreux prix et titres. En 1993, il obtient le prix 'Méditerranée' en Italie avec le roman La Pyramide. En 2005, il reçoit le prix de la première édition internationale de Man Booker. Puis, il obtient en 2009 le prix du Prince des Asturies des Lettres. Malgré qu'il fût plusieurs fois candidat pour le prix Nobel de littérature, Kadaré ne le reçoit pas. Le grand écrivain contemporain albanais est aujourd'hui membre de l'Académie des sciences politiques albanaises et membre de l'Académie Française des sciences morales. Reconnu dans le monde entier, Ismaïl Kadaré partage sa vie entre Paris et Tirana. Kadaré continuera à exceller dans son domaine et à nous rappeler que nous, albanais, devrions nous sentir fiers de ce qu'on est. Edmira KURTULAJ, 2ème année de l'Université de Shkodra J'existe seule, dans ce monde noir, Monde qui ment et que je ne peux croire. Une vie monotone, qui ne change jamais Dans ce petit monde, comme le temps est mauvais. Enfin, un jour je le changerai. Triste, mécontente, fatiguée de rêver, Je suis partie pour une meilleurevie, Trouver un monde sans souci Pendant tout le voyage,j'aiété accompagnée D'un amour vrai, L'amour de ma famille, de mes amis. Tout ce voyage, l'amour m'a souri Dans l'air frais de la montagne J'ai trouvé un trésor La vraie amitié. Romina Moi, Raqi Qirinxhi, Korçë A vos plumes ! Les pages de la Mouche seront très heureuses d’accueillir vos écrits. Tous les textes que vous nous enverrez seront étudiés, alors n’hésitez pas à écrire pour avoir le plaisir d’être publié dans le seul journal francophone en Albanie ! Le journal n’a aucun tabou et accepte ainsi les poésies, les textes d’humeur, les recettes, les commentaires sur l’actualité et autres, les essais. Il suffit d’écrire en français (votre texte sera relu et corrigé au besoin) et d’envoyer une image pour illustrer votre texte ! L’équipe rédactionnelle attend avec impatience de vous lire. LA MOUCHE 2011 ÇA BOUGE! SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 11 Pour quelqu'un qui apprend le français, sa culture et sa civilisation, aller en France, c'est un rêve Enida Muça voyage en France avec 9 lycéens d'Elbasan Les voyages sont tous agréables. J'ai été invitée à partir en France, à Besançon avec 9 élèves de mon école. Pour moi, c'était la première fois que j'allais à l'étranger. Notre voyage a duré 10 jours, deux jours en Italie, un jour en Suisse et sept jours en France. Le samedi 17 avril au soir, on était au port à Durres parce qu'on est parti en bateau jusqu'à Bari. Après, on est parti avec notre minibus à Rimini où on a passé la nuit dans un hôtel. Rimini était une ville magnifique. On s'est promené au bord de la mer. C'était super! L'hôtel était à quelques kilomètres de la Suisse. Le matin, à 6h30, on est parti en France. Mais toute la journée, on a découvert la Suisse. C'était un pays magnifique. Il y avait des tunnels sous d'immenses montagnes enneigées, il y avait aussi un grand lac " le lac Léman ". C'était un paysage époustouflant. On a même vu des gens sauter en parachute. On est arrivé en France, à Besançon, dans la soirée vers 20h15 et nous sommes restés sept jours. On est arrivé au lycée Saint-Paul. Làbas, nos correspondants français nous attendaient car nous logions chez eux. J'ai rencontré ma famille française. Ma correspondante était une fille de 17ans. Elle s'appelle Juliette. Elle habitait avec sa famille, sa mère, son père et ses deux frères. Je les ai beaucoup appréciés. A Besançon, les gens sont sympathiques. Ils aimaient parler. Ils prenaient le temps de vivre. Le matin, on est allés au lycée Saint-Paul et on a assisté à une heure de leçon Les lycéens d’Elbasan et les trois professeurs j'ai aimé par dessus tout, c'était les promenades en bateau-mouche. Inoubliable ! On a visité aussi le vieux Dijon et des quartiers intéressants où il y avait des magasins très sympas. Les jardins étaient grands et magnifiques. On pratiquait des sports aussi. Un après-midi, on est allé jouer bowling, un autre à la patinoire. J'ai goûté les spécialités françaises : Les crêpes, miam !!!C'était excellent. On a fait connaissance avec les autres élèves. On a fait des discussions sur des cultures différentes. Avant notre départ, les familles nous ont félicité pour notre niveau de français et nous ont offert beaucoup de cadeaux. Le dimanche 25 avril, on est partis pour venir en Albanie. On est rentré chez nous avec une magnifique impression de ce voyage. Pour moi, cela a été une expérience fantastique que je ne vais jamais oublier.Ah ! On adore les voyages. Les noms des professeurs qui ont accompagné le voyage à Besançon : Arian Gani , Denis, et le directeur Fatos Bajraktari. pour voir comment ça se passe en France. Le midi, nous avons déjeuné tous ensemble à la cantine du lycée et nous avons profité pour se faire plus d'amis français. Après, on est allés visiter le centre de la ville, les monuments, les immeubles, les grands magasins. Et c'est vrai, c'étaitgénial! Le jour d'après, on a visité Colmar et l'Alsace deux magiques sites historiques. On s'est promené dans toute la ville et on a vu aussi le petit train blanc et beaucoup de choses. On est allé visiter la citadelle de Besançon, le jardin zoologique, la maison de Victor Hugo, l'Eglise Saint-Martin, un musée, etc... Ce que Enida Muça avec la collaboration d'Era et Denada Boçi Nous vous présentons un groupe musical très intéressant à travers une interview exclusive pour notre journal! Quand l'amitié et la musique se rencontrent à Paris! Alors Johan,quelle est votre relation avec la musique? L'intérêt pour la musique a été toujours présent dans ma vie ! Pendant plusieurs années, j'ai pris des leçons de clarinette au lycée artistique " Jordan Misja "mais après je les ai interrompues pour commencer de nouvelles études, tout à fait différentes, mais de toutes façons, je suis resté fidèle à la musique ! Comment est née l'ide de créer un groupe musical? C'était en mai 2007 et j'étais en train de faire un cours de batterie quand j'ai rencontré pour la première fois Drilon, l'actuel guitariste, en même temps le frère de Besar, un autre membre de notre ancien groupe " Lemon Soda " dont les autres membres sont Keti, Ana et moi. Pourquoi " Lemon Soda " et pourquoi ancien groupe ? Lemon Soda parce que, par coïncidence, c'était notre boisson préféré et on a pensé que ce serait une idée très originale de nommer notre groupe comme ça ! Ancien groupe parce que, pour des raisons personnelles, surtout les études, les membres sont partis, et je vous laisse deviner où ??!Bien sûr, en France ! Mais on se rencontre toujours en été, parce que c'est l'amitié et beaucoup d'autres choses qui nous lient ! Est-ce que vous avez d'autres projets, toujours liés avec la musique ? Oui, on a créé un autre groupe dont le nom est encore à décider, mais cette fois-ci on a les idées claires, discographiquement parlant ! Qu'est ce que vous pouvez nous dire concernant ce nouveau