L`agritourisme : une opportunité de développement pour un territoire ?

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L`agritourisme : une opportunité de développement pour un territoire ?
Université Lumière-Lyon II
Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l’art et Tourisme
L’agritourisme : une opportunité
de développement pour un
territoire ?
Le cas du territoire Valence Drôme
Ardèche Centre
Sophie THOMAS
Master 2 Développement et marketing des territoires et
des aménagements touristiques
Maître de stage : Maëlys CHOMEL
Tuteur universitaire : Anthony SIMON
Septembre 2009
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce travail de près
ou de loin :
Toute l’équipe du CDRA VALDAC et en particulier, Maëlys CHOMEL, mon
maître de stage, pour la confiance qu’elle m’a accordée et le soutien qu’elle m’a
apporté, la disponibilité dont elle a fait preuve et l’autonomie qu’elle m’a
laissée.
Toutes les personnes rencontrées et contactées qui m’ont aidée dans mes
recherches et ma réflexion personnelle ;
Monsieur Anthony SIMON, mon tuteur universitaire pour ses remarques et son
suivi ;
Mes parents et mes proches qui m’ont soutenue et encouragée.
Sommaire
Introduction ......................................................................................................... 1
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne
et zone périurbaine.............................................................................................. 4
1. Un territoire de contrastes géographiques......................................................... 5
2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas naturels .............................. 14
3. Un territoire propice à l’agritourisme ?........................................................... 23
Ce qu’il faut retenir ............................................................................................. 50
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse
agritouristique du territoire ............................................................................. 51
1. La structure du CDRA VALDAC................................................................... 52
2. Les méthodes d’investigation pour connaître et développer l’agritourisme... 65
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente............ 75
1. Une logique de diversification pour l’agriculteur ........................................... 76
2. L’offre agritouristique en VALDAC .............................................................. 87
3. Des clientèles diverses .................................................................................. 104
4. De nombreux acteurs partenaires .................................................................. 109
Ce qu’il faut retenir ........................................................................................... 122
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire
VALDAC ? ....................................................................................................... 124
1. L’analyse prospective.................................................................................... 125
2. Les préconisations pour développer l’agritourisme ...................................... 132
Conclusion ........................................................................................................ 144
Etat des sources ............................................................................................... 146
Bibliographie.................................................................................................... 151
Principaux sigles et abréviations utilisés....................................................... 156
Glossaire ........................................................................................................... 158
Table des figures.............................................................................................. 159
Table des tableaux ........................................................................................... 161
Table des matières ........................................................................................... 162
Introduction
En France, l’espace rural couvre 80 % du territoire national et possède 52 % de la
capacité d’hébergement touristique. Il est « caractérisé par la diversité de ses paysages notamment façonnés par l’homme et par l’activité agricole -, par la présence d’espaces
naturels préservés, de forêts mais aussi par un patrimoine culturel, architectural et
gastronomique riche, par des traditions et par les populations qui y vivent… 1». L’espace rural
a connu de nombreuses mutations qui ont modifié ses fonctions, sa typologie et ses enjeux en
matière de développement. A partir de la révolution industrielle, il s’est dépeuplé au profit des
villes, qui proposent des emplois, de multiples services et un certain confort de vie.
La campagne, qui a perdu beaucoup de sa population n’était perçue que comme un
espace de production agricole. Si cet exode a fragilisé l’économie rurale, la campagne
connaît, depuis ces 30 dernières années, un deuxième essor avec l’arrivée de citadins désireux
de vivre à l’écart des villes et attirés tant par une meilleure qualité de vie que par un logement
à moindre coût. Ainsi, l’engouement pour la campagne et le « retour à la terre » a entraîné la
construction de logements neufs et la réhabilitation de biens immobiliers anciens destinés à
des résidences secondaires et à l’accueil touristique.
Le tourisme complète parfois l’activité dans les zones rurales en perte de vitesse
économique et/ou démographique et contribue à soutenir l’économie locale. Les patrimoines
naturels et culturels sont ainsi plus ou moins valorisés selon leur localisation. Le tourisme
rural représente 33.4 % des nuitées touristiques françaises 2. Il englobe entre autres le tourisme
vert et l’agritourisme. La campagne est devenue la deuxième destination touristique derrière
le littoral, elle est moins soumise à la saisonnalité. Elle attire principalement des citadins
d’Ile-de-France, du Rhône, des Bouches-du-Rhône et une clientèle de proximité. D’après le
Suivi de la demande touristique des français (SDT) paru en 2007, les touristes consomment à
75.2 % des lits non marchands. Ils logent en résidences secondaires, chez de la famille ou
chez des amis. Les motivations premières de leur venue sont la promenade avec 26.2 % et la
visite de sites et d’espaces naturels remarquables avec 10.7 %. La campagne apparaît comme
un lieu d’activités dispersées qui n’a pas de réelle activité phare.
Par la volonté d’élus désireux de se rassembler dans le but de réaliser des actions
communes notamment dans le domaine de l’agriculture, le Contrat de Développement RhôneAlpes Valence Drôme Ardèche Centre (CDRA VALDAC) a été créé. C’est une procédure
contractuelle passée avec la Région qui a permis l’élaboration d’un territoire de projet, se
situant sur deux départements : l’Ardèche et la Drôme. Ce bassin de vie compte près de
213 000 habitants, répartis sur 105 communes. Différents espaces se côtoient : l’urbain, le
1
2
MITRA, Tourisme en espace rural - Offre, demande et perspectives pour Rhône-Alpes, Les Cahiers de la
MITRA n°10, synthèse d’études, septembre 2005, p 9.
Suivi de la demande touristique des français (Direction du tourisme/TNS-Sofres), Comptes du tourisme
(Direction du tourisme), 2007
1
périurbain et le rural de moyenne montagne. Valence et Privas en sont les deux villes
préfectures.
L’agriculture qui contribue fortement à la production et à la gestion de l’espace
connaît des difficultés économiques en VALDAC. De ce fait, certains agriculteurs ont choisi
de se diversifier et se sont orientés vers une activité agritouristique. C’est dans ce contexte et
du fait du manque de références sur cette activité que le territoire VALDAC a souhaité
réaliser un état des lieux de l’agritourisme.
S’intégrant dans le tourisme rural, l’agritourisme est défini comme une activité
touristique en lien avec une exploitation agricole, qu’elle soit pratiquée sur l’exploitation ou
qu’elle en utilise une composante. Cette forme de tourisme peut concerner l’hébergement, la
restauration et les activités de loisirs. Elle fait partie d’une des activités agrirurales que peut
choisir l’agriculteur pour diversifier et/ou maintenir son activité. Elle répond à une fonction
d’accueil de la part d’agriculteurs qui souhaitent s’ouvrir vers l’extérieur, même si c’est
encore une activité marginale (2.8 % des exploitations agricoles). Pourtant, le nombre
d’exploitations la pratiquant a augmenté de 13 % entre 1988 et 2000 principalement à cause
de la diminution du nombre des exploitations en activité. L’agritourisme fait l’objet d’études
et il est identifié dans les politiques de développement rural. Des actions sont alors mises en
œuvre pour développer cette activité et les agriculteurs peuvent être aidés financièrement par
l’intermédiaire de subventions.
La mission qui nous a été confiée est inscrite dans la fiche action 54 « soutenir la
diversification vers les activités de services et l’agritourisme », de l’axe 1 du PSADER
VALDAC « Développer des liens entre les secteurs géographiques et économiques ». Elle a
été conduite de mars à août 2009 sous la direction de Maëlys CHOMEL (chargée de mission
agriculture et développement rural), dans le cadre d’un stage de Master 2. Les objectifs de
cette mission sont de mieux connaître les prestataires agritouristiques du territoire et
l’évolution qu’a subie cette activité ces dernières années, d’évaluer le potentiel de
développement de cette activité et les retombées économiques pour les années à venir et
d’établir des préconisations pour accompagner le développement de l’activité ou au moins
conforter ce secteur.
Nous souhaitons savoir si les nouvelles attentes de la société, le développement du
tourisme et un besoin de diversification des exploitations peuvent amener les agriculteurs à
développer une activité agritouristique. Pour ce faire, des recherches bibliographiques sur
l’agritourisme ont été nécessaires dans un premier temps. Puis, nous avons contacté les têtes
de réseaux et certains agriculteurs pour qu’ils nous fassent partager leurs expériences.
L’intérêt d’aller sur le terrain permet de mieux connaître le territoire et de rencontrer
directement les acteurs qui nous font part de leurs opinions sur l’agritourisme, de leurs
réalisations, de leurs difficultés, de leurs besoins et de leurs perspectives de développement.
Cette étude sur l’agritourisme soulève plusieurs interrogations : Y a-t-il une
complémentarité entre l’espace urbain, le périurbain et le rural de moyenne montagne ?
Quelle place a l’agriculture sur le territoire VALDAC ? Quel est l’état des lieux de
2
l’agritourisme sur le territoire VALDAC ? Pourquoi les agriculteurs ont-ils développé une
activité agritouristique ? Quelles prestations offrent-ils ? Quelles sont les clientèles ? Que
recherchent-elles ? Y a-t-il du potentiel ? Si oui, comment l’améliorer ? Si non, que manque-til ? Comment y remédier ? En quoi cette activité est-elle une opportunité pour le
développement du territoire ? Quelles sont les préconisations ?
Ainsi, la problématique choisie consiste à montrer comment les interactions entre le
territoire ressource, les politiques de développement local et l’activité agritouristique
peuvent contribuer à mieux faire connaître et valoriser le monde rural et accompagner
son évolution.
Ce mémoire s’articule en quatre parties. La première partie définit le territoire de
projet, la pluralité de ses entités et enfin met en valeur le potentiel agricole et touristique. Elle
permet de mieux connaître les logiques territoriales et leur complémentarité et de localiser les
exploitations agritouristiques. La deuxième partie décrit la structure du territoire, la mission
demandée et les modalités de prise en charge de celle-ci. Elle permet de comprendre comment
une procédure de développement en l’occurrence un CDRA contribue à la dynamique du
territoire. La troisième partie est un état des lieux de l’agritourisme sur le territoire VALDAC.
Elle analyse l’offre, sa répartition sur le territoire et les motivations des agriculteurs et des
touristes en faveur de l’agritourisme. Elle montrera aussi quel potentiel agritouristique existe
en VALDAC. Enfin, la dernière partie met en avant les objectifs et les perspectives de
développement pour la zone d’étude. Elle propose des solutions pour permettre de développer
ou de conforter l’agritourisme en VALDAC.
3
1ère partie : VALDAC, un territoire de
projet associant moyenne montagne et zone
périurbaine
4
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
La zone d’étude Valence Drôme Ardèche Centre est un territoire de projet complexe qui a été
voulu par les élus souhaitant travailler ensemble sur diverses thématiques. La démarche est
souvent déclenchée par un groupe d’acteurs pionniers, désireux d’agir sur et pour le territoire
et attentif à la rationalisation de projets existants et à l’élargissement des potentiels de
développement.
Il est nécessaire de s’interroger sur la spécificité du territoire. Dans un premier temps, nous
nous arrêterons sur ses contrastes afin de mieux cerner cette région, puis, nous aborderons ses
diverses entités paysagères. Enfin, nous mettrons en parallèle l’agriculture et le tourisme pour
comprendre la logique de mise en œuvre d’une politique agritouristique.
1. Un territoire de contrastes géographiques
Nous traiterons d’abord de la situation géographique et économique du territoire VALDAC.
Puis, nous définirons ses différents types d’espaces.
1.1 Sa situation géographique et économique
Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre (VALDAC) est situé au sud de la région RhôneAlpes, sur deux départements : l’Ardèche et la Drôme. Il englobe les deux villes préfectures :
Privas et Valence. Ces départements sont limitrophes, pour l’Ardèche de la bordure orientale
du Massif Central et pour la Drôme de l’Isère, des Hautes-Alpes, des Alpes-de-HauteProvence et du Vaucluse. Le fleuve Rhône leur sert de frontière naturelle.
Figure 1 : Localisation du territoire VALDAC en Rhône-Alpes
Réalisation : Sophie THOMAS
5
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Entre les Alpes, l’Auvergne et la Provence, l’Ardèche et la Drôme bénéficient des influences
continentales et méridionales qui ont des répercussions directes sur leur climat et leurs
végétations. Ces départements attirent de nombreux touristes pour leur grande variété
d’espaces naturels et de paysages. Ils enregistrent à eux deux 24.6 millions de nuitées
touristiques 3 en 2007. Cette fréquentation poursuit sa croissance. Les deux extrémités du
territoire connaissent une influence montagnarde grâce à la présence du Vercors à l’Est et du
Massif Central à l’Ouest. Le territoire VALDAC est une zone de fort transit du Nord au Sud
de la vallée du Rhône en particulier lors des fortes affluences des vacances. Cet axe majeur
facilite l’accessibilité entre l’Europe du Nord et l’Arc Alpin, d’une part et l’Arc
Méditerranéen, d’autre part ; il génère la convergence d’importants flux routiers (A7, RN7,
RD86) et ferroviaires (TGV Paris-Lyon-Marseille). Il faut noter que l’autoroute A7 est la plus
fréquentée de France. Cependant, la partie ouest ardéchoise connaît plus de difficultés en
terme d’accessibilité en raison de routes sinueuses à usage local. Par ailleurs, les liaisons
transversales sont moins performantes du fait du relief, du dimensionnement des routes et de
leur état parfois qualifié de médiocre. Les temps de trajet sont ainsi considérablement
rallongés. Tout ceci conduit à des liaisons est-ouest difficiles, des trajets inter-vallées peu
aisés et surtout un enclavement de certaines communes ardéchoises. Mais ce sont aussi ces
routes qui font tout le « cachet » des paysages ardéchois et son attractivité. Ainsi, l’Ardèche
est demeuré un espace préservé.
Ci-dessous, deux cartes illustrent la disparité d’accessibilité du territoire VALDAC.
Figure 2 : Les principaux axes de communication en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
3
Agence de développement touristique de l’Ardèche 16.6 millions de nuitées, Comité départemental de la
Drôme 8 millions.
6
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 3 : Schéma de temps/distance entre le siège du CDRA et les autres communes du territoire
Lafarre
58 km – 1h10
Vernoux
17 km – 21 min
Valence
18 km – 23 min
Le Cheylard
45 km – 54 min
SLP
Borée
68 km – 1h24
Privas
25 km - 30 min
SLP : Saint-Laurent-du-Pape
Châteaudouble
37 km – 38 min
< 15 min
entre 16 et 30 min
entre 31 min et 1h
> 1h
Réalisation : Sophie THOMAS – Source : Viamichelin le 2/04/2009
Cette carte isochrone permet de mieux visualiser les temps de trajet entre le siège du
CDRA VALDAC et les autres communes du territoire. En rouge, se trouve donc SaintLaurent-du-Pape et toutes les communes situées à moins de 15 minutes. Le second
cercle orangé concerne les communes dont le temps se trouve entre 16 et 30 minutes. Le
troisième, quant à lui, comprend les temps entre 31 minutes et 1 heure. Le dernier
intéresse toutes les communes qui dépassent une heure de trajet. On remarque ainsi que
les routes sinueuses ne facilitent pas l’accès de certaines communes excentrées du
territoire VALDAC ce qui peut avoir une incidence sur l’agritourisme et l’économie en
général.
En matière d’économie, la vallée du Rhône s’est davantage développée grâce à son
accessibilité plus aisée. En VALDAC, l’agriculture demeure cependant avec les petits
commerces et l’artisanat, la seule activité économique pour la plupart des communes rurales
du territoire. L’industrie est importante dans le domaine de l’agroalimentaire, la mécanique, la
plasturgie, l’aéronautique et les transports-logistiques. Les données de l’INSEE de 1999
montrent que 3.4 % des emplois étaient d’origine agricole alors que l’industrie en représentait
20.9 % et le tertiaire 70.3 %.
Après la description géographique et économique du territoire, il nous faut à présent définir
ses différents espaces.
7
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
1.2 VALDAC associe espace rural et agglomération
La délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR, 2003) a permis
de distinguer 4 types d’espaces sur le territoire VALDAC :
- les cantons de Privas et du Cheylard sont définis comme « nouvelle campagne en
recherche d’équilibre » ;
- les cantons de La Voulte-sur-Rhône et de Chomérac sont qualifiés de « rural en voie
de périurbanisation » ;
- les cantons de Saint-Péray, Chabeuil et Portes-lès-Valence sont caractérisés par leur
« périurbain de proximité à fonction résidentielle dominante » ;
- les cantons de Saint Martin-de-Valamas, Lamastre, Saint-Pierreville et Vernoux sont
classés « agriculture fragile » tant par leur faible densité de population que par leur
évolution démographique régressive et leur tendance à la monoactivité.
Les cantons urbanisés ont été exclus de la typologie des espaces ruraux.
Figure 4 : Les différents types d’espaces ruraux en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
L’ensemble du territoire est influencé par les échanges et les déplacements vers les
agglomérations ou les bassins d’emploi 4.
Lors de la mise en œuvre du projet stratégique agricole et de développement rural (PSADER),
il a été noté que le territoire subissait des déséquilibres dont il faudrait tenir compte dans une
optique de solidarité ville-campagne. L’étude de la démographie et du processus de
périurbanisation en sont deux exemples.
4
Espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.
8
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
1.2.1 Une population croissante
D’après l’INSEE, la population totale des communes qui composent aujourd’hui le territoire
VALDAC était de 204 661 habitants en 1999. Lors du dernier recensement de 2006, la
population atteignait 212 782 habitants, soit une augmentation de 4 % en 7 ans. Il est à noter
que la population vieillissante se trouve dans les zones rurales et montagneuses tandis que la
population des moins de 20 ans est davantage présente à proximité des pôles urbains de la
vallée du Rhône.
Figure 5 : Evolution de la démographie sur le territoire VALDAC
215000
212782
210000
205000
200000
204661
198840
195000
190000
1990
1999
2006
Réalisation : Sophie THOMAS – Source : INSEE, Recensement de la population
La densité moyenne est de 120 habitants/km². Néanmoins, ce chiffre est à nuancer puisque
Valence concentre 31 % de la population du territoire VALDAC. Les communes de Valence
et de Guilherand-Granges possèdent les plus grandes densités du territoire, soit 2 000
hab/km² ; cela se traduit par une forte inégalité entre l’Ardèche et la Drôme. Les communes
rurales représentent 75 % du territoire en superficie mais leur population n’est que de 22 % de
la totalité des habitants.
1.2.2 Le processus de périurbanisation
Afin de mieux connaître les caractéristiques des communes, une typologie a été réalisée par
l’INSEE : les pôles urbains, les couronnes périurbaines, les communes multipolarisées, les
pôles d’emploi de l’espace rural, les couronnes des pôles d’emploi de l’espace rural et les
autres communes rurales (cf glossaire).
9
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 6 : Typologie des territoires en VALDAC en 1999
Source : INSEE
Il existe deux aires urbaines sur le territoire VALDAC :
- Privas et son agglomération qui comptent plus de 25 000 habitants ;
- Valence et son agglomération qui totalisent plus de 140 000 habitants.
Ces entités sont les préfectures de leur département respectif qui concentrent les services
structurants (hôpitaux, centres commerciaux, équipements culturels…) et la majorité des
postes de fonctionnaires. Valence polarise davantage d’emplois, de commerces et de services
car elle est notamment une ville universitaire et a une vocation commerciale.
Les couronnes périurbaines rassemblent le reste des communes drômoises et du Canton de
Privas, celles de Guilherand-Granges et de Saint-Péray qui se partagent entre l’agriculture,
l’industrie et une urbanisation résidentielle.
Les communes multipolarisées autour de La Voulte-sur-Rhône ont au moins 40 % de la
population résidente qui part travailler sur d’autres aires urbaines.
10
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
L’espace rural, quant à lui, est structuré par des pôles de services, de moindre importance
mais qui permettent un meilleur rayonnement sur les plateaux moins peuplés. L’unique pôle
d’emploi de l’espace rural du territoire se trouve être Le Cheylard (3 341 habitants) qui
concerne tout le canton et qui se caractérise par l’industrie. Les communes restantes font
partie de l’espace rural, elles accueillent des exploitants agricoles et des artisans. Ces
communes de petite taille et de faible densité attirent de plus en plus de citadins en résidence
principale en raison d’une meilleure qualité de vie. Cette nouvelle population est demandeuse
d’équipements collectifs et de services qu’ils soient éducatifs, médicaux ou sociaux. Les
principaux pôles de services intermédiaires, essentiellement les chefs-lieux de canton, sont
souvent les mieux équipés (services à la personne, services publics, offres de loisirs et
d’activités, commerces, collèges…).
Comme sur tout le territoire français, le processus de périurbanisation s’est accentué depuis
20 ans. La population s’éloigne des centres pour des raisons financières (coût de l’immobilier
et prix du loyer), pour devenir propriétaire et pour la recherche d’espace et de calme, de cadre
et de qualité de vie. Cette nouvelle urbanisation modifie de ce fait le paysage.
On distingue deux types de pression urbaine : l’une pour la construction de l’habitat, l’autre
pour la création d’équipements nécessitant de l’espace comme la voirie et le développement
économique. Pour illustrer ces propos, nous nous sommes appuyés sur l’agriculture qui a
beaucoup souffert ces dernières années en perdant de nombreuses parcelles au profit d’un
étalement urbain incessant.
Selon la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), le marché agricole
représente près des ¾ des surfaces échangées. Néanmoins, les échanges de parcelles agricoles
sont peu nombreux, s’avèrent moins coûteux et concernent de plus grandes surfaces.
Les aires urbaines tendent à croître aux dépens de l’espace rural. Ainsi, la plaine de Valence
concentre près des 2/3 de la valeur de marché mais ne réalise que 37 % des surfaces
échangées. Ceci s’explique par la proximité urbaine et le développement de la ville. De plus,
cette plaine possède de nombreuses terres agricoles du fait de la qualité de ses sols. Tout ceci
contribue à la valorisation du prix des terres agricoles.
En ce qui concerne la partie ardéchoise du territoire (les Boutières, le Sud Vivarais et la haute
vallée de l’Eyrieux), le patrimoine rural bâti fait l’objet d’une forte demande que ce soit pour
des résidences secondaires ou l’arrivée de nouveaux habitants.
Ainsi, on note un important décalage entre l’offre et la demande disponible en terrains
urbanisables ce qui accroît la pression sur les espaces naturels et agricoles. Ces espaces sont
très recherchés par les entreprises de construction. Selon les dires des acteurs locaux, les
propriétaires de terres agricoles à proximité de pôles urbains consentent de moins en moins à
les proposer aux agriculteurs et attendent leur constructibilité pour réaliser un profit supérieur
(CDRA, 2007). Cela a donc des conséquences significatives sur le renouvellement de la
11
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
population agricole et fragilise également les exploitations existantes qui ne peuvent pas
racheter autant de surfaces cultivables qu’elles le souhaiteraient, celles-ci devenant trop
coûteuses à l’achat.
En VALDAC, on constate que 113 ha/an d’espaces agricoles sont utilisés pour développer
l’urbanisation et 28 ha/an de terres sont destinées au domaine public en vue de réaliser des
infrastructures de transport ou des aménagements collectifs. Depuis 1999, près de 140 ha/an
ne sont plus à usage agricole. Cette déprise agricole s’explique tant par le développement
urbain qui fragilise l’activité agricole que par des facteurs extérieurs tels les crises sanitaires
sur la vigne et l’arboriculture, l’éloignement des bassins de vie et la vétusté des voies de
communication du côté ardéchois…
Ce phénomène de déprise risque de modifier et de banaliser les paysages en raison d’un fort
étalement urbain. Il en résulte « une uniformisation paysagère des entrées de ville qui
détériore la typicité et la singularité des patrimoines architecturaux et paysagers locaux ».
(SAFER, 2007, p 20)
Par conséquent, le développement urbain impacte sur la qualité paysagère du territoire. Dans
l’arrière pays ardéchois, la déprise agricole entraîne l’apparition d’enfrichement des espaces
agricoles et de boisements naturels et artificiels (résineux) qui ferment les espaces des
plateaux et qui se traduisent par une perte de l’identité paysagère.
Figure 7 : Friche à Guilherand-Granges (07)
Réalisation : Sophie THOMAS
L’étalement urbain de Valence entraîne l’abandon de terres agricoles qui deviennent
alors des friches. Ici, à Guilherand-Granges, de nouveaux logements se construisent.
Dans la partie Ouest et Sud-Ouest du territoire VALDAC, l’abandon des terres est fréquent en
raison des conditions difficiles d’accès et des pentes. Ainsi, des landes se forment et
conduisent à l’extension naturelle de la forêt.
12
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 8 : Déprise agricole à Désaignes (07)
Extension de
la forêt
Apparition
d’arbustes
Réalisation : Sophie THOMAS
Dans la vallée du Rhône, l’étalement urbain est conséquent le long des voies de
communication entre les différentes communes ce qui les relie et « crée des continuum de
paysages urbains qui donnent au territoire l’aspect d’une conurbation ». « Les dynamiques
d’urbanisation dans la plaine de Valence affectent le fonctionnement écologique et dégradent
la biodiversité d’un ensemble territorial vaste, dépassant largement les frontières du
territoire ». (SAFER, 2007, p 20)
D’autres risques ne sont pas à écarter en raison de l’abandon de parcelles ou de déprise
agricole :
- la dégradation de la qualité des eaux et des milieux aquatiques due à une forte pression
humaine ;
- les problèmes sanitaires comme l’ambroisie 5 ;
- les incendies de forêt.
Le territoire VALDAC se caractérise, selon les communes par de forts contrastes en matière
d’accessibilité, d’équipements et de services. Il est partagé entre la vallée du Rhône, à l’Est, et
les plateaux et vallées ardéchois, à l’Ouest, qui constituent les premiers contreforts du Massif
Central. Il souffre aussi d’un étalement urbain croissant, consommateur d’espace qui réduit
considérablement les terres agricoles alors « artificialisées ». Cela a pour conséquence
d’éloigner de plus en plus les exploitations agricoles des grandes villes et de diminuer leur
nombre. Ce phénomène accroît l’engouement des citadins pour la campagne. Il peut de ce fait
susciter de l’intérêt pour l’agritourisme que ce soit pour des visites ponctuelles ou des séjours
à la ferme.
L’hétérogénéité du territoire impose une attention soutenue aux différentes entités paysagères
et aux risques naturels qui peuvent les menacer.
5
plante envahissante dont le pollen, transporté par le vent, présente de forts risques d’allergie pour l’homme.
13
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas
naturels
Le territoire VALDAC est soumis à des influences méditerranéennes et continentales ce qui
se traduit par une diversité de ses paysages. Par conséquent, il est nécessaire de connaître ces
entités paysagères et de mieux comprendre les risques naturels dont elles peuvent faire l’objet.
2.1 Une variété d’entités paysagères
Le territoire VALDAC a une multitude de paysages qui diffèrent selon le climat, l’exposition
au soleil et l’altitude : collines, plateaux, contreforts, plaines, vallées. Il est intéressant de
distinguer ces zones puisqu’elles pourront par la suite être utilisées pour localiser les
exploitations agritouristiques et montrer les dynamiques territoriales et localiser les « vides ».
14
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 9 : Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre
Source : ODDT-CERMOSEM 2009
15
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
2.1.1 La Plaine de Valence, une zone urbanisée
La Plaine de Valence est le côté drômois du territoire rassemblant 14 communes. C’est la
partie la mieux desservie du territoire en matière de flux routiers, autoroutiers et ferroviaires.
La Plaine de Valence, également appelée le Valentinois est caractérisée par :
- la vallée du Rhône, à l’ouest ;
- le piémont du Vercors à l’est.
La vallée du Rhône est la partie la plus peuplée, la plus urbanisée et la plus fréquentée (Figure
10). Elle concentre emplois, services, infrastructures et lourds aménagements (autoroutes,
aéroport, TGV, port). Elle jouit d’un climat méditerranéen attractif pour les touristes.
Paradoxalement, c’est la partie la plus agricole du territoire. L’agriculture marque le paysage
par ses vergers et ses cultures intensives sur de grandes parcelles qui demandent une
importante irrigation (arrosage). Elle est soumise à une forte pression périurbaine. Des
déplacements quotidiens sont réalisés que ce soit pour le travail ou les activités. On assiste
donc à une polarisation des déplacements en direction de l’aire urbaine de Valence.
Le piémont du Vercors est marqué par une altitude plus élevée et un paysage vallonné qui est
propice à l’élevage ovin et caprin.
16
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 10 : La Plaine de Valence vue de la colline de Crussol
Le Vercors
Valence et son
urbanisation
Zone de culture
Réalisation : Sophie THOMAS
17
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
2.1.2 Le Sud Vivarais, une zone agricole diversifiée
Le Sud Vivarais intègre le plateau de Vernoux et la vallée de l’Eyrieux. Il est caractérisé par
une agriculture principalement axée sur l’élevage et les cultures fruitières. Les paysages ont
été fortement modifiés : la vallée de l’Eyrieux (Figure 11) qui est agricole (arboriculture), a
connu une crise qui a conduit à la disparition d’un grand nombre d’exploitations. De plus,
l’arrivée de néo-ruraux a engendré une pression foncière ce qui a fait augmenter les prix des
terrains. Par conséquent, certains locaux n’ont pu acheter en raison de prix exorbitants. De
nouvelles constructions ont alors densifié hameaux et villages.
Il faut aussi noter que l’influence de la vallée du Rhône s’est traduite sur la partie ardéchoise
par la culture de la vigne. Enfin, l’Eyrieux est une rivière propice au tourisme de proximité,
où l’on y pratique le kayak et la baignade dans des plans d’eau aménagés.
Figure 11 : Vue de la vallée de l’Eyrieux
Réalisation : Sophie THOMAS
Cette photographie a été prise depuis le Belvédère de Saint-Michel-de-Chabrillanoux.
On y voit l’Eyrieux, la commune des Ollières et des terrasses.
2.1.3 Le Pays de Privas, une zone alliant agriculture, industrie
et services
Situé entre la moyenne vallée de l’Ardèche et le Rhône, le Pays de Privas est fortement
influencé par son chef-lieu (8 681 habitants) pour les emplois et les services. Il offre un
paysage de vallées (Ouvèze, Payre) avec de grands espaces de verdure où le climat est doux.
Il intègre aussi une partie du plateau du Coiron au sud du Pays. Le développement de la
18
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
périurbanisation engendre des contraintes importantes telles que les mouvements pendulaires
(domicile-travail). Le Pays de Privas rencontre le même type de problèmes que la vallée du
Rhône mais à plus petite échelle : la valorisation de l’économie par l’agriculture périurbaine
face à une demande locale croissante et un espace de loisirs propice aux promenades. Autour
des axes de communication, apparaissent de plus en plus d’habitats pavillonnaires
(lotissements) au détriment des espaces agricoles. Il existe autour de Privas une zone
d’artisanat et de commerces conséquente. De plus, 45 % des emplois sont dans les services
aux personnes (social, santé). Les secteurs industriels traditionnels sont le textile et l’industrie
agro-alimentaire comme la transformation de marrons (Clément Faugier).
Figure 12 : Vue de Privas depuis Coux
Plateau
du
Coiron
Urbanisation
de Privas
Réalisation : Sophie THOMAS
2.1.4 Les Boutières, une zone d’élevage extensif
Le territoire des Boutières est constitué des cantons de Saint-Martin-de-Valamas, de SaintPierreville, du Cheylard et de Lamastre. Il se caractérise par des pentes abruptes et des
terrasses. La châtaigne est fortement présente et elle a contribué à la création de la Maison du
Châtaignier à Saint-Pierreville, des fêtes des Castagnades et des visites de châtaigneraies. Les
communes sont disposées en hameaux soit dans la vallée proche des axes de communication,
soit à mi-pente où les espaces sont plus propices à l’élevage ovin et caprin.
19
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 13 : La châtaigneraie
Source : Ardèche Plein Cœur – photo : N. RIGAUD
2.1.5 Les Sucs, une zone dépeuplée
D’origine volcanique, les Sucs sont des formes géologiques qui ont l’aspect de « pain de
sucre » qui font partie de la montagne ardéchoise. On l’appelle aussi « territoire des confins ».
C’est le secteur le plus à l’ouest du territoire et le moins peuplé. On y trouve principalement
de l’élevage bovin laitier. Les plus hauts sommets du territoire se situent dans cette zone : le
Mont Mézenc (1 753 m) et le Mont Gerbier du Jonc (1 551 m), où la Loire prend sa source.
La flore de montagne y est fortement représentée : le lys martagnon et les tulipes sauvages.
Les fermes ont la particularité d’avoir leur toit en lauzes.
On constate aussi une recrudescence de résidences secondaires qui limitent les projets de
reprise d’exploitations agricoles à cause du coût de l’acquisition foncière trop onéreux. Ceci
engendre une diminution de la démographie.
20
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 14 : Vue sur les Sucs
Réalisation : Sophie THOMAS
L’apparition de genets est souvent due à l’abandon des terres ou au manque d’entretien.
Figure 15 : Les entités paysagères en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
Cette carte permet de récapituler ce qui a été illustré précédemment afin de mieux
visualiser les zones paysagères du territoire VALDAC. Celles-ci peuvent être victimes
de risques naturels.
21
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
2.2 Un territoire soumis aux risques naturels
Le territoire VALDAC est soumis à des risques naturels majeurs à savoir des inondations, des
mouvements de terrain et séismes sur plusieurs communes du territoire. Certaines sont
concernées par un ou plusieurs types de risques. L’inondation demeure le risque majeur en
raison de fortes dénivellations. De plus, ce risque peut être accentué par un manque
d’entretien (accumulation de débris, fermeture de la végétation…).
Ce territoire dispose d’un réseau hydrographique dense avec le Rhône, l’Eyrieux, l’Ouvèze, le
Doux et une multitude d’autres cours d’eau (Véore, Grozon, Condoye, Sumène…).
Le Rhône, qui est connu pour être le plus puissant fleuve français, est alimenté par la fonte
des neiges et les pluies méditerranéennes et océaniques. Le risque de crues est plus important
en automne et au printemps sur la plaine de Valence et les bordures du Rhône. On assiste
alors à des crues de plaine et à des remontées de nappes phréatiques.
Les communes limitrophes de rivières peuvent subir les aléas de crues torrentielles lors
d’orages entraînant quelques fois des inondations. Le niveau de l’eau augmente alors
rapidement.
De plus, on constate des incendies de forêt plus fréquents du fait de l’abandon de certaines
terres, de la fermeture de parcelles et de l’absence d’entretien de certains massifs forestiers.
Le risque majeur est leur propagation rapide qui peut décimer de nombreux hectares. Ils sont
aussi dangereux pour les habitants que pour les randonneurs qui sont nombreux en période
estivale. Les agriculteurs jouent un rôle dans la lutte contre l’incendie. Par exemple, le
passage de moutons ou de chèvres permet de débroussailler les sous-bois et de limiter les
risques d’incendies forestiers.
Le territoire VALDAC connaît un grand nombre d’aléas naturels qui peuvent être accentués
en raison de la disparition progressive de certaines exploitations agricoles qui jusqu’alors
entretenaient les paysages. De plus, l’agritourisme se développe mieux si les agriculteurs
rendent attractif leur environnement, en l’entretenant et en le respectant. Il convient donc de
tenir compte de cette solution qui s’offre aux territoires et qui pourrait pallier aussi à la baisse
de l’agriculture dans certaines zones reculées.
Après avoir identifié les entités paysagères du territoire et envisagé les risques naturels qui
peuvent les menacer, nous aborderons son potentiel agricole et touristique en vue d’y
pratiquer l’agritourisme.
22
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
3. Un territoire propice à l’agritourisme ?
Le territoire VALDAC a une agriculture en déclin qui demande une intervention rapide.
L’agritourisme peut-il apporter à certaines exploitations agricoles une nouvelle dynamique ?
L’offre touristique dotée d’une richesse patrimoniale peut-elle s’associer à cette forme de
diversification ? Pour répondre à ces questions, il nous faut envisager d’abord l’étude du
secteur agricole, puis celle du tourisme dans ses différentes composantes. Il convient
également de différencier le tourisme rural et l’agritourisme Nous traiterons enfin du contexte
agritouristique tant en France que dans la région Rhône-Alpes et en Drôme-Ardèche.
3.1 Un secteur agricole diversifié
Les données statistiques de cette partie sont anciennes en raison du dernier recensement
général agricole (RGA) qui remonte à 2000. Les prochaines données ne seront publiées que
fin 2009.
L’agriculture est encore présente sur le territoire bien qu’elle connaisse des difficultés. Elle
apparaît comme une véritable activité économique et permet aussi d’entretenir les paysages et
de renforcer l’identité locale.
Le territoire VALDAC est très hétérogène en matière de productions agricoles et de systèmes
d’exploitations.
23
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
3.1.1 Les productions agricoles
Pour évaluer les productions agricoles du territoire VALDAC, il convient de connaître l’évolution de la surface agricole utilisée et l’occupation
des sols.
Figure 16 : Répartition des espaces agricoles
L’arboriculture de la
vallée de l’Eyrieux
Les coteaux de Cornas
L’élevage sur les plateaux
ardéchois
Source Carte : SAFER (2006) – Photos : Sophie THOMAS
24
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Les pourcentages correspondent à la part du foncier à usage agricole par rapport à
l’ensemble du foncier d’une commune. Par exemple, plus de 25 % de la surface totale
sur la plaine de Valence est à usage agricole.
Cette carte met en évidence les grandes disparités territoriales en matière de répartition
des espaces à usage agricole (37 % de la surface totale du territoire). Le tiers des
communes a seulement un quart d’espaces agricoles en raison de sa géomorphologie
(reliefs escarpés, altitude élevée…).
Trois territoires se distinguent davantage :
- la plaine de Valence qui concentre près du tiers des zones agricoles en VALDAC ;
- le plateau du Vivarais avec la présence importante d’élevage et de polyculture ;
- la plaine de Chomérac, principalement orientée vers la céréaliculture.
Tableau 1: Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU
Nb d’exploitations
agricoles (EA)
Surface
agricole
utilisée (SAU)
SAU moyenne (ha)
Rapport
SAU/superficie
totale (%)
Nb d’exploitations
professionnelles
% d’exploitations
professionnelles
% SAU gérée par
les entreprises
professionnelles
1979
1988
2000
Evolution 1988/2000
4 814
3 541
2 333
-34 %
71 573
63 673
60 182
-5 %
15
41.4 %
18
36.8 %
26
34.8 %
43 %
1 776
1 526
1 180
-22 %
36.9 %
43.1 %
50.6 %
-
68.4 %
74.1 %
82.3 %
-
Source : RGA 1979,1988 et 2000
Ce tableau permet de vérifier que le nombre d’exploitations agricoles a diminué de plus
de 50 % en 21 ans. Néanmoins, la surface agricole utilisée (SAU) moyenne augmente et
passe de 15 à 26 ha entre 1979 et 2000. Durant cette même période, 11 391 ha ne sont
plus exploités sur le territoire VALDAC, soit une perte de 16 %. La diminution du
nombre d’hectares s’explique soit par l’abandon de terres, soit par l’urbanisation
grandissante.
En 12 ans, on constate qu’une exploitation professionnelle 6 sur cinq a disparu contre deux non
professionnelles. Cette diminution montre la fragilité de l’agriculture sur le territoire. La
récupération de terres pour l’agrandissement des exploitations limite le foncier disponible
pour les installations hors cadre familial.
6
Elle nécessite l’équivalence du travail d’une personne à 75 % au moins pendant une année et une dimension
économique d’au moins 8 unités de dimension européenne (UDE) : 14 ha de blé, 1.1 ha de vignes AOC ou 8
vaches laitières en Ardèche.
25
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Tableau 2 : Occupation des sols agricoles
Surfaces toujours en herbe
Céréales
Cultures permanentes
(vergers, petits fruits)
Fourrage (hors STH)
Cultures industrielles
Jachère
Protéagineux
Légumes frais
Vigne
Pommes de terre
Autres (plantes aromatiques et
médicinales…)
Fleurs et plantes d’ornement
Total
Superficie en ha
2000
33 827
12 002
4 088
% SAU VALDAC
56.2 %
19.9 %
6.8 %
% répartition
régionale
50 %
21.5 %
3%
3 809
2 509
1 785
778
712
363
163
128
6.3 %
4.2 %
3%
1.3 %
1.2 %
0.6 %
0.3 %
0.2 %
14 %
4%
2%
0.6 %
0.5 %
4%
0.2 %
0.2 %
18
60 182
0
100
0
100
Source : RGA 2000
La part des surfaces toujours en herbe qui permet l’élevage bovin et ovin représente
56.2 % de la SAU VALDAC alors que celle de la région n’est que de 49.7 %. Il faut
enfin noter que la partie fourrage de la SAU n’est que de 6.3 % en VALDAC contre
13.8 % pour la région.
La filière arboricole est très fragilisée par la crise de la sharka 7 qui se répand sur les
pêchers et les abricots. Ainsi, certaines exploitations touchées par la maladie cherchent à
se reconvertir.
Selon le RGA 2000, il existait 2 333 exploitations, pour 60 182 hectares travaillés en
VALDAC.
D’après les photographies (Figure 16), les principales activités agricoles que l’on peut trouver
sur le territoire sont :
- l’agriculture fruitière : pêche et abricot dans le couloir rhodanien et cerise, framboise
et châtaigne dans les montagnes ardéchoises. La Drôme et l’Ardèche sont les premiers
producteurs français en fruits.
- la viticulture sur les coteaux du Vivarais ;
- l’élevage sur les plateaux ardéchois (ovin, bovin et caprin).
3.1.2 Les filières de qualité
Il est important de décrire les filières de qualité qui existent sur le territoire VALDAC. En
effet, les produits du terroir peuvent être proposés dans une activité agritouristique et peuvent
être une des motivations des touristes dans le choix de leur séjour. Ils donnent ainsi une image
positive de l’agriculture du territoire.
7
maladie virale la plus dévastatrice du genre Prunus, d’origine bulgare.
26
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Certains produits d’exploitations sont soumis à des démarches « qualité ». 407 exploitations
sur 2 333 soit 17 % produisaient dans cette optique en 2000 :
- l’AOC 8 Picodon (24 producteurs et 52 laitiers en 2005 9) concerne un fromage obtenu
par coagulation lactique du lait de chèvre entier avec addition d’une faible quantité de
présure. Le caillé est alors moulé sans être égoutté. L’affinage est de 8 jours minimum.
Le fromage peut être commercialisé au bout de 14 jours après emprésurage pour le
picodon « classique » et après un mois pour le picodon « affiné méthode Dieulefit ».
- l’AOC Châtaigne d’Ardèche qui date de 2006, regroupe 5 producteurs indépendants,
6 producteurs transformateurs et 6 grilleurs 10. Elle a fait l’objet d’un programme
intégré de développement agricole 11 (PIDA) en 2007.
- l’AOC Fin gras du Mézenc, produit sur l’Ardèche et la Haute-Loire, concerne
seulement quatre communes en VALDAC (La Rochette, Saint-Clément, Borée et
Saint-Martial). Il s’agit d’une viande de bœuf produite sur une courte période de
l’année (avril/juin).
- les AOC viticoles sont souvent prestigieuses :
• Le Cornas, 65 viticulteurs sur 108 ha en 2005 ;
• Le Saint-Péray qui s’étend sur deux communes, Saint-Péray et Toulaud
comptait 20 viticulteurs sur 53 ha pour le vin tranquille et 13 sur 5 ha pour le
vin mousseux en 2005 ;
• Le Saint-Joseph qui est présent sur la partie nord ardéchoise du territoire.
D’autres filières souhaitent obtenir un signe de qualité comme la pomme de terre primeur
« Eschamps de l’Eyrieux », la pomme de terre « Violine de Borée », la framboise d’Ardèche.
D’autre part, le groupement ardéchois pour les viande de qualité travaille en partenariat avec
Régal Viande pour valoriser le Veau d’Ardèche et le Fleuron d’Ardèche.
Les départements de l’Ardèche et de la Drôme (1er département) sont les plus importants
producteurs de France en agriculture biologique en termes de producteurs et de surfaces
certifiées. En 2007, on comptait 81 exploitations en VALDAC dont 44 ardéchoises et 37
drômoises. Il existe une grande variété de produits biologiques : viande, lait, fromage, fruits,
fruits à coques, légumes, miel et beaucoup de produits transformés. Une étude menée par
Agribio Ardèche en 2009 a permis d’avoir des données plus récentes couvrant l’ensemble du
territoire VALDAC : 21 distributeurs, 15 transformateurs et 98 producteurs. Parmi les
producteurs, 35 % vendent déjà dans des magasins bio.
