Les accidents
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La santé observée dans les régions de France Les accidents Le contexte 8.4 Les accidents, souvent générateurs de handicaps sévères et de décès ont un coût à la fois humain, économique et social très lourd. Selon différentes enquêtes de morbidité, on estime que les accidents sont responsables, chaque année, d'environ 525 000 interventions chirurgicales, de 1,3 million d'hospitalisations et de 15 millions de recours en médecine libérale. En termes de mortalité (33 000 morts par an), ils constituent en France, la troisième cause de décès après les maladies cardio-vasculaires et les tumeurs. Les circonstances des accidents sont diverses. Les plus nombreux surviennent au domicile ou à proximité, à l’école ou lors des loisirs : ce sont les accidents de la vie courante. Moins fréquents, mais mieux connus et plus souvent médiatisés, sont les accidents de la circulation. Loin derrière, en termes de fréquence, viennent les accidents du travail. La perception du risque accidentel par les Français, mesuré en 1993/94 par le Baromètre santé du Comité français d’éducation pour la santé, ne correspond pas à leur probabilité de survenue : les accidents de la circulation sont la première crainte des Français en matière de risque ou de maladie, les accidents du travail et domestiques arrivent en cinquième et sixième positions. L’enquête santé 1991 de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) permet d’estimer à 8,4 millions le nombre annuel d’accidents de la vie courante (accidents domestiques et de loisirs) qui nécessitent un soin. Les trois-quarts ne présentent aucune gravité, mais 5 % donnent lieu à une hospitalisation. Le risque est plus important pour les hommes que pour les femmes. Il est aussi différent : les femmes se blessent plus souvent à leur domicile, les hommes plus souvent dans leurs loisirs et ont des accidents plus graves. On estime actuellement que les accidents domestiques sont à l'origine de 18 000 à 20 000 décès par an. Ils constituent une importante cause de mortalité chez les jeunes enfants. Un recueil permanent des accidents de la vie courante dans les services hospitaliers des urgences, mis en place en 1986 dans plusieurs pays européens dont la France (enquête EHLASS : European Home and Leisure Accident Surveillance System), permet l’analyse fine de nombreuses catégories d’accidents nécessitant un recours aux services des urgences (circonstances, conséquences lésionnelles...). En ce qui concerne les accidents de la route, la France se situe, en 1991, dans le groupe de tête des pays européens pour la mortalité, derrière le Portugal, la Première édition - 1997 1 8.4 Les accidents Grèce, l’Espagne, et devant l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, l'Angleterre. Ces données sont très dépendantes de l’importance du trafic, des caractéristiques du réseau routier de chaque pays et des comportements des conducteurs. Cependant, depuis une vingtaine d'années, le nombre de tués sur les routes a diminué de près de 50 % alors que dans le même temps le trafic doublait. En 1995, les accidents de la route ont fait près de 190 000 victimes, 8 500 tués et 181 400 blessés (dont 39 250 blessés graves). Les accidents sont plus fréquents en milieu urbain mais plus graves à la campagne, en particulier sur les routes départementales. Les excès de vitesse et l’alcoolisation au volant sont les premiers en cause dans les accidents corporels. Depuis le 1er août 1995, le taux maximum d’alcoolémie, fixé en 1970 à 0,8 g/litre, est passé à 0,5 g/litre. Le nombre d’accidents du travail a considérablement régressé depuis 30 ans. En 1993, les régimes général et agricole d’assurance maladie dénombraient en France, à l’exclusion des accidents du trajet, 720 000 accidents avec arrêt de travail, près de 60 000 accidents ayant entraîné une incapacité permanente, et 954 décès. En ce qui concerne la prévention des accidents de la circulation, les mesures législatives se sont accompagnées d'une amélioration du réseau routier, d'une meilleure conception des véhicules et de campagnes d'information auprès des usagers de la route. Dans