Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins
Transcription
Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins
» SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins juin 2014 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT MEMBRES DU COMITÉ DIRECTEUR DU PROJET Danielle Fréchette, Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada Carole Jacob, Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada Sapna Mahajan, Commission de la santé mentale du Canada Francine Knoops, Commission de la santé mentale du Canada Garey Mazowita, Collège des médecins de famille du Canada Francine Lemire, Collège des médecins de famille du Canada Don Addington, Association des psychiatres du Canada Millicent Toombs, Association médicale canadienne Phil Upshall, personne ayant un vécu expérientiel de la maladie mentale Andy Cox, personne ayant un vécu expérientiel de la maladie mentale Conseillère et rédactrice : Lisa Little REMERCIEMENTS Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, la Commission de la santé mentale du Canada, le Collège des médecins de famille du Canada, l’Association des psychiatres du Canada et l’Association médicale canadienne ont préparé ensemble le présent rapport. CITATION SUGGÉRÉE Comité directeur sur les compétences fondamentales en santé mentale. 2014. Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins. Ottawa, Ontario La production du présent document a été rendue possible grâce à une contribution financière de Santé Canada. Les points de vue exprimés ici sont ceux de la Commission de la santé mentale du Canada et des partenaires. « » RETOUR SUIVANT Table des matières 1 Introduction 4 Projet 5 Objectifs et principes généraux 6 Principes et compétences 8 Références Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Introduction Objectif Le présent document a pour objectif de proposer des objectifs, des principes et des compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins conformément au cadre CanMEDS, lesquels prévaudront dans tout le continuum des soins et tout au long de la vie dans l’intention collective : • • • • d’améliorer l’accès aux services de santé mentale, d’améliorer l’expérience d’utilisation des soins et des services de santé, notamment en éradiquant la stigmatisation, de souligner l’interaction entre la santé physique et la santé mentale et d’en tenir compte, d’offrir du soutien aux médecins dans leur pratique. Les compétences fondamentales sont d’ordre général, destinées à encadrer la pratique médicale; chaque spécialité pourra en élargir la portée et les adapter à sa guise. Elles constituent un schéma directeur grâce auquel la spécialité peut contextualiser sa pratique à l’aide d’illustrations et d’exemples. Sujet Selon l’étude des répercussions de la maladie mentale au Canada de la Commission de la santé mentale du Canadai, un Canadien sur cinq est aux prises avec un trouble mental* bon an, mal an. Autrement dit, plus de 6,7 millions de personnes au pays éprouvent un problème de santé mentale aujourd’hui. La maladie mentale ayant des répercussions également sur la famille et les aidants de la personne malade, force est de constater que presque tout le monde en subit des contrecoups. Dans bien des cas, la maladie mentale se manifeste à un jeune âge comme en témoigne le fait que, tous les ans, plus de 28 % des jeunes adultes de 20 à 29 ans sont aux prises avec un trouble mental. Dans la population âgée de 40 ans, une personne sur deux a déjà eu ou est aux prises avec un problème de santé mentale. Statistique Canadaii révèle que près de 2,8 millions de personnes, soit 10,1 % des Canadiens de 15 ans ou plus, ont fait état en 2012 de symptômes évocateurs de l’un ou l’autre de six troubles mentaux ou problèmes de toxicomanie dans les 12 mois écoulés. Environ 17 % de la population de 15 ans ou plus affirment avoir eu besoin de services de santé mentale dans ces 12 mois. Dans ce groupe : • • plus d’un million (21 %) ont vu leurs besoins comblés en partie, six cent mille (12 %) n’ont pu obtenir de soins ou de services répondant à leurs besoins. Au pays, de nombreux rapports déplorent l’incapacité du système de santé mentale à satisfaire les besoins des personnes aux prises avec un trouble mental – absence de coordination et d’intégration des services, Ici, l’expression « trouble mental » est une traduction du terme mental health condition adopté par l’Organisation mondiale de la santé, notamment dans son rapport Mental Health and Development: Targeting people with mental health conditions as a vulnerable group. * 1 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins disparités régionales, pénurie de professionnels de la santé ayant les compétences nécessaires, insuffisance des ressources et inadéquation des objectifs, stigmatisation systémique et grandes lacunes dans les services, entre autres. Les troubles mentaux et les problèmes de toxicomanie ont un impact de taille sur la pratique médicale. Les médecins des services de