8
9
10
11
L’Appellation d’Origine Contrôlée désigne un produit originaire d’une région ou d’un lieu déterminé, dont
les caractéristiques sont dues essentiellement à ce milieu géographique. Elle résulte de la combinaison d’une
production et d’un terroir qui s’exprime par le savoir-faire des hommes.
Institut national de l’origine et de la qualité (INAO)
Idem.
Dispositif de la région Rhône-Alpes qui vise à favoriser le développement d’un produit ou d’une filière de
production, sur un marché préalablement identifié.
27
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Une grande variété de produits de qualité est proposée sur le territoire VALDAC. On peut les
retrouver dans différentes filières de distribution comme les circuits courts où les produits de
l’exploitation sont ainsi mis en vente soit directement à la ferme, soit sur les marchés ou dans
des points de vente collectifs. L’objectif est d’éviter au maximum les intermédiaires et de
distribuer localement. Ce type de pratique se fait de plus en plus. Les consommateurs
souhaitent connaître l’origine du produit et sont plus attentifs à sa qualité.
Il existe plusieurs points de vente collectifs sur le territoire :
- l’Echoppe paysanne à Privas ;
- le lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence ;
- la coopérative de produits agricoles sur Le Cheylard ;
- la Grange 12 à Saint-Péray ;
- un point de vente collectif biologique à Chabeuil.
Depuis 2007, il existe des marchés de producteurs de pays en Ardèche. En VALDAC, on
en trouve un pendant la foire de Saint-Pierreville et à l’occasion des Castagnades (fête de la
châtaigne). Ces marchés sont l’occasion de redynamiser les foires et de rassembler les
exposants, de revenir aux racines agricoles et d’être proche des produits du terroir.
« Face aux enjeux urbains de la vallée du Rhône, l’agriculture pourra jouer sur la
notoriété des productions sous appellation et sur la valorisation des productions en
circuits courts, en établissant de nouvelles relations entre ville et campagne. » (Chambre
d’agriculture Ardèche, 2009, p 5)
3.1.3 Les exploitants agricoles et les structures locales
d’accompagnement
On constate sur le territoire comme dans le reste de la France une baisse significative du
nombre d’exploitants agricoles en raison de leur départ en retraite, de la difficulté à s’installer
mais aussi du problème de transmission.
Tableau 3 : Population et main d’œuvre agricole
Chefs d’exploitations et co-exploitants
Dont à temps complet
Population familiale active sur les
exploitations
Unités de travail annuel (y compris
ETA et CUMA*)
Dont UTA familiales
UTA salariés
2000
2 569
1 371
4 252
Evolution 1988/2000
-31.1 %
-32.7 %
-42.1 %
3 511
-33.7 %
2 519
983
-41.9 %
5.4 %
* Entreprises de travaux agricoles et coopératives d’utilisation de matériel agricole Sources : RGA 1988 et 2000
12
financé dans le cadre du PSADER
28
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Le territoire VALDAC regroupe 2 569 chefs d’exploitations et co-exploitants sur 2 333
exploitations selon le RGA 2000. 53 % d’entre eux exercent à temps plein et vivent de
l’agriculture sans avoir besoin de travailler à l’extérieur. Les autres ont une double
activité à la fois agricole et de diversification pour s’en sortir au niveau financier ou par
choix. En effet, il est difficile pour les petites exploitations de dégager un revenu
suffisant dans la crise actuelle qui n’a pas épargné le monde agricole. Il subit de plein
fouet l’augmentation des charges d’exploitation (augmentation du prix des aliments
pour animaux) alors que le revenu agricole évolue lentement.
Tableau 4 : Répartition par classe d’âge des chefs d’exploitation et co-exploitants en 2000
VALDAC
Rhône-Alpes
Moins de 40 ans
27 %
25 %
De 40 à 54 ans
39 %
40 %
Plus de 55 ans
34 %
35 %
Source : RGA 2000
En 2000, on constate que 34 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans et que
seulement 27 % ont moins de 40 ans ce qui est déséquilibré. Mais c’est la tranche des
40-54 ans qui est la plus nombreuse. 9 ans plus tard, les plus de 55 ans sont en retraite et
au moins 1/3 de la tranche 40-54 ans également. Ainsi, environ 50 % des chefs
d’exploitation sont partis sans que l’on connaisse le nombre d’installation ou de
repreneurs concernés. Le problème de la reprise se pose avec toujours plus d’acuité.
Tableau 5 : Typologie de succession des chefs d’exploitation de plus de 50 ans
Chefs exploitant + 50 ans
Sans successeur
Avec successeur
Successeur inconnu
Total
Nombre
148
268
763
1 179
% de tous les chefs
d’exploitation
5.8 %
10.4 %
29.7 %
45.9 %
Source : RGA 2000
La majorité des chefs d’exploitation de plus de 50 ans en 2000 n’avait pas de successeur
connu, c’est-à-dire qu’il existait un potentiel de reprise au sein de la famille mais qu’il
n’y avait pas de candidat à la reprise.
On constate que les jeunes qui souhaitent s’installer sont souvent des néo-ruraux et qu’ils sont
confrontés à des problèmes d’ordre foncier et/ou financier.
On peut se demander si une activité agritouristique pourrait encourager des repreneurs à
investir et a bénéficié plus facilement du concours bancaire. Mais cette activité peut aussi être
conservée à l’âge de la retraite par les anciens exploitants pour profiter de revenus
supplémentaires. Dans ce cas, les terrains agricoles peuvent être cédés mais les bâtiments ne
le sont pas.
Plusieurs organismes permettent d’aider les agriculteurs que ce soit dans l’installation, la
transmission ou le développement d’activités agrirurales comme l’agritourisme.
29
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Les chambres d’agriculture sont le porte parole du monde agricole et rural. Plusieurs
missions leur sont attribuées : expertise, conseil, formation, recherche et développement. Elles
appuient les porteurs de projets et apportent un conseil technique. Elles les accompagnent
dans leur démarche jusqu’à leur installation et les suivent pendant 3 ans. Elles guident les
exploitations ayant une activité d’accueil à la ferme pour rechercher un réseau (label).
Des journées de sensibilisation ou de formation sont organisées par les chambres d’agriculture
et les réseaux et portent surtout sur la diversification et la rentabilité économique de
l’agritourisme, les aspects juridiques, le statut du conjoint…
La plupart du temps, l’accompagnateur est sollicité directement du fait d’un bouche-à-oreille
important de la part des chargés de mission territoriaux ce qui facilite la rencontre entre le
porteur de projets et l’accompagnateur.
La détection de projets est une démarche active qui consiste à rechercher des porteurs de
projets et à les guider au mieux vers le bon destinataire. L’émergence d’un projet a besoin
d’informations et d’être accompagné pour que l’idée devienne projet et qu’il puisse s’adapter
au contexte de l’exploitation et du territoire. Plus l’intervention se fera en amont, plus il y
aura de chance que le projet se développe.
L’association départementale pour l’aménagement des structures des exploitations
agricoles (ADASEA) a pour objectif d’accompagner les évolutions du milieu rural. Ainsi,
elle
intervient
dans
le
renouvellement
des
générations
d’agriculteurs
(installation/transmission), la modernisation et l’adaptation des exploitations ainsi que la prise
en compte de l’environnement dans l’activité agricole.
Les Comités locaux à l’installation 13 (CLI) de Lamastre, du Pays de Crussol et de Vernoux
ont accompagné des installations entre 2000 et 2005 (respectivement 21, 14 et 15). Les
cédants à court et moyen terme ont été mieux repérés. Selon un bilan des CLI établi en 2006,
il résulte une bonne dynamique qui a conduit à mieux qualifier l’offre potentielle, à réaliser
l’animation foncière et à mieux intégrer localement les candidats à l’installation. Cependant,
on remarque peu de mobilisation de la part des cédants.
Le site de proximité Cedre (porté par l’établissement public local d’enseignement et de
formation professionnelle agricole Olivier de Serres) et celui des Boutières (association) ont
pour objectif de favoriser l’emploi, la formation et la création d’activités. Ils ont diverses
missions :
- accueillir et accompagner tous les publics (associations, particuliers, entreprises,
collectivités), tous les projets dans tous les domaines d’activités ;
- animer et mobiliser des partenaires au profit des publics et des projets accompagnés ;
- diagnostiquer les problématiques et construire des actions inscrites dans le cadre d’un
plan d’actions annuel créé avec les acteurs locaux et validé par un comité local de
suivi et de concertation.
13
organismes expérimentaux uniquement présents en Ardèche
30
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Ces sites de proximité organisent des journées préalables à l’installation en milieu rural depuis
2003 qui permettent de réunir sur trois jours des porteurs de projets souhaitant créer une
activité dans une zone rurale. Différents ateliers leur sont proposés afin d’aborder les
spécificités de l’installation en milieu rural, à savoir le logement, les services, la viabilité
économique du projet… Les échanges avec des acteurs locaux et des chefs d’entreprises
récemment installés facilitent le partage d’expériences et de savoir-faire. Entre 2003 et 2006,
57 personnes y ont participé dont 33 non résidents et 22 nouveaux arrivants. 16 projets ont
ainsi pu être mis en œuvre.
Pour la période 2007-2013, une nouvelle fonction leur est attribuée à savoir la diffusion et la
professionnalisation des actions en direction de la création d’activités dans les espaces ruraux
rhônalpins. Depuis 2007, une plateforme régionale de développement rural a été mise en place
par l’Etat et la Région et suscite le renforcement des liens entre les sites de proximité et le
Centre de Ressources du Développement Rural (CRDR) dans le but d’amplifier la
professionnalisation des agents de développement rural et de promouvoir la construction
d’activités en milieu rural.
Le territoire VALDAC reste une zone agricole en quête de diversification de ses activités en
raison de la crise et des dommages causés par la sharka. L’agritourisme pourrait être une
nouvelle source de développement pour maintenir les exploitations et ainsi entretenir le
paysage qui les entoure. Après avoir analysé l’agriculture en VALDAC, il est nécessaire de
mieux connaître ce qu’offre le tourisme pour envisager un développement de l’agritourisme.
3.2 Le tourisme en VALDAC
L’activité touristique doit être étudiée en terme d’offre et de demande.
3.2.1 L’offre touristique
L’offre touristique traitera des hébergements, de la qualité patrimoniale, des activités de
pleine nature et de l’alimentation.
• Les hébergements
Parmi les hébergements touristiques, on distingue les lits marchands et les lits non marchands.
Tout d’abord, les lits marchands sont les lits recensés dans des hébergements mis sur le
marché et déclarés, dont l’utilisation fait l’objet d’une facturation ou d’un contrat entre
l’hébergeur et le client. Les lits non marchands, quant à eux, sont des lits qui ne sont pas
officiellement mis sur le marché. Il s’agit des résidences secondaires occupées par les
propriétaires, la famille ou les amis ou louées de façon officieuse (dont les ressources ne sont
pas déclarées aux services fiscaux).
31
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
L’agence de développement touristique (ADT) de l’Ardèche et le comité départemental du
tourisme (CDT) de la Drôme ont chacun référencé des zones touristiques afin de mieux
mesurer l’impact touristique. En VALDAC, on distingue Ardèche Plein Cœur 14 (APC) et
Valence et sa région.
Tableau 6 : Capacité d’hébergements touristiques en nombre de lits en 2007
Hébergements marchands en Valdac
Hébergements non marchands en Valdac
(résidences secondaires)
14 796
41 360
(159 542 en Ardèche-Drôme)
(241 395 en Ardèche-Drôme)
Total des hébergements
56 156
(400 937 en Ardèche-Drôme)
Sources : ADT 07, CDT 26 - Réalisation : Sophie THOMAS
Auparavant, le phénomène de « volets clos » une partie de l’année avait des conséquences sur
la pérennisation de l’emploi et provoquait une fragilisation des autres activités locales,
notamment des commerces. Une étude menée par l’ADT en 2006 démontre que les résidences
secondaires génèrent une économie importante pour le département de l’Ardèche. Elles
représentent 2/3 de la capacité d’accueil touristique du département et 23 % des nuitées. Les
dépenses générées sont de 45.1 millions d’euros. Par conséquent, les résidences secondaires
ne sont plus jugées de la même manière. Elles sont ouvertes une bonne partie de l’année
notamment en période de vacances scolaires, les week-ends et à la belle saison. Elles
accueillent famille et amis. Actuellement, des actions marketing sont réalisées par APC et
l’ADT envers les résidences secondaires. C’est une clientèle fidèle qu’il ne faut pas négliger,
des envois d’e-mails permettent de l’informer des événements phares.
Les résidences secondaires sont le premier mode d’hébergement touristique de la partie
ardéchoise du territoire (80 % des lits touristiques). La présence de la famille et des amis est
le premier critère de choix pour séjourner en Ardèche.
Sur Valence et sa région, les résidences secondaires qui représentent 43 % des lits touristiques
(8 557 lits), sont classées juste derrière l’hôtellerie classique.
• La qualité patrimoniale
Le territoire VALDAC possède un patrimoine historique (châteaux, cité médiévale…),
religieux (églises, chapelles) et muséographique (maison du châtaignier…). De plus, le
patrimoine bâti est encore très présent dans les vieux bourgs des villages (fermes
traditionnelles, fontaines, lavoirs, fours à pain…). Certaines fermes sont réhabilitées et
deviennent des gîtes ou chambres d’hôtes.
Certains villages sont classés « de caractère 15 ». Ce sont des villages pittoresques avec des
maisons rurales traditionnelles comme Chalencon, Intres, Beauchastel.
14
15
mise en réseau des offices de tourisme et syndicats d’initiative de l’Ardèche Centre
Démarche initialisée par le Conseil Général de l’Ardèche dont les objectifs sont de protéger et mettre en
valeur les patrimoines naturels et bâtis des villages ardéchois à fort caractère identitaire, de réaliser un
produit d’appel touristique et de mettre en réseau et animer ces villages.
32
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Le groupe de travail « patrimoine », au cours de l’élaboration du programme d’actions du
CDRA VALDAC, a recensé les types de patrimoine du territoire (Figure 17) :
- patrimoine ferroviaire : chemin de fer du Vivarais (1), anciennes voies de l’Eyrieux
(2)et de la Payre (3) ;
- patrimoine industriel : Les Clévos (4), la cartoucherie de Bourg-les-Valence (5),
l’ancienne fonderie de La Voulte-sur-Rhône (6), les moulinages de Marcols-les-Eaux
(7) et de Saint-Sauveur-de-Montagut (8) ;
- patrimoine rural : site de Crussol (9), Les terrasses (10) ;
- patrimoine religieux : abbaye Saint Ruf (11), Eglise Notre Dame de Soyons (12),
Chapelle des Récollets (13) ;
- maisons thématiques : Ecole du vent (14), Ardelaine (15), Maison du châtaignier
(16) ;
- patrimoine civil : village d’Etoile-sur-Rhône (17), pont Louis XIII (18), villages de
caractère Saint Clément (19) et Chalencon (20) ;
- patrimoine humain : festival archéologique (21), Arche des métiers (22).
Les terrasses sont aussi un patrimoine local d’importance mais ne sont plus adaptées aux
pratiques agricoles actuelles à cause de la mécanisation croissante. La commune de Désaignes
qui a souhaité réhabiliter un coteau en terrasses a envisagé deux volets :
- l’un agricole avec la réhabilitation des parcelles, la plantation de vigne et l’installation
d’activités ;
- l’autre culturel et social avec la collecte de mémoire et un travail avec les écoles.
Un « sentier d’interprétation » permettra de mettre en scène une famille de Désaignes à
différentes époques (1930-2010). Ce travail est réalisé en partenariat avec le site de proximité
Cedre et le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche (PNR).
D’autres initiatives se sont développées comme aux Ollières où des pommes de terre primeurs
« les Eschamps de l’Eyrieux » ont été plantées.
Du côté drômois, Valence est une ville d’art et d’histoire et offre un patrimoine urbain de
qualité.
Tous ces éléments peuvent être complétés par l’agritourisme. En effet, de nombreuses fermes
sont construites en matériaux locaux. Il est intéressant de pouvoir visiter la ferme, voire y
manger ou y dormir, pour pouvoir s’imprégner de cette atmosphère traditionnelle. De plus, le
calme qui y réside est recherché par les touristes. De ce fait, les attraits culturels et
patrimoniaux peuvent ainsi compléter l’offre agritouristique.
33
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Figure 17 : Les différents patrimoines en VALDAC
: Patrimoine ferroviaire
: Patrimoine industriel
: Patrimoine rural
: Patrimoine religieux
: Maisons thématiques
: Patrimoine civil
: Patrimoine humain
Tous les sites du territoire ne figurent pas sur cette carte. Elle concerne uniquement les sites retenus pour la lettre
d’information Patrimoine.
Source : ODDT-CERMOSEM 2009
34
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
• Les activités de pleine nature
Le territoire VALDAC offre une grande variété de paysages naturels ainsi que des sites
réputés : le massif du Mézenc, le Mont Gerbier de Jonc et le site du Château de Crussol, les
Grottes de la Jaubernie à Coux, le Roc Gourdon à Pourchères, la colline dite « Mont Toulon »
à Privas et le Pic Saint Romain. Tout ceci se trouve en Ardèche. Le premier site à avoir été
classé est le Gerbier de Jonc en 1933, le dernier est le Mont Mézenc en 1997. Ces sites sont
très visités ce qui pose le problème de la maîtrise des flux et de leur préservation (travail du
PNR et du Conseil Général 07). Du côté drômois, on constate qu’il n’existe pas de paysages
classés.
A l’ouest, les paysages sont marqués par le volcanisme, une des caractéristiques du Massif
Central. De plus, des terrasses, moins cultivées aujourd’hui, faute de mécanisation possible se
dessinent encore en raison des activités humaines telles que la viticulture. Il en reste de
magnifiques témoignages dans le paysage (conservatoire des terrasses).
Ce patrimoine naturel peut être complété par la pratique d’activités sportives et la découverte
de la ferme. Ainsi, la première activité exercée sur le territoire est la randonnée du fait de la
diversité des paysages. C’est un moyen de concilier sport et découverte de la nature à travers
des sentiers de grande randonnée ou des sentiers de pays. Cette pratique a évolué vers
l’itinérance et est devenue un mode de loisirs et de déplacements doux (randonnée pédestre,
équestre, à vélo). La pratique du vélo est aussi très présente sur le territoire avec des
itinéraires cyclotouristiques et des boucles aménagées. Les reliefs montagneux ou vallonnés
s’y prêtent bien. Par ailleurs, les événements sportifs et de loisirs ont un impact sur
l’économie locale. Il s’agit par exemple du Trail ardéchois, de l’Ardéchoise (cyclisme), du
Critérium du Dauphiné Libéré…
De plus, il est possible de pratiquer d’autres activités telles que l’escalade, les sports nautiques
et aériens et de profiter de lieux de baignade.
La présence d’une ancienne voie ferrée départementale le long de la vallée de l’Eyrieux,
allant de La Voulte-sur-Rhône à Saint Agrève sur 70 km a permis la création d’un itinéraire
de randonnée qui pourrait à terme être relié avec la future véloroute-voie verte 16 du Léman à
la mer (Via Rhôna). Elle est fréquentée par différents types d’usagers : à vélo, à pied ou à
cheval. Des boucles sont mises en place à partir de cette voie pour s’étendre sur le territoire et
permettre d’offrir un produit touristique structurant. Cette étude a été menée par Ardèche
Plein Cœur qui démarche actuellement les prestataires qui souhaiteraient commercialiser ce
produit. Ces boucles pourraient inclure des visites de fermes à proximité du chemin ferré
départemental (CFD) désireuses de faire découvrir la nature environnante, sa faune et sa flore.
Cet équipement, financé par le Conseil Général de l’Ardèche, la Région Rhône-Alpes et
l’Etat, doit être entretenu par les communes traversées afin de rendre l’accès plus facile et
16
Il s’agit d’un itinéraire cyclable à moyenne et longue distance, d’intérêt départemental, régional national ou
européen. L’itinéraire doit être sécurisé, linéaire, continu et fléché. Il doit relier les régions entre elles et
traverser les villes dans de bonnes conditions.
35
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
attrayant. Ce projet fait partie des grands projets du territoire VALDAC, inscrit au volet
Tourisme. Une autre voie relie Lamastre au Cheylard.
L’investissement de ces anciennes voies est certes coûteux mais permet d’allier sport, nature
et découverte culturelle. Par ailleurs, cette réalisation répond aux attentes des touristes, des
excursionnistes et des habitants de plus en plus attirés par ce mode de loisirs, friands de
« développement durable » et fuyant la ville et ses « pollutions » (atmosphériques et sonores).
Ce type d’équipement est un moyen pour les touristes de se déplacer autrement qu’en voiture.
Le Mastrou, le chemin de fer du Vivarais, tracé reliant Tournon à Lamastre, s’est arrêté il y
a un an et demi en raison de problèmes financiers, d’entretien du matériel roulant et
d’exploitation. 62 000 visiteurs l’ont emprunté en 2007. Une mobilisation de professionnels a
alors vu le jour pour faire revivre le Mastrou. Le Conseil Général de l’Ardèche a mené une
étude pour sa reprise. Il est actuellement à la recherche d’un repreneur qui devrait redémarrer
l’activité en 2011. Ce train touristique est une activité structurante sur le territoire. Il amenait
beaucoup de touristes qui y venaient pour faire de la randonnée itinérante sur le territoire. La
disparition de cette activité s’est ressentie notamment dans la vallée du Doux où cette
attraction était la plus importante et permettait de favoriser l’économie locale. Il existe un réel
enjeu économique permettant de découvrir les paysages du territoire. Cet élément phare
pourrait être combiné avec des visites de ferme ou des goûters/casse-croûtes à la ferme.
Le territoire offre une grande variété de flore et de faune intéressante à découvrir. Mais il
n’est pas toujours bien exploité pour une utilisation touristique optimale. Des produits
alimentaires sont aussi recherchés.
• Les produits locaux
La consommation de produits alimentaires constitue l’un des principaux débouchés de
l’agriculture. Depuis quelques années, les goûts et les habitudes alimentaires ont évolué car de
nouvelles pratiques individuelles et sociétales sont apparues modifiant du même coup les
modes de consommation. Aujourd’hui, les valeurs de santé, de plaisir, de sécurité et
d’authenticité sont privilégiées par les consommateurs.
Les produits du terroir sont un atout important du territoire notamment la châtaigne qui est la
spécialité ardéchoise. Le fromage de chèvre est réputé notamment le picodon. Ce territoire
offre l’été d’excellents fruits de saison : abricots, pêches, fraises et autres petits fruits.
Les chefs restaurateurs proposent des menus et des recettes à base de produits locaux et
travaillent avec des producteurs. Ils contribuent ainsi à les faire connaître.
Des évènements dédiés aux produits locaux sont organisés :
- les « Bouquets de vins » à Valence : salon grand public de dégustation et de vente
présentant les AOC Côtes du Rhône et les vins de pays ;
- la fête « cerises et picodon » à Désaignes ;
- les Castagnades, fête de la châtaigne initiées par le PNR…
36
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Ces manifestations sont destinées au grand public et permettent d’avoir un premier contact
avec les agriculteurs. Les échanges entre producteurs et consommateurs sont intéressants et
peuvent susciter la curiosité de venir découvrir la vie à la ferme.
Le territoire propose donc une variété de produits de qualité qu’il est agréable de déguster.
Ses atouts sont les visites de caves et de fromageries. Les produits locaux peuvent être
retrouvés sur les marchés des environs. La cuisine est locale et traditionnelle permettant aux
touristes de découvrir des spécialités typiques.
Le tourisme gastronomique permet de combiner à la fois des activités culinaires et
agritouristiques telles que la visite de ferme ou d’atelier de transformation, des fermes
auberges, des fêtes, des salons...
« La cuisine et la gastronomie sont des éléments qui enrichissent l'expérience culturelle
des voyageurs puisque celles-ci sont perçues comme un bon moyen de s’intégrer et de
participer à la culture que l’on souhaite découvrir. » (ZINS BEAUCHESNE et
Associés, 2006, p 81)
Dans un contexte de méfiance des produits (sécurité sanitaire) et de la recherche
d’alimentation saine et de qualité, « le secteur de l'agritourisme peut saisir cette opportunité
pour se positionner comme une alternative crédible pouvant répondre aux besoins et attentes
de ces consommateurs ». (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 84)
Selon leur localisation, les activités sont différentes. En effet, en montagne, l’hébergement
permet aux touristes de rester quelques jours pour découvrir la région en pratiquant diverses
activités dans le cadre environnant (randonnées, VTT, descente de rivières…). Les activités
de plaine, quant à elles, sont tournées davantage vers la population locale, le tourisme de
proximité et les écoles qui viennent à la demi-journée ou à la journée découvrir le milieu
agricole. Cette excursion est un bon moyen de se familiariser avec l’environnement local.
L’offre est de qualité, il nous faut à présent voir si elle correspond à la demande.
3.2.2 Le demande touristique
Avec 80 millions de touristes par an, la France occupe le premier rang mondial des
destinations touristiques. Le tourisme, en plein développement, est gouverné par le marché et
appelé à répondre à la demande. Pour mieux la comprendre, voire l’anticiper, l'observation de
la clientèle et de ses attentes est primordiale et s’avère indispensable tant au niveau du
diagnostic que des choix et des actions à entreprendre pour assurer la promotion des sites et
des hébergements touristiques.
La région Rhône-Alpes se place en seconde position des régions françaises en termes
d’accueil de clientèles. Elle est la première destination hivernale grâce à ses montagnes et la
troisième durant la saison estivale. Le marché régional rhônalpin accueille une clientèle intra-
37
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
régionale (habitants de la région) et une clientèle extra-régionale (français habitant hors de la
région). Les principales clientèles pour la destination campagne sont les rhônalpins (37.2 %
des nuitées 17), les parisiens (20.6 %) et les habitants de la région Provence-Alpes-Côted’Azur (16 %). Le principal motif de venue est la visite dans la famille ou chez des amis qui
représente 71.9 % des nuitées. La durée moyenne d’un séjour à la campagne est de 3.2 nuits
en 2007.
• Les types de clientèle en VALDAC
D’après les études et enquêtes menées par l’ADT et le CDT (Ardèche Plein Cœur/Valence et
sa région), la clientèle en VALDAC est principalement française et vient de Rhône-Alpes et
d’Ile-de-France, des régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Languedoc-Roussillon. C’est
une clientèle plutôt familiale ou de retraités avec un niveau de vie assez confortable. La
clientèle étrangère, en augmentation, quant à elle, est composée de néerlandais, de belges,
d’allemands, de suisses et d’anglais.
Le principal motif de séjour est le repos, la détente dans le cadre de vacances. Ce sont des
séjours de courte durée. Les touristes cherchent avant tout une destination dans un cadre
agréable et ensoleillé. La période la plus fréquentée est bien évidemment l’été (juillet-août).
• L’évolution des comportements de la clientèle
Les nouveaux clients en matière de tourisme ont changé de comportements par rapport à leurs
aînés ; ils sont plus exigeants, moins fidèles, plus économes et plus malins. Ils recherchent
lors de leurs vacances avant tout la rupture avec leur vie quotidienne, les retrouvailles entre
amis, en couple et en famille et le ressourcement c’est-à-dire s’occuper sans stress, sans
contraintes, de manière harmonieuse et à leur rythme (les 3 R). Il s’agit de vivre autre chose,
ailleurs, dans une ambiance conviviale, en petit groupe tout en « rechargeant les accus ».
Le fait le plus marquant dans le choix d’une destination ou d’un style de vacances est
l’influence qu’ont les proches (bouche-à-oreille) ainsi que les articles de presse ou les
émissions. Publicité, dépliants et salons sont fort peu impliqués dans ce choix. Internet est
devenu en 5 ans le premier outil en France pour préparer ses vacances.
Il faut noter également que la consommation touristique a changé : le client part plus souvent,
moins longtemps et moins loin. C’est une tendance en Europe et les 35 heures en France
favorisent les courts séjours. Les loisirs sont ainsi fractionnés. Ces courts séjours
correspondent bien à la recherche de rupture avec le quotidien afin de « décompresser ». Les
week-ends sont du reste eux-mêmes vécus comme des mini vacances.
D’autre part, la clientèle est de plus en plus exigeante, en termes de confort et de qualité
d’équipements et de services car vivant dans des logements de plus en plus confortables, elle
souhaite en garder ou en retrouver les avantages sur ses lieux de vacances.
17
MITRA
38
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Le touriste actuel est aussi en quête de rapports non marchands. Il souhaite davantage
d’échanges. Il veut du respect, de la considération, du relationnel qu’il n’a plus vraiment dans
sa vie de tous les jours. Il ne veut plus être perçu comme un consommateur « vache à lait ».
L’agritourisme pourrait ainsi l’attirer.
Après avoir présenté l’offre et la demande touristiques, nous aborderons plus précisément le
tourisme rural et montrerons en quoi l’agritourisme s’inscrit dans cette dynamique.
3.3 La distinction entre tourisme rural et agritourisme
Il s’agit de définir les mots clés que sont le tourisme rural et l’agritourisme.
• Le tourisme rural
La notion de tourisme rural englobe différentes formes de tourisme : tourisme vert, tourisme
doux, tourisme sportif, tourisme culturel, agritourisme…
Selon SOURCE , le centre national de ressources du tourisme et du patrimoine rural, « le
tourisme rural désigne un tourisme local, voulu et maîtrisé par les gens du pays , un
tourisme de rencontre et de partage, puisant ses arguments dans la richesse des terroirs et
la convivialité des habitants ».
Initialement, la campagne était perçue comme un espace peu attractif, voire repoussant. Elle a
longtemps souffert d’une image négative et peu attrayante par rapport au tourisme balnéaire et
au tourisme montagnard. La campagne n’est plus considérée seulement comme un lieu de
séjour destiné aux personnes qui n’ont pas les moyens (tourisme social peu onéreux). Elle est
devenue une réelle destination touristique à part entière au même titre que le littoral ou les
stations de montagne. Cette destination de proximité et de courts séjours s’est développée en
raison de changements profonds dans la société actuelle : étalement des congés (réduction du
temps de travail), pratique des loisirs, stress, prise de conscience de l’environnement... Aussi,
des organismes, chargés du développement du tourisme en milieu rural ont permis de
multiplier les séjours à la campagne. On assiste au développement du tourisme de proximité
qui est moins sujet à la saisonnalité. L’apparition de nouvelles activités ont renforcé le
tourisme rural. Ainsi, les pouvoirs publics l’ont considéré comme nécessaire pour
redynamiser les zones défavorisées. La campagne est actuellement la deuxième destination
touristique française.
• L’agritourisme
Selon MULLER, FAURE et GERBAUX (1989), il est possible de dégager trois grands modes
d’agrégation des activités qui définissent les 3 types fondamentaux de l’exploitation rurale :
- Le plus courant est le modèle ATC (Agriculture /Transformation
/Commercialisation) : il consiste à prolonger le rôle du paysan en aval de la fonction
39
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
-
-
de production proprement dite en transformant le produit de façon à le proposer
directement au consommateur final.
Le second modèle AAF (Agriculture/Accueil à la ferme) utilise l’exploitation
agricole comme support d’activités touristiques et récréatives : camping à la ferme,
gîtes ruraux, ferme-auberge… Là encore toutes les variations et les combinaisons sont
possibles en fonction des potentialités de l’exploitation, des ressources de
l’environnement et des désirs de l’exploitant.
Le dernier modèle AAS (Agriculture/Artisanat/Services) est le moins répandu parce
qu’il pose le plus de problèmes de cohérence du système d’exploitation et aussi
d’identité professionnelle 18.
L’agritourisme est une des formes de diversification possibles pour les exploitants agricoles
comme nous l’avons vu ci-dessus. Nous nous intéresserons à cette pratique qui est le sujet de
notre travail.
Bien que l’agritourisme soit une activité en développement, il n’en reste pas moins un concept
encore difficile à définir qui mérite d’être précisé.
En France, l’agritourisme a été défini à maintes reprises dans des ouvrages ou lors de
conférences de la façon suivante 19 :
- « Le tourisme à la ferme proposé par des agriculteurs, et allié à leurs activités
traditionnelles » (MARTINS-CRUZ J-A, 1991) ;
- « … des activités d’accueil, d’hébergement, de restauration et de loisir, dont le siège
est l’exploitation agricole » (BAZIN G., 1993) ;
- « Toute activité d’accueil, d’hébergement et de fourniture de services à des tiers,
utilisant les ressources d’une exploitation agricole, dans le but de contribuer à sa
viabilité économique et à la sauvegarde de son rôle productif et plurifonctionnel »
HARDT A., 1994) ;
- « l’activité agritouristique vise la valorisation des produits agricoles et la diffusion de
la connaissance de la civilisation rurale au travers de moyens touristiques »
(FRANCARIO et PAOLINI in MARTINS-CRUZ, 1991).
Au niveau ministériel, l’agritourisme est assimilé à l’activité agricole et défini par l’article 2
de la loi du 30/12/88 du Code Rural : sont réputées agricoles « toutes les activités
correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique, végétal ou animal et
constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les
activités exercées par un exploitant qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou
qui ont pour support l’exploitation ».
18
19
BOURLET Isabelle, L’agritourisme, bilan et approche par les fermes-auberges, Séminaire de thèse (notes
de travail), Aix-en-Provence : Université de Provence et Université de la Méditerranée, 7 avril 2003, 28 p.
MAMDY Jean-François, DISEZ Nathalie, BEGON Monique, « Agritourisme et territoires, le cas du Massif
Central » in Téoros, 20, 2, été, 2001, p 45.
40
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
En France, l’agritourisme est né il y a plus d’une quarantaine d’années. Initialement, cette
activité était marginale et mal perçue par les professionnels du monde agricole, peu enclins à
diversifier leur activité. Elle n’était pas reconnue comme une activité complémentaire à part
entière. En effet, l’acte de production était essentiel après la seconde Guerre Mondiale pour
nourrir la population, rattraper le retard technique en comparaison des pays d’Europe du Nord
et ainsi les concurrencer. Puis, peu à peu ce phénomène s’est développé et a permis aux
femmes d’agriculteurs de travailler à la ferme sans avoir une activité à l’extérieur. L’évolution
des mentalités a pris un certain temps pour que les professionnels reconnaissent enfin cette
activité.
D’après Daniel ROCCHI (in ENITA/IREST, 1995), l’agritourisme a plusieurs fonctions. Tout
d’abord, la fonction récréative nécessite la garantie de la qualité de la production et de la
commercialisation touristiques en impliquant les domaines patrimoine et culture
(accompagnement sur mesure). Puis, la fonction environnementale est un moyen
d’entretenir les paysages pour éviter des dégradations (enfrichement, fermeture et
inaccessibilité des territoires) et de sensibiliser les locaux et les citadins qui y viennent. Enfin,
la fonction résidentielle a diverses conséquences tant pour les agriculteurs que pour les
collectivités territoriales. En effet, sur les espaces sociaux et culturels, de nombreux
investissements sont réalisés pour lutter indirectement contre le chômage et pour aboutir à une
plus grande utilisation des services publics locaux.
Comme le souligne Jean-François MAMDY (in ENITA/IREST, 1995), l’agritourisme est un
levier de développement local. Il suscite deux opportunités :
- tout d’abord pour l’agriculteur qui voit augmenter le nombre de citadins dans les
campagnes ce qui lui donne l’occasion de développer une activité touristique en
s’adaptant au marché ;
- puis, pour les territoires ruraux qui jouissent de nouvelles fonctions à la fois
résidentielle et de loisirs en raison de leur qualité de cadre de vie et de leur
environnement propice.
Par conséquent, l’agriculteur est considéré comme le « garant de la culture rurale ».
Néanmoins, les territoires n’ont pas les mêmes chances de développement comme le constate
J-F MAMDY qui l’explique à travers différents critères :
- le potentiel touristique et agricole de la zone ;
- la proximité urbaine, d’un axe de communication fréquent ou au contraire
l’enclavement géographique ;
- le dynamisme des organismes d’appui institutionnels et territoriaux.
- les stratégies d’acteurs de base.
Pour notre étude, nous avons choisi de prendre en compte uniquement les agriculteurs en
activité qui pratiquent une activité touristique sur leur exploitation ou qui en utilisent une
41
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
composante. Les activités concernées sont l’hébergement, la restauration et les loisirs à la
ferme. La vente directe ne figure pas dans notre définition.
Une fois ces définitions posées, il convient de préciser les tendances en matière
d’agritourisme en France, en Rhône-Alpes et en Drôme-Ardèche avant d’aborder celles du
territoire VALDAC (cf 3ème partie).
3.4 Le contexte de l’agritourisme
Il est nécessaire de recadrer l’agritourisme dans son ensemble à savoir la France, la région
Rhône-Alpes et plus précisément la Drôme-Ardèche. En effet, il est important de mieux
connaître les tendances agritouristiques pour cerner la situation de cette activité et en évaluer
les retombées.
3.4.1 En France, une pratique marginale
Les premiers gîtes ruraux datent de 1951 dans les Alpes-de-Haute-Provence chez des
agriculteurs dont l’objectif était de sauvegarder leur patrimoine. A la fin des années 80, le
secteur agritouristique s’est organisé autour de deux réseaux : Bienvenue à la ferme et Accueil
Paysan. Cette forme de tourisme est une des voies de diversification privilégiées pour garantir
le maintien de la population agricole et pérenniser les exploitations. Elle peut être complétée
par la vente directe et la transformation fermière.
« L’agritourisme voit sa dynamique confortée par la conjoncture de divers facteurs
concomitants. Remède à la crise d’un monde agricole perdant peu à peu de ses
exploitants, il permet de répondre au « désir de campagne » des citadins en quête de
calme, de nature et d’authenticité, tout en favorisant une exploitation « durable » des
espaces ruraux. » (FRANÇOIS-PONCET J., BELOT C., 2008, p 85)
Jacques PERRET et Emmanuelle MARCELPOIL (2001) ont identifié quatre types de
territoire :
- Dans les territoires à dominante agricole ou industrielle, l’agritourisme est peu
présent. Ceci s’explique par le fait d’une « course au foncier qui ne laisse pas de place
pour s’installer, ceux qui ont besoin de revenus complémentaires n’ont pas les
moyens ». Néanmoins, des initiatives peuvent exister le plus souvent en rapport direct
avec la production. Ici, la diversification n’est pas la priorité. Le territoire agricole n’a
pas besoin de se diversifier puisque leurs exploitations fonctionnent bien.
- Sur les territoires émergents dans le domaine de l’accueil, la volonté de valoriser
l’agriculture favorise le développement de l’agritourisme. Les agriculteurs sont de
profils divers et s’inscrivent dans des réseaux pour être reconnus.
42
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
-
Dans les territoires agritouristiques, la pression touristique est ancienne, diffuse et
maîtrisée par les acteurs locaux. L’agritourisme est important et structuré. Dans les
régions touristiques, l’agritourisme est devenu une pratique d’accueil courante,
commerciale et indépendante. Les exploitants cherchent à se démarquer en utilisant un
label. « Les normes imposent de lourds investissements et créent des contestations. Par
conséquent, certains n’hésitent pas à se développer hors normes. On assiste à une forte
concurrence des réseaux. Les agriculteurs sont plus formés et entreprenants. »
Les statistiques agritouristiques sont présentes dans le monde agricole mais manquent de
rigueur. En matière touristique, elles sont ignorées. On traite plus du tourisme rural en
général. Le Recensement général agricole (RGA) permet d’avoir des informations sur les
exploitations agritouristiques. Dans les activités liées au tourisme, on distingue
l’hébergement, la restauration et les autres activités lucratives qui ne sont pas précisées.
Seules les données de la Mutuelle sociale agricole (MSA), qui sont confidentielles et donc pas
transmises permettraient de compléter ces informations.
L’agritourisme peut être évalué par le RGA 2000 qui sont les dernières données disponibles.
On constate ainsi que sur 663 807 exploitations, 18 543 pratiquent une activité liée au
tourisme. Trois types de diversification se distinguent :
- l’hébergement avec 12 795 exploitations ;
- la restauration avec 2 973 exploitations ;
- les autres activités de loisirs avec 5 428 exploitations.
2.79 % des exploitations exerçaient une ou plusieurs activités agritouristiques. Ceci représente
une augmentation de 12.56 % par rapport au RGA 1988. Néanmoins, il existe de « fortes
disparités entre régions, selon la nature des productions et du développement touristique ».
(GERBAUX F., GEORGE-MARCELPOIL E., PELENC J-M., 2005)
Figure 18 : Nombre d’exploitations proposant une restauration et un hébergement en 2000
Source : Agreste – RGA 2000
43
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
La restauration apparaît dans chaque région sans réelle distinction. Les hébergements à
la ferme, quant à eux, sont plus nombreux et représentent 69 % des exploitations
agritouristiques. Ils se trouvent principalement dans le sud de la France notamment dans
la Dordogne, les Pyrénées Atlantiques et l’Ardèche.
D’après la statistique agricole (Agreste), une exploitation sur trois propose en plus d’un
hébergement ou d’une restauration, des produits à la ferme en vente directe. Une sur cinq fait
de la transformation de produits.
Selon le RGA, l’accueil à la ferme est principalement pratiqué dans les exploitations
spécialisées en ovins et caprins ce qui s’explique par leur localisation souvent en montagne et
dans le sud. Ces exploitations ont adopté un signe de qualité : agriculture biologique,
appellation d’origine contrôlée… Les cultures maraîchères requièrent une présence constante
de l’agriculteur ce qui lui laisse peu de temps pour créer une activité secondaire.
La difficulté à développer une activité agritouristique réside aussi dans le fait que la part des
exploitants célibataires est importante en 2000 soit 21 %. De plus, les femmes sont de moins
en moins présentes sur l’exploitation parce qu’elles ont une activité propre. Le fait d’être
seul(e) sur une exploitation ne permet pas à l’agriculteur de créer une activité agritouristique.
Les exploitants qui choisissent de développer une activité agritouristique, quant à eux, ne
viennent pas forcément du monde agricole. Ils ont une formation supérieure agricole ou non.
La plupart d’entre eux sont des néo-ruraux qui ont souhaité fuir la ville pour s’installer au
grand air et ont ainsi changé totalement de vie.
Certes, le nombre d’agriculteurs baisse mais l’agritourisme a permis d’ouvrir des portes pour
maintenir les emplois en développant de nouvelles activités d’accueil. Il répond aux nouvelles
attentes des touristes qui cherchent des vacances plus proches de la nature et loin du tourisme
de masse.
3.4.2 En Rhône-Alpes, une volonté de développement
Le tourisme à la ferme concerne les régions à fort potentiel touristique. De ce fait, la région
Rhône-Alpes est bien positionnée et voit se développer des pratiques agritouristiques en
montagne comme en Isère et en Savoie mais aussi dans le sud en Drôme et en Ardèche.
En Isère, depuis 2006, un partenariat entre la chambre d’agriculture et le CDT permet d’avoir
des données agritouristiques précises. De plus, un « guide méthodologique de l’observatoire
des pratiques agritouristiques en Isère » a été publié en octobre 2008 en collaboration avec
l’Association pour le développement de l’agriculture dans l’Y grenoblois (ADAYG).
L’objectif de l’observatoire est de bénéficier d’informations régulières sur l’agritourisme en
Isère.
44
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
D’après le RGA 2000, la région Rhône-Alpes dispose de 2 031 exploitations agritouristiques,
soit 3.55 % des exploitations. L’enquête sur la structure des exploitations 20 de 2007 montre
une augmentation de 8.17 % des activités liées au tourisme.
En 2004, la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF) a mené une « Etudeaction pour l’émergence d’activités agritouristiques » en raison du faible nombre
d’exploitations agritouristiques recensées sur la région Rhône-Alpes. En effet, un constat a été
établi : l’agritourisme a du mal à se développer malgré les conditions sociales et économiques
favorables à son développement. Pourtant, le renouveau démographique, le potentiel et la
demande touristique invitent les hommes politiques à diversifier les activités. Ces difficultés
s’expliquent par le problème du foncier et les choix d’attribution des terres exploitables. Il
existe deux types de pression : la première, la pression d’usage entre résidents et agriculteurs
avec conflit d’intérêt.
