EPCglobal, Augmenter la Visibilité de la Chaîne d`Approvisionnement
Transcription
EPCglobal, Augmenter la Visibilité de la Chaîne d`Approvisionnement
Logistique & Management EPCglobal, Augmenter la Visibilité de la Chaîne d’Approvisionnement Xavier BARRAS Responsable EPCglobal France [email protected] Le monde de la logistique, toujours confronté à la réduction des coûts et à l’amélioration des taux de service, voit apparaître sur le marché des solutions basées sur la technologie RFID. Depuis quelques mois, certaines promettent de répondre à beaucoup d’attentes des acteurs de la chaîne d’approvisionnement, mais qu'en est-il réellement ? La RFID et le standard EPC ne sont-ils pas qu’un phénomène de mode pour dynamiser le marché ? Quels sont réellement les avantages, et les inconvénients de ces technologies ? Quels rôles doivent jouer les logisticiens dans l’élaboration du standard EPC? Augmenter la Visibilité sur la Chaîne d’Approvisionnement Lorsque l’on interroge les entreprises sur l’intérêt que peut avoir la RFID pour leur organisation, deux objectifs principaux sont évoqués : une meilleure visibilité des stocks et une maîtrise de la traçabilité des produits. Le premier doit permettre une meilleure réactivité et une réduction des coûts. Le second est notamment imposé par le règlement européen (CE) n° 178/2002 mais relève également de la volonté des entreprises d’assurer leur pérennité en rassurant les consommateurs et les clients. Ces enjeux se traduisent par la capacité à pouvoir collecter, enregistrer et traiter de grands volumes d’informations tout au long de la chaîne d’approvisionnement afin de fournir un historique et une description en temps réel des flux de marchandises. La nouveauté réside, sans doute, dans la nécessité de disposer de cette information non seulement dans ces propres circuits mais également dans ceux de ses partenaires. La maîtrise de la qualité dans ses usines, ses entrepôts ou ses camions Vol. 12 – N°1, 2004 ne suffit plus, il faut pouvoir garantir celle assurée par les autres acteurs de la chaîne Un projet fou : faire communiquer les objets entre eux Pourquoi vouloir introduire de nouveaux supports aujourd’hui ? Pour aller au delà du code à barres, il faut doter chaque objet d’un ordinateur. C’est l’idée simple du MIT (Massachussets Institute of Technology). Une puce (l’ordinateur miniature) et son antenne pour communiquer avec l’interrogateur distant. En effet, qui peut mieux parler à un ordinateur qu’un autre ordinateur ? Munir chaque objet d’un ordinateur et utiliser les propriétés des ondes radio pour établir la communication : c’est la définition même de la RFID (Radio Frequency Identification). C ’est une idée folle, sans doute, mais pas plus que ne l’était le code à barres à son époque. De fait, les étiquettes radiofréquences ont déjà envahi nos poches, nos maisons et nos voitures (sur les pneus, sur les pare brises pour payer au péage, …). Avec EPC, la chaîne d’approvisionnement se dote de l’outil permettant aux systèmes d’information de relever le défi de ce début de siècle : le passage de la distribution de masse à celle de la distribution globale individualisée. Le consommateur n’attend plus seulement de la distribution une disponibilité permanente de produit, un approvisionnement global capable de lui offrir les produits du monde entier. Il veut être capable d’établir un lien individualisé avec le produit, que ce soit pour en contrôler la provenance et la fabrication pour des raisons de sécurité ou pour l’intégrer plus intimement dans son quotidien en créant une plus grande interaction entre lui et l’objet. Pour répandre ces technologies, la standardisation des protocoles et des contenus est indispensable. EPC est le résultat de recherches universitaires initialement financées notamment par UCC, P&G et Gillette. Son déploiement a été confié à EAN international et UCC, qui assurent le financement du développement des spécifications finales et s’appuient sur les organisations nationales pour la diffusion, l’expérimentation et la mise en œuvre. Afin de mieux informer, d’accompagner les utilisateurs français, Gencod à ouvert un centre de compétence sur ce thème, appelé EPCglobal France. Pierre Georget Directeur Général - Gencod EAN France 49 Logistique & Management d’approvisionnement. Dans ce cadre, la nécessité d’un standard se pose en évidence. Il doit permettre aux entreprises, tout en garantissant leur autonomie et leur indépendance, de partager et d’échanger les informations nécessaires pour augmenter la visibilité sur la chaîne d’approvisionnement. EPC, le