première ligne ont fréquemment à soigner des personnes atteintes d’un trouble psychiatriqueiii. La majorité de ces personnes ne sont pas dirigées vers des services de santé mentale et sont prises en charge par ces médecins. Un rapport du Royal College of Psychiatrists estime que les médecins de famille consacrent 30 % de leur pratique à des problèmes de santé mentale.iv Cette réalité, de même que le défi de pouvoir offrir davantage de soins intégrés dans le continuum de prise en charge de la santé mentale, était à l’origine d’une collaboration entre le Collège des médecins de famille du Canada et l’Association des psychiatres du Canada pour élaborer deux déclarations de principe sur les soins partagés et en collaboration dans le domaine de la santé mentale.v,vi Les soins en collaboration offerts en santé mentale sont de plus en plus considérés comme le modèle privilégié de prestation des soins. Un document-cadre de la Commission, fruit d’une vaste consultation pancanadienne auprès de plusieurs groupes, souligne les problèmes et les difficultés du système de santé mentale actuel et les fonctions essentielles exercées par des groupes de professionnels de la santé – médecins, infirmières, travailleurs sociaux, par exemple — dans la pratique et l’éducation afin de combler les besoins de patients, de familles, de communautés, particulièrement dans la réorientation des soins et services vers un objectif de rétablissement et de bien-êtrevii. Les entrevues effectuées pour les besoins de la rédaction de ce document de politique fondamental mettent en évidence l’insuffisance de la formation et de la préparation des médecins non spécialisés en santé mentale en ce qui a trait à ce volet de la pratiqueviii. Le rapport provisoire du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie en 2004, Santé mentale, maladie mentale et toxicomanie: Problèmes et options pour le Canada, propose que tous les médecins, y compris les médecins non spécialisés en santé mentale, possèdent des compétences fondamentales en santé mentale afin de faciliter l’accès au traitement et au soutien en temps opportunix. La stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, Changer les orientations, changer des vies, publiée en mai 2012, avance des recommandations qui insistent sur l’importance d’assurer que tous les médecins disposent de compétences fondamentales en santé mentale afin de faciliter l’adoption d’une approche systémique axée sur le rétablissement, sur le renforcement de la pratique en collaboration et de l’intégration des services de santé mentale aux services de santé de première ligne, sur la lutte à la stigmatisation et sur l’accès en temps opportun aux soins de santé physique appropriés pour les personnes aux prises avec un trouble mental. En outre, la stratégie souligne l’importance de la santé mentale du point de vue de la santé et du bien-être en général. Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada est résolu à améliorer les services et les soins offerts aux Canadiens aux prises avec un problème de santé mentale ou de toxicomanie. Il prend très au sérieux les recommandations formulées dans ces deux rapports. En 2009, il a entrepris de se pencher sur la question de l’amélioration des soins offerts par les médecins, en particulier ceux hors des disciplines reliées à la santé mentale, aux patients atteints d’un trouble mental et traités pour une affection physique, en collaboration avec la Commission de la santé mentale du Canada, le Collège des médecins de famille du Canada et l’Association des psychiatres du Canada, puis avec l’Association médicale canadienne par la suite. 2 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Contexte La sensibilisation accrue du public à propos des questions de santé mentale et de toxicomanie a facilité la tâche de nombreux organismes et pourvoyeurs de services de santé désireux de faire de la santé mentale une priorité. L’examen du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, présidé par l’honorable Michael Kirby, coiffé du rapport final publié en mai 2006, De l’ombre à la lumière : La transformation des services concernant la santé mentale, la maladie mentale et la toxicomanie au Canada, a énormément contribué à la diffusion d’information sur les sujets de la santé mentale et de la toxicomaniex. Cette vaste réflexion a débouché sur la création de la Commission de la santé mentale du Canada en 2007, à qui le gouvernement a confié le mandat de stimuler le changement. La Commission a rendu publics plusieurs rapports marquants, notamment la stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, Changer les orientations, changer des viesxi. En pratique, la Commission a adopté la définition de la santé mentale de l’Organisation mondiale de la santé, soit « un état de bien-être dans lequel chaque personne réalise son potentiel, fait face aux difficultés normales de la vie, travaille avec succès de manière productive et peut apporter sa contribution à la communauté. »xii