Le passage sur la Champagne du nuage radioactif fantôme de
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Le passage sur la Champagne du nuage radioactif fantôme de
Object 1 http://perso.wanadoo.fr/hubert.roussel/ Le passage sur la Champagne du nuage radioactif fantôme de Tchernobyl nota : cette petite étude, absolument sans prétention, a été réalisée avec un compteur Geiger-Müller relativement simple, mais donnant des résultats précis et répétitifs - elle concerne l'évolution de la radioactivité atmosphérique globale au sud de la Champagne, pendant le mois qui a suivi la catastrophe - son avantage est d'être totalement indépendante, et aux antipodes de la langue de bois des discours officiels de l'époque - son seul but est de montrer qu'il s'est bien passé quelque chose dans notre région au cours du fameux mois de mai 1986... ___ date heure imp durée i/min 1-586 17h 82 6' 13,6 19h23 78 5' 15,6 21h 69 5' 13,8 9h09 91 5' 18,2 11h48 70 5' 14 16h29 88 5' 17,6 19h 77 5' 15,4 ** (20h) (118 ) (5') (23,6) 3-586 8h06 103 5' 20,6 12h36 96 5' 19,2 5' 21,6 5' 24,6 12h32 105 5' 21 16h54 93 5' 18,6 20h30 114 5' 22,8 7h42 6' 21 2-586 On a tous en mémoire le 19h23 108 drame de Tchernobyl qui 4-5s'est produit le 26 avril 8h11 123 86 1986. Alors que tous les pays d'Europe prenaient des précautions visant à préserver la santé de leurs habitants, notre gouvernement d'alors, très taquin, nous affirmait : “ne vous en faites pas, le nuage radioactif s'est arrêté pil poil à nos frontières, et vous pouvez, sans risque, continuer à consommer du lait, de la viande et des légumes ! “ 5-586 126 20h06 267 14'15" 18,73 6-586 7-586 7h39 110 5' 22 19h39 98 5' 19,6 20h 78 5' 15,6 86 5' 17,2 5' 16,8 5' 15,2 8-517h40 86 Je ne sais pas pourquoi ( peut-être ai-je eu une intuition ? ), mais j'ai pensé à l'époque que ça pouvait être intéressant de 9-5- 11h34 84 86 faire quelques relevés de radioactivité (*), dans le cas, bien 10-5improbable, où l'on nous cacherait un peu la vérité... (* 19h41 76 86 compteur Geiger-Müller - tube RTC type 18504) Ces mesures ont été réalisées à Troyes, à l'extérieur, toujours au même emplacement et à 1 m au dessus du sol les impulsions étaient en général comptabilisées sur une durée de 5 minutes. J'ai commencé les relevés le 1 mai 1986, à raison de 3 ou 4 mesures par jour au début de la première semaine, puis d'une façon plus espacée jusqu'à la fin du mois. Quelques points marquants : 11-520h55 86 86 5' 17,2 14-57h36 86 100 6' 16,6 20h21 84 5' 16,8 15-520h10 266 16'44" 15,8 86 17-517h50 86 80 5' 16,1 22-519h56 86 60 5' 12 25-520h09 86 68 6' 11,3 31-58h02 86 73 5' 14,6 - le 1 mai, la radioactivité globale avait pratiquement doublé. - le 2 mai, à 20 heures après une pluie d'orage, j'ai pu mesurer, à proximité de l'eau recueillie, un premier pic à plus de trois fois la normale ( ** non représenté sur le graphique). - le 3 mai la radioactivité avait été multipliée par trois. - le dimanche 4 mai, à 8 heures du matin, je relevais un maximum de trois fois et demie la valeur habituelle. - à partir du dimanche 4 mai, la radioactivité a décru lentement pour se stabiliser, à la fin du mois, à une valeur environ une fois et demie supérieure à la normale. D'après les dernières mesures effectuées avec ce même appareil (relevés du 27/02/02), elle est encore, aujourd'hui, 20 % plus élevée qu'elle ne l'était avant l'accident de Tchernobyl, mais peut-être est-ce dû à d'autres causes, à d'autres contaminations... ___ C'est vrai qu'en soi, le niveau de radioactivité atteint n'avait rien d'exceptionnel, puisqu'il correspondait à peu près à celui mesuré, avant l'accident, au contact de certaines roches granitiques des Vosges ; mais les choses ne sont malheureusement pas aussi simples. Dans le cas de la radioactivité naturelle des Vosges, les éléments radioactifs piégés dans le granit ne peuvent interagir avec notre organisme que par l'intermédiaire des radiations qu'ils produisent. Il y a bien production d'un peu de radon qui migre lentement au travers de la roche, mais il se dissipe immédiatement dès qu'il est libéré dans l'atmosphère. Au contraire, d'après ce que l'on peut lire aujourd'hui sur l'événement de Tchernobyl, les radioéléments étaient transportés dans le nuage sous forme d'aérosol que nous n'avons pu éviter d'inhaler. Certains de ces radioéléments se sont fixés dans la trachée, les bronches et les alvéoles pulmonaires, et d'autres sont probablement passés dans le sang pour aller se concentrer dans d'autres organes. Il semble donc bien que la dangerosité de ce nuage