FORUM vendredi 21 juin à 14h00 Thème Démocratie Introduction
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FORUM vendredi 21 juin à 14h00 Thème Démocratie Introduction
FORUM vendredi 21 juin à 14h00 Thème Démocratie Introduction : film sur le centre social Pour démarrer, des questions-sondage de la salle permettent de noter un fort consensus des personnes présentes sur le fait que les politiques ne prennent pas suffisamment en compte les habitants dans leurs décisions ; que c’est aussi aux habitants citoyens de se faire entendre, et enfin que les centres sociaux peuvent les y aider en jouant un rôle de médiation. 1. Exemple de Grigny, dans le Rhône, commune où les conseils de quartier votent un budget qui représente 60% du budget d’investissement de la commune. Les conseiller des quartiers sont tirés au sort. La salle se demande comment cela fonctionne, si cela marche réellement ou si c’est une façade. Nous pouvons retenir qu’il y a eu une volonté forte de l’équipe municipale de mettre en place un système de décision ascendant, que cela prend du temps, et que les élus tout comme les salariés municipaux ont suivi des formations pour animer au mieux ce processus participatif. Le point noir reste la représentativité de la population dans les instances participative, évitée en partie par le tirage au sort mais qui n’est pas suffisante. Ex. Les jeunes sont peu présents. 2. Exemple d’un groupe de mamans qui a créé un lieu d’accueil parents-enfants dans le Diois. Elles sont partie d’un besoin et ont été soutenue par un animateur de développement local du centre social du Diois pour construire leur projet. Elles l’ont étayé d’une enquête, puis défendu devant le Communauté de communes puis la CAF. Ce témoignage met en avant le rôle du centre social : il a servi a les guider dans leur démarche, formaliser leur projet avec la méthodologie adéquate, il a également soutenu et encourager les femmes participantes, et depuis la concrétisation du lieu d’accueil, le centre social est porteur administrativement (le groupe n’a pas souhaité se constituer en association indépendante). Le sociologue qui intervient ensuite a travaillé sur la démocratie, pour lui l’exemple de Grigny est assez exceptionnel. De manière générale lorsque des instances ou démarches participatives publiques naissent, elles proviennent de la volonté d’une personne technicienne (ex.DGS ou chef de cabinet). Les élus sont plus frileux sur ces démarches. Le pouvoir politique est plus généralement exercé par des personnes de catégories sociales élevées. C’est d’autant plus vrai que la commune est importante en nombre d’habitants. Il en va de même pour la répartition hommes/femmes. Il n’y ni formation ni culture de la participation en France, les élites sont formées à penser à la place des gens et se sentent légitimes pour le faire. La légitimité à prendre la parole dans des débats publics est également fonction de la catégorie sociale des personnes. On renvoie souvent aux gens : « vous êtes qui ? » lorsqu’ils posent des questions aux élus, comme si le fait d’être un simple administré ne légitime par le fait de s’interroger. Pour pouvoir prendre une place de porte-parole ou de médiateur entre les citoyens et les élus, le centre social doit également éclaircir ses propres jeux de pouvoir : qui siège au C.A ? Le centre social est-il vu comme un « mangeur de subventions » ? Si le centre social a mauvaise image, ce sera difficile de porter la parole des habitants. Pour conclure Pascal Auber nous propose 5 éléments pour expliquer l’échec de la démocratie participative... dans le but d’y remédier : - On ne part pas des préoccupations des gens, on réalise des projets qui viennent de quelques personnes - Les habitants sont souvent interrogés une fois que les projets sont élaborés, sur des détails et non sur les enjeux - Nous sommes dans la culture de la représentation légitime, l’engagement citoyen suscite de la méfiance - Nous sommes mal à l’aise dans le conflit, alors que c’est une base de la démocratie - On n’y croit pas ! les conditions propices au dialogue ne sont pas mises en œuvre dans les réunions publiques (configuration de la salle, organisation de la réunion…). C’est très dur de prendre la parole en public sur des sujets que l’on ne maitrise pas.