Les Escherichia coli zoonotiques
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Les Escherichia coli zoonotiques
esCHERICHIA COLI l ZOONOSE l AGENT PATHOGÈNE l TOUTEs ESPÈCES Zoonoses par maladie Par L. DUNIÈRE (1), D. THEVENOT-SERGENTET (1, 2), E. LOUKIADIS (1, 2) 1. Université de Lyon, VetAgro Sup, Unité de recherche CALITYSS, Équipe EMSA, 1, Avenue Bourgelat, 69 280 Marcy-l’Étoile, France 2. Université de Lyon, VetAgro Sup, Laboratoire LMAP/ Laboratoire national de référence pour les Escherichia coli (French NRL-E. coli) [email protected] Les Escherichia coli zoonotiques pathogènes Certaines souches particulières d’E. coli sont pathogènes pour l’Homme car responsables d’affections variant de la simple diarrhée à la mort. L’agent pathogène, la maladie chez l’Homme et l’épidémiologie sont ici décrits, ainsi que les stratégies de contrôle possibles de ces zoonoses. L RÉSUMÉ Les bactéries Escherichia coli font partie de la microflore bactérienne commensale du tractus digestif de l’Homme et de la plupart des animaux à sang chaud. Certaines souches d’E. coli sont pathogènes pour l’Homme car responsables d’affections allant de la diarrhée à des infections parfois mortelles. En médecine vétérinaire, des souches d’E. colipathogènes, souvent distinctes des souches pathogènes pour l’Homme, sont à l’origine de symptômes intestinaux ou extra-intestinaux. Les bovins sont considérés comme le principal réservoir de souches EHEC (E. coli entérohémorragiques) mais d’autres espèces peuvent être porteuses comme les ovins, les caprins, les buffles ou les cervidés. Les principaux aliments incriminés lors d’infections humaines à EHEC sont la viande de bœuf insuffisamment cuite, les produits laitiers non pasteurisés, les produits végétaux crus ou non pasteurisés. Un contrôle efficace passe par la réduction de la prévalence des EHEC et de leur excrétion fécale par le réservoir bovin, et par la surveillance des niches environnementales dans lesquelles ces souches peuvent survivre. De bonnes pratiques d’élevage couplées à des actions ciblées sur le portage digestif des STEC (E. coli producteurs de Shiga-toxines) peuvent être envisagées. es Escherichia coli constituent l’espèce bactérienne dominante de la microflore anaérobie facultative de l’intestin [1] et font partie de la microflore bactérienne « commensale » du tractus digestif de l’Homme ainsi que de celle de la plupart des animaux à sang chaud (Photo 1). Néanmoins, certaines souches d’E. coli ont été répertoriées comme pathogènes pour l’Homme car responsables d’affections variées allant d’une simple diarrhée à des infections systémiques parfois mortelles [2]. Ainsi, en médecine humaine, sur la base des signes cliniques observés chez les patients, les souches impliquées dans des infections sont classées en « pathotypes » [3], parmi lesquels les plus préoccupantes en santé publique vétérinaire restent les souches EHEC (« Enterohaemorrhagic E. coli »). Plus de 200 sérotypes différents de souches EHEC ont été Cliché : Y_Tambe L’agent pathogène Photo 1. Bactéries Escherichia coli en coloration de Gram. Certaines souches d’E. coli ont été répertoriées comme pathogènes pour l’Homme car responsables d’affections variées allant d’une simple diarrhée à des infections systémiques parfois mortelles [2]. 117 bulletin des gtv - Hors-série 2012 Zoonoses par maladie •••• Les Escherichia coli zoonotiques pathogènes 3 - 4 jours Crampes abdominales, diarrhée non sanglante 10% Résolution 90 % Diarrhée sanglante 7 jours 90% 10 % SHU (Syndrome hémolytique urémique) © Infographies Ltd 5% IRC Résolution ~ 30 % Protéinurie ~ 60% Résolution 5% Décès Contact direct Consommation Eaux usées Traitement des effluents Effluents traités Boues d'épuration Déjections Effluents d'élevage Homme Eaux usées Effluents bruts La maladie chez l’Homme En France, les infections à EHEC ne figurent pas sur la liste des maladies humaines à déclaraCOMPLICATIONS TARDIVES tion