Par ailleurs, le lien entre la santé physique et la santé mentale est de plus en plus évident. Ainsixiii, • • • • • La dépression consécutive à l’infarctus du myocarde hausse le risque de mortalité, le faisant passer de 3 % à 17 %. Le patient atteint de cancer et aux prises avec une dépression voit son risque de mortalité grimper de 39 %. Le risque de décès par cancer est 50 % plus grand en présence de schizophrénie. En cas de dépression à un jeune âge, le risque d’apparition du diabète de type 2 augmente de 20 %. L’espérance de vie de la personne schizophrène peut être abrégée de 20 ans par la maladie. Nombre de personnes éprouvant des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie ou présentant des symptômes physiques évocateurs d’un trouble mental (p. ex., stress, problèmes digestifs, dépression, dépression post-partum) seront dirigées vers la médecine spécialisée afin que se poursuivent l’investigation diagnostique et le traitement. D’où l’importance d’un certain degré de compétence en santé mentale pour tous les médecins. Le présent document précise ces compétences fondamentales en santé mentale que devraient posséder tous les médecins quel que soit leur champ de pratique. Ces compétences sont essentielles à la prestation de soins de grande qualité. 3 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Projet Le Collège royal et la Commission ont entrepris le projet en 2011. Ils ont mis sur pied un comité directeur formé de représentants des cinq organismes partenaires ayant pour tâche d’établir les compétences fondamentales en santé mentale nécessaires à tous les médecins. Étant donné que la plupart des patients aux prises avec un trouble mental sont traités par un médecin non psychiatre, ces compétences revêtent une importance primordiale pour tous les médecins, les médecins de famille comme les médecins d’autres spécialités. Qui plus est, l’exercice de ces compétences fondamentales favorisera l’atteinte des sept objectifs énoncés dans Vers le rétablissement et le bien-être : Cadre pour une stratégie en matière de santé mentale au Canada, fondement de la stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, Changer les orientations, changer des viesxiv. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Les personnes de tout âge ayant un trouble mental ou une maladie mentale sont activement engagées et appuyées dans leur processus de rétablissement et d’atteinte du bien-être. La promotion de la santé mentale est favorisée et les troubles mentaux ainsi que les maladies mentales sont évités lorsque c’est possible. Le système de santé mentale répond aux besoins variés de toutes les personnes qui vivent au Canada. Le rôle des familles dans la promotion du bien-être et la prestation de soins est reconnu et leurs besoins sont pris en compte. Les personnes ont un accès équitable et opportun à des programmes, des services, des traitements et des formes de soutien appropriés, efficaces et véritablement intégrés qui tiennent compte de leurs besoins. Les mesures prises sont fondées sur diverses sources de connaissances et de données probantes, les résultats sont mesurés et la recherche progresse. Les personnes ayant un trouble mental ou une maladie mentale sont entièrement intégrées à titre de membres de la société. En 2005, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada instaure le cadre de compétences CanMEDSxv. Le cadre de compétences, établi en fonction de valeurs et de principes, décrit les connaissances, les compétences et les habiletés nécessaires aux médecins spécialistes pour obtenir des résultats optimaux dans leur pratique. Les rôles ainsi que les compétences principales et les objectifs spécifiques dont il est question dans le cadre CanMEDS sont les mêmes pour tous les médecins mais ils sont modulés ou nuancés par la spécialité. En 2009, le Collège des médecins de famille du Canada a adopté ce cadre et l’a adapté dans son Cursus Triple Cxvi dans le but d’uniformiser la définition des compétences des médecins de famille et des médecins spécialistes. Dans son analyse de l’environnement, le Comité directeur n’a rien recensé à l’échelle internationale à propos des compétences en santé mentale nécessaires aux médecins spécialistes, ni d’ailleurs au sujet des compétences en santé mentale que devraient posséder d’autres professionnels généralistes de la santé 4 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins comme les infirmières, les pharmaciens, les travailleurs sociaux, les ergothérapeutes et les physiothérapeutes. Cependant, il a relevé de l’information sur les compétences nécessaires aux professionnels de la santé mentale dont les infirmières en psychiatrie. Ce document propose des objectifs, des principes et des compétences fondamentales en santé mentale conformément au cadre CanMEDS. Il s’inspire d’une analyse contextuelle effectuée en 2011 et de documents pertinents. Les spécialités pourront préciser davantage les objectifs spécifiques en fonction de leur