réseau de traçabilité des objets Après le code à barres et l’EDI, Internet et plus récemment les étiquettes RFID (IDentification par Radio Fréquence) sont considérés comme des outils puissants permettant une meilleure maîtrise de l’information. La mise à disposition et le partage d’informations utiles pour les opérations quotidiennes des entreprises est aujourd’hui encore sous exploité. Le potentiel d’Internet en la matière reste énorme. Identifier un produit, un carton, une palette avec une puce et une antenne donne aux ordinateurs la capacité de voir le monde qui les entoure. L’enregistrement et la mise à disposition des informations ainsi collectées offrent aux entreprises un suivi permanent de leurs produits. La grande nouveauté réside en fait dans l’identification unitaire des objets. Avec le standard EAN, tous les paquets de 250 g de café d’une même marque avaient le même code EAN13. Avec l’Electronic Product Code, chaque produit est identifié de manière unitaire au plan international. Cette finesse de codification autorise, si nécessaire, une gestion au plus fin des articles. Le standard EPC associe donc le code EPC, les étiquettes RFID et Internet pour dessiner le réseau de traçabilité des objets. Des technologies de plus en plus performantes Même si les technologies évoquées ici existent depuis de nombreuses années, elles doivent encore relever de nombreux défis pour être complètement opérationnelles. Dans le cadre de la chaîne d’approvisionnement, la mise en œuvre de la RFID est encore relativement récente ce qui nécessite un travail de fond pour rationaliser la demande et adapter l’offre. Le premier point souvent évoqué concernant le marché de la RFID est l’absence de standard. Ce point est dépassé puisque l’ISO mais aussi EAN au travers d’EPCglobal ont posés les bases de l’interopérabilité des solutions, c’est à dire permettre à chaque lecteur de communiquer avec chaque étiquette RFID. Les industriels du secteur doivent maintenant proposer des solutions conformes à ces standards et en généraliser l’accès. Pour Internet, les enjeux sont différents. La mise en réseau d’information de traçabilité des produits et des livraisons nécessite une sécurisation efficace des accès mais surtout une capacité du réseau à véhiculer, consolider et restituer des milliards d’informations journalières. L’ensemble des défis est en passe d’être relevé par les industriels et les sociétés de services. Les grands acteurs de la RFID et de l’Internet y travaillent déjà depuis plusieurs années. Les technologies sont de plus en plus performantes. Déjà certaines entreprises utilisatrices mettent en œuvre le standard EPC. Les Pionniers du Réseau EPC L’annonce faite par Wal*Mart il y a maintenant un an a très fortement modifié le marché de la RFID. Pour la première fois, un grand donneur d’ordres annonçait un déploiement opérationnel de la technologie RFID dans le cadre de sa supply-chain avec ses fournisseurs. Depuis, d’autres grandes entreprises nord-américaines et européennes ont annoncé leur volonté de déploiement avec pour chacune, des objectifs et des plannings bien distincts. Il n’existe donc pas un seul besoin, ni un seul modèle de mise en œuvre dans les entreprises qu’elles aient ou non la même activité. Les 3 composantes du standard EPC : Code EPC (Electronic Product Code) : chaque objet est identifié par un code unique à 96 bits. Il peut être ainsi tracé unitairement. Etiquette RFID EPC : une puce mémorisant le code EPC de l’objet associée à une antenne capable de communiquer par radio avec un lecteur. Les étiquettes RFID retenues dans le standard EPC sont passives et basées sur les fréquences UHF et 13,56 MHz. Réseau EPC : basé sur les technologies internet, il fédère les bases de données de traçabilité des produits. Il permet, dans un environnement sécurisé, d’accéder à toutes les informations relatives au produit à partir de son seul code EPC. 50 Vol. 12 – N°1, 2004 Logistique & Management Le marché américain est aujourd’hui moteur dans la définition et l’adoption du standard EPC, notamment sur la partie RFID. Les échéances fixées par les grandes entreprises en sont l’explication. La majorité des entreprises européennes ont pour principal objectif sur cette année 2004 de mieux maîtriser la technologie afin de l’intégrer progressivement dans leurs processus opérationnels. Le système EPC a retenu les fréquences UHF et 13,56 MHz pour la transmission hertzienne de l’information entre les puces RFID et les lecteurs. Aux Etats-Unis, les fréquences UHF sont utilisables avec une puissance