projet musical ? Concernent le nom, on a pensé d'abord " Sleep Fire ", mais c'est encore à décider, on pense avoir une page W eb pour informer nos Johan Rugji, un des membres du groupe, nous a fait le plaisir de répondre à des questions concernant son groupe fans, en effet il y a beaucoup de choses à faire mais on fera l'impossible pour les réaliser. Et les membres du groupe? Drilon est toujours le guitariste, je suis le batteur et Krist est notre nouveau " vocaliste ". Quel sont vos plans ? L'album ! On a déjà 4 chansons prêtes et on pense que d'ici à l'été, l'album entier sera complet. " Infinity " sera peut-être le nom de l'album, mais ce n'est pas encore décidé ! Quel est le type de musique que vous faites ? Rock Expérimental, Soft rock, Hard rock et Métal. Nos premiers pas on été des " cover ", donc des reprises de chansons de Iron Maiden, Metalica, Whitesnake, Bon Jovi, mais aussi System of a Down ou Pantera. Quelques groupes français ? Bien sûr, Noir Désir ! Qui crée les chansons ? J'écris les textes et Krist fait la musique. Vous êtes très liés avec la France ? Pourquoi? J'étudie à la Faculté d'architecture et par conséquent, vous pouvez comprendre pourquoi je suis très lié avec la France ! J'adore l'art gothique et tout ce qui concerne l'architecture ancienne et moderne. J'aime aussi les concerts qui s'organisent chaque semaine avec différents groupes musicaux, enfin, il y a la gastronomie, vous pouvez me dire ce qu'il y a de meilleur que la baguette et les fromages français ?! J'envie Krist, il étudie à Poitiers, l'informatique et je pense qu'il a vraiment de la chance!(rires) Enfin Johan, au nom de tout le groupe, qu'est ce que vous promettez au public qui tient à connaitre votre musique après cette interview ? On promet de l'originalité et on veut transmettre notre enthousiasme de vie et de faire de la musique! Je pense que de nos jours, les jeunes doivent s'engager beaucoup plus dans la musique, le sport ou quoi que ce soit pour ne pas devenir victimes des vices ! Interview exclusive d’un groupe français IDIOGRAME Idiograme est un groupe fondé en Octobre 2004. Ce premier trio manquait de moyen mais vivait pour l’amour de la musique et de l’écriture de textes. Deux années plus tard, le groupe change. Avec la venue d’une basse et d’une batterie, le groupe s’ouvre à de nouveaux horizons musicaux plus rock et électro. Idiograme trouve sa forme nous l’espérons définitive, en 2008, avec Julien Larrotte à la batterie, Damien Gauvin à la basse, Aline Leroy au clavier et au chant, et Antoine Compagnon au clavier. Le groupe commence à se faire connaître en France et a joué cette année en Allemagne à Marburg lors d’un Festival et au Festival du Printemps de Bourges. On a eu la possibilité d’interviewer Damien Gauvin avec Skype. Nous avons apprécié ce moment, et Damien nous a promis que si le groupe pouvait, il viendrait donner un concert en Albanie. Nous lui avons demandé le titre de la prochaine chanson, mais c’est une surprise. Pour tous les gens qui adorent la musique rock électro, nous vous conseillons d’écouter ce groupe sur myspace. Nous avons beaucoup aimé leur chanson « Give me unreal » et nous sommes impatients d’écouter leur dernier titre. Leurs chansons sont fantastiques. Ils ont vraiment du talent. Merci ! Drilona Xhemalallari, Université de Langues Étrangères, Tirana Gestian Potko et Hermes Paraqindës, Lycée Raqi Qirinxhi LA MOUCHE 2011 LETTRE Expressions imagées SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 12 Voici quelques images qui mettent en scène des expressions françaises. Retrouver l’expression qui correspond à l’image 1- Jeter l’argent par les fenêtre. ( Dépenser son argent pour acheter des choses inutiles) 2- Faire l’autruche. ( Faire semblant de ne pas voir les problèmes/ Ne pas regarder la vérité en face) 3- Avoir la tête dans les nuages. ( Être sans arrêt en train de rêvasser/ Penser à autre chose) 4- Se couper les cheveux en 4. ( Chercher les complications alors qu’il peut y avoir une solution simple) 5- Avoir la tête comme une enclume. (Avoir très mal à la tête) 6- Avoir le cœur sur la main. ( Être très généreux) 7- Avoir un coup de foudre (Tomber amoureux de) Delphine Capron, Elbasan Une nouvelle écrite avec les Dix mots proposée au concours. Il existe trois fins possibles à cette histoire. A vous de choisir celle qui vous convient. Envoyez un mail à la " mouche Korca " pour que nous sachions la fin qui vous a le plus plu. Bonne lecture ! Magie-Folie Parfois, même quand des choses nous semblent irréelles, elles peuvent vraiment exister, parce que la vie c'est comme ça : un mystère !! N'oubliez pas : Impossible = I'm possible (ce qui signifie " je suis possible " en anglais)….tout se base sur cette contradiction…en est-ce d'ailleurs une ? Voilà une histoire de fantaisies …et de surprises… ! Vous pourrez choisir la fin qui vous plaira, car tout est possible ! Après la sortie du livre " Harry Potter ", une minorité de gens qui habitaient en Angleterre commence à s'inquiéter. Leur secret était en danger.Ils étaient devenus très susceptibles. K.R, écrivain, comment diable avait elle fait pour découvrir leur véritable identité ? Son imagination allait très loin, ou elle était au courant de quelque chose ? Il y avait sûrement un intrus dans leur communauté. Mais c'était qui ce maudit Cheval de Troie qui menaçait de ruiner leur existence ? La vie quotidienne de ces magiciens était maintenant bouleversée. Désormais, ils devaient faire très attention à leurs petites magies. C'était le temps de minimiser ces superbes trucs et commencer à se comporter comme de simples humains. Mais comme vous le pouvez deviner, ça ne pouvait pas être une entreprise facile, et surtout pas pour Slam… Slam : un adolescent de 18 ans. Encore quelque mois et il aurait sa licence de Magicien niveau avancé. T-shirt, jeans, baladeur en poche, skateboard et il était prêt à faire des catastrophes. Sa philosophie : " In omnia paratus " (en latin : " prêt à tous " pour se divertir). Pauvre Hector qui ne pouvait pas tenir son rythme ! Hector : le mentor de Slam. Vieux magicien, très sage. Lunettes, barbe longue et blanche (vous êtes libres de l'imaginer comme Merlin), habillé comme un homme normal de 70 ans. Il avait confiance en Slam et en ses capacités de magie, mais sa spontanéité était dangereuse ! Pourtant, il la justifiait toujours en disant : " Crescendo s'impara " (ce qui signifie en italien : " on apprend en grandissant "). Chaque jour Slam allait à l'école, il ouvrait son armoire en un simple claquement de doigts. En un clin d'œil, il faisait ses devoirs. Il disait " Glumtica " et pouf : le prof était attaché à la chaise. Mais quand même, il faisait tout ça, sans risquer d'être vu. Une nuit, alors qu'il rentrait chez lui, dans un coin sombre de la rue, il aperçut un mec qui avait attrapé une fille, peut-être pour lui voler son portefeuille. En s'approchant il vit des dents posées