Le quotidien

Transcription

Le quotidien
www.lematin-dz.com
Libérez Mohamed Benchicou
et Ghoul Hafnaoui
www.presse-alg-libre.com
Pétition pour
la libération
de Mohamed
Benchicou
et Hafnaoui
Ghoul
BRADAGE DU SIÈGE SOCIAL ET NOUVELLE COMPARUTION DE SON DIRECTEUR
ACHARNEMENT
CONTRE
Le 14 juin,
devant
le tribunal
d’El Harrach.
Hier samedi, l’immeuble abritant le siège social du Matin a été vendu par
le fisc pour une somme modique très inférieure à sa valeur réelle. Dans
la même journée, un huissier a signifié à Mohamed Benchicou, à la prison
d’El Harrach, une autre comparution au tribunal de Sidi M’hamed le 6 juillet
prochain dans une citation directe dirigée contre lui sur plainte du MDN
dans l’affaire des évènements de T’kout, à Batna.
(Lire en page 2 et nos autres informations sur la mobilisation nationale et internationale en pages 3 à 6)
Moh/Le Matin
LE MATIN
Le directeur du journal algérien
Le Matin, Mohamed Benchicou, a été
injustement condamné à deux ans de
prison, le 14 juin 2004, et à une amende de 20 millions de dinars
(200 000 euros). « Transfert illégal de
capitaux et infraction à la législation
régissant le marché des changes » sont
les prétextes fallacieux invoqués par
une justice aux ordres pour arrêter
Mohamed Benchicou et faire taire une
voix contestataire.
Arrêté en pleine audience au tribunal et
mis sous mandat de dépôt exécuté
immédiatement, Mohamed Benchicou
est incarcéré à la prison d’El Harrach.
Mohamed Benchicou paie en réalité à
la fois la vigueur du ton de son journal
et le contenu irrévérencieux de son
livre Bouteflika : une imposture algérienne.
Il nous paraît évident que la sanction
prononcée par la justice est une exécution de la menace proférée par le
ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni,
qui promettait, il y a un an de cela, de
« faire payer » Benchicou.
Cet arbitraire n’est pas isolé. Il procède
d’une politique de mise au pas d’une
presse libre dont la corporation a payé
sa liberté au prix :
— de plus de 70 journalistes assassinés
en moins de dix ans ;
— de dizaines d’emprisonnements de
journalistes ;
— de suspensions de journaux ;
— d’intimidations de toutes sortes et
de harcèlements judiciaires permanents…
Quelques jours avant l’emprisonnement de Mohamed Benchicou,
Hafnaoui Ghoul, correspondant
d’El Djazaïr News à Djelfa (Sud algérien), représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, a
été arrêté et emprisonné pour avoir
exercé son métier d’informer sur les
abus des autorités régionales.
De nombreuses autres arrestations de
journalistes sont malheureusement à
prévoir dans les jours à venir.
La répression de la liberté de la presse
n’est pas nouvelle. Elle reprend de plus
belle depuis la récente réélection
d’Abdelaziz Bouteflika à la Présidence
de la République.
Nous, femmes et hommes attachés à la
liberté de la presse et d’expression,
dénonçons ces arrestations. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces valeurs à se mobiliser pour
la libération des journalistes injustement emprisonnés et l’arrêt de toute
pression et répression à l’encontre de la
presse.
Nous nous constituons en « Comité
pour la liberté de la presse en Algérie »
et appelons toutes les associations, les
partis, les ONG et les citoyens des
deux côtés de la Méditerranée, et audelà, à nous rejoindre dans notre
action.
(Signatures en page 6 )
Pétition à adresser à :
[email protected]
Fax : 01.46.04.46.94
[email protected]
Fax : 01.48.91.74.47
E-mail : [email protected]
LE DEVOIR DE VERITE — ISSN 1111-1100 — n° 3756 dimanche 27 juin 2004 — Prix : 10 DA - 0,80 €
A
LA
UNE
Libération de Benchicou et
Vente hier du siège social du journal
Acharnement contre Le Matin
Moh/Le Matin
L
es ennuis du journal Le Matin
continuent. Aucun répit n’est
accordé au journal. Après l’incarcération de son directeur de la publication, Mohamed Benchicou, la mise sous
scellés de son siège social, cette fois-ci le
quotidien a été dépossédé de son bien
immobilier. Mis sous scellés depuis le
21 juin dernier, le siège social du journal a été vendu hier. Après trois tentatives de vente aux enchères, soit le 3
avril, le 8 et le 29 mai derniers, l’administration fiscale a fini par trouver acquéreur à ce bien immobilier, propriété du
journal.
D’une valeur marchande de 45 millions de dinars, l’immeuble, sis rue Mouloud-Belhouchet à Hussein Dey, a été
cédé pour la somme modique de 21 millions de dinars. Et ce, malgré les maintes
contestations du journal. Cette vente
anticipe sur la mise en délibéré du référé
prévu pour ce mercredi 30 juin. Un
référé relatif aux recours introduits par le
journal pour la levée des mesures coercitives y compris le blocage de la mise en
vente aux enchères. Cependant, le journal reste sommé de payer, sans échéancier, la somme de 39 millions de dinars
dans les jours à venir. En parallèle, les
plaintes contre le journal continuent de
pleuvoir. Hier, le directeur de la publication du journal, Mohamed Benchicou,
condamné à deux ans de prison ferme et
emprisonné depuis le 14 juin dernier à
la prison d’El Harrach a été destinataire
d’une convocation à une citation directe
le 6 juillet au tribunal d’Abane-Ramdane, à Alger. La convocation lui a été
remise par un huissier de justice. Cette
nouvelle plainte émane du ministre de
la Défense. La plainte est dirigée contre
lui mais également contre la journaliste
Abla Cherif, auteur des articles relatifs
aux évènements de T’kout.
Il est à noter que la presse algérienne
fait face à une nouvelle cascade de
plaintes. De nombreux journalistes défileront dans les dix jours à venir devant le
juge du tribunal d’Abane-Ramdane. Le
28 juin, soit ce lundi, le tribunal statuera
sur deux procès en appel opposant le
journal Le Matin et son chroniqueur Sid
Ahmed Semiane au ministère de la
Défense nationale. Interviendra le lendemain, soit le 29 juin, l’annonce du verdict relatif à l’affaire opposant un journaliste du Soir d’Algérie à un ancien
cadre des Douanes nationales. Le procureur avait requis 6 mois de prison
ferme contre le journaliste et son directeur de publication. Cinq autres journalistes du Soir d’Algérie comparaîtront ce
même jour pour des plaintes émanant de
la présidence de la République. La
fameuse affaire Sadaoui contre le journal
Le Matin est programmée, quant à elle,
pour la journée du 4 juillet. Deux jours
plus tard, soit le 6 juillet, le tribunal traitera, en plus de l’affaire de T’kout, six
autres affaires de diffamation contre Le
Matin et sa chroniqueuse Inès Chahinez.
Ghada Hamrouche
Communiqué du Matin
Bradage du siège du journal
Le Matin et poursuite de
l’acharnement contre
Benchicou
L’immeuble, propriété du Matin, sis rue
Mouloud-Belhouchet à Hussein Dey, abritant
le siège social du journal Le Matin, qui avait
été saisi par l’administration fiscale et mis
sous scellés le lundi 21 juin, a été vendu aux
enchères, aujourd’hui samedi 26 juin. Cet
immeuble, dont la valeur a été revue à la
baisse, a été adjugé pour la somme
modique de 21 millions de dinars, soit deux
milliards cent millions de centimes de
dinars. Cette décision anticipe sur la mise en
délibéré du référé prévu pour ce 30 juin et
relatif à la levée des mesures coercitives.
Dans la même journée d’hier samedi, un
huissier de justice s’est présenté à la prison
d’El Harrach pour signifier au directeur du
Matin, Mohamed Benchicou, une plainte en
citation directe ce 6 juillet au tribunal de Sidi
M’hamed dirigée contre lui et la journaliste
Abla Cherif par le ministère de la Défense
nationale dans l’affaire de T’kout.
Nous alertons l’opinion nationale et
internationale sur le bradage du siège social
du Matin et la poursuite de l’acharnement
dirigé contre le directeur du Matin qui est à
son 12e jour d’emprisonnement.
Alger, le 26 juin 2004
Révolte et indignation à Tizi Ouzou
De notre bureau de Tizi Ouzou
a vente, hier matin, du
siège social du journal Le
Matin et l’incitation
directe à comparaître adressée à
Benchicou suite à la plainte
déposée par le MDN relative aux
évènements de T’kout ont suscité une autre vague d’indignation auprès de ceux que nous
avons contactés à ce sujet. Pour
Me Zaïdi, membre du collectif
d’avocats des détenus de T’kout,
les choses sont claires. « Ils ne
peuvent pas contester la chose
parce que les détenus ont exhibé
L
les traces de violence sur leurs
corps pendant l’audience », a-til dit avant de considérer cette
autre plainte comme un « arbitraire de plus ».
Il ajoutera ensuite : « Il est
clair qu’ils veulent d’autres
plaintes pour que Benchicou
reste en prison. » Tout en revenant aux détenus, l’avocat ajoutera : « La majorité des prévenus
ne possèdent pas de certificats
médicaux dans leurs dossiers.
Cela veut dire qu’ils ont été torturés. Et si ce n’est pas une
plainte politique, le tribunal de
Sidi M’hamed aura sans doute à
la classer. » C’est pourquoi il
ironisera : « Au lieu qu’elle soit
déposée contre les auteurs de ces
dépassements, nous assistons au
contraire de la chose. » De leur
côté, les délégués du mouvement
citoyen n’ont pas caché leur
indignation. C’est le cas du délégué de la CADC Rachid
Allouache.
Pour lui, il ne s’agit pas
moins que d’une « cabale, soigneusement préparée, pour
bâillonner la seule et unique
fenêtre de la liberté de penser et
de s’exprimer qu’incarnent le
journal Le Matin et son directeur ». Il enchaînera ensuite : «
C’est dans la nature même du
système, système maffieux et
assassin, qui tente de régenter et
de mettre au pas la société algérienne qui a lourdement payé ses
acquis. C’est pour cela qu’il faut
se mobiliser de plus en plus pour
faire échec à ces complots, dont
seul le Pouvoir algérien en est
capable.
Notre détermination est
grande pour barrer la route aux
fossoyeurs de notre dignité. »
Quant à Belaïd Abrika, il a
estimé que ce nouvel épisode de
l’acharnement du Pouvoir contre
Le Matin et son directeur n’est
qu’une « suite logique qui est
donnée aux menaces proférées
publiquement par les pyromanes
zélés qui incarnent la véritable
nature du système policier ».
L’acharnement de plus en plus
grandissant contre Le Matin a
suscité également de nombreux
messages de solidarité ainsi
qu’un sentiment d’indignation et
de révolte à Tizi Ouzou.
Brahim Boubchir
La société civile dénonce à Constantine
De notre bureau de Constantine
outes
les
réactions
recueillies hier auprès de
personnalités politiques et
juridiques sont unanimes pour
qualifier la nouvelle plainte
contre M. Benchicou et le bradage du siège du Matin de nouvel
épisode dans la cabale qui vise à
effacer le journal du paysage
médiatique et « faire payer son
directeur ». Pour Yacine Teguia,
responsable de l’information au
sein du Mouvement démocratique et social, « ceci n’est que la
confirmation de la volonté d’expédier l’avenir du Matin au pas
de charge à la fois en portant des
coups à l’entreprise par la saisie
de ses biens et aussi en voulant
tétaniser la rédaction en bâillonnant ses journalistes ». Il s’interroge d’abord sur le fait que seul
T
Le Matin est incriminé alors que
d’autres journaux ont fait des
révélations sur la torture des
manifestants de T’kout, et ensuite
sur la recevabilité de la plainte du
ministère de la Défense nationale
(MDN) puisque les victimes ont
témoigné à visage découvert.
« Cela, ajoute-t-il, nous donne
une idée de la réforme de la justice et toutes les autres réformes
engagées par le Pouvoir. En réalité, on a tout juste l’impression
aujourd’hui que la justice est
devenue un instrument aux mains
du Pouvoir. » De son côté,
Me Zoubir Soudani considère que
cette nouvelle plainte déposée par
le MDN contre la journaliste
Abla Cherif et le directeur du
journal suite aux révélations sur
les cas de torture pratiquée par les
gendarmes à T’kout « peut être
2 LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
interprétée à l’heure actuelle
comme un signal procédant de
l’idée de banaliser le cas Benchicou dans le but de gêner la mobilisation de l’opinion publique qui
s’est formée en sa faveur ».
L’avocat de M. Benchicou pense
également que cela confirme la
cabale « d’autant que le siège
vient d’être cédé dans la précipitation à un prix bien en-deçà de sa
valeur réelle, ce qui ne bénéficie
pas à l’administration fiscale qui,
de cette manière, ne peut recouvrir sa dette ». L’objectif devient
clair alors, « il ne s’agit plus
d’une procédure de recouvrement
mais d’une entreprise qui vise à
faire disparaître le journal et
réduire au chômage plus d’une
centaine d’employés ». En définitive, estime Me Soudani, l’honneur implique qu’il ne faut pas
tirer sur des personnes se trouvant
en difficulté passagère. « J’aurais
souhaité que cette nouvelle
affaire ne soit qu’un simple
concours de circonstance, mais
malheureusement nul n’est
dupe. » Me Zaïdi, l’un des avocats
des détenus de T’kout, abonde
dans le même sens et qualifie
cette nouvelle plainte du MDN «
d’arbitraire parce que Le Matin
n’a fait que révéler des vérités
amères sur la torture qu’ont subie
des citoyens algériens ». « La
majorité des détenus, précise-t-il,
auxquels on a posé la question
lors du procès d’appel ont exhibé
devant le juge et devant le public
leurs blessures et les traces de
cigarettes sur leurs corps, alors
que dans de nombreux dossiers
il manquait des certificats médicaux, ce qui prouve que la pro-
cédure policière n’a pas été respectée. Le procureur général a lui
aussi vu de ses propres yeux les
traces des sévices, ce qui fait partie de sa responsabilité de déposer une plainte contre la gendarmerie ». La conclusion est aussi
implacable : « Il s’agit d’une
campagne délibérée pour faire
taire Le Matin et réprimer toute la
presse qui ne sert pas la mafia
politico-financière. » Notons à la
fin que le député MRN, Lakhdar
Benkhellaf, a refusé de s’exprimer en son nom, préférant
attendre la déclaration du parti.
Nous n’avons pu recueillir l’avis
de M. Boudouda, député FLN et
partisan de Benflis. La communication s’est coupée bizarrement
au moment où on a posé la question.
Nouri Nesrouche
A
LA
UNE
Ghoul : vaste mobilisation
L’éditorial
de Rachid Mokhtari
Ce que cherche
le Pouvoir
La contestation prend de l’ampleur en Italie
Effet boule de neige
Photo/DAB
Jeudi dernier
à Paris.
Conférence
publique
pour
dénoncer les
atteintes aux
libertés.
De notre envoyé spécial à
Rome, Nadir Benseba
es organisations de la
société civile italienne ne
comptent pas mettre un
terme à leur protestation tant que
le gouvernement italien n’interpelle pas publiquement Alger sur
les graves atteintes que subit la
presse indépendante algérienne.