obligatoire (sauf en cas de toxi-infections alimentaires collectives). La surveillance de ces infections repose sur la surveillance des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) chez les enfants de moins de 15 ans, par un réseau hospitalier de néphrologues pédiatres volontaires coordonné par l’Institut de Veille Sanitaire [7]. Figure 1. Tous les groupes d’âge peuvent être infectés, Évolution clinique après ingestion de souches EHEC [7]. bien que les enfants de moins de 5 ans et les personnes de plus de 65 ans soient plus sensibles et plus gravement touchés [7]. La sensibilité des recensés, mais seul un nombre restreint est patients aux shiga-toxines est probablement fréquemment retrouvé chez l’Homme, régu- influencée par plusieurs facteurs, tels que l’état lièrement associé à des symptômes sévères et de santé, le nombre de récepteurs aux toxines impliqué dans des épidémies [4]. Ces séro- Stx et les traitements médicaux suivis (agents types dits « majeurs » sont en France les séro- diminuant la motricité intestinale, antibiotypes O26 : H11, O103 : H2, O111 : H8, tiques…) [8]. Plusieurs études montrent que la O145 : H28 et O157 : H7 et leurs dérivés quantité de bactéries nécessaire pour induire la non mobiles [5]. maladie chez l’Homme est faible (inférieure à Les EHEC sont responsables de lésions de 100 bactéries pathogènes) [9] mais elle peut l’endothélium vasculaire, principalement intes- varier en fonction des caractéristiques de la tinal, rénal et cérébral. Ces lésions résultent de souche et de la sensibilité de l’hôte. l’action de toxines, les shigatoxines (Stx), Les EHEC sont à l’origine de symptômes codées par les gènes stx portés par des bactério- variés : diarrhée non sanglante, colite hémorraphages. Les souches d’E. coli possédant un gène gique, syndrome hémolytique et urémique stx sont dénommées « STEC » (« Shiga toxin- (SHU), particulièrement chez l’enfant et le producing E. coli »). Toutes les souches EHEC sujet âgé, ou purpura thrombotique thrombosont des STEC mais toutes les STEC ne sont cytopénique (PTT) chez l’adulte [7]. Les signes pas des EHEC car d’autres facteurs de viru- biologiques pathognomoniques du SHU sont lence sont impliqués dans le pouvoir pathogène une anémie hémolytique microangiopathique des EHEC [5]. (altération des petits vaisseaux sanguins ou des Les EHEC dites « typiques » constituent un capillaires), une trombocytopénie (raréfaction sous-groupe des souches dites AEEC pour du nombre de plaquettes sanguines) et une « Attaching and effacing E. coli » car elles sont insuffisance rénale aiguë. L’apparition du SHU capables d’adhérer intimement à la surface des se fait en moyenne une semaine après le début entérocytes [2] en formant des lésions histolo- des symptômes digestifs pour environ 10 % des giques pathognomoniques dénommées personnes ayant déclaré une diarrhée sanglante « lésions d’attachement et d’effacement » [7]. Le SHU typique, ou SHU post-diarrhée, (A/E). Ces lésions A/E résultent de l’action représente environ 90 % des cas de SHU de combinée de protéines codées par des gènes, l’enfant et représente la première cause d’insuf- Alimentation d'origine animale (lait, viande…) Industries de transformation Animaux d'élevage Rejet direct Eau de boisson et baignade Végétaux Irrigation Eau Epandage/ fertilisation Consommation Sol Végétaux Ruissellement Irrigation © Infographies Ltd INGESTION DE EHEC dont le gène eae, regroupés dans un îlot de pathogénicité, le LEE pour « locus of enterocyte effacement » [5]. En médecine vétérinaire, des souches d’E. colipathogènes, le plus souvent distinctes des souches pathogènes pour l’Homme, sont à l’origine de symptômes intestinaux ou extraintestinaux. C’est notamment le cas des souches dites « ETEC-like » K88, responsables de diarrhées profuses respectivement chez les porcelets et les veaux ou les agneaux, ou des souches apparentées aux EHEC, responsables de la maladie de l’œdème