pratique. Bien que l’on se concentre ici sur les compétences en santé mentale, le document fait allusion aux problèmes de toxicomanie à l’occasion sachant qu’il existe un lien étroit entre les problèmes de toxicomanie et les troubles mentaux. Objectifs et principes généraux Objectifs 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Améliorer les services et les soins offerts à la personne aux prises avec un trouble mental par le médecin, quel que soit son champ de pratique ou sa discipline. Créer un environnement de prestation de soins et de services empreint de bienveillance et de respect à l’égard de ces patients. Éliminer la stigmatisation exercée par les pourvoyeurs de services de santé. Optimiser l’évolution de l’état de santé physique et mentale du patient par des soins et des services axés sur le rétablissement, auquel le patient participe activement, en s’alliant à la famille et aux aidants qui jouent un rôle important dans ce rétablissement. Détecter les problèmes de santé mentale le cas échéant, notamment les affections concomitantes, chez le patient atteint d’une maladie qui altère sa santé physique. Intervenir rapidement ou instaurer un traitement aux premières manifestations d’un trouble mental, à la récurrence émergente ou à la rechute, et gérer les épisodes de crise. Communiquer efficacement avec le médecin traitant, omnipraticien ou médecin spécialiste, et coordonner les soins avec lui. Promouvoir la santé mentale et le bien-être. 5 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Principes et compétences Rôle Principes Compétences Expert médical Les médecins ont l’obligation d’offrir des soins de santé globaux, y compris des soins de santé mentale, à leurs patients. À cette fin, ils doivent savoir évaluer l’état de santé mentale du patient, traiter le trouble mental le cas échéant dans la mesure de leurs compétences et diriger le patient vers d’autres ressources s’il y a lieu. Posséder une connaissance pratique des symptômes, de l’étiologie et du traitement de première intention des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie qui peuvent avoir des répercussions sur le problème de santé physique pris en charge. Les médecins adoptent un « modèle de prise de décisions en commun » avec le patient et les personnes désignées par lui comme étant des alliés actifs (des membres de sa famille, par exemple). Les programmes de soins, la planification des soins et la pratique courante tiennent compte de la diversité et de la sécurité des patients sur le plan culturel. La prestation des soins et le rétablissement1 se fondent sur les atouts, les capacités et la situation du patient pour en tirer parti. Détecter et cerner le problème de santé physique qu’éprouve, le cas échéant, le patient qui consulte pour cause de problème de santé mentale apparemment. Détecter les signes et les symptômes des troubles mentaux courants dans leur pratique spécialisée, à savoir : • • • • • • • • les troubles anxieux les troubles de l’humeur la psychose la toxicomanie l’état d’affliction de la personne endeuillée le stress provoqué par des situations le trouble cognitif les troubles du sommeil Procéder au dépistage de problèmes de santé mentale s’il y a lieu. Connaître les limites de leur expertise et consulter d’autres professionnels de la santé au besoin. Communicateur Il incombe au médecin et à son patient de tenir une discussion franche, claire et respectueuse à propos des questions de santé mentale. Communiquer avec le patient dans le respect, sans faire preuve de stigmatisation, quel que soit l’état de santé mentale du patient. Toutes les personnes aux prises avec un trouble mental, les collègues comme les patients, sont traitées avec respect. La promotion de la santé mentale2 est mise de l’avant dans la rencontre avec le patient. 6 « CONTENU « » RETOUR SUIVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Rôle Principes Compétences Collaborateur Les médecins ont confiance en l’expertise d’autres professionnels de la santé, y accordent de l’importance et la recherchent le cas échéant; ils collaborent avec ces professionnels de la santé et voient en eux une source d’apprentissage afin de favoriser l’évolution de l’état de santé du patient en mieux; ils considèrent le patient comme un partenaire actif. Reconnaître et respecter la diversité des rôles, des responsabilités et des compétences des autres professionnels de la santé par rapport aux leurs en ce qui a trait à la santé mentale et à la toxicomanie. Gestionnaire Les médecins ont les outils, les connaissances, la formation et l’expérience pour améliorer les soins de santé, réduire les disparités en santé et veiller à la santé de leurs patients aux prises avec des problèmes de santé mentale. Participer activement à la coordination des soins destinés aux patients présentant un trouble mental et veiller à l’utilisation appropriée des ressources de la communauté en santé mentale. Promoteur de la santé Promouvoir la santé dans une optique