L’emprisonnement arbitraire du
directeur du journal Le Matin,
Mohamed Benchicou, et du journaliste Hafnaoui Ben Ameur
Ghoul continue de susciter ici de
vives réactions de désapprobation. Après la Fédération nationale des journalistes italiens, c’est
au tour du Forum des immigrés
de la région de l’Emilie-Romagne
(nord de l’Italie), des syndicats de
la Confédération générale des travailleurs italiens (CGIL), de
l’Union des travailleurs italiens
(UIL), de la Confédération du
syndicat italien des travailleurs
(CISL) ainsi que l’Alliance de
l’olive, un regroupement de partis de gauche, de contester la décision politique des autorités algé-
L
riennes de mettre en prison des
journalistes. C’est dire que la
thèse officielle, selon laquelle
M. Benchicou est privé de sa
liberté pour avoir commis une
infraction à la réglementation des
changes, est irrecevable. Le travail de sensibilisation mené par
les représentants de la presse
indépendante algérienne et les
organisations italiennes a fini par
convaincre l’opinion de cette partie de l’Europe « de la volonté du
Pouvoir algérien de faire taire
toute voix critique ». Le cas de
Hafnaoui Ghoul condamné à
deux mois de prison par une justice qui, au lieu d’ouvrir une
information judiciaire sur la révélation de la mort suspecte de
treize bébés, illustre cette intention des autorités de gérer dans
l’opacité les affaires des citoyens.
Conscientes de la gravité de la
situation, les organisations et l’alliance des partis politiques précités décident d’exiger des autorités
italiennes une interpellation officielle du Pouvoir algérien. C’est
dire que les initiateurs de cette
démarche ne sont pas satisfaits de
la manière dont le Président Azeglio Ciampi a abordé cette question avec le chef de l’Etat algérien
lors de la visite de travail qu’a
effectuée ce dernier à Rome jeudi
dernier. Selon l’agence officielle
ANSA, M. Ciampi a, en effet,
évoqué le cas des atteintes à la
liberté de la presse et l’emprisonnement des journalistes lors d’une
rencontre privée à l’abri des journalistes. Un fait qui a irrité les
organisations de la société civile ;
selon nos interlocuteurs, leur
« Président devait parler publiquement de ces dépassements
parce qu’il y va de la crédibilité
de l’Italie, pays reconnu pour son
respect strict des droits de
l’Homme ». « S’ils continuent
d’observer le silence, les dirigeants européens seront du point
de vue moral condamnables pour
non-assistance à journalistes et
militants des droits de l’Homme
en danger en Algérie. » Cela dit,
les contestataires ne baissent pas
pour autant les bras. Ils viennent
de retenir le principe de s’adres-
ser directement au président de la
Commission
européenne
Romano Prodi qui est un des fondateurs de l’Alliance de l’olive.
Une alliance qui a brillé récemment par une victoire lors des dernières élections européennes avec
35 % des voix exprimées. La solidarité ne s’est pas manifestée uniquement du côté des organisations de la société civile et
politique. Des journaux tels que
l’Unita, Liberazione et Europa
ont consacré jusqu’à hier des
articles aux menaces et pressions
que subit la presse indépendante
en Algérie. Les quatre agences de
presse italiennes ont manifesté
aussi leur intérêt pour cette question en assurant une couverture
médiatique à la conférence de
presse du représentant du quotidien Le Matin et du Syndicat
national des journalistes (SNJ).
Radio Vatican a, quant à elle, programmé une émission durant
laquelle un quart d’heure a été
réservé à l’envoyé spécial du
Matin.
N. B.
La protestation s’amplifie en France
P
ourquoi
Bouteflika
s’acharne-t-il sur la
presse indépendante ?
Il a été élu confortablement, il
dispose d’une majorité confortable, il a été reconnu sur le plan
international, et sur la quarantaine de titres existant en Algérie,
près des deux tiers soutiennent sa
politique. Je ne comprends pas !
» Ces interrogations taraudent la
plupart des gens qui suivent de
près l’actualité algérienne.
A Paris, à Nice ou à Bruxelles,
sans doute ailleurs, ils sont nombreux à se poser la même question : ils ne comprennent pas ce
besoin du Pouvoir à harceler la
presse et les journalistes alors
qu’il n’est pas menacé et que les
élections n’auront pas lieu avant
cinq ans ! Ils sont peu nombreux
«
ceux qui croient à l’argumentaire
développé par le Pouvoir, à
savoir que Mohamed Benchicou
a commis un délit de droit commun. Personne n’a été dupe.
Tous savent ce pourquoi le directeur du Matin a été condamné.
Quoi qu’il en soit, malgré le fait
que l’on soit à la veille des
vacances d’été, la mobilisation
ne fait que commencer. Après la
réunion publique organisée par
AlgériEnsemble, jeudi à Paris, le
lendemain de la conférence de
presse des éditeurs au siège de
RSF, dont plusieurs journaux –
Le Monde, par exemple – se sont
fait l’écho, il est question d’un
rassemblement le 5 juillet à Paris
afin d’alerter davantage l’opinion
publique et que le Pouvoir sache
qu’il faut libérer Benchicou et
Ghoul. De plus, de toutes parts –
France, Etats-Unis, Canada, Belgique, Allemagne – affluent des
messages
de
protestation.
Chaque jour qui passe, des
dizaines de gens signent la pétition pour la libération de Benchicou. Il n’y a pas que des Algériens, mais aussi des signatures
de personnalités connues,
comme le metteur en scène de
cinéma connu, Bertrand Tavernier. Le gouvernement français,
la Commission européenne et le
Parlement européen vont être
incessamment interpellés. En
France, des parlementaires de
gauche – députés et sénateurs –
s’apprêtent à interpeller oralement le ministre des Affaires
étrangères sur la question du respect des libertés par le gouver-
nement algérien. Il en est de
même en Italie et en Belgique.
Signe que l’emprisonnement de
Mohamed Benchicou n’a laissé
que peu de monde indifférent.
Le SNJ CGT (syndicat des
journalistes français) s’apprête à
envoyer une délégation en Algérie afin de manifester sa solidarité avec les journalistes algériens, exiger la libération de
Benchicou et faire part aux autorités de l’émotion suscitée en
France par la condamnation des
deux journalistes et des menaces
pesant sur la liberté d’expression.
RSF n’écarte pas également
l’idée d’envoyer une délégation
en Algérie. Son président, Robert
Ménard, a déclaré qu’il était prêt
à s’y rendre.
Hassane Zerrouky
L’acharnement contre
Le Matin et son
directeur, Mohamed
Benchicou, n’a pas
d’autre but autre que
celui d’arriver à fermer
purement et simplement
le journal. Pour un délit
fictif, Mohamed
Benchicou est à son
13e jour d’incarcération
à la prison d’El Harrach
après un procès
mascarade qui ne
repose sur un aucun fait
prouvant sa pseudoculpabilité. Hier, la
volonté du Pouvoir
d’asphyxier Le Matin
s’est manifestée
ouvertement.
L’administration fiscale
a bradé le siège social
du Matin pour une
somme modique après
sa mise sous scellés
exécutée le lendemain
de l’emprisonnement de
M. Benchicou. Si
l’intention du fisc était
de procéder au
recouvrement des dettes
du journal, il aurait
certainement tiré le
maximum de profit, au
moins arriver à sa valeur
réelle. La somme
modique pour laquelle il
a été cédé montre, sans
équivoque, que l’action
est politique maquillée
de prétextes
commerciaux fallacieux.
A cette décision
expéditive et punitive
s’ajoute l’acharnement
sans pareil contre le
directeur du Matin.
L’immeuble n’a pas été
plutôt bradé qu’un
huissier de justice court
à la prison d’El Harrach
pour signifier à
M. Benchicou une
plainte en citation
directe dirigée contre lui
par le MDN dans l’affaire
des cas de torture
avérés à T’kout, dans la
wilaya de Batna. Le
Matin a rendu compte de
ce qui est arrivé dans
cette région sur la base
des déclarations des
avocats qui ont été sur
place et des
témoignages des jeunes
torturés qui ont été
écoutés lors de leur
dernier procès sur la
torture qu’ils ont subie
en en montrant les
séquelles physiques. Il
sera difficile cette fois à
la justice de brouiller
cette affaire politique
pour laquelle
M. Benchicou est
accusé, dans une de ses
chroniques, de porter
outrage aux anciens
moudjahidine, aux
notables — qui n’est pas
un statut — et aux
institutions de l’Etat.
Rappelons que les
moudjahidine de cette
région se sont
solidarisés avec les
jeunes victimes. Encore
un procès fictif qui ne
cache pas la volonté du
Pouvoir de détruire le
journal.
R. M.
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
3
A
LA
UNE
Libération de Benchicou et Ghoul : vaste mobilisation
Pressions sur les correspondants de presse
L
es attaques contre les correspondants de la presse
nationale n’en finissent
pas et la liste des procès en diffamation contre les journalistes
qui ont le courage et le devoir de
dénoncer les intérêts de la mafia
politico-financière ne fait que
s’allonger. Après la condamnation du correspondant de Djelfa,
Ghoul Hafnaoui, à deux autres
mois de prison ferme mercredi
passé, en plus de deux mois écopés lors d’un précédent procès,
c’est au tour du correspondant du
quotidien arabophone El Khabar, à Bouira, de comparaître le
3 juillet prochain devant le juge.
Tout comme son collègue Ghoul,
Ahcen Guettaf est poursuivi pour
diffamation sur une enquête
parue le 12 novembre 2000 dans
les colonnes de son journal et
dans laquelle il révèle un scandale financier dans les minoteries
Hamza (ex-Sempac) dans la
wilaya de Bouira. Le journaliste
a dénoncé le stockage de centaines de tonnes de semoule périmée et un déficit de 23 milliards
de centimes dans les caisses de
l’entreprise. Contacté hier, le correspondant d’El Khabar a
déclaré que les intimidations à
son encontre ont commencé
depuis la parution de cette
enquête. « J’ai trois affaires qui
sont devant le juge et trois autres
en instruction, et il y a une
semaine, j’ai reçu une nouvelle
plainte, toutes pour diffamation », a-t-il enchaîné. La
condamnation de Benchicou et
Ghoul a apparemment remis en
route le train de la justice qui
s’est rappelé tous les dossiers
relatifs aux délits de presse.
Même les vieilles rancunes ressurgissent pour constituer des
plaintes contre les journalistes.
Où mène cette situation ? Y a-t-il
une fin à cette mascarade et cette
cabale contre la presse ? Ces
questions alimentent ces derniers
jours le débat de la presse à l’intérieur du pays. Les journalistes
des différentes régions mobilisés
et constitués en comités sont
décidés à défendre leur profession et à se protéger. Désormais,
disent-ils, il y a eu assez de victimes pour ne pas fermer les
yeux sur les injustices et les
dépassements commis contre les
correspondants qui n’ont que
leur plume pour apporter leur
soutien aux populations marginalisées et aux destructeurs des
biens de l’Etat. Si Ghoul et Benchicou sont directement mis en
prison pour les faire taire,
d’autres ont été poussés à se taire
à jamais. C’est le cas de Abdelhaï Beliardouh, correspondant
d’El Watan à Tébessa, qui, après
avoir subi pendant plusieurs
mois un harcèlement moral et
physique de la part du président
de la chambre de commerce et sa
bande, a fini par se donner la
mort en avalant de l’Esprit de sel.
Le journaliste qui n’avait pas
d’idée suicidaire a dû renoncer à
sa vie pour mettre fin à l’humiliation qu’il subissait quotidiennement. La « chasse aux sorcières » concernant les
journalistes n’a cependant épar-
gné aucune ville. Rappelons l’affaire du correspondant du journal
El Djazaïri à Saïda, Hassen Bouras, qui a été condamné en
décembre 2003 à deux ans de
prison ferme en plus de cinq ans
d’interdiction d’exercer le métier
et à 200 000 DA d’amende par
la cour d’El Bayadh pour avoir
« diffamé » un ancien officier de
la guerre de Libération. Cette
décision de justice a d’ailleurs
été contestée par les organisations de défense des droits de
l’Homme et indigné toute la
famille de la presse. Pour cette
dernière, le combat pour les
libertés de la presse, bien que
commencé depuis plus d’une
décennie, sera plus que jamais
déterminant.
Rosa Mansouri
Le communiqué de la FIJ
Crise des médias en Algérie
L’
emprisonnement de
deux journalistes algériens, le directeur du
quotidien Le Matin, Mohamed
Benchicou, et de Hafnaoui
Ghoul, un journaliste et activiste
des droits de l’Homme, pourrait
marquer le début d’une vague
d’attaques à l’encontre du journalisme indépendant à la suite de
la réélection du Président Bouteflika, ont fait savoir des dirigeants des médias algériens et
internationaux à Bruxelles ce
matin.
Une délégation de journalistes et d’activistes des droits de
l’Homme algériens a appelé de
ses vœux à un plan d’action
international pour faire face à ce
qu’ils considèrent comme une
campagne politique dirigée
contre les journaux et les opinions de l’opposition à la suite
des élections. Parmi les propositions se trouve la décision de la
Fédération internationale des
journalistes de rouvrir son centre
de crise en Algérie. Ce centre
avait été créé dans les années
1990 pour venir en aide aux
journalistes lors de la campagne
de terreur orchestrée par les islamistes contre les journalistes.
Près de 100 journalistes et travailleurs avaient alors trouvé la
mort.
La dernière crise concerne
des actions contre la presse privée du pays, qui est souvent critique envers les autorités.
M. Benchicou a été condamné à
deux ans de prison pour un motif
lié à des mouvements de devises
et que les groupes de liberté de
presse considèrent comme une
excuse pour pénaliser une voix
critique envers le gouverne-
ment ; M. Ghoul a été condamné
à deux mois de prison pour « diffamation et outrage » à la suite
d’un entretien sur la situation des
droits de l’Homme publié dans
Le Soir d’Algérie.
« Nous avons créé une nouvelle alliance de solidarité entre
les journalistes algériens et leurs
collègues en Europe et à travers
le monde », a déclaré le secrétaire général de la FIJ Aidan
White, qui présidait la conférence de presse. « Nous devons
nous confronter aux récents événement ; nos collègues doivent
être libérés et le gouvernement
doit respecter les normes internationales de la liberté de la
presse. »
La réunion s’est accordée à
soutenir une structure permanente chargée de faire le suivi de
la situation de la liberté de la
presse, des intimidations envers
les journalistes en Algérie et de
faire appel directement à
l’Union européenne pour protester contre les mesures répressives des autorités algériennes à
l’encontre de la liberté de la
presse. La réunion a noté que les
actions à l’encontre des journalistes vont à l’encontre des
accords signés entre l’UE et
l’Algérie.
« Nous devons développer
une action internationale pour
défendre la liberté de la presse
en Algérie », a déclaré Aidan
White. « Cela inclut une présence sur le terrain pour
répondre aux attaques lorsqu’elles ont lieu. »
Le débat était organisé par
Journalists at your service, une
alliance de groupes de journalistes — la Fédération interna-
tionale des journalistes (FIJ),
l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), l’Association de
la presse internationale (API), le
Syndicat national des journalistes du Royaume-Uni (NUJbranche bruxelloise) et le Centre
européen de journalisme. Parmi
les intervenants se trouvaient
Omar Belhouchet, directeur du
quotidien El Watan, Fatiha Benchicou, l’épouse de Mohamed
Benchicou, Rabah Abdallah,
secrétaire général du Syndicat
national des journalistes, et Zoubir Souissi, responsable du
Conseil de l’éthique et de la
déontologie.