sur le cou de la fille. Il devrait absolument intervenir, même si cela signifiait montrer son identité, ou pire : commencer une guerre avec la communauté des vampires. Malgré ces deux variantes, il ne pouvait pas rester indifférent. " Lampus dias " et paf : une forte lumière s'est vue et le vampire est devenu cendres. La fille, pale et traumatisée s'est mise à pleurer. Elle ne comprenait rien. Elle ne savait pas à quoi croire, mais elle lui devait la vie. Pour la calmer, Slam l'emporta chez lui. Hector était en crise. C'était très imprudent la présence de cette fille : Rory. Il fallait la potion pour lui effacer la mémoire. Mais tous les deux, Hector et Slam, savaient que c'était injuste d'agir de cette façon ! Rory : une jeune fille de 18 ans, brune, cheveux longs. Elle détenait le médaillon de Vénéra, mais elle ne le savait pas encore. Le médaillon de Vénéra : un antique médaillon, qui selon la prophétie d' Ergoplum permettait de prendre possession d'un autre corps en se mettant dans la peau de la personne (donc une forme de métempsycose). A vous de jouer. Lisez les trois fins possibles à cette histoire et choisissez! Fin 1 Pendant ce temps là, les vampires avaient trouvé les cendres de Lazzarus, celui que Slam avait tué. Pour se venger, ils ont attaqué en pleine nuit les magiciens qui étaient en train de dormir, parce qu'ils avaient pris une grosse dose de " valiumus magicus ". Tous les magiciens sont morts et Rory n'a jamais découvert qu'elle détenait ce médaillon. Fin 2 Ils ont décidé de la connaitre mieux et après de trouver une solution. Les jours passaient et elle se trouvait bien au sein de ces bons magiciens. Slam était devenu un cher ami pour elle. Rory ne voulait pas quitter cet endroit. Depuis la mort de ses parents, elle se sentait toujours seule, mais maintenant les choses étaient différentes... Un jour, en entrant dans sa chambre pour prendre un livre, Hector voit quelque chose qui brillait sur son lit. Il s'est approché et il ne pouvait pas en croire ses yeux: c'était le médaillon!!! Une vie entière à le chercher, et le voila, c'était là!! Rory était l'élue!!! La nuit où les vampires ont attaqué pour se venger de la mort de Lazzarus, les magiciens ont utilisé la force du médaillon. Hector, le plus expert, est entré dans le corps du chef des vampires. Les magiciens étaient sauvés ! Ils continuèrent à vivre normalement et en harmonie en minimisant leur magie, ou presque.... Rory était encore très enthousiaste de son don et aimait bien l'utiliser. . Fin 3 Tout le monde s'est mis d'accord pour que Rory reste dans leur commun auté. En bavardant avec Hector, celui-ci remarqua son médaillon. Il était stupéfait!! En même temps qu'il était en train d'expliquer à Rory la force de ce médaillon, des petits aliens qui jouaint avec un gros laser, ont dirigé le laser vers la terre, et plus précisément: dans les exactes cordonnées de la chambre où se trouvaient Hector et Rory en les neutralisant!!! (Mais nous jurent que ne l'ont pas fait exprès). Iva Stratoberdha Lycée R.Qirinxhi LA MOUCHE 2011 SECRET SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 13 Vous vous souvenez des petits bobos que vous vous faisiez lorsque vous étiez enfant : une chute à vélo, une grosse piqure de moustique, de violents coup de soleil, d'affreux boutons de fièvres, et bien d'autres blessures Les remèdes de grand-mères Votre grand-mère, votre mère ou une voisine bien avisée venait pour vous soigner avec un remède à base d'éléments naturels qui soulageaient votre douleur comme par magie pour aussitôt retourner jouer aux gendarmes et aux voleurs. Avec mes collègues de l'université nous avons rassemblé l'ensemble des petits trucs magiques qui nous aident à surmonter les maux de la vie et en voici la liste : Les coups de soleil Les beaux jours sont de retour et le soleil peut être très agressif. Si un jour vous revenez de la plage avec des coups de soleil, vous pouvez vous enduire de yaourt ou de rondelles de concombre sur les zones du corps qui ont été exposées. Les boutons de fièvre ou herpès Ce bouton qui vous brûle et vous démange la lèvre va désormais faire partie du passé. Les herpès apparaissent souvent à cause du stress et de la fatigue. Vous devez commencer par prendre un thé à base de thym (qui empêche l'infection), boire un jus d'orange (pour faire le plein de vitamines), faire de bonnes nuits de sommeil et cela pendant 3jours. Ensuite vous pouvez appliquer différentes choses pour apaiser le bouton : du citron (le jus de citron provoque une petite douleur mais il désinfecte en profondeur), du dentifrice ou du rouge à lèvre. Piqure d'abeille Pour atténuer la zone piquée par l'abeille, vous devez presser de jeunes grains de raisin encore verts et étaler le jus sur la piqure. Puis, après avoir imbibé un pansement avec votre préparation, vous pouvez le mettre sur la zone à soulager. Piqure de moustique Prendre un coton et l'imbiber de raki puis le passer sur la piqure. Brûlure Si vous venez de vous brulez, vous devez immédiatement mettre la zone à soulager sous l'eau très froide pour atténuer la douleur.Vous pouvez également masser avec du sel pour éviter que la brûlure ne gonfle. Il est aussi possible d'étaler de la sauce tomate ou encore de masser avec une pomme de terre coupée en deux. le coin d'une table, le pied d'une chaise ou encore l'angle de la porte ! Et ces petits bobos laissent souvent des traces, des " bleus ". Après le coup, étaler une purée réalisé à base d'oignons+sel . Infection Une plaie ouverte est un nid à microbes. Il y a deux petits remèdes de grand-mère qui peuventt servir à nettoyer cette plaie. Premièrement, appliquer une pâte faite à base de farine +huile+sucre, ça a l'air étrange mais d'après ma collègue, ça marche. Deuxièmement, vous pouvez extraire la chair de la plante appelé en albanais " lule veshi " et " lule gomari " (Chardon en français) puis l'appliquer sur la plaie. Amygdale Lorsque vous avez les amygdales infectées, il est plus rapide de réaliser le remède suivant que de prendre des antibiotiques. Vous préparez un petit mélange dans une tasse avec un peu d'eau et du bicarbonate. Vous prenez un tissu bien propre que vous pouvez désinfecter à l'aide d'un fer à repasser. Il est nécessaire d'être deux pour cette opération. Vous êtes assis sur une chaise et l'autre personne applique soigneusement le mélange sur le tissu qu'elle a disposé au bout de son doigt. Ensuite, elle introduit son doigt au fond de votre gorge en appuyant sur les amygdales pour en faire sortir l'infection. Ce remède est réellement très efficace, je vous le dis en connaissance de cause. Cependant, ce sera probablement le moment le plus désagréable de votre vie. C'est-à-dire que ça fait tout de même un petit peu mal. Vous pouvez aussi boire du raki et faire des gargarismes à base de jus de citron. Les bleus Il nous arrive à tous de nous cogner sur Un gros coup sur la tête Si vous vous cognez violement