le domaine des accidents du travail, la prévention passe par une meilleure prise en compte des conditions de travail et d'équipement et par le renforcement des normes de sécurité (loi du 31 décembre 1991 sur la prévention des risques professionnels, nouvelle disposition du code pénal sur la responsabilité des entreprises, transposition de directives européennes). La prévention des accidents domestiques est plus difficile en raison de la multiplicité des circonstances et des lieux de survenue ; à côté des mesures de réglementation et de contrôle assurées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, l'information et l'éducation sont essentielles. 2 La santé observée dans les régions de France La santé observée dans les régions de France 8.4 Chutes Les accidents Les chutes accidentelles représentent une part très importante des accidents de la vie courante (accidents domestiques et de loisirs). accidentelles : surmortalité dans Pendant la période 1988-92, 11 000 personnes sont décédées, en moyenne, chaque année, des suites d'une chute accidentelle. La majorité des victimes sont des femmes (67 %). De plus, le taux de mortalité augmente avec l'âge : 82 % des décès surviennent chez des personnes de 75 ans et plus, et 1 % avant 25 ans. la moitié Est de la France Les régions présentant la plus faible mortalité par chute accidentelle sont l'Ile-de-France et la bordure ouest de la France, à l'exception de la Bretagne. Les valeurs les plus basses sont observées en Corse pour les hommes, où la mortalité est inférieure de 25 % à la moyenne nationale, et en Aquitaine pour les femmes. A l'opposé, la mortalité la plus forte s'observe en Lorraine pour les hommes (+31 % par rapport à la moyenne) et en Bourgogne pour les femmes (+21 %). Indices comparatifs* de mortalité par chute accidentelle en 1988-92 Femmes 122 101 106 ICM France = 100 103 105 93 79 109 83 131 127 104 117 92 104 100 111 116 91 93 84 101 106 110 Source s: INSERM SC8, INSEE RP90 Exploitation FNORS Hommes ICM France = 100 106 121 ICM significativement > 100 76 non significativement différent de 100 significativement < 100 83 101 107 118 109 83 117 112 78 89 104 93 96 75 107 103 120 * L'indice comparatif de mortalité (ICM) permet de comparer la situation des régions en éliminant les effets de la structure par âge. L'ICM est le rapport en pourcentage du nombre de décès observés au nombre de décès attendus, si les taux de mortalité pour chaque tranche d'âge avaient été identiques, dans chaque région, aux taux nationaux. La base est 100 en France pour les hommes et 100 pour les femmes. Un ICM égal à 100 correspond à une mortalité équivalente à celle de la France; une valeur inférieure traduit une sous-mortalité et une valeur supérieure une surmortalité. Les ICM des hommes et des femmes ne peuvent pas être comparés les uns aux autres. 3 8.4 La santé observée dans les régions de France Les accidents Au cours de la période 1988-92, les accidents de la circulation ont tué 9 215 personnes en moyenne chaque année en France. Le taux de mortalité pour 100 000 personnes est près de quatre fois plus élevé pour les hommes (26) que pour les femmes (7). Cet écart très important se maintient depuis deux décennies. Cependant, la mortalité par accident de la circulation varie considérablement d'une région à l'autre. Pour les hommes, quatre régions présentent une sous-mortalité significative par rapport à la moyenne nationale : l'Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais, l'Alsace et la Lorraine. A l'inverse, onze régions présentent une nette surmortalité qui atteint un maximum en Languedoc-Roussillon où elle est supérieure de 41 % à la moyenne nationale. La situation est très semblable chez les femmes : quatre régions sont en sous-mortalité (Alsace, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais et PACA) et huit en surmortalité, avec un maximum dans le Centre. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer ces disparités. En premier lieu, on peut citer le caractère urbain ou rural de chaque région : la forte sous-mortalité observée dans le Nord-Pas-de-Calais et en Ile-de-France est certainement à rattacher à leur urbanisation. En effet, la vitesse de circulation automobile est limitée par la structure du réseau routier et par les réglementations. En dehors des agglomérations, la réglementation et la moindre densité du trafic autorisent des vitesses plus élevées. D’autre part, la structure du réseau routier (autoroutes, routes nationales et départementales) ainsi que l'importance du trafic jouent également un rôle important. Enfin, les facteurs comportementaux (conduite en état d’alcoolisation excessive, excès de vitesse, port de la ceinture de sécurité ou du casque) étant prépondérants dans la survenue d’accidents corporels, les aspects socio-culturels propres à chaque région constituent un facteur explicatif. Accidents de la route : une mortalité qui varie du simple au double Indices comparatifs* de mortalité par accident de la circulation en 1988-92 Hommes Femmes 123 98 102 109 106 116 102 129 95 89 60 66 ICM France = 100 103 68 121 97 70 87 128 102 132 111 124 Sources : INSERM SC8, INSEE RP90 Exploitation FNORS 64 ICM France = 100 112 113 ICM significativement > 100 122 significativement < 100 119 100 non significativement différent de 100 92 104 100 120 94 129 113 141 123 111 112 * L'indice comparatif de mortalité (ICM) permet de comparer la situation des régions en éliminant les effets de la structure par âge. L'ICM est le rapport en pourcentage du nombre de décès observés au nombre de décès attendus, si les taux de mortalité pour chaque tranche d'âge avaient été identiques, dans chaque région, aux taux nationaux. La base est 100 en France pour les hommes et 100 pour les femmes. Un ICM égal à 100 correspond à une mortalité équivalente à celle de la France; une valeur inférieure traduit une sous-mortalité et une valeur supérieure une surmortalité. Les ICM des hommes et des femmes ne peuvent pas être comparés les uns aux autres. 4 93 122 92 109 La santé observée dans les régions de France Plus de 60 % des tués et des blessés sur les routes ont entre 15 et 44 ans et la voiture est 8.4 Les accidents Au cours de la période 1991-94, le Service d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA) a recensé en moyenne chaque année environ 9 000 morts et 44 000 blessés graves. Ces accidents touchent surtout les adolescents et les jeunes adultes (15-44 ans) : ils représentent 61 % des tués et 67 % des blessés graves. Cette forte représentation est liée à l'usage plus fréquent des véhicules légers et des deux roues, à des comportements de prise de risque plus fréquents, et pour les plus jeunes aux défauts de conduite liés à l’inexpérience. le principal responsable Parmi les personnes tuées lors d’un accident de la circulation, 63 % circulaient en voiture, 19 % en deux roues et 13 % à pieds. Pour les blessés graves, cette répartition est 55 %, 28 % et 14 %. Cette répartition est en partie le reflet de l’usage des différents modes de déplacement. Quelle que soit la classe d’âge, la voiture est le véhicule le plus souvent en cause dans les accidents corporels. Les accidents des deux-roues touchent particulièrement les 15-24 ans. Chez les piétons, le nombre de tués augmente avec l’âge, et le nombre de blessés graves est plus fréquent chez les moins de 15 ans et chez les plus de 65 ans. Nombre annuel de tués et de blessés graves en France métropolitaine en 1991-94 2043 Tués 1632 1050 691 120 77 216 475 248 205 230 110 0-14 ans 797 618 15-24 ans 25-44 ans 152 45-64 ans 65 ans et + 9242 Blessés graves Piétons Usagers de deux-roues Usagers de véhicules légers 7416 Exploitation FNORS 6060 Source : SETRA 4165 3994 Les statistiques du SETRA sont des données enregistrées et non domiciliées. Les tués sont les personnes décédées sur le coup ou dans les 6 jours qui suivent. Les blessés graves sont les personnes dont l’état nécessite plus de 6 jours d’hospitalisation, et les blessés légers dont l’état nécessite 0 à 6 jours d’hospitalisation. 