« La gestion du partage entre espaces de production et espaces d’habitation représente
aujourd’hui un enjeu majeur de l’aménagement du territoire, enjeu d’autant plus fort
pour des territoires situés à proximité des pôles urbains (conséquences de la
périurbanisation). Dans les espaces plus reculés mais à l’attractivité touristique forte, le
monde agricole est davantage confronté aux usages récréatifs (résidentiel secondaire),
qui concernent le patrimoine bâti. » (MAURICE N., 2006, p 19)
La seconde pression est interne au monde agricole et pose un problème pour développer
l’agritourisme, du fait d’un « conflit opposant d’un côté, les tenants d’une agriculture à
vocation sectorielle, fortement liée à la logique du marché, de la production et des aides
européennes et de l’autre côté, une agriculture à vocation territoriale, celle encouragée
par les politiques rurales, davantage tournée vers les débouchés locaux et la valorisation
des ressources locales, dont l’agriruralité est partie prenante ». (MAURICE N., 2006, p
41)
Ce projet « relance de l’agritourisme en Rhône-Alpes » a consisté à réaliser un diagnostic de
l’offre et de la demande agritouristiques dans le but de mieux cerner les problèmes liés à cette
forme de diversification. La seconde étape a été la phase de préconisations qui proposent
diverses actions à entreprendre :
- synthèse bibliographique distribuée auprès des accompagnateurs ;
- journées de formation sur les potentialités de développement de l’agritourisme, les
réseaux existants, les acteurs ;
- renforcement du rôle des accompagnateurs au niveau local ;
- travail de sensibilisation et de communication à développer au sein des chambres
d’agriculture ;
- travail de détection des projets ;
- journée de sensibilisation à l’agritourisme pour les agriculteurs intéressés, échanges et
témoignages entre les agriculteurs… (NEAGA M., 2004)
20
réalisée par sondage, elle permet de réactualiser les données à l’échelle régionale et départementale. Elle a
trois objectifs : connaître la structure des exploitations et mesurer son évolution, connaître l'évolution des
productions agricoles et suivre la population agricole.
45
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Ainsi, le contexte socio-économique des espaces ruraux a fortement évolué selon les zones
géographiques. Il existe trois types de situations agricoles : l’agriculture compétitive tournée
vers la production, l’agriculture en déprise dont la baisse d’activité est liée aux contraintes
climatiques et géographiques : le seul moyen pour elle de survivre est de se tourner vers le
territoire en diversifiant ses activités. L’agriculture de transition, quant à elle, est assez
productive et compétitive sur le marché, mais elle est dépendante des aides agricoles
attribuées par les pouvoirs publics.
Comme l’a souligné Nils MAURICE, « l’enjeu à venir face auquel le monde agricole
est confronté réside dans la recherche d’un équilibre entre agriculture sectorielle
(productive et compétitive) et agriculture de territoire (multifonctionnelle, agrirurale,
tournée vers le local) ».
Ainsi, en 2005, l’INRA a mené un programme de recherches Pour et sur le développement
régional en partenariat avec la région Rhône-Alpes, la DRAF et la chambre régionale
d’agriculture. L’objectif était de mieux comprendre les mécanismes du développement
régional à travers les territoires, les filières, les acteurs et les agriculteurs pour contribuer à des
prises de décisions sur les stratégies futures.
« Les recherches conduites en Ardèche sur l’installation des agriculteurs montrent
clairement qu’il y a un nouvel équilibre à trouver entre installations à vocation
sectorielle et installations à vocation territoriale, et que cela demande de réguler la forte
concurrence sur le foncier qui s’exerce entre ces deux types d’installations. Si les
premières sont indispensables à l’équilibre de la filière (caprins-lait par exemple), les
secondes sont, dans certains cas, de très faible taille économique, et le développement
de nouvelles activités est alors pour elles une nécessité. Se pose alors la question des
instances permettant de gérer ces régulations, en associant acteurs des filières et
territoires. » (INRA, 2006)
L’agriruralité, en ce qui nous concerne l’agritourisme « ne nuit pas à une agriculture
sectorielle mais au contraire contribue à son maintien (population agricole stable qui permet
de faire fonctionner des structures coopératives) et favorise la dynamique du territoire dans
lequel le monde agricole à tout intérêt à se réinvestir ». (MAURICE N., 2006, p 45)
D’après Laurent REMILLIEUX 21, 28.3 % des exploitations font de la vente directe et 15.4 %
de la transformation de produits à la ferme en Rhône-Alpes. Parmi elles, certaines proposent
une ou plusieurs activités en lien avec le tourisme.
21
1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.
46
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
Tableau 7 : L’orientation technico-économique des exploitations agritouristiques en Rhône-Alpes
Orientation technicoéconomique
Exploitations agritouristiques
en Rhône-Alpes
Nombre
Pourcentage
d’exploitations
%
487
24
Ovins, caprins, autres
herbivores
87
4
Bovins viande
322
16
Bovins lait
359
18
Viticulture
186
9
Fruits et autres
cultures permanentes
132
7
Autres combinaisons
cultures-élevage
245
12
Cultures générales
(polyculture, céréales)
135
7
Polyélevage à
orientation herbivore,
grandes cultures et
herbivores
46
2
Polyélevage à
orientation granivore
25
1
Fleurs et horticulture
diverse, maraîchage
2
0
Non classé
2 026
100
Total
Exploitations en Rhône-Alpes
Nombre
d’exploitations
7 831
Pourcentage
%
14
5 063
9 467
7 220
5 255
8
17
13
9
3 510
6
11 024
20
5 154
9
1 234
2
1 158
2
46
56 962
0
100
Réalisation : Mihaela NEAGA, - Source : RGA 2000
Les exploitations qui ont une activité agritouristique sont principalement viticole (18 %)
et de filière ovine et caprine (24 %). Ceci peut s’expliquer par l’attrait de cette activité
et la mise en place de fermes pédagogiques ou de découverte. De plus, ces exploitations
ont souvent une marge brute standard 22 (MBS) peu élevée ce qui les incitent fortement à
compléter leurs revenus.
Le tourisme vitivinicole est un cas à part puisqu’il est caractérisé par la vente directe et
la visite des caves. Le produit d’appel de ces exploitations est le vin.
16 % des exploitations « bovins lait » ont une activité agritouristique. On peut donc émettre
que ces exploitations agritouristiques sont surtout celles qui font de la transformation et de la
vente directe. Ces exploitations souhaitent montrer comment le lait est utilisé pour l’obtention
du fromage. On pourrait penser que la traite pourrait être un frein dans le développement
d’une telle activité ce qui n’est pas forcément le cas de toutes.
Les exploitations « fruits et autre culture permanente » ont une MBS moyenne, voire faible.
L’activité agritouristique permet de bénéficier d’un revenu d’appoint.
22
MBS mesurée en unité de dimension européenne détermine la dimension économique de l’exploitation.
47
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
On constate que plus la MBS est élevée, plus la part des exploitations agritouristiques baisse.
Ceci s’explique par le fait que ce sont des exploitations spécialisées et mécanisées qui
bénéficient d’une production favorable et qui ne cherchent pas à se diversifier.
3.4.3 En Drôme-Ardèche, une activité émergente
Nous avons eu peu de données concernant la Drôme. Par conséquent, nous avons exploité
celles que nous avons pu obtenir.
La DRAAF Rhône-Alpes nous a fourni quelques données de 2000 et 2007 d’après le RGA et
l’enquête sur la structure des exploitations. Ainsi, on constate que l’Ardèche et la Drôme ont
connu une progression du nombre d’exploitations pratiquant une activité liée au tourisme, soit
5.8 % pour l’Ardèche et 33.6 % pour la Drôme. D’après ces chiffres, on peut supposer que la
Drôme a connu une forte augmentation de projets entre 2000 et 2007 ce qui fait de ce
département un lieu propice à l’agritourisme.
L’Ardèche est le troisième département agritouristique de France en nombre d’exploitants
derrière la Dordogne et les Pyrénées Atlantiques. En 2000, sur 7 086 exploitations
ardéchoises, 441 exerçaient une ou plusieurs activités agritouristiques. Ceci représentait
27.3% des exploitations agritouristiques rhônalpines. Plus de 6 % des agriculteurs ardéchois
développent soit une activité liée à l’hébergement, soit une activité liée à la restauration contre
2.8 % au niveau national. D’après la chambre d’agriculture de l’Ardèche (2008), il existe
actuellement environ 500 agriculteurs ardéchois qui pratiquent une activité agritouristique.
L’offre d’hébergement est prépondérante (80 % des exploitations). 13.5 % ont un camping à
la ferme. 10 % des exploitations proposent une activité de loisirs et de découverte (ferme
pédagogique, ferme équestre, visite à la ferme…). Seulement 6 % d’entre elles ont une
activité de restauration.
On note une répartition géographique très hétérogène, concentrée principalement sur le sud :
- 43 % en Ardèche Méridionale et Cévennes ;
- 20 % vers Aubenas, le sud de la vallée du Rhône et les hautes Cévennes ;
- 5.6 % en montagne ;
- 4 % au nord.
« L’agritourisme ardéchois, associé aux hébergements en milieu rural (gîtes, chambres
d’hôte et campings), essentiellement a généré plus de 2 millions de nuitées touristiques
en 2007. L’offre agritouristique ardéchoise est caractérisée par l’émergence d’une offre
originale en devenir (éco-gîtes, accueil de camping-caristes, goûters et casses-croûtes à
la ferme, visites de ferme, oenotourisme…), et par l’association étroite entre les
activités d’accueil et la vente de produits fermiers et de produits locaux. » (Chambre
d’agriculture Ardèche, 2008)
48
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine
La moyenne montagne ainsi que les communes rurales du territoire sont le « poumon vert »
des habitants de l’agglomération valentinoise. En effet, c’est un espace de loisirs de proximité
qui mérite d’être mieux développé. Ainsi, l’agritourisme s’inscrit dans cette optique pour
permettre de faire découvrir aux citadins la vie à la ferme.
L’agritourisme est une opportunité de développement pour compléter l’offre touristique mais
aussi pour maintenir l’agriculture du territoire VALDAC. C’est un moyen pour les
agriculteurs de participer à la vie locale. Nous verrons plus en détail les raisons qui ont poussé
les agriculteurs à se diversifier vers des activités liées au tourisme dans la troisième partie.
Comment les agriculteurs s’y prennent-ils ? Quelles prestations proposent-ils ? Comment les
font-ils connaître ?
Après avoir présenté le territoire VALDAC, nous aborderons la structure porteuse du Contrat
de Développement Rhône-Alpes, puis les missions confiées et les méthodes mises en œuvre
pour les mener à bien.
49
Ce qu’il faut retenir
Gastronomie Patrimoine
naturel
Patrimoine
culturel
Evénements
Hébergements
touristiques
Entités
paysagères
Accessibilité
ATOUTS
FAIBLESSES
Partie drômoise bien desservie
(autoroute, TGV)
Partie ardéchoise
-Etat des routes insatisfaisantes
-Routes sinueuses
Grande variété de paysages
-Recul agricole
-Fermeture du paysage (forêt, clôture)
-Etalement urbain
Une offre diversifiée
Mais de qualité aléatoire
Avec de fortes disparités territoriales
-résidences secondaires : clientèle
captive
-Gîtes ruraux : bonne commercialisation
-beaucoup d’animations festives
-un manque d’animations hors saison
-manifestations sportives et culturelles
-animations pour l’essentiel à l’échelle
-une volonté de travailler en commun sur communale (en évolution)
la réalisation d’événements
-villages de caractère, vieilles pierres
-un potentiel religieux
-authenticité et respect des traditions
-fortes disparités territoriales
-sites remarquables de qualité : beauté
des paysages, vues panoramiques
-nombreux sentiers de randonnées et de
promenade
-eau, rivières, plans d’eau
-tranquillité
-6 AOC
-des spécialités culinaires à base de
châtaigne
-produits de terroir
-menaces pesant sur certains sites naturels
fragiles (surfréquentation)
-peu de retombées économiques
50
2ème partie : Le CDRA VALDAC,
commanditaire d’une analyse
agritouristique du territoire
51
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Cette partie permet de mieux comprendre le fonctionnement de la structure qui nous a
demandé de faire un état des lieux de l’agritourisme sur le territoire VALDAC. De plus,
nous nous sommes imprégnés des missions pour ensuite développer notre méthode de
travail. Ainsi, il nous a été possible de montrer les étapes de nos recherches.
1. La structure du CDRA VALDAC
Il s’agit d’expliquer la procédure contractuelle de développement mise en œuvre par la
région Rhône-Alpes, puis de présenter la structure dans laquelle nous nous trouvons.
1.1 L’évolution de la procédure contractuelle régionale
1.1.1 La mise en place du CDRA
Alors qu’il existait une multitude de petits contrats dans des domaines variés (tourisme,
agriculture, économie…) passés avec les collectivités, la Région Rhône-Alpes a décidé de
les rassembler dans un véritable projet de territoire abordant les thématiques fortes du
développement local.
En 1993, elle a mis en place une procédure contractuelle avec les représentants du territoire
par le biais d’un Contrat Global de Développement (CGD) axé sur plusieurs thèmes dont
l’économie, le tourisme, l’agriculture et la culture.
A partir de 2000, le CGD est devenu Contrat de Développement Rhône-Alpes 23
(CDRA). Ce type de contrat permet au territoire d’élaborer un véritable projet de
développement avec la région.
Puis en 2004, la région a décidé d’introduire la notion de développement durable dans ses
diverses politiques. La prise en compte du développement durable permet ainsi aux
porteurs de projets de bénéficier d’une majoration de la subvention régionale par le biais
du bonus Développement Durable (DD) selon différents critères. Ce montant
complémentaire est attribué au cas par cas. Néanmoins, la subvention régionale ne pourra
dépasser 80 % de la dépense subventionnable.
1.1.2 Le passage au CDDRA
La troisième génération de contrat, les Contrats de Développement Durable RhôneAlpes (CDDRA) rend obligatoire la prise en compte du développement durable dans tous
les projets de territoire. Ils ont pour objectifs :
- d’intégrer le développement durable dans tous les projets de territoire ;
- de mettre en œuvre des Plans Climat Energie territoriaux ;
23
Délibération du Conseil régional des 28 et 29 novembre 2000, concernant la création des Contrats de
Développement de Rhône-Alpes. Délibération du Conseil régional des 16 et 17 décembre 2004,
concernant la modification de la procédure des Contrats de Développement de Rhône-Alpes.
52
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
-
de placer la logique de contrat au cœur du partenariat en faisant valoir les
orientations et les priorités régionales adoptées dans les schémas régionaux, les
plans stratégiques et les politiques thématiques pour les articuler avec les stratégies
et priorités des projets de territoire ;
- de renforcer les liens entre CTEF 24 (Contrat Territorial Emploi Formation) et
CDDRA ;
- de centrer les contrats sur des thématiques à forte valeur ajoutée territoriale et
favorisant l’innovation ;
- de s’appuyer sur les démarches prospectives existantes (charte, schéma de
cohérence territoriale, livre blanc…) pour simplifier l’élaboration des contrats ;
- de prendre en compte les stratégies d’agglomération en cohérence avec les
politiques régionales ;
- de renforcer la proximité entre la Région et les acteurs locaux dans la mise en
œuvre opérationnelle et le suivi des projets., notamment en s’appuyant sur les
Espaces Rhône-Alpes 25.
Les Espaces Rhône-Alpes permettent à la région d’être plus proche des porteurs de projets
sur le terrain. Ainsi, ces derniers peuvent être informés des politiques régionales et orientés
dans leur démarche plus aisément.
La durée de vie des CDDRA est de 6 ans, c’est un an de plus que les CDRA.
1.1.3 Les modalités de fonctionnement des CDRA et
CDDRA
Dans la pratique, une enveloppe budgétaire est donnée aux territoires selon leur richesse,
de 50 à 100 € par habitant, pour une période de cinq ans pour un CDRA et de 6 ans pour un
CDDRA à compter de la signature du contrat.
La signature de ces deux contrats n’est pas un acte comptable mais l’aboutissement d’une
succession d’étapes :
- la candidature définissant le périmètre ;
- la charte de développement durable qui présente une vision prospective du territoire
concerné, à moyen terme (10-15 ans) par le biais d’un diagnostic explicite ;
- le contrat définitif qui prévoit la répartition de la subvention régionale par thème et
qui définit les objectifs et les actions.
Les acteurs du territoire peuvent pendant la durée du contrat négocier des avenants pour
adapter le contenu du contrat aux évolutions du territoire et maintenir l’équilibre du projet
global selon un rythme laissé à leur initiative.
24
25
Le CTEF est un contrat entre la Région et une structure territoriale. Celle-ci est choisie par la Région
après avis de l’instance territoriale. Elle est garante de la mise en œuvre de la démarche CTEF et, à ce
titre, coordonne les actions et anime les acteurs locaux. Ce contrat dure 3 ans.
Délibération du Conseil régional des 10 et 11 juillet 2008 concernant la nouvelle génération des
contrats : les CDDRA.
53
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
A chaque étape stratégique des contrats, un comité d’avis régional auditionne les
représentants du territoire. Il est composé de membres de la Commission de
l’aménagement et du développement durable et de l’ensemble des présidents des
commissions thématiques. Il est présidé par le président de la Commission Aménagement
du territoire. Il transmet des informations et des observations sur un thème défini à
l’Exécutif régional qui soumettra ou non le projet au vote de la Commission Permanente,
présidée par le président du Conseil Régional. Ensuite, cette commission délibère sur les
différentes étapes du contrat (candidature, charte, contrat, avenant, nouvelle action) ainsi
que sur le montant des subventions attribuées en rapport avec le programme d’actions. Les
décisions de la Commission Permanente sont notifiées par courrier à chaque bénéficiaire
concerné.
Les contrats prennent en compte les spécificités locales pour contribuer au développement
économique d’un territoire donné. Afin de bénéficier de subventions régionales pour des
actions menées dans des secteurs d’activité en difficulté ou à développer, les acteurs locaux
doivent analyser avec soin les besoins de leur territoire. Les secteurs concernés sont très
divers : l’agriculture, l’artisanat, l’industrie, le tourisme, les logements, le transport, la
communication…
La Région, quant à elle, par ses directions fonctionnelles vérifie la cohérence des projets
avec la charte et le programme d’actions.
Figure 19 : Localisation des CDRA
Source : Direction des Politiques Territoriales (juillet 2009)
54
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Sur les 46 CDRA, deux ont réalisé la charte et se préparent au programme d’actions
et quatre sont candidats à un prochain contrat. Les autres sont en cours d’exécution
dont celui du CDRA VALDAC.
1.1.4 Le Projet stratégique agricole et de développement
rural
Depuis 2005, cette politique permet aux territoires de développer leur agriculture, trop
souvent délaissée au profit d’autres secteurs. Aussi, son enveloppe budgétaire a été
multipliée par deux. La Direction de l’Agriculture et du Développement Rural (DADR) en
gère la démarche.
La délibération du Conseil Régional du 21 juillet 2005 a permis de mettre en place le
Projet Stratégique Agricole et de Développement Rural (PSADER) à l’échelle d’un
Contrat de Développement Rhône-Alpes ou d’un parc naturel régional (PNR). Il est dirigé
par la structure porteuse du CDRA ou du PNR et a différents objectifs :
- renforcer l’attractivité et l’identité du territoire en favorisant le maintien de
l’agriculture et son ancrage territorial ;
- positionner l’agriculture dans la stratégie globale de développement économique du
territoire et aider les agriculteurs à s’adapter à une évolution du monde rural
devenant de moins en moins exclusivement agricole ;
- rechercher un équilibre entre espaces naturels, agricoles ou forestiers et espaces
urbanisés et organiser la multifonctionnalité de ces espaces ;
- résorber la fracture entre les espaces dynamiques et les espaces en recul
économique et social 26.
Le PSADER est mis en œuvre une fois un diagnostic territorial et des objectifs stratégiques
déterminés au préalable. La Région Rhône-Alpes a élaboré un cahier des charges précis
permettant d’aider les structures porteuses à réaliser leur diagnostic avec un plan détaillé
des données à indiquer. Le diagnostic est un moyen de connaître les enjeux et objectifs du
territoire concernant le développement rural. Après avoir réalisé les études demandées, une
convention est signée avec la Région pour une durée de 5 ans.
Les actions qui susciteront l’intervention de la Région sont au nombre de 4 :
- la diversification de l’agriculture vers la commercialisation des produits agricoles
de qualité sur un marché localisé et vers des activités de service en réponse à des
besoins du territoire ;
- l’accompagnement à la transmission des entreprises agricoles et l’accueil d’actifs
en milieu rural ;
- les opérations de gestion concertée des espaces, ainsi que des ressources naturelles
et patrimoniales ;
26
http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133 consulté le 10 mars 2009
55
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
-
la recherche de synergies entre acteurs et de solidarités entre secteurs d’activités en
matière de gestion des ressources humaines 27.
La Région participe financièrement à hauteur de 35 % maximum. Elle double ainsi le
montant des crédits consacrés à l’agriculture dans le CDRA.
Après avoir présenté le fonctionnement général des CDRA, nous nous attarderons
davantage à la structure de celui du VALDAC.
1.2 Le CDRA VALDAC
1.2.1 Création et objectifs du CDRA
Dès 1998, le Syndicat Intercommunal de développement Centre Ardèche (SIDCA) a mené
une réflexion sur le Contrat global de développement Eyrieux Ouvèze Vernoux 2000-2005
qui portait sur 30 communes.
En 2001, le Syndicat Mixte Eyrieux Ouvèze Vernoux (SMEOV), représentant 71
communes, a été créé pour porter ce contrat. D’autres missions lui ont été confiées telles
les opérations rurales collectives 28 (ORC) et la plateforme d’initiative locale. C’est un
syndicat mixte « fermé » dont la composition est limitée à des communes et des
regroupements.
A la fin des CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux, Grand Valentinois et Vallée du Doux, les élus
se sont interrogés sur la possibilité d’agrandir le périmètre couvert par le futur CDRA.
Voulant bénéficier du dynamisme de la vallée du Rhône et du développement de
l’agglomération valentinoise, le SMEOV, le SIVOM du Canton de Lamastre, la ville de
Valence et l’association des maires du Grand Valentinois ont fait le choix de se rapprocher
afin d’étudier à une plus grande échelle les problématiques de développement.
En 2004, une étude a été lancée afin de juger la pertinence d’un tel regroupement
territorial. A son issue, les quatre entités mentionnées précédemment ont déposé une
candidature commune, pour un CDRA auprès de la Région. C’est en considérant la
diversité de ses espaces, de ses populations, de ses ressources et de sa richesse culturelle
que ce territoire a bâti sa stratégie de développement.
27
28
http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133 consulté le 10 mars 2009
Aide proposée aux artisans et aux commerçants en terme de financement, formation et assistance pour
favoriser la modernisation du commerce et de l’artisanat en milieu rural et assurer son maintien et son
développement.
56
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Figure 20 :Les 4 entités fondatrices
SIVOM de
Lamastre
Valence
Association des Maires
du Grand Valentinois
SMEOV
Source : SMEOV
Actuellement, le CDRA VALDAC couvre 105 communes réparties sur deux
départements : 91 en Ardèche et 14 en Drôme.
Trois dates clés dans la construction du CDRA sont à retenir :
- 7 avril 2005 : validation de la candidature ;
- 29 novembre 2007 : approbation du contrat ;
- 16 juin 2008 : signature du contrat 2007-2012.
Le CDRA est divisé en trois axes de développement :
- Créer les conditions d’un territoire économique compétitif et d’un développement
durable ;
- Renforcer le dynamisme et la qualité de vie locale pour conforter l’attractivité du
territoire ;
- Aménager et gérer le territoire de manière équilibrée.
Au total, 38 actions CDRA ont été mises en place pour pouvoir répondre aux besoins
repérés sur diverses thématiques telles que l'économie, le social, l'environnement, le
tourisme, le sport, la culture… 11 autres relèvent du PSADER et concernent l’agriculture
et le développement rural.
Toutes ces actions s’adressent tant aux porteurs de projets publics (communes,
communautés de communes, syndicats intercommunaux…) que privés (associations,
coopératives, groupements d'employeurs…).
57
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
1.2.2 Organisation du CDRA VALDAC
• Le portage du CDRA par le SMEOV
Le mode d’organisation retenu par le portage et l’animation du CDRA est la convention de
mandat administratif d’intérêt commun. Cette solution a été choisie afin de ne pas créer de
nouvelle structure intercommunale à l’échelle de VALDAC. A travers la convention,
signée par les communes extérieures au SMEOV, ce dernier a pour mandat de porter la
phase de gestion du CDRA pour le compte de l’ensemble des communes de VALDAC :
maîtrise d’ouvrage des études, opération de communication, postes de chargés de mission.
Le SMEOV assure la gestion administrative et financière du CDRA. Les communes
extérieures au SMEOV participent financièrement au fonctionnement du CDRA à travers
une cotisation de 1.90 €/habitant/an.
Le SMEOV est présidé par Yves CHASTAN, sénateur-maire de Privas.
L’ensemble des projets inscrits au titre du CDRA VALDAC est estimé à un montant total
de 50 000 000 € dont la Région finance 15 652 500 € (taux moyen 30 %) sous forme de
subventions.
De plus, un contrat « Ardèche Centre, Terre de Pays » a été signé avec le Conseil Général
de l’Ardèche qui aide des projets hors « cap territoires 29 » pour une durée de 3 ans. Le
Conseil Général finance à hauteur de 30 % des projets dont la démarche est structurante et
rayonne sur le territoire. Dans ce cadre, le SMEOV a obtenu 1.8 millions d’euros dont la
moitié a déjà été engagée sur des projets.
29
Cap Territoires, c'est le nom du nouveau dispositif dans lequel le Département de l’Ardèche s'est engagé
dans le cadre de sa politique d'aménagement du territoire. Il s'agit d'une démarche partenariale et
contractuelle, sur 3 ans, permettant de gérer l'aide aux investissements des collectivités en passant d'une
"logique de guichet" à une "logique de projet".
58
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
SYNDICAT
MIXTE
EYRIEUX
OUVEZE VERNOUX
MANDATAIRE
ADMINISTRATIF
POUR LE PORTAGE DU CDRA ET
DU CONTRAT ATP
Figure 21 : Organigramme du CDRA VALDAC
Chef de projet
Pierre Antoine LANDEL
VICE PRESIDENTS
Fleuve Rhône : Pierre TRAPIER
Aménagement Espace : Jean Claude SCHWARTZMANN
Culture : Jacques DUBAY
Dévt Eco et Securisera / Ingénierie territoriale et Communication : Jacques CHABAL
Sport : Matthieu DARNAUD
PSADER : Michel LETANG
Services aux personnes : Michel CIMAZ
TIC : Sandro DUCA
Tourisme : Jacky CHOSSON
Equipe des 4 référents
Elu régional rapporteur
Marianne ORY, Président
du comité de pilotage
Pierre Antoine LANDEL,
représentant du CLD
Marcel HUDELOT,
animatrice du CDRA
Sandra OLLIER
Comité de pilotage 37 membres :
-
-
Voix délibérative : 6 conseillers régionaux, 2 conseillers généraux, 9 représentants du Grand
Valentinois, 6 représentants de la ville de Valence, 5 représentants du SMEOV, 2 représentants
du Sivom du canton de Lamastre, 1 chef de projet
Voix consultative : 1 représentant du CLD, 1 représentant du PNR des Monts d'Ardèche, Elu
régional pilote du CTEF, représentant du mandataire, 1 représentant commune de Chabeuil
Conseil Local de
Développement
Gestion collégiale
Bureau
Bureau élargi
8 collèges :
- formation
- habitant
- experts
- syndicats
- associations
- socio
professionnels
- services publics
- entreprises
8 Comités d'Avis Thématiques
Economie - Tourisme - PSADER - Culture - Sport - Lien Social - Aménagement de l'espace et Rhône - RH et TIC
Commission développement économique
Commission Développement culturel et sportif et lien social
Commission aménagement de l'espace
Source : SMEOV – CDRA VALDAC
59
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
• Les instances d’animation et de pilotage du CDRA
Le territoire VALDAC est organisé autour de quatre instances dont les champs
d’investigation et les actions sont étroitement liés.
Le Comité de Pilotage (copil) est co-présidé par Pierre-Antoine LANDEL, chef de projet
et Marianne ORY, conseillère régionale et rapporteur du CDRA auprès de la Région
Rhône-Alpes. Il est composé de 37 membres.
Le copil valide la charte de territoire, le programme d’actions et les avenants. Il examine
les demandes de subventions des projets inscrits au CDRA. Cet organe décisionnel est un
lieu de débats et d’informations.
Il donne l’avis final sur les projets (favorable, défavorable ou report). Si l’avis est
favorable, le dossier est alors envoyé à la Région.
Les comités d’avis thématiques (CAT) associent des membres volontaires du comité de
pilotage et un représentant du Conseil Local de Développement. Lorsqu'un projet est
proposé, il est examiné par le comité d’avis thématique compétent qui émet un avis sur le
dossier.
Cet organe de réflexion et de proposition permet de débattre du diagnostic, d’identifier les
enjeux et les projets à réaliser, d’étudier leur faisabilité et de chiffrer ces projets.
Ces CAT ont chacun un vice-président dont les fonctions sont :
- d'engager et de maintenir un dynamisme dans le CAT;
- d’être le relais auprès du Comité de Pilotage des travaux effectués dans son CAT ;
- d’être le porte-parole auprès des élus du territoire des réflexions de son CAT.
Figure 22 : Les comités d’avis thématiques
CAT Aménagement de
l’espace et Rhône
Habitat, urbanisme, énergie,
aménagements du fleuve
CAT Economie
CAT PSADER
Emploi, offre immobilière, ORC,
pôles d’excellence
CAT Tourisme
Itinérance, sites, hébergements
touristiques, communication
Agriculture et espaces naturels
sensibles, forêt et filière bois,
circuits courts
CDRA
VALDAC
CAT Sport
Soutien aux événements sportifs,
aide aux équipements
CAT Ressources humaines/
Technologies d’information
et de communication
CAT Lien social
Services à la personne, petite
enfance
CAT Culture
Manifestations culturelles,
équipements, lieux de diffusion,
préservation et valorisation
Réalisation :Sophie THOMAS
60
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Le Conseil Local de Développement (CLD) a été créé en 2005 pour renforcer la
concertation locale et la participation d'acteurs de la société civile aux choix
d'aménagement et de développement du territoire (obligatoire pour tout CDRA). C'est une
instance de démocratie participative. Il a accompagné la démarche d’élaboration du
CDRA. Actuellement, cet organe consultatif donne des avis sur le projet de contrat
définitif, les avenants et les opérations prévues au CDRA dont le budget est supérieur à
50 000 €. Il répond aussi aux demandes du Comité de Pilotage et formule des propositions.
Il peut aussi prendre des initiatives. Le CLD regroupe des acteurs du territoire pour des
débats et des échanges. Il participe en amont des copil aux CAT et organise également des
rencontres avec les porteurs de projets.
Le CLD est composé de plus de 180 personnes mêlant citoyens et acteurs socioprofessionnels. Il est divisé en 8 collèges (entreprises, socio-professionnels, associations,
habitants, enseignement/formation, syndicats, services publics et experts).
Le CLD a choisi de fonctionner de manière collégiale, c’est-à-dire que son animation est
assurée par l’ensemble des membres de son bureau. Ce fonctionnement collectif a été
décidé à la suite du départ du président, Monsieur LANDEL, devenu chef de projet du
CDRA VALDAC et de son non-remplacement. La prochaine élection aura lieu en
septembre 2009.
On distingue quatre groupes de travail :
- culture et démocratie participative ;
- développement durable ;
- communication ;
- économie sociale solidaire.
Le comité technique (cotech) réunit les animateurs du CDRA et les financeurs : la Région
Rhône-Alpes, les Conseils Généraux de l’Ardèche et de la Drôme, la Direction
Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (DDEA), le Parc Naturel Régional des
Monts d’Ardèche… Il apporte son expertise pour la préparation du CDRA, la mise en
œuvre de la charte et du programme d’actions.
Ce comité technique peut être élargi selon les besoins et les dossiers à d’autres partenaires.
Il émet des observations sur le fond du projet et sur son adéquation aux objectifs fixés par
le territoire via le CDRA.
61
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Figure 23 : Cheminement d'une demande de financement CDRA et Ardèche Terre de Pays
J - 40 Dépôt du dossier
Animateurs thématiques
Instruction du dossier
J- 25 Présentation du dossier au comité technique
Comité technique
Observations techniques sur le dossier
(fond, montage financier)
J -17 Examen du dossier par le comité d'avis
thématique concerné
Comités d'Avis Thématiques
(membres du copil désignés + 1
représentant CLD)
J
Présentation du dossier au COPIL
Si avis favorable du comité de pilotage
Bureau du comité de pilotage
Comité de pilotage
Examen du dossier =
avis favorable,
défavorable, report
Avis sur les dossiers
Favorable / défavorable ou report
Dépôt du dossier à la Région Rhône-Alpes et au CG 07
Source : SMEOV –CDRA VALDAC
62
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
• L’équipe technique
L’équipe technique du CDRA VALDAC est composée de 9 personnes :
- Sandra OLLIER, manager de l’équipe, coordinatrice du CDRA et des TIC ;
- David BERTRAND, chargé de mission Aménagement de l’espace et fleuve Rhône ;
- Cathy CHARVOZ, chargée de mission Culture, Patrimoine et Services à la personne ;
- Maëlys CHOMEL, chargée de mission Développement agricole et rural ;
- Nadège DALLARD, chargée de mission Démocratie participative et Communication ;
- Béatrice FRASSON-MARIN, chargée de mission Tourisme et Sport ;
- Didier METTRA, chargé de mission Développement économique et relations
entreprises ;
- Christine MAISONNEUVE, gestionnaire et assistante administrative ;
- Anne-Sophie ARCIS, secrétaire.
1.2.3 Relations PNR/CDRA
Créé en 2001, le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche s’étend sur 136 communes dont
50 appartiennent territoire VALDAC (cf Figure 9, p 15). Il présente une grande richesse
faunistique et floristique et participe à l’attractivité du territoire (cf 3ème partie, 4. Les acteurs
partenaires).
Ce PNR a différentes missions :
- protéger et gérer le patrimoine naturel et culturel notamment par une gestion adaptée
des milieux naturels et des paysages ;
- contribuer à l’aménagement du territoire ;
- contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de la vie ;
- assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public ;
- réaliser des actions expérimentales dans les domaines ci-dessus et contribuer à des
programmes de recherche.
Le PNR a constitué un groupe d’action locale (GAL) pour porter le programme LEADER
(2007-2013) dont sa priorité est de « maintenir et accueillir des actifs sur un territoire
d’arrière-pays ».
Une convention d’articulation a été signée entre le PNR et le CDRA VALDAC pour
formaliser les conditions d’un partenariat permanent entre ces deux outils de développement
territorial, sur un territoire commun. De ce fait, les élus souhaitent renforcer la dynamique
territoriale au profit des communes du territoire commun qui pourront bénéficier de l’appui
croisé du Parc et du CDRA. L’articulation entre le PNR et le CDRA est assurée par un groupe
de travail d’élus du Parc et du CDRA dite « commission mixte ». Cette dernière se réunit 2
fois par an pour traiter de problématiques communes.
63
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
La procédure des contrats de développement Rhône-Alpes a évolué et tend à présent à
intégrer le développement durable. Chaque CDRA a son propre fonctionnement. Le CDRA
VALDAC a la particularité d’être bi-départemental et de travailler avec divers acteurs dont le
parc naturel régional des Monts d’Ardèche.
Il était nécessaire de présenter la structure du CDRA VALDAC avant de détailler les
méthodes d’investigation utilisées.
64
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
2. Les méthodes d’investigation pour connaître et
développer l’agritourisme
Avant de déterminer les actions en faveur de l’agritourisme, un bilan des contrats précédents
s’impose.
2.1 Bilan des contrats précédents
Un bilan des volets agriculture et développement rural des trois anciens Contrats Globaux de
Développement a été réalisé au cours du diagnostic du Projet stratégique agricole et de
développement rural.
Nous avons sollicité les différentes structures porteuses de ces contrats pour avoir des
informations plus précises sur les actions en lien avec l’agritourisme.
Dans le CGD Vallée du Doux (1997-2002), une action « Développer l’accueil et les visites à
la ferme » a été déprogrammée. L’enveloppe initiale de subventions régionales était de
19 818 €. Seulement deux dossiers ont été déposés pour la création d’un local d’accueil et de
vente à la ferme dont un se trouve sur notre territoire à Lamastre. Le manque de projets a
incité les élus à diminuer l’enveloppe de l’action à 9 847 €. Le CGD a aussi subventionné la
conception et la réalisation de la plaquette promotionnelle de l’association « Chambriolez au
fil du Doux » regroupant des agriculteurs dans le but de faire connaître leurs produits.
Dans le CGD Grand Valentinois (1999-2004), les actions 3 « Création d’une maison de la
viticulture » et 30 « Soutien à l’accueil touristique sur les exploitations agricoles » peuvent
être associées à de l’agritourisme puisque c’est un moyen de valoriser la production locale. La
maison de la viticulture n’a pas été réalisée et l’action 30 a peu consommé de subventions.
Dans le CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux (2000-2005), l’agritourisme était intégré au volet
tourisme. L’action 10.3 « Développer l’accueil à la ferme » a eu du mal à démarrer malgré un
partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche. Seulement 3 dossiers ont été
programmés : l’aménagement d’un labyrinthe végétal et la création et l’agrandissement de
campings à la ferme à Jaunac et à Silhac. Le labyrinthe végétal est le seul projet à s’être
finalement réalisé à Charmes-sur-Rhône (7 625 €). Les deux projets de campings ont été
abandonnées et les crédits perdus. L’enveloppe initiale était de 33 538 €.
L’action 10.3 N regroupait deux actions « valorisation des points de vente locaux » et
« promotion des produits du territoire ». L’enveloppe initiale était de 40 000 €. Il y a eu
déprogrammation de crédits faute de projets. L’information était tout à fait claire et la
chambre d’agriculture a bien fait son travail de terrain. En revanche, on peut déplorer qu’il
n’y ait pas eu sous le CGD de crédits d’animation pour ce volet. Le travail d’évaluation en fin
de CGD a très nettement souligné que les actions qui avaient le moins « marché » étaient
65
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
celles pour lesquelles il n’y avait pas eu d’animateur thématique (ni agriculture, ni
agritourisme). De plus, ces actions ont été mises en place sans une réelle demande. Les projets
engagés concernaient deux points de vente collectifs (Privas, Le Cheylard) et des actions
collectives de promotion.
Ces CGD ont des territoires variés aux problématiques différentes. Aussi, ils n’ont pas
accordé la même ampleur à l’agritourisme. Néanmoins, certaines actions ont été consacrées à
l’agritourisme et à la promotion touristique des produits locaux. Ce type d’action est difficile
à placer entre agriculture et tourisme. Selon le diagnostic du PSADER, la faible
consommation des crédits peut s’expliquer par :
- l’existence de financements dans le cadre d’autres procédures pour les opérations
agricoles (Contrat Territorial d'Exploitation avec subvention à 40 % des
investissements, création d'un PIDA châtaignes …) ;
- un certain découragement des agriculteurs, une difficulté à se projeter et à s’engager
dans des actions nouvelles ;
- la complexité de la procédure, la longueur de sa mise en route. Des actions et des
modalités de soutien aux actions n’étaient plus adaptées lorsque le moment était venu
de les mettre en œuvre ;
- un déficit d’animation et d’ingénierie sur ce thème.
Au cours du CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux en 2005, une étude a été réalisée sur la
valorisation des produits locaux par le développement des synergies agriculteurs – artisans –
commerçants. De cette étude, découlent des pistes d’actions :
- sensibilisation vers les clients, restaurateurs et artisans ;
- structuration de filières comme la production de viande de qualité, la mise en place
d’un approvisionnement en châtaignes conditionné pas les artisans, l’organisation
d’éventuels circuits de livraison, le développement de panier hebdomadaire de
produits locaux et la création d’une promotion commune des producteurs et artisans.
2.2 Actions en faveur de l’agritourisme
Même si l’agriculture contribue fortement à la production et à la gestion de l’espace sur le
territoire VALDAC, certains agriculteurs ont choisi de se diversifier vers une activité
agritouristique. Ainsi, ces nouvelles orientations sont pour les exploitations agricoles une
opportunité en terme économique (maintien ou création d’activité) et un atout pour le
territoire (attractivité, activité économique…).
2.2.1 La demande du CDRA
L’agritourisme apparaît comme une activité à développer sur le territoire dans le but de mettre
en valeur les facettes rurales de VALDAC. Il peut aussi permettre d’attirer des touristes de
proximité notamment les urbains de l’agglomération de Valence ou de la région lyonnaise.
66
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
Cette activité donne ainsi la possibilité de provoquer des rencontres tant entre agriculteurs et
habitants que producteurs et consommateurs, voire de créer des emplois.
Dans ce contexte et du fait du manque de références sur l’activité agritouristique
puisqu’aucune étude n’a été entreprise à ce jour, le territoire VALDAC souhaite réaliser
un état des lieux sur l’agritourisme et nous a confié cette mission. Cette opération est
inscrite dans la fiche action 54 « soutenir la diversification vers les activités de services et
l’agritourisme », de l’axe 1 du PSADER VALDAC « Développer des liens entre les secteurs
géographiques et économiques ».
Avant de mettre en place une action dédiée à l’agritourisme, comme cela avait été le cas dans
les CGD précédents, le CDRA a souhaité connaître l’opinion des agriculteurs qui sont les
premiers concernés. L’enveloppe attribuée à cette action n’avait pas été totalement utilisée en
raison d’un faible nombre de projets de la part des agriculteurs.
Cette étude doit porter à la fois sur une analyse quantitative des prestataires et qualitative des
offres agritouristiques en fonction des spécificités géographiques et envisager à terme une
évolution des potentiels et des besoins. La connaissance de l’opinion des agriculteurs pourra
se faire par le biais d’entretiens.
2.2.2 Les objectifs à envisager
Cet état des lieux permettra de répondre aux objectifs suivants :
- mieux connaître les prestataires agritouristiques du territoire et l’évolution qu’a subie
cette activité ces dernières années ;
- évaluer le potentiel de développement de cette activité et les retombées économiques
pour les années à venir ;
- établir des préconisations pour accompagner le développement de l’activité ou au
moins conforter ce secteur.
Afin de répondre au mieux à notre mission, nous avons élaboré un rétroplanning afin
d’organiser notre travail (cf annexe 1).
2.3 Les méthodes d’investigation
2.3.1 Recherche statistique
Notre méthode de travail pour alimenter cette étude fait appel à des données statistiques et à
des études réalisées à partir de multiples sources :
- Agreste pour consulter les statistiques agricoles à partir du Recensement Général
Agricole de 1988 et de 2000 ;
67
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
-
l’Agence de développement touristique de l’Ardèche et le comité départemental du
tourisme de la Drôme pour estimer la capacité d’hébergements touristiques ;
l’INSEE.
On constate que les statistiques agricoles sont assez vieilles puisqu’elles datent du
recensement agricole de 2000. Il existe des données agritouristiques nationales, régionales et
départementales. Mais elles sont très difficiles à exploiter au niveau cantonal et ne prennent
en compte que les exploitations ayant un hébergement touristique ou une activité liée à la
restauration. Les chiffres les plus pertinents ont permis de faire des recoupements et de
synthétiser les informations. Les données du dernier recensement ne seront publiées que fin
2009.
Nous avons contacté les associations départementales pour l’aménagement des structures des
exploitations agricoles (ADASEA) de la Drôme et de l’Ardèche pour avoir des données plus
récentes mais elles ne sont qu’à l’échelle des départements. Les Points Accueil Installation
ont également été sollicités pour connaître les jeunes agriculteurs qui ont choisi la voie
agritouristique.
La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) n’a pas souhaité communiquer ses informations pour
une raison de confidentialité.
2.3.2 Etude documentaire
Avant de rencontrer les personnes "ressources" du territoire, nous avons étudié la charte et le
programme d'actions du CDRA VALDAC pour mieux connaître le territoire. Nous avons
également recueilli des rapports de diverses sources relatives à la valorisation des productions
locales par l’accueil à la ferme.
Nous avons dressé une liste des prestataires agritouristiques en VALDAC au fur et à mesure
des informations obtenues par les différentes sources : réseaux, chambres d’agriculture,
offices de tourisme. Nous avons ainsi élaboré une base de données sous Excel avec pour
information : les coordonnées de l’exploitation, le réseau auquel elle appartient et le type
d’activités proposées.
De plus, l’outil informatique a permis de visualiser les sites Internet des offices de tourisme,
des départements, de la région, des Ministères de l’agriculture et du tourisme et des
organismes statistiques.