La FIJ représente près de
500 000 journalistes dans plus
de 100 pays
Mouvement citoyen du Sud
Les détenus entament une grève de la faim
L
es huit délégués du mouvement citoyen du Sud,
détenus à la prison de
Ouargla depuis le 5 juin dernier,
entament aujourd’hui une grève
de la faim. « Ils veulent, par cette
action extrême, attirer l’attention
du gouvernement, de l’opinion
nationale et des défenseurs des
droits de l’Homme sur leur
emprisonnement qu’ils jugent
injustifié », nous a affirmé hier le
parent d’un détenu. Information
que nous a confirmée l’avocat
qui leur a rendu visite à la prison hier matin. Le recours à la
grève de la faim inquiète les
familles des détenus qui craignent le pire. « Nous les connaissons, ils ne décident jamais
d’une action sans en mesurer
toutes les conséquences. S’ils
entament la grève de la faim, ils
iront jusqu’au bout. On craint
pour eux, il faut savoir que c’est
4
l’isolement qui les attend et qu’à
Ouargla en ce moment, il fait très
chaud, la température peut
atteindre les 50 degrés à
l’ombre… », fait remarquer le
frère d’un détenu qui précise que
le recours à la grève de la faim
n’a pas été évoqué par le passé. «
Ils ont préféré laisser les choses
se faire normalement car
convaincus de n’avoir rien fait de
mal. Ils pensaient sincèrement
qu’ils allaient être libérés après
l’appel introduit à propos du
mandat de dépôt. Le maintien de
la détention préventive prononcée lundi dernier par la chambre
d’accusation du tribunal de
Ouargla leur a fait admettre
l’évidence : ils sont en prison
pour des raisons politiques. » Le
maintien du mandat de dépôt des
huit détenus, et le silence de
toutes les autorités qu’ils ont saisies ont conduit les délégués à
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
organiser une réunion le weekend dernier pour arrêter d’autres
démarches pour la libération de
leurs camarades.
A l’issue d’un conclave qui
s’est déroulé à Ouargla, le Mouvement citoyen des enfants du
Sud pour la justice (MSJ) a rendu
public un communiqué dans
lequel il dénonce, une fois
encore, l’arrestation injustifiée
des deux délégués d’El Bayadh
et des six délégués de Ouargla.
Ils estiment que l’interpellation
et la mise sous mandat de dépôt
de Hafnaoui Ben Ameur Ghoul,
porte-parole du mouvement
incarcéré à Djelfa, celles entre
autres de Termoun Abdesselam,
porte-parole par intérim, Termoun Taieb, Bensaci Zoubir,
délégués de Ouargla, et de Larbi
Tahar et Tahri Slimane, délégués
de Labiodh Sidi Cheikh, tous
incarcérés à la prison de Ouargla,
sont « arbitraires et constituent
une dangereuse atteinte aux
libertés et une entrave au processus démocratique en Algérie ». Pour rappel, les huit délégués sont à la prison de Ouargla
depuis près d’un mois aux motifs
suivants : « Associations de malfaiteurs, activité dans le cadre
d’une association non agréée et
distribution de tracts portant
atteinte à la sûreté de l’Etat. » A
l’occasion, le mouvement
affirme « que l’emprisonnement
des délégués est une affaire politique qui doit être solutionnée
par une décision politique ». Ils
considèrent que l’argument juridique avancé pour interpeller et
emprisonner les délégués « est
une manière d’utiliser la justice
pour brimer les libertés ». Le
mouvement s’indigne des
condamnations prononcées à
l’encontre de Hafnaoui Ghoul et
aussi de celles prononcées à l’encontre des émeutiers de Bladat
Amar. Une localité de Ouargla
« qui a vécu des émeutes ayant
conduit à la mort d’un citoyen et
la cécité d’un autre, actuellement
en détention ».
Le communiqué souligne
aussi « la position courageuse
des aârouch de Kabylie, solidaires du mouvement citoyen du
Sud ». Le mouvement citoyen du
Sud félicite la presse indépendante pour son combat courageux pour les libertés et dénonce
la condamnation de Mohamed
Benchicou. Par ce communiqué,
le mouvement dit vouloir attirer
l’attention des associations des
droits de l’Homme, des personnalités politiques « qui croient en
la démocratie » et les appelle à
intervenir pour la libération des
détenus du Sud.
Saïda Azzouz
Polémiques
« Polémiques » est un espace réservé aux débats
Choisir son culte
De la stratégie
post-terroriste
Un groupe d'universitaires algériens, sans doute proche de la
tendance islamiste conservatrice, est monté dernièrement au
créneau non pas pour dénoncer les violations quotidiennes des
individuelle. Se taire, c’est se condamner
en silence à la résignation, à l’acceptation
de l’inconcevable, sans la possibilité de
dire de quoi il s’agit vraiment et d’affirmer
autre chose de rationnel. A mesure que la
situation devient difficile et porteuse d’incertitudes, le sensé s’éloigne de plus en
plus. Face à la réalité amère, nous nous
retrouvons dans l’obligation de nous départir de notre conviction que personne ne doit
faire pression et remettre en cause les décisions de la justice. Lorsque les délégués des
aârouch organisaient leurs sit-in devant les
tribunaux pour exiger la libération des détenus politiques du mouvement citoyen, nous
avons (ré)affirmé que c’est là une action
contraire à l’esprit de notre revendication
pour l’indépendance nationale et pour l’autonomie de la justice. Les sit-in devaient se
faire devant les sièges des wilayas incarnant le Pouvoir à l’échelle régionale. Alors
que les détenus relèvent du statut politique
et arrêtés sur ordre des décideurs politiques
pour des raisons de gestion de la vie
publique. La condamnation de Benchicou,
juridiquement discutable, politiquement
indéfendable et moralement répréhensible,
nous laisse sans voix. Bien que nous ne partagions pas toutes les approches et les idées
de l’intéressé, l’atteinte à sa liberté de dire
est une offense à l’Algérie de nos rêves.
Cette condamnation, qui résonne comme
une vengeance personnelle, exprime fortement le manque de vertu de nos dirigeants
qui se laissent distraire par leur subjectivisme et surtout le risque évident de voir la
remise en cause dangereuse des avancées
des libertés publiques. L’emprisonnement
des journalistes Ghoul et Benchicou sonne
comme une rupture avec la prudence et la
retenue de s’attaquer à la liberté d’expression, observées depuis une décennie par
le Pouvoir. Cette situation, loin d’être
banale, peut constituer un tournant majeur
dans la vie démocratique de notre jeune
Etat. De la transformation pacifique du
régime, la fermeture de l’ensemble des
espaces d’expression peut conduire à des
situations préjudiciables. Le Pouvoir n’at-il plus besoin de la presse comme vitrine
démocratique ? La compétition acharnée
entre les Etats-Unis et la France quant à la
domination du marché national autoriset-elle cette insouciance sur la défense de
l’image du pays à l’extérieur ? En réalité,
le Pouvoir algérien n’a jamais admis la
liberté qui caractérise la presse et la société.
C’est contraint qu’il a vécu avec, ménagé
et supporté les assauts. Cette liberté d’expression, qu’il a toujours vécue comme un
malaise, une provocation et un défi à son
autorité, il ne la conçoit que dans son
intégralité. La volonté de venir à bout de
cette liberté et de la presse, considérée
comme un abus, un excès et une outrance,
n’est pas liée seulement à l’élection du
8 avril 2004. Elle est surtout la manifestation de la stratégie élaborée pour la gestion de l’après-terrorisme. Si le terrorisme
a bloqué la reprise économique, son recul
a permis au peuple de retourner sur la scène
politique et l’émergence des revendications
sociales qui accaparent la vie publique. Une
presse libre, indépendante et démocratique
est un appui sans pareil à la construction
d’une alternative sociopolitique au régime.
Ce dernier se perpétue par la manipulation
et la force sans jamais admettre ses limites.
Aussi le dépassement des clivages qui fragilisent le mouvement démocratique n’estil pas un impératif stratégique quant à
l’unité d’action des partis, des mouvements
et des organisations de démocrates. L’avenir de la liberté en dépend. La liberté de
Benchicou et de Ghoul est une levée d’hypothèque sur l’avenir démocratique de
l’Algérie. Leur maintien en prison est une
honte pour un pays qui se veut leader de
la démocratie dans le monde arabe et africain. Dire et partir en prison, ce n’est rien
devant dire et mourir de Djaout et d’autres
hommes et femmes qui se sont sacrifiés
pour voir l’Algérie debout.
droits de l'homme en Algérie, la répression et le harcèlement que
subit quotidiennement la presse indépendante, mais pour attirer l'attention de l'opinion publique sur l'évangélisation des
populations kabyles. Comme si c'était un crime de choisir librement un chemin spirituel qui calque le mieux ses convictions religieuses. Ces porte-parole de l'idéologie islamiste conservatrice
que nous n'avons pas vus durant les graves événements de la
Kabylie, évènements qui ont fait le tour des capitales et villes
occidentales, décident, à partir d'un lieu où sont enseignés les
éléments d'une idéologie qui ne fait pas recette dans cette région
d’Algérie, d’aller en guerre contre une des nobles valeurs qui font
normalement la force de toute société civilisée qui se respecte.
Je cite le libre choix de culte même si c’est dans un pays musulman comme l'Algérie. Je pense que des intellectuels de l'université Emir-Abdelkader de Constantine n'ont ni de leçons à
donner ni de conduite à dicter, sur le choix de société ou de
culte, à une région aux traditions ancestrales tolérantes et
ouvertes aux autres. Son combat pour l'instauration d'une véritable démocratie en Algérie n'est plus à démontrer.
Rachid Bandou, Québec
Brahim Tazaghart, auteur en tamazight
Peu de choses
L’emprisonnement des journalistes et la fermeture du siège d’un journal, après la
répression du mouvement citoyen en Kabylie, à T’kout et ailleurs, est une répression
de la liberté. La liberté de la presse, grand
acquis arraché dans la douleur pour lequel
des Algériennes et Algériens ont été égorgés, vient d’être lourdement payée par
Ghoul et Benchicou. Alors qu’Ali Benhadj
n’est plus en prison. Pis encore, il est
aujourd’hui complètement blanchi des
crimes qu’il a commandités. L’acquis de la
liberté de la presse a, jusque-là, survécu
aux différentes campagnes de harcèlement
menées par les détenteurs de la pensée
unique et autres partisans de l’arabo-baâthisme qui sont incapables d’adopter un
projet porteur d’humanisme et de modernité. Le verdict prononcé à l’encontre des
journalistes est une vendetta politico-juridique, mais elle n’arrêtera pas le rêve d’une
Algérie libre. Un jour viendra où tous ceux
qui ont participé à cette mascarade juridique seront ramenés à ce qu’ils sont réellement : peu de choses.
Abbès Zouaghi, Ras El Oued
A nos lecteurs.
Nos lecteurs désireux de faire paraître
leurs messages dans cet espace réservé aux débats politiques sont
priés de mentionner leurs noms et adresses avec exactitude, faute de
quoi la publication de leurs lettres serait impossible.
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Fax : 021.67.06.83
Poste : Le Matin 1, rue Bachir-Attar, 1er-Mai, Alger.
VOS
Se taire devant l’injustice, c’est accepter de
mourir un peu ou plus peut-être. Tout
dépend de la sensibilité et de la conscience
MESSAGES
Irrespectueux
La répression des journalistes en raison de leurs
opinions démontre la fragilité de la liberté d'expression,
chèrement conquise. Ces décisions répressives n’ont
comme effet que de dévoiler le caractère
antidémocratique et irrespectueux du pouvoir actuel.
Abdel Kess
Derrière les barreaux
Oh combien sensible aux droits de l'homme ! Il n'est
pas admissible que des peines de prison soient
appliquées pour entraver la liberté d'expression. Un
pays où la presse n'est pas libre n'est pas un pays libre.
Même derrière les barreaux, les idées s'échappent et
font leur chemin, heureusement. Toutes mes amitiés au
peuple algérien qui a tant besoin de vivre libre et a déjà
payé si cher son droit à l'indépendance. Mais le combat
pour la liberté, pour les droits de l'homme n'est jamais
définitivement acquis, il doit être sans cesse poursuivi.
Henri Pouillot
Matière à penser
Hélas ! la destinée de tout homme libre et juste est
vouée à la condamnation ! J’espère que ces cas
d’injustice donneront matière à penser aux hommes de
la justice pour faire libérer Benchicou et Ghoul. Alors
qu’en ce troisième millénaire, il y a tout un corpus
juridique. Veut-on faire un procès à la liberté de la
presse et de la pensée libre en Algérie en la personne
de Benchicou et de Ghoul ? Car l’exercice du fait
politique ne consiste pas à faire taire la pensée
rationnelle de l’intelligentsia et à réprimer la contestation
populaire.
Moulahcene Mustapha (Kabylie)
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
5
A
LA
UNE
Benchicou en prison : la solidarité
Pétition pour la libération de Mohamed Benchicou et Hafnaoui Ghoul
Suite des signatures :
Sihem Bensedrine (avocate tunisienne et
militante des droits de l'homme), Ghenim
Souham (formatrice), Rafik Khalfaoui (militant tunisien des droits sociaux et humains,
Belgique), Louani Nadia (formatrice),
Bouhafs Nadia (formatrice), Belhocine
Nafissa (formatrice), Hamitouche Hachemi
(formateur), Mlanac Hubert (formateur),
Hammiche Rachida (formatrice), Doulle
Corinne (secrétaire médicale), Taouch Nora
(formatrice), Ghenim Amine (avocat),
Stephane Belmihoub (formateur), Dahamna
Ahcene (avocat), Malek Bensmaïl, MarieGeneviève Guesdon (bibliothécaire, Pantin),
Salah Zebdi (psychiatre), le collectif Bnet
Fathma n’Soumeur, Saïd Fettache (université de Rouen, Haute-Normandie), Elodie
Bontain (lycéenne en Normandie), Ammar
Debit (directeur d'entreprise, Annaba),
Faouzia Debit (professeur d'anglais,
Annaba), Fatiha Kateb (ENS, Paris), A.