sur la tête, pour éviter que la bosse ne gonfle, vous pouvez appuyer sur la zone avec une pièce de monnaie. Un doigt coincé dans une porte Lorsque vous coincez un de vos doigts dans une porte, ou qu'un morceau de carrelage vous tombe sur le doigt de pied, il faut immédiatement le mettre dans de la glace (après avoir hurlé bien sûr !) pour éviter qu'il ne double de volume. Si votre doigt commence à noircir cela veut dire que votre sang s'y accumule. La seule solution qui vous reste est de le percer à l'aide d'une aiguille désinfectée. A défaut d'avoir une aiguille vous pouvez prendre un trombone. Morsure de chien Lorsqu'un chien vous mord, vous devez lui couper des poils et les frotter contre la plaie. Je n'ai jamais essayé de couper les poils d'un chien qui venait de me mordre mais pourquoi pas ! A vous de voir. mixtures magiques pour les soins esthétiques Les remèdes de grand-mères ne sont pas uniquement utilisés pour soulager les bobos. Nos grand-mères avaient aussi pensé aux mixtures magiques pour les soins esthétiques. En voici quelques exemples : Recette Ballakum Gâteau de Maman Les ingrédients: Pour 1 kilo de sucre, il faut : - 1 kilo de farine - 7 œufs - 400gr de beurre - 1 tasse à café de levure Dans un récipient, mettre le beurre et le faire fondre. Ensuite incorporer le sucre et battre avec un mixeur pendant une heure. Puis, ajouter les œufs et la farine. Battre encore jusqu'à ce que la pâte ne soit plus très forte et mettre la levure. Déposer de petits tas sur une plaque préalablement beurré (pour pas que ça ne colle) puis faire cuire à peu près 20mn à 150°C. Les ingrédients : - 300 gr de farine - 150 gr de beurre - 3 œufs - 1 verre de lait - 100 gr de Cacao - Une pincée de sel Dans une casserole, on mélange les jaunes d'œuf avec le sucre. Puis, lorsque la pâte est devenue compacte, on ajoute le beurre, le cacao, le lait, la farine, la pincée de sel, et les blancs en neige. On mélange, jusqu'à ce que la pâte soit devenue compacte de nouveau, puis on la dépose dans un plat à gâteau. Faire cuire le tout à 150°C pendant 30mn. Griselda Qorri Griselda Qorri Pour les cheveux Voici la recette de différents masques à appliquer : Pour les nourrir : faire un mélange à base de deux cuillères à soupe de citron + un jaune d'œuf+huile d'olive jusqu'à obtenir la quantité que vous souhaitez. Pour les faire briller : le vinaigre de raisin dilué dans un litre d'eau. Ce mélange est souvent utilisé pour rincer les cheveux. Après l'application de cette mixture, il est donc inutile de se rincer les cheveux. Pour les boucler : Après avoir lavé vos cheveux, lorsque vous les séchez, appliquez un peu de bière, de la pointe des cheveux jusqu'à la racine pour pouvoir fixer durablement les boucles. Pour la peau Pour hydrater : Coupez des rondelles de concombre et disposez-les sur votre visage puis laissez agir pendant une heure. Pour décaper :Appliquez du jaune d'œuf sur votre visage, attendez que l'application sèche et rincez. Pour purifier : Faire bouillir de l'eau dans une casserole. Installez-vous autour d'une table avec la casserole. Mettez votre tête au dessus de la vapeur d'eau. Pour un bronzage plus beau : Manger des carottes en salade ou en soupe. Vous pouvez aussi en faire du jus. Ce légume est composé de carotène ce qui favorise la pigmentation de la peau. Pour les ongles Pour avoir des ongles plus forts, tremper vos mains dans un mélange à base d'eau et de sel pendant 30min. Delphine Capron en collaboration avec Besa Simitçiu, Marjana Papamihali, Greta Robja, Pédagogues à l’Université d’Elbasan LA MOUCHE 2011 COUP DE COEUR SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 14 VOICI UNE NOUVELLE ORIGINALE DE MAUPASSANT, TIRÉE DE TOINE ET AUTRES CONTES NORMANDS. Boitelle e père Boitelle (Antoine) avait, dans tout le pays, la spécialité des besognes malpropres. Toutes les fois qu'on avait à faire net toyer une fosse, un fumier, un puisard, à curer un égout, un trou de fange quelconque c'était lui qu'on allait chercher.Ils'en venait avec ses instruments de vidangeur et ses sabots enduits de crasse, et se mettait à sa besogne en geignant sans cesse sur son métier. Quand on lui demandait alors pourquoi il faisait cet ouvrage répugnant, il répondait avec résignation: " Pardi, c'est pour mes éfans qu'il faut nourrir. Ça rapporte plus qu'autre chose. " Il avait, en effet, quatorze enfants. Si on s'informait de ce qu'ils étaient devenus, il disait avec un air d'indifférence : " N'en reste huit à la maison. Y en a un au service et cinq mariés. " Quand on voulait savoir s'ils étaient bien mariés, il reprenait avec vivacité : " Je les ai pas opposés. Je les ai opposés en rien. Ils ont marié comme ils ont voulu. Faut pas opposer les goûts, ça tourne mal. Si je suis ordureux, mé, c'est que mes par- L Ce goût-là, ce goût de l'exotique, il l'a v ait dans le l'av sang comme on a celui de la chasse, de la médecine ou de la prêtrise ents m'ont opposé dans mes goûts. Sans ça, j'aurais devenu un ouvrier comme les autres. " Voici en quoi ses parents l'avaient contrarié dans ses goûts. Il était alors soldat, faisant son temps au Havre, pas plus bête qu'un autre, pas plus dégourdi non plus, un peu simple pourtant. Pendant les heures de liberté, son plus grand plaisir était de se promener sur le quai, où sont réunis les marchands d'oiseaux. Tantôtseul,tantôt avec un pays, il s'en allait lentement le long des cages où les perroquets à dos vert et à tête jaune des Amazones, les perroquets à dos gris et à tête rouge du Sénégal, les aras énormes qui ont l'air d'oiseaux cultivés en serre, avec leurs plumes fleuries, leurs panaches et leurs aigrettes, les perruches de toute taille, qui semblent coloriées avec un soin minutieux par un bon Dieu miniaturiste, et les petits, tout petits oisillons sautillants, rouges, jaunes, bleus et bariolés, mêlant leurs cris au bruit du quai, apportent dans le fracas des navires déchargés, des passants et des voitures, une rumeur violente, aiguë, piaillarde, assourdissante, de forêt lointaine et surnaturelle. Boitelle s'arrêtait, les yeux ouverts, la bouche ouverte, riant et ravi, montrant ses dents aux kakatoès prisonniers qui saluaient de leur huppe blanche ou jaune le rouge éclatant de sa culotte et le cuivre de son ceinturon. Quand il rencontrait un oiseau parleur, il lui posait des questions ; et si la bête se trouvait ce jour-là disposée à répondre et dialoguait avec lui, il emportait pour jusqu'au soir de la gaieté et du contentement. À regarder les singes aussi il se faisait des bosses de plaisir, et il n'imaginait point de plus grand luxe pour un homme riche que de posséder ces animaux ainsi qu'on a des chats et des chiens. Ce goût-là, ce goût de l'exotique, il l'avait dans le sang comme on a celui de la chasse, de la médecine ou de la prêtrise. Il ne pouvait s'empêcher, chaque fois que s'ouvraient les portes de la caserne, de s'en revenir au quai comme s'il s'était senti tiré par