chez les porcs [6]. Abreuvement Figure 2. Flux potentiels de souches pathogènes d’EHEC pour l’Homme. Les flèches indiquent les flux potentiels de souches entre le réservoir animal que peuvent représenter les animaux d’élevages et l’Homme [7]. fisance rénale du nourrisson. Une atteinte d’autres organes (pancréas, système nerveux central) peut également être observée. L’atteinte du système nerveux central est d’ailleurs actuellement la principale cause de décès [7]. La Figure 1 présente l’évolution clinique habituelle après ingestion de souches EHEC. Épidémiologie Les EHEC sont des agents zoonotiques. Les ruminants, notamment les bovins, sont considérés comme le principal réservoir de souches EHEC mais d’autres espèces animales d’élevage ou sauvages peuvent également être porteuses de ces souches comme les ovins, les caprins, les buffles ou les cervidés. Les porcs et les volailles ne sont pas considérés comme des réservoirs de souches EHEC [10-11]. En général, ce portage est asymptomatique [11]. Les données disponibles relatives au portage et l’excrétion des EHEC par les ruminants d’élevage varient selon les auteurs et selon que l’on s’intéresse aux STEC dans leur ensemble ou à des sérotypes particuliers tels que O157 : H7. En Europe, au moins 30 études ont été menées chez les bovins et montrent que 2,8 % (Royaume-Uni) à 75 % (Norvège) d’entre eux sont porteurs (moyenne européenne estimée à 15,6 %) [12]. Les souches EHEC peuvent survivre, se multiplier et rester infectieuses pendant plusieurs semaines dans l’environnement de la ferme (fèces, sédiments d’abreuvoirs…) [12]. La principale voie de transmission des EHEC à l’Homme est l’ingestion d’aliments contaminés mais le contact avec les animaux porteurs ou leur environnement, l’ingestion d’eau contaminée ou une transmission interhumaine ont également été rapportés [13]. La Figure 2 présente les flux potentiels de souches pathogènes entre le réservoir animal et l’Homme. Les principaux aliments incriminés lors d’épidémies d’infections à EHEC sont la viande hachée de bœuf insuffisamment cuite, les produits laitiers non pasteurisés, les produits végétaux crus ou non pasteurisés [7], même si ces dernières années, de nombreux aliments 118 119 bulletin des gtv - Hors-série 2012 bulletin des gtv - Hors-série 2012 Zoonoses par maladie •••• Les Escherichia coli zoonotiques pathogènes « inhabituels » ont été mis en cause (jus de pommes non pasteurisés, cookies, glace artisanale, graines germées…) [11]. Les souches EHEC ont été décrites pour la première fois en 1982, chez des patients présentant une colite hémorragique puis une insuffisance rénale sévère lors d’épidémies survenues aux États-Unis [14]. Depuis lors, les souches EHEC ont été responsables de plusieurs épidémies d’envergure, principalement dans les pays industrialisés [7]. La plus importante épidémie mondiale a conduit à plus de 9 000 malades et à 12 décès au Japon en 1996 [15]. Depuis 2005, quatre épidémies de grande ampleur ont été rapportées en France. Le Tableau 1 retrace, depuis l’an 2000, les principales épidémies dues aux EHEC recensées dans le monde avec une attention particulière pour les épidémies ayant eu lieu en France. Stratégies de contrôle Le contrôle efficace des EHEC passe notamment par la réduction de leur prévalence et de l’intensité de leur excrétion fécale par le réser- Tableau 1. Principales épidémies dues aux EHEC recensées dans le monde depuis 2000 avec une attention particulière pour les épidémies ayant eu lieu en France. Année Pays Sérogroupes/ types des souches EHEC impliquées Nombre total de malades (Nombre de syndromes hémolytiques et urémiques – SHU – ou décès) Aliments responsables suspectés ou confirmés Référence 2000 Canada O157 : H7 2 300 (7 décès) Eau de boisson [16] 2000 Espagne O157 : H7 205 (6 SHU) Saucisse [17] 2002 France O148 : H8 11 (2 SHU) Viande de mouton [18] 2005 France O157 : H7 69 (17 SHU) Viande de bœuf [19] 2005 