Koroghli (avocat-auteur, Paris), Bernadette
Denis, Marie-Claude San Juan (professeur
de français, Paris), Djamel Khellef (économiste et traducteur, Montréal), Els Goeman
(Belgique), Bachir Ghezal (journaliste),
Hakim Beddar (artiste-peintre), Kamel
Taleb (coordinateur d’insertion), Claudia
Adani (professeur à Bologne, Italie), Halim
Yasnes (enseignant), Ghanem Zoubir (étudiant, Paris I), Messaoud Aitelhocine (enseignant), Chemim Chabane (militant associatif, Lyon), Bassam Andari, Ariles Zebbar
(collégien, Montréal), Gribi Mustapha
(citoyen), Haddadi (artisan à Batna),
Danielle Bidard-Reydet (sénatrice de
Seine-Saint-Denis, groupe Communiste),
Jean-Luc Bouaziz, (conseiller municipal
de La Courneuve), Roland Nivet (viceprésident du Mouvement de la paix),
Ahmed Rachedi (cinéaste), A. Bouchagour
(médecin syndicaliste, SNPSP), François
Gèze (éditeur), L’association culturelle
Amezruy d’Aït Bouaddou (membre du
Congrès mondial amazigh, membre du
MCB), Farid Bensaâdi (Sonatrach), Azouz
Hachlaf
(architecte-artiste),
Kety
Karaiskou, Marie-Françoise Colombani
(journaliste), Riadh Allal (Oran), Halim
Zenati (photographe), Aziz Tabouri (MDS
Europe, cadre), Hadj-Ali Nadjia (Algérie),
Lathrache Rabia (Algérie), Fassouli Kenza
(Algérie), Zoubida Benmansour, association LAM (collectif de musiciens
600 adhérents), Kassem et Michèle Idir,
Sophie Téna, Dekali Yamina (lycéenne,
Alger), Kheira Sayah (RAFD), Kamel
Badaoui (ingénieur statisticien), Ryadh
Oulmi (ingénieur électricien et… citoyen
algérien), Lounès Abdenour (Montréal
Canada), Oukaour Hakim (étudiant
Alger), Amirouche Naït-Chabane (chanteur kabyle), Karim Bekkouche (Los
Angeles), Med Kechidi (maître de conférences (UTM Toulouse), Akli Khermane,
Ismaïl Deha (universitaire), Boumediène
Missoum (correspondant Le Matin à
Berlin), Dahou Ezzerhouni (journaliste,
ancien rédacteur en chef du Quotidien
d'Oran), Saïd Zidat (ingénieur), Abdenour
Aguini (Bouira), Ratiba Chergou (citoyenne), Pierre Barbancy (grand reporter),
Mahfoud Mesbah (ex-professeur et journaliste), Kamal Hadidi (chercheur, USA),
Aziz Tiberguent (médecin), Azzedine
Belferag (journaliste algérien, France),
Marie Agrell (professeur IUT Paris),
Boubekeur Attik (MDS), Oulhaci Fatah
(MDS), Idir Ahmed (MDS), Rezki Fateh
(MDS), Ouheddad Mouhand (MDS),
Nadour Fodil (MDS), Khedim Hafidak,
Khedim Samia, Khedim Toufik, Khedim
Rachida, Carole Monot (médecin),
Béatrice Agrell (étudiante), Missoum
Boumediène (correspondant Le Matin,
Berlin), Aouli Samira (médecin), Amrani
Ali Cherif (médecin), Odile Léon (documentaliste Cannes), Hacène Moussa (éducateur), Thierry Bosc, Association des
blessés de Kabylie, Antoine Spire (journaliste), Amal Dermèche, Hamou (ingénieur,
Guadeloupe), Allam Samia (directrice en
informatique), Yahia Debboub (réalisateur), Zinaï Amel, Leïla BenlabedHamoutène
(écrivain),
Benkhelouf
Mohand, Rabah Hachichi (ingénieur), S.
Tesson, Jacques Bidon (acteur), Marianne
Dumoulin (actrice), Frédérique
Deschamps (journaliste), Renaud Lecadre
(journaliste), Francis Etienne (journaliste),
Catie de Balmann, Jean Rolin (écrivain),
Sophie Rijjelhueber (intellectuelle), Kate
Barry (intellectuelle), Frédéric Ouzaro
(journaliste), F. Cadon, Yves Robin, Laura
Scohet (journaliste), Farid Bensaâdi
(Sonatrach), Maguy Deck (technicienne),
Mehdi Abdenour (étudiant), Mohamed
Tamba, Bachir Talbi, Mohammed
El Habib Chami, Kouras Ferhat (Jijel),
Mohand Améziane Harbane (citoyen),
Tarik Larbi (pharmacien), Habib Abbaci,
Sabrina Slimani (France), Mourad Issaâdi,
Abderrahmane Sahraoui, Ibelaidène Salah
(hôtelier), Rabah Ibrir (hôtelier), Lahlou
Hanifi (hôtelier), Hocine Himène (hôtelier), Ameyar Hafida (journaliste), Kader
Allam, Mouloud Benali, Akli Khermane
(militant amazigh), Lyès Kamal (bureau de
la LADDH de Saïda), Youcef Zirem (écrivain), Rebba Saïda (Béjaïa), Ouattar Riad
(journaliste), Abderrezak Belaïd (Laval,
Canada), Athemani Mustapha (doctorant
en sociologie politique à l’université de
Paris), Bouanfel Brahim, Karim Aiche (TS
en informatique), K. Louzazna (universitaire), Salim Hamat (étudiant), Hachemi
Kheloufi (commerçant, El Kseur),
Boudjemaâ Karèche (directeur de la
Cinémathèque algérienne), N'Amar
Mohamed (Cinémathèque algérienne),
Farès Rachid (comédien), Akli Khermane
(Tizi N'tlakht Ath Mahmoud), Mohamed
Benterar (correspondant de Ouest Tribune
à Tlemcen), Nicole Borvo, sénatrice (présidente du groupe communiste et républicain du Sénat, France), Nicole Logeais
(Union démocratique bretonne, France),
Association Volonté-initiative-engagement (VIE)
Le président de la LADH
interpelle l’ONU
« Arrêtez la persécution ! »
A
près la mascarade du 8 avril, le
pouvoir de Bouteflika n’a pas
tardé à mettre à exécution ses
menaces contre les libertés, toutes les libertés. Partis politiques, journalistes, militants
du mouvement citoyen sont persécutés par
une justice aux ordres et jetés en prison
comme des criminels au moment où les
assassins du peuple et des institutions de
l’Etat algérien sont honorés par les plus
hautes autorités du pays.
Quel délit a commis Benchicou ou
Hafnaoui devant ce que fait la mafia politico-financière à l’économie nationale et à la
stabilité du pays ?
L’association VIE s’élève contre cet
arbitraire avec force et joint sa voix à toutes
celles qui exigent la libération immédiate
de Benchicou et Hafnaoui et l’arrêt des
poursuites judiciaires contre tout autre journaliste ou militant de la démocratie.
VIE
Hamid Bousmah (cinéaste), Francine
Guillaume (Conseillère régionale Vert,
France), Mourad Tazzout (consultant,
France), Hamid Mohandi (Amnesty
International, Montréal, Canada), Karim
Bekkouche (caissier, Los Angeles, EtatsUnis), Karima Bekkouche (coiffeuse, Los
Angeles, Etats-Unis), Selma Fardheb
(Montréal, Canada), Taous Ameyar (chef
d'entreprise), Lina Benamar (retraitée),
Maya Ameyer-Zazoua (chercheur, fille de
Kheireddine Ameyer), Kamel Kidji (syndicaliste CGT, Paris), Yaghmorassen
Mohamed (enseignant), Zouhair Yahiaoui
(journaliste en ligne, Tunisie), Abderrezak
Belaïd (Laval, Canada), Issaâdi Mourad
(étudiant Lille, France), Ahmed
Guennoun (analyste politique),
Benhamadouche Sofiane (chercheur),
Nassim Houari (étudiant, France),
Mohamed Bensadok (fonctionnaire au
Haut-Commissariat à l'amazighité),
Hammi Malika (étudiante), Hammi Arab
(étudiant), Hamoudi Lanani (Evry,
France), M. Azouaou (Ile de la Réunion),
Akli Khermane (militant amazigh), Kamel
Louzazna (universitaire), Idinarène Omar
(gestionnaire financier, Canada), Cherif
Guenoun (Etats-Unis), Dany Dool
(France),
Jean-Michel
Hennequin
(Amitiés sans frontières, France), Alban
Thierry (contrôleur aérien, France),
Zalatou Nino (Aurès), Mourad Sahli (doctorant en 3e cycle, Belgique), Aït Hamouda
Wassila (étudiante), Bouzid Meriem (étudiante), Bouzid Lamia (lycéenne), Akkou
Karim (cadre marketing), Renate Ahmia
(Hambourg, Allemagne), Mohamed Halès
(militant associatif), Loualia Djamel
(Lille, France), Lamrous Naïma (orthophoniste), Sellah Omar (ingénieur géologue), Karima Aït Hemmi (licenciée),
Nadjet Boubekeur (Montréal, Canada),
Saïd Benazzoug, Aït Taourirt Amokrane
(Etats-Unis), Moussa Naït Abdelaziz (professeur à l'université de Lille1)
L
e président de la Ligue algérienne
des droits de l’Homme (LADH),
Me Boudjemaâ Ghechir, vient de
rencontrer le responsable de la région
monde arabe au niveau du HautCommissariat des Nations unies pour les
droits de l’Homme. La rencontre tenue en
marge d’une conférence sur le rôle du mouvement associatif dans les réformes, organisée à la bibliothèque d’Alexandrie, a permis au président de la LADH de faire un
exposé sur la situation actuelle en Algérie
marquée par la persécution subie par les
défenseurs des droits de l’Homme, le harcèlement policier et judiciaire contre la
presse et les dernières évolutions, notamment l’incarcération de Hafnaoui Ghoul et
Mohamed Benchicou. Le responsable onusien a été très attentif et les deux parties ont
convenu de rester en contact pour suivre de
près l’évolution de la situation.
Nouri Nesrouche
Opinion
S’organiser pour défendre la liberté de la presse et d’expression
L
es procès iniques intentés à Hafnaoui
Ben Ameur Ghoul et à Mohamed
Benchicou et leur incarcération
scandaleuse interpellent tous les professionnels de l’information, en premier lieu, et audelà, l’ensemble de la classe politique et du
mouvement associatif, toutes tendances
confondues. Nul ne doit ignorer qu’au-delà
des personnes, des journalistes et de leurs
idées, c’est toute la profession qui est visée,
plus particulièrement la presse privée. Et pardessus la liberté de la presse, c’est la liberté
d’expression et d’association qui accuse
l’une des premières et très graves atteintes à
son libre et plein exercice. De ce fait, aucun
organe de presse, aucun journaliste, fut-il du
secteur public, aucun parti politique, aucun
syndicat et aucune association ne doit plus
jamais rester indifférent et les bras croisés
face à ce genre de cabale visant un ou plusieurs journaux, un ou plusieurs journalistes.
6
La profession dans son ensemble et la corporation des journalistes ont trop encaissé de
mauvais coups dans la division et l’indifférence des uns vis-à-vis des autres, au plus
grand profit des ennemis de la liberté et de la
démocratie. Il est grand temps que cessent les
attaques, les fausses accusations contre la
presse, les appels au meurtre de journalistes,
les suspensions sous de fallacieux prétextes,
les harcèlements judiciaires, les emprisonnements pour délit de presse et d’opinion, l’instrumentalisation de la justice et le contrôle
exclusif des médias publics ainsi que des
moyens d’impression par les hommes au
Pouvoir. Pour cela, la presse et les journalistes doivent trouver les voies et moyens
d’une défense et d’une solidarité qui transcendent les divergences d’opinions et préservent le droit de chacun d’exister et d’exercer
librement le métier, d’exprimer ses opinions,
de clamer la vérité telle qu’ils la perçoivent.
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
Ce faisant, la presse, dans toute sa diversité et
ses différences, peut devenir le noyau d’un
vaste mouvement qui veille sur le respect de
toutes les libertés individuelles et collectives
sur la stricte observation des lois et règlements par ceux qui sont chargés de les appliquer, sur l’indépendance de la justice, un
mouvement d’opinion qui soit une digue
contre toutes les agressions visant la presse et
les libertés démocratiques, un mouvement
capable d’imposer les normes modernes de la
bonne gouvernance impliquant la préservation et l’approfondissement des libertés
démocratiques acquises aux prix de grands
sacrifices. Fer de lance et rempart de la
démocratie, la presse a l’impérieux devoir
d’être solidaire, sans aucune discrimination
de toutes les victimes de l’injustice en général et plus particulièrement de chacun de ses
membres victime de l’arbitraire quel qu’en
soit l’auteur et quelles que soient les idées de
la victime. Il y va de l’existence de la presse,
de sa dignité, de son indépendance et de sa
crédibilité auprès de l’opinion nationale et
internationale. Les citoyens qui sollicitent
souvent la presse comme dernier et ultime
recours contre l’injustice ne comprendraient
pas qu’elle tolère l’injustice dans ses rangs
sous prétexte qu’on ne partage pas les idées
de la victime. C’est pourquoi la mobilisation
autour de la libération de Hafnaoui Ghoul et
de Mohamed Benchicou appelle l’implication de toute la presse et, au-delà, de tous les
courants de pensée attachés à la démocratie
qui ne saurait s’épanouir à l’ombre de graves
atteintes à la liberté de la presse et d’expression. La société civile et la presse sont soumises à une épreuve difficile ; un test pour les
capacités de résistance et de cohésion de
cette dernière en tant que catégorie professionnelle phare de la société.
Youcef Bournine, journaliste
A
C T U E L
Colloque international à Alger
Où trouver l’emploi ?
Le Matin
O
ù trouver l’emploi et comment
déterminer les secteurs créateurs
d’emplois ? Pour le directeur de la
Caisse d’allocation-chômage (Cnac) Mahrez
Aït Belkacem, c’est la question fondamentale que son organisme doit se poser s’il ne
veut pas se limiter à distribuer des pensions
aux milliers de travailleurs tombés sous le
coup des plans sociaux. En prenant la parole
lors du colloque international sur l’emploi en
Afrique du Nord, tenu depuis hier sur l’initiative du Centre de recherche en économie
appliquée pour le développement (CREAD),
le patron de la Cnac a résumé les soucis de
millions de chômeurs.
Le discours officiel ayant perdu jusqu’à
ses effets d’annonce, la promesse du gouvernement de créer 2 millions d’emplois dans
les quatre prochaines années laisse froids
autant ces derniers que les experts de tous
bords. Le ministre de l’Emploi et de la
Solidarité Djamel Ould Abbas, qui a détaillé
les différents dispositifs visant à absorber le
chômage, a rencontré des sceptiques. Il n’y
aurait donc plus de quoi s’inquiéter puisque
le gouvernement a tout prévu pour faire
exploser le niveau de l’emploi, chuchotait-on
ici et là.
Pourtant, les chercheurs qui se sont succédé à la tribune de cette conférence internationale ont démontré que le problème est loin
d’être résolu et que les conséquences du nonemploi allaient plonger, dans quelques
années, de nouveaux pans de la société dans
la précarité. Le directeur du CREAD,
Mohamed Yacine Ferfera, attirera l’attention
sur le paradoxe du taux de croissance et du
taux de chômage. La bonne tenue de l’une
n’a pas agi sur l’autre. Son collègue,
Mohamed Saïb Musette, fera remarquer à
son tour que les effets du taux de croissance
(6,8 %) sont nuls sur l’emploi en raison de
son origine. Elle ne peut générer de l’emploi
étant le produit de la rente pétrolière et non
des investissements internes. Abdelwahab
Rezig, représentant du Comité économique
pour l’Afrique (CEA, ONU), invite
d’ailleurs à réfléchir au moyen de profiter de
la croissance pour impulser une dynamique
aux politiques d’emploi. Pour mettre les
experts sur la voie, il leur donnera quelques
clés : les emplois sous-payés ne garantissent
pas leur stabilité. Celle-ci découle plutôt de
la compétence de l’employé, résultat d’une
formation de qualité, souligne-t-il. Se référant à une étude de l’Unesco, il révèle que
des investissements dans l’éducation font
accroître d’un demi-point le niveau de l’emploi. L’éducation, c’est donc de meilleures
chances de succès dans la recherche d’un
emploi, des motivations de productivité plus
fortes et, par conséquent, une rémunération à
hauteur de l’effort consenti. Mais pour
consacrer ce schéma, il faudrait que l’Etat
revienne à ses missions d’éducation et de
développement économique. Sans doute là
que le bat blesse. Le désinvestissement
constaté depuis plusieurs décennies a produit
la ruine dans de nombreux secteurs socioéconomiques. Aussi n’est-il pas étonnant que
l’analphabétisme soit si élevé dans des pays
à revenus intermédiaires comme ceux du
Maghreb.