une envie. Or une fois, s'étant arrêté presque en extase devant un araraca monstrueux qui gonflait ses plumes, s'inclinait, se redressait, semblait faire les révérences de cour du pays des perroquets, il vit s'ouvrir la porte d'un petit café attenant à la boutique du marchand d'oiseaux, et une jeune négresse, coiffée d'un foulard rouge, apparut, qui balayait vers la rue les bouchons et le sable de l'établissement. L'attention de Boitelle fut aussitôt partagée entre l'animal et la femme, et il n'aurait su dire vraiment lequel de ces deux êtres il contemplait avec le plus d'étonnement et de plaisir. La négresse, ayant poussé dehors les ordures du cabaret, leva les yeux, et demeura à son tour éblouie devant l'uniforme du soldat. Elle restait debout, en face de lui, son balai dans les mains comme si elle lui eût porté les armes, tandis que l'araraca continuaitàs'incliner. Or le troupier au bout de quelques instants fut gêné par cette attention, et il s'en alla à petits pas, pour n'avoir point l'air de battre en retraite. Mais il revint. Presque chaque jour il passa devant le café des Colonies, et souvent il aperçut à travers les vitres la petite bonne à peau noire qui servait des bocks ou de l'eau-de-vie aux matelots du port. Souvent aussi elle sortait en l'apercevant ; bientôt, même, sans s'être jamais parlé, ils se sourirent comme des connaissances ; et Boitelle se sentait le coeur remué, en voyant luire tout à coup, entre les lèvres sombres de la fille, la ligne éclatante de ses dents. Un jour enfin il entra, et fut tout surpris en constatant qu'elle parlait français comme tout le monde. La bouteille de limonade, dont elle accepta de boire un verre, demeura, dans le souvenir du troupier, mémorablement délicieuse ; et il prit l'habitude de venir absorber, en ce petit cabaret du port, toutes les douceurs liquides que lui permettait sa bourse. C'était pour lui une fête, un bonheur auquel il pensait sans cesse, de regarder la main noire de la petite bonne verser quelque chose dans son verre, tandis que les dents riaient, plus claires que les yeux. Au bout de deux mois de fréquentation, ils devinrent tout à fait bons amis, et Boitelle, après le premier étonnement de voir que les idées de cette négresse étaient pareilles aux bonnes idées des filles du pays, qu'elle respectait l'économie, le travail, la religion et la conduite, l'en aima davantage, s'éprit d'elle au point de vouloir l'épouser. Il lui dit ce projet qui la fit danser de joie. Elle avait d'ailleurs quelque argent, laissé par une marchande d'huîtres, qui l'avait recueillie, quand elle fut déposée sur le quai du Havre par un capitaine américain. Ce capitaine l'avait trouvée âgée d'environ six ans, blottie sur des balles de coton dans la cale de son navire, quelques heures après son départ de New York. Venant au Havre, il y abandonna aux soins de cette écaillère apitoyée ce petit animal noir caché à son bord, il ne savait pas par qui ni comment. La vendeuse d'huîtres étant morte, la jeune négresse devint bonne au café des Colonies. Antoine Boitelle ajouta : " Ça se fera si les parents ne s'y opposent point. J'irai jamais contre eux, t'entends ben, jamais ! Je vas leur en toucher deux mots à la première fois que je retourne au pays. " La semaine suivante en effet, ayant obtenu vingtquatre heures de permission, il se rendit dans sa famille qui cultivait une petite ferme à Tourteville, près d'Yvetot. Il attendit la fin du repas, l'heure où le café baptisé d'eau-de-vie rendait les coeurs plus ouverts, pour informer ses ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant si bien à ses goûts, à tous ses goûts, qu'il ne devait pas en exister une autre sur la terre pour lui convenir aussi parfaitement. Les vieux, à ce propos, devinrent aussitôt circonspects, et demandèrent des explications. Il ne cacha rien d'ailleurs que la couleur de son teint. C'était une bonne, sans grand avoir, mais vaillante, économe, propre, de conduite, et de bon conseil. Toutes ces choses-là valaient mieux que de l'argent aux mains d'une mauvaise ménagère. Elle avait quelques sous d'ailleurs, laissés par une femme qui l'avait élevée, quelques gros sous, presque une petite dot, quinze cents francs à la caisse d'épargne. Les vieux, conquis par ses discours, confiants d'ailleurs dans son jugement, cédaient peu à peu, quand il arriva au point délicat. Riant d'un rire un peu contraint: " Il n'y a qu'une chose, dit-il, qui pourra vous contrarier. Elle n'est brin blanche. " Ils ne comprenaient pas et il dut expliquer longuement avec beaucoup de précautions, pour ne les point rebuter, qu'elle appartenait à la race sombre dont ils n'avaient vu d'échantillons que sur les images d'Épinal. Alors ils furent inquiets, perplexes, craintifs, comme s'il leur avait proposé une union avec le Diable. La mère disait : " Noire ? Combien qu'elle l'est ? C'est-il partout ? " Il répondait : " Pour sûr : Partout, comme t'es blanche partout, té ! " Le père reprenait : " Noire ? C'est-il noir autant que le chaudron ? " Le fils répondait : " Pt'être ben un p'tieu moins ! C'est noire, mais point noire à dégoûter. La robe à m'sieu l'curé est ben noire, et alle n'est pas plus laide qu'un surplis qu'est blanc. " Le père disait : " Y en a-t-il de pu noires qu'elle dans son pays ? " Et le fils, convaincu, s'écriait : " Pour sûr ! " Mais le bonhomme remuait la tête. " Ça doit être déplaisant ? " Et le fils : " C'est point pu déplaisant qu'aut'chose, vu qu'on s'y fait en rin de temps. " La mère demandait : " Ça ne salit point le linge plus que d'autres, ces piaux-là ? - Pas plus que la tienne, vu que c'est sa couleur." Donc, après beaucoup de questions encore, il fut convenu que les parents verraient cette fille avant de rien décider et que le garçon, dont le service allait finir l'autre mois, l'amènerait à la maison afin qu'on pût l'examiner et décider en causant si elle n'était pas trop foncée pour entrer dans la famille Boitelle. Antoine alors annonça que le dimanche 22 mai, jour de sa libération, il partirait pour Tourteville avec sa bonne amie. Elle avait mis pour ce voyage chez les parents de son amoureux ses vêtements les plus beaux et les plus voyants, où dominaient le jaune, le rouge et le bleu, de sorte qu'elle avait l'air pavoisée pour une fête nationale. Dans la gare, au départ du Havre, on la regarda beaucoup, et Boitelle était fier de donner le bras à une personne qui commandait ainsi l'attention. Puis, dans le wagon de troisième classe où elle prit place à côté de lui, elle imposa une telle surprise aux paysans que ceux des compartiments voisins montèrent sur leurs banquettes pour l'examiner par-dessus la cloison de bois qui divisait la caisse roulante. Un enfant, à son aspect, se mit à crier de peur, un autre cacha sa figure dans le tablier de sa mère. Tout alla bien cependant jusqu'à la gare d'arrivée. Mais lorsque le train ralentit sa marche en approchant d'Yvetot, Antoine se sentit