holistique3 et encourager la participation active des patients et des autres professionnels de la santé en tant « qu’agents de changement en santé mentale ». Cerner et saisir les occasions de défendre les intérêts des patients, de promouvoir la santé et de prévenir la maladie afin d’optimiser les soins offerts aux patients aux prises avec un trouble mental. Chercheurs Faire du diagnostic et du traitement des maladies mentales des sujets étudiés tout au long de la formation médicale et dans la recherche. Relever, analyser et mettre en application l’information et les données probantes ayant trait aux soins destinés aux personnes éprouvant un trouble de santé mentale dans la spécialité. Professionnel Être conscient, en tant que médecin, de son attitude et de ses propres préjugés à l’égard des personnes aux prises avec un trouble mental et des effets de cette attitude et de ces préjugés dans la prestation des soins. Réfléchir à l’impact défavorable des comportements, attitudes et lacunes en termes de savoir sur la qualité des soins et sur l’évolution de l’état de santé des patients aux prises avec un trouble mental. Collaborer avec d’autres personnes, et apprendre d’elles, pour évaluer, planifier, prodiguer et intégrer des soins de santé mentale et le traitement de la toxicomanie à des patients en particulier ou des groupes de patients (prestation de soins intégrés en collaboration). Le concept de rétablissement s’entend de la capacité de mener une vie gratifiante et productive, remplie d’espoir, en dépit des restrictions imposées par la maladie mentale. 1 La promotion de la santé mentale consiste à favoriser la capacité individuelle ou collective de s’approprier le pouvoir d’agir et d’améliorer sa santé mentale. Elle a pour but d’améliorer l’estime de soi et la faculté d’adaptation individuelle, d’accroître le soutien familial et social et de modifier les environnements social et économique qui influent sur la santé mentale. 2 La santé dans une optique holistique suppose de tenir compte de tous les aspects de la personne, de ses besoins de santé mentale, de santé physique, d’ordre spirituel, affectif et social, dans une perspective globale. 3 7 « CONTENU « AVANT Compétences fondamentales en santé mentale pour les médecins Références i Commission de la santé mentale du Canada, 2010. La nécessité d’investir dans la santé mentale au Canada. Toronto : auteur. Le Quotidien, 18 septembre 2013. Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : santé mentale, 2012. Ottawa : Statistique Canada. ii Association des psychiatres du Canada, 2009. Approaches to postgraduate education in psychiatry in Canada what educators and residents need to know. Ottawa (Ontario) : Tri-graphic Printing Limited. iii Royal College of Psychiatrists, 2001. Mental illness: stigmatisation and discrimination within the medical profession. Council Report CR91. Glasgow : Bell & Bain Limited. iv Kates N., Craven M., Bishop J., Clinton T., Kraftcheck D., LeClair K., Leverette J., Nash et Turner T, 1996. Les soins de santé mentale partagés au Canada. Ottawa : l’Association des psychiatres du Canada et le Collège des médecins de famille du Canada. v Kates N., Mazowita G., Lemire F., Jayabarathan A., Bland R., Selby P., Isomura T., Craven M., Gervais M., Audet D., 2011. L’évolution des soins de santé mentale en collaboration au Canada : Une vision d’avenir partagée. Ottawa : l’Association des psychiatres du Canada et le Collège des médecins de famille du Canada. vi Commission de la santé mentale du Canada, 2009. Vers le rétablissement et le bien-être : Cadre pour une stratégie en matière de santé mentale au Canada. Toronto : auteur. vii Ibidem viii Rapport provisoire du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, 2004. Santé mentale, maladie mentale et toxicomanie : Problèmes et options pour le Canada. ix De l’ombre à la lumière : La transformation des services concernant la santé mentale, la maladie mentale et la toxicomanie au Canada, mai 2006. Le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. x Commission de la santé mentale du Canada, 2012. Changer les orientations, changer des vies : Stratégie en matière de santé mentale pour le Canada. Calgary : auteur. xi Organisation mondiale de la santé, 2007. Qu’est-ce que la santé mentale? Consulté le 12 septembre 2009 à http://www.who.int/features/qa/62/en/index.html (en français à http://www.who.int/features/qa/62/fr/). xii André Delorme, directeur, Santé mentale, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, présentation à la conférence 2013 Maîtriser les files d’attente. Ottawa, Association médicale canadienne. xiii Commission de la santé mentale du Canada, 2009. Vers le rétablissement et le bien-être : Cadre pour une stratégie en matière de santé mentale au Canada. Toronto : auteur. xiv Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, 2005. Cadre CanMEDS 2005. xv Collège des médecins de famille du Canada, 2009. Le cadre de compétences CanMEDS-Médecine familiale. xvi 8