D’autres experts soulignent l’incapacité
de l’Etat à transformer les capitaux dormants
dans les banques en capitaux d’investissement. Nadji Khaoua et Belgacem Madi, tous
deux de l’université d’Annaba, mettent en
exergue la contradiction entre le niveau élevé
de l’épargne existante, la faiblesse des investissements et les engagements de l’Algérie
avec l’Union européenne. L’accord d’association exige une mise à niveau de tous les
secteurs d’activité, une dynamisation de l’investissement dont le résultat serait la création
d’emplois. Mais pour cela, il faudrait utiliser
l’argent qui dort. Et tant que la situation
n’évoluera pas, l’Algérie continuera à risquer
de nouvelles crises. Dont celle du déficit
grandissant de la caisse de retraite. Le licenciement de 400 000 personnes et l’arrêt de la
création d’emplois sont en train de peser sur
les équilibres de la CNR. Depuis 1996, son
déficit se creuse de 30 % tous les ans,
indique Omar Bouazouni. D’ici à 2025, des
poches de pauvreté pourraient apparaître
dans la frange des retraités si rien n’est fait.
Katia Debbouz
Les officiers de la marine marchande en grève depuis hier
La direction fait appel aux briseurs de grève
C
e sont des officiers outrés
que nous avons rencontrés
hier au siège du Syndicat
national autonome des officiers de
la marine marchande (Snommar),
section de l’Entreprise nationale de
transport maritime de voyageurs
(ENTMV), qui emploie quelque
1 600 travailleurs, toutes catégories
confondues. Entrés, hier, en grève
« des plus légales » en application
de la législation du travail qui
consacre le droit à la grève, ils sont
accusés par leur direction de
« refus de travail » et cumulent
depuis sanctions et intimidations.
Plusieurs navires ont commencé à
être immobilisés en l’absence de
dialogue entre les deux parties en
conflit. Hier, vers 17 heures, le
départ du Hoggar, prévu à
19 heures, du port d’Oran vers
Alicante était encore hypothétique.
Pour aujourd’hui, dimanche, deux
navires pourraient connaître les
mêmes incertitudes. Il s’agit du
Zéralda pour la ligne AnnabaMarseille et le Tariq pour la ligne
Marseille-Alger. Selon nos interlocuteurs, dans l’objectif de neutraliser les effets du débrayage, la
direction de l’ENTMV a déjà procédé à leur remplacement par leurs
collègues qui, eux, sont plutôt de la
marine marchande « empruntés »
au Groupe Cnan. S’agissant du
navire Le Hoggar, c’est en notre
présence hier que le conseil syndical est averti par téléphone que le
commandant vient de recevoir
l’ordre de la direction générale de
faire débarquer les officiers en
grève, par intervention des services
de sécurité, avec notification de
refus de travail, ce qui veut dire
leur traduction vers la commission
disciplinaire. L’un des syndicalistes nous exhibe aussitôt la
convention collective, pour ne citer
que ce texte, qui stipule dans son
article 238 qu’en « cas de grève
légale, il est interdit de recruter des
travailleurs pour remplacer ceux en
grève », tout comme « il est interdit
de sanctionner les grévistes ». En
l’absence de concertation imputée
par le syndicat à la direction, les
intimidations se multiplient. On
saura que deux grévistes ont vu
leurs salaires suspendus, que le
président du conseil syndical, détaché depuis novembre 2003, vient
de recevoir la fin de son détachement et un appel à la reprise de son
travail en tant qu’officier. Le
conflit remonte à août 2003 lorsque
le syndicat autonome soumet une
plate-forme de revendications
d’ordre socioprofessionnel en
22 points. Les négociations butent
aussitôt sur la question salariale.
Un premier préavis de grève est
déposé le 18 février 2004 pour une
grève d’un mois prévue à partir du
19 mars. Les tractations vont alors
bon train et sur intervention du
secrétaire général des transports au
ministère de tutelle, le P-DG rassure le syndicat, par courrier, que « le
point relatif au réajustement des
postes du collectif des officiers a
été pris en charge ». L’attente des
destinataires de la missive s’allonge et un autre préavis de grève est
relancé le 16 juin qui est entré en
application hier le 26 du même
mois. Lors de cette conférence de
presse, les représentants des
108 travailleurs sur les 145 que
comprend cette branche se disent
toujours prêts au dialogue, mais
faut-il encore qu’ils soient reconnus en tant que tels.
Ameziane Mehenni inhumé à Maraghna (Illoula)
A
meziane Mehenni, fils de Ferhat Mehenni,
porte-parole du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), a été inhumé hier
à Maraghna — son village natal — dans la commune
d’Illoula Oumalou. Des dizaines de milliers de personnes venues de toutes les wilayas du centre du pays
se sont recueillies devant la dépouille du jeune
Ameziane, assassiné la semaine dernière à Paris.
Exposé devant la demeure familiale, le cercueil enveloppé de l’emblème des Imazighen est entouré par ses
proches, la mère, la grand-mère, les frères et sœurs et
de Ferhat qui a reçu tout le soutien moral des milliers
de visiteurs. Parmi ces derniers, on notera beaucoup
d’artistes dont Aït Menguellet, Amour Abdennour,
Farid Ferragui, Oulahlou…, des animateurs du mouvement citoyen entre autres Belaïd Abrika, Ammi
l’Hadj…, des personnalités telles que Amara
Benyounès, porte-parole de l’UDR, de l’avocat
Mokrane Aït Larbi, etc. C’est vers 13 h que la
dépouille d’Ameziane est acheminée vers le cimetiè-
re du village accompagnée d’un impressionnant cortège et d’un cordon de sécurité constitué des jeunes du
village. Des membres de la famille ont pris la parole
pour rappeler les qualités d’Ameziane, de son père et
de son grand-père Ameziane tombé au champ d’honneur (1954-1962). L’intervention de Ferhat fut des
plus émouvantes. Tout en s’en prenant aux auteurs du
crime qui lui ont ravi son fils à la fleur de l’âge, il a
courageusement remercié l’assistance et s’est senti
soulagé par l’ampleur de la compassion. Ferhat a
ensuite chanté une chanson italienne Bella Ciao, doublée pour la circonstance en kabyle et que son fils
Ameziane, dix jours avant sa mort, lui a préconisé de
chanter. La chanson fait couler les larmes à bon
nombre de personnes avant que la grand-mère ne
lance des youyous. Des applaudissements fusent de
toutes parts. Après l’enterrement, l’imam du village a
lu la Fatiha suivie d’une minute de silence. Repose en
paix Ameziane !
Kamel Kaci
Notons, par ailleurs, que plusieurs syndicats autonomes ont
exprimé hier leur solidarité avec ce
mouvement dans le principe de la
défense des libertés syndicales.
C’est le cas, notamment du
Syndicat national des praticiens et
spécialistes de la santé publique et
le Conseil des lycées d’Alger qui a
rendu publique hier une motion de
solidarité. Celle-ci a commenté
surtout qu’en « luttant contre la
dévalorisation de leur situation
sociale et professionnelle, en refusant le mépris quotidien qui leur est
fait, en revendiquant des salaires
décents en fonction de leurs qualifications, les officiers marins veulent sauver leur profession de la
précarité dans laquelle les caciques
l’ont emmurée ». Affaire à suivre.
Yasmine Ferroukhi
Plusieurs infrastructures
étatiques sabotées
par le GSPC à Boumerdès
D
es attentats attribués, selon
nos sources, à des sections
locales du GSPC ont ciblé,
dans la nuit de vendredi à samedi,
plusieurs infrastructures économiques étatiques à l’est et au sudouest de Boumerdès. Entre minuit
et trois heures du matin, pas moins
de cinq pylônes électriques ont été
sciés ou sabotés à l’explosif à michemin
entre
Keddara
et
Boudouaou par un groupe terroriste
dont deux éléments ont été, rappelons-le, abattus la veille du weekend dernier suite à un engagement
des forces combinées de sécurité.
En plus d’une perturbation enregistrée, a-t-on signalé, au niveau des
forages alimentant la partie sud de
cette contrée en eau potable, ce
sabotage a provoqué une coupure
du courant électrique durant plus
d’une demi-heure dans l’agglomération voisine de H’lalmia. Moins
de cinq heures auparavant, un autre
groupe terroriste avait fait exploser
une bombe artisanale au passage
d’un train de marchandises non loin
de Souk El Had, quinze kilomètres
à l’est de Boumerdès. La forte
déflagration a provoqué le déraillement d’un wagon et endommagé la
voix ferrée sur une longueur de plus
de cinq mètres. Aucune victime n’a
été, heureusement, déplorée, selon
nos sources. Sur le même axe ferroviaire menant vers Bouira, deux
autres attentats similaires, l’un à
proximité des gorges de Lakhdaria
et l’autre près d’Ammal, ont été,
pour rappel, enregistrés durant ces
trois derniers mois. Une unité
d’aviculture a été également incendiée dans la soirée de vendredi à
proximité de Legata, relevant de la
même circonscription, par un groupe d’individus non encore identifiés. Même si l’on qualifie cet acte
de « maffieux » en l’absence pour
l’heure d’autres indices, il ne faut
guère oublier l’existence d’une
jonction depuis plus d’une décennie
entre l’islamisme armé et la maffia
politico-financière.
Salim Haddou
Avis de décès
Le bureau national de l’Association
des militants de la Fédération du
FLN en France (1954-1962) a l’immense douleur de faire part du
décès de son président Ladlani
Amar dit Kaddour, ancien responsable organique de la Fédération du
FLN en France, ancien membre du
conseil national de la Révolution
algérienne (CNRA), survenu le
26 juin 2004. L’enterrement aura
lieu dimanche 27 juin 2004 au
cimetière El Alia.
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
7
M
ONDE
Afghanistan
Les Talibans et Ben Laden décidés
à empêcher les élections
L
es Talibans et Al Qaïda de
Ben Laden affichent leur
détermination à empêcher
le scrutin prévu en septembre prochain en Afghanistan. Dans la province de Nangarhar, à l'est de
l'Afghanistan, un attentat à la
bombe contre un minibus transportant « exclusivement » des
femmes afghanes travaillant à l'organisation de ce rendez-vous électoral a fait, hier, trois morts et
treize blessés, dont quatre dans un
état critique, selon le porte-parole
de l'ONU Manoel de Almeida de
Silva. La bombe a été dissimulée
à l’intérieur du véhicule loué par
le comité d'organisation des élections, expliquent les responsables
du gouvernement de Kaboul qui
soupçonnent le chauffeur du bus
de complicité avec les poseurs de
la bombe. Cette première attaque
sanglante contre le personnel
féminin afghan recruté pour le
recensement des électeurs en vue
du scrutin de septembre a été
condamnée par le Président
Hamid Karzaï. Il l’impute aux
« ennemis de la paix et la prospérité » en Afghanistan et exhorte les
4, 5 millions d’électeurs à ne pas
se laisser intimider par la violence.
Pour les analystes, cette attaque
est à inscrire dans la série des
attentats qui se sont multipliés
dans le sud et le centre du pays,
depuis le début des opérations de
recensement des électeurs. Kofi
Annan, le secrétaire général des
Nations unies, craint que les
conditions de sécurité ne soient
pas réunies pour la tenue de ces
élections qui étaient initialement
prévues en juin. « Si, c’est un gros
si, dit-il, nous pouvons contrôler
l'état de la sécurité, nous devrions
être capables d'organiser les élec-
tions en septembre », affirme le
numéro un de l’ONU, tout en
reconnaissant que les Afghans
s'inscrivaient « au rythme de cent
par jour » et qu’il faut déployer
une présence plus large de la force
internationale d’assistance à la
sécurité (Isaf) assurée par l'OTAN.
Une force de 6 400 hommes
appartenant à une trentaine de
pays, créée dans le cadre des
accords de Bonn, qui n’a jamais
réussi à s'étendre au-delà de
Kaboul. Tous les spécialistes mili-
taires s’accordent à dire que l’Isaf
sera incapable de protéger tous les
bureaux de vote et d'assurer la
sécurité dans le pays si ses
moyens restent tels quels. Un
porte-parole de la commission
électorale a récemment affirmé
que les élections pourraient être
une nouvelle fois reportées en raison de l'insécurité qui persiste
dans les provinces afghanes. Un
aveu que le secrétaire général de
l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer,
assimile à un échec que l’alliance
ne pourra pas se permettre. Les
cinq équipes de 200 hommes chacune que l’OTAN promet de
déployer en dehors de Kaboul
seront-elles suffisantes avec l’appui des 20 000 soldats de la coalition dirigée par les Etats-Unis ?
Pas sûr. Près de quatre ans après
l’intervention américaine en
Afghanistan, Ben Laden et Mollah Omar courent toujours, et le
gouvernement afghan contrôle à
peine Kaboul.
Djamel Boukrine
Réunion au sommet de l’OTAN demain en Turquie
L’Irak au menu
E
n quête de soutiens, George
W. Bush et Tony Blair rencontreront leurs homologues de l’OTAN, Organisation
du traité du Nord de l’Atlantique,
demain et après-demain à Istanbul,
sur les rives du Bosphore, en Turquie, sous haute sécurité, — 26
000 policiers — lors d’un sommet
où ils tenteront de redorer le blason de l’organisation et de
convaincre le camp de la paix de
s’impliquer davantage en Irak
menacé d’embrasement. Les « 26 »
membres de l’Alliance doivent,
selon les diplomates, s’entendre
sur une réponse à donner à Iyad
Allaoui, le Premier ministre irakien, qui a requis leur « aide
urgente » pour former des troupes
capables de « vaincre la menace
terroriste ». Du moins lui donner
leur accord de principe que l'organisation jouera un rôle dans la stabilisation du pays après le transfert
de la souveraineté le 30 juin et
qu’elle lui apportera « un soutien
durable ». Paris et Berlin souhaitent un accord limité à la formation
de la future armée irakienne et
Manifestants contre l’OTAN en Turquie.
excluent un rôle direct de l'Alliance dans le pays. Washington et
Londres veulent amener l'OTAN à
endosser des responsabilités en
Irak. Les « 26 » ne discuteront pas
à Istanbul — qui a mis au vert
65 islamistes entraînés en Afghanistan et un Kurde spécialiste présumé en explosif — que de l’Irak ;
l’extension de l’opération de
l’OTAN en Afghanistan, le renforcement de la contribution de l’Al-
liance dans la lutte contre le terrorisme, y compris dans le
domaine des armes de destruction
massive, la contribution à la stabilité des Balkans et la coopération
avec les pays du flanc sud, méditerranéen, et du « Moyen-Orient
élargi » seront au menu. L’OTAN
annoncera demain sa décision de
mettre fin à sa Force de stabilisation (Sfor) en Bosnie, et le passage
du relais à l'Union européenne en
août prochain. Les « 26 » feront-ils
en Turquie table rase des « divisions « nées de la guerre en Irak ?