France O26 : H11/O80 16 SHU Camembert [20] 2004 France O157 : H7 2 (1 SHU) Fromage au lait cru de chèvre [21] 2005 Suède O157 : H7 120 (7 SHU) Laitue [22] 2006 États-Unis O157 : H7 199 (31 SHU et 3 décès) Épinards [23] 2009 France O123 : H- 2 (1 SHU) Hamburger [24] 2010 États-Unis O145 19 Laitue [25] 2011 Allemagne O104 : H4 3 816 (845 SHU et 54 décès) Germes de fenugrec [26] 2011 France O104 : H4 15 (9 SHU) Germes de fenugrec [27] 2011 France O157 : H-/ O177 : H25 18 (18 SHU) Viande hachée de bœuf [28] voir bovin et par le contrôle des niches environnementales dans lesquelles ces souches peuvent survivre. Aussi, des actions globales relevant des bonnes pratiques d’élevage ainsi que des actions ciblées sur le portage digestif des STEC (Shiga toxin-producing E. coli) peuvent être envisagées afin d’en diminuer le portage et l’excrétion par les bovins, et de limiter ainsi l’entrée de ces pathogènes potentiels dans la chaîne alimentaire. Actions globales Les bonnes pratiques d’élevage sont définies comme « un ensemble de règles appliquées par les professionnels de la filière bovine dans le but de créer une dynamique d’évolution et de progrès pour assurer l’avenir du métier d’éleveur » [29]. Il s’agit d’appliquer des règles simples, peu coûteuses ayant potentiellement un effet sur la réduction de la prévalence des STEC dans les élevages. Environnement de l’élevage En ce qui concerne l’environnement de l’élevage, de nombreux éléments ont été identifiés comme des sources de dissémination de STEC, notamment les fèces, le fumier, le lisier, les sols, l’eau ou encore les abreuvoirs, les cornadis souillés… En général, il semble que les STEC soient capables de survivre dans les fèces, les fumiers et les lisiers de plusieurs semaines à plusieurs mois en fonction de leur composition (aw, pH…) et de leurs conditions de stockage (température, aérobiose) [10-12]. Les STEC peuvent survivre pendant de longues périodes dans les sols contaminés par des déjections animales (jusqu’à 25 semaines en fonction de leur nature) ou dans les eaux souillées (jusqu’à 300 jours) [10-12]. Plusieurs stratégies de contrôles peuvent être envisagées afin de limiter le risque de primocontamination ou de recontamination des animaux. L’adoption de bonnes pratiques de manipulation, de compostage et d’épandage du fumier et des lisiers permet notamment de limiter la contamination de l’environnement de l’élevage [10-12]. De mauvaises conditions de logement telles que l’accumulation de fumier ou un sol humide dans les étables peuvent être évitées [30]. Un nettoyage régulier des aires de stabulation par l’utilisation de jet d’eau et non par un raclage à sec, davantage associé à une prévalence accrue de STEC dans les troupeaux, peut être mis en place [31]. Par ailleurs, l’utilisation d’eau non souillée (eau du réseau ou eau de forage) et le maintien des réserves, des citernes et des abreuvoirs propres (nettoyage, couvercles…) permettraient de contrôler la contamination de l’eau dans les élevages [32]. Enfin, une bonne préparation des ensilages ou encore une manipulation et un entreposage raisonnés des aliments (dans une zone séparée de celles potentiellement souillées) réduiraient le risque de contamination des animaux. Conduite d’élevage Certains facteurs comme des modifications saisonnières des pratiques d’élevage (pâturage en été) ou une augmentation du stress des animaux (lié au transport, à une trop forte densité dans les élevages) pourraient favoriser la colonisation du tube digestif des bovins par les STEC et une augmentation de l’excrétion de ces pathogènes [10-12]. Même si les techniques de dépistage ne sont pas encore au point, l’isolement des animaux considérés comme « à risque » limiterait la circulation des STEC au sein de l’élevage. Ces animaux à « risque » sont notamment les jeunes veaux car ils excrètent des E. coli en plus grande quantité que les adultes [33] ainsi que les animaux dits « super-excréteurs ». Ces derniers se caractérisent par une excrétion fécale bien plus longue et importante que chez les autres animaux. Ils pourraient alors servir de relais de contamination [34] et contribueraient à une augmentation de la prévalence au sein des troupeaux. Une association entre la prévalence de carcasses contaminées et le transport de groupes d’animaux contenant des individus super-excréteurs a également été observée dans un abattoir aux États-Unis [35]. Actions ciblées Outre les bonnes pratiques d’élevage présentées ci-dessus, des actions préventives peuvent être mises en place pour diminuer la prévalence des STEC dans les élevages et ainsi limiter leur entrée dans la chaîne alimentaire. La ration alimentaire Il existe de nombreuses études relatives à l’influence du régime alimentaire sur l’excrétion des STEC par les bovins. Pourtant, à ce jour, aucune corrélation assez forte n’a été mise en évidence pour définir de nouvelles méthodes et pratiques nutritionnelles visant à réduire l’excrétion des STEC. Le régime alimentaire, notamment le type de céréales, la méthode de conservation des aliments et leurs qualités sont des facteurs influençant la prévalence d’E. coli O157 chez les ruminants [36]. Cependant, une synthèse des nombreux travaux concernant l’effet de changements de régime alimentaire sur l’excrétion du pathogène, réalisée par [37], a mis en évidence la forte variabilité des résultats obtenus. 120 121 bulletin des gtv - Hors-série 2012 bulletin des gtv - Hors-série 2012 Zoonoses par maladie •••• Les Escherichia coli zoonotiques pathogènes La nature du régime alimentaire des bovins peut en effet avoir des effets opposés, notamment en raison des différences de la composition de la flore intestinale liées à l’âge, au stress consécutif au transport ou à une chaleur importante en été, par exemple, à un changement de régime alimentaire brutal… Effet de l’acidité En comparaison d’une alimentation au pré ou avec des fourrages verts, il a été montré qu’un régime riche en céréales augmentait l’acidité du fluide ruminal (pH et acides gras volatils), ce qui pourrait être associé à une augmentation de l’acido-résistance des STEC favorisant leur survie lors du passage dans le tractus digestif (notamment la caillette à pH 2,5) et donc leur excrétion [38]. Or, le pH n’est pas le seul facteur à avoir un impact sur la survie des pathogènes dans le tractus digestif des animaux. D’autres facteurs abiotiques comme la teneur en oxygène ou biotiques (composition de la flore intestinale) endogènes jouent également un rôle important et tempèrent l’effet favorable de l’acidité sur la survie des STEC [39]. Effet d’une période de jeûne Le respect d’une période de jeûne ne permet pas de diminuer l’excrétion fécale des STEC, bien que cette technique ait été envisagée avant envoi des animaux à l’abattoir afin de diminuer leur transit et le degré de salissure des cuirs qui en résulte [40]. Apport d’additifs alimentaires pour le ruminant Ajout d’agents chimiques dans l’eau Il est possible d’agir directement sur un autre apport indispensable au bétail : l’eau. L’utilisation d’une approche à barrières multiples, incluant une filtration, un traitement adéquat (chlore, chloramine, rayons UV, ozone, dioxyde de chlore), un réseau de distribution bien entretenu et une protection de la source d’eau constitue la meilleure approche pour garantir la qualité de l’eau [13]. Ajout de différents additifs dans les aliments La survie des STEC dans des fèces de bovins dont les aliments ont été supplémentés par différents éléments tels que des acides phénoliques, des coumarines ou certains prébiotiques a été évaluée (synthèse réalisée par [13]). À titre d’exemple, il est possible d’ajouter des agents microbiologiques (notamment Lactobacillus spp.) dans l’ensilage pendant la période de stockage [41] afin de limiter la survie et la croissance des STEC. Administration de probiotiques aux animaux De