mal à l'aise, comme au moment d'une inspection quand il ne savait pas sa théorie. Puis, s'étant penché à la portière, il reconnut de loin son père qui tenait la bride du cheval attelé à la carriole, et sa mère venue jusqu'au treillage qui maintenait les curieux. Il descendit le premier, tendit la main à sa bonne amie, et, droit, comme s'il escortait un général, il se dirigea vers sa famille. La mère, en voyant venir cette dame noire et bariolée en compagnie de son garçon, demeurait tellement stupéfaite qu'elle n'en pouvait ouvrir la bouche, et le père avait peine à maintenir le cheval que faisait cabrer coup sur coup la locomotive ou la négresse. Mais Antoine, saisi soudain par la joie sans mélange de revoir ses vieux, se précipita, les bras ouverts, bécota la mère, bécota le père malgré l'effroi du bidet, puis se tournant vers sa compagne que les passants ébaubis considéraient en s'arrêtant, il s'expliqua. " La v'là ! J'vous avais ben dit qu'à première vue alle est un brin détournante, mais sitôt qu'on la connaît, vrai de vrai, y a rien de plus plaisant sur la terre. Dites-y bonjour qu'a ne s'émeuve point. " Alors la mère Boitelle, intimidée elle-même à perdre la raison, fit une espèce de révérence, tandis que le père ôtait sa casquette en murmurant : " J'vous la souhaite àvot'désir. " Puis sans s'attarder on grimpa dans la carriole, les deux femmes au fond sur des chaises qui les faisaient sauter en l'air à chaque cahot de la route, et les deux hommes par-devant, sur la banquette. Personne ne parlait. Antoine inquiet sifflotait un air de caserne, le père fouettait le bidet, et la mère regardait de coin, en glissant des coups d'oeil de fouine, la négresse dont le front et les pommettes reluisaient sous le soleil comme des chaussures bien cirées. Voulant rompre la glace, Antoine se retourna. " Eh bien, dit-il, on ne cause pas ? - Faut le temps ", répondit la vieille. Ilreprit:" Allons,raconteàlap'titel'histoire des huit œufs de ta poule. " C'était une farce célèbre dans la famille. Mais comme sa mère se taisait toujours, paralysée par l'émotion, il prit lui-même la parole et narra, en riant beaucoup, cette mémorable aventure. Le père, qui la savait par coeur, se dérida aux premiers mots ; sa femme bientôt suivit l'exemple, et la négresse elle-même, au passage le plus drôle, partit tout à coup d'un tel rire, d'un rire si bruyant, roulant, torrentiel, que le cheval excité fit un petit temps de galop. La connaissance était faite. On causa. À peine arrivés, quand tout le monde fut descendu, après qu'il eut conduit sa bonne amie dans la chambre pour ôter sa robe qu'elle aurait pu tacher en faisant un bon plat de sa façon destiné à prendre les vieux par le ventre, il attira ses parents devant la porte, et demanda, le coeur battant : " Eh ben, quéque vous dites ? " Le père se tut. La mère plus hardie déclara : "Alle est trop noire ! Non, vrai, c'est trop. J'en ai eu les sangs tournés. -Vous vous y ferez, dit Antoine. - Possible, mais pas pour le moment. " Ils entrèrent et la bonne femme fut émue en voyant la négresse cuisiner.Alors elle l'aida, la jupe retroussée, active malgré son âge. Le repas fut bon, fut long, fut gai. Quand on fit un tour ensuite, Antoine prit son père à part. " Eh ben, pé, quéque t'en dis ? " Le paysan ne se compromettait jamais. " J'ai point d'avis. D'mande à ta mé. " Alors Antoine rejoignit sa mère et la retenant enarrière: " Eh ben, ma mé, quéque t'en dis ? - Mon pauv'e gars, vrai, alle est trop noire. Seulement un p'tieu moins je ne m'opposerais pas, mais c'est trop. On dirait Satan ! " Il n'insista point, sachant que la vieille s'obstinait toujours, mais il sentait en son coeur entrer un orage de chagrin. Il cherchait ce qu'il fallait faire, ce qu'il pourrait inventer, surpris d'ailleurs qu'elle ne les eût pas conquis déjà comme elle l'avait séduit lui-même. Et ils allaient tous les quatre à pas lents à travers les blés, redevenus peu à peu silencieux. Quand on longeait une clô- bientôt, même, sans s'être jamais parlé, ils se sourirent comme des connaissances ; et Boitelle se sentait le coeur remué ture, les fermiers apparaissaient à la barrière, les gamins grimpaient sur les talus, tout le monde se précipitait au chemin pour voir passer la " noire " que le fils Boitelle avait ramenée. On apercevait au loin des gens qui couraient à travers les champs comme on accourt quand bat le tambour des annonces de phénomènes vivants. Le père et la mère Boitelle effarés de cette curiosité semée par la campagne à leur approche, hâtaient le pas, côte à côte, précédant de loin leur fils à qui sa compagne demandait ce que les parents pensaient d'elle. Il répondit en hésitant qu'ils n'étaient pas encore décidés. Mais sur la place du village ce fut une sortie en masse de toutes les maisons en émoi, et devant l'attroupement grossissant, les vieux Boitelle prirent la fuite et regagnèrent leur logis, tandis qu'Antoine soulevé de colère, sa bonne amie au bras, s'avançait avec majesté sous les yeux élargis par l'ébahissement. Il comprenait que c'était fini, qu'il n'y avait plus d'espoir, qu'il n'épouserait pas sa négresse ; elle aussi le comprenait ; et ils se mirent à pleurer tous les deux en approchant de la ferme. Dès qu'ils y furent revenus, elle ôta de nouveau sa robe pour aider la mère à faire sa besogne ; elle la suivit partout, à la laiterie, à l'étable, au poulailler, prenant la plus grosse part, répétant sans cesse : " Laissez-moi faire, madame Boitelle ", si bien que le soir venu, la vieille, touchée et inexorable, dit à son fils : " C'est une brave fille tout de même. C'est dommage qu'elle soit si noire, mais vrai, alle l'est trop. J'pourrais pas m'y faire, faut qu'alle r'tourne, alle est trop noire. " Et le fils Boitelle dit à sa bonne amie : " Alle n'veut point, alle te trouve trop noire. Faut r'tourner. Je t'aconduirai jusqu'au chemin de fer. N'importe, t'éluge point. J'vas leur y parler quand tu seras partie. "Il la conduisit donc à la gare en lui donnant encore bon espoir et après l'avoir embrassée, la fit monter dans le convoi qu'il regarda s'éloigner avec des yeux bouffis par les pleurs. Il eut beau implorer les vieux, ils ne consentirent jamais. Et quand il avait conté cette histoire que tout le pays connaissait, Antoine Boitelle ajoutait toujours : " À partir de ça, j'ai eu de coeur à rien, àrien. Aucun métier ne m'allait pu, et j'sieus devenu ce que j'sieus, un ordureux. " On lui disait : " Vous vous êtes marié pourtant. - Oui, et j'peux pas dire que ma femme m'a déplu pisque j'y ai fait quatorze éfants, mais c'n'est point l'autre, oh non, pour sûr, oh non ! L'autre, voyez-vous, ma négresse, elle n'avait qu'à me regarder, je me sentais comme transporté... " LA MOUCHE 2011 IMPRESSION SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 15 Comme le dit un proverbe albanais, ici on n'a pas de montre mais on a le temps… Albanie - Le pays des aigles Je suis si loin d'elle