» « Je crois que les divisions
amères sur la guerre en Irak sont
dépassées », déclare le Président
américain lors d'une conférence de
presse à l'issue du sommet entre
l'UE et les Etats-Unis qui s’est tenu
hier à Dublin, en Irlande. Les
Etats-Unis et l'Europe « ont tourné
la page des divisions à propos de
l'Irak et sont prêts à forger un nouveau consensus, plus fort, pour
l'avenir de leur partenariat », affirment en chœur le secrétaire d'Etat
américain, Colin Powell, et le
patron de la diplomatie européenne, Javier Solana, dans une tribune publiée vendredi par le
Financial Times. La Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la
Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie participeront pour la première fois à la réunion au sommet
des chefs d’État ou de gouvernement depuis leur adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique
Nord, le 2 avril 2004.
Djamel Boukrine
Nouvelles
violences
en Irak
Des tirs de roquettes
ont fait sept morts hier
dans le nord-est de
l'Irak, tandis que six
personnes étaient
blessées dans un
attentat à la voiture
piégée dans le
Nord-Est.
Une voiture piégée a
explosé dans la ville
d'Erbil, dans le Nord,
selon un porte-parole de
l'Union patriotique du
Kurdistan (UPK) ayant
requis l'anonymat. Un
responsable du
gouvernement kurde
local et cinq de ses
gardes du corps ont été
blessés.
L'attentat s'est produit
vers 10 h devant le
ministère de la Culture
du Parti démocratique
du Kurdistan (PDK).
Le ministre Mahmoud
Mohammed est blessé,
d'après des témoins.
Le conducteur de la
voiture a garé son
véhicule et s'est enfui
juste avant l'arrivée du
convoi du ministre, a
précisé le capitaine de
police Nazad Ahmed.
Par ailleurs, deux
attaques ont visé deux
partis politiques — le
Conseil suprême de la
révolution islamique en
Irak (CSRII) et
l'Accord national
irakien (ANI) du
Premier ministre Iyad
Allaoui — et un
bâtiment
gouvernemental,
samedi à Bakouba, dans
le Nord-Est (55 km de
Baghdad), faisant trois
morts parmi les
militants politiques et
deux blessés, selon
l'hôpital et des témoins.
Quatre insurgés, dont
un portant un harnais
d'explosifs d'après
l'armée américaine, ont
aussi été tués par les
gardes des locaux
publics.
La guérilla semble
déterminée à frapper
fort juste avant le
transfert des pouvoirs
au gouvernement
intérimaire irakien,
mercredi. Jeudi, une
série d'attaques contre
des locaux de la police
et du gouvernement ont
fait une centaine de
morts dans le centre et
le nord du pays. Hier,
un soldat américain a
succombé aux blessures
qu'il avait reçues lors
d'une attaque contre sa
patrouille dans le centre
de Baghdad. Plus de
800 militaires
américains ont été tués
depuis le début de la
guerre en mars 2003.
AP
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
11
L
IRE
V
OIR
E
COUTER
Festival de jazz de Tabarka
« Tabarkallah »
M
ourad Mathari a jeté
l'éponge. Le patron de
Scoop Organisation,
qui était jusque-là chargé de la
production artistique et technique du Festival de jazz de
Tabarka (Tunisie), a décidé cette
année de ne pas participer à l'appel d'offres de l'édition 2004 qui
se déroulera du 2 au 10 juillet
prochain. Ce changement intervenu après huit éditions successives semble n'entamer en rien la
réputation de cette manifestation, unique en son genre, en
Afrique du Nord.
Et pour cause, la programmation
promet d'être, encore une fois, un
excellent millésime. Pour confirmer cette notoriété, du reste peu
usurpée, les têtes d’affiche donneront beaucoup de goût au nouveau cru. L'ouverture sera ainsi
confiée à Buena Vista Social
Club qui servira, en entrée, une
« sauce » cubaine relevée par un
zeste de kitch et de glamour du
fringant Ibrahim Ferrer. C'est ce
qu'on appelle vraiment taper fort.
En fait, pour ceux qui ne le
savent pas, Tabarka ça a toujours
été un « all access » à un gratin
épicé à l'harissa. Une saveur
piquante pour les non-initiés,
chaude et chaleureuse pour les
autres. Les Tunisiens l'ont bien
compris : il en faut pour tous les
goûts. L'essentiel est de « ne pas
bronzer idiot », tel est le slogan
insolite que garde jalousement
Tabarka sur son fronton.
Les mélomanes auront de
quoi satisfaire, en effet, durant
toute la saison estivale leurs
goûts musicaux les plus divers.
Après l'oriental, le raï, le jazz, la
world-music et le latino, voilà
que l'on apprend que le maire de
Tabarka, Jilani Daboussi, étudie
la possibilité d'organiser l'année
prochaine un festival autour des
musiques tziganes, très en vogue
en ce moment. Certains y verraient de l'opportunisme, d'autres
en revanche penseront à un choix
éclairé à la lumière de l'imagina-
tion qui coïncide, notons-le, rarement avec le pouvoir.
Assurément, d'un certain
point de vue, même en Tunisie le
docteur Jilani Daboussi est
considéré comme un personnage
atypique. Pour lui, l'esthétique
est un « art de vivre ». Son éclectisme parfois déroutant surprend
toujours. Et pourtant, ça marche
! Son ambition de faire de
Tabarka un haut lieu de la
musique mondiale est désormais
un pari gagné. Il a réussi en
quelques années à faire de ce
petit village de pêcheurs, tout
proche de la frontière algérienne,
la troisième station balnéaire de
Tunisie. Jadis enclavée, Tabarka
est redevenue un endroit à la
mode. Durant l'été, l'axe touristique Tabarka-Aïn Draham
affiche dorénavant complet. Côté
touristes ou artistes, à chaque
fois, c'est la satisfaction générale. Les conditions techniques
parfaites. Le séjour des plus
confortables. Tous promettent de
revenir. Cela dit, seul Youssou
N'Dour trouvera le mot juste :
« Tabarka ? Tabarkallah ! » Une
bénédiction toute tunisienne.
Pour le griot sénégalais, Tabarka
c'est un air d'Afrique. Il se sent
presque chez lui. Que dire alors
de nous autres pauvres mélomanes sevrés de bon sens et de
bon son « live ». Les habitués
algériens le disent ainsi sans
ambages : « Tabarka, c'est…
stratégique. »
Grâce à cette proximité, dont
seuls les connaisseurs sont à
même de comprendre le sens de
nos éloges parfois quelque peu
enflammés, les mélomanes algériens ont là une occasion de s'offrir un véritable rêve en musique.
Pour essayer de convaincre encore les plus sceptiques, il n'y a
qu'à décliner, aujourd’hui, la
suite du menu de cette édition,
somme toute historique. Ainsi,
après Buena Vista Social Club,
ce sera au tour du monstre sacré
du R&B, Billy Paul de prendre
part au rendez-vous tabarkois où
l'on pourra écouter Mr &
Mrs Jones dans de meilleures
conditions que celles qui ont prévalu lors de sa prestation à Alger
en 2002 à la clôture du Festival
mondial de la jeunesse. En plus,
il y aura Archie Shepp de la
partie.
Un nom si souvent associé à
notre pays depuis un concert
mémorable à Fort-de-l'Eau en
1969. A signaler, en outre,
qu'Archie Shepp rendra hommage cet été à Genève au poète
algérien assassiné Jean Sénac.
Comme on le connaît suffisamment, on s'attend encore avec lui
à une discussion au sujet de la
contestation noire américaine
(ou du moins ce qu'il en reste) ou
encore à propos de l'après-11
septembre. Toujours, sur le
retour du « free », il y aura pour
la première fois à Tabarka
McCoy Tyner, le prestigieux pianiste qui avait joué, rappelons-le,
avec John Coltrane et Elvin
Jones sur A Love Supreme et My
Favorite Things, des standards
du jazz, des références, nos préférences. Cette fois, il fusionnera
ses influences et ses expériences
en jouant du jazz fusion dont il
est l'illustre inspirateur.
Après ce plat de résistance
100 % jazzy, on nous propose de
l'afro-beat avec Manu Dibango
que nous avons déjà croisé à
Tabarka en 1999. Pour son troisième passage ici, il viendra
accompagné du pianiste congolais Ray Lema à qui il donnera la
réplique au saxo dans un dialogue prometteur. Dans les
parages rôdera bien évidement sa
fille Georgia toujours aux petits
soins avec son papa cajoleur. De
cette rencontre, il est à entendre,
à coup sûr, de la rumba dans l'air,
du soul Makossa et peut-être
même un rien de Night in
Zeralda, un morceau composé en
1972 par Manu jadis en
« galère » à Alger.
Sur le plan des découvertes, il
y aura également le fameux
Captain Mercier, un groupe français de rythm'n blues primé en
2003 aux Victoires du jazz. Ou
encore Charlier-Sourisse, un duo
qui a longtemps accompagné le
violoniste
français Didier
Loockwood. Pour la clôture, les
organisateurs ont pensé à un succulent dessert : Liz Mc Comb
avec du bon gospel, un ultime
remède pour les âmes en peine.
De cette énergie, il y aura à
puiser le maximum de pêche
pour le restant de l'été, pour les
vieux jours. Et surtout pour le
retour, pour la rentrée qui s'annonce, encore une fois, des plus
moroses.
Mohamed-Chérif Lachichi
Flash-back sur Tabarka
Dizzy Gillespie, Art Blakey, Charles Mingus, Miles Davis,
Keith Jarret, Kenny Garret, Courtney Pine, Eddie Floyd, Al
Jarreau, Al Di Méola, Ahmed Djamel, Ron Carter, Billy
Cobham, Joe Zawinul, Macéo Parker, David Murray,
Fontella bass, Hilton Ruiz, Ray Barretto, Claude Nougaro,
Bobby Byrd, Boney Field, Lucky Peterson, Bernard
Allison, Luter Allison, Terence Trent d'Arby, Biréli
Lagrène, Guy Laffite, Erik Truffaz, Diana Krall, Diana
Reeves, Dee Dee Bridgewater, Carmen Bradford, Cesaria
Evora, Barabara Hendricks, Carole Fredericks, The Blues
Brothers, The Animals, The Temptations, The Kid Creole
& Coconuts, George Clinton, Kool & the Gang, Earth
Wind & Fire, The Flying Pickets, Myriam Makéba, Manu
Di Bango, Youssou N'Dour, Touré Kunda, Fémi Kuti,
Alpha Blondy, Paco Séry, Zuccherro, Yuri Buenaventura,
Bojan Z, Allan Stivell, Tonton David, Patrick Fiori,
Abdelhalim Hafedh, Warda, Mami, Idir, Cheikha Remitti,
Cheikh Sidi Bémol, Cheba Fadéla, Karim Ziad, Hakim
Salhi, Houari Dauphin… sont tous passés par Tabarka.
M.-C. L.
Danse à Alger
« Légèrement déplacé » et « Transpace »
à la salle Ibn Khaldoun
A
près Béjaïa et Oran, Alger
accueille ce lundi le chorégraphe et directeur de la
compagnie française Danse
Image Théâtre (DIT), Robert
Seyfried, qui présentera pour l’occasion deux spectacles chorégraphiques à la salle Ibn Khaldoun.
La troupe de Seyfried, accompagnée du ballet de l'établissement
Arts et Culture, donnera une
représentation du spectacle
« Légèrement déplacé », fruit
d’une résidence de plusieurs
semaines, en prélude à «
Transpace », le résultat d'une
coopération antérieure avec
d’autres danseurs d’Afrique.
Le spectacle est « une exploration chorégrAfrique » ! Un
concept, un langage singulier que
Robert Seyfried explore depuis
dix ans au sein de sa compagnie
DIT (Danse Image Théâtre). Son
goût pour les rencontres et les
échanges le conduit en 2002 à travailler avec des danseurs burkinabais, dans une aventure tout à la
fois artistique et humaine. Trois
danseurs, une chanteuse et deux
musiciens burkinabais, accompagnés de trois danseurs français se
prêteront à cette ballade au travers
des espaces géographiques qui
revisite au contact des traditions
africaines la notion même de
danse contemporaine. Sans nul
doute, l’écriture légère et tendre
de Robert Seyfried, associée à
l’humour, à l’allure hiératique et
aux corps si présents des burkinabais, saura faire de « Transpace »
une création majeure dans le parcours du chorégraphe grenoblois.
Une danse qui ose le mouvement
entre Grenoble et Ouagadougou.
Chorégraphe, danseur et metteur en scène aux multiples
facettes, Robert Seyfried qui est
arrivé à la danse en passant par le
théâtre, a abandonné des études
de médecine pour se consacrer à
l'art. Fondateur en 1979 du groupe
Emile Dubois, actuel centre chorégraphique national de Grenoble,
il se lance dès 1993 dans une
expérience en solo et crée la compagnie DIT établie également à
Grenoble.
On le retrouve également au
cinéma dans les films de Claude
Mourieras, Raoul Ruiz et AnneMarie Mièville. Le plaisir ne sera
pas éphémère, puisque Robert
Seyfried envisage la création
d'une école de danse multidisciplinaire en Algérie, en collaboration avec l'établissement Arts et
Culture. « Ma contribution à ce
projet consiste à mettre en place
un cursus de formation selon les
normes universelles et d'enseigner
la danse contemporaine », avait-il
déclaré dans un point de presse
tenu le 15 juin dernier. Mme Idami
Nora, directrice du ballet arts et
culture, a indiqué pour sa part que
l'école prendra en charge la formation de danseurs et de formateurs en danses moderne, classique, hip hop et folklorique. Au
cours de cette rencontre avec la
presse, le chorégraphe a expliqué
que le projet de coopération avec
le ballet de l'établissement Arts et
Culture s'articule autour de deux
volets. Le premier consiste en un
stage sur les techniques de danse
contemporaine au profit des danseurs du ballet, le second porte sur
l'interprétation de la chorégraphie
« Légèrement déplacé », mise en
scène par lui-même et produite
par sa propre compagnie DIT.
Synthèse R. C.
Premières
rencontres
amazighs
Marseille
Chaouia
Le vent des Aurès souffle
fort cette semaine sur la cité
phocéenne. L'association
Massinissa cultures et civilisations d’Afrique du Nord
organise, du 23 au 27 juin, à
Marseille les premières rencontres amazighs de
Méditerranée. Avec ses
conférences, ses expositions,
ses projections de films, ses
concerts de musique, sa table
ronde et son art culinaire
Aurès 2004 promet d'être une
importante manifestation culturelle amazigh. Une bouffée
chaouie va s'emparer ainsi de
plusieurs endroits de
Marseille.