d’émission de 4 W ERP, ce qui autorise des distances de lectures effective de 3 à 4 mètres. Aujourd’hui, la réglementation européenne autorise une puissance d’émission de 0,5 W ERP soit 1,5 à 2 mètres de lecture effective. Il existe donc une situation de déséquilibre manifeste dans les conditions respectives d’utilisation de part et d’autre de l’Atlantique. Les pionniers du réseau EPC sont donc aujourd’hui confrontés à un double défi, adapter leur organisation pour bénéficier pleinement des avantages du réseau EPC et de la RFID tout en poursuivant l’élaboration des standards pour disposer de solutions interopérables réellement adaptées aux besoins. Au plan européen, une étude de compatibilité a été menée afin de porter la régulation à 2 W ERP (effective radiated power) dans la bande UHF 865.6 MHz - 867.6 MHz. Une largeur de bande de 200 kHz est préconisée avec la technologie LBT (Listen Before Talk) dont les conditions de mise en œuvre sont précisées par l’ETSI. Elle devrait autoriser des distances de lecture théorique de l’ordre de 5,5 m à 6,5 m (50% de ces valeurs pour les distances opérationnelles). A titre de comparaison, cela représente 80-90 % des performances obtenues aux Etats-Unis avec la réglementation en vigueur là-bas. Un apprentissage nécessaire Même si, selon un distributeur anglais, les étiquettes RFID sont des codes à barres électroniques, leur seul point commun est de permettre un acquisition automatique d’information. Ainsi, leurs modes de fonctionnement, leurs intégration dans les processus et les métiers de l’entreprise, les avantages et inconvénients sont bien différents. D’où la nécessité d’acquérir, pour les entreprises, une expertise sur l’ensemble du standard EPC afin de mettre en place l’infrastructure nécessaire pour bénéficier pleinement des avantages qu’il procure. Cette phase d’apprentissage doit permettre de comprendre les principes et enjeux du standard EPC et de la RFID. Elle doit être l’occasion de tester et de mettre en œuvre les technologies pour confronter les acquis théoriques à la réalité du terrain. Ceci est absolument nécessaire pour plusieurs raisons déjà évoquées, l’absence de connaissance de la RFID et d’EPC dans l’entreprise et la diversité de l’offre sur le marché. On le constate également, cette phase d’apprentissage théorique et pratique permet de définir plus clairement les avantages que peuvent apporter ces technologies et définir ainsi des projets clés pour l’entreprise. Ainsi Gillette a passé 4 ans à étudier et évaluer le standard EPC dans le cadre de l’AutoID Center avant de définir un projet et un plan de déploiement, confirmant ainsi la nécessité de l’apprentissage. L’homme au cœur du système Comme souvent dans les projets à forte connotation technologique, la dimension humaine est un facteur déterminant de réus- Vol. 12 – N°1, 2004 La Réglementation des Fréquences Cette étude devrait être adoptée par le comité ECC de la CEPT vers la fin 2004 mais ne s’appliquerait pas automatiquement en France. En effet, les fréquences retenues dans l’Union européenne sont utilisées par l’Armée pour des relais tactiques. EPCglobal France travaille actuellement avec l’ART à obtenir cette bande de fréquences pour les applications d’identification par radiofréquence. Dans l’attente d’une évolution de la situation, les entreprises peuvent obtenir au cas par cas auprès de l’ART des licences individuelles et temporaires pour des projets pilotes utilisant ces bandes de fréquences. Il est important de préciser que ces pilotes utiliseront la technologie LBT telle que définie par l’ETSI. Sophie LE PALLEC Chef de Projet EPC - [email protected] site. Que ce soit dans la phase d’étude, où il est nécessaire d’oublier un temps les certitudes liées aux solutions et aux organisations actuelles pour imaginer la chaîne d’approvisionnement de demain. Que ce soit dans la phase de conception, où la jeunesse du standard nécessite une réactivité et un pragmatisme quotidien pour atteindre les objectifs. Que ce soit dans le déploiement, où il faut former et informer pour que les utilisateurs comprennent et adoptent les nouvelles technologies mises en œuvre. Dans tous ces cas, l’homme doit rester au cœur du système, garantissant ainsi l’adéquation de la solution au besoin. EPCglobal pour Accompagner les Entreprises Il faut cependant comprendre que la mise en œuvre du standard EPC ne peut se résumer au seul projet de l’entreprise. Il s’agit là d’un projet intégrant l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises l’ont bien compris en confiant le développement et le