2179 1618 1490 861 1010 1113 1094 1057 774 510 0-14 ans 15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 65 ans et + 5 8.4 La santé observée dans les régions de France Les accidents De 1985 à 1994, le nombre de personnes blessées gravement au cours d'un accident de la circulation est passé de 66 900 à 40 500, soit - 39 %. Parallèlement, le nombre de tués a également baissé, mais à un rythme plus lent, de 10 400 à 8 500, soit - 18 %. Toutes les régions ont suivi cette évolution, dans des proportions variables, avec cependant une exception : une augmentation des décès (+ 24 %) s'est en effet produite en Corse. Cette évolution atypique s’explique en partie par la faiblesse des chiffres observés pour la Corse : le nombre de tués en Corse passe de 50 en 1985 à 62 en 1994. Le nombre des tués et celui des blessés graves n’évoluent pas de façon parallèle. Les plus fortes diminutions du nombre de tués s’observent en Alsace (- 31 %) et en Bourgogne (- 29 %), les plus faibles en Auvergne (- 7 %) et en Basse-Normandie (- 9 %). Pour l'évolution du nombre de blessés graves, les extrêmes ne sont pas constitués par les mêmes régions. Dans quatre d’entre elles, Rhône-Alpes, Haute-Normandie, Aquitaine et Lorraine, le nombre de blessés graves a diminué de plus de 45 %. A l'opposé, deux régions, Alsace et Auvergne, enregistrent une baisse inférieure à 30 %. Evolution entre 1985 et 1994 (en %) du nombre de tués et de blessés graves par accidents de la circulation - 20,8 - 50,2 Rhône-Alpes Hte-Normandie - 20,2 Aquitaine - 19,0 Lorraine - 18,5 Limousin - 10,2 Poitou-Char. - 25,8 Nord-P-d-C. - 17,5 Midi-Pyrénées - 28,6 Bourgogne - 18,3 France métropol. - 20,3 Pays de la Loire - 16,4 Centre Exploitation FNORS - 18,0 PACA - 10,8 - 23,6 Source : SETRA Languedoc-Rous. - 15,8 Champagne-Ard. - 17,2 Bretagne - 9,4 - 13,0 Tués Blessés graves Diminution Bse-Normandie Picardie - 7,4 - 31,4 24,4 Ile-de-France - 11,2 6 Franche-Comté Corse Auvergne Alsace Augmentation Diminution du nombre de blessés graves et de tués sur les routes La santé observée dans les régions de France plus nombreux en PACA qu’en Ile-de-France Attention : Les accidents avec arrêt incluent les accidents avec séquelles et les accidents mortels Cartes : Pour déterminer les taux inférieurs, équivalents et supérieurs au taux France métropolitaine, un test classique de comparaison d’un taux observé au risque de 5% a été utilisé. Nombre d’accidents du travail (accidents de trajet non compris) pour 1000 salariés en 1992* par CRAM** (salariés du régime général) t arrê avec s t iden Acc 52 55 41 52 54 56 46 50 Régions administratives Bordeaux Clermont-Fer. Dijon Lille Limoges Lyon Marseille Montpellier Nancy Aquitaine Auvergne Bourgogne + Franche-Comté Nord-Pas-de-C. + Picardie Limousin + Poitou-Charentes Rhône-Alpes PACA + Corse Languedoc-Roussillon Lorraine (sauf Moselle) + Champagne-Ardenne Pays-de-la-Loire Centre Ile-de-France Bretagne Basse et Haute Normandie Alsace + Moselle Midi-Pyrénées Nantes Orléans Paris Rennes Rouen Strasbourg Toulouse 58 49 48 59 60 Taux inférieur au taux France métrop. Taux équivalent Taux supérieur Taux France métrop. : 51 elles séqu c e v ts a iden Acc 3,2 3,8 4,4 3,5 4,5 3,8 3,1 3,4 3,5 3,2 4,6 5,7 4,5 4,2 3,6 6,2 Taux inférieur au taux France métrop. Taux équivalent Taux supérieur Taux France métrop. : 4,2 tels mor s t n ide Acc Régions CRAM 59 58 59 0,06 0,09 0,05 0,09 0,08 0,09 0,07 Exploitation FNORS du travail : 1,5 fois En 1993, le régime général d'assurance maladie a indemnisé 756 500 accidents du travail avec arrêt en France, dont 676 000 accidents du travail proprement dits et 80 500 accidents du trajet. La même année, la mutualité sociale agricole a indemnisé 48 000 accidents avec arrêt, ce chiffre incluant (et ne permettant pas d’individualiser) les accidents du trajet et les maladies professionnelles. Au total, ces accidents ont causé 1 650 décès et ont provoqué des séquelles dans 72 400 cas. Les accidents mortels et les accidents avec séquelles sont beaucoup plus fréquents pour le régime agricole que pour le régime général. En ce qui concerne le régime général, on observe des disparités régionales. Ainsi, le taux d'accidents du travail proprement dits avec arrêt varie de 41 pour 1000 salariés à Paris à 60 à Marseille (régions CRAM). Le taux d’accidents mortels est maximum à Rennes, à Rouen et à Strasbourg, avec 0,09 accident pour 1000 salariés. Il est minimum à Paris et Montpellier. Ces