A la Cité de la presse et de la
communication (53, rue
Grignan, 6e) plusieurs conférences sont prévues au programme. Pour commencer
c'est Bakhta Moukraenta,
doctorante à l'université de
Provence, qui viendra jeter le
doute à propos du
« Medracen, tombeau de
Massinissa ? », une polémique en perspective. Il y a
également la conférence de
notre confrère Rachid
Hamatou, un journaliste
éclectique qui viendra crier
sa douleur chaouie. Quant à
Fanny Colonna, chercheur
émérite à l’université de
Provence, elle évoquera
« Découverte de l’Aurès aux
XIXe et XXe siècle », un
drôle de point de vue. Des
histoires qu'elle aura à
défendre pour l'histoire de
notre pays qui sera projetée à
l'écran avec un documentaire
sur la « Kahina », les films
Le Vent des Aurès, Avoir
20 ans dans les Aurès ou
encore en Avoir 2000 ans
dans les Aurès, de Djamila
Sahraoui. Toujours à la Cité
de la presse, l'archéologie en
photos se voudra le témoignage d'un voyage en
Algérie, une exposition très
intéressante prêtée par le
centre Camille-Jullian du
CNRS. Il y aura également à
l'espace Massinissa (4, rue
Barthélemy, 1er) « Tamurt
inough », l'exposition photo
de notre ami Rachid
Hamatou. Cet endroit marseillais au nom légendaire
sera à cette occasion un lieu
d'échanges pour une table
ronde avec Moussa Berouel
et Hamid Meziane. L'espace
Massinissa servira également
de lieu de convivialité pour
savourer au cours d'un dîner
les différentes spécialités
chaouies. Quant à l'espace
Julien, c'est la musique qui y
régnera avec en bonne place
la chanson chaouie de
Massinissa et son groupe de
Batna Ahaggar, des chants du
M’zab avec le chanteur Adel,
du Chenoua avec le groupe
Ichanwiyen, de Kabylie avec
Chenoud et Mhenna.
Bref, il s'agit bien là d'une
rencontre amazigh. Une première !
Mohamed-Chérif Lachichi
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
15
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Euro 2004 : les choses sérieuses commencent
Quart de finale, ce soir à 19h45, à Porto,
République tchèque- Danemark
Echos
du Portugal
Miracle. « Le miracle a eu lieu »,
« Un pays, une équipe, un rêve » :
la presse nationale s'extasiait de
la victoire « bouleversante » de la
Grèce, qui accède aux demi-finales
de l'Euro en éliminant le tenant du
titre, la France. « Soirée de rêve,
notre équipe dans le dernier carré
de l'Europe », titrait le quotidien
Kathimerini, en qualifiant de
« bouleversante et historique » la
victoire contre les Bleus.
« Oh la la, la grande Grèce ! » (en
français), « L'équipe nationale écrit
l'histoire », titrait le quotidien Ta
Nea, souhaitant que la Grèce
« poursuive son glorieux parcours
(...) jusqu'en finale ».
Avantage aux Tchèques
I
mpressionnante au premier
tour avec trois succès qui lui
ont permis de passer devant
les Pays-Bas, l’Allemagne et la
Lettonie, la République tchèque
part, ce soir, avec les faveurs des
pronostics, à l’occasion du dernier
quart de finale de l’Euro. Même le
coach danois Morten Olsen reconnaît la force de son adversaire du
23 joueurs de l'équipe de France,
éliminée en quart de finale de
l'Euro, recevra une prime de
69 000 euros en contrepartie de
cette performance et le
sélectionneur Jacques Santini,
percevra le double. Si les Bleus
avaient été éliminés au premier
tour, ils n'auraient rien eu. S'ils
n'avaient pas perdu (1-0) contre la
Grèce, une participation aux demifinales leur aurait valu d'empocher
230 000 euros par tête, le double
pour Santini. Du côté grec, les 23
joueurs ont reçu de leur fédération
l'assurance de se partager une
prime globale de 2 millions
d'euros.
Fin de mythe. La presse
allemande annonce la fin du
« mythe » « de la grande équipe de
France » et salue les performances
d'un Allemand dans l'Euro, Otto
Rehhagel, sélectionneur de la
Grèce qui a éliminé la France (1-0).
« Le miracle Otto », titre le
quotidien Bild, rendant hommage
au successeur potentiel du
sélectionneur allemand Rudi
Voeller. Chapeau bas aussi pour
l'attaquant Angelos Charisteas,
auteur du « but historique ». « Le
meilleur de tous était Henry »,
ironise Bild, se moquant du joueur
d'Arsenal. Et de conclure :
« La grande équipe de France et
Zinedine Zidane sont finis. »
Les tirs au but. Marc
Overmars, le milieu de terrain des
Pays-Bas et son sélectionneur Dick
Advocaat ont évoqué l'existence
d'un livre mystérieux que
l'ensemble de l'équipe a eu en sa
possession au sujet des tirs au
but. Interrogé sur la préparation
mentale des joueurs dans
l'optique d'éventuels tirs au but,
Dick Advocaat s'est contenté de
lâcher : « De toute façon, nous
avons lu un livre là-dessus, un livre
néerlandais, je vous le donnerai. »
« Nous ne travaillons pas trop les
tirs au but à l'entraînement... Ça
pourrait être dangereux en raison
de la présence des caméras », a
ironisé Marc Overmars.
Malaise. La qualification jeudi
du Portugal au détriment de
l'Angleterre pour les demi-finales
de l'Euro au terme d'une
insoutenable séance de tirs au but
a mis à rude épreuve le
« coraçao » (cœur) des supporteurs
de la Selecçao. Les services
d'urgence du stade de Luz à
Lisbonne où s'est disputée la
rencontre ont dû secourir 130
personnes victimes de malaises,
crises d'angoisse et/ou
évanouissements.
AFP
jour, qui a su revenir par trois fois
au score. Malgré cela, l’entraîneur
reste confiant, car comme il dit, le
football tchèque ressemble énormément à celui pratiqué par le
Danemark. La formation nordique
risque toutefois de se passer de
l’attaquant Ebbe Sand, qui ne s’entraîne plus en raison d’une blessure musculaire à la cuisse. Effacé
des grandes compétitions depuis
sa finale de l’Euro perdue face à
l’Allemagne en 1996, la
République tchèque pense qu’elle
a un bon coup à jouer afin de se
hisser de nouveau sur le toit de
l’Europe après son seul titre européen de 1976. L’un des meilleurs
joueurs de cette sélection, Pavel
Nedved, admet que ça va être plus
difficile face à une défense plus
compacte. Même si le sélectionneur Karel Brückner a une équipe
homogène qui est capable de marquer à tout moment, les Tchèques
se sont entraînés aux tirs au but. A
ce stade de la compétition, il faut
se préparer à toute éventualité,
disent les Tchèques.
F. C.
Les Bleus assommés, les Grecs
sur l'Olympe
Récompense. Chacun des
22 LE MAT N N
PORTS
L'
équipe de France de
football a été éliminée
en quart de finale de
l'Euro-2004,
vendredi
à
Lisbonne, battue par une habile
équipe de Grèce, au terme d'un
match où il n'y eut cette fois-ci
pas de miracle pour remédier à la
médiocrité des Bleus, désormais
ex-champions d'Europe. Deux
ans après son fiasco au Mondial2002, l'équipe de France échoue
une nouvelle fois tôt en phase
finale, incapable de rééditer ses
performances victorieuses de
1998 et 2000, et éliminée, qui
plus est, par un « petit » au palmarès inexistant, 34e au classement de la Fédération internationale (FIFA).
Cette défaite sonne probablement le glas pour une bonne partie des cadres trentenaires de l'effectif (Desailly comme annoncé,
Lizarazu, Thuram peut-être), eux
qui tenaient pourtant tellement à
achever leur carrière internationale sur une bonne note. Après un
premier tour (gr. B) où les
joueurs de Jacques Santini n'affichèrent à aucun moment l'aisance
attendue, s'en sortant par miracle
face à l'Angleterre (2-1) et la
Croatie (2-2), ils n'ont pas réussi
à gagner leur premier match couperet. Contre les Grecs, alors
qu'ils entendaient « monter en
puissance », les Bleus ont même
livré leur pire prestation de
l'Euro. Sans rythme, sans mobilité et, plus que tout, sans idées, les
Bleus n'ont pratiquement jamais
inquiété les Grecs malgré, une
nouvelle fois, toute la hargne et la
volonté d'Henry, seul à émerger
en attaque aux côtés d'un
Trezeguet inutile ou presque. Des
Grecs qui, après s'être déjà créé
les meilleures occasions en pre-
mière période, surent marquer au
bon moment (65) par le biais de
leur joueur le plus dangereux,
Charisteas.
Ironie du sort, l'attaquant marqua suite à une erreur de
Lizarazu, sans doute l'un des
seuls Bleus à émerger. Le Basque
qui fut, la semaine passée, le seul
joueur à faire publiquement part
de ses doutes, alors que tous ses
coéquipiers assuraient que tout
allait bien malgré de petites
imperfections. Les Bleus étaient
pourtant venus au Portugal avec
de grosses ambitions. Normal
lorsque l'on compte Zidane et
Henry dans ses rangs. Normal
aussi lorsqu'en deux ans, on ne
s'incline qu'une seule fois (0-2 en
amical face à la République
tchèque) et qu'on arrive aisément
(1re de son groupe de qualifications) en phase finale en étant
invaincus depuis 18 rencontres.
Mais, par la faute notamment
d'un schéma tactique très bien lu
par les adversaires, les Français,
jamais séduisants malgré leurs
incessantes déclarations rassurantes, n'ont jamais semblé en
mesure d'aller très loin dans cette
compétit on Qu n u
on
n u
qu S n n on h o
v
B u qu v
m n b n omm n
p
Mond 2002
mn d
p u m uv
d m n
AFP
Italie
Nomination de Marcello Lippi comme nouveau
sélectionneur
L
e
président
de
la
Fédération italienne de
football Franco Carraro a
annoncé vendredi, à l'issue d'un
conseil fédéral, la nomination de
Marcello Lippi comme nouveau
sélectionneur de l'Italie. Lippi
dont l'engagement avec la Juve
s'achève le 30 juin prendra ses
fonctions le 16 juillet, en remplacement de Giovanni Trapattoni,
dont le contrat, qui expire au
15 juillet, ne sera donc pas renouvelé. Trapattoni paye ainsi l'échec
de la Squadra Azzurra éliminée
dès le premier tour du championnat d'Europe des nations au
Portugal, après avoir déjà échoué
3756 d manche 27 u n 2004
lors de la dernière Coupe du
monde en Corée du Sud et au
Japon. Le contrat de Lippi est de
deux ans, jusqu'à la Coupe du
monde 2006 en Allemagne, à un
salaire légèrement inférieur à
celui de son prédécesseur. Il aura
toutefois la possibilité de prolonger son bail. « Lippi est intelligent
et les contrats peuvent toujours
être prolongés », a précisé le président Carraro. La désignation de
Lippi, dans l'air depuis plusieurs
jours déjà, n'a surpris personne, le
technicien lui-même n'ayant
jamais fait mystère de son ambition suprême. « Qui n'aimerait
pas une telle place ? Si l'on fait
appel à moi, j'en serai bien hono-
ré », avait-il dit dès le lendemain
de l'annonce de son départ de la
Juve, le 29 avril dernier. Le président de l'association des entraîneurs italiens et ancien sélectionneur Azeglio Vicini et le président
de la Ligue italienne des clubs
Adriano Galliani se sont réjouis
de la nomination de Lippi. Très
attaché à un 4-4-2 classique à
deux avants de pointe, et l'utilisation fréquente de joueurs de couloir, c'est un technicien qui préconise un système de jeu équilibré,
plus offensif que celui de son prédécesseur, sans verser cependant
dans l'attaque à outrance.
AFP
S
PORTS
L’USMA remporte sa 7e Coupe d’Algérie
L’équipe de Soustara se venge
sur l’histoire
Ryad > Le Matin
L’
USM Alger est en train
de prendre sa revanche
sur l’histoire. C’est en
ces termes qu’on peut qualifier
l’admirable parcours de l’équipe
de Soustara depuis sa première
consécration en 1981 contre
l’ASMO (2-1). Les Unionistes
ont, en effet, remporté vendredi
au stade 5-Juillet leur septième
Coupe d’Algérie consécutive
après l’avoir perdue autant de
fois durant les années 60 et 70.
En quatorze finale, un record
absolu qui fait des Rouge et Noir
l’équipe la plus spécialisée en
Coupe d’Algérie. L’équipe chère
à Saïd Allik a remporté sept fois
le trophée et établi un nouveau
record de victoires, détenu
jusque-là par l’ES Sétif.
Vendredi, devant une assistance record, les coéquipiers de
Billal Dziri n’ont, certes, pas
offert le match qu’il fallait face
au champion d’Algérie mais ils
ont su négocier la séance fatidique des tirs au but grâce à un
arrêt impeccable de Abdouni et
un tir splendide de Dziri.
Ce dernier, qui relève pourtant
d’une blessure, a fourni une partie très correcte avant de conduire son équipe vers une nouvelle
consécration et du coup priver la
JS Kabylie, son principal rival,
d’un doublé. Au-delà de cette
rivalité pour la suprématie aussi
bien entre les deux présidents
qu’entre les joueurs, il faut relever ce fair-play total qui a caractérisé les 120 minutes qu’a duré
la partie, notamment durant la
séance des tirs au but.
L’image des deux gardiens
Abdouni et Gaouaoui se diriger
ensemble vers les bois, ou bien ce
geste de Hocine Achiou qui est
allé consoler son coéquipier en
équipe nationale, Slimane Rahou,
sorti pour une blessure à la clavicule, dénotent on peut mieux la
parfaite entente qui existe entre
l’ensemble des joueurs, et le football en est sorti vainqueur. Dame
Coupe a souri donc à l’USM
Alger pour la septième fois après
lui avoir tourné le dos des années
durant. Allik, qui n’a jamais
goûté à la joie de la Coupe
d’Algérie en tant que joueur, a été
l’artisan principal de cette résurrection puisque depuis son élection à la tête du club au début des
années 90, l’équipe ne fait que
collectionner les titres. Cinq
coupes au total durant son mandat (97, 99, 2001, 2003 et 2004)
et autant pour le seul joueur Farid
Djahnine qui a eu l’insigne hon-
neur de participer aux 5 finales.
C’est aussi une autre consécration
pour
l’inamovible
Mehieddine Meftah qui enrichit
son palmarès, désormais 15 titres
au total, toutes compétitions
confondues, durant toute sa carrière et peut se vanter d’être le
joueur le plus titré d’Algérie. La
joie était au comble hier dans la
capitale, et ce jusqu’à une heure
tardive. Après la pluie, le beau
temps.
S. M.
Ligue des champions arabes, réunion demain à Beyrouth
Tirage au sort de la deuxième édition
le 28 août au Maroc
L
e bureau exécutif de
l’UAF, par le biais de son
secrétaire
général
M. Othman Al Saad, a annoncé
que le bureau de l’instance suprême du football arabe se réunira
demain (28 juin ) à Beyrouth sous
la présidence de l’émir Soltane
Ben Fahd.
Les membres du bureau exécutif examineront plusieurs sujets
ayant trait à l’activité de l’union
et feront à cette occasion le bilan
de la 1re édition de la Ligue des
champions arabes, dont l’exercice
2003-2004 a pris fin hier. Le
secrétaire général de l’UAF a, par
ailleurs, indiqué qu’il a été fixé, à
la fin du mois de juillet, la date du
dernier délai d’inscription de participation à la deuxième édition
de la Ligue des champions arabes
et que le tirage au sort du calendrier des rencontres sera effectué
le 26 août prochain au Maroc.