Le Ministère de l’agriculture et de la pêche nous a permis de consulter en ligne deux études :
une sur « l’agritourisme en 2001, la diversité des territoires et des acteurs : témoignage et
commerce » et l’autre sur « la diversification et la valorisation des activités agricoles au
travers des services participant au développement rural ». La Direction du Tourisme présente
68
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
les tendances actuelles du tourisme rural. L’ODIT 30 France, quant à elle, réalise des dossiers
d’ingénierie avec des exemples de mise en tourisme et des méthodes de fonctionnement. La
Mission d’ingénierie touristique Rhône-Alpes (MITRA) propose de nombreuses thématiques
dont le tourisme en espace rural – Offre, demande et perspectives pour Rhône-Alpes. Les
observatoires départementaux du tourisme réalisent des études sur l’offre, la fréquentation et
les clientèles touristiques. Puis, nous nous sommes documentés sur les activités touristiques
présentes sur le territoire grâce aux différentes brochures des offices de tourisme et syndicats
d’initiative (OTSI) du territoire et d’Ardèche Plein Coeur.
Les Conseils Généraux nous ont permis de mieux connaître leurs politiques actuelles en
matière de tourisme et d’agriculture. Le Conseil Régional nous a donné des renseignements
sur les politiques régionales notamment la procédure des CDRA. Les schémas du tourisme au
niveau régional et départemental ont été consultés pour connaître les priorités de ces
institutions.
Afin de compléter la liste des prestataires agritouristiques du territoire, les sites Internet de
Gîtes de France, Bienvenue à la ferme, Accueil Paysan et du PNR Monts d’Ardèche ont été
visités pour repérer les agriculteurs proposant une activité d’accueil à la ferme que ce soit un
hébergement, une dégustation ou une visite.
De plus, nous sommes allées au centre national de ressources du tourisme et du patrimoine
rural, SOURCE pour consulter des ouvrages préalablement sélectionnés :
- DISEZ Nathalie, Agritourisme et développement territorial : exemples dans le Massif
Central, thèse de doctorat de géographie, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand,
1996, 240 p.
- ENITA/IREST, Agritourisme et développement local, ENITA Clermont-Ferrand,
Collection actes n°3, Département territoire et société, 1995, 140 p.
- GRAMOND Florence, MORETTE Joël, PORTEFAIT Jean-Pierre,
L’agritourisme, Synthèse du rapport réalisé par l’Agence Française de l’Ingénierie
Touristique, pour le compte des ministères chargés du tourisme et de l’agriculture, de
l’assemblée permanente des chambres d’agriculture et la délégation à l’aménagement
du territoire et à l’action régionale, Paris : AFIT, 1998, 85 p.
D’autre part, le réseau extranet Sicorra (site collaboratif de la région Rhône-Alpes) nous
permet de recenser tous les contrats de développement réalisés ou en cours. Nous avons
souhaité connaître les actions entreprises dans les autres contrats alentours relatives à
l’agritourisme.
30
Observation, Développement et Ingénierie Touristiques
69
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
2.3.3 Entretiens préalables à l’enquête
Pour compléter ces informations, des entretiens ont été menés auprès des principaux acteurs
du territoire : les chambres d’agriculture dont les chargées de mission territoriales de la vallée
du Doux et du Cheylard, les fédérations départementales des centres d’initiatives pour
valoriser l’agriculture et le milieu rural (FDCIVAM), les sites de proximité (Cedre et Les
Boutières) et le parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Nous les avons sollicités pour
connaître leurs missions, leur fonctionnement et les projets envisagés relatifs à l’agritourisme.
Nous avons élargi nos recherches au niveau des départements. Par téléphone, nous avons
contacté les conseils généraux pour connaître les aides dont les agriculteurs peuvent
bénéficier en terme d’hébergement touristique et de restauration.
Nous avons écarté la possibilité d’envoyer des questionnaires à chaque commune et
intercommunalité pour la simple et bonne raison qu’elles ignorent combien il y a d’activités
agritouristiques sur leur territoire. Cette initiative aurait pris un temps considérable pour un
taux de réponse largement insuffisant.
2.3.4 Enquête de terrain auprès des agriculteurs
Une fois rencontrées les « têtes de réseaux », nous avons été sur le terrain pour mieux cerner
les attentes et les besoins des agriculteurs. Une enquête (cf annexe 2) a ainsi été élaborée,
menée puis traitée par l’intermédiaire du logiciel Sphinx. Il s’agissait de connaître d’abord, le
profil des agriculteurs, leur production, puis leur activité agritouristique et enfin leurs
perspectives. Au départ, il a été convenu d’en rencontrer une trentaine sur l’ensemble du
territoire. L’objectif était de ne pas privilégier un territoire plutôt qu’un autre. Nous avons
donc sélectionné les agriculteurs les plus pertinents à interroger d’après les conseils des
personnes ressources et à partir de notre propre avis. Ce contact privilégié est la meilleure
façon pour les agriculteurs de s’exprimer librement. Ceux qui ont accepté de nous rencontrer
ont jugé qu’aller sur le terrain était le meilleur moyen de coller à la réalité du territoire afin
que sa perception n’en soit pas biaisée. Ce travail bien que long et difficile attendu le peu de
disponibilité des exploitants, fort occupés à cette période de l’année, fut enrichissant. Un
accueil favorable et chaleureux nous a toujours été réservé. Cette enquête est un moyen de
comprendre les logiques agritouristiques locales et de mieux connaître les conditions dans
lesquelles les agriculteurs se sont diversifiés.
a) Recueil des données
• La mise en place du questionnaire
Avant de mettre en place le questionnaire, nous nous sommes interrogées sur les types de
données pertinentes que nous souhaitions recueillir. Une fois le questionnaire élaboré, nous
l’avons testé pour voir la cohérence et quelque peu modifié pour que les agriculteurs
comprennent ce qu’il leur était demandé. Au fur et à mesure des entretiens, il s’est avéré que
certaines questions étaient évitées par les agriculteurs qui ne souhaitaient pas y répondre pour
des raisons de confidentialité. Ainsi, le temps consacré à l’agritourisme, la place accordée au
70
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
tourisme dans l’exploitation et le pourcentage de revenus s’y rapportant ont souvent été sans
réponse. Les exploitants ne comptent pas leurs heures et parfois ne souhaitent pas que l’on
sache ce que l’agritourisme leur rapporte.
• Le contenu du questionnaire
Notre questionnaire a été divisé en 6 parties :
- Mieux vous connaître : déterminer les profils des agriculteurs interrogés ;
- Votre exploitation : connaître leurs produits et le fonctionnement de leur exploitation ;
- Votre activité agritouristique : comprendre comment l’idée de développer une telle
activité leur est venue, pour quelles raisons, aides, freins ;
- Clientèle : connaître le profil de clientèle ;
- Communication/promotion : par quels moyens les agriculteurs font-ils connaître leur
activité agritouristique ;
- Perspectives : connaître leurs besoins et leurs projets futurs.
Nous avons élaboré des questions fermées afin de faciliter les réponses et le traitement de ces
dernières. Cela permet de juger l’approbation ou la désapprobation d’une opinion donnée. Les
questions fermées sont celles qui se prêtent le mieux au dépouillement et à l’analyse
statistique. Elles sont employées pour recueillir des caractéristiques objectives.
Des questions ouvertes ont été intégrées afin de fournir des réponses plus riches. Ainsi, les
agriculteurs ont pu s’exprimer librement et donner leur avis.
• L’échantillon
Cette étude avait pour objectif de rencontrer autant d’exploitants que possible dans le temps
imparti selon leurs disponibilités. Sur le territoire VALDAC, nous avons recensé 101
exploitations agritouristiques. Nous avons interrogé les agriculteurs pertinents en fonction des
indications des chambres d’agriculture. Cela a généré un gain de temps et nous a permis
d’avoir des rendez-vous assez rapidement. Par ailleurs, les têtes de réseaux connaissent des
fermes qui n’appartiennent à aucun regroupement et qui sont donc difficiles à repérer. Puis,
nous avons complété la liste pour qu’elle soit représentative de tous les types d’exploitations
en respectant la variété de leurs activités ainsi que leur implantation sur tout le territoire.
Nous avons contacté une quarantaine de fermes. Parmi elles, 32 ont bien voulu nous
répondre : 30 sur le terrain et 2 par téléphone. Nous avons ainsi obtenu des informations de 4
fermes pédagogiques, 2 fermes de découverte, 2 campings à la ferme, 2 fermes auberges, 1
Accueil Enfants. Les autres proposent plusieurs activités se divisant entre gîtes, chambres
d’hôtes et visites. Les exploitations qui n’ont pas souhaité nous rencontrer ont avancé des
emplois du temps trop chargés ou un refus catégorique à être interrogés. Les agriculteurs
jugent qu’ils sont trop souvent sollicités à leur goût sans trop de résultat final. Ce sont, disentils, les élus qui ont toujours le dernier mot.
71
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
•
Les entretiens
Figure 24 : Répartition des fermes interrogées
Réalisation : Sophie THOMAS
Les rencontres se sont déroulées entre le 9 avril et le 24 juin 2009 sous forme d’entretiens
semi-directifs. Durant cette période, 32 fermes ont été enquêtées (cf. répartition sur la carte).
La durée des entretiens a oscillé entre 1 et 3 heures selon le message que l’exploitant
souhaitait nous faire passer.
En se basant sur la classification des fermes dans les divers réseaux, on constate que toutes
activités confondues, nous avons enquêté 31.7 % du territoire VALDAC. La démarche a été
favorablement accueillie par les exploitants contactés et ce malgré la période d’enquête (forte
affluence des visiteurs, travaux agricoles importants…).
b) Traitement des données
Les données recueillies ont nécessité un traitement adapté afin de pouvoir effectuer une
analyse fine et efficace. Nous avons ainsi utilisé Sphinx pour nous permettre d’avoir des
tableaux statistiques.
Ces éléments sont basés à la fois sur les chiffres mais aussi sur les informations recueillies
tout au long de l’étude : localisation de l’activité, motivations de l’agriculteur, besoins…
Pour mobiliser les agriculteurs, il est très important de leur transmettre une synthèse de
l’étude effectuée une fois la restitution de celle-ci rendue et validée.
72
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
2.3.5 Participation à une journée d’information
Durant un précédent stage, nous avons participé aux premières rencontres de l’agritourisme en
Rhône-Alpes ce qui nous a permis de mieux connaître le sujet et de cibler les points sensibles
à envisager lors de notre étude. Cette manifestation a été organisée par la chambre
d’agriculture régionale portant sur l’agritourisme en Rhône-Alpes dont l’ordre du jour était :
- les tendances de la demande ;
- l’évolution de l’offre ;
- comment accompagner les porteurs de projets ? ;
- promouvoir et vendre l’agritourisme : quelles perspectives ?
2.3.6 Difficultés rencontrées lors de l’étude
La première difficulté résidait dans l’ancienneté des données statistiques. En effet, le dernier
recensement général agricole date de 2000 et nous n’avons pas de données sur l’agritourisme
plus récentes. Seule la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) a des données plus précises qui sont
malheureusement confidentielles.
Le second problème était lié à la difficulté à joindre certains chargés de mission qui sont
souvent sur le terrain.
La troisième difficulté de ce stage est liée à la période de l’enquête entre avril et juin. A cette
période, l’emploi du temps des agriculteurs est chargé et il leur est difficile de nous consacrer
du temps.
La dernière difficulté a été d’établir des préconisations puisque la plupart des agriculteurs
interrogés n’ont pas de besoins particuliers, ni de projets. Ils sont satisfaits de leur activité
agritouristique.
Tous ces travaux préparatoires nous ont permis de mieux cerner les notions de l’agritourisme
et d’envisager efficacement les modalités du diagnostic agritouristique sur le territoire
VALDAC. Nous avons ainsi pu réaliser tout d’abord un état des lieux de l’offre
agritouristique, puis déterminer le type de clientèle reçue et enfin repérer les potentiels, les
besoins et les attentes des prestataires agritouristiques.
Dans le cadre de l’élaboration du diagnostic agritouristique, une réunion de pré-restitution et
d’échanges a été organisée lors d’un comité d’avis thématique (CAT) Tourisme mêlant aussi
le CAT PSADER afin de présenter notre travail devant les élus (cf annexe 3). Cette
restitution a permis de valider le travail effectué pour poursuivre son avancement. Fin
septembre, aura lieu la restitution finale devant le comité de pilotage où nos préconisations
seront exposées. Par la suite, le CAT se réunira de nouveau pour traiter de différentes
thématiques intéressantes à exploiter et proposer éventuellement une fiche action sur
l’agritourisme qui sera soumise au comité de pilotage. Par ailleurs, un travail en amont est
réalisé avec un technicien de la région. Une fois adoptée, cette action devra être proposée à la
Région pour validation.
73
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire
En ce qui concerne notre étude, nous avons choisi de prendre en compte uniquement les
agriculteurs en exercice proposant une activité liée à l’hébergement, à la restauration et/ou
aux loisirs. La vente directe à proprement parlé n’est pas considérée comme une activité
agritouristique. Par conséquent, elle en est exclue car elle ne concerne pas seulement les
touristes mais est plutôt destinée à la clientèle locale. Bien évidemment si une des
exploitations agritouristiques a de la vente directe en plus des activités citées précédemment,
elle sera comptabilisée.
Une fois la structure, les missions et les méthodes d’investigation présentées, nous
analyserons l’agritourisme sur le territoire VALDAC.
74
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC,
une pratique émergente
75
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Cette troisième partie permet de connaître les motivations des agriculteurs se tournant vers
l’agritourisme qui offre différents types d’activités. Il est nécessaire aussi d’analyser l’offre et
la demande agritouristiques de ce territoire. Enfin, il convient d’identifier les acteurs
partenaires représentatifs du territoire VALDAC.
1. Une logique de diversification pour l’agriculteur
Il s’agit de mieux connaître les exploitants qui ont choisi de se lancer dans une activité
touristique tout en sachant la place du tourisme sur leur exploitation et leurs motivations. De
plus, il convient de ne pas négliger les réglementations, les aides dont ils peuvent bénéficier et
les freins qui peuvent empêcher le développement de cette activité.
« L’agriculteur qui accueille sur sa ferme des touristes assure simultanément :
- une production agro-sylvo-pastorale ;
- un complément de revenus grâce à la production de services touristiques, qui permet
souvent l’équilibre global de l’exploitation ;
- l’entretien de l’espace, auquel il contribue de façon indirecte par ses activités ;
- la participation à la cohésion sociale, du fait de son maintien sur place, ce qui participe
localement au dynamisme culturel et à la densité des services en contribuant de façon
indirecte à la lutte contre le chômage. » (ROCCHI D. in ENITA/IREST, 1995)
1.1 Le profil des agriculteurs : principalement néoruraux
L’agriculteur a pour vocation première de nourrir les hommes (acte de production). Il a une
image importante puisqu’il symbolise « la culture locale et l’enracinement au terroir, la
proximité à l’animation et à la nature » (DISEZ N., 1996). En se diversifiant vers
l’agritourisme, il enrichit son métier avec de nouvelles compétences à acquérir, celles du
tourisme. Il crée grâce à ce type de tourisme un autre rapport au métier agricole et au
territoire. Il valorise son métier et ses pratiques professionnelles. L’agritourisme permet ainsi
d’ouvrir les exploitations vers l’extérieur et de favoriser l’échange direct, de maintenir
l’activité de l’exploitation et de valoriser le patrimoine bâti et naturel. L’agriculteur soucieux
de la transmission respectera les traditions et les cultures locales et évitera de ce fait la
« folklorisation 31 » que peut exercer l’offre touristique.
La formation dans des lycées agricoles, l’informatisation des exploitations, le travail en
GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) a sorti les exploitants de leur
solitude et a permis l’évolution des mentalités conduisant ainsi les agriculteurs le désirant à
31
LESAUVAGE Bernard, « La demande en matière d’agritourisme », in Agritourisme et développement
local, ENITA Clermont-Ferrand, collection actes n°3, Département territoire et société, 1995.
76
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
développer une activité agritouristique. De ce fait, ils doivent avant toute chose garantir la
qualité du contact avec le visiteur ce qui leur permet de personnaliser leur produit et de faire
preuve d’un savoir-être. Ils doivent mener de front les deux activités, agricole et touristique,
affronter des périodes de travail plus intenses et aussi s’adapter au marché. Cette nouvelle
démarche exige la maîtrise de certaines techniques à savoir la confection de repas, la
connaissance de son territoire, l’animation et la gestion de groupes.
Les petits exploitants agricoles voient en l’agritourisme un moyen d’obtenir un revenu
complémentaire à leur activité. Les grandes exploitations, quant à elles, permettent aux
conjoints d’avoir une activité distincte. Bien évidemment, les pratiques dépendent de
l’exploitant.
« Ces hommes et ces femmes œuvrent chaque jour pour assurer notre subsistance, et
sont les gardiens et promoteurs des paysages, des terroirs et des savoir-faire qui font la
renommée de la France au-delà de ses frontières, et rassemblent notre communauté
nationale autour de ce patrimoine culinaire français, objet d’une demande de classement
au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO 32. » (GUYAU L, 29/08/08)
La majeure partie des agriculteurs exerçant une activité agritouristique sont des néo-ruraux
qui ont souhaité changer de vie et fuir les villes. Ils ont choisi de se tourner vers l’agriculture
ou l’artisanat. Un nouveau modèle de développement va ainsi apparaître. Appelés « babas
cools », ces jeunes sont venus à la campagne pour y vivre en communauté dans les années 60.
Leur but était de créer une société en marge qui leur correspondait mieux, c’est-à-dire « vivre
heureux, vivre caché » dans des zones isolées de tous. Une fois ce mouvement essoufflé, seuls
quelques uns ont souhaité rester à la campagne pour un « retour à la terre ». « Ce n’est pas
tant la volonté de faire revivre un pays, de reconquérir des espaces perdus par l’homme mais
bien davantage de donner vie à un imaginaire, à une conception subjective de la campagne »
(MAURICE N., 2006, p 20). D’autres ont voulu faire revivre un milieu oublié en cherchant
des solutions innovantes pour maintenir l’activité agricole. Pour cela, ils n’hésitent pas à
proposer d’autres activités qui compensent le revenu agricole jugé insuffisant. Ils ne vont pas
toujours être bien accueillis car ils ne sont pas dans les « normes » par rapport aux
agriculteurs de souche. En effet, le monde agricole est souvent fermé, « hermétique » aux
nouvelles formes de développement, notamment à l’égard des nouveaux arrivants. Les
anciennes générations ont du mal à saisir cette envie d’ouverture. Ces « nouveaux
agriculteurs » ont du faire leurs preuves pour être acceptés et reconnus. Ils dépassent souvent
le conventionnel de l’agriculture. « Ces entrepreneurs ruraux sont les précurseurs de
l’agriruralité et ont contribué à fonder les enjeux qu’elle représente aujourd’hui ».
(MAURICE N., 2006, p 19)
32
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
77
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
On constate ainsi deux vagues de néo-ruraux : la première date de 1968, l’époque des
« babas » et la seconde a démarré dans les années 1980 et se poursuit toujours. La dernière
vague comprend une certaine hétérogénéité de personnes et de situation. Elle concerne ainsi
« des enfants ou petits enfants d’agriculteurs retournant sur les terres familiales, des personnes
relativement bien formées en agriculture qui ont un projet précis et des personnes qui fuient la
précarité urbaine ». (VOLLE A., 2006, p 70)
Par conséquent, on trouve différentes attitudes à l’égard de l’agritourisme comme nous l’ont
fait remarquer les agriculteurs interrogés. Certains agriculteurs acceptent ce nouveau mode
afin de maintenir les espaces. D’autres sont méfiants, voire hostiles envers cette nouvelle
activité qu’ils jugent dénigrante de leur métier. Ils considèrent ces nouveaux installés comme
des agriculteurs de « bricolage » et des « non professionnels ».
Après avoir vu la diversité territoriale, nous pouvons nous appuyer sur la diversité liée au
parcours individuel. Certains agriculteurs accueillent à la ferme de manière ponctuelle,
d’autres le font pour des raisons plus commerciales, c’est-à-dire bénéficier d’une source de
revenus supplémentaires. De ce fait, il est indispensable, comme le soulignent J. PERRET et
E. MARCELPOIL, que l’accompagnement des projets agritouristiques soit personnalisé car
chaque structure est différente : « Si on veut favoriser l’agritourisme pour maintenir des
agriculteurs, il faut comprendre que les candidats qui ont le plus besoin de soutien sont les
moins visibles, les moins écoutés ».
Les agriculteurs vont plus se tourner vers des structures ayant un lien avec le monde agricole.
Les « points accueil installation » nous ont dit que le projet agritouristique lors d’une création
d’exploitation est peu présent. Sur le territoire VALDAC, entre 2005 et 2008, il n’existe pas
de porteurs de projets dans la Drôme. Mais côté ardéchois, certains agriculteurs sont au stade
des idées : élevage équestre à Saint-Jean-Roure, centre équestre à Saint-Georges-les Bains et
goûter à la ferme à Dunière-sur-Eyrieux. Les points d’accueil nous ont aussi spécifié que
l’agritourisme n’est pas toujours transmis. Les retraités gardent leur activité agritouristique si
c’est de l’hébergement ce qui leur permet d’avoir un revenu supplémentaire. Très peu de
cédants confient ou vendent leur activité agritouristique aux repreneurs.
Un problème pourrait voir le jour dans les cinq ans à venir puisque les précurseurs du
tourisme à la ferme sur le territoire VALDAC vont partir à la retraite et ne seront pas
forcément remplacés. Par conséquent, l’activité agritouristique risque de diminuer sauf si des
néo-ruraux touchés par la crise ou lassés de la vie citadine décident à leur tour comme leurs
aînés d’un « retour à la terre ».
78
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
1.2 Le tourisme sur une exploitation : une activité annexe
Selon les études du Cemagref (PERRET J., MARCELPOIL E., 2001), on peut distinguer dans
l’exploitation la place accordée au tourisme selon 4 typologies :
- occasionnelle : l’agriculteur pratique une activité touristique sur demande (école ou
structure de développement), souvent de façon bénévole ;
- annexe : l’agriculteur pratique une activité touristique régulière qui demande peu
d’investissement en raison de son travail d’exploitant, qui reste sa première source de
revenus. Même si le revenu de cette seconde occupation reste peu importante, il lui permet
de s’ouvrir aux autres et de faire travailler un autre membre de la famille en proposant
différentes activités (goûter à la ferme, chambres d’hôtes…) ;
- principale : l’activité touristique devient la première occupation en termes de revenus et
de temps. L’agriculture sert alors de vitrine ou de statut social. Les pratiques se tournent
vers la visite (fermes de découverte) et la restauration (ferme-auberge) ;
- séparée : l’activité touristique est essentielle en termes de temps et de revenus, au moins
pour un membre de l’exploitation. Elle est complètement séparée de l’activité agricole.
Lors des entretiens, la place du tourisme dans l’exploitation a été posée. Peu d’agriculteurs y
ont répondu parce qu’ils ont du mal à la situer. Néanmoins, ceux qui se sont positionnés
considèrent que le tourisme est une activité annexe sur leur exploitation et peut même y être
séparée. Par exemple, cette activité permet à la femme d’un apiculteur d’avoir un revenu (gîte,
proposition de jeux et visite) et plus tard une retraite.
1.3 La première motivation : des revenus
complémentaires
Selon l’agriculteur, les motivations à la création d’une ou de plusieurs activités annexes sont
multiples :
- économique : avoir une plus value de revenus par l’intermédiaire d’une activité
touristique.
- culturelle : aller à la rencontre du public pour lui faire connaître son métier, ses
productions et ses savoir-faire ;
- patrimoniale : valoriser et sauvegarder un bâtiment en réalisant des aménagements en
vue d’en faire des hébergements touristiques ;
- entrepreneuriale : transformer ou monter son exploitation agricole pour en faire un
lieu d’activités agricoles et touristiques. Sa globalité permet de faire vivre
l’agriculteur. Ainsi, agriculture et tourisme sont indissociables (projet professionnel).
(PERRET J., MARCELPOIL E., 2001)
79
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Mais, les motivations changent une fois que le projet est créé ; il faut alors le soutenir et le
faire évoluer. Les exploitants agrandissent leur exploitation ou proposent une autre activité
d’accueil.
D’après notre enquête auprès des agriculteurs du territoire VALDAC, on constate que le
revenu complémentaire est la principale raison pour laquelle l’agriculteur choisit de
développer une activité agritouristique. Les enjeux financiers varient en fonction des activités
pratiquées. De plus, pour ceux qui font en plus de la vente directe, c’est un moyen de vendre
leurs productions. Elle complète une visite ou une autre prestation. Son but est de
commercialiser. L’aspect économique incite les agriculteurs à se diversifier du fait d’un
revenu insuffisant ou de la volonté de dégager un revenu propre aux conjoints d’exploitants
ou tout simplement de gagner plus.
La seconde motivation est l’envie de s’ouvrir vers l’extérieur et de faire découvrir son
métier. L’échange permet aux agriculteurs d’être moins isolés socialement, voire
géographiquement. D’autres sont motivés afin de « redorer l’image » de l’agriculture et donc
de répondre aux réfractaires trop souvent lassés des contraintes et des nouvelles
réglementations. Ils insistent sur le fait du partage, du contact avec les autres car la plupart du
temps, c’est un travail solitaire. Ceux qui proposent ce type d’activité souhaitent s’ouvrir aux
autres et accueillir comme ils voudraient être accueillis. Il est important aussi d’expliquer le
métier agricole qui est aujourd’hui bien plus qu’un moyen de nourrir la population.
La troisième motivation est réalisée dans un souci de préserver son patrimoine pour éviter
qu’il ne soit abandonné. Certains agriculteurs rencontrés se trouvent sur l’exploitation
familiale transmise par la génération antérieure. La plupart ont des bâtiments d’exploitation et
d’habitation qui font ainsi partie du patrimoine familial. Néanmoins, il s’avère que souvent
ces bâtiments sont en mauvais état. Les agriculteurs font le choix de les valoriser en les
transformant en hébergements touristiques.
La quatrième motivation fait l’objet d’un projet professionnel ou de couple pour certains
agriculteurs qui ont choisi de développer parallèlement à leur activité agricole une prestation
touristique. Ce sont souvent des néo-ruraux qui ont fui la ville pour vivre autre chose à la
campagne. Parmi les personnes interrogées, on en dénombre 5 : une en ferme auberge, une
dans les hébergements, une autre dans l’accueil à la ferme et les deux dernières dans des
fermes hélicicoles qui souhaitent à terme proposer des casse-croûtes à la ferme et des stages
de cuisine.
Si nous prenons comme exemple la ferme hélicicole du Col des Fans, nous découvrons
une agricultrice d’origine lyonnaise qui a souhaité changer de vie et partir s’installer à la
campagne avec son mari. Elle a suivi une formation qualifiante (brevet professionnel
agricole) et un stage dans une autre exploitation avant de pouvoir s’installer. Son objectif
était de produire des escargots de qualité et de montrer aux touristes comment ils sont
élevés, se reproduisent et ce qu’ils mangent. Aujourd’hui, le couple est satisfait du travail
accompli et désire poursuivre son développement. Son mari s’atèle à la construction de la
cuisine et de la salle de dégustation afin de pouvoir accueillir du public à l’intérieur de la
grange réaménagée à cet effet. De plus, ils veulent réaliser une terrasse pour les beaux
80
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
jours pour proposer des repas à la ferme à base d’escargots bien sûr. Ce sont des néoruraux au départ peu appréciés du fait de leur facile ouverture vers le monde extérieur.
L’activité agritouristique est principalement dédiée aux femmes, qui souhaitent avoir une
place à part entière dans l’exploitation et/ou créer de nouveaux emplois pour leurs enfants en
âge de travailler. La femme aménage ainsi un nouveau secteur d’activité sans être
exclusivement cantonnée aux tâches manuelles ou comptables. On constate d’après l’enquête
menée que les agricultrices s’occupent principalement de l’activité agritouristique notamment
des hébergements à la ferme. Les visites selon le nombre de touristes peuvent être conduites
par les deux conjoints.
Tableau 8 : Comportements des agriculteurs vis-à-vis du tourisme
Place du tourisme/ Occasionnelle
motivations
Bénévolat
Culturelle
(visite)
Patrimoniale
Entrepreneuriale
Commerciale
Annexe
Principale
Séparée
Accueil (goûter) Pédagogie
(ferme
découverte)
Accueil (ch. et Restauration
table d’hôtes)
(ferme auberge)
Artisanat
Entreprise
(transformation (multiactivité)
et vente directe)
Hôtellerie
(hébergement)
Tourisme (act.
récréative)
Commerce
(vente directe)
Source : Cemagref, 2001
Nous avons barré les éléments qui ne sont pas pris en compte dans notre étude car il s’agit de la vente directe.
Lors de notre enquête, nous avions demandé aux agriculteurs quelle place prend leur activité
agritouristique. La majorité n’a pas su répondre à cette question. Pour les répondants, c’est
une activité annexe qui prend peu de temps. On trouve néanmoins certaines exceptions
comme les fermes auberges et les fermes pédagogiques qui sont les principales occupations
des agriculteurs sur une période de l’année bien définie.
Pour pouvoir exercer l’activité agritouristique proposée, il faut que l’exploitant prenne
conscience du temps nécessaire qui risque d’empiéter sur sa vie professionnelle et familiale. Il
n’est pas donné à tout le monde de faire visiter son exploitation. En effet, les exploitants qui
le font doivent connaître les « rouages » de l’accueil. Le tourisme est un nouveau métier qu’il
convient de maîtriser pour accueillir du mieux possible les visiteurs. Cette double compétence
nécessite de l’instinct et le sens du contact. Le temps de travail est conséquent et peut s’avérer
être une limite au développement. L’agriculteur se doit d’être professionnel et capable de
communiquer et de faire partager sa passion.
Les exploitations agritouristiques sont pour la majorité tenue par des néo-ruraux qui ont une
formation initiale supérieure, agricole ou non et qui ont déjà le sens du contact ce qui favorise
81
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
leur succès. Le territoire VALDAC est un territoire à émergence agritouristique dont les
activités et les installations augmentent. Les agriculteurs qui ont souhaité s’ouvrir au public
sont volontaires et appartiennent à des réseaux reconnus.
On constate que la diversification vers l’agritourisme sur le territoire VALDAC peut se faire à
différents stades : à l’installation, quelques années plus tard, voire au moment de la
transmission ou à la suite d’un changement de vie (divorce, licenciement…).
Mais, les textes qui régissent les activités agricoles et agritouristiques sont complexes et
doivent être étudiés.
1.4 Des réglementations complexes
L’ensemble des réglementations régissant le domaine agricole est complexe. Elles répondent
à trois impératifs:
- social intégrant un système de solidarité entre les individus ;
- juridique : il est nécessaire que les règles définissent les relations entre individus ;
- fiscal permettant un système de redistribution.
Les régimes juridique, fiscal et social sont différents suivant les activités agritouristiques.
Ainsi, l’exploitant peut garder son régime agricole ou devenir commerçant si la
diversification choisie devient trop importante. Il doit alors être enregistré au registre du
commerce et des sociétés.
Conformément à la loi d'adaptation agricole de 1988, les revenus des activités d'accueil à la
ferme sont considérés pour le calcul des cotisations sociales comme un revenu professionnel
agricole au même titre que celui dégagé par les activités agricoles.
L'agriculteur peut, selon son régime d'imposition agricole, choisir entre deux régimes
fiscaux 33 :
- un régime forfaitaire simplifié d'imposition avec abattement de 50 % si les recettes
dégagées de l'activité touristique ne dépassent pas 22 730 € par foyer fiscal ;
- un régime réel d'imposition avec possibilité de rattachement des recettes touristiques
au bénéfice agricole, si les revenus tirés de l’agritourisme n'excèdent :
ni 30 % du chiffre d'affaires ;
ni 30 000 €.
Actuellement, il existe beaucoup de textes réglementaires en matière juridique, fiscale et
sociale qui rendent difficile leur lisibilité pour les agriculteurs.
33
Ministère de l’agriculture et de la pêche
82
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Tableau 9 : Les définitions de l’activité agricole
Chambres d’hôtes
Table d’hôtes
Ferme pédagogique
Visites d’exploitation
Définition juridique
Commerciale
Agricole
Agricole
Agricole
Définition fiscale
Commerciale
Commerciale
Commerciale
Agricole ou
commerciale
Définition sociale
Agricole
Agricole
Agricole
Agricole
Source : BEULIN Xavier, Au delà de l’alimentaire : des marchés à conquérir, Rapport d’orientation, Metz,
FNSEA 60ème congrès, 21-23 mars 2006
Ces trois dimensions rendent également la qualification des activités agritouristiques
aléatoire.
L’exploitant doit se soumettre aux règles de sécurité pour les bâtiments. En matière
alimentaire, les règles d’hygiène et de sécurité des aliments doivent être garanties. Il a le
devoir d’être bien assuré pour pouvoir accueillir du public (responsabilité civile).
Des investissements lourds sont demandés pour monter des activités agritouristiques telles
que des chambres avec des sanitaires privatifs, des campings avec des blocs sanitaires, des
fermes équestres avec un manège et des fermes auberges avec une cuisine aux normes. Seule
la ferme pédagogique exige un faible investissement initial comparé à celui de l’outil agricole.
L’aménagement d’une salle d’accueil peut se faire progressivement.
L’investissement de départ est certes conséquent mais quand on propose divers services, la
rentabilité est tout de suite plus importante. En ce qui concerne le camping à la ferme et la
ferme pédagogique, ce sont des revenus d’appoint. La ferme auberge et la ferme équestre,
quant à elles, peuvent attirer à la fois une clientèle touristique et une clientèle locale à l’année.
En plus de leurs exploitations, certains agriculteurs se lancent dans une véritable activité
touristique. Ainsi, l’agritourisme leur permet de s’adapter au marché, d’innover et de
diversifier l’agriculture en répondant à une demande « mouvante ». C’est un moyen de
redynamiser un secteur en recul. Ces pratiques ont évolué puisqu’au début, cette activité était
essentiellement de la cueillette sur l’exploitation. Puis, peu à peu, elle s’est professionnalisée
offrant de nouvelles prestations (randonnées équestres, festivals de récolte, labyrinthe…).
Cette forme de tourisme a mûri lentement. En effet, il faut pouvoir concilier vie
professionnelle et vie familiale, savoir accueillir les touristes et planifier les activités
traditionnelles. De ce fait, les agriculteurs cherchent à se former pour améliorer leurs
prestations auprès d’associations ou de réseaux.
83
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
1.5 Les aides publiques mobilisables
Plusieurs possibilités s’offrent aux agriculteurs pour développer une activité agritouristique.
Le développement rural est pris en compte dans la politique française et met en valeur les
territoires ruraux économiquement, socialement et écologiquement selon leur diversité et
leurs acteurs. Cette politique fait l’objet d’une attention particulière au niveau des politiques
de l’emploi, du développement durable et de l’aménagement du territoire.
Dans le cadre du projet stratégique agricole et de développement rural, certains contrats
de développement Rhône-Alpes mettent en place une action en faveur de l’agritourisme pour
développer ce secteur d’activité notamment en matière de communication. Chaque CDRA
n’accorde pas la même importance à l’agritourisme selon les caractéristiques de son territoire.
Les conseils généraux attribuent des subventions à des privés qu’ils soient agriculteurs ou
non pour rénover leur patrimoine dans le but de créer un hébergement touristique (gîte,
chambre d’hôtes) (cf annexes 4-5 ). Pour y avoir droit, ils exigent que l’hébergement soit
labellisé pour financer uniquement des prestations de qualité.
Dans la Drôme, il existe des aides pour la création de ferme-auberge et de campings à la
ferme (cf annexe 6). Néanmoins, l’intervention n’est pas spécifiquement liée à l’agritourisme.
Il n’y a pas de bonification particulière sauf pour les prestations du réseau Bienvenue à la
ferme.
Une réflexion est menée sur la diversification des exploitations en général. Plusieurs aides
départementales peuvent être attribuées : la promotion de produits locaux, les manifestations à
caractère agricole et des subventions de fonctionnement pour des projets pédagogiques. De
plus, un plan de restructuration a été mis en place à cause de la sharka ce qui a permis à
certaines exploitations de se reconvertir, voire de développer une activité agritouristique.
La Région Rhône-Alpes a plusieurs objectifs dans son plan régional pour l’agriculture et le
développement rural (PRADR) :
- accompagner la diversification de l’économie rurale ;
- améliorer la qualité de vie en milieu rural ;
- renforcer et pérenniser la dynamique territoriale (ingénierie, formation, information).
Le dispositif EALI (cf annexe 7) est une aide à la création et au développement d’entreprises
agrirurales localement innovantes (2007-2013). Il est entre autres destiné aux exploitants ne
bénéficiant pas de la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) qui ont un projet de
transformation fermière (hors transformation du lait de bovins, ovins, caprins), aux membres
de ménages agricoles qui ont un projet de diversification non agricole innovante ou des
porteurs de projets agriruraux (combinaison de l’activité agricole avec une autre activité).
84
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Une des fermes interrogées a bénéficié de cette subvention. Il s’agit d’une ferme
pédagogique et apicole, située à Désaignes.
Le contrat régional d’objectif filière (CROF) concerne le vin pour le territoire VALDAC et
favorise le développement du tourisme vitivinicole. Il porte sur la professionnalisation de
l’accueil et la communication régionale. Les actions ont pour objectifs d’augmenter la
fréquentation des caveaux, donc des ventes directes et de mieux structurer l’offre vitivinicole
de Rhône-Alpes.
Le Syndicat des vignerons de Cornas a bénéficié de cette subvention « action 221 :
sentier ampélographique 34 » sur les vignobles de l’AOC Cornas.
L’Union Européenne met l’accent sur le fait que l’agritourisme est propice à la création
d’emploi pour la main d’œuvre rurale et permet de développer des zones défavorisées en
valorisant tant le patrimoine naturel que culturel. Elle finance ainsi certains projets dans le
cadre du développement de l’agritourisme par l’intermédiaire du FEDER 35, du FEOGA 36 et
du FEADER 37 (cf annexe 8).
La ferme du Valentin a reçu une subvention FEOGA pour la première année d’exercice
de sa ferme pédagogique.
De plus, certains projets de tourisme rural peuvent être mis en place dans le cadre de
LEADER. Ce programme à destination des zones rurales permet l’émergence de stratégies de
développement rural durables et intégrées. Un groupe d’action locale (GAL) est alors créé sur
un territoire déterminé. Sur le territoire VALDAC, on trouve celui des Monts d’Ardèche. Des
projets peuvent ainsi voir le jour comme la structuration de réseaux d’accueil ou de visites à la
ferme.
1.6 Les freins au développement de l’agritourisme
Les agriculteurs rencontrent parfois des difficultés dans leur mise en œuvre d’ordre
administratif (procédures, multiples personnes ressources), financier voire sociologique. Etant
une exploitation « atypique », elle est parfois mal acceptée. En effet, les anciens qui ont peiné
à pérenniser leur exploitation voient d’un mauvais œil l’arrivée de nouveaux exploitants
bénéficiant d’aides et profitant de formation et de matériel technologique leur facilitant les
tâches. La valeur « travail » n’a plus la même signification et ils le regrettent.
Il existe de multiples freins dans le développement de l’agritourisme. Tout d’abord, certains
agriculteurs n’ont pas l’âme d’un hôte et ne se sentent pas capables de gérer le surcroît de
travail généré par cette activité. Le manque de temps peut s’expliquer par le système de
production et dépend aussi de la situation économique de l’exploitation. De plus, la situation
34
35
36
37
discipline étudiant la vigne et plus particulièrement ses espèces et variétés et les cépages.
Fonds européen de développement régional : actions visant le développement des activités touristiques dans
les régions et zones défavorisées de l’UE.
Fonds européen d’orientation et de garantie agricole : actions de promotion du tourisme agricole.
Fonds européen agricole et de développement rural
85
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
géographique de la structure peut être aussi un frein si elle est trop éloignée et difficile
d’accès. Néanmoins, dans certains cas, un lieu reculé peut faire le charme de l’exploitation,
favoriser le calme et le ressourcement.
Les moyens financiers peuvent être un frein. En effet, certains ont peur de prendre des risques
et de s’apercevoir que finalement l’activité n’est pas rentable.
L’agritourisme demande aussi du temps et la charge de travail ne doit pas être sous-estimée.
Pour certains, la marge de manœuvre est faible en raison du travail à l’extérieur d’un des deux
conjoints.
En matière de communication, les agriculteurs s’échangent la clientèle et travaillent ensemble.
Mais, il leur est difficile de faire du marketing parce qu’ils ne sont pas rodés à ce type
d’exercice. En développant une activité agritouristique, les exploitants doivent maîtriser deux
métiers et s’appuyer sur les structures existantes : OTSI, Ardèche Plein Cœur, les réseaux…
L’offre agritouristique peut ne pas correspondre aux attentes de la clientèle, qui méconnaît la
vie à la ferme, ses contraintes, ses inconvénients parfois son isolement et un manque
d’activités aux alentours. L’agritourisme, c’est le chant du coq, les bêtes, les cloches,
l’aboiement du chien, les odeurs… même si les locaux sont tenus de façon irréprochable et
l’accueil tout à fait agréable, le citadin peut ne pas adhérer à ce style de vie.
L’enquête menée auprès des agriculteurs a montré plusieurs freins qui ont rendu difficile la
mise en route de leur activité agritouristique. Le premier concerne les moyens financiers parce
que les banques sont généralement « frileuses ». Le second problème est administratif avec de
nombreuses formalités à remplir pour pouvoir bénéficier de subventions et d’aides. Les
agriculteurs ont donc besoin de conseil et d’accompagnement.
Une fois les agriculteurs et leurs motivations bien identifiés, il est intéressant de se concentrer
sur les différents types d’activités qu’ils peuvent choisir.
86
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
2. L’offre agritouristique en VALDAC
Sur le territoire VALDAC, nous avons identifié trois types de prestations agritouristiques :
- les activités liées à l’hébergement ;
- celles liées à la restauration ;
- les dernières liées aux loisirs.
Figure 25 : L’offre agritouristique
Hébergements
Restauration
Loisirs
Gîtes
Chambres d’hôtes
Campings à la ferme
Fermes auberges
Tables d’hôtes
Goûters/casse-croûtes à la ferme
Visites
Fermes équestres
Accueil enfants
Autres activités de découverte
Réalisation : Sophie THOMAS
Pour avoir un meilleur aperçu de l’offre agritouristique en VALDAC, nous avons choisi de
détailler chaque prestation.
2.1 Les hébergements, un meilleur complément de
revenus
Les hébergements à la ferme ont évolué et ont permis à d’autres personnes hors du milieu
agricole d’en créer et d’en développer. De ce fait, aujourd’hui, il y a une grande diversité
d’hébergements touristiques en milieu rural.
Depuis un certain nombre d’années, la campagne est attractive qu’elle se traduise par
l’installation de nouveaux arrivants, l’achat de résidences secondaires et la venue croissante
de touristes.
« La demande s’adresse à l’espace de la nature et à celui de la ruralité : les touristes
cherchent à la fois le calme et la tranquillité de la campagne (en regard du stress urbain),
la sécurité physique et alimentaire, source de bonne santé et l’esthétique (paysage,
architecture, vieilles pierres…), le ressourcement et la convivialité. La clientèle étant de
plus en plus exigeante, elle souhaite trouver confort et haut de gamme dans les
87
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
prestations qu’on lui propose. L’offre d’hébergement est diversifiée ». (MAMDY J-F,
GUILLOT M., 2006, p 92)
Sur le territoire VALDAC, la part des exploitants ayant choisi de créer un hébergement est de
37.8 %, soit 38 exploitations sur les 101 existantes. Dans un premier temps, cette activité
permet d’avoir un revenu supplémentaire pour mieux vivre ou tout du moins payer ses
charges. Dans un second temps, on constate que les agriculteurs utilisent des granges, fermes
ou hangars qu’ils transforment. L’objectif est de valoriser leur patrimoine et d’entretenir leurs
biens immobiliers. Cette plus-value est aussi intéressante lorsque les exploitants prennent leur
retraite. Ces derniers peuvent alors décider de garder leur propriété et de continuer d’exercer
leur activité agritouristique (hébergements) ou de vendre.
On distingue plusieurs types d’hébergement à la ferme :
- les gîtes ;
- les chambres d’hôtes ;
- les campings à la ferme.
2.1.1 Les gîtes, un séjour en groupe
Les gîtes sont partagés en famille ou en groupe et sont aménagés dans une ancienne bâtisse à
proximité de la ferme. Certains agriculteurs leur font visiter la ferme et découvrir les produits
locaux lors d’un apéritif d’accueil par exemple. Ce contact privilégié permet de connaître un
peu mieux la clientèle (goûts, culture, sports…). On trouve aussi des gîtes d’étape conçus
pour accueillir des randonneurs de passage (pédestres, cyclistes, équestres et autres) à la
nuitée ce qui nécessite la présence du gestionnaire sur place (capacité de 12 à 50 places).