nombreuses études ont été réalisées sur l’effet de divers probiotiques vis-à-vis de l’excrétion de STEC par les bovins [42]. Les bactéries probiotiques administrées aux animaux appartiennent à deux catégories : les bactéries productrices d’acide lactique et celles qui l’utilisent. L’action des premières est indirecte, puisqu’elles favorisent le développement des bactéries du rumen utilisatrices de lactate, ce qui a été associé à un effet bénéfique chez l’animal (diminution du risque d’acidose, bonne fermentation ruminale…). Il est aussi possible d’ajouter directement les bactéries utilisatrices d’acide lactique telles que Propionibacterium [42]. Les probiotiques les plus utilisés sont notamment Saccharomyces cerevisiae [39] et Lactobacillus acidophilus [43]. D’autres probiotiques peuvent être également employés [44]. Dans l’ensemble, l’emploi de probiotiques est associé à une diminution de la survie d’E. coli O157 : H7 dans le tractus digestif bovin. Cependant, il semble que leur emploi doive être adapté à l’âge des animaux du fait de la modification de la flore intestinale. Enfin, une interaction avec leur régime alimentaire n’est pas à exclure. Utilisation de phages Les bactéries peuvent être dégradées par des virus, appelés bactériophages, et pourraient être utilisées afin d’éliminer sélectivement les STEC présents dans le tractus intestinal des bovins. L’activité lytique de différents phages envers des STEC d’origine bovine ou humaine a été démontrée [45]. Cependant, la plupart des résultats ont été obtenus in vitro et d’autres études sont nécessaires pour valider in vivo l’utilisation de phages comme stratégie de prévention du portage sain [46]. De plus, le devenir des phages dans l’environnement et au contact des autres micro-organismes n’est pas totalement maîtrisé à l’heure actuelle. Des produits vétérinaires comprenant des bactériophages ont été développés et commercialisés aux États-Unis pour lutter contre les infections à Salmonella et Clostridium notamment. L’emploi de phages est aussi autorisé aux États-Unis pour contrôler des pathogènes comme Listeria ou E. coli dans les aliments. À l’heure actuelle, la thérapie par les phages n’est pas autorisée en France et en Europe, que ce soit dans le cadre de l’alimentation animale ou humaine. En 2009, l’EFSA a confirmé l’intérêt de ces thérapies, mais recommande des recherches plus poussées dans le domaine [47]. Vaccination des troupeaux Le recours à la vaccination contre la colonisation du tube digestif par les STEC a été particulièrement étudié pour le sérotype O157 : H7. Différentes sortes de vaccins existent. Certains ciblent des protéines liées à la captation et à l’utilisation du fer nécessaires aux STEC [48]. D’autres utilisent des anticorps dirigés contre des facteurs de colonisation des STEC. Par ailleurs, des anticorps dirigés contre le lipopolysaccharide O157 ont été aussi testés avec succès chez les bovins [49]. Enfin, l’utilisation de shigatoxines atténuées empêche la colonisation intestinale d’E. coli O157 : H7 chez des souris [50]. Ainsi, ces vaccins semblent efficaces et n’affectent pas les performances de l’animal, mais leurs doses ainsi que leur fréquence d’administration ont un effet important sur leur efficacité [51-52-53]. Deux vaccins ont été développés dans le commerce. L’un, produit par Epitopix, a obtenu l’approbation préliminaire du ministère américain de l’agriculture (USDA) en mars 2009, et a pu être vendu alors que des recherches étaient encore en cours. Un second vaccin a été développé par la société canadienne Bioniche Life Sciences et a été autorisé au Canada en 2008. Bibliographie 1 - GRIMONT, P.A.D. Taxonomie des Escherichia. Med. Mal. Infect., 1987 : 6-10. 2 - KAPER, J. B., J. P. NATARO, MOBLEY H. L. Pathogenic Escherichia coli. Nat Rev Microbiol, 2004, 2 : 123-140. 3 - NATARO, J. P., KAPER J. Diarrheagenic Escherichia coli. 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