L’Union arabe de football procédera, lors de la cérémonie du tirage au sort au Maroc, à la remise
des prix aux meilleurs joueurs de
la première édition de la Ligue
des champions arabes. Par
ailleurs, l’UAF a confirmé la
tenue d’un séminaire à l’intention
des arbitres internationaux des
pays du Maghreb arabe du 1er au
3 juillet prochain à Sousse, ainsi
qu’un séminaire des présidents
des commissions d’arbitres des
fédérations nationales des pays
arabes du 1er au 7 juillet, à Sousse
également.
L’animation de ce séminaire
pour arbitres a été confiée à
Farouk Bouzou, président de la
commission des arbitres de la
Confédération asiatique de football (AFC) et maître conférencier,
l’international tunisien, l’exarbitre Néji Jouini ainsi que
Ghanem Mohamed Ghanem, président de la commission des
arbitres de l’UAF. Enfin, lors de
ce conclave, il a été également
décidé de tenir un séminaire à
l’intention des journalistes sportifs arabes avec la collaboration
du Comité international olympique (CIO) et de la Fédération
internationale de football (FIFA).
M. Gemmill
Baya Rahouli
« Je suis prête pour les JO »
Rencontrée jeudi dernier lors du meeting
international d’Alger, l’athlète algérienne
Baya Rahouli a bien voulu répondre à nos
questions sur sa préparation pour les JO
d’Athènes prévus en août prochain.
Le Matin : Comment se déroule votre
préparation ?
Baya Rahouli : Pour une première partie
concernant ma préparation je dirai que cela se
déroule bien. J’ai battu le record d’Algérie
lors du meeting d’Espagne le 8 juin dernier.
J’ai réalisé un bond de 14,67 m, alors que
mon ancien record était de 14,64 m.
Aujourd’hui (jeudi dernier, ndlr), je suis à ma
4e compétition de la première étape de préparation.
Quel est votre prochain programme
avant les jeux Olympiques ?
Je dois prendre deux semaines de repos
avant d’attaquer les meetings et particulièrement la Golden League. Je me sens bien et je
suis confiante. Je serais tout à fait prête pour
les J.O.
Comment ça se passe sur le plan financier ?
Je n’ai pas de bourse. Nous avons commencé notre stage sans finances. Et on va
commencer un autre stage en été sans sou également, pour le moment. Nous nous
débrouillons seuls avec mon entraîneur.
Justement, votre changement d’entraîneur a fait couler beaucoup d’encre, qu’en
est-il aujourd’hui ?
Je suis bien avec Mohamed Hocine et tout
marche bien pour le moment. La preuve, c’est
avec lui que j’ai pu réaliser 14,67 m et battre
le record d’Algérie. C’est un technicien régulier et très rigoureux dans le travail. J’espère
que nous allons continuer sur cette lancée cette
année pour beaucoup d’autres satisfactions.
Interview réalisée par Ali Sadaoui
CABBA
Pénurie
de candidats
L’assemblée générale élective
devant se tenir jeudi dernier n’a
pas eu lieu faute de candidats à la
succession du président Remache
Haouès qui semble bien décidé à
se retirer pour raisons de santé.
Le président de la section de
football, Tabakhi Farid, sur lequel
tous les regards étaient focalisés
pour prendre en main le club, n’a
pas fait acte de candidature. Cette
pénurie de dirigeants sportifs
susceptibles de prendre en main
le CABBA explique que tout un
chacun a peur de cette mission
épineuse en raison surtout de la
précarité des ressources
financières. Sur les 5,4 milliards
de centimes ayant assuré la
gestion écoulée du club, la wilaya
de Bordj Bou Arréridj a versé une
subvention cumulée de 4,5
milliards de centimes tandis que
le bilan financier fait ressortir une
dette de 1,5 milliard de centimes.
Un montant débloqué sur les
propres fonds du président de la
section football, M. Tabakhi.
Selon les autorités de l’APC de
Bordj Bou Arréridj, une seconde
assemblée générale élective sera
tentée lundi prochain.
L’incertitude plane d’ores et déjà
sur les Jaune et Noir déjà
confrontés à la vacance de
l’équipe dirigeante.
Hassen Wahid
Basket-ball
Le MCA
et COBB’O
animeront
le tournoi
des As
Le MC Alger et le COBB Oran
sont les deux clubs qui animeront
le tournoi des As durant la
première semaine du mois de
juillet afin de désigner le
champion d’Algérie. Ce tournoi
se jouera en deux matches
gagnés. Le 1er match aura lieu à
Oran et le retour à Alger. La
belle, si belle il y a, se déroulera
sur le terrain du MCA qui s’est
classé premier au classement
général à l’issue des deux
tournois du play-off. En effet, le
MCA a fait le plein en remportant
toutes ses rencontres lors du 2e
tournoi disputé le week-end
dernier à la salle d’Hydra. Les
Oranais, en revanche, ont terminé
deuxième ex æquo avec le WA
Rouiba, mais avec une meilleure
différence de paniers. Par contre
le WAB a terminé 5e en partage
avec Amal Université de Annaba
qui a créé la grosse surprise de ce
tournoi en battant le WAB en
match d’ouverture sur le score de
83 à 81.
S. M.
Résultats complets
Mercredi
MCA-OCA
AUA-WAB
COBB’O-WAR
Jeudi
OCA-WAR
AUA-COBB’O
MCA-WAB
Vendredi
WAB-OCA
WAR-AUA
COBB’O-MCA
91-53
83-81
93-88
50-102
61-79
53-52
86-55
70-67
49-73
LE MATIN N° 3756 dimanche 27 juin 2004
23
L E M AT I N
Lettre de Province
Par Boubakeur Hamidechi
Des libertés publiques en général et de
l’incarcération des journalistes en particulier
Il faut sans tarder répondre
à certaines assertions malveillantes que véhiculent les
relais officiels afin de disqualifier la campagne
dénonçant l’embastillement
des journalistes.
Tous ces communicants de
service entendus, vus et lus à la radio, la
télévision et les journaux ne se sont-ils pas
empêchés de qualifier de « corporatisme »
fascisant une authentique émotion des gens
de la presse ? Se réclamant d’on ne sait
quelle éthique, ils s’empressèrent de ne voir
dans cette mobilisation qu’une agitation de
sectateurs visant à soustraire au droit commun certains « délictueux » agissant sous la
bannière de la liberté d’expression.
Voilà donc que l’opinion publique est
prise à témoin pour souscrire à un discrédit
au nom d’une prétendue conjuration contre
le principe républicain de la citoyenneté et
son corollaire l’égalité devant la justice !
Voici également revenu le temps des sorciers spécialistes en exorcisme politique.
Eux seuls, sachant où se cache le démon qui
ronge notre belle démocratie, seraient donc
les dépositaires de sa vertu.
Par le recours à des raccourcis n’ont-ils
pas fait courir la rumeur que des journalistes refusent d’être justiciables ! De la
même manière qu’ils s’efforcèrent d’accréditer un sordide distinguo entre le détenu
Benchicou et le journaliste Mohamed
Boualem Benchicou. Selon cette bienveillante échappatoire, celui qui dort à la
prison d'El Harrach n’aurait que de spécieux justificatifs pour croire qu’il doit sa
peine à ses chroniques et à la ligne politique
qu’il imprima à son journal.
Ainsi donc, lorsque l’orthodoxie officielle converge avec l’exercice fallacieux
du droit, il est aisé d’envoyer au bagne
toute voix discordante. Le procédé n’a rien
d’inédit et il serait même commun à de
nombreux régimes orientaux, dont pourtant
l’Algérie s’efforce de se démarquer depuis
1988.
Or c’est ce progrès dans la consolidation
des libertés publiques qu’aujourd’hui l’on
tente de remettre en cause par des méthodes
inavouables. Parmi elles, la ré-invention
des gourous chargés du condiLorsque l’ortho- Même s’il est patent qu’elle
est le baromètre consultable
tionnement et de l’anathème.
doxie officielle
de « l’Etat des libertés » en
Et l’on apprend d’eux que
converge avec
général, elle demeure néanBenchicou ou Hafnaoui n’ont
l’exercice fallacieux du droit,
moins un vecteur parmi
jamais été culpabilisés pour
il est aisé d’end’autres dans les évaluations
s’être exprimés, mais pour
voyer au bagne
globales. Voilà donc résumée
s’être écartés du droit… comtoute voix discor- la réponse aux allusions infamun. Perfide dialectique de
dante.
Le
procédé
mantes de « corporatisme »
faussaires s’aidant de la
n’a rien d’inédit qui se sont propagées, et voici
contrefaçon des mobiles pour
et
il
serait
même
également esquissés à travers
cacher les raisons politiques.
commun à de
ce constat les contours des
La gravité de tant de
contre-vérités diffusées dans nombreux régimes actions futures. Celles-ci
orientaux, dont gagneraient à impliquer en
l’opinion va au-delà de
pourtant l’Algérie première ligne les courants
l’épreuve infligée à ces jours’efforce de
politiques réellement républinalistes, car elles sont les prése démarquer
cains dans un travail de pédamices d’une opération bien
depuis 1988.
gogie en direction de l’opiplus vaste visant en définitive
nion. Il reste entendu que
à verrouiller à nouveau le
pays et imposer le port du bâillon à la cette forme de délégations accordées aux
partis ne signifie aucunement que la presse
société.
La presse, du moins une certaine presse, se défausse de ses conflits avec le Pouvoir
constitue dorénavant le laboratoire idéal au profit des appareils.
Bien au contraire, elle ne fera que repour expérimenter le vaccin de l’« obéissance » avant d’en généraliser son adminis- cadrer le véritable débat en rappelant cette
tration aux courants politiques. Bien évi- notion élémentaire que l’accès et l’exercice
demment, on n’a pas encore vu El Hachemi des libertés politiques sont un tout indissoChérif ou Saïd Sadi emprunter le chemin ciable, même si les modes opératoires sont
d'El Harrach après avoir transité par les tri- spécifiques à chaque sphère.
La liberté d’expression dévolue aux
bunaux, mais cette éventualité ne doit plus
être écartée dorénavant. Car les libertés journaux, par exemple, pénalise la fonction
publiques sont d’ores et déjà en sursis, et du « politique » chaque fois qu’elle est
cette liberté… provisoire encore accordée réprimée. Car sans médiation, le discours
aux partis fait déjà office d’épée de idéologique des appareils a toutes les malchances de se réduire à une réflexion quasi
Damoclès.
Ce travail pernicieux de la dissuasion a clandestine au grand bonheur d’un Pouvoir,
déjà commencé et le vaste mouvement de peu accommodant, qui aura alors toute latisolidarité avec des prisonniers d’opinion tude de développer les propagandes les plus
« recrutés » dans la presse ne suffira pas à mensongères, tout en faisant l’économie de
lui seul à sauver cet acquis fondateur de la la détestable brutalité judiciaire.
A travers la présence active de quelques
démocratie. Il faut bien autre chose pour
résister à la menace. Les journalistes en partis, on peut penser que la perception des
conclave à travers le pays en ont justement périls a déjà transcendé la quête de solidaripris conscience de cette nécessité à élargir
la mobilisation.
Le soupçon fortement péjoratif de n’être
qu’une caste encline à ne faire corps que sur
sa condition est définitivement balayé. Ils
le savent et l’expliquent aux partenaires de
la société que leur liberté d’expression,
aujourd’hui malmenée, ne peut exister par
elle-même, ni sauvée par ses propres armes.
LE
HIC
Début des épreuves du baccalauréat hier
Les résultats pour le 20 juillet
Comme prévu, les épreuves du baccalauréat 2004 ont débuté hier à travers les
quelque 1 600 centres d’examen répartis sur
l’ensemble du territoire national dans des
conditions normales.
Contrairement aux sessions précédentes,
l’examen se déroule cette année vers la fin
du mois de juin. Une date qui n’arrange pas
beaucoup les candidats du sud du pays —
puisque l’examen est unifié au niveau national — en raison de la chaleur caniculaire
qui y sévit. Le choix de cette date, faut-il le
rappeler, a été décidé par le ministère de
l’Education nationale suite aux longs
débrayages observés par les enseignants au
début de l’année scolaire. Ces derniers sont
revenus à la charge en menaçant de perturber les corrections, mais ils se sont rétractés
ce week-end. Ainsi cette opération se déroulera normalement à travers 31 centres, et les
résultats seront annoncés le 20 juillet prochain, tandis que les attestations de succès
et les relevés de notes seront remis aux
Directions de l'éducation trois jours après
les délibérations, selon le premier respon-
té et les postures de sympathie que la presse affectionnait jusque-là.
Car la condamnation et l’incarcération
de deux journalistes doivent être comprises
comme des châtiments exemplaires destinés à préparer les esprits à d’autres castrations.
Le remarquable travail de sensibilisation
des éditeurs et des professionnels en tournée dans le pays ne devrait plus se confiner
à la multiplication des motions, voire aux
interpellations solitaires.
Ce qui est qualifié vaguement de société
civile — même si celle-ci n’est visible qu’à
travers quelques personnalités — et ceux
qui sont identifiés comme militants politiques sont en devoir de se réapproprier à
leur tour ce combat contre les pratiques
rampantes avant que ne s’initient d’autres
lois scélérates et que ne se referment
d’autres cellules sur de potentiels « délinquants » politiques.
Et pour cause…, dans la culture de nos
dirigeants, la liberté d’opinion a, de tous les
temps, été assimilée à l’antithèse de
« l’ordre » tel qu’ils le conçoivent eux.
L’équation : liberté d’opinion égale
désordre devient en somme un délit passible des tribunaux.
Or qui, aux côtés des journaux, est le
plus menacé d’une telle sanction si ce n’est
le militantisme partisan ? C’est pourquoi il
leur incombe dorénavant d’amplifier sans
répit les alertes à la régression démocratique. Toute hésitation de leur part ou bien
tout recul justifié par le commode vocable
de « tactique » leur coûtera à terme leur
existence.
Car l’on n’est jamais à l’abri de la tentation de Ponce-Pilate qui pour s’en être
« lavé les mains » a connu la plus négative
des postérités.
B. H.
sable du secteur qui a effectué hier une visite de travail dans certains centres d’examen
à Alger. « L’Etat a mis en place tous les
moyens pour garantir la bonne organisation,
la sécurité et le déroulement normal des
épreuves à même de leur conférer la crédibilité. Le ministère a pris les dispositions
nécessaires pour rattraper le temps perdu à
travers la mise en place des moyens à même
de parachever les programmes scolaires à
temps et accorder aux élèves en terminale
une période raisonnable pour la révision
avant les épreuves du baccalauréat », a
déclaré Boubekeur Benbouzid à l’occasion
de cette sortie durant laquelle il n’a pas
manqué de donner des directives aux encadreurs pour la prise en charge des candidats,
notamment des handicapés. Par ailleurs, le
ministre a encore une fois rappelé qu’il n’y
aura pas de rachat. La moyenne fixée
pour l’obtention du diplôme est de 10/20.
Car il s’agit d’améliorer les résultats sur le
plan qualitatif, atteste-t-on au niveau de la
tutelle.
S. I.