et elle me manque tellement que je ne peux écrire que de façon impersonnelle…voici la présentation d'une Albanie qui me touche toujours et encore malgré le temps, malgré la distance. Merci à tous ceux qui ont fait de ces deux ans un merveilleux voyage. Les cinq sens en éveil et le sixième en plus : La vue Beauté et variété des paysages Pays d'eau et de montagne La mer Adriatique, les plages et criques de Sarranda, la Riviera de la Côte Ouest et les lacs de l'Est ; partout l'eau avoisine les 28 degrés. Les Alpes du Nord, le magnifique TOMORRI (2700 m), la luminosité et les couleurs nous installent dans le sud de l'Europe. Des alpages et des falaises, des collines et des champs, tous les paysages se rencontrent en ce petit pays. Les variations de couleurs de la terre nous transportent des jaunes aux ocres en passant par les pourpres à la violine ou encore le brun et le blanc. Autant d'indices de la richesse minérale du sous-sol albanais. Lin, le village de pêcheur : " Et on se dit qu'il fait bon vivre en Albanie pour des moments simples comme ceux-là où nous visitons le village : les maisons traditionnelles font courir les treilles de vigne au-dessus des ruelles pavées. Ombragées par ces tonnelles végétales, des petites sentes descendent droit au lac depuis la rue principale. Les ânes sont plus répandus que les voitures, les chats et les chiens alanguis au soleil nous regardent passer sans émotion. Ce qui n'est pas le cas des villageois, les enfants nous lancent des "bye bye !" en rigolant et les adultes s'étonnent que nous leur parlions en albanais. " (Extrait de Carnet de Route 2005-06, Meli) La campagne albanaise : " Une vallée inaccessible par la route, au milieu coule une rivière ; des chèvres et brebis picorant dans les broussailles, suivies d'une jeune bergère ; des oliviers et des champs en terrasses où chemine tranquillement à dos d'âne, un homme aux yeux remplis de questions face à l'étranger ; quelques bunkers pour le souvenir ; des petites cascades à flanc de colline et le roulement de l'eau fraîche et pure sur les galets. " (Extrait de Carnet de Route 2005-06, Meli) Le goût Culinaire Terre d'accueil et de contrastes, l'Albanie nous offre ses senteurs et ses goûts inconnus. Le plaisir de manger du poisson " frais ", le "koran" et le "belushkë" des grands lacs de l'Est. Les fruits du sud : la figue, le kaki, le raisin, le citron, l'orange, la clémentine Le café turc contre l'expresso italien Le balakum, gâteau sablé de la fête du printemps. Et toutes sortes de plats cuisinés à base d'aubergines, d'agneau, de produits laitiers…toujours relevés mais jamais piquants. L'odorat Les marchés Les étales de fruits secs et frais, de légumes, d'épices, les produits laitiers bruts et inconnus, les savons artisanaux… La végétation L'audition Le chant, la fête ; la joie " Nos guides chantent de plus belle comme ils le feront régulièrement durant le séjour… " (Extrait de Carnet de Route 200506, Meli) Villes, édifices religieux, cohabitation en bonne entente Chants des habitants Chants des muezzins dans les minarets, l'appel à la prière Chants des cloches aux églises Chants des ânes Chants des vendeurs de poisson, de pain et autres colporteurs Chants des klaxons Chants des musiciens tsiganes lors des fêtes religieuses Chants des clarinettes pour les mariages Le toucher Communication et accueil Contrairement aux idées reçues mal informées vous n'y trouverez aucune agressivité, juste des regards étonnés d'habitants peu accoutumés au tourisme. Et pourtant le contact est facile, direct même sans parler l'albanais, les gens communiquent facilement avec n'importe qui saura offrir un sourire ou un geste de politesse. Tradition de l'accueil ancestral : Le Kanun constituait le code pénal général. Les albanais gardent comme tradition le respect de l'étranger dont ils devaient être responsables et respectueux. Le geste et le contact sont partout présents. A la poste où vous serrez serrés dans une file d'attente anarchique, dans la rue où une ravissante jeune femme vous poussera de l'épaule, au marché mais aussi chez l'habitant que vous rencontrerez au hasard d'une promenade et qui vous invitera chez lui pour boire le café. Et sans jamais être impoli ou oppressant, la main serrée des hommes fera place à l'embrassade des femmes et tous s'assiéront autour de vous, au plus prés, pour mieux vous ressentir. Le ressenti Le rythme C'est un pays de la Méditerranée, entre 14 et 16 heures tout est fermé, certains ne travaillent pas l'après-midi, puis en fin de journée la ville se remet à vivre. L'été vers 20h30, le Giro est un lent défilé de marcheurs qui arpentent les rues dans le seul but de rencontrer ses amis et de discuter avec les autres habitants de la ville. Ca ressemble à un 14 juillet français reproduit chaque soir. Déstructuration du temps Le plus important n'est pas visible, c'est le rythme qui change. Il faut accepter de " lâcher prise " sur le temps. Notre habitude occidentale de rentabiliser le temps ne veut rien dire en Albanie. Pas de planning, de prévision, ni de montre, les choses se font ou pas, aujourd'hui ou demain…et ce n'est pas important. Sur la plage, au café, assis sur l'herbe, sur le bord d'un trottoir, les gens semblent parfois ne rien faire, mais ils regardent, ils observent et ils SONT dans cette vie qui n'est pas encore basée sur l'AVOIR. Anachronique Mais cette relation différente au temps c'est aussi celle du temps historique. Hier rejoint et parfois dépasse aujourd'hui. Dans chaque ville, les attelages d'équidés se mélangent aux véhicules à moteurs les plus récents. Les Mercedes cohabitent avec les charrettes à bras. Vous serez surpris au détour d'une ruelle blanchie à la chaux de vous trouvez nez à nez avec une vache. Et vous sourirez à la vue d'un vieillard courbé sur son âne balbutiant des éclats de voix dans son portable. Les cafés Internet sont présents à chaque coin de rue tandis que le barbier rase méthodiquement son client. Voyage humaniste Découverte bouleversante : pour vous comme pour ceux que vous rencontrerez ce sera une première fois. Si vous sortez des villes et partez à la découverte de l'Albanie authentique des campagnes, vous croiserez des habitants n'ayant jamais vu d'étranger sur leurs terres. Le regard interrogateur et neuf sur notre mode de vie nomade permet des rencontres d'une simplicité et d'une justesse rarissime en Europe. Vivez-le pleinement en vous enrichissant de tous les changements que cela vous apportera. Il faut oublier un moment son confort physique pour trouver une grandeur d'âme inhabituelle. Si vous savez offrir un peu de vousmême vous recevrez en retour bien plus que ce que vous avez donné. Un pays jeune d'âge et de mentalité Ouverture après 50 ans de fermeture au monde Les rues sont emplies de la jeunesse du pays qui côtoie les grands-pères assis en tailleur à l'ombre d'un arbre. Les uns téléphonent et boivent du café tandis que les autres jouent