Il existe en VALDAC : 35 gîtes et 2 gîtes d’étapes à la ferme dont certains sont labellisés
Gîtes de France, Gîtes de France/Bienvenue à la ferme, Accueil Paysan, Clévacances, Rando
Accueil ou Accueil du Parc.
Le choix de faire un gîte rural se fait avant tout pour préserver le patrimoine bâti. C’est un
investissement lourd.
La ferme de Médille à La Rochette (07) propose un gîte d’étape pouvant accueillir 17
personnes. Elle est labellisée Rando Accueil et Accueil du Parc. Ce sont principalement
des gens qui viennent dans la montagne ardéchoise pour y pratiquer la randonnée. Cette
activité est complétée par une table d’hôtes qui est très souvent sollicitée en raison de
l’éloignement de grandes surfaces. Le cadre de cette ferme est très agréable. La fermière
nous a fait part de son enthousiasme. Elle a beaucoup d’expérience en la matière.
Auparavant, elle a eu des chambres d’hôtes avec table dans les Vosges et une fermeauberge pendant 14 ans en Alsace. Cette nouvelle activité est celle qu’elle préfère car
elle lui donne plus de temps pour s’occuper de ses animaux. Il est important pour les
touristes de réserver avant de venir.
88
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Figure 26 : La ferme de Médille
Réalisation : Sophie THOMAS
Cette ferme traditionnelle en pierre et en lauze est typique de l’architecture ardéchoise.
2.1.2 Les chambres d’hôtes, un contact plus convivial
Les chambres d’hôtes sont utilisées généralement pour une nuit lors d’un itinéraire. Elles
peuvent être une étape itinérante de vacances ou de courts séjours. Le petit déjeuner est inclus
dans le prix. Généralement, les chambres se trouvent dans la même bâtisse que les
propriétaires. De plus, il est possible de prendre son repas en table d’hôtes. Les chambres
d’hôtes permettent aux touristes un contact plus direct avec l’agriculteur qui les reçoit comme
des « invités » à sa table. Il leur fait découvrir la cuisine du terroir et leur parle de la culture
locale. En matière économique, il s’agit d’une activité intéressante mais qui nécessite une
importante disponibilité. En effet, il peut arriver que chaque jour, un nouveau client vienne, ce
qui veut dire changer les draps, faire le ménage et préparer éventuellement le repas. La table
d’hôtes complète la rentabilité de l’activité.
En VALDAC, les chambres d’hôtes sont au nombre de 17. Elles sont pour la plupart
labellisées.
La ferme de Laudie à Saint-Barthélémy-du-Meil (07) peut illustrer ces propos.
L’agricultrice s’occupe de l’activité agritouristique tout en étant conjointe collaboratrice
sur l’exploitation familiale. Elle dispose de quatre chambres d’hôtes et une table
labellisée Gîtes de France/Bienvenue à la ferme. Auparavant, elle faisait des visites à la
ferme dans le cadre du Réseau Paysage et proposait des goûters à la ferme. Cette activité
de visite s’est avérée incompatible à gérer en parallèle des chambres ; c’est pourquoi elle
a été abandonnée. L’activité d’hébergement la satisfait car elle lui permet d’avoir un
important complément de revenus.
89
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
2.1.3 Les campings à la ferme, plus proches de la nature
Le camping à la ferme permet d’accueillir des campeurs sur une parcelle de l’exploitation
avec des équipements adaptés. La capacité d’accueil est limitée à 6 emplacements pour 20
personnes dans le but de les distinguer des autres campings. De plus, il existe des aires
naturelles de camping pouvant disposer jusqu’à 25 emplacements. On en dénombre cinq sur
le territoire VALDAC. C’est un revenu d’appoint de faible importance puisque cette
prestation est très saisonnière. Néanmoins, il donne la possibilité aux agriculteurs d’échanger
avec des personnes de milieux différents. Une des fermes de la Drôme fait partie du réseau
France Passion et propose aux camping caristes de stationner librement et gratuitement sur
son exploitation à Montvendre. On compte 8 campings à la ferme sur le territoire VALDAC.
Le camping Pra-Long labellisé Bienvenue à la ferme s’est développé dans les années
1990 à Saint-Pierreville (07) et possède six emplacements. L’agricultrice met à
disposition des équipements sanitaires et une cuisine. Elle propose également la location
de caravanes. Elle est souvent sollicitée directement puisque le camping se situe à
proximité de la route et dispose d’un accès direct à la rivière. De plus, lorsque les
campings environnants sont pleins, il peut bénéficier de clients supplémentaires. Pour
l’exploitante, cette activité est intéressante pour rencontrer des gens de tous horizons.
Elle tient un potager et n’hésite pas à en faire profiter sa clientèle. Néanmoins, cela reste
une activité saisonnière qui se déroule principalement en juillet et en août bien que le
camping soit ouvert d’avril à septembre. Cette région connaît parfois des conditions
météorologiques difficiles (froid, neige, vent) qui ne permettent pas l’élargissement de la
saison.
Figure 27 : Les hébergements à la ferme en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
90
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Au total, le territoire VALDAC dispose de 62 hébergements à la ferme, répartis sur 38
exploitations. La capacité totale d’hébergements à la ferme est de 406 lits.
2.2 La restauration, un avant-goût du terroir
La restauration à la ferme est une prestation minoritaire par rapport à la restauration classique
faute de demande des touristes et des résidences secondaires. Néanmoins, les produits du
terroir sont une valeur sûre. L’agritourisme permet de répondre à la nostalgie que ressentent
les touristes vis-à-vis des « mets maison et savoir-faire d’antan ». (ZINS BEAUCHESNE et
Associés, 2006, p 87)
On trouve trois types de formules :
- les fermes auberges ;
- les tables d’hôtes ;
- les goûters / casse-croûtes à la ferme.
2.2.1 Les fermes auberges, une diminution dommageable
Les propriétaires proposent des produits issus de la ferme ou des exploitations environnantes
permettant aux visiteurs de découvrir des recettes traditionnelles (taux d’autoapprovisionnement : 51 % minimum). Cette activité est soumise à la réglementation des
restaurants : règles d’hygiène, règles de sécurité concernant les établissements recevant du
public, taux de TVA, taxe professionnelle… L’agriculteur peut être qualifié de « producteur,
cuisinier et commerçant ».
En Ardèche, il existe 12 fermes auberges dont 2 se trouvent sur le territoire VALDAC à
Désaignes et à Silhac, toutes deux labellisées Bienvenue à la ferme. Côté drômois, elles sont
au nombre de 8 mais aucune ne se situe en VALDAC.
Au cours des trois dernières années, la chambre d’agriculture de l’Ardèche a constaté une
forte baisse du nombre de fermes auberges. Cela est principalement dû à la séparation des
couples. De plus, les normes de plus en plus strictes n’encouragent pas l’installation.
Sur le territoire VALDAC, 4 fermes auberges ont disparu en cinq ans pour de multiples
raisons : le changement d’activité, des raisons de santé et la retraite. Elles se situaient à SaintJean-Chambre, Saint-Prix, Saint-Laurent-du-Pape et Coux.
Un projet devrait voir le jour d’ici peu sur la commune du Crestet. L’exploitant souhaite
proposer des produits haut de gamme tels que le foie gras et le fin gras.
La ferme auberge de Combeyron à Silhac (07) est pionnière en la matière. En effet, elle
exerce cette activité depuis 1980. Malheureusement, l’exploitant prend sa retraite cet
automne et sera remplacé pour deux saisons par sa femme avant de fermer. Il n’y aura
pas de transmission du fait que l’exploitation est en fermage. Cet exploitant néo-rural a
91
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
beaucoup participé au développement rural. Il a été à maintes reprises président de
l’Asfodel 38, de l’association des fermes auberges de l’Ardèche… Il est actuellement
maire-adjoint de Silhac.
2.2.2 La table d’hôtes, entre partage et échanges
La table d’hôtes se fait en parallèle de chambres d’hôtes. Il en existe 8 sur le territoire
VALDAC dont certaines proviennent de l’agriculture biologique.
Seule une table paysanne labellisée Accueil Paysan propose des repas sans hébergement à
base de fleurs, de plantes aromatiques et sauvages. Elle se situe à Châteaudouble (26). Elle
fait partie de l’association « Menus curieux » qui se regroupe autour d’une charte de
confiance réciproque entre consommateurs et professionnels. La charte implique trois
principes :
- utiliser des matières premières préférentielles : plantes sauvages, variétés fruitières
retrouvées et légumes anciens (les plantes sont essentiellement récoltées en altitude
sur des prairies naturelles ou dans des sous-bois sans intrants chimiques) ;
- produire une cuisine de terroir autour d’une gastronomie traditionnelle ;
- mettre au point des recettes intégrant tous ces éléments.
En contrepartie, les clients se doivent de réserver en avance.
2.2.3 Le goûter ou casse-croûte à la ferme, un phénomène de
mode
Certaines fermes proposent en plus de la visite des goûters ou casse-croûtes à la ferme qui
permettent aux visiteurs de déguster les produits de l’exploitation et par la suite d’en acheter.
On en dénombre 18 en VALDAC. Quelques fermes proposent des pique-niques
« campagnards » à leurs clients en hébergement. D’autres le font uniquement lors de
l’opération « de ferme en ferme ».
La ferme du Châtaignier à Lamastre (07) propose des goûters à la ferme avant ou après
la visite de la châtaigneraie et de l’atelier de transformation. Tous les produits sont
directement transformés par les exploitants. Pour la plupart, ils sont à base de châtaignes
ou de fruits du verger. Cette dégustation payante est un avant goût des produits en vente
pour les visiteurs.
38
Association de formation et de développement rural appliqué au local
92
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
Figure 28 : La salle d’accueil et de vente de la ferme du Châtaignier
Réalisation : Sophie THOMAS
Figure 29 : Les activités liées à la restauration en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
93
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente
2.3 La découverte de la ferme, un loisir privilégié
« Quel que soit le but premier de la visite, ce que les visiteurs recherchent avant tout,
c'est une expérience globale et authentique qui propose une immersion dans un monde
qui contraste avec la production industrielle, de masse, standardisée. » (ZINS
BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 88)
Il existe différentes activités liées aux loisirs et à la découverte de la ferme :
- les visites ;
- les fermes équestres ;
- « Accueil enfants » ;
- les autres activités de découverte.
2.3.1 Des visites éducatives et ludiques
Les visites de ferme sont importantes sur le territoire, certaines sont reconnues en tant que
fermes pédagogiques ou de découverte, d’autres sont informelles et se pratiquent plutôt l’été.
L’exploitant qui a souhaité mener cette activité s’appuie sur ses savoir-faire et le patrimoine
agricole. Il fait découvrir l’agriculture, la biodiversité (fonctionnement des écosystèmes),
l’architecture rurale… Si l’activité est régulière, l’agriculteur se doit d’acquérir de nouvelles
compétences notamment dans le guidage (langues, supports de visite, expressions...).
• Les fermes pédagogiques, une attente des scolaires
Les fermes pédagogiques sont destinées aux scolaires et proposent diverses activités en lien
avec l’agriculture et l’environnement. La première ferme pédagogique en France date de 1974
et se trouvait à Lille. Ce phénomène s’est réellement développé dans les années 80 où les
fermes périurbaines ont ouvert leurs portes en raison de la demande des enseignants. Ce
mouvement s’est professionnalisé pour améliorer les visites en les adaptant aux niveaux
scolaires et en créant des outils dédiés aux enseignants. Aujourd’hui, on en compte plus de
1300 dont 2/3 sont tenues par des exploitants agricoles. Ainsi, face à la crise agricole et agroalimentaire, les agriculteurs ont souhaité montrer leur métier et s’ouvrir à la société.
Au total, 3.3 millions de visiteurs vont découvrir la vie à la ferme. Mais 1 ferme sur 6 a arrêté
son activité entre 1994 et 2000. 83 % des fermes pédagogiques sont adhérentes à un réseau,
30 % sont agréées Jeunesse et Sports et 30 % Education Nationale 39.
Environ 50 % des fermes pédagogiques de Rhône-Alpes sont adhérentes au label Bienvenue à
la ferme. Cette utilisation est soumise à l’agrément d’une commission départementale du
réseau.
Les fermes pédagogiques reçoivent des scolaires de primaire et de maternelle, quelques
collégiens ainsi que des enfants de centres aérés et centres de vacances. On trouve 7 fermes
pédagogiques en VALDAC : 2 en Drôme, 5 en Ardèche dont la plupart sont labellisées. Deux
sont dites fermes pédagogiques mais ne sont pas labellisées.
39
SOURCE, Fermes pédagogiques, fermes d’animation, Source n°69, janvier 2004, p 8.
94
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Scolaires
Tableau 10 : Des publics variés, des opportunités nombreuses
Publics
Comportement et attentes
Cadre de visite
Maternelles
Public très curieux, qui aime tester, n’a pas peur du regard des autres,
mais avec une attention réduite. En phase d’apprentissage des notions
fondamentales, avec un goût développé pour le jeu et le contact, ainsi
que pour le monde animal.
Public très curieux qui a besoin d’activités variées : physiques,
ludiques, artistiques… comprendre et jouer, apprendre par l’action
concrète.
Idéal pour le cours Sciences de la vie et de la terre
Public qui nécessite une pédagogie basée sur le concret. Besoin de
prendre confiance en soi.
Programme scientifique essentiellement. Nécessité de disposer de
documentation riche et d’outils pédagogiques adaptés.
Activité d’éveil des tout petits par un travail sur les 5 sens.
Sorties occasionnelles avec ou sans nuitée, intégrées
au projet pédagogique de la classe. Selon la saison,
l’objectif peut être l’apprentissage, la vie du groupe
ou encore la détente… Une préparation du séjour
avec l’enseignant s’impose.
Publics en
difficultés
Publics
handicapés
Seniors et comités
d’entreprises
Demande d’activités sensorielles, de découverte et de contact avec les
animaux.
Acquisition de savoir-faire ou de savoir-être, besoin d’aménagements et
d’une organisation adaptés (variable selon le handicap)
Public motivé par la détente, la dégustation et l’achat. Public moins
attentif, exigeant sur la propreté, avec un timing serré. Intérêt pour les
questions de société. Boutique très appréciée.
Toute l’année, visites encadrées, dans le but de créer
des liens et de la confiance en soi.
Toute l’année, visite intégrée dans un circuit complet
en autocar.
Visite hors période scolaire.
Familles
Intérêt pour les questions de société. Demande de supports
pédagogiques non scolaires. Souhait de participer aux travaux de la
ferme. Intérêt pour la vente directe de produits fermiers sur place.
Primaires
Collèges
Classes adaptées
Individuels
Périscolaires
Autres
Groupes
Lycées
Crèche
Centres de loisirs
et de vacances
Visites rares, à la journée
Visite de proximité, de courte durée, en petit groupe
très accompagné.
Selon l’âge, approche ludique (3-6 ans), participative (6-12) ou Visite hors temps scolaire
d’initiative (12-18). Groupes nécessitant des qualités de souplesse et
d’adaptation.
Source n°69, janvier 2004 d’après l’ouvrage « Créer une ferme pédagogique : de l’idée à la réalisation », Bergerie nationale, Educagri Ed., 2004.
95
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
La ferme pédagogique du Valentin, qui existe depuis 2004, illustre ce propos. Elle
accueille chaque année plus de 2 200 élèves (septembre 2008-juin 2009). Elle
communique sur les plaquettes du réseau « Terres de savoirs » de la FDCIVAM, à
destination des collèges - en lien avec les sciences de la vie et de la terre - et des
organismes d’accueil social. Le bouche-à-oreille est le moyen de communication le plus
efficace.
La ferme pédagogique propose différentes animations qui reposent sur trois piliers :
- la découverte du monde agricole ;
- l’éducation au goût ;
- la sensibilisation à l’environnement.
Cinq thématiques peuvent être abordées suivant le choix de l’enseignant :
- de la vache au lait ;
- de la graine à la plante ;
- du ver de terre au potager ;
- de la fleur au miel ;
- du têtard à la grenouille.
L’animation qui rencontre le plus de succès est celle « de la vache au lait ».
Pour l’année 2008, elle a accueilli 44 classes de 21 écoles. Alors que ce sont les
maternelles qui viennent le plus souvent, l’objectif est d’augmenter la venue des
collégiens qui reste encore minoritaire. Seulement 3 collèges de Valence sont venus
pour un total de 15 classes, aucun de Bourg-lès-Valence.
La période la plus demandée pour visiter est celle de mars à juin. L’animatrice a
constaté une recrudescence de visites pour la période de mai-juin ce qui l’a contrainte à
être à temps plein (7 à 8 visites/semaine) et à être moins disponible sur l’exploitation
alors que c’est une période où il est nécessaire de disposer de main d’œuvre notamment
pour la récolte de fruits.
Figure 30 : La salle d’accueil et d’animation de la ferme du Valentin, Bourg-lès-Valence (26)
Réalisation : Sophie THOMAS
L’accueil pédagogique est un moyen de faire découvrir le métier d’agriculteur et d’échanger
avec le public sur les différentes pratiques agricoles, le rôle de l’agriculture sur le territoire…
96
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Le développement de ce type de pratique s’est conforté en raison de la méconnaissance de
l’origine des produits. L’objectif est d’attiser la curiosité des plus jeunes qui peuvent ainsi
revenir avec leurs parents. Ces visites ont un rapport avec les référentiels des programmes
scolaires en sciences, en géographie… L’observation sur le terrain permet aux jeunes de se
questionner et d’expérimenter. Une fois en classe, des approfondissements peuvent être
abordés.
• Les fermes de découverte à la périphérie de Valence
Ce type d’exploitation permet la découverte de la ferme à une large clientèle qu’elle soit
individuelle ou en groupe, adulte ou enfant. Les fermes de découverte du territoire se trouvent
sur la partie drômoise à proximité du Vercors ; l’une est une ferme hélicicole à Montvendre et
l’autre est située sur une exploitation caprine à La Baume-Cornillane. Toutes deux sont
labellisées Bienvenue à la ferme.
Les agriculteurs utilisent pendant leurs visites ce qu’il y a autour d’eux comme outils
pédagogiques pour montrer la vie sur l’exploitation, le rôle de l’agriculture et sensibiliser le
public aux bienfaits d’une alimentation saine.
2.3.2 Les fermes équestres, accueil du cheval et du cavalier
Les fermes équestres permettent de découvrir l’équitation ou de pratiquer des randonnées, de
la voltige ou de l’attelage pour les confirmés. Le personnel encadrant est titulaire d’un
diplôme d’état pour exercer cette discipline. Certaines fermes accueillent des cavaliers qui
souhaitent découvrir une région d’une autre manière. Elles peuvent héberger des chevaux en
box et les nourrir. Les fermes équestres proposent aussi des hébergements aux vacanciers
désireux d’être au contact direct avec la nature. Sur le territoire, on en dénombre 5 : 4 en
Ardèche (Champis, Silhac, Rochessauve et Désaignes) et 1 en Drôme (Montvendre). Cette
activité est un moyen de combiner plusieurs prestations : randonnées, pension pour chevaux,
cours…
2.3.3 Accueil enfants, découverte de la campagne par de
jeunes citadins
Ce type d’activité se développe aussi en dehors des exploitations puisque les enfants peuvent
être accueillis par des ruraux. Nous avons peu de données pour cette activité. Rien ne
transparaît sur la partie drômoise.
Nous avons pris contact avec la Fédération ardéchoise d’accueil enfants en milieu rural qui
nous a fait part de son expérience. Cette dernière s’occupe de placer des enfants entre 2 et 18
ans dans des familles d’accueil. Pour ce faire, les familles doivent bénéficier d’une
autorisation de la Direction de la Jeunesse et des Sports. Pour les enfants de moins de 4 ans,
les assistantes maternelles ont un agrément permanent délivré par la Direction de la Solidarité
97
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Départementale (CG 07). La fédération dispose de l’agrément « Jeunesse éducation
populaire » délivré par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. L’accueil des enfants se fait
pendant les vacances scolaires, pour une semaine, quinze jours, voire à l’année. C’est un
moyen pour les enfants de s’épanouir en découvrant la nature et les animaux dans un cadre
familial. Il a été difficile d’obtenir la liste des agriculteurs pratiquant de l’accueil d’enfants.
En effet, ces données sont confidentielles car la fédération craint que ce listing ne soit donné à
des agences de placement. L’objectif est qu’il n’y ait pas d’intermédiaire supplémentaire à
payer. Cette fédération travaille avec des foyers de Paris, Marseille et Compiègne.
L’antenne Moyen Vivarais qui se trouve en VALDAC nous a communiqué les noms
des agricultrices et les communes où se situent les exploitations qui accueillent des
enfants, soit 8 personnes. Certaines ont l’agrément permanent pour les enfants en bas
âge.
Pour la saison 2008-2009, il existe deux types de tarifs :
pour la journée : 28 € pour les enfants de 2 à 9 ans, 31 € pour les enfants de
10 à 18 ans, 65 € pour les enfants avec un handicap ;
pour les séjours de rupture (agrément permanent) : 35 € pour les enfants de 2
à 9 ans, 43 € pour les enfants de 10 à 18 ans.
Dans le cadre des échanges ville-campagne, s’inscrit aussi l’accueil social qui n’est pas
directement lié à l’aspect touristique. Il est destiné à des personnes en difficulté que ce soit
par leur intégration, leur échec professionnel, leur vieillesse ou leur handicap physique. Les
personnes en longs séjours peuvent participer au travail de la ferme.
2.3.4 Les autres activités de découverte
Cette catégorie se compose d’activités « inclassables » que sont le labyrinthe végétal, une
promotion commune, les circuits agritouristiques, les sentiers de découverte, le site
remarquable du goût, les week-ends thématiques, les spectacles et l’accompagnement de
visites sur le territoire.
• Le labyrinthe végétal, une activité originale et unique en Ardèche
Le labyrinthe végétal a été financé en partie par le contrat global de développement Eyrieux
Ouvèze Vernoux. L’agriculteur a souhaité développer un projet agritouristique pour avoir une
activité complémentaire. Chaque année, il modifie le tracé. Ce labyrinthe temporaire se visite
durant la saison estivale à Charmes-sur-Rhône (07). L’agriculteur l’a aménagé en 2001 sur un
champ de maïs de 3 ha. Le tracé 2009 est sur le thème de la conquête de l’espace et de
l’astronomie. Des questions enfants et adultes sont proposées permettant à chacun d’être
« cérébral » tout en s’amusant. Un labyrinthe au milieu des fleurs est la nouveauté 2009. A
terme, l’agriculteur souhaite réaliser un labyrinthe permanent pour élargir de ce fait sa saison
touristique jugée trop courte. Pour bien accueillir ses visiteurs, il a aménagé un chalet avec un
coin sanitaire et à l’extérieur une aire de pique-nique. Il propose aussi des jus de fruits de son
exploitation. Cette activité fait partie du réseau Bienvenue à la ferme.
98
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Figure 31 : Tracé du labyrinthe 2009
Source : http://www.labyleo.com/
•
« Chambriolez au fil du Doux », une promotion commune
Des agriculteurs de la vallée du Doux ont souhaité se regrouper sur une
plaquette de promotion « Chambriolez au fil du Doux » pour faire
découvrir leurs saveurs et savoir-faire paysans. Parmi les sept agriculteurs
du début, seulement deux se trouvent en VALDAC : la ferme du
Châtaignier à Lamastre et la ferme de Bouton au Crestet. Le reste est en
Ardèche Verte, au nord du territoire. Cette brochure a été financée par le
CGD Vallée du Doux. Cette association fonctionne depuis 7 ans bien
qu’actuellement, elle soit un peu en sommeil. En effet, la plaquette n’est
plus d’actualité car certains agriculteurs sont à la retraite ou sont partis de
la région.
•
Les visites de vignobles
Depuis 2001, des visites guidées de vignobles sont proposées
par Rhône Crussol Tourisme en partenariat avec 9 vignerons de
Saint-Péray (4), Cornas (4) et Toulaud (1). Chaque jeudi aprèsmidi des mois de juillet et d’août, les visiteurs se retrouvent à
16h à l’office de tourisme de Saint-Péray pour un rendez-vous
avec un vigneron. Cette visite coûte 6 € pour les adultes.
Plusieurs arrêts sont faits pour expliquer les appellations, le
terroir, le travail de la vigne et du vigneron. La visite est suivie
d’une dégustation au caveau. En 2008, environ 90 personnes ont
participé aux visites.
99
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
• Les jeudis à la ferme, un circuit estival
Depuis 2008, il existe un circuit « les jeudis à la ferme », sur le canton de Lamastre (07), qui
s’organise tous les jeudis de juillet et d’août, de 15h à 19h. Ainsi, trois fermes et un artiste
proposent une visite guidée de leur exploitation ou de son atelier et une dégustation de leurs
produits. Pour terminer la journée, un repas fermier est servi au restaurant Jardin des Saveurs
à Empurany.
• Des sentiers de découverte ou d’interprétation ludiques
Certains agriculteurs ont réalisé des sentiers de découverte permettant aux visiteurs de
découvrir de façon ludique les abeilles, la châtaigne ou le vin :
- le sentier de l’Ours à Accons est une manière de découvrir les paysages et la flore
ardéchoise que les abeilles butinent. Cette balade s’adresse à toute la famille et dure
une heure.
- le sentier d’interprétation « Âges et usages de la châtaigneraie » à Désaignes a été créé
en partenariat avec le PNR des Monts d’Ardèche. Deux types de visites sont
proposés : les visites guidées par le propriétaire des lieux ou les visites libres. Pour
toutes visites, il faut s’adresser directement à l’office de tourisme de Désaignes qui
munira les visiteurs d’un disque de visite pour ceux qui auraient choisi de réaliser cette
visite tout seul. La prestation est payante.
- le sentier de découverte de l’AOC Cornas sera inauguré en octobre. C’est un moyen
pour le syndicat des vignerons du village de faire reconnaître son vin. Quatre
panneaux explicatifs seront disposés tout au long du sentier pour permettre aux
visiteurs de mieux comprendre la spécificité du Cornas (appellation, travail de la
vigne, cépages, vinification, paysages…). Un dépliant sera disponible à l’office de
tourisme du Pays de Crussol.
• L’unique site remarquable du goût en Ardèche
Sous l’impulsion de l’office de tourisme intercommunal Privas Rhône et Vallées, « la
Châtaigneraie de Privas à Saint-Pierreville » est devenue l’unique site remarquable du goût
d’Ardèche. Ce classement a été délivré en 1994 par le Conseil National des Arts Culinaires.
Des manifestations gourmandes sont ainsi organisées autour de la châtaigne. En novembre
2008, la création d’une association a permis de regrouper des producteurs de châtaignes, des
restaurateurs et deux entreprises locales. Elle souhaite mettre en valeur la production de
châtaignes, les paysages et le patrimoine culturel et faire découvrir les savoir-faire de
transformation par l’intermédiaire d’activités telles que les « découvertes gastronomiques ».
De plus, des randonnées accompagnées seront organisées et donneront la possibilité de visiter
une ferme. Les restaurateurs adhérents proposeront dans leurs menus des produits à base de
châtaignes. Les entreprises, quant à elles, ouvriront leurs ateliers pour une découvertedégustation de leurs produits. Cette action est un moyen de promouvoir l’agriculture du
territoire. La volonté de professionnels a permis de développer cette activité agritouristique. A
terme, cette association souhaite pouvoir financer un salarié à mi-temps et créer un événement
100
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
fédérateur afin de rentrer des fonds. Chaque année, elle espère augmenter le nombre
d’adhérents et proposer de nouvelles activités.
• Des week-ends ou séjours à la ferme
Ardèche Plein Cœur édite chaque année une brochure « Idées week-ends & séjours » où sont
recensés des séjours thématiques dont certains sont en lien avec l’agritourisme. Proposée par
une ferme de Champis, la formule « forme et bien-être à la ferme » est un moyen d’allier des
activités fermières et culinaires (jardinage biologique, soins des animaux, cuisine équilibrée),
des activités sportives (randonnées…) et des activités de bien-être (soins personnels avec des
produits biologiques, massage de détente). La formule « la brebis dans tous ses états » est
organisée par un agriculteur de Marcols-les-Eaux qui fait découvrir aux touristes la vie à la
ferme notamment l’élevage, l’agnelage, la tonte (selon les saisons) et la transformation. Il
partage également ses repas à base de produits fermiers.
Certaines agences de voyage comme Week-end tour propose des week-ends à la ferme. Ainsi,
on trouve dans leur brochure la ferme de Laudie, vue précédemment. Il est proposé pour 115€
un coffret pour deux personnes, formule tout compris comprenant une nuitée dans une
chambre d’hôtes, la demi-pension, une visite de la ferme ou pour 75 € hébergement, petit
déjeuner et visite de la ferme.
• Des spectacles
Les spectacles à la ferme sont un moyen d’accueillir des concerts ou des pièces de théâtre
pouvant valoriser la fonction culturelle et artisanale de l’agriculture. Il existait auparavant les
« Festi’fermières » initiées par la fédération départementale des centres d’initiatives pour
valoriser l’agriculture et le milieu rural de l’Ardèche (FDCIVAM) qui les a financé en 2003
mais par manque de moyens, ce dispositif s’est essoufflé. Seuls certains agriculteurs
volontaires ont maintenu ce type d’activités culturelles.
Une des fermes interrogées organise depuis 6 ans des manifestions au cours de l’année.
Elle propose deux spectacles par an avec la possibilité de manger sur place directement
dans la chèvrerie au contact des animaux. Cette formule fonctionne bien. Ce sont
principalement des locaux et des habitués qui y viennent car la communication se fait
par le bouche-à-oreille.
• L’accompagnement de visites sur le territoire, une activité enrichissante
Un agriculteur de Saint-Maurice-en-Chalencon souhaite étendre son activité agritouristique en
proposant en plus du gîte des visites sur le territoire. Pour ce faire, il s’est muni d’un véhicule
8 places pour transporter ses clients (notamment suisses) où ils le désirent (gare, visites ou
courses). Ainsi, il souhaite développer le hors saison et proposer des formules souples
pouvant allier nature et culture (cf annexe 9).
101
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Figure 32 : La découverte de la ferme en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
Pour toutes ces activités, il est important de prendre en compte les attentes de la clientèle en
ayant des horaires d’ouverture adaptés et en étant présent pour l’accueillir. En effet, la
clientèle attend ce comportement et dicte d’une certaine façon les modalités du travail à
effectuer.
Les visites et découverte à la ferme se font en famille. Ainsi, on assiste à un « voyage
intergénérationnel » comme le souligne le cabinet ZINS BEAUCHESNE et Associés, où
différents âges se côtoient. « Les visites agricoles se prêtent bien à ces voyageurs aux besoins
et attentes très hétérogènes. Le contact avec le monde rural et l’apprentissage séduit les
grands-parents, le volet éducatif plaît aux parents, et la présence d’animaux comble les
enfants. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 78)
On constate aussi que sur le territoire VALDAC, l’accueil à la ferme est plus présent dans la
filière caprine et dans celle de la castanéiculture qui font l’objet de démarche qualité : AOC et
AB.
Ainsi, 101 exploitations exercent une ou plusieurs activités agritouristiques sur le
territoire VALDAC ce qui représente 4.3 % des exploitations agricoles. La carte cidessous permet de visualiser leur localisation.
102
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Figure 33 : L’offre agritouristique en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
En rouge, figurent les dynamiques territoriales en terme d’agritourisme. La vallée du
Doux est la plus propice pour cette activité suivie de la vallée de l’Eyrieux. En bleu, ce
sont les vides où il n’y a pas d’activité agritouristique. Sur la vallée du Rhône que ce
soit du côté drômois ou ardéchois, il existe très peu d’exploitations agritouristiques. En
VALDAC, l’offre agritouristique est diversifiée et répartie de manière hétérogène.
Après avoir vu l’offre agritouristique qu’il est possible de développer, nous analyserons quel
type de clientèle est susceptible de venir dormir et manger à la ferme ou simplement la visiter.
103
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
3. Des clientèles diverses
Il n’existe pas à l’échelle nationale d’étude relative à la demande agritouristique en France.
Par conséquent, afin de mieux cerner cette demande, nous avons croisé plusieurs données et
études menées entre autres par le Ministère du tourisme, l’AFIT/ODIT France, la MITRA et
les CDT/ADT, sur l’espace campagne et la fréquentation touristique en milieu rural.
Aux XVIII-XIXèmes siècles, la campagne était une destination réservée aux aristocrates et aux
intellectuels qui possédaient des résidences secondaires (agrément). Avec les premiers congés
payés de 1936, cette pratique s’est démocratisée. Le tourisme s’est ainsi développé dans des
zones connaissant une baisse de leur population dont le but était d’éviter une désertification
irréversible. Le tourisme à la campagne a eu une vocation sociale à une période ce qui n’a pas
encouragé son développement en raison de la venue de « pauvres » qui ne donnait pas une
image assez attractive du territoire.
Aujourd’hui, les touristes recherchent la nature, la découverte culturelle et la convivialité. Ces
attentes peuvent coïncider avec l’agritourisme qui implique la découverte du monde agricole.
3.1 La perception de la destination campagne
La clientèle recherche à travers la campagne 40 :
- la convivialité (rencontre avec un autre style de vie, valeurs humaines) ;
- l’authenticité (terroir, patrimoine) ;
- l’ambiance (paysages, odeurs, animaux) ;
- le retour aux sources (nature, vie saine) ;
- la rupture avec le quotidien (sensation de liberté) ;
- la quiétude (bien-être, calme).
Comme l’a souligné la MITRA lors des 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, la
campagne est une « vision rêvée », les touristes cherchent à « retrouver les sensations de
l’enfance dans un cadre soigné, une nature « propre » et apprivoisée, alliant tradition et
modernité ».
Les « 3 R » : rupture avec le quotidien, retrouvailles en famille ou entre amis et
ressourcement sont bien les valeurs qu’associent les touristes à la campagne.
Ainsi, l’authenticité s’associe à trois concepts : vrai, légitime et original. Ceci correspond aux
attentes des touristes : l’évasion, la nouveauté, la différence (rompre avec la vie quotidienne),
l’authenticité (découvrir une autre région).
40
MITRA au cours des 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.
104
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Tableau 11 : Choix de la destination campagne dans le cadre de séjours en hébergements non
marchands
Résidents secondaires
et
Résidents ponctuels en
location de longue
durée ou location à
l’année (hébergement
marchand mais vivant
comme des résidents
secondaires)
Hébergés (famille,
amis)
Choix de la destination :
La destination campagne est intégrée dans leur vie, fait l’objet d’un
véritable choix.
Les contraintes liées à la destination sont acceptées en
connaissance de cause.
Attentes :
Ces clientèles recherchent la ruralité, les spécificités de la
campagne, la « vraie campagne », les ambiances de territoires, un
cadre de vie au vert en rupture temporaire avec le quotidien et
la vie citadine pour se détendre (changement de rythme, pas de
voiture, pas de contraintes, pas d’horaires…).
L’hébergement doit être un lieu convivial pour des retrouvailles en
famille ou entre amis.
Choix de la destination :
La campagne est une composante mineure du projet de séjour.
Attentes :
Le motif principal est la visite à de la famille ou à des amis.
Un cadre favorable à ces moments partagés, des activités à vivre
ensemble sont donc en conséquence recherchées.
Source : MITRA (2005), d’après ODIT France / GMV (2005) et Tam’s Consultants (2001)
D’après ce tableau, on peut voir que l’agritourisme est une forme de tourisme qui
pourrait répondre aux attentes des résidents secondaires et des résidents ponctuels qui
souhaitent retrouver les vraies valeurs, la découverte et le calme.
3.2 Les différents profils de la clientèle
Selon une étude de l’AFIT (1998), quatre groupes pouvant constituer la base de la clientèle
agritouristique ont été identifiés :
- les cadres intellectuels, exigeants, seuls, en couple ou en famille qui cherchent des
vacances dépaysantes, naturelles, conviviales mais sans vouloir trop dépenser ;
- les butineurs : clientèle aisée, cultivée et amatrice de diversité qui souhaitent trouver
dans l’agritourisme des prestations confortables et des hébergements de charme. Férus
de découverte et d’authenticité, ils regardent peu les prix mais privilégient les produits
haut de gamme ;
- les familles modestes se tournent vers des prestations bon marché de type camping à
la ferme ou gîte rural. Mais cette clientèle tend à baisser à cause de l’augmentation des
prix. La clientèle haut de gamme est privilégiée ;
- les groupes affinitaires (comités d’entreprise, famille, seniors, associations…) ont
des préoccupations communes et bien définies. Ils recherchent des services adaptés. Il
est néanmoins difficile de les cerner et de les prospecter.
105
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
La clientèle scolaire recherche des organismes fiables qui proposent des sorties « clé en
main » sécurisées. Ainsi, elle se tourne principalement vers des fermes pédagogiques agréées
par l’Inspection Académique. La motivation principale est l’intérêt pédagogique et éducatif
que les enseignants peuvent retravailler en classe. Les enseignants cherchent des sites de
proximité qui évitent de trop longs trajets. Ils viennent pour la demi-journée voire la journée
entière selon la visite souhaitée.
La clientèle familiale est très variée selon l’âge des enfants. Pour attirer ce type de clientèle,
il faut proposer des activités ludiques dans une nature apprivoisée et sécurisée. Le soin de
l’accueil est primordial pour une nouvelle venue ou pour un bouche-à-oreille efficace. Ce sont
les parents qui choisissent la prestation mais prennent en compte l’intérêt des enfants.
Les seniors recherchent le calme, le confort, la sécurité et la liberté. Les jeunes retraités sont
plus dynamiques et veulent vivre comme tout le monde. Lorsqu’ils choisissent une prestation,
ils ne négligent pas leur santé, la durée du trajet, la météo, l’altitude et la période de l’année.
Les groupes du troisième âge sont avides de curiosité et de découverte. Le retour aux
sources est leur priorité mais ils veulent aussi l’authenticité et la convivialité qui ne peuvent
exister sans gastronomie.
La clientèle urbaine vient à la campagne pour sa proximité soit en excursion, soit en court
séjour. L’élément important pris en compte est la proximité de la résidence principale. « Un
court séjour sur trois a pour destination la région de résidence et un sur trois la région
limitrophe. » (MITRA, 2005, p 55)
D’après ODIT France (2005), les clientèles étrangères qui fréquentent l’espace rural ont des
profils différents selon leur nationalité :
- la clientèle britannique est représentée par des couples de seniors (2/3 ont plus de 60
ans), retraités et mariés. Ses revenus sont plutôt élevés par rapport à ceux des français ;
- la clientèle allemande est plus jeune, elle vient en couple sans enfants ou en groupe
(amis ou famille). Elle se compose de catégories socioprofessionnelles moyennes et
supérieures ;
- la clientèle belge se déplace en groupe (familles avec enfants, groupe d’amis…).
D’après les agriculteurs interrogés, les touristes sont fidèles. Certains reviennent dans le
même hébergement. Le seul élément qui peut les rebuter est la route ardéchoise très sinueuse
à certains endroits. Les exploitants accueillent très peu d’étrangers, voire pas du tout pour
certains. Ils ne souhaitent pas s’exprimer sur le nombre de clients reçus.
106
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
3.3 Des motivations et des attentes contradictoires
Selon la MITRA 41, les clients désireux de séjourner à la campagne ont plusieurs attentes :
- ils vont tout d’abord privilégier la qualité de l’hébergement et s’intéresser au
patrimoine régional et à la vie locale ;
- ils recherchent un cadre de vie propice pour s’y reposer et s’y ressourcer entre amis ou
en famille ;
- les animations et activités sont des offres complémentaires qui peuvent définir le lieu
de destination.
C’est une clientèle exigeante en ce qui concerne le rapport qualité/prix. Elle attache une
grande importance à la qualité des produits proposés. Elle a besoin d’être rassurée d’où
l’apparition de labels. Le bouche-à-oreille est pour elle une garantie d’authenticité et de
savoir-faire. Il s’agit de consommateurs informés qui fuient la consommation de masse et qui
respectent les saisons pour consommer. Cette clientèle réserve ses séjours sur Internet.
D’après ODIT France (2005), les touristes ont des attentes souvent contradictoires :
- recherche d’autonomie et de convivialité sans avoir à choisir entre solitude et
intégration dans un groupe ;
- recherche de confort et d’aventure en vivant des moments forts sans se mettre en
danger ;
- recherche de liberté et de sécurité en étant guidé, encadré mais en restant cependant
maître de son séjour ;
- recherche de nouveauté et de tradition en changeant du quotidien sans se couper du
progrès, découvrir les coutumes et traditions, apprendre.
En résumé, les consommateurs de l’espace rural ont aujourd’hui (cf ODIT France / GMV et
Tam’s Consultants) :
- des exigences en matière d’accueil et de qualité ;
- un désir de plus de transparence sur les prestations proposées ;
- une préférence pour les offres ciblées et individualisées, avec des conseils locaux, une
proximité des prestataires… ;
- un besoin de repères et d’information, d’une campagne rassurante et sécurisante ;
- un besoin de propositions à la carte, avec un accès facilité mais libre aux différentes
prestations. (MITRA, 2005, p 60)
Pour fidéliser la clientèle, l’offre agritouristique doit être structurée, professionnalisée et
s’appuyer sur les réseaux existants. Elle doit aussi être en lien avec le territoire et avoir des
initiatives innovantes. Elle doit être personnalisée à travers une communication active et de
qualité pour prétendre commercialiser cette forme de tourisme. Il faut aussi que les pouvoirs
41
MITRA, 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.
107
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
publics locaux et la population de proximité jouent le jeu. Le bouche-à-oreille est essentiel si
la qualité et la convivialité sont présentes.
L’e-tourisme 42 joue un rôle important dans la préparation des séjours, il est donc à privilégier
en tant que moyen de communication.
Certains agriculteurs ont leur propre site Internet ou font partie de réseaux qui leur permettent
d’être visualisés par les internautes. D’autres adhérents à Gîtes de France bénéficient de la
centrale de réservation.
Actuellement, on assiste à un engouement pour les courts séjours et le tourisme de proximité.
Les déplacements sont moins longs. Les touristes « explorent ainsi les campagnes limitrophes
des grandes villes pour se dépayser et redécouvrir des valeurs et des expériences non
urbaines et plus humaines ancrées dans les traditions. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés,
2006, p77)
Les touristes acquièrent une bonne image de l’agriculture et des territoires ruraux. Pour
pouvoir proposer une offre agritouristique, les agriculteurs doivent être accompagnés et
promouvoir leurs prestations par l’intermédiaire de différents acteurs territoriaux.
L’agritourisme séduit ainsi différents types de clientèles. Elles viennent en excursion ou en
courts séjours attirées par une activité choisie. La clientèle locale cherche à se fournir en
produits de base en achetant des produits directement à la ferme tout en visitant l’exploitation.
Les touristes, quant à eux, viennent pour découvrir les produits du terroir, échanger, pratiquer
des loisirs et acquérir des connaissances. La notion d’agrément est alors leur priorité en
mêlant éducation, divertissement et culture.
Les structures partenaires sont ainsi importantes à prendre en compte pour permettre à
l’agriculteur de rendre son offre lisible.
42
Tourisme électronique qui permet de préparer, d’organiser et de réserver ses vacances via Internet.
108
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4. De nombreux acteurs partenaires
Les acteurs partenaires sont nombreux et interviennent aux différents stades du produit : les
conseils, l’animation, la communication et la fédération à un réseau.
4.1 Conseils et accompagnement, l’émergence d’un
projet
Les chambres d’agriculture et les sites de proximité sont comme nous l’avons vu
précédemment, des acteurs importants pour l’accompagnement et la réalisation de projets
agritouristiques.
La chambre d’agriculture de l’Ardèche a des chargés de mission territoriaux qui sont
responsable d’un secteur du département. Sur le territoire VALDAC, il en existe trois : Privas,
Vallée de l’Eyrieux et Vallée du Doux. Lors de rencontres de proximité 43, la chargée de
mission territoriale de la Vallée de l’Eyrieux a repéré trois agriculteurs ayant exprimé leur
intérêt pour des projets touristiques (Pranles, Mariac, et Saint-Barthélémy-le-Meil).
La chambre d’agriculture de la Drôme, service Diversification 44 a mené l’année dernière, en
collaboration avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche une étude sur le développement des
nouvelles formes d’accueil et de services dans les exploitations agricoles du Grand
Valentinois 45. L’objectif de cette étude était de répertorier tous les services pouvant être
rendus par les agriculteurs et vérifier la pertinence et la faisabilité du développement des
services aux personnes par les agriculteurs. Cette étude a permis de déterminer de nouvelles
pistes de projets de diversification pour les exploitations périurbaines dans le but de les
pérenniser et de répondre aux demandes de la société. Le travail va au delà de notre
thématique : c’est pourquoi nous n’avons pris en compte que les projets de nature touristique,
comme certains agriculteurs en avaient émis le souhait. Parmi eux, seulement un est sur le
point d’ouvrir son gîte, les autres rencontrent des difficultés liées à l’obtention du permis de
construire ou à la définition du projet.