différences observées s’expliquent en partie par la répartition dans chaque territoire des différents secteurs d’activité, certains secteurs, comme les bâtiments et travaux publics, étant plus à risques que d’autres. Les accidents 0,06 0,08 Source : CNAMTS Accidents 8.4 0,08 0,07 0,08 0,08 0,08 0,05 0,08 Taux inférieur au taux France m étrop. Taux équivalent Taux supérieur Taux France métrop. : 0,07 * Moyenne sur trois ans : 1991,1992 et 1993 ** Régions CRAM différentes des régions administratives 7 8.4 La santé observée dans les régions de France Les accidents Evolution des accidents du travail avec arrêt entre 1983* et 1992*, par CRAM 1983 1992 Toulouse Paris Nantes Limoges Bordeaux Exploitation FNORS Lille Orléans Dijon Rennes Clermont-F. Source : CNAMTS Rouen Lyon Strasbourg Nancy Montpellier De 1983 à 1992, pour la France métropolitaine, le nombre d'accidents du travail avec arrêt pour 1000 salariés est passé de 61,5 à 51,3 (moyennes triennales), soit une diminution de 16,5 %. Toutes les régions ont suivi une évolution entre - 9 % et - 26 %. Seule la CRAM de Rennes enregistre une baisse de seulement 4 %. Les baisses les plus fortes ont été observées dans les régions CRAM de Marseille et Montpellier qui présentent les plus forts taux d'accidents avec arrêt en 1983. On assiste donc à une réduction des écarts entre les régions. Il faut noter la situation en Ile-deFrance qui, avec une forte baisse entre 1983 et 1992, se trouve très en deçà de la moyenne nationale en 1992. Accidents du travail avec arrêt : atténuation des disparités régionales Au niveau national, la diminution du nombre des accidents du travail avec séquelles pour 1000 salariés est plus importante (- 34 %) que celle de l'ensemble des accidents avec arrêt. Aucune région ne présente d'évolution contraire. Ainsi, en France, entre 1983 et 1992 le taux d'accidents avec séquelles pour 1000 salariés est passé de 6,4 à 4,2. Au cours de la même période, la CRAM de Toulouse a vu son taux chuter de 7,7 à 4,2 (- 45 %), celle de Marseille de 10,3 à 6,2 (- 40 %). A l’opposé, quatre CRAM, Lyon, Dijon, Rennes et Strasbourg ont enregistré les diminutions les plus faibles. Les trois dernières présentaient, en 1983, des taux plus faibles que la moyenne française, tandis que la CRAM de Lyon se était proche de la moyenne. En 1992, elle est la deuxième région française par son fort taux d'accidents avec séquelles (5,7 pour 1 000 salariés) derrière Marseille (6,2). Accidents du travail avec séquelles : diminution dans toutes les régions Marseille 0 10 20 30 40 50 60 1992 : 51 France métropol. 70 80 1983 : 62 * Moyennes sur 3 ans Evolution des accidents du travail avec séquelles entre 1983* et 1992*, par CRAM 1983 1992 Dijon Strasbourg Limoges Nantes Exploitation FNORS Rennes Orléans Rouen Lille Source : CNAMTS Montpellier Bordeaux Clermont-F. Lyon Paris Nancy Toulouse Marseille 0 2 France métropol. * Moyennes sur 3 ans 8 4 6 1992 : 4 1983 : 6 8 10 12 La santé observée dans les régions de France Evolution des accidents mortels du travail entre 1983* et 1992*, par CRAM 1983 1992 Nantes Lille Paris Clermont-F. Lyon Exploitation FNORS Les accidents du travail mortels sont en nette diminution en France depuis 1983. Ils sont passés de 0,091 pour 1000 salariés à 0,068 en 1992, soit une baisse de 25 %. Au niveau régional l’évolution est partout à la baisse, mais dans des proportions très différentes. Cependant, toutes les régions présentent en 1992 des taux inférieurs à la moyenne française de 1983. Les plus fortes diminutions (- 32 à 51 %) sont observées à Montpellier, Toulouse, Marseille, Orléans et Paris. Deux de ces régions présentaient, en 1983, les plus forts taux d'accidents mortels (Toulouse et Marseille). Les plus faibles diminutions sont enregistrées dans les CRAM de Nantes (- 5 %), de Strasbourg (- 7 %) et de Lyon (8 %). Si Nantes présente en 1992 un taux d’accidents mortels moyen, Strasbourg et Lyon se situe dans les régions les plus fortement touchées avec des taux respectifs de 0,091 et 0,083. Les CRAM de Montpellier et Paris se différencient nettement des autres en 1992 par leur taux d'accidents mortels devenus le plus bas (0,047 pour 1 000 salariés). Les évolutions d’accidents mortels du travail sont à interpréter avec prudence. En effet, les nombres de décès étant faibles, les taux sont très sensibles, même aux faibles variations d’effectifs. Les accidents Montpellier Limoges Strasbourg Orléans Source : CNAMTS Accidents du travail mortels : diminution très variable d’une région à l’autre 8.4 Dijon Nancy Rouen Bordeaux Rennes Toulouse Marseille 0,00 0,03 France métropol. 