ait été davantage liée à la nature des radioéléments qu'il contenait, et à leur mode de diffusion, plutôt qu'au nombre de becquerels mesurés ponctuellement durant les jours qui ont suivi la catastrophe. Des études récentes indiquent que dans cet aérosol radioactif étaient présents, en grande quantité, des éléments nocifs que l'on ne trouve qu'à l'état de traces dans la nature. Elles pointent particulièrement du doigt l'iode 131 (période 8 jours) qui s'accumule dans la thyroïde, mais aussi le césium 134 et le strontium 90, de période plus longue, que l'organisme a la fâcheuse tendance à confondre avec le calcium et à fixer dans les os de notre squelette. - ce graphique représente l'évolution de la radioactivité atmosphérique globale (bêta et gamma) mesurée dans l'agglomération troyenne, pendant le mois qui a suivi l'explosion de la centrale de Tchernobyl. - une série de points alignés verticalement indiquent que plusieurs mesures ont été réalisées au cours de la même journée. La décroissance rapide de la radioactivité, dans les jours qui ont suivi, laisse penser qu'il y avait bien parmi eux un certain nombre de ces radioéléments à période de vie très courte. J'avais conservé dans une bouteille de verre, un litre d'eau de pluie (dont celle de l'orage du 2/05/86) qui présentait une radioactivité de l'ordre de quatre fois la normale. À la fin du mois, la radioactivité avait baissé de 25 %. Quelques années plus tard, à ma grande surprise, cette eau ne manifestait plus aucune radioactivité mesurable et ne contenait probablement plus que des éléments de décomposition stables. Les radioéléments à vie courte ont donc aujourd'hui complètement disparu, mais pendant la durée où ils étaient actifs, on peut se demander s'ils n'ont pas causé quelques dégâts, comme en témoigne la participation de ce médecin du Massif Central au groupe de discussion fr.bio.medecine (janvier 99) : >Comment se fait il qu'il y ait de plus en plus de personnes souffrant d'hypo ou d'hyperthyroïdie ? - Tchernobyl ? > Que ça ? - Que ça, je n'en suis pas sûr. Ce faisant, je (sé)vis dans le massif central, où les carences en iode sont fréquentes, comme dans tous les massifs montagneux (cf. le crétin des alpesmédecin de campagne de Balzac). Après une explosion nucléaire, il y a émission d'iode 125 et 131. Et les thyroïdes carencées en iode se jettent sur celui qui tombe du ciel... Alors, que ça, je n'en suis pas certain ; mais ce dont je suis certain, dans ma pratique personnelle, c'est que je vois au moins 5 fois plus de pathologies thyroïdiennes qu'il y a 10 ans. T4 et TSH font partie de mon bilan standard (tant pis pour les rmo). A titre d'information, et d'après les cartes présentes sur le site d' E.Vialon, le taux de contamination en Champagne a été sensiblement identique à celui du Massif Central. Le plus bête dans cette histoire, c'est qu'il n'y avait, parait-il, pas grands risques à distribuer des pastilles d'iode à la population, dans les heures qui ont suivi la contamination. Il était d'ailleurs aussi possible de se prémunir en absorbant simplement une ou deux gouttes de teinture d'iode mélangées à un verre d'eau, à condition, bien sûr, d'avoir été informé à temps... - (au cas où une telle catastrophe se reproduirait, avant toute automédication consultez évidemment, et rapidement, votre médecin...) ___ Vous trouverez des infos sur les maladies de la thyroïde et sur la contamination radioactive dans le site d' E.Vialon : THYRO - en cliquant sur "l'Association" puis sur "Nos actions", vous pourrez accéder aux cartes, et à une animation montrant le déplacement du nuage de Tchernobyl - curieusement, vous remarquerez que le maximum de contamination indiqué pour la région Champagne correspond au 2 et 3 mai, alors que le pic que j'ai mesuré à Troyes se situait plutôt le 4 mai (?) - n'oubliez pas non plus le site de la CRIIRAD 16 ans de silence ! ___ (Science & Vie 1029 - juin 2003) Évolution du nombre de cancers de la thyroïde en Biélorussie, Ukraine, Russie, depuis l'accident de Tchernobyl. Ces cas concernent les individus âgés de moins de dix-sept ans au moment de cette catastrophe (pour certaines années, les chiffres concernant la Russie ne sont pas disponibles) - dépôts de césium 137 dans les pays d’Europe (mesurés en kilobecquerels par mètre carré), des cartes plus détaillées sont disponibles sur le site THYRO ___ à lire également le point de vue original et très intéressant d' Hubert Reeves sur le nucléaire (Le Monde - avril 2002) : " L'énergie nucléaire a-t-elle un avenir ? " Object 2