43
44
45
Ces entretiens consistent à échanger avec l’agriculteur et faire le point sur sa situation, ses préoccupations,
ses projets et ses besoins.
Ce service accompagne les projets individuels qu’ils soient de transformation de produits, de vente directe
ou de tourisme.
THOLOZAN Céline, Les services aux personnes, une solution pour le maintien de l’agriculture
périurbaine ?, le cas de la plaine de Valence, mémoire Master 1 « Gestion des espaces ruraux,
aménagement, développement local », Université Paul Valéry – Montpellier III, 2008, 118 p.
109
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.2 Animation, un moment de découverte et de partage
L’animation traitée ou parrainée par des partenaires proches permet la réussite de
manifestations.
4.2.1 Les fédérations départementales des centres d’initiatives
pour valoriser l’agriculture et le milieu rural
Les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le
milieu rural (FDCIVAM) sont des associations dont l’objectif est de « maintenir les
campagnes vivantes et accueillantes par un développement durable et solidaire ».
Les FDCIVAM ont cinq objectifs :
- construire un monde rural, facteur de cohésion sociale ;
- respecter les terroirs et les territoires ;
- promouvoir l’agriculture qui préserve l’environnement ;
- proposer les aliments de qualité ;
- développer un autre modèle d’énergie.
L’opération « de ferme en ferme » a été créée en 1993 par la FDCIVAM de la Drôme. Sur la
région Rhône-Alpes, elle est organisée dans cinq départements : l’Ain, l’Ardèche, la Drôme,
la Loire et le Rhône. Elle se déroule le dernier week-end du mois d’avril de chaque année.
Cette manifestation a pour objectifs de :
- promouvoir les métiers de l’agriculteur sur la base d’indicateurs de durabilité ;
- promouvoir les produits et les savoir-faire ;
- favoriser les démarches collectives qui s’inscrivent sur le territoire ;
- générer des rencontres et des échanges.
Les agriculteurs qui souhaitent faire partie d’un des circuits « de ferme en ferme » doivent
respecter certains engagements initiés dans la charte.
Seuls les agriculteurs membres d’une FDCIVAM peuvent proposer des produits de leur
exploitation en dégustation gratuite et ne vendre que leur production. Ils peuvent ainsi
participer à la manifestation tout comme des restaurateurs qui proposent des produits du
circuit. Chaque année, les acteurs de cette manifestation doivent renouveler leur candidature.
Cette manifestation a des intérêts sociaux et économiques pour les agriculteurs et sensibilise
les visiteurs au respect de l’environnement.
22 exploitations du territoire VALDAC ont participé à la manifestation « de ferme en ferme »
en 2009. En Ardèche, elle a attiré plus de 35 000 visiteurs en 2 jours et dans la Drôme, 75000.
En raison du mauvais temps de cette année, la fréquentation a chuté par rapport à l’an passé.
Néanmoins, l’Ardèche a enregistré un meilleur chiffre d’affaires que l’année précédente alors
que pour la Drôme, il a diminué. Globalement, il y a eu moins de visiteurs mais les gens qui
110
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
sont venus étaient plus motivés selon le bilan réalisé par les FDCIVAM et leurs adhérents.
Les agriculteurs ont pu leur consacrer davantage de temps.
L’opération « de ferme en ferme » est bénéfique à plusieurs échelles comme nous pouvons le
voir dans ce tableau récapitulatif ci-dessous.
Tableau 12 : De ferme en ferme à différentes échelles
A l’échelle de la ferme -promouvoir les produits pour faciliter leur vente
-fidéliser les clients
-valoriser le travail par le contact humain (facteur d’épanouissement,
nouvelles compétences)
A l’échelle collective -construire un réseau professionnel (renforcement des échanges)
-relier producteurs et consommateurs dans une opération
pédagogique (gage de qualité des produits)
A l’échelle territoriale -maintenir les exploitations agricoles
-favoriser la consommation de produits sur le territoire
-diversifier les activités
Réalisation : Sophie THOMAS – Source : FDCIVAM
Tous ces éléments permettent de lutter contre la fragilité du monde agricole.
4.2.2 Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, un
acteur incontournable
Le PNR parraine différentes manifestations dont Les Castagnades qui se déroulent en
automne réunissant les castanéiculteurs, les artisans, les restaurateurs, les professionnels du
tourisme autour de la châtaigne. Chaque année, des animations sont créées pour cette occasion
sur différentes communes. En parallèle des fêtes, le PNR organise des « randonnées terroir »
équestres ou pédestres pour découvrir les paysages et les châtaigniers en automne. Il
coordonne l’ensemble et communique globalement cet événement par Internet et par des
affiches et dépliants avec un graphisme similaire. Il structure et fédère les acteurs. Le PNR
encourage par le biais du réseau « Menus Castagnades » à déguster des recettes originales à
base de châtaignes. La mise en réseau des acteurs donne une identité forte au territoire.
Depuis 4 ans, le PNR propose une sélection de « rendez-vous terroir » dont certains ont un
rapport avec l’agriculture. Certains exploitants accueillent des visiteurs à la ferme pour une
visite, un goûter ou une promenade. Ces événements sont organisés à la demi-journée, à la
journée ou en week-end. Le PNR édite aussi plusieurs brochures dont deux qui nous
intéressent directement : les rendez-vous terroir et les hébergements.
111
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.3 Communication / Promotion : se faire connaître pour
exister
Plusieurs partenaires participent à la promotion des territoires et/ou des manifestations.
4.3.1 Les comités départementaux du tourisme
Les comités départementaux du tourisme 46 font la promotion touristique du département et
ont un observatoire afin de mesurer l’activité touristique de la Drôme et de l’Ardèche (offre,
demande). Le conseil général de l’Ardèche a établi un schéma de développement touristique
dont l’ADT assure le suivi et la coordination des opérations. Les CDT collaborent avec divers
partenaires touristiques. Ils ont en charge la formation, le développement des équipements
touristiques et s’occupent de la création et de la promotion de produits touristiques. Ainsi, ils
produisent des brochures d’information et de promotion touristique, établissent des relations
avec la presse et mettent en œuvre des stratégies marketing. Il n’existe pas de communication
spécifique à l’agritourisme.
4.3.2 La Fédération Départementale du Tourisme Rural
La Fédération Départementale du Tourisme Rural (FDTR) de l’Ardèche publie chaque année
une brochure « Accueil à la ferme – Accueil à la campagne » dans laquelle sont indiquées les
exploitations proposant soit des activités de loisirs, soit de la restauration, soit des
hébergements. Les 11 structures adhérentes 47 sont composées d’agriculteurs mais aussi de
ruraux. Les objectifs de la FDTR sont les suivants :
- communiquer, valoriser et promouvoir les spécificités du tourisme rural ;
- contribuer au développement du tourisme rural en concertation avec l’ensemble des
partenaires départementaux.
Cette fédération privilégie trois valeurs :
- favoriser les relations humaines par la rencontre avec l’habitant ;
- faire découvrir une terre et ses produits, des savoir-faire, un patrimoine bâti et
paysager infiniment riche… ;
- s’engager dans le service auprès de la clientèle, recevoir et partager avec plaisir.
46
47
En Ardèche, il s’agit d’une agence de développement touristique.
Réseau PAYSAGE, Bienvenue à la Ferme en Ardèche, Association des Fermes auberges de l’Ardèche,
Association ardéchoise du Tourisme Equestre Rural, Association Départementale du Camping rural,
Association des Producteurs Fermiers de l’Ardèche, Accueil Paysan, Points de Vente Collectifs de Produits
Fermiers, Fédération Ardéchoise d’Accueil d’Enfants en Milieu Rural, GIE Cévennes Vivarais – Boutiques
Paysannes, Gîtes de France Ardèche.
112
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.3.3 Les offices de tourisme et syndicats d’initiative
Les offices de tourisme et syndicats d’initiative ont pour mission de promouvoir l’offre
touristique d’une commune ou d’une intercommunalité auprès du grand public. Les offices de
tourisme sont classés. Il en existe 15 sur le territoire VALDAC (Figure 34) :
- un office de tourisme 4* : Valence ;
- un office de tourisme 3* : Le Cheylard.
- 6 offices de tourisme 2* : Désaignes, Lamastre, Les Ollières-sur-Eyrieux, Privas,
Saint-Péray et La Voulte-sur-Rhône ;
- 3 offices de tourisme 1* : Alboussière, Chabeuil et Etoile-sur-Rhône ;
- 3 syndicats d’initiative : Chalencon, Saint-Pierreville et Saint-Sauveur-de-Montagut.
Certains offices de tourisme (tous pour ceux adhérents à APC) sont membres du réseau
SITRA (Système d’Information Touristique en Rhône-Alpes). Ce dispositif permet aux
offices de tourisme de communiquer des informations, de gagner du temps dans leur
traitement et d’éviter les doubles saisies.
Figure 34 : Les offices de tourisme et syndicats d’initiative en VALDAC
Réalisation : Sophie THOMAS
113
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.3.4 Ardèche Plein Cœur
Dans le cadre du volet Tourisme du Contrat Global de Développement Eyrieux-OuvèzeVernoux (2000-2005), une étude, réalisée par Tam’s Consultants, a été menée en 2001 pour
mettre en place une stratégie de mise en tourisme de ce territoire correspondant, à l’époque, à
50 communes du centre Ardèche (Pays de Privas, Eyrieux, plateau de Vernoux). Elle a
conduit à la mise en réseau des acteurs et de l’offre touristiques sous l’appellation « Ardèche
Plein Cœur » (APC). Aujourd’hui étendue aux cantons de Lamastre et de Saint-Péray, cette
association regroupe 12 offices de tourisme et syndicats d’initiative (OTSI) 48. Elle est
reconnue par les professionnels du tourisme comme entité touristique. En 2007, le Conseil
Général de l’Ardèche a mis en place quatre grands « territoires d’accueil et de consommation
touristiques » (TACT) dont un est l’actuel Ardèche Plein Cœur. Il s’agit d’un espace de
travail, d’organisation et de développement de l’offre touristique. Il n’a pas pour vocation à se
positionner en tant que « destination ». Seule la destination « Ardèche » prévaut.
Sans interruption, cette démarche, financée par les contrats successifs avec la Région, le
Conseil Général de l’Ardèche et les communes du territoire, se poursuit durant le CDRA. Son
intervention restant bien sûr centrée uniquement sur les communes ardéchoises, l’association
travaille néanmoins avec l’OT de Valence sur certaines thématiques dont le tourisme
d’affaires.
La stratégie de communication, si elle a évolué, reste ciblée sur :
- la clientèle individuelle résidente locale ;
- la clientèle résidente Rhône-Alpes, PACA, Auvergne (entre 1h30 et 3h du territoire) ;
- la clientèle individuelle résidente étrangère de nouvelle proximité (Suisse) ;
- les clientèles groupes spécifiques « tourisme et nature » comme les randonneurs, les
cyclotouristes, les vététistes ou les cavaliers.
Différents dispositifs ont été mis en place :
- communication : guides hébergements, pratique et Idées week-ends, site Internet ;
- promotion : salons, relations presse ;
- assistance commerciale auprès des professionnels ;
- formation au montage de produits touristiques.
Malgré des difficultés de démarrage de l’association, APC a su se doter de conseils extérieurs
qui ont permis de former ce réseau. Une charte a été mise en place qui sert de référence pour
l’élaboration des actions d’APC.
Pour se faire connaître, l’agriculteur doit promouvoir son activité par l’intermédiaire d’outils
de communication tels que les dépliants, articles dans les journaux, brochures des OT,
signalétique, site Internet, inscription dans des réseaux, reportages… Il véhicule une image
attractive pour le territoire. Il contribue ainsi à l’attrait touristique du milieu rural.
48
OT du Plateau et du Pays de Crussol, OT de Lamastre, OT du Pays de La Voulte, OT intercommunal « Au
cœur de l’Ardèche », OT du Pays du Cheylard, OT du Pays de Privas, SI du Pays de Vernoux, SI de
Chalencon, SI de Désaignes, SI de Saint-Sauveur et SI de Saint-Pierreville.
114
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.4 De multiples réseaux sans réelle dominance
L’utilisation d’une marque ou d’un label est un moyen pour les exploitants de se démarquer
par rapport à la concurrence car c’est un gage de qualité. Une exploitation peut bénéficier de
deux labels (Gîtes de France/Bienvenue à la ferme) et avoir plusieurs types de prestations.
Afin qu’il n’y ait pas de dérives et dans le but de ne pas tromper le client, un certain nombre
de labels ont été instaurés. Par ailleurs, tout ce qui est du domaine de l’alimentaire est soumis
à des réglementations strictes au même titre que les restaurants, les cantines, les traiteurs et les
distributeurs d’alimentation.
Par exemple, la chaîne de froid doit être respectée, la stérilisation de certains produits doit être
définie, les plans de travail pour transformer les aliments doivent être aux normes.
Il faut de plus en plus comme dans tous les domaines de la traçabilité et de la sécurité.
Malheureusement, tout ceci a un coût et certains exploitants hésitent à investir pour ce type
d’activité. D’autres ne souhaitent pas subir de contraintes ou trop de réglementations et
renoncent.
En matière de commercialisation, il existe plusieurs réseaux qui se partagent le marché.
4.4.1 Gîtes de France, réseau le plus connu
1H
Gîtes de France (GdF) est le plus ancien et le plus connu des réseaux. Il date de
1955. C’est le premier à avoir promu les hébergements touristiques en milieu
rural. En effet, c’est le référent de l’accueil chez l’habitant. Plus de 40 % des
hébergements ne se trouvent cependant pas sur une exploitation agricole et
donc n’entre pas dans
la définition de l’agritourisme. Une part des gîtes se situe hors campagne en ville, à la
montagne ou au bord de la mer.
En France, seulement 1/3 des propriétaires sont agriculteurs. Par conséquent, le reste ne relève
pas de l’agritourisme.
Gîtes de France organise des réunions d’information à destination de tout particulier, y
compris les agriculteurs, mais aussi assure en interne des formations sur les questions
techniques, juridiques et fiscales de l’agritourisme, à destination des techniciens.
Ce réseau compte 55 000 adresses en France dont 10 000 en Rhône-Alpes. Parmi elles, 10 %
sont chez des agriculteurs rhônalpins.
Les gîtes et les chambres d’hôtes sous le label Gîtes de France génèrent 30 000 emplois
directs à temps plein dans les campagnes françaises et 20 500 emplois indirects (transports,
commerce/services) ou induits (fournisseurs) 49. Sur 9 exploitations, 11 gîtes et 4 chambres
d’hôtes à la ferme situés sur le territoire VALDAC sont labellisés Gîtes de France (2-3 épis).
49
Mesure du poids socio-économique des gîtes ruraux et chambres d’hôtes Gîtes de France, 2005.
115
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Sur un total de 398 hébergements labellisés GdF en VALDAC, 3,8 % appartiennent à une
exploitation.
Certains agriculteurs passent par la centrale de réservation ce qui leur permet de mieux gérer
les périodes de location ainsi que le paiement en ligne ; mais à l’inverse, ils ont moins de
contact avec le client au moment de la réservation.
Une étude de clientèle a été menée en 2005 par Gîtes de France. En gîte rural, la clientèle est
plutôt familiale, de 35-64 ans, citadine, propriétaire et française. C’est une clientèle fidèle au
concept qui change régulièrement de région. Les principales motivations sont : le repos, les
vacances familiales et la découverte de la région. En chambres d’hôtes, il s’agit d’une
clientèle de 45 à 64 ans, de cadres supérieurs et de professions intermédiaires et
essentiellement française. La première clientèle étrangère est belge. 50 % des clients utilisent
la table d’hôtes pour découvrir les produits de la ferme et la cuisine locale.
6H
Auparavant, le logo de Gîtes de France avait un coq ce qui permettait aux
agriculteurs d’être plus associés. Le nouveau logo avec un homme qui ouvre la
fenêtre ne les représente plus vraiment.
Au cours des entretiens réalisés, les agriculteurs déplorent qu’ils sont mal identifiés. En effet,
dans les brochures, un visuel représentant un coq signifie que les loueurs ont des animaux
mais ceux-ci n’ont pas forcément le statut agricole. La dénomination « Charmance » pour les
chambres d’hôtes est très contraignante. Les agriculteurs sont avant tout producteurs bien
qu’ils souhaitent faire de l’accueil. Ils reprochent le fait qu’on les incite toujours à plus de
qualité et de confort sans pour autant qu’ils puissent en tirer des bénéfices.
4.4.2 Bienvenue à la ferme, réseau leader en agritourisme
2H
Le réseau Bienvenue à la ferme (BAF) a été fondé en 1988 par l’Assemblée
Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), service « agriculture et
tourisme ». C’est un organisme de concertation, de promotion et de
coordination au niveau national. Les agriculteurs avaient comme motivations :
l’ouverture vers l’extérieur, la découverte de leur métier, la valorisation de leurs productions
et la préservation du patrimoine. En 2007, l’association comptait 5 600 agriculteurs membres
(en 1995, 3 000 et en 2002, 4 000). En 2002, 6 millions de clients ont fait appel à Bienvenue à
la ferme.
Le réseau Bienvenue à la ferme est géré par la chambre d’agriculture en Ardèche et par une
association dans la Drôme.
Depuis 2003, le label BAF est partenaire de Gîtes de France en ce qui concerne les
hébergements touristiques. En VALDAC, 6 exploitations ont leurs hébergements labellisés
GdF et BAF : 6 gîtes, 6 chambres d’hôtes et un camping à la ferme. La clientèle privilégiée
est celle d’origine rurale à qui on propose un accueil « fermier ».
116
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Les agriculteurs qui ont choisi d’adhérer au réseau « Bienvenue à la ferme » ont souhaité se
distinguer des autres en garantissant la qualité des prestations qu’ils proposent. Il existe 16
activités regroupées sous quatre thématiques : l’hébergement, la gastronomie, les
loisirs/découverte et les services. Un cahier des charges spécifique est rédigé pour chacune
des prestations afin d’en garantir l’authenticité.
Certains agriculteurs proposent plusieurs prestations. De plus, de nouveaux produits d’accueil
ou de services ont été créés : aire de camping-car, location de salles…
Ce réseau a différentes missions :
- le développement de l’agritourisme et le conseil aux agriculteurs : apport technicoéconomique et accompagnement pour le montage de projets ;
- le développement de la politique de qualité : grilles d’agrément et de contrôle des
fermes, formation ;
- la promotion : site Internet, guides, salons...
Le slogan du réseau est « Vivez la campagne de plus près ». BAF est reconnu comme le
réseau leader en matière d’agritourisme (35 % de l’offre agritouristique française). Il est
présent sur tout le territoire français mais avec une concentration plus importante à l’Ouest.
La Dordogne est le département où le réseau BAF est le plus représenté (plus de 200
adhérents).
En VALDAC, 12 exploitations sont uniquement labellisées Bienvenue à la ferme et proposent
des activités touristiques hors gîtes et chambres d’hôtes agréés GdF (vu précédemment). Les
agriculteurs adhérents à BAF n’ont pas tous les mêmes formules de prestations. Certains n’en
ont qu’une seule. D’autres en combinent plusieurs. Nous n’avons pas comptabilisé les
exploitations labellisées pour leur prestation produits fermiers puisqu’ils pratiquent la vente
directe à la ferme ou sur des marchés locaux.
La région Rhône-Alpes a été choisie pour organiser le troisième congrès Bienvenue à la
ferme, qui aura lieu à Grenoble du 5 au 7 octobre 2009.
4.4.3 Accueil Paysan, réseau le plus proche de la nature
3H
Le réseau Accueil Paysan a vu le jour en 1987. Il apparaît comme une
alternative à l’agriculture intensive et se veut proche de l’environnement. Pour
y adhérer, la ferme doit répondre aux objectifs de la charte éthique fondés sur
les notions d’échange, de respect, de qualité de service et de liberté de
l’agriculteur qui accueille. Les agriculteurs choisissent ce réseau en fonction de leurs
convictions. Ce sont principalement ceux qui sont en production AB.
117
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Ce réseau a quatre objectifs :
- une agriculture paysanne pour une souveraineté alimentaire : privilégier les légumes
de saison (circuits courts à la ferme, marchés locaux, tables d’hôtes) ;
- des espaces de vie et de rencontre : échanges humains avec les visiteurs, découverte et
partage des savoir-faire ;
- un engagement solidaire pour un projet équitable : ouverture sur le monde, solidarité
ville-campagne, du local à l’international ;
- des pratiques respectueuses de l’environnement et de la biodiversité : respect de la
nature, sauvegarde de la diversité végétale et animale, pratiques agricoles non
polluantes.
Accueil Paysan dispose d’une diversité de formes d’accueil qui se développe toujours et tend
vers l’accueil social destiné aux enfants en difficulté et aux personnes âgées. En effet, le
vieillissement de la population incite ce type d’accueil qui fait partie des services à la
personne. Les personnes âgées sont souvent isolées dans les zones rurales, c’est un moyen de
les accueillir autrement. De plus, les enfants issus de milieux défavorisés se retrouvent dans
un univers différent et peuvent découvrir un milieu qu’ils ne côtoient pas habituellement. Par
ailleurs, la campagne peut apparaître comme un dépaysement pour ces enfants souffrant de
maux divers.
Accueil Paysan se refuse de voir un « tourisme rural sans ruralité » et veut répondre « aux
véritables attentes des touristes : retour aux sources, authenticité, enfance, recherche de
contacts vrais et désintéressés ».
Accueil Paysan concentre 5 % de l’offre agritouristique française, soit 700 adhérents dont 110
se trouvent en Rhône-Alpes. En VALDAC, il totalise 12 exploitations dont 10 en Ardèche et
2 en Drôme.
4.4.4 Autres labels liés à l’hébergement
La marque Parc est attribuée par le PNR des Monts d’Ardèche et destinée aux hébergements
et aux randonnées « Accueil du Parc » et aux produits châtaignes, miel et eaux minérales
« Produits du Parc ». Elle a pour but de faire connaître le patrimoine, sensibiliser au respect
de l’environnement, d’échanger et de valoriser les produits locaux et savoir-faire. Les
bénéficiaires, qu’ils soient professionnels du tourisme ou producteurs, sont considérés comme
les « ambassadeurs » du parc.
0H
Concernant « Accueil du Parc », il existe en VALDAC une chambre
d’hôte labellisée également Accueil Paysan, 4 gîtes dont 3 Accueil
Paysan et 1 Clévacances et un gîte d’étape Rando Accueil.
118
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
En matière de « Produits du Parc », une des fermes proposant une chambre d’hôtes est
également labellisée pour ses châtaignes. Parmi les exploitations qui font de l’accueil à la
ferme sous forme de visite, on trouve la miellerie de Chanteclair à Chalencon, la ferme de
Moyères à Saint-Pierreville et la ferme du Pisse-Renard à Saint-Etienne-de-Serre pour leurs
châtaignes.
Des produits, des services et des savoir-faire peuvent bénéficier de la Marque Parc en réponse
à trois valeurs déterminées :
- contribuer au développement du territoire « Parc » et participer à la construction de
son identité ;
- contribuer aux enjeux de gestion de l’espace, de préservation de l’environnement et
d’intégration ;
- participer à un développement maîtrisé par l’homme et contribuant à des enjeux
sociaux.
Le PNR pourrait ainsi être déterminant dans le développement de l’agritourisme sur notre
secteur ardéchois.
Le réseau Clévacances est récent, il date de 1997. L’aspect rural n’est pas
prioritaire. Peu d’agriculteurs font partie de ce label. Seul un agriculteur du
territoire VALDAC a choisi d’adhérer à ce réseau. Il possède un gîte à
Marcols-les-Eaux.
5H
4H
Le label Rando Accueil est représenté sur le territoire par une seule ferme qui
propose un gîte d’étapes, située dans la montagne ardéchoise, à proximité du
Mont Mézenc. Les touristes peuvent découvrir les paysages à pied, à cheval ou
en vélo selon les goûts et pratiques de chacun.
Tous ces réseaux représentent une partie de l’offre agritouristique. Néanmoins, certaines
exploitations ne figurent pas dans ces réseaux. Les prestations labellisées sont davantage
reconnues et garantissent la qualité de l’offre. Elles seront donc privilégiées par les
consommateurs. De plus, l’appartenance à un réseau donne la possibilité aux exploitants de
bénéficier d’aides financières qu’ils n’auraient pas eu s’ils n’en faisaient pas partie.
119
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
4.5 Autres réseaux
4.5.1 Réseau Paysage et Terres de savoirs
Ces deux réseaux sont destinés aux exploitations proposant une activité éducative au sein de
leur structure.
En Ardèche, le Réseau Paysage regroupe les fermes pédagogiques
agréées par l’Inspection Académique qui leur donnent le droit
d’accueillir des scolaires, de la maternelle au lycée. Ainsi, ces visites
sont préalablement préparées avec les enseignants pour apporter un vrai
contenu pédagogique dont l’objet est de poursuivre ce travail en classe.
Différentes formules sont proposées : à la demi-journée, à la journée ou sous forme de séjours
avec nuitées pour les agriculteurs qui ont un hébergement agréé. Plusieurs visites sont
possibles tout au long de l’année pour voir les activités selon les saisons. Toutes ces activités
sont adaptées suivant l’âge des enfants. « Les 5 sens sont mobilisés : les enfants fabriquent, ils
courent en plein air, ils goûtent, ils observent et expérimentent 50. » Les agriculteurs qui
s’inscrivent dans cette démarche sont volontaires et passionnés de faire découvrir leur métier,
leur savoir-faire et leurs productions. Ils se sont engagés dans une démarche d’éducation à
l’environnement et au développement durable. De plus, certains organisent des visites
estivales pour le grand public : visite de la ferme, goûter à la ferme, promenades
découvertes…
Auparavant, un chargé de mission s’occupait d’animer ce réseau. Malheureusement, par
manque de budget, le Réseau Paysage a été confié à la FDCIVAM, déjà très sollicitée par
d’autres missions. Ainsi, ce réseau s’essouffle aujourd’hui. De nombreuses exploitations du
territoire agréées ne le sont plus. A présent, les plus « motivés » souhaitent voir repartir ce
réseau. De la brochure 2006, il ne reste qu’un exploitant. Les quatre autres ont abandonné par
manque de temps. Une de ces fermes pédagogiques, le Moulin de Mandy à Pranles n’en fait
plus partie mais fonctionne très bien seule car elle travaille en partenariat avec le PNR.
Pour l’année 2009, 8 fermes sont adhérentes au Réseau Paysage sur l’ensemble de l’Ardèche.
En VALDAC, on en dénombre deux : le labyrinthe végétal à Charmes-sur-Rhône et la ferme
des Plaines à Dunière-sur-Eyrieux. Chaque ferme a le même tarif de visite : 85 € la demijournée et 160 € la journée/groupe.
Graines de Savoirs est un réseau qui regroupe toutes les fermes pédagogiques d’exploitation
de lycée. Des échanges sont organisés entre animateurs pour partager leurs expériences et
savoirs. Chaque année, la thématique abordée est différentes : en 2008, l’eau et en 2009,
l’alimentation. Il en existe une seule en VALDAC, la ferme du Valentin à Bourg-lès-Valence
(26).
50
Réseau Paysage
120
3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente
Terres de savoirs est un réseau créé par la FDCIVAM Drôme qui regroupe les exploitations
pratiquant un accueil éducatif à la ferme. Malheureusement, par manque de moyens, ce réseau
s’essouffle lui aussi peu à peu. Il regroupe 12 fermes dont une se trouve sur le territoire à
Etoile-sur-Rhône. Elles accueillent à la journée ou à la demi-journée. La visite varie entre
2.50 € et 5 € par personne selon le nombre de visiteurs et le programme choisi.
4.5.2 Forme en Ferme, une alimentation saine et des activités
sportives
L’association Forme en Ferme est constituée de 17 exploitations
agricoles en France et propose des séjours à la ferme de 3 jours et 2
nuits « au cours desquels le visiteur peut consommer des repas
équilibrés, découvrir ou redécouvrir la variété des productions
agricoles, apprendre sur l’alimentation et se dépenser 51 ». Elle est
soutenue par le Ministère de l’agriculture et a fait l’objet d’un appui du
Programme National Nutrition Santé 52. Chaque membre doit respecter le cahier des charges et
suivre une formation sur les thèmes de la nutrition et du lien entre alimentation et santé. Sur le
territoire VALDAC, il n’en existe qu’une seule, la ferme de Leyrisse à Champis (07). C’est
également la seule de Rhône-Alpes. Cette formule de séjour permet d’allier diététique et
sport. Les principes de cette association sont les suivants :
- Un hébergement de qualité sous forme de gîte ou de chambre d’hôtes ;
- Des repas équilibrés à base de produits de la ferme (table d’hôtes ou ferme auberge) ;
- Une transmission d’un savoir-faire en lien avec l’agriculture et l’alimentation
(cuisine, découverte du jardin potager et de l’exploitation, cueillette…) ;
- Des activités physiques (randonnées, VTT…) ;
- La mise à disposition de documentations sur l’alimentation et la nutrition.
(http://www.formeenferme.com/index.php consulté le 11 juin 2009)
L’intérêt d’un réseau quel qu’il soit est de pouvoir mutualiser ses compétences et bénéficier
des savoir-faire d’une structure reconnue. De plus, il permet au consommateur d’avoir une
meilleure visibilité de l’offre et des prestations de qualité.
Cette partie présente l’offre et la demande agritouristiques du territoire VALDAC. Il s’agit à
présent de se projeter dans l’avenir et d’établir des préconisations à partir des besoins
exprimés par les agriculteurs lors d’entretiens de terrain.
51
52
Forme et équilibre alimentaire à la ferme, Travaux & innovations, n°120, août-septembre 2005, p 37.
Le PNNS a pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants
majeurs qu’est la nutrition.
121
Ce qu’il faut retenir
L’agritourisme a des avantages et des effets contraignants qu’il faut prendre en compte avant
de se lancer dans un tel projet. Nous avons tenté d’en dégager les opportunités et les menaces.
Atouts
-diversification des exploitations agricoles
(pluriactivité)
-bonne image des réseaux (charte de qualité)
-maintien de l’agriculture
-entretien des paysages
-Découvrir les produits du terroir, la région
-Connaître le métier d’agriculteur
-Complémentaire du tourisme : diversifier les
prestations
-marques reconnues
Opportunités
-certaines clientèles communes aux pratiques
culturelles et agritouristiques (promotion
croisée)
-développer le hors saison
-campagne se différencie du monde urbain
-calme et tranquillité
-authenticité
-hébergement de caractère
-convivialité
-Ardèche, forte image touristique
-proximité d’agglomérations (Lyon , St
Etienne, Valence)
-attentes en cohérence avec le tourisme rural
-découverte de la région, des produits locaux
-ouverture vers une autre vie
-échanges
-engouement pour le « naturel », le bio
Faiblesses
-problème du foncier
-reprise/transmission-pas assez connu par le
grand public
-confusion possible des labels/marques
-nouvelle compétence à acquérir : tourisme
-temps de travail important et à ne pas négliger
-manque de moyens d’animation
-main d’œuvre limitée
-manque de mutualisation
-normes d’hygiènes exigeantes et coûteuses
Menaces
-saisonnalité de la production
-pression constante de la part des
consommateurs sur la qualité des produits
-réglementation très contraignante
-difficile de cerner la demande
-parfois manque de professionnalisme
-élévation rapide des prix
L’opportunité du territoire serait de développer le tourisme d’espaces qui associe le tourisme
de nature et le tourisme culturel. L’agritourisme pourrait donc y être intégré.
La proximité urbaine doit être aussi mieux exploitée pour entretenir de meilleures relations
ville-campagne. Des débouchés intéressants peuvent être développés du fait d’un fort
engouement pour des produits sains et locaux.
Néanmoins, des menaces peuvent persister. Si le dialogue et la concertation entre le monde
agricole et les collectivités ne s’instaurent pas, il sera impossible d’avoir de bonnes relations.
Des conflits d’usage sont alors visibles et l’agriculture se voit alors divisée en une agriculture
territoriale aidée par les politiques en faveur du milieu rural et celle liée à la production.
122
Si l’identité locale n’est pas reconnue de tous, elle risque d’être confuse dans les esprits. Il
faut une dynamique de territoire relayée par les collectivités territoriales.
Il y a de réelles potentialités à exploiter. Ainsi, la valorisation des ressources locales et de la
production donne une image attractive et positive du territoire. Elle véhicule les savoir-faire et
les traditions et permet de ce fait de créer d’autres activités. De plus, développer une activité
inhabituelle comme l’héliciculture permet d’avoir un autre type de clientèle et d’être peu
concurrencé. Son originalité attirera et contribuera ainsi à valoriser le territoire. Il est
nécessaire de distinguer l’offre par rapport à la concurrence.
L’activité agritouristique est fondue dans l’ensemble des activités touristiques. Elle doit être
organisée, lisible par tous et adaptée à la demande. En effet, il est difficile pour un client non
initié d’organiser son séjour. De ce fait, le bouche-à-oreille est important pour choisir sa
destination. L’offre est souvent enfouie dans la masse et n’est pas distinguée à sa juste valeur.
Développer l’agritourisme en VALDAC est un moyen de se différencier du Sud Ardèche qui
est surfréquenté en été. Ainsi, les touristes apprécient davantage ces relations plus intimistes
et personnalisées que la surfréquentation qui rend l’accueil impersonnel et informel. Ce type
de formule fonctionne de plus en plus, les touristes reviennent volontiers si l’accueil les a
satisfait. L’agritourisme complète l’offre pour les familles qui est jugée actuellement
insuffisante. Le slogan d’Ardèche Plein Cœur (inventé par Tam’s Consultants) est « vous
allez enfin découvrir l’Ardèche », sous entendu la vraie, territoire vivant 12 mois sur 12.
123
4ème partie : Quel développement de
l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
124
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
Le territoire VALDAC a une répartition de l’offre agritouristique très hétérogène. La partie
ardéchoise est le secteur qui sera pris en compte dans les recommandations suivantes du fait
de l’implantation agritouristique dans les exploitations au nord du territoire. En effet, la plaine
de Valence est moins propice au développement de l’agritourisme du fait du fort étalement
urbain.
L’objectif de notre étude est d’établir des préconisations qui seront soumises par la suite aux
élus. Pour les dégager, nous avons fait une analyse prospective en nous interrogeant sur le
rôle des agriculteurs.
1. L’analyse prospective
La prospective consiste à se projeter à long terme en émettant des scénarii envisageables pour
le territoire. Nous avons choisi de mettre l’accent sur le paysage du fait de son importance aux
yeux des habitants mais aussi des touristes dans le choix de leur destination.
Les pratiques agricoles ont fortement évolué et ont permis d’avoir de meilleures conditions de
travail. Les agriculteurs ont plusieurs fonctions en plus de la production à savoir la
préservation de l’environnement, la valorisation et l’entretien des paysages ainsi que
l’aménagement du territoire. Toutefois, certaines exploitations agricoles rencontrent des
difficultés en raison de la pression foncière et de la proximité urbaine mais aussi face à un
contexte économique difficile et à une concurrence accrue. Parallèlement à cela, on assiste à
une prise de conscience de la société face aux enjeux environnementaux. Elle consomme ainsi
plus de produits locaux pour éviter les trajets de marchandises qui émettent trop de gaz à effet
de serre.
Ainsi, le diagnostic effectué montre que le périmètre VALDAC est un territoire où
l’agriculture est très présente. Nous allons nous intéresser aux problèmes d’entretien du
paysage et de déprise agricole, le cadre de vie étant devenu important pour la population. Or,
celui-ci risque d’être modifié et mis à mal si les agriculteurs n’exploitent plus leurs terres,
d’autant plus que l’on peut observer à cause d’un début de déprise agricole une mutation du
paysage. Notre questionnement se traduit ainsi : Comment maintenir l’agriculture afin de
préserver le paysage ? Comment les activités agricoles vont-elles évoluer ? Pour appréhender
ces questions, nous verrons, tout d’abord, quel est le rôle de l’agriculture dans l’entretien du
paysage. Ensuite, nous décrirons le paysage du territoire VALDAC. Enfin, nous finirons par
envisager différents scénarii d’évolution.
125
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
1.1 Le rôle de l’agriculteur dans la préservation du
paysage
L’agriculture a beaucoup évolué depuis ses débuts. Une nouvelle mission est confiée aux
agriculteurs : la préservation du paysage.
Les initiatives agricoles en matière de paysage peuvent avoir lieu à différentes échelles :
- d'une manière globale, à l'occasion de projets de territoire (projets d'aménagement,
projets paysagers...), à travers les documents d'urbanisme (SCOT 53, PLU 54) ou lors
d’opérations de développement ou d'aménagement ;
- sur leurs exploitations et dans les projets conduits à travers des opérations agricoles.
L'agriculture est concernée par la question du paysage lors de la mise en œuvre par les
collectivités territoriales ou établissements publics de coopération intercommunale, des
documents d'urbanisme, des projets d'infrastructures, des aménagements fonciers, des contrats
de rivière....
Des démarches individuelles, initiées par les agriculteurs, peuvent également intégrer la prise
en compte du paysage, à l'échelle des exploitations ou dans le cadre des opérations dont les
agriculteurs ont l'initiative : aménagements fonciers, opérations de protection de l'eau, filières
de qualité, projets de constructions agricoles...
A l'occasion des opérations d’aménagement foncier (remembrement, réorganisation
foncière…), une attention particulière doit être portée sur l'évolution des paysages, en liaison
étroite avec les collectivités, pour répondre aux demandes d'espace, aux activités de loisirs, au
maintien des chemins, aux zones de transition entre l'espace urbanisé et l'espace agricole...
La démarche paysagère est essentielle pour valoriser ces initiatives en termes d'image, en
termes économiques : les producteurs font de plus en plus référence au paysage de leurs
exploitations pour mieux vendre leurs produits. L’agritourisme est valorisé par des produits
de qualité qui sont souvent reconnus par un label (AOC, AB).
53
54
Schéma de Cohérence Territoriale : document d’urbanisme qui fixe à l’échelle de plusieurs communes, les
orientations fondamentales de l’organisation du territoire et de l’évolution des zones urbaines afin de
préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles.
Plan Local d’Urbanisme : principal document d’urbanisme de planification d’une commune. Il remplace le
plan d’occupation des sols (POS).
126
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
1.2 Le paysage en VALDAC
Comme nous l’avons vu dans la première partie, le territoire VALDAC possède une grande
variété de paysages. A l’Ouest, il est caractérisé par la moyenne montagne, le Massif Central
et à l’Est, il est bordé par le Vercors. Le couloir rhodanien, quant à lui, qui sépare la Drôme et
l’Ardèche se distingue par son urbanisation et la présence de vigne et d’arboriculture. Les
parcelles forment de grands ensembles et caractérisent l’intensification des pratiques agricoles
ainsi que l’influence de grosses exploitations. On trouve différentes vallées sur la partie
ardéchoise : Doux, Eyrieux et Ouvèze. On peut également remarquer l’abandon de certaines
zones qui semblent non mécanisables et peu productives. Il apparaît des signes
d’enfrichement qui sont visibles notamment à l’ouest dans les zones où il y a cessation
d’activité et à l’est, dans le grand valentinois qui s’explique par la pression foncière. Ce
phénomène doit être pris en compte pour le maintien du paysage car cette dynamique
d’urbanisation prend de l’ampleur.
Nous avons pu remarquer que les bourgs se développent dans les vallées et que le paysage
s’en trouve modifié par endroits. L’élevage entretient le paysage et le met en valeur (zones
planes et en pente). Il constitue une garantie de l’équilibre des espaces.
L’agriculture est une ressource économique importante dans la région. Mais, aujourd’hui, le
travail de l’agriculteur ne se réduit plus seulement au travail de la ferme, il a des activités
annexes comme la vente directe de ses productions, l’accueil en gîtes ou encore les fermes
pédagogiques. Le domaine de l’agriculture subit donc des modifications qui semblent
nécessaires pour le maintien de cette activité.
Les habitants choisissent un lieu de vie pour son cadre que préserve l’activité agricole. Mais,
la population ne se rend pas compte que certaines attitudes peuvent parfois être
irrespectueuses vis-à-vis des agriculteurs (vols, quad dans les champs, moto-cross…).
Certes, les métiers agricoles génèrent des nuisances mais permettent d’offrir un paysage
ouvert, naturel et entretenu. Ainsi, les citadins peuvent se promener et profiter d’une nature à
proximité de grandes villes. Ils sont tous bien conscients de l’enjeu que représente
l’agriculture et veulent préserver le paysage, le cadre de vie qu’ils sont venus chercher. En
outre, paradoxalement au fait qu’une partie de la population soit nouvelle, beaucoup des
nouveaux ménages ne souhaitent pas voir d’autres habitants venir s’installer comme s’ils
voulaient garder pour eux « ce petit coin de paradis ». L’enjeu actuel pour le paysage est de le
maintenir ouvert en évitant que la forêt ne vienne envahir l’espace et entoure de ce fait les
villages lorsque l’activité agricole cesse. Si l’élevage baisse, il y a un risque préoccupant pour
le paysage puisqu’il utilise beaucoup d’espace pour nourrir les bêtes (surface en fourrage, en
pâturage).
127
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
L’agriculture subit des évolutions importantes. Tout d’abord, on remarque une diminution du
nombre d’exploitants mais par contre, une SAU par exploitation en augmentation, les
exploitations s’agrandissent. L’âge des agriculteurs se situe vers la cinquantaine ce qui pose la
question de la reprise de leur exploitation pour ceux qui souhaitent prendre leur retraite. Si
l’exploitation ne trouve pas repreneur, le risque de déprise est plus important.
Enfin, il est important de noter que les problèmes que peuvent connaître l’agriculture sur le
territoire VALDAC sont des problèmes communs à la région Rhône-Alpes, voire au niveau
national. Par conséquent, le plan régional pour l’agriculture et le développement rural
(PRADR) a ajouté une nouvelle politique en 2007 pour permettre de faciliter la transmission
des structures existantes et l’installation d’exploitants agricoles. L’objectif est d’augmenter le
taux de remplacement en passant de 35 % à 50 %. Les agriculteurs sont mal préparés à la
retraite, ils ne sont souvent pas prêts à laisser leur exploitation. Par ailleurs, souvent leur
maison se trouve sur l’exploitation et donc cela crée des problèmes pour le logement des
futurs successeurs si les retraités ne cèdent pas exploitation et logement simultanément.
Les médias peuvent véhiculer une image négative de la profession. Les agriculteurs passent
souvent pour des pollueurs. Il est donc important d’informer la population sur les métiers de
l’agriculture en intensifiant la communication. On constate que les règlements et textes
juridiques sont souvent pris en méconnaissance des réalités du terrain. Les charges de
structure continuent d’augmenter avec au premier rang d’entre elles, le coût de mécanisation.
Les arboriculteurs montrent leur désarroi : les prix de vente ont chuté de 20 % alors que les
charges de production augmentent. En 2008, le revenu agricole avait baissé de 20 %. Tout
cela n’encourage pas les jeunes à reprendre avec toutes les difficultés et les contraintes que
cela entraîne.
Ainsi, on peut synthétiser ce développement par les différents points suivants :
- une image négative du métier : peu de volonté de reprise ;
- des contraintes de plus en plus importantes ;
- une augmentation du prix du foncier : difficulté pour la vente ;
- l’importance du travail des agriculteurs pour le paysage.
128
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
1.3 Les scénarii possibles
Nous nous sommes cantonnés à trois scénarii : le pessimiste, l’optimiste et le souhaitable.
1.3.1 Scénario pessimiste : dans la continuité des tendances
actuelles
Le phénomène de périurbanisation que le territoire a connu dans les années 1990 à 2000, s’est
accentué dans les années qui ont suivi. L’arrivée de familles aisées avec des parents
enseignants, agents , cadres qui travaillent pour les entreprises des pôles d’activités proches
tels que Valence, Lyon ou Saint-Étienne et qui souhaitent fuir la ville en construisant de
spacieuses habitations en lotissements près des principaux bourgs ou axes routiers va aller en
augmentant. Ainsi, face à la demande de ces nouveaux arrivants, les axes de communications
vont être améliorés afin de faciliter les trajets, ce qui va entraîner une augmentation des
transports et donc une pollution encore plus grande, nuisible pour la nature et donc, le cadre
de vie. Les élus peuvent tenter de contenir l’étalement des constructions et le mitage mais le
risque est que les budgets communaux ne suivent pas, notamment pour la construction de
nouvelles écoles, le transport, les équipements sportifs…. Face à cette arrivée massive de
nouvelles populations aisées, les entreprises artisanales (constructions, meubles
traditionnels…) bénéficient de marchés supplémentaires mais augmentent parfois leur prix.