0,06 1992 : 0,07 0,09 0,12 0,15 1983 : 0,09 * Moyennes sur 3 ans Définitions Les accidents avec arrêt sont les accidents ayant entraîné une interruption de travail d'un jour complet en sus du jour au cours duquel est survenu l'accident et ayant donné lieu à une réparation sous forme d'un premier paiement d'indemnités journalières. Les statistiques du Régime général présentées ici concernent les accidents du travail proprement dits et ne tiennent donc pas compte des accidents de trajet. Les accidents avec séquelles sont ceux qui ont entraîné soit la reconnaissance d'une incapacité permanente (IP) par l’Assurance Maladie, soit le décès. En ce qui concerne les décès, les cas pris en compte sont ceux pour lesquels la mort est intervenue avant consolidation, c'est-à-dire avant fixation d'une autre IP et liquidation d'une rente. 9 8.4 La santé observée dans les régions de France Les accidents Les chutes accidentelles représentent une part très importante des accidents de la vie courante (accidents domestiques et de loisirs). Pendant les périodes 1987-90 pour la Guadeloupe et la Martinique, 1988-90 pour la Guyane et 1988-92 pour la Réunion, 90 personnes sont décédées, en moyenne, chaque année, des suites d’une chute accidentelle. Quel que soit le sexe, la mortalité par chute accidentelle est inférieure à celle de la métropole aux Antilles mais supérieure en Guyane. A La Réunion, la situation est partagée : surmortalité chez les hommes et sous-mortalité chez les femmes. Au cours de la période 1987-90 (Guyane, Guadeloupe, Martinique) et 1988-92 à la Réunion, les accidents de la circulation ont tué 272 personnes en moyenne par an. Le taux de mortalité pour 100 000 personnes est 3 à 5 fois plus élevé chez les hommes. La mortalité varie sensiblement d’un département à l’autre. Pour les hommes, 3 départements sur 4 présentent une surmortalité significative, notamment la Guyane. Seule la Martinique présente une sous-mortalité. Chez les femmes, la Guyane enregistre une surmortalité significative par rapport à la métropole, alors que a Réunion et la Guadeloupe ont une mortalité voisine de celle de métropole. C’est en Martinique que la mortalité est la plus basse. Indices comparatifs de mortalité par chutes accidentelles dans les DOM en 1987-90 (Métropole base 100) HOMMES FEMMES Guyane Guadeloupe Martinique Réunion 150 120 90 60 30 0 30 60 90 120 150 Sources : INSERM SC8, INSEE RP82 et 90 Exploitation FNORS Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer ces caractéristiques dans les DOM : d’une part, la structure du réseau routier et l’importance du trafic, mais aussi et surtout, les facteurs comportementaux (conduite en état d’alcoolisation excessive, excès de vitesse, non port de la ceinture de sécurité ou du casque) et les aspects socioculturels. FEMMES HOMMES Guyane Guadeloupe Martinique Réunion 200 10 150 100 50 0 50 100 150 Sources : INSERM SC8, INSEE RP82 et 90 Exploitation FNORS Indices comparatifs de mortalité par accidents de la circulation dans les DOM en 1987-90 (Métropole base 100) La situation outre-mer La santé observée dans les régions de France 8.4 Les accidents Au cours de la période 1988-90 (Guyane, Martinique) et en 1993 à la Réunion, les services statistiques des directions départementales de l’équipement (DDE) ont recensé en moyenne chaque année 1 594 accidentés dont 263 tués et 1 331 blessés graves. Les accidents touchent surtout les adolescents et les jeunes adultes (15-44 ans) : ils représentent 70 % des tués et 71 % des blessés graves. Cette forte représentation est liée à l’usage plus fréquent des véhicules légers et des deux roues, à des comportements de prise de risque plus fréquents et pour les plus jeunes, aux défauts de conduite liés