aux échecs et boivent du raki. Des gens et des animaux partout, une explosion de vie paisible. Mélanie Gontier, ancienne stagiaire à l'Université d'Elbasan LA MOUCHE 2011 FRANÇAISE SITE w w w.la-mouche.jimdo.com 16 Comme chaque année, le Ministère des Affaires Etrangères offrelapossibilitéàquatre étudiant(e)s de venir exercer leur métier de professeur de Français Langue Etrangère. Voici trois des jeunes femmes en poste en Albanie pour l'année 2010-2011 Stagiaires FLE en Albanie Charlène Pringault Je viens de Basse Normandie, d'une ville presque inconnue des normands mêmes ; Flers de l'Orne ! Cette région a du bon, elle est connue pour ses plages historiques et atmosphériques, sa gastronomie (le calvados, le cidre, le camembert et bien d'autres excellentes choses encore), mais aussi pour les nombreux artistes qu'elle a fait naître et vivre de ses paysages aux couleurs profondes entre nacre coté mer et vert côté campagne. Région réputée comme étant l'une des plus pluvieuses de France, quelle n'a pas été ma surprise en arrivant à Shkodra le 1er octobre 2010 dernier ! Une surprise diluvienne ! Et ajoutez à cela les terribles inondations début décembre ! Mais pourquoi donc suis-je arrivée ici ? Au départ de chaque voyage il y a une intuition, une impulsion qui nous pousse vers l'inconnu. C'est cet inconnu qui m'a amené au fur et à mesure de mes voyages en Albanie. Surtout après plus d'une année passée au cœur de l'Europe, entre la Tchéquie et la Slovaquie, et un merveilleux voyage dans les Balkans, il me manquait l'Albanie, cette partie incontournable pour comprendre l'Europe réunifiée, entre Occident et Orient. L'histoire, la géographie, les valeurs sociales que je me faisais du pays m'intriguaient et l'Albanie demeurait dans ma tête comme un mystère à percer.Alors lorsque le destin est venu frapper à ma porte avec ce poste à Shkodra, je me suis lancée dans cette aventure, comme une évidence. J'y ai découvert l'hospitalité particulière aux albanais, et une distance nulle entre les êtres humains qui réchauffent le cœur et simplifient la vie. J'y ai aussi découvert des paysages féeriques à faire tourner la tête (particulièrement Thethi et le lac de Komani). Malheureusement, peu d'albanais savent profiter de ces beaux espaces et le manque de respect envers la nature vient parfois jusqu'à les blasphémer. La transition que vit l'Albanie semble violente et fait multiplier ses profonds paradoxes qui sont le miroir de problèmes existant en France, et qui, en ce sens, peuvent nous aider à comprendre nos propres failles. Et c'est là l'essentiel du voyage et de l'échange, apprendre sur l'autre autant que sur soi-même. C'est en grande partie grâce à mon travail au sein de l'université et du lycée bilingue de Shkodra, grâce à mes étudiants et à mes collègues, que chaque jour je découvre et m'enrichie un peu plus de la culture et de la société albanaise qui ont encore beaucoup à m'apprendre et à m'apporter!" Laurence Lefebvre Laurence Lefebvre a 29 ans et elle est née à Dunkerque, une ville située au nord de la France. Laurence a étudié l'ingénierie à Toulouse où elle a rencontré son petit ami. Plus tard, elle est partie en Bolivie avec lui. Ils sont restés en Amérique latine pendant trois ans. En Bolivie, elle a trouvé un travail comme professeur de français, et c'est devenu un grand plaisir pour elle. C'est pourquoi elle est maintenant en master 1 de didactique des langues, et aussi stagiaire à Elbasan. Laurence parle deux langues étrangères : l'espagnol et l'anglais. Elle aime beaucoup la musique, regarder des films et aussi le sport même si elle ne le pratique plus. Elle adore la randonnée en montagne (elle a fait le tour du Mont-Blanc à pied pendant deux semaines !). Quant à son caractère, Laurence est De gauche à droite: Charlène Pringault, Vi rginieLe Troquer, Laurence Lefebvre et Julie Favre, le jour de leur arrivée à Tirana. plutôt optimiste et gaie. Elle est un peu timide mais ça change, elle ne s'énerve pas facilement. Quand je lui ai demandé comment elle trouve l'Albanie et surtout Elbasan, elle a dit : " J'aime bien l'Albanie. Au début c'était très différent, c'était tout nouveau, et la communication était très difficile à cause de la langue. Mais maintenant je me suis habituée, je me suis fait des amis, j'ai appris à faire les courses en albanais… j'aime bien vivre ici. Et la cuisine albanaise est très bonne !" Maintenant, elle sait faire des byreks et va bientôt essayer de cuisiner un tave kosi! Questionnée sur ses projets pour l'avenir, Laurence a avoué qu'elle ne savait pas… que tout viendrait naturellement dans sa vie. D'après une interview réalisée par les élèves de XIIe du lycée des langues d'Elbasan. Virginie Le Troquer Bonjour! Comment vous vous appelez? Je m'appelle Vi rginie Le Troquer. Vous avez quel âge? J'ai 27 ans. Vous venez de quelle région en France? Je suis originaire de Bretagne. C'est à l'ouest de la France. Le plus simple pour la situer c'est d'ouvrir un Astérix! C'est une région côtière, bordée par une mer qui s'appelle la Manche au nord et par l'océan atlantique au sud. Quelle est votre mission en Albanie? Je suis là pour promouvoir et développer la francophonie en Albanie. Ma mission est éducative et culturelle. Je donne des cours aux lycées Asim Vokshi et Qemal Stafa, ainsi qu'à l'université. Parallèlement à cela, je participe à des évènements tels que la semaine de la francophonie qui aura lieu au mois de mars. Est-ce que vous aimez l'Albanie? Oui, c'est un pays très agréable et surprenant. Les albanais sont accueillants et sur un plan touristique on peut dire que vous jouissez d'un véritable patrimoine naturel. A préserver! Quel est votre plat albanais préféré? J'ai gouté au tave et j'ai trouvé ça très bon! Gras, mais bon! Mais c'est le baklava turc qui remporte tous les suffrages! Qu'est-ce que vous faîtes quand vous avez du temps libre? Je regarde des films, je sors avec des amis, je vais voir des concerts à l'Académie des Arts… Le week-end j'essaie de partir de Tirana et d'aller visiter le pays avec des amis. Quel est votre sport préféré? Je n'ai pas de sport préféré, mais j'aime généralement tous les sports de nature: faire des randonnées en montagne, du snowboard en hiver, profiter de la plage en été, me baigner…etc. Combien de langues étrangères vous parlez? Deux langues: le russe et l'anglais. Mais comme beaucoup de français je parle mal anglais… Qu'est-ce qui vous manque en Albanie? En dehors des proches? Allé, n'ayons pas peur des stéréotypes…, je dirais peut-être un bon verre de vin accompagné d'une tome des Pyrénées (fromage de montagne)! Interview faite par la 11ème 6 du lycée Asim Vokshi. Julie Favre La quatrième stagiaire FLE s'appelle Julie Favre est travaille à Korça. Il n'y a pas d'interview de cette jeune femme car elle est en poste depuis 2009 et a déjà donné une interview à la Mouche l'an passé. De plus, je suis sure que vous la connaissez déjà !