Mais cette extension urbaine n’a pu se faire qu’au détriment de l’agriculture qui a libéré des
espaces. La Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE a eu des impacts sévères sur
l’économie laitière puisque les fluctuations à la baisse du prix du lait dans un marché souvent
saturé ont eu raison des quelques exploitations incapables de se moderniser, de se mettre aux
normes, ou de mobiliser des surfaces trop chères. En outre, les exploitants partis à la retraite
ont vu leurs exploitations abandonnées, faute de successeurs car la vision de ce métier est
négative et les aides sont considérées comme peu nombreuses et insuffisantes.
Quelques agriculteurs ont pu rester, voire se développer grâce à des activités annexes telles
que l’accueil touristique, la mise en place d’ateliers cuisine, les fermes pédagogiques… Les
agriculteurs ayant une exploitation avec une labellisation non concurrencée par d’autres
produits réussissent à rester plus ou moins en place. Toutefois, ils sont peu nombreux ; ceux
ayant misé sur la vente directe n’ont pas forcément fait le bon choix. En effet, la vente directe
n’a pas pu toujours se maintenir faute de clients qui préfèrent des produits moins coûteux
surtout face à l’augmentation du coût de la vie.
Cette perte du nombre d’agriculteurs a des conséquences graves sur le paysage car une partie
des espaces libérés est devenue constructible d’où la construction importante de maisons et
l’apparition de friches, d’où la mise en place, par les élus, d’un service de prévention
incendie. De plus, les boisements ont pris le dessus dans les zones non constructibles
abandonnées par l’agriculture ce qui a fermé le paysage. Le risque d’incendies est alors
conséquent.
L’agriculture tend à disparaître dans certaines zones, ce qui pourrait nuire aux villages. Sans
l’agriculture, ceux-ci risquent de perdre leur dynamisme et leur attractivité. De ce fait, ces
129
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
villages vont soit être abandonnés, soit devenir des banlieues pavillonnaires pour les
communes se trouvant à proximité de villes.
Le nombre d’exploitations ayant choisi l’agritourisme diminue en raison de la retraite des
exploitants et de la difficulté de leur trouver un successeur. Ainsi, l’activité agricole a
fortement chuté ce qui s’est répercuté sur la dynamique du territoire. Cela a pour conséquence
une moindre venue des touristes du fait de la diminution des activités proposées. Sans
entretien du paysage, les chemins de randonnées deviennent impraticables et incitent les
touristes à se diriger vers des territoires plus propices pour les accueillir. Ce phénomène
risque de dégrader le cadre de vie et de diminuer les retombées économiques liées au
tourisme.
1.3.2 Scénario optimiste : une véritable politique en faveur de
l’agritourisme
La population sur le territoire VALDAC a augmenté depuis les années 2000 avec aussi un
prix du foncier qui s’est envolé sous la pression de la demande de terrains à bâtir par ces
nouveaux arrivants. Et pourtant, les élus, grâce à leur volonté et à la mise en place d’outils
adaptés (SCOT, PLU), associée à la Charte du PNR des Monts d’Ardèche ont pu maîtriser
l’étalement urbain et organiser les constructions. Les communes et intercommunalités ont mis
l’accent sur l’amélioration des services publics (écoles, équipements, communication…) et
sur la préservation du cadre de vie.
La diversité des productions s’est révélée être un atout avec la multiplication des points de
vente collectifs qui permettent à la population de consommer localement. Les exploitants se
dotent de signes de qualité (AOC, AB) pour garantir la qualité de leurs produits et cela permet
de mieux les valoriser et de les vendre à la population locale ainsi qu’aux touristes de passage.
Ainsi, par le maintien de l’agriculture mais aussi par une gestion raisonnée de la construction,
le paysage évolue favorablement (avec quelques modifications) au grand bonheur des
habitants.
De plus, l’agritourisme a su devenir une activité reconnue de tous et a pu bénéficier des
retombées touristiques. Les réseaux et la diversité des activités proposées ont permis de
donner une image d’authenticité et de valeurs au territoire. Ils ont pu ainsi conforter ce secteur
qui aujourd’hui permet à de nouveaux agriculteurs de développer plus d’activités
agritouristiques et d’innover. Une réelle communication a été entreprise dans les
agglomérations de proximité pour les attirer dans cette campagne dynamique et accueillante.
L’agriculture est devenue pérenne et profite à chacun. La découverte de la nature est en lien
direct avec la ferme. Un travail important a été fait avec les hébergeurs en créant des produits
touristiques adaptés à la demande. Chaque année, des éductours sont organisés pour les
porteurs de projets qui souhaitent se lancer dans ce type d’activité. L’ensemble des acteurs est
satisfait.
130
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
1.3.3 Scénario souhaitable
En VALDAC, une planification concertée de l’urbanisme permet de limiter le mitage et le
développement anarchique des villas sur ce territoire. Ceci a été renforcé par l’application du
SCOT de l’Agglomération Valentinoise. Le PNR n’a aucun pouvoir réglementaire mais sa
charte peut être opposable aux documents d’urbanisme. Par cette limitation de constructions,
la valeur foncière des terres, après avoir fortement augmenté dans les années 90 et 2000, se
voit stabilisée et permet aux jeunes agriculteurs d’avoir plus facilement accès à l’acquisition
des exploitations. De plus, les agriculteurs ont appris, peu à peu, à se diversifier avec des
activités annexes telles que l’accueil à la ferme et cela grâce à l’appui technique reçu de la
Chambre d’Agriculture, qui soutient les initiatives de projets et propose des formations. A ces
aides s’ajoutent aussi les aides de l’Etat et de l’Europe vers lesquelles les agriculteurs ont su
se tourner. En outre, les différents AOC ont permis de maintenir la viticulture, l’élevage
caprin et la castanéiculture. Aussi, l’évolution des mentalités prouvant l’importance de
consommer des produits de qualité et de soutenir les agriculteurs ont permis de préserver
relativement bien le nombre d’exploitations. En fait, grâce à des campagnes de
communication sur les métiers de l’agriculture et une volonté de communiquer de la part de la
population et des exploitants, l’agriculture a été valorisée et le nombre de successeurs
potentiels a augmenté.
Ainsi, par le maintien des exploitations agricoles, le paysage est resté ouvert autour des
communes pour le plus grand plaisir des habitants. Le nombre de friches a très peu augmenté
et la forêt n’a pas pris le dessus. De plus, grâce à la mise en place d’une charte entre les
communes, intercommunalités et les agriculteurs, les chemins sont mieux entretenus ce qui
limite fortement le risque d’incendie.
L’agritourisme continue de se développer. Une dynamique collective s’est organisée
permettant de promouvoir cette activité et de proposer des manifestions et activités toute
l’année. Les exploitants sont mieux formés et se professionnalisent. Un partenariat a été
réalisé avec les professionnels du tourisme pour que l’agritourisme apparaisse
significativement dans les brochures éditées.
Après avoir émis des hypothèses sur les évolutions qu’il pourrait y avoir sur le territoire
VALDAC, nous nous pencherons sur les préconisations envisagées pour davantage
développer l’agritourisme.
131
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
2. Les préconisations pour développer l’agritourisme
A la suite des données qualitatives et quantitatives du diagnostic agritouristique préalablement
élaboré, nous détaillerons une stratégie de développement adaptée à ce territoire en mettant en
avant les préconisations choisies.
Ces préconisations seront soumises aux élus au mois de septembre pour qu’ils décident de
l’importance à accorder à l’agritourisme et de la manière de développer cette activité sur le
territoire VALDAC. Ce travail est un outil d’aide à la décision pour élus VALDAC.
2.1 Les conditions d’une stratégie de développement
cohérente
L’agritourisme répond parfaitement au schéma régional de développement du tourisme et des
loisirs 55 qui évoque le tourisme de 4 saisons et sa volonté de développer une offre écotouristique innovante. Il peut ainsi compléter les autres activités touristiques. Il faut se servir
des forces touristiques du territoire pour le rendre attractif et corriger ses faiblesses pour
favoriser des retombées touristiques intéressantes.
Dans cette optique, la stratégie consiste à s’appuyer sur l’authenticité et le terroir du territoire.
Ce tourisme des valeurs repose sur le « vivre » et non plus seulement sur le « voir ». Il est
important de distinguer trois types d’acteurs. Tout d’abord, la population locale, dans notre
cas les agriculteurs, doivent s’approprier leur territoire et partager leur savoir-faire. Les
touristes, quant à eux, vont rechercher l’authenticité et la qualité des produits. Enfin, les
prestataires de tourisme valorisent le territoire en créant des activités répondant aux attentes
de la clientèle. Le consommateur-client est ainsi actif puisqu’il rencontre les producteurs et
comprend le territoire sur lequel il est. Ces rencontres permettent de valoriser les ressources
territoriales et de proposer des pratiques en lien avec le lieu. Les paysages sont les premiers
supports du territoire. De plus, la notion de culture est importante avec la découverte du
patrimoine bâti, du patrimoine vivant (scénomusée) et du « folklore » (aspects festifs et
culturels d’autrefois). Les traditions sont mises en avant : représentations, images, savoirs
théoriques, pratiques et comportements que la société accepte pour perpétuer la mémoire
collective.
Le potentiel de développement de l’agritourisme en VALDAC existe-t-il ? Si, oui, que
faudrait-il mettre en œuvre ? Si non, que manque-t-il ?
55
La région Rhône-Alpes dispose pour la première fois d’un Schéma de Développement du Tourisme et des
Loisirs pour la période 2008-2013. Ce schéma met l’accent sur trois axes stratégiques :
- un tourisme facteur d’attractivité, d’emploi et de développement territorial équilibré ;
- un tourisme solidaire et accessible à tous ;
- un tourisme engagé dans la valorisation de l’environnement.
132
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
2.2 Les orientations stratégiques
Au cours de entretiens, les agriculteurs ont exprimé peu de besoins. Pour la plupart, le besoin
le plus fréquent est la communication. Certains agriculteurs ont émis le souhait d’être formés
en langue et en informatique. Une agricultrice nous a fait part de la volonté du réseau Accueil
Paysan de créer un poste d’animateur à l’échelle de la Drôme et de l’Ardèche. Un agriculteur
aimerait mieux se faire connaître auprès des scolaires. Beaucoup ont des idées mais il est
difficile pour eux de les faire émerger par manque de temps ou d’accompagnement. En effet,
certains nous ont fait la remarque de la charge de travail importante à remplir des formalités
pour bénéficier de subventions.
En vue d’y répondre au mieux, il est important de prendre conscience dès à présent qu’il
faudra œuvrer sur le long terme pour améliorer le constat agritouristique apparu dans le
diagnostic. Rappelons que cette stratégie de développement agritouristique est proposée dans
le cadre du projet stratégique agricole et de développement rural (volet PSADER du CDRA
VALDAC).
Ainsi, les 4 objectifs ci-dessous ont été retenus et représentent nos préconisations.
Objectif 1 : Organiser l’offre agritouristique existante
Cet objectif est avant tout de mieux organiser l’offre existante en accompagnant les porteurs
de projets, en proposant des formations, en fédérant les acteurs, en harmonisant la
signalétique et en aidant les réseaux. Tout ceci contribuera de ce fait à améliorer l’offre et à
trouver d’autres actions pour développer l’agritourisme.
Objectif 2 : Sensibiliser à l’agritourisme
La population locale est le premier ambassadeur de son offre touristique. Il est, par
conséquent, essentiel de mener à bien des programmes d’éducation, auprès des résidents.
Objectif 3 : Programmer des animations originales tout au long de l’année
Cet objectif préfigure des aménagements peu lourds et cohérents avec l’image du territoire
VALDAC qui est considérée comme plutôt festive. Notons également que les territoires
voisins ont quasiment la même offre et les mêmes valeurs identitaires d’où la nécessité de se
démarquer. Il faut travailler sur une offre qui se distingue.
Objectif 4 : Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique existante
Actuellement, l’agritourisme en VALDAC souffre d’un déficit de communication. Il convient
donc de mieux promouvoir l’offre agritouristique existante sur le territoire afin de permettre
aux agriculteurs non adhérents à un label et même aux autres de se faire connaître. De ce fait,
nous verrons qu’il est nécessaire de se servir d’outils de communication pertinents.
133
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
Cet objectif correspond à une volonté de dynamiser le territoire VALDAC de manière à
contribuer à son développement dans son ensemble en tirant un meilleur parti de ses
potentialités.
2.2.1 Organiser l’offre agritouristique existante
• Accompagner les porteurs de projets
Il serait intéressant que les chambres d’agriculture aient une personne attitrée pour aider les
porteurs de projets à formaliser leur projet qui serait mieux présenté et mieux décrit afin de
pouvoir bénéficier de subventions. L’intervenant pourrait être sollicité à plusieurs stades du
projet : diagnostic, étude de faisabilité, suivi lors de la mise en place du projet… De plus,
l’étude de faisabilité sera utile pour obtenir un prêt à la banque.
• Former
Des formations pourraient être aussi proposées aux agriculteurs pour accueillir le mieux
possible une clientèle de plus en plus exigeante : informatique, langues, démarche qualité,
accueil… Des sessions de conseil pourraient davantage professionnaliser les producteurs sur
la gestion et le montage de projets. De plus, c’est un moyen d’échanger et de partager leurs
expériences. Ces rendez-vous devront être organisés pendant les périodes creuses (octobre à
mars) pour permettre à un grand nombre d’exploitants d’y participer. Ce genre de pratique
doit être dynamique, interactif et leur servir de base.
• Fédérer les acteurs pour créer une dynamique et des actions communes
Des réseaux d’échanges entre acteurs pourraient être développés afin de créer une dynamique
collective. Les acteurs touristiques sont des interlocuteurs importants puisque ce sont eux qui
accueillent les touristes. Ainsi, des concertations en ateliers permettraient de faire émerger des
actions à développer ou de nouvelles idées d’aménagements, d’animation et d’innovation.
Pour faire reconnaître l’agritourisme, il est nécessaire d’avoir une démarche collective locale
pour organiser l’offre agritouristique existante dont les objectifs sont les suivants :
- être suffisamment nombreux pour pouvoir se faire connaître et constituer une offre
identifiable ;
- développer la complémentarité entre produits (hébergements et activités) ;
- améliorer la qualité de l’offre sur un territoire donné.
Ainsi, une dynamique locale permettrait de développer des projets et de « redorer » l’image
de l’agritourisme pour mieux structurer l’offre agritouristique du territoire VALDAC.
Chaque démarche collective fonctionne différemment selon ses moyens humains, techniques
et financiers et du public visé.
134
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
On peut ainsi se demander comment les démarches collectives permettent de structurer et de
développer l’offre agritouristique locale. Pour illustrer ces propos, nous avons souhaité donner
des exemples précis.
Exemple : Terre de femmes en Provence
10 agricultrices, adhérentes de l’association pour la formation et la
vulgarisation en milieu agricole (AFVMA) ont souhaité promouvoir et
valoriser l’accueil à la ferme par l’intermédiaire d’une brochure « Terre
de femmes en Provence ». Tout au long de l’année, leurs hébergements
agritouristiques sont ouverts que ce soit un gîte, une chambre d’hôtes ou
un camping à la ferme. Elles ont souhaité élargir leur période d’accueil,
valoriser leur métier et savoir-faire mais aussi promouvoir les produits
locaux.
Durant la période hivernale, elles proposent des week-ends thématiques sur les vendanges, les
Côtes du Rhône, l’olive, la truffe… en fonction de la saisonnalité des produits. Leur objectif
commun est de « faire découvrir son métier, ses produits et le territoire au rythme des
saisons » (FORTOUL C., mai 2005, n°118, p 41). Initialement, cette idée est venue pour
compléter leurs revenus et leur activité sur leur exploitation. En terme de communication, une
brochure détaille les exploitations de chacune des agricultrices, les activités d’accueil et les
week-ends à thème et un site Internet commun a aussi été créé. De plus, elles font de la
promotion sur des foires et des salons professionnels du tourisme. On distingue des
partenaires financiers et techniques. Le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur
soutient les actions collectives. Son soutien envers les groupes féminins agricoles permet de
dynamiser les groupes et d’aller de l’avant en terme de développement professionnel et
personnel. Le Conseil Général du Vaucluse épaule l’AFVMA dans ses actions de valorisation
du territoire et de promotion de l’agritourisme et des produits locaux. Le réseau des groupes
d’étude et de développement agricole (Geda) apporte un appui dans la promotion du projet
« Terre de femmes » et dans l’organisation d’action de communication. Trame, centre de
ressources agricole et rural apporte des appuis techniques et méthodologiques.
• Harmoniser la signalétique
Pour une meilleure accessibilité des fermes, il conviendrait de travailler sur la signalétique
pour la rendre plus homogène et efficace. En effet, nombre d’agriculteurs font des panneaux
publicitaires « sauvages » qui sont interdits et donc supprimés régulièrement par la direction
départementale de l’équipement et de l’agriculture (DDEA). Pour éviter que les touristes ne
s’égarent et que la multiplication de panneaux ne pollue visuellement le paysage, il serait
nécessaire de travailler en concertation avec les communes, la DDEA, les exploitants ainsi
que le PNR. Il ne faut pas oublier d’inclure les réseaux qui demandent souvent à leurs
adhérents d’acheter des panneaux avec leur logo. La concertation de ces différents acteurs
permettrait une meilleure lisibilité du territoire. Le problème est d’autant plus prégnant en
Ardèche du fait de la complexité de son réseau routier.
135
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
Exemple de la charte signalétique du PNR des Monts d’Ardèche :
La PNR des Monts d’Ardèche propose ainsi un cadre au regard des contraintes réglementaires
à travers sa charte signalétique pour homogénéiser les enseignes avec un cadre graphique et
un code couleur. Il entend faire respecter la loi de 1979 qui préserve les PNR de toute
publicité intempestive qui gâche le paysage. Ce dispositif est un moyen de lutter contre la
signalétique sauvage (pollution visuelle, non réglementaire) et proposer une signalétique
harmonieuse sur tout le territoire.
• Aider les réseaux existants à se développer
Certains réseaux connaissent actuellement un essoufflement en raison de problèmes financiers
et techniques. Le CDRA pourrait leur permettre de remonter la pente. Ainsi, le réseau Paysage
qui aujourd’hui peine à trouver des adhérents, pourrait être aidé financièrement pour lui
permettre d’embaucher un chargé de mission. Ce dernier pourrait alors davantage
communiquer auprès des écoles notamment.
De plus, une agricultrice nous a évoqué le souhait de créer un poste d’animateur du réseau
Accueil Paysan pour la Drôme et l’Ardèche afin de faire davantage connaître ce réseau mais
aussi d’organiser des événements et de développer d’autres formes d’accueil à savoir l’accueil
social, accueil enfants, l’hébergement d’urgence. Il faudrait travailler avec les autres CDRA
pour trouver un moyen d’y parvenir.
Ainsi, dans ces deux cas, le CDRA pourrait être un tremplin pour permettre de bénéficier de
subventions afin de mieux faire fonctionner ces réseaux.
Le CDRA finance un équivalent temps plein Ardèche Plein Cœur sur 5 ans dont les missions
s’appliquent aussi à l’offre agritouristique sur la partie ardéchoise de VALDAC.
L’essoufflement des réseaux n’a-t-il pour cause que des problèmes financiers ?
2.2.2 Sensibiliser à l’agritourisme
Il est important de sensibiliser les agriculteurs à cette forme de diversification de leur activité
et de repérer les porteurs de projets potentiels souhaitant créer une activité agritouristique. De
plus, il faut informer les exploitants qui ne pratiquent pas d’accueil à la ferme ainsi que ceux
qui fonctionnent de manière « individuelle » dans le but de montrer les avantages que peuvent
avoir à développer une activité complémentaire (travail en réseau, démarche qualité).
Il est nécessaire de faire connaître l’agritourisme à la population locale aussi car c’est elle
avant tout qui peut venir faire une excursion à la ferme d’une demi-journée par exemple.
C’est un ambassadeur de l’offre touristique.
Certains agriculteurs ont exprimé leur souhait de travailler avec les écoles. Ils souhaiteraient
de ce fait les informer de leur existence. Il existe de nombreuses écoles sur le territoire qui
sont des clients potentiels. Il serait intéressant de créer un document pédagogique à
destination des enseignants pour qu’ils puissent avoir un aperçu des activités à la ferme.
Ainsi, une fois le premier contact établi, ils peuvent avoir la volonté de venir avec leur classe
136
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
pour étudier une thématique précise. L’éducation au territoire passe par l’école, il faut donc se
préoccuper de cette clientèle qui peut amener leurs parents à revenir avec elle durant son
temps libre.
D’après une étude menée par l’ADT Ardèche, 80 % des lits touristiques sont non marchands
en APC, 60 % des touristes séjournent chez la famille ou des amis. De ce fait, il est intéressant
de cibler les résidents secondaires et les habitants permanents en tant que premiers
« consommateurs » et prescripteurs de l’offre touristique.
Cette action a pour vocation d’amener les habitants à découvrir le territoire et doit permettre
de :
- Découvrir et apprécier leur lieu de vie ;
- Comprendre la complexité du territoire ;
- Agir dans et pour ce territoire.
Le territoire dispose d’une grande richesse patrimoniale mais parfois méconnue du grand
public. Il est souhaitable d'approfondir la connaissance du territoire et d’apporter un soutien à
la diffusion de ces données afin de les valoriser. A cette occasion, les traditions orales et les
recettes culinaires pourraient également être référencées dans l’optique d’encourager la
réappropriation par les habitants de leur patrimoine.
Cette action permet aussi de soutenir le « tourisme doux » de qualité, proche de la nature et de
la population. L’éducation, l’information et la sensibilisation font partie des enjeux du
développement durable.
2.2.3 Programmer des animations originales tout au long de
l’année
L’événementiel permet de capter une clientèle de passage qui ne s’arrêterait pas pour la
spécificité du lieu mais qui le fait pour une manifestation concrète. Il est intéressant de créer
un événement pour drainer une clientèle potentielle.
Actuellement, la majorité des festivals et des salons est centralisée dans les saisons d’été et
d’automne. Ce sont principalement des évènements musicaux et des manifestations
culturelles. Nous pourrions imaginer de mettre en réseau des produits touristiques tout au long
de l’année en proposant des offres agriculturelles pour compléter. Au printemps, certains
agriculteurs ouvrent leurs portes au grand public, accompagnées d’activités pédagogiques et
d’une session dégustation à l’occasion de l’opération « de ferme en ferme ». En été, c’est la
saison des festivals musicaux. Nous aurons à consolider une image pleine de dynamisme du
territoire et des habitants, remplie par des animations et activités diverses. Ainsi, des repas
fermiers pourraient être pris dans les fermes suivis d’une randonnée par exemple. A
l’automne, les Castagnades, parrainées par le PNR est la seule manifestation « touristicoculturelle » qui engendrent des nuitées touristiques (pas toujours en lits marchands mais elles
ont de bonnes retombées économiques). Elles permettent aux visiteurs de découvrir la
châtaigne sous tous ces aspects : le fruit, la gastronomie, le métier de castanéiculteur et
l’artisanat (bois de châtaignier). Cette manifestation est un moyen de faire connaître les
137
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
savoir-faire et les spécialités locaux. En hiver, c’est la saison creuse des exploitations où ils
ont peu de travail. Il serait intéressant d’associer des artistes locaux et des amateurs pour des
spectacles dits « au coin du feu » avec des chants, des légendes locales, des comptines, des
soirées poésies...
Des rallyes de ferme en ferme pourraient être organisés au printemps et en automne avec une
thématique alliant patrimoine et terroir. De plus, un Land Art 56 (art en campagne) pourrait
être proposé reliant les fermes durant l’été (randonnée ou VTT de 1h sur 6 km environ bien
fléchée) avec un vernissage et une remise de prix, par exemple. Un land’art transfrontalier a
été organisé dans le Pays de Gex (01) sur trois communes : Ornex, Versonnex et CollexBossy (Suisse) durant un mois et le thème était « des messages et du vent ». Tout au long
d’une boucle fléchée de 6 km, les œuvres exposées ont invité la population et les visiteurs à
porter un regard différent sur ce qui les entoure. Cette exposition sur les chemins de
campagne permet de découvrir dans l’herbe ou accroché dans un arbre un objet insolite au
travers d’une quarantaine d’œuvres d’artistes régionaux.
Les visites des fermes se font principalement d’avril à octobre.
Auparavant les « Festi’fermières » (Ardèche) et « Ferm’en fête » (Drôme) étaient organisées
par les FDCIVAM. Des producteurs volontaires et adhérents à l’une des FDCIVAM
proposaient un spectacle avec un dîner. Ce dispositif s’est essoufflé par manque de moyens
financiers pour payer notamment les artistes. Certains agriculteurs ne souhaitent pas y
participer en raison de contraintes sécuritaire et de santé alimentaire. Il serait intéressant de
relancer cette manifestation qui permettrait aux touristes de voir la ferme d’une autre manière.
Un calendrier estival pourrait alors proposer différentes dates de spectacles dans diverses
fermes du territoire. Accueillir des artistes favorise le lien entre culture et agriculture ce qui
permet une ouverture vers les milieux artistiques. Ainsi, l’agriculteur donne une image
positive de son activité. Les visiteurs peuvent passer un bon moment loin des théâtre de ville.
Les artistes, quant à eux, peuvent rencontrer un nouveau public dans une ambiance
particulière au fond d’une grange par exemple, avec l’odeur du foin et l’outillage agricole
comme décor.
Ces évènements proposés dynamisent non seulement le développement touristique, mais
valorisent aussi le développement du territoire. Tous concourent à la consommation locale de
produits avec des retombées économiques pour les exploitants.
Le tourisme d’espaces permet d’allier nature (grands espaces verdoyants, milieux naturels) et
culture (patrimoine, gastronomie…). L’Auvergne en est un parfait exemple. Ainsi, les
activités de pleine nature, de découverte locale et la dégustation de produits locaux permettent
aux touristes de varier les plaisirs et de profiter de la tranquillité, d’un cadre de vie naturel
56
Tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature.
138
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
dépaysant en toute convivialité. Ce type de tourisme s’oppose au tourisme de masse. Le retour
aux vraies valeurs est alors privilégié.
Exemples de manifestations agriculturelles
La ferme peut ainsi apparaître comme « un lieu d’accueil de spectacle vivant » (1ères
rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 2008).
Les Fermades : spectaculinaires en Vercors
L’association pour la promotion des agriculteurs du parc naturel régional du Vercors (APAP)
a en charge de développer une agriculture respectueuse des hommes, de leur travail et de
l’environnement. Un certain nombre d’agriculteurs de l’APAP se sont regroupés sous le nom
de « Fermes du Vercors » et ont recherché « des moyens originaux pour maintenir une
agriculture vivante sur le Vercors, promouvoir la transformation de leurs produits et valoriser
des productions de qualité ». Depuis 2000, certaines exploitations accueillent des spectacles
« en toute simplicité et convivialité ».
Les Fermades consistent à prendre un repas ou un goûter fermier, suivi d’un spectacle à la
ferme. Elles répondent à deux objectifs :
- valoriser les produits agricoles et touristiques ;
- participer à la création d’une identité rurale agricole, dynamique et moderne.
Les Fermades sont nées il y a dix ans, dans le village de Saint Martin en Vercors qui organise
la fête du tilleul, fête de village culturelle. Dans ce cadre, un spectacle était organisé dans une
ferme. Le Parc du Vercors a souhaité développer l'idée à tous les secteurs de son territoire.
Cette année, 16 agriculteurs proposent ainsi des spectacles (concert, théâtre, cinéma, danse,
humour…) sur 16 dates de juillet à septembre. En plus des spectacles, les exploitants donnent
la possibilité aux visiteurs de venir plus tôt découvrir la vie à la ferme : visite, traite ou balade.
Une pré-programmation est proposée en janvier. Les agriculteurs
peuvent aussi choisir eux-mêmes les artistes. Une fois que chacun a
retenu un spectacle qui lui plaît, une réunion de secteur est organisée
pour régler certains détails avant la manifestation au printemps. Un
bilan de la saison est ensuite fait à l’automne et une réflexion est alors
menée pour l’année suivante. La communication est importante :
brochures, affiches, articles dans la presse agricole et générale, offices
de tourisme. Les agriculteurs doivent faire leur promotion dans leur
commune ou sur le territoire intercommunal. Certains vont aussi dans
les commerces et les campings. On retrouve toujours le même noyau
dur d’agriculteurs ; il est difficile de trouver de nouveaux participants
car souvent, l’été est une période chargée.
Cette opération est financée par la Région Rhône-Alpes, les conseils généraux de la Drôme et
de l’Isère via les lignes Parc.
Les lieux culturels peuvent aussi accueillir la ferme. Ainsi, la Conservation des Musées des
Pays de l’Ain assure des missions de valorisation, de création et de diffusion. De plus, elle
139
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
crée des animations au cœur des musées. Au cours de la nuit des musées 2007, le musée
départemental de la Bresse a accueilli des producteurs adhérents au réseau « Saveurs de
l’Ain ». Ils proposaient des assiettes gourmandes et vendaient leurs produits. Le musée
travaille de façon ponctuelle avec les exploitants comme pour la semaine du Goût.
En Isère, certaines démarches collectives associent l’agritourisme dans leur offre comme les
circuits découverte en Grésivaudan, la route des savoir-faire et des sites culturels en
Chartreuse.
Les randonnées casse-croûtes à la ferme
7 agriculteurs du réseau « Visites, goûters et casse-croûtes à la ferme » se sont
regroupés avec le bureau des Guides et Accompagnateurs de Grenoble pour
proposer une randonnée guidée avec un professionnel suivie d’une visite et
d’un goûter ou d’un casse-croûte à la ferme. Ce rendez-vous permet d’associer
patrimoine naturel, culturel et savoir-faire locaux. Les randonnées peuvent être
faites en groupes (associations, entreprises…) et pratiquées à la demi-journée
ou à la journée selon l’envie du groupe.
Escapades gourmandes
Les « Escapades gourmandes » sont un produit agritouristique géré par la chambre
d’agriculture de la Corrèze permettant ainsi de mêler agriculture et patrimoine. Il existe 5
circuits, chacun ayant deux ou trois produits. Par exemple, « en Pays de Millevaches », des
journées de la brebis sont organisées avec le matin la visite d’une exploitation et l’après-midi
d’une tourbière et d’une présentation de cuir. Selon les circuits, un repas est proposé.
La revalorisation de fêtes villageoises permet aussi le retour aux racines et d’échanger avec de
« véritables paysans » qui incarnent l’âme du pays (fête de la batteuse, transhumance…).
L’animation festive valorise le patrimoine agricole. A Cessy (01), chaque année, depuis 1994,
l’association « Les Métiers d’autrefois » organise la Fête de la Batteuse qui donne l’occasion
aux nostalgiques et aux curieux de redécouvrir le matériel agricole, le mode de vie et le
folklore qu’offre cette région. Ainsi, cette manifestation qui clôture la période de moisson
permet pendant une journée de voir des démonstrations de la batteuse à grains, d’équilibre en
tracteurs, de maîtrise de volailles par des chiens de bergers. Elle se termine par un défilé des
tracteurs. Elle favorise le contact entre la population locale et l’exploitant voisin.
140
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
2.2.4 Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique
existante
Les agriculteurs travaillent peu ensemble sauf les adhérents à un réseau qui ont l’habitude de
se réunir. Certains sont plus professionnels et entretiennent des rapports privilégiés avec
d’autres acteurs du territoire. D’autres fonctionnent différemment, ont des périodes
d’ouverture très hétérogènes et délivrent ou non des dépliants. Cela dépend de leurs moyens et
de leur temps. Ils ont dû mal à analyser les attentes des touristes.
Toutes les activités en lien avec le tourisme sont dans le prolongement de l’agriculture. Ainsi,
il conviendrait de mieux faire connaître l’agritourisme pour éviter qu’il soit « noyé » dans le
tourisme rural et qu’il soit véritablement identifié à sa juste valeur.
Ces propositions ont été construites suivant les besoins des agriculteurs pour se faire
connaître, attirer plus de clientèles et donc vendre leurs produits.
La mise en réseau des producteurs pourrait leur permettre de réaliser un plan de
communication commun sur le territoire VALDAC. Ainsi, le territoire serait davantage connu
par des documents rassemblant les activités et les événements de l’ensemble des communes
(brochures, cartes touristiques, site Internet…). Cela inciterait les touristes à rester plus
longtemps sur le territoire pour découvrir d’autres curiosités. Le territoire VALDAC n’a pas
d’identité propre et n’est pas une destination touristique. Certes, certaines zones ardéchoises
ont des particularités comme la châtaigneraie, la montagne ardéchoise, la vallée de
l’Eyrieux... Il convient donc de travailler à plus grande échelle. Les touristes choisissent la
destination Ardèche, ils ne connaissent pas les « sous-territoires » (les TACT sont davantage
des espaces de travail et d’organisation de l’offre). C’est à l’ADT de faire découvrir les
spécificités de chacun et de reconnaître avant toute chose l’activité agritouristique. L’offre en
terme quantitatif, n’est pas suffisante sur le territoire VALDAC.
Pour attirer la clientèle, il faut favoriser une communication externe par l’intermédiaire de
brochures et d’un site Internet qui permet de renseigner les touristes. Les catégories socioprofessionnelles moyennes et supérieures l’utiliseront également pour réserver leur séjour.
L’uniformisation de l’information agritouristique du territoire permettrait d’optimiser l’impact
économique et de donner une image plus dynamique et cohérente face à une clientèle de plus
en plus exigeante.
Des éductours pourraient être organisés par APC pour mieux connaître l’offre agritouristique
du territoire. Ils seraient à destination des agriculteurs qui souhaitent développer une activité
agritouristique car c’est un moyen de voir comment fonctionne l’activité qu’ils ont choisie de
réaliser. De plus, ils permettraient aux offices de tourisme et aux hébergeurs du territoire de
mieux connaître les activités agritouristiques en VALDAC pour qu’elles soient davantage
exploitées qu’elles ne le sont actuellement.
141
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
Les moyens qu’ils soient financiers, humains ou techniques sont disparates. De plus, le trop
grand nombre de brochures empêche la bonne lisibilité de l’offre du territoire.
APC fait la promotion de la partie ardéchoise du territoire VALDAC par l’intermédiaire de
guide de vacances, guide d’hébergement. Il propose aussi des idées week-ends, il assemble
uniquement les produits touristiques, il n’a pas la compétence pour les vendre. Les documents
de promotion actuels semblent inadaptés puisque l’agritourisme n’apparaît pas comme une
thématique à part entière.
Exemples d’outils de communication de l’agritourisme
Le Pays de l’Ardèche verte et le TACT ont édité un guide « Accueil à la
ferme en Ardèche Verte » en 2008 regroupant 37 exploitations. Ce
guide a pour objectifs de soutenir les exploitations agritouristiques,
créer du lien entre différents acteurs (producteurs, consommateurs,
touristes) et développer une offre touristique. Un tableau permet de
mieux connaître les saisons des fruits et des légumes du territoire. De
plus, un index donne la possibilité aux touristes de choisir la prestation
qui leur convient.
Il serait intéressant de rapprocher les deux TACT en mutualisant l’offre et les outils. En effet,
le canton de Lamastre, au nord du territoire VALDAC était autrefois en Ardèche Verte. La
Vallée du Doux est la plus propice au développement de l’agritourisme.
L’e-tourisme est un moyen de communiquer sur une destination et de commercialiser des
produits touristiques. Il permet aux clients de comparer les prix avant de se décider et voir le
meilleur rapport qualité-prix. Il est de plus en plus utilisé dans la préparation des séjours.
L’information se doit d’être de qualité et actualisée.
Le site portail www.agritourisme-ventoux-luberon.com est géré par l’association pour la
formation et la valorisation en milieu agricole de Vaucluse (AFVMA). Ce projet collectif est
une volonté de démarquer les activités agritouristiques des autres structures d’accueil rurales
et non agricoles. Pour faire connaître le site, il a fallu communiquer dans la presse spécialisée
comme la nature, le cyclisme, la randonnée… De plus, il a fallu mobiliser les agriculteurs
pour qu’ils soient intégrés au site. Le Lubéron et le Ventoux ont une carte interactive où l’on
peut localiser les fermes. Lorsque l’on clique dessus, on obtient plus de renseignements sur
l’exploitation et ses prestations agritouristiques. Il existe aussi un forum. Ce site est un moyen
de promouvoir et de valoriser les fermes ayant des activités complémentaires.
142
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?
Source : www.agritourisme-ventoux-luberon.com
L’offre agritouristique souvent méconnue pourra être portée à la connaissance du grand public
qui pourra diversifier ses activités lors de ses séjours.
Cette partie nous a permis de mieux comprendre comment l’agritourisme est intégré au
territoire VALDAC et quelles possibilités s’offrent à lui pour se développer davantage. Ainsi,
des préconisations ont été établies dans l’optique de créer une action relative à l’agritourisme
dans le CDRA pour aider de ce fait cette activité à réellement exister.
143
Conclusion
Le territoire VALDAC n’a pas d’identité et répond à une logique de projets. Mais, les
différents espaces qu’il concentre sont complémentaires. Des liens étroits existent entre
l’urbain, le périurbain et le rural de moyenne montagne que ce soit pour le travail, le logement
et les loisirs. Même si Valence et son agglomération représentent plus de la moitié de sa
population, le territoire VALDAC est à dominante rurale. L’agriculture y est encore bien
présente et propose des produits de qualité. A cause des difficultés économiques, certains
agriculteurs diversifient leurs activités vers le tourisme.
Le territoire VALDAC compte 101 exploitations agritouristiques, réparties de manière
hétérogène. La partie ardéchoise semble plus propice au développement de l’agritourisme
notamment la vallée du Doux qui a un fort potentiel de développement avec le redémarrage
du train touristique du Mastrou en 2011. Diverses prestations agritouristiques s’offrent aux
touristes que ce soit l’hébergement, la restauration et/ou les loisirs. Les agriculteurs proposent
davantage de visites alors que la tendance du département de l’Ardèche se centre sur
l’hébergement à 80 %. L’offre agritouristique en VALDAC doit se démarquer des autres
prestations que proposent l’Ardèche Méridionale afin d’attirer une clientèle en toute saison.
Elle doit se diversifier et se personnaliser. Il convient de mieux l’intégrer pour que
l’agritourisme complète les activités touristiques. De ce fait, il serait intéressant de travailler
avec l’Ardèche verte, voire la Haute-Loire pour offrir un véritable produit structurant.
L’agritourisme a une image positive dans notre société. Authenticité, terroir et
patrimoine séduisent en effet les touristes. Aussi, les exploitants agricoles doivent mettre en
œuvre des stratégies pour diversifier l’offre et être attentifs aux attentes de la clientèle.
Toutefois, il ne faut pas négliger la demande de proximité, la population locale et les résidents
secondaires. La famille est aussi une clientèle à rechercher puisque les enfants aiment en
général les animaux de la ferme. Pour eux, c’est un moyen ludique d’apprendre pendant ses
vacances.
Face à la crise agricole, l’agritourisme apparaît comme une réelle opportunité de
développement pour les exploitations en perte de vitesse. Il peut être incitatif pour la reprise
d’exploitations dont les propriétaires vieillissants sont en quête de repreneurs. Cette forme de
tourisme peut maintenir des couples à la ferme et éviter les emplois d’appoint à l’extérieur de
l’exploitation. Il permet aussi de rompre la monotonie du quotidien par des contacts
relationnels avec la clientèle, de s’ouvrir au monde extérieur par le biais d’Internet et de
s’adapter en permanence à l’évolution de son activité principale. Autant de challenges que de
nouveaux exploitants volontaires doivent pouvoir relever.
144
Les agriculteurs contribuent à renforcer l’attractivité de la campagne en complétant les
prestations touristiques existantes : hôtels, cafés et restaurants traditionnels. Ils offrent
l’opportunité aux touristes de vivre à la ferme, dans une ambiance conviviale, de respirer au
grand air, d’apprendre des savoir-faire et de déguster des produits locaux. Ils peuvent
également organiser des activités extérieures : randonnées, promenades à vélo, à cheval…
L’agritourisme propose un autre rapport aux métiers agricoles et au territoire et est un axe de
développement territorial.
Néanmoins, des difficultés persistent pour développer ce type d’activité : le manque de
temps, les moyens financiers et humains, les mentalités des anciens… Le développement
d’une activité agritouristique ne peut se faire que sur un territoire attractif qui possède des
richesses naturelles et culturelles intéressantes à découvrir. La diversité des activités
proposées et la qualité d’accueil sont une force supplémentaire pour attirer des clients
potentiels et les faire revenir.
Le territoire, les politiques de développement local et l’activité agritouristique ont de
fortes interactions. Le territoire influence l’activité agritouristique en fonction des ressources
et dirige les actions à mener pour son développement. Les politiques de développement local
permettent de dynamiser le territoire et peuvent contribuer à impulser cette activité par
l’intermédiaire de subventions permettant d’aider les agriculteurs dans leur projet. L’activité
agritouristique peut influer sur l’évolution du territoire et bénéficier de politiques favorables.
C’est ce souhait que nous formulons pour que l’agritourisme soit une opportunité de
développement.
Ce stage m’a permis de confirmer mon envie de travailler dans le développement
local. J’ai souhaité découvrir des acteurs, en l’occurrence les agriculteurs que je n’avais pas
côtoyé auparavant pour élargir mes champs d’investigation dans la recherche d’un futur
emploi.
Je me suis parfaitement intégrée à la structure où j’ai pu participer à de nombreuses
réunions tant avec les fonctionnels qu’en présence d’élus. Ces six mois de stage au sein du
CDRA VALDAC ont été très intéressants et enrichissants sur le plan professionnel et humain.
Je suis allée à la rencontre de différents professionnels et j’ai dû faire preuve d’esprit de
synthèse dans mes recherches. Sur le plan personnel, cette expérience m’a permis d’améliorer
mes compétences en termes de méthodologie et d’organisation du travail.
145
Etat des sources
Documents relatifs au CDRA en général
Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 10 et 11 juillet 2008,
concernant une nouvelle génération de Contrats de Développement Rhône-Alpes : les
CDDRA : Contrats de Développement Durable Rhône-Alpes.
Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération PSADER du Conseil Régional du 21 juillet
2005, Délibération n°05.05.596.
Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 16 et 17 décembre
2004, concernant la modification de la procédure des Contrats de Développement de RhôneAlpes.
Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 28 et 29 novembre
2000, concernant la création des Contrats de Développement de Rhône-Alpes.
Documents relatifs au CDRA VALDAC
CDRA, Programme d’actions 2007-2012 du CDRA VALDAC, 2008.
CDRA, Documents préalables à la mise en œuvre du PSADER VALDAC – Diagnostic
territorial et objectifs stratégiques, 2007.
RCT et CDRA, Charte de territoire du CDRA VALDAC, 2006.
RCT, Elaboration du projet de territoire CDRA VALDAC, 2005.
SAFER, Diagnostic foncier du VALDAC, 2007, 22 p.
SMEOV - CDRA VALDAC, Bilan de fonctionnement de la première année du CDRA
VALDAC, La lettre, n°3, Février 2009.