à l’inexpérience. Parmi les personnes tuées, 42 % circulaient en voiture, 31 % en deux roues et 27 % à pied. Pour les blessés graves, cette répartition est respectivement de 44 %, 36 % et 20 %. Quelle que soit la classe d’âge, la voiture est le véhicule le plus souvent en cause dans les accidents corporels. Les accidents des deux roues touchent particulièrement les 15-24 ans. Chez les piétons, le nombre de blessés graves est plus fréquent chez les moins de 15 ans. Nombre de tués par accidents de la circulation dans les DOM en 1988-90 Source : DDE 51 Piétons Usagers de deux-roues Usagers de véhicules légers 36 28 25 23 23 18 15 11 10 7 5 3 5 0 0-14 ans 15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 65 ans et + Nombre de blessés graves par accidents de la circulation dans les DOM en 1988-90 276 268 Source : DDE Piétons Usagers de deux-roues Usagers de véhicules légers 159 141 101 71 68 52 35 29 22 0-14 ans 38 33 17 15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans 20 65 ans et + Depuis 1983-84, le nombre de personnes blessées gravement au cours d’un accident de la circulation est passé de 2 032 à 1 436 soit une diminution de 29 %. Parallèlement, le nombre de tués a diminué de 17,5 % passant de 330 à 272. L’évolution n’a pas été homogène dans l’ensemble des départements. Ainsi en Guyane, les accidents ont fait moins de blessés graves mais ont été plus mortels. Le nombre de tués est resté inchangé en Martinique au cours de la période considérée contrairement au nombre de blessés graves qui a baissé considérablement (- 30 %). A la Réunion et en Guadeloupe, l’évolution a été dans le sens d’une amélioration aussi bien pour les blessés graves que pour les tués. Evolution du nombre de tués et de blessés graves par accidents de la circulation dans les DOM entre 1983 et 1990 Guadeloupe 39 -35 -23 Martinique Réunion -16 -30 Blessés graves Tués 0 Source : DDE Guyane -27 -34 Diminution Augmentation 11 8.4 La santé observée dans les régions de France Les accidents En 1991 en Guyane, en Guadeloupe et à la Martinique, et en 1992 à la Réunion, le régime général d’Assurance maladie a indemnisé 8 254 accidents du travail avec arrêt. Le régime agricole n’est pas individualisé dans les DOM : il est inclus dans le régime général. Le nombre d’accidents avec arrêt rapporté à la population salariée est en général plus faible dans les DOM qu’en métropole, en particulier en Guyane. Seule la Guadeloupe se situe au même niveau que la métropole. Le nombre d’accidents graves avec séquelles est en général inférieur à celui de la métropole, sauf en Guyane. Il en est de même avec le taux d’accidents mortels, sauf à la Réunion où ce taux est équivalent à la moyenne de métropole. Depuis le début des années 80 jusqu’en 1991, les accidents du travail ont évolué différemment selon les DOM. Les augmentations les plus rapides ont concerné les accidents du travail avec arrêt à la Réunion, les accidents du travail avec séquelles en Guyane. L’augmentation des accidents mortels n’est constatée qu’à la Réunion. Sur l’ensemble de la période considérée, les meilleurs résultats ont été obtenus par la Martinique qui enregistre une diminution des accidents avec arrêt et des accidents avec séquelles. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution dans la mesure où ils portent sur de petits effectifs. Accidents du travail pour 1000 salariés dans les DOM en 1991 et évolution annuelle depuis les années 80 Accidents avec arrêt Taux* Evolution annuelle *** Accidents avec séquelles Taux* Evolution annuelle *** Accidents mortels Taux* Evolution annuelle *** Guyane 18 + 3,6 % 4,5 + 12,5 % nd nd Guadeloupe 55 nd 1,2 nd 0,03 nd Martinique 30 - 1,5 % 2,5 - 1,0 % 0,05 ns Réunion 30 + 2,8 % 1,9 - 2,0 % 0,08 + 4,7% Métropole** 54 - 3,0 % 5 - 3,3 % 0,08 - 6,7% * Nombre d’accidents pour 1000 salariés en 1991 (régime général et agricole) ** Régime général seul *** Estimation du % de variation annuelle du nombre d’accidents. Années de référence de base pour l’évolution : 1987 pour la Guyane, 1984 pour la Réunion 1980 pour la Martinique et 1982 pour la métropole Sources : CGSS, CNAMTS 12 nd : non disponible ns : non significatif