Brochures
Brochure Accueil Paysan
Brochure Bienvenue à la ferme
Brochure Gîtes de France
Brochures des différents OTSI du territoire VALDAC, Ardèche Plein Cœur
Brochures du PNR Monts d’Ardèche
Brochure Agribio Ardèche
146
Textes législatifs
Loi de 1979 contre la publicité intempestive dans les PNR
Loi 30/12/1988 du Code Rural
Sites Internet
Accueil Paysan : www.accueil-paysan.fr
Agence de développement touristique Ardèche : http://www.ardeche-guide.com/
Agreste : http://agreste.agriculture.gouv.fr/
Agritourisme sur le Ventoux et le Lubéron : http://www.agritourisme-ventoux-luberon.com/
Ardèche Plein Cœur : http://www.ardechepleincoeur.com/
Bienvenue à la ferme : http://bienvenue-a-la-ferme.com
Chambre d’agriculture de l’Ardèche : http://www.ardeche.chambagri.fr/
Chambre régionale d’agriculture : http://rhone-alpes.synagri.com/synagri/synagri.nsf
Comité Départemental du tourisme Drôme : http://www.drometourisme.com/
Comité régional du tourisme – MITRA :
http://pro.rhonealpes-tourisme.com/toute-l-info/ingenierie-br/observatoire/l-actu-26-1.html
Conseil général Ardèche : www.ardeche.fr
Conseil général Drôme : www.cg26.fr
Conseil régional Rhône-Alpes : www.rhonealpes.fr/
Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires :
http://www.diact.gouv.fr/
FDCIVAM Drôme : http://www.fdcivamdrome.org/index.php
Fermades en Vercors : http://www.apapvercors.com/fermades/
Forme en ferme : http://www.formeenferme.com/
Gîtes de France : www.gites-de-France.fr
INSEE : www.insee.fr
Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche : http://agriculture.gouv.fr/
Ministère du tourisme : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/home.jsp
Parc naturel régional des Monts d’Ardèche :
http://www.parc-monts-ardeche.fr/v1/sommaire.php3
Portail Territoire - Région Rhône-Alpes :
http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133
Sicorra : http://extranet.rhonealpes.fr/
Terre de femmes en Provence : http://www.terredefemmes-provence.com/
147
Remerciements des personnes sollicitées
Les agriculteurs
Gilles AMBLARD, éleveur ovin à Rochessauve
Jean-Pierre ANCHISI, ferme-auberge de Combeyron à Silhac
Roselyne BAZIN, castanéicultrice à Saint-Etienne-de-Serres
Denis BERAUD, gîte à Saint-Maurice-en-Chalencon
Jocelyne BERNARD, ferme pédagogique Moulin de Mandy à Pranles
Mme CHAPELLE, accueil enfants et présidente de l’Antenne du Moyen Vivarais
Geneviève CHASSON, éleveuse à Saint-Barthélémy-le-Meil
Fabien CLAVE et Mathilde FACY, ferme pédagogique du Valentin à Bourg-lès-Valence
Annick DESBRUS, castanéicultrice à Saint-Jean-Chambre
Olivier DUHOO, cultivateur à Saint-Basile
Sylviane FOUREL, arboricultrice à Bourg-lès-Valence
Martine GRANGE, castanéicultrice à Lamastre
Jérôme HABIB, éleveur à Marcols-les-Eaux et président du syndicat d’initiative de SaintPierreville
Marie ISNARD, accueil enfants à Saint-Sylvestre, secrétaire de l’Antenne du Moyen Vivarais
Alain LAURENT, éleveur caprin à Jaunac
Françoise LEFORT, éleveuse et castanéicultrice à Champis
Nathalie LE MOULT, ferme équestre à Champis
Gilles LEON, éleveur caprin à Coux
Philippe LEORAT, labyrinthe végétal à Charmes-sur-Rhône
Stéphane MANGANELLO, apiculteur à Désaignes
Albéric MAZOYER, viticulteur à Cornas
Catherine MOLLE, apicultrice à Accons
Catherine MONCHAL, ferme-auberge de Jameysse à Désaignes
Hélène ODASSO, éleveuse d’escargots à Grozon
Christine PARAGHAMIAN, éleveuse caprin à Boffres et présidente de la FDCIVAM
Ardèche
Ameline PFISTER, femme d’apiculteur à Dunière-sur-Eyrieux
Christèle PION, éleveuse caprin à La Baume-Cornillane
Christel QUAILLET, éleveuse d’escargots à Montvendre
Sylvie RAUNICHER, arboricultrice à Saint-Sylvestre
Véronique TERRAS, camping à la ferme à Silhac
Marie-Gilberte VIALLE, camping à la ferme à Saint-Pierreville
Sylvie VOLLE, éleveuse à Dornas
Christine ZAHLES, gîte d’étape à La Rochette
148
Les têtes de réseaux
Richard BONIN, chargé de mission agriculture au PNR des Monts d’Ardèche
Isabelle BOULON, chargée de mission territoriale de la Vallée de l’Eyrieux, Chambre
d'Agriculture de l'Ardèche
Pauline CHAUVEAU, FDCIVAM Drôme
Jean-Michel COSTECHAREYRE, Chambre d'Agriculture de la Drôme
Jacqueline DUDAL, Site de proximité des Boutières
Nathalie FOLLIOT, chargée de mission territoriale de la Vallée du Doux, Chambre
d'Agriculture de l'Ardèche
Olivier IBARRA, FDCIVAM Ardèche
Anne JULIEN, Site de proximité de Cedre
Nicolas SABOT, Animateur filière Accueil et Production Fermière, Chambre d'Agriculture de
l'Ardèche, Bienvenue à la ferme en Ardèche
Les offices de tourisme et syndicats d’initiative du territoire
VALDAC
Aurélie BENEVISE, Syndicat d’initiative de Saint-Pierreville et chargée de mission tourisme
à la communauté de communes des Châtaigniers
Karen CHALON, Ardèche Plein Cœur
Stéphanie HIRSCHINGER, Adjointe de Direction, Office de tourisme de Valence
Madame LE SOURD, Office de tourisme de Rhône-Crussol
Nathalie SAUSSE, Responsable administrative, Office de tourisme du Pays du Cheylard
Audrey VOLLE, chargée de la mise en œuvre du site remarquable du goût, Office de
tourisme Privas Rhône et Vallées
Autres contacts
Mathilde AUDERGON, Point Accueil Installation, Chambre d’agriculture de la Drôme
Karine BERTHAUD, Association pour le développement de l’agriculture dans l’Y
Grenoblois
Gaël BERTHIER, chargé de mission Ingénierie Ecotourisme, Agence de Développement
Touristique de l’Ardèche
Albane BESSET, Point Accueil Transmission, ADASEA Drôme
Claudine BRIFFOTAUX, Service Tourisme et Agriculture, Direction du Développement
Economique, Conseil Général de l'Ardèche
Annie CHAMPETIER, Point Accueil Transmission, ADASEA Ardèche
Maëlys CHOMEL, chargée de mission agriculture et développement rural au CDRA
VALDAC
Carole COLLET, documentaliste, SOURCE
Léa DAVID, technicienne observatoire, Comité départemental du tourisme de la Drôme
149
Véronique DUCHALAIS, directrice Gîtes de France Drôme
Sébastien FAVIER, responsable d’ingénierie campagne et terroirs, MITRA
Béatrice FRASSON-MARIN, chargée de mission tourisme et sport au CDRA VALDAC
Jean-Pierre GOURIOU, chef du pôle Etudes, diffusion et prospective, SERSIP - DRAAF
Rhône-Alpes
Stéphanie HAMET, responsable du Musée départemental de la Bresse
Ludovic HEDOIRE, directeur Gîtes de France Ardèche
Stéphanie INGELS, chargée de mission APAP, Fermades en Vercors
Christine JARNIAS, Service tourisme, Conseil Général de la Drôme
Christophe MAS, Valence Major
Pierre NAVECTH, chargé de mission agriruralité/ELI
Richard ROIRON, chargé de l'observation économique du tourisme, Agence de
Développement Touristique de l’Ardèche
Alain SALLIER, directeur de l’ADASEA Drôme
Nathalie SEAUVE, conseillère diversification, Chambre d'Agriculture de la Drôme
Maryse THOLLON, Point Accueil Installation, Chambre d’agriculture de l’Ardèche
Marie THOMAS, chargée de mission agriculture et gestion de l’espace au CDPRA Ardèche
Verte
Jean-Baptiste VACHON, service agriculture, Conseil Général de la Drôme
150
Bibliographie
Références à l’agritourisme
ADAYG, Observatoire des pratiques agritouristiques en Isère, Guide méthodologique,
octobre 2008, 28 p.
Agreste, Le tourisme à la ferme reste marginal, Primeur, n°107, janvier 2002, 4 p.
APCA, L’agritourisme, un outil de développement économique et d’attractivité du territoire,
n°974, revue Chambres d’agriculture, juin-juillet 2008, pp 13-41.
BAZIN G., Le développement de l’agritourisme en France, Rencontres Internationales de
Fez sur le développement des zones défavorisées, Paris, INRA, 1993, 14 p.
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Journée d’information
Premières rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, Lyon, Agrapole, le 29 mai 2008.
155
Principaux sigles et abréviations utilisés
07 : Ardèche
26 : Drôme
AB : Agriculture biologique
ADASEA : Association Départementale pour l’Aménagement des Structures et des
Exploitations Agricoles
ADAYG : Association de Développement Agricole de l’Y Grenoblois
ADT : Agence de développement touristique
AFIT : Agence Française de l’Ingénierie Touristique
AFVMA : Association pour la Formation et la Valorisation en Milieu Agricole de Vaucluse
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée
APAP : Association pour la promotion des agriculteurs du Parc naturel régional du Vercors
APC : Ardèche Plein Cœur
BAF : Bienvenue à la ferme
CAT : Comité d’Avis Thématique
CDDRA : Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes
CDRA : Contrat de Développement Rhône-Alpes
CDT : Comité Départemental du Tourisme
CEMAGREF : Centre d’Etude du Machinisme Agricole, du Génie Rural et des Eaux et Forêt
(actuellement : Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement)
CFD : Chemin ferré départemental
CG : Conseil Général
CGD : Contrat Global de Développement
CLD : Conseil Local en Développement
CLI : Comité Local à l’Installation
Copil : Comité de pilotage
Cotech : Comité technique
CRDR : Centre de ressources du développement rural
CROF : Contrat régional d’objectif filière
CTEF : Contrat Territorial Emploi-Formation
CUMA : Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole
DD : Développement Durable
DDEA : Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (anciennement DDE)
DRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt
DADR : Direction Agriculture et Développement Rural
DJA : Dotation aux jeunes agriculteurs
EALI : Entreprise agrirurale localement innovante
ETA : Entreprise de Travaux Agricoles
156
FDCIVAM : Fédération Départementale des Centre d’Initiatives pour la Valorisation des
Activités en Milieu Rural
FEADER : Fonds européen agricole pour le développement rural
FDTR : Fédération Départementale du Tourisme Rural
FEDER : Fonds européen de développement régional
FEOGA : Fonds européen d’orientation et de garantie agricole
GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun
GAL : Groupe d’Action Local
GdF : Gîtes de France
Geda : Groupes d’étude et de développement agricole
GREP : Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective
INAO : Institut national de l’origine et de la qualité
INRA : Institut scientifique de recherche agronomique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
MBS : Marge brute standard
MITRA : Mission d’ingénierie touristique Rhône-Alpes
MSA : Mutualité Sociale Agricole
ODIT France : Observation, développement, ingénierie touristiques France
ORC : Opération rurale collective
OTSI : Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative
PAC : Politique Agricole Commune
PIDA : Programme Intégré de Développement Agricole
PLU : Plan local d’urbanisme (anciennement plan d’occupation des sols - POS)
PNR : Parc Naturel Régional
PRADR : Plan régional pour l’agriculture et le développement rural
PSADER : Projet Stratégique pour l’Agriculture et le Développement Rural
RGA : Recensement Général Agricole
SAFER : Société d’Aménagement Foncier et Etablissement Rural
SAU : Surface Agricole Utile
SCOT : Schéma de COhérence Territoriale
Sicorra : Site collaboratif de la région Rhône-Alpes
SIDCA : Syndicat intercommunal de développement Centre Ardèche
SIVOM : Syndicat Intercommunal à vocation multiple
SMEOV : Syndicat Mixte Eyrieux Ouvèze Vernoux
SOURCE : Centre national de ressources du tourisme et du patrimoine rural
TACT : Territoire d’accueil et de consommation touristique
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
UTA : Unité de travail annuel
VALDAC : Valence Drôme Ardèche Centre
157
Glossaire
Rappel des définitions de l’INSEE
Un pôle urbain est une unité urbaine offrant au moins 5 000 emplois et qui n’est pas située
dans la couronne périurbaine d’un autre pôle urbain.
Une aire urbaine est un ensemble continu formé par un pôle urbain et par sa couronne
périurbaine, c’est-à-dire les communes dont une part importante de la population active
résidente travaille dans une autre commune de l’aire urbaine, ce sont les communes
monopolarisées.
Une couronne périurbaine est l’ensemble des communes d’une aire urbaine à l’exception de
son pôle urbain.
Une commune multipolarisée a au moins 40 % de sa population qui travaille à l’extérieur
dans plusieurs aires urbaines. Elle peut être soit urbaine, soit rurale.
Un pôle d’emploi de l’espace rural comprend les communes appartenant à cet espace à
dominante rurale et comptant 1 500 emplois ou plus.
La couronne d’un pôle d’emploi de l’espace rural est composée des communes appartenant
à cet espace à dominante rurale et dont 40 % ou plus des actifs résidents travaillent dans le
reste de l’aire d’emploi de l’espace rural.
Une commune rurale est une commune n’appartenant pas à une unité urbaine. Les autres
sont des communes urbaines.
158
Table des figures
Figure 1 : Localisation du territoire VALDAC en Rhône-Alpes.............................................................. 5
Figure 2 : Les principaux axes de communication en VALDAC............................................................. 6
Figure 3 : Schéma de temps/distance entre le siège du CDRA et les autres communes du territoire. 7
Figure 4 : Les différents types d’espaces ruraux en VALDAC............................................................... 8
Figure 5 : Evolution de la démographie sur le territoire VALDAC ........................................................ 9
Figure 6 : Typologie des territoires en VALDAC en 1999 ................................................................... 10
Figure 7 : Friche à Guilherand-Granges (07) ..................................................................................... 12
Figure 8 : Déprise agricole à Désaignes (07) ..................................................................................... 13
Figure 9 : Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre ..................................................................... 15
Figure 10 : La Plaine de Valence vue de la colline de Crussol ............................................................ 17
Figure 11 : Vue de la vallée de l’Eyrieux ............................................................................................ 18
Figure 12 : Vue de Privas depuis Coux ............................................................................................... 19
Figure 13 : La châtaigneraie............................................................................................................... 20
Figure 14 : Vue sur les Sucs ............................................................................................................... 21
Figure 15 : Les entités paysagères en VALDAC .................................................................................. 21
Figure 16 : Répartition des espaces agricoles.................................................................................... 24
Figure 17 : Les différents patrimoines en VALDAC............................................................................. 24
Figure 18 : Nombre d’exploitations proposant une restauration et un hébergement en 2000 ......... 43
Figure 19 : Localisation des CDRA...................................................................................................... 54
Figure 20 :Les 4 entités fondatrices................................................................................................... 57
Figure 21 : Organigramme du CDRA VALDAC .................................................................................... 59
Figure 22 : Les comités d’avis thématiques ....................................................................................... 60
Figure 23 : Cheminement d'une demande de financement CDRA et Ardèche Terre de Pays............. 62
Figure 24 : Répartition des fermes interrogées ................................................................................. 72
Figure 25 : L’offre agritouristique ...................................................................................................... 87
Figure 26 : La ferme de Médille ......................................................................................................... 89
Figure 27 : Les hébergements à la ferme en VALDAC ........................................................................ 90
Figure 28 : La salle d’accueil et de vente de la ferme du Châtaignier................................................ 93
159
Figure 29 : Les activités liées à la restauration en VALDAC ............................................................... 93
Figure 30 : La salle d’accueil et d’animation de la ferme du Valentin, Bourg-lès-Valence (26)......... 96
Figure 31 : Tracé du labyrinthe 2009 ................................................................................................. 99
Figure 32 : La découverte de la ferme en VALDAC ........................................................................... 102
Figure 33 : L’offre agritouristique en VALDAC ................................................................................. 103
Figure 34 : Les offices de tourisme et syndicats d’initiative en VALDAC ......................................... 113
160
Table des tableaux
Tableau 1: Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU ........................................................... 25
Tableau 2 : Occupation des sols agricoles.......................................................................................... 26
Tableau 3 : Population et main d’œuvre agricole............................................................................... 28
Tableau 4 : Répartition par classe d’âge des chefs d’exploitation et co-exploitants en 2000 ........... 29
Tableau 5 : Typologie de succession des chefs d’exploitation de plus de 50 ans .............................. 29
Tableau 6 : Capacité d’hébergements touristiques en nombre de lits en 2007 ................................. 32
Tableau 7 : L’orientation technico-économique des exploitations agritouristiques en Rhône-Alpes 47
Tableau 8 : Comportements des agriculteurs vis-à-vis du tourisme.................................................. 81
Tableau 9 : Les définitions de l’activité agricole ................................................................................ 83
Tableau 10 : Des publics variés, des opportunités nombreuses ........................................................ 95
Tableau 11 : Choix de la destination campagne dans le cadre de séjours en hébergements non
marchands........................................................................................................................................ 105
Tableau 12 : De ferme en ferme à différentes échelles.................................................................... 111
161
Table des matières
Introduction ......................................................................................................... 1
1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne
et zone périurbaine.............................................................................................. 4
1. Un territoire de contrastes géographiques......................................................... 5
1.1 Sa situation géographique et économique ........................................................................ 5
1.2 VALDAC associe espace rural et agglomération ............................................................ 8
1.2.1 Une population croissante ......................................................................................... 9
1.2.2 Le processus de périurbanisation .............................................................................. 9
2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas naturels .............................. 14
2.1 Une variété d’entités paysagères .................................................................................... 14
2.1.1 La Plaine de Valence, une zone urbanisée .............................................................. 16
2.1.2 Le Sud Vivarais, une zone agricole diversifiée....................................................... 18
2.1.3 Le Pays de Privas, une zone alliant agriculture, industrie et services ..................... 18
2.1.4 Les Boutières, une zone d’élevage extensif ............................................................ 19
2.1.5 Les Sucs, une zone dépeuplée ................................................................................. 20
2.2 Un territoire soumis aux risques naturels....................................................................... 22
3. Un territoire propice à l’agritourisme ?........................................................... 23
3.1 Un secteur agricole diversifié......................................................................................... 23
3.1.1 Les productions agricoles........................................................................................ 24
3.1.2 Les filières de qualité .............................................................................................. 26
3.1.3 Les exploitants agricoles et les structures locales d’accompagnement................... 28
3.2 Le tourisme en VALDAC .............................................................................................. 31
3.2.1 L’offre touristique ................................................................................................... 31
3.2.2 Le demande touristique ........................................................................................... 37
3.3 La distinction entre tourisme rural et agritourisme ........................................................ 39
3.4 Le contexte de l’agritourisme......................................................................................... 42
3.4.1 En France, une pratique marginale.......................................................................... 42
3.4.2 En Rhône-Alpes, une volonté de développement ................................................... 44
3.4.3 En Drôme-Ardèche, une activité émergente ........................................................... 48
Ce qu’il faut retenir ............................................................................................. 50
2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse
agritouristique du territoire ............................................................................. 51
1. La structure du CDRA VALDAC................................................................... 52
1.1 L’évolution de la procédure contractuelle régionale...................................................... 52
1.1.1 La mise en place du CDRA..................................................................................... 52
1.1.2 Le passage au CDDRA ........................................................................................... 52
1.1.3 Les modalités de fonctionnement des CDRA et CDDRA ...................................... 53
1.1.4 Le Projet stratégique agricole et de développement rural ....................................... 55
1.2 Le CDRA VALDAC...................................................................................................... 56
1.2.1 Création et objectifs du CDRA ............................................................................... 56
1.2.2 Organisation du CDRA VALDAC ......................................................................... 58
1.2.3 Relations PNR/CDRA............................................................................................. 63
162
2. Les méthodes d’investigation pour connaître et développer l’agritourisme... 65
2.1 Bilan des contrats précédents ......................................................................................... 65
2.2 Actions en faveur de l’agritourisme ............................................................................... 66
2.2.1 La demande du CDRA ............................................................................................ 66
2.2.2 Les objectifs à envisager ......................................................................................... 67
2.3 Les méthodes d’investigation......................................................................................... 67
2.3.1 Recherche statistique............................................................................................... 67
2.3.2 Etude documentaire................................................................................................. 68
2.3.3 Entretiens préalables à l’enquête............................................................................. 70
2.3.4 Enquête de terrain auprès des agriculteurs .............................................................. 70
2.3.5 Participation à une journée d’information............................................................... 73
2.3.6 Difficultés rencontrées lors de l’étude .................................................................... 73
3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente............ 75
1. Une logique de diversification pour l’agriculteur ........................................... 76
1.1 Le profil des agriculteurs : principalement néo-ruraux .................................................. 76
1.2 Le tourisme sur une exploitation : une activité annexe .................................................. 79
1.3 La première motivation : des revenus complémentaires ................................................ 79
1.4 Des réglementations complexes ..................................................................................... 82
1.5 Les aides publiques mobilisables ................................................................................... 84
1.6 Les freins au développement de l’agritourisme ............................................................. 85
2. L’offre agritouristique en VALDAC .............................................................. 87
2.1 Les hébergements, un meilleur complément de revenus................................................ 87
2.1.1 Les gîtes, un séjour en groupe................................................................................. 88
2.1.2 Les chambres d’hôtes, un contact plus convivial.................................................... 89
2.1.3 Les campings à la ferme, plus proches de la nature ................................................ 90
2.2 La restauration, un avant-goût du terroir........................................................................ 91
2.2.1 Les fermes auberges, une diminution dommageable .............................................. 91
2.2.2 La table d’hôtes, entre partage et échanges............................................................. 92
2.2.3 Le goûter ou casse-croûte à la ferme, un phénomène de mode............................... 92
2.3 La découverte de la ferme, un loisir privilégié............................................................... 94
2.3.1 Des visites éducatives et ludiques ........................................................................... 94
2.3.2 Les fermes équestres, accueil du cheval et du cavalier ........................................... 97
2.3.3 Accueil enfants, découverte de la campagne par de jeunes citadins ....................... 97
2.3.4 Les autres activités de découverte........................................................................... 98
3. Des clientèles diverses .................................................................................. 104
3.1 La perception de la destination campagne ................................................................... 104
3.2 Les différents profils de la clientèle ............................................................................. 105
3.3 Des motivations et des attentes contradictoires............................................................ 107
4. De nombreux acteurs partenaires .................................................................. 109
4.1 Conseils et accompagnement, l’émergence d’un projet............................................... 109
4.2 Animation, un moment de découverte et de partage .................................................... 110
4.2.1 Les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser
l’agriculture et le milieu rural......................................................................................... 110
4.2.2 Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, un acteur incontournable......... 111
4.3 Communication / Promotion : se faire connaître pour exister ..................................... 112
4.3.1 Les comités départementaux du tourisme ............................................................. 112
4.3.2 La Fédération Départementale du Tourisme Rural ............................................... 112
163
4.3.3 Les offices de tourisme et syndicats d’initiative ................................................... 113
4.3.4 Ardèche Plein Cœur .............................................................................................. 114
4.4 De multiples réseaux sans réelle dominance................................................................ 115
4.4.1 Gîtes de France, réseau le plus connu ................................................................... 115
4.4.2 Bienvenue à la ferme, réseau leader en agritourisme............................................ 116
4.4.3 Accueil Paysan, réseau le plus proche de la nature............................................... 117
4.4.4 Autres labels liés à l’hébergement ........................................................................ 118
4.5 Autres réseaux .............................................................................................................. 120
4.5.1 Réseau Paysage et Terres de savoirs ..................................................................... 120
4.5.2 Forme en Ferme, une alimentation saine et des activités sportives ...................... 121
Ce qu’il faut retenir ........................................................................................... 122
4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire
VALDAC ? ....................................................................................................... 124
1. L’analyse prospective.................................................................................... 125
1.1 Le rôle de l’agriculteur dans la préservation du paysage ............................................. 126
1.2 Le paysage en VALDAC ............................................................................................. 127
1.3 Les scénarii possibles ................................................................................................... 129
1.3.1 Scénario pessimiste : dans la continuité des tendances actuelles.......................... 129
1.3.2 Scénario optimiste : une véritable politique en faveur de l’agritourisme ............. 130
1.3.3 Scénario souhaitable.............................................................................................. 131
2. Les préconisations pour développer l’agritourisme ...................................... 132
2.1 Les conditions d’une stratégie de développement cohérente ....................................... 132
2.2 Les orientations stratégiques ........................................................................................ 133
2.2.1 Organiser l’offre agritouristique existante ............................................................ 134
2.2.2 Sensibiliser à l’agritourisme.................................................................................. 136
2.2.3 Programmer des animations originales tout au long de l’année............................ 137
2.2.4 Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique existante ............................. 141
Conclusion ........................................................................................................ 144
Etat des sources ............................................................................................... 146
Bibliographie.................................................................................................... 151
Principaux sigles et abréviations utilisés....................................................... 156
Glossaire ........................................................................................................... 158
Table des figures.............................................................................................. 159
Table des tableaux ........................................................................................... 161
Table des matières ........................................................................................... 162
164
Annexes
Annexe 1 : Rétroplanning
Annexe 2 : Enquête auprès des agriculteurs
Annexe 3 : Pré-restitution au comité d’avis thématique Tourisme - Mardi
16 juin 2009
Annexe 4 : Règlement d’aide aux hébergements touristiques saisonniers
Annexe 5 : Hébergement locatif
Annexe 6 : Aides spécifiques aux agriculteurs : Fermes auberges et
campings à la ferme
Annexe7 : Dispositif Entreprises Localement Innovantes
Annexe 8 : Les aides européennes en faveur du tourisme rural
Annexe 9 : Exemple de prestations proposées par un agriculteur du
territoire VALDAC « Formule Tepee »
Annexe 1 : Rétroplanning
Semaines
MARS
10 11 12 13
AVRIL
MAI
JUIN
JUILLET
AOUT
SEPT
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Prise de connaissance du territoire
Collecte de données sur l'agritourisme
Collecte de données sur le territoire
Grille d'entretien têtes de réseaux
Entretiens têtes de réseaux
Grille d'entretien agriculteurs
Entretiens agriculteurs
Liste des prestataires agritouristiques
Identification des besoins
Plan
Présentation CAT Tourisme/PSADER
Synthèse entretiens
Repérage des enjeux de l’agritourisme
Dossier final
Relecture
Présentation Comité de pilotage
Réalisation : Sophie THOMAS
Annexe 2 : Enquête auprès des agriculteurs
Date :
Contact :
Nom :
Prénom :
Lieu :
Dans le cadre de son projet stratégique agricole et de développement rural), le territoire Valence
Drôme Ardèche Centre souhaite réaliser un état des lieux des activités agritouristiques.
MIEUX VOUS CONNAITRE
1. Age du chef d’exploitation :
2. Quelle est votre formation initiale ?
3. Quelle est la profession de votre conjoint(e) ?
4. Avez-vous exercé une autre profession avant de devenir exploitant agricole ?
5. Par rapport à la MSA, comment vous qualifiez-vous ?
□ Agriculteur à titre principal
□ Agriculteur secondaire
□ Cotisant solidaire
6. Exercez-vous une autre activité non agricole ?
7. Quel est le contexte de votre installation ?
□ Reprise de l’exploitation familiale (degré d’affiliation)
□ Hors cadre familial
8. Si vous vous êtes installé hors cadre familial, quel est votre milieu d’origine ?
□ Rural
□ Urbain
VOTRE EXPLOITATION
9. Que produisez-vous sur votre exploitation ?
10. Transformez-vous vos produits ?
□ Oui
□ Non
11. Si oui, lesquels ?
12. Quel est le statut de l’exploitation ?
□ Exploitation individuelle
□ EARL
13. Depuis quand êtes-vous installé ?
□ GAEC
□ Autres à préciser
14. Combien de personnes travaillent sur l’exploitation ?
□ Conjoint
□ Salarié
□ Famille
□ Saisonnier
VOTRE ACTIVITE AGRITOURISTIQUE
15. Quelle(s) prestation(s) agritouristique(s) proposez-vous ?
Hébergement
Gastronomie
Loisirs/découverte
Types de prestation
□ Gîte
□ Chambre d’hôtes
□ Camping à la ferme
□ Ferme de séjour
Capacité d’hébergement :
Nombre de nuitées/an :
□ Ferme auberge
□ Table d’hôte
□ Goûter/casse croûte
à la ferme
□ Ferme pédagogique
□ Ferme de découverte
□ Ferme équestre
□ Accueil enfants
□ Autre à préciser
Durée de la visite :
Supports de visite :
Horaires d’ouverture : □ fixes
16. Depuis combien de temps exercez-vous cette activité ?
17. Comment a-t-elle évolué ?
Réseaux/ labels
□ Gîtes de France
□ Accueil Paysan
□ Clévacances
□ Autre à préciser
□ Bienvenue à la
ferme
□ Accueil Paysan
□ Bienvenue à la
ferme
□ Réseau Paysage
□ Autre à préciser
□ sur rendez-vous
18. Pour quelles raisons avez-vous développé une activité agritouristique ? (plusieurs réponses
possibles)
□ Compléter ses revenus
□ Mettre en valeur son patrimoine
□ Faire connaître son métier
□ S’ouvrir vers l’extérieur, favoriser l’échange
19. Quelle place l’activité prend-elle sur l’exploitation ?
□ Occasionnelle
□ Principale
□ Annexe
□ Séparée
20. Que représente l’activité agritouristique en matière de revenus ?
□ Moins de 10 %
□ entre 20 et 30 %
□ entre 10 et 20 %
21. Quelle est la personne qui s’occupe principalement de l’activité ?
□ Vous
□ Vous deux
□ Votre conjoint(e)
□ Autre à préciser
22. Quelle est la principale période de cette activité ?
23. Combien de temps y consacrez-vous ? (UTA)
□ Moins de 0.5 UTA
□ Entre 1 et 1.5 UTA
□ Entre 0.5 et 1 UTA
□ Plus de 1.5 UTA
24. Quels aménagements avez-vous dû faire pour accueillir du public ?
25. Ce site est-il accessible aux personnes à mobilité réduite ?
□ Oui
□ Non
26. Avez-vous bénéficié de subventions ?
□ Oui
□ Non
27. Si oui, quel organisme vous a-t-il versé la subvention ?
28. Avez-vous rencontré des freins pour monter votre activité agritouristique ?
□ Oui
□ Non
29. Si oui, lesquels ?
30. Avez-vous suivi une formation pour mener à bien votre projet ?
□ Oui
□ Non
31. Avez-vous sollicité un accompagnant/conseiller pour la création ?
□ Oui
32. Si oui, qui ?
□ Non
33. Etes-vous satisfait de ce que vous avez accompli pour cette nouvelle activité ?
□ Oui
□ Non
34. Pour quelle raison ?
35. Le referiez-vous, si c’était à refaire ?
□ Oui
□ Non
36. Pour quelle raison ?
CLIENTELE
37. Quel est le profil de votre clientèle ?
38. De quelle provenance viennent vos visiteurs ?
□ Ardèche
□ Drôme
□ Région Rhône-Alpes
□ Autres régions à préciser
39. Quelle est votre part de clientèle étrangère ?
40. D’où viennent les touristes étrangers ?
COMMUNICATION/PROMOTION
41. Comment vous faîtes-vous connaître du public ?
□ Bouche-à-oreille
□ Dépliants
□ Site Internet personnel
□ Autre à préciser
42. Etes-vous adhérent à un office de tourisme ?
□ Oui
□ Non
43. Si oui, lequel ?
44. Faîtes-vous partie d’un réseau ou d’un groupe ?
□ Oui
□ Non
45. Si oui, lequel ?
46. Maîtrisez-vous une langue étrangère ?
□ Oui
47. Si oui, laquelle ?
□ Non
□ Site via un réseau
48. Etes-vous suffisamment bien signalé ?
PERSPECTIVES
49. Quels sont vos projets ?
50. Avez-vous des besoins particuliers pour vous développer ?
51. Quelle est votre vision future pour l’activité agritouristique ? Drôme/Ardèche, zone locale
52. Pensez-vous que l’agritourisme ait un potentiel de développement pour le territoire ?
□ Oui
□ Non
53. Connaissez-vous des personnes ayant des projets dans l’agritourisme ?
Je vous remercie de votre accueil et d’avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire.
Annexe 4 : Règlement d’aide aux hébergements touristiques saisonniers
(Conseil Général de l’Ardèche)
OBJET :
•
•
Aide à la création ou la rénovation de meublés touristiques saisonniers à partir d’un bâti
traditionnel existant.
Aide à la création de chambres d’hôtes à partir d’un bâti traditionnel existant, les
modernisations de chambres d’hôtes étant exclues du dispositif.
BENEFICIAIRES
•
Personnes physiques, GAEC, EARL uniquement
-
Habitants permanents en Ardèche dans un rayon par rapport au projet permettant
d’assurer un accueil de proximité (pour les personnes morales, cette condition
s’applique au responsable)
-
et disposant d’un revenu imposable par foyer fiscal inférieur à 25.000 € par an
(pour les personnes morales, le revenu fiscal de référence de chacun des
actionnaires devra être inférieur à 25.000 €).
NATURE ET MODALITES DE L’AIDE
Opérations subventionnables
•
Création d’hébergements, niveau 2 minimum, bénéficiant d’un label (Gîte de France,
Clévacances, Accueil Paysan), doté d’un chauffage fixe, disposant d’eau potable
contrôlée.
•
Amélioration des gîtes et meublés touristiques, déjà classés niveau 2 et
- visant le niveau 3
- ou réalisant des travaux débouchant sur un label d’accueil handicapé,
- ou réalisant des travaux en vue de l’obtention d’un éco label.
Dépenses éligibles
•
•
les travaux réalisés par une entreprise
les acquisitions de matériaux, fournitures, mobilier, gros équipements ménagers ; à
l’exclusion du petit mobilier, petits équipements de loisirs, vaisselle, linge de maison,
décoration…, et des travaux personnels.
Plafonds d’intervention :
Type
d’hébergement
Plancher H.T. de
la dépense
subventionable
Création de gîtes
et meublés
7 000 €
Plafond H.T. de
la dépense
subventionnable
Majorations du plafond
subventionnable
18 000 € Label accueil handicapé
Eco label (label
écologique
communautaire, gîte
panda).
Equipements lourds de
thématisation de
l’hébergement
(équestre, pêche, cyclo,
nature…) tels que
hangars, observatoire
animaux, écurie…
Niveau 3
3 000 €
3 000 €
3 000 €
3 000 €
Dans la limite de 3 gîtes par bénéficiaire privé et par période de 10 ans
Création de
4 000 €
6 000 €
chambre d’hôtes
Dans la limite de 5 chambres par bénéficiaire privé et par période de 10 ans
Amélioration de
9 000 €
4 000 €
gîtes et meublés
Taux d’intervention :
Zone de montagne
Autre zone
30% du montant H.T.
subventionnable
15% du montant H.T.
subventionnable
ENGAGEMENTS DU BENEFICIAIRE
-
Le bénéficiaire s’engage à adhérer à un des labels suivants : Gîte de France,
Clévacances, Accueil Paysan, pendant une durée de 10 ans. En cas de sortie du
label ou en cas de vente de l’hébergement avant cette période de 10 ans, il sera
demandé un remboursement de la subvention versée au prorata de la période
restant à courir.
- Entretenir l’hébergement pour lui conserver le niveau de classement pendant 10
ans
- Ouvrir l’hébergement à la location touristique des vacances de Pâques à celles de
Toussaint comprises
- Participer aux formations et répondre aux enquêtes organisées sous l’égide du
Comité Départemental du Tourisme en lien avec les structures labellisatrices
- Déclarer sur l’honneur le respect de la législation en vigueur dans les domaines
social et technique.
- Appliquer la taxe de séjour si le projet est situé dans une zone où elle s’applique,
Adhérer à l’Office de Tourisme ou le Syndicat d’initiative dont il dépend.
Annexe 5 : Hébergement locatif
(Conseil Général de la Drôme)
1 - PRINCIPES D'INTERVENTION
Les aides départementales seront consacrées exclusivement à la modernisation.
2 - BENEFICIAIRES
Pourront être éligibles les propriétaires de locatif touristique adhérents à un label reconnu par
le Département depuis au moins un an avant la date de dépôt de la demande de subvention,
(une distinction d’intervention entre classé et labellisé et seulement labellisé sera effectuée cf
ci-après).
Bénéficiaires de droit privé : personnes physiques, SCI familiales, GAEC, SCEA et EARL.
Les associations sont exclues.
Bénéficiaires de droit public : communes et leurs groupements, syndicats mixtes.
3 unités d’accueil au maximum pourront être subventionnées par propriétaire.
Aucune nouvelle aide ne pourra être accordée pour les structures ayant obtenu le plafond de
subvention, ceci pendant cinq ans après le versement du solde de la subvention.
3 - MODALITÉS DE CALCUL DE LA SUBVENTION
Taux et plafond de dépenses éligibles :
Le montant de dépenses subventionnables est variable selon le type d’hébergement et selon la
nature des travaux de modernisation.
Si l’hébergement est accessible aux personnes à mobilité réduite, le plafond des dépenses
subventionnables est majoré de 20% par rapport au plafond de base (aussi bien dépenses
basiques que spécifiques). Toutefois le propriétaire devra obligatoirement obtenir après
travaux le label « Tourisme et Handicap »
Les taux d’intervention dépendent de la zone (plaine et assimilé ou montagne) et de la nature
des travaux de modernisation. Ceux-ci sont identiques que le maître d’ouvrage soit public ou
privé.
Si l’hébergement est labellisé mais non classé préfecture alors que la procédure existe
(exemple : meublés actuellement), une diminution de 10% du taux sera appliquée.
Le calcul des subventions est présenté dans le tableau intitulé « Locatif touristique, aide à la
modernisation » ci-après.
Nature des dépenses éligibles :
Les dépenses éligibles sont scindées en deux catégories impliquant des plafonds et taux
d’interventions différents :
- Dépenses basiques : il s’agit de travaux de mise aux normes, de rénovation et d’amélioration
du confort.
- Dépenses spécifiques : ce sont des travaux qui apportent une qualification supplémentaire à
l’hébergement, permettant d’accueillir un public spécifique, et/ou de proposer des prestations
permettant d’allonger la saison.
Seront considérés comme dépenses spécifiques les aménagements suivants :
- équipement de bien-être (spa, jacuzzi), piscine enterrée (hors dispositif de
sécurité)
- salle d’activités, barbecue, cheminée en dur, terrasse couverte,
- aires de jeux pour enfants (intérieur et extérieur) et équipements pour bébés,
- équipements permettant de qualifier l’hébergement pour des activités de pleine
nature : activités équestres, cyclo…
A cette liste pourront s’ajouter des aménagements correspondant aux objectifs visés, après
avis de la commission hébergement locatif.
Les travaux personnels ne sont pas pris en compte. Seuls sont éligibles
matériaux, fournitures, mobilier, intervention d’entreprise.
Les travaux assimilables à de l’entretien ne seront pas retenus.
les achats de
Le plancher de dépense subventionnable est fixé à 4 000 €.
Une prime forfaitaire de 500 € est accordée si le propriétaire fait appel à un architecte. Si le
coût d’intervention est inférieur au montant de la prime, celle-ci sera ajustée sur le coût réel.
L’intervention devra être justifiée par une note d’honoraires.
4 - ENGAGEMENT DU BÉNÉFICIAIRE :
Le bénéficiaire s’engage à adhérer à un label parmi les suivants : Gîtes de France,
Clévacances, Accueil paysan ou Fleurs de Soleil, pendant 5 ans après la réalisation des
travaux, et à suivre les prescriptions du label choisi. Le label transmettra en fin de travaux, un
récépissé de travaux permettant au Conseil Général de verser le solde de la subvention.
Si cet engagement n’est pas respecté, un remboursement sera demandé au propriétaire de
l’hébergement au prorata des années restant à courir.
Si l’hébergement est vendu avant l’expiration de ces délais, les engagements auxquels le
bénéficiaire est soumis sont opposables au nouveau propriétaire. Celui-ci devra effectuer une
démarche d’adhésion au label de son choix parmi ceux mentionnés précédemment.
Le bénéficiaire s’engage à renseigner les questionnaires transmis par le Conseil Général pour
évaluer l’impact des aides départementales ainsi qu’aux diverses enquêtes de fréquentation
touristique.
5 - PROCÉDURE D’OCTROI DES SUBVENTIONS :
Les dossiers de demande de subvention sont examinés par la commission hébergement
locatif ; l’avis de celle-ci détermine l’éligibilité du dossier.
Les travaux ne devront pas être engagés avant ; de ce fait, les factures antérieures à la date de
cette commission ne peuvent, en aucun cas, être prises en compte pour le versement de la
subvention.
Nature
Aménagement
Aménagement basique
Plaine et assimilé
Aménagement spécifique
Montagne
Plaine et assimilé
Montagne
Plafond dépense
subventionnable
(Montant HT)
Taux
Subvention
maximale
Plafond dépense
subventionnable
(Montant HT)
Taux
Subvention
maximale
Plafond dépense
subventionnable
(Montant HT)
Taux
Subvention
maximale
Plafond dépense
subventionnable
(Montant HT)
Taux
Subvention
maximale
Gîtes ou meublés
18 000
20%
3 600
18 000
30%
5 400
18 000
30%
5 400
18 000
40%
7 200
Chambres d'hôtes
par chambre
5 000
20%
1 000
5 000
30%
1 500
5 000
30%
1 500
5 000
40%
2 000
Gîtes de séjour
ou d'étape
25 000
20%
5 000
25 000
30%
7 500
25 000
30%
7 500
25 000
40%
10 000
Gîtes d'enfants ou
d'adolescents
25 000
20%
5 000
25 000
30%
7 500
25 000
30%
7 500
25 000
40%
10 000
Nature
hébergement
Annexe 6 : Aides spécifiques aux agriculteurs : Fermes auberges et campings
à la ferme
(Conseil Général de la Drôme)
1 - PRINCIPE D’INTERVENTION
Ces aides concernent aussi bien la modernisation que la création de fermes auberges et de
campings à la ferme.
2 - BENEFICIAIRES DE LA SUBVENTION
Seuls les agriculteurs pourront bénéficier de ce type d’aide, soit à titre individuel soit sous
forme de société : SCEA, GAEC, EARL et SCI familiales.
Les agriculteurs aidés dans le cadre de ce règlement devront adhérer à un label de qualité :
« Bienvenue à la ferme », « Accueil paysan » ou « Gîtes de France, pour les campings à la
Ferme ».
Il est précisé que dans le cadre d’une modernisation le porteur de projet devra être adhérent à
un label reconnu par le Département depuis au moins un an avant la date de dépôt de la
demande de subvention.
3 - CALCUL DE LA SUBVENTION
Seront éligibles : les travaux de création, mises aux normes, rénovation. Le plancher de
dépenses subventionnables est fixé à 2 500 €.
Si les équipements sont accessibles aux personnes handicapées, les plafonds de dépenses
seront majorés de 20 %. Toutefois le propriétaire devra obligatoirement obtenir après
travaux le label « Tourisme et Handicap ».
Le tableau intitulé « Aides spécifiques aux agriculteurs » ci-annexé présente les modalités
d’intervention.
4 – DISPOSITIONS COMMUNES AUX DEUX STRUCTURES
Un établissement ayant obtenu le plafond d’aide possible, ne pourra solliciter une nouvelle
intervention départementale avant un délai de cinq ans à compter de l’année du versement du
solde de la subvention.
Les travaux réalisés directement par le propriétaire ou l’exploitant ne sont pas éligibles.
Toutes les dépenses mentionnées dans ce règlement sont hors taxe.
5 – ENGAGEMENT DU BENEFICIAIRE
Le bénéficiaire s’engage à adhérer pendant 10 ans au label « Bienvenue à la ferme »,
« Accueil paysan » ou « Gîtes de France, pour les campings à la Ferme » pour une aide à la
création et 5 ans pour une aide à la modernisation. Le label concerné transmettra en fin de
travaux un récépissé des travaux permettant au Conseil Général de verser le solde de la
subvention.
Si cet engagement n’est pas respecté, un remboursement sera demandé au propriétaire de la
structure au prorata des années restant à courir.
Si celle-ci vient à être vendue avant l’expiration de ces délais, les engagements auxquels le
bénéficiaire est soumis sont opposables au nouveau propriétaire.
Le bénéficiaire s’engage à renseigner les enquêtes transmises par le Conseil Général pour
évaluer l’impact des aides départementales ainsi qu’aux diverses enquêtes de fréquentation
touristique.
6 - PROCÉDURE D’OCTROI DES SUBVENTIONS
Les dossiers de demande de subvention sont examinés par la commission hébergement
locatif, l’avis de celle-ci détermine l’éligibilité du dossier.
Les travaux ne devront pas être engagés avant ; De ce fait, les factures antérieures à la date de
cette commission ne peuvent, en aucun cas, être prises en compte pour le versement de la
subvention.
RENSEIGNEMENTS :
CONSEIL GENERAL DE LA DRÔME – Service Tourisme
04.75.79.27.58 ou 04.75.79.26.40
Courriel : [email protected]
DEPOT DE LA DEMANDE
Monsieur le Président du CONSEIL GENERAL
Direction du Développement Economique
Service Tourisme
26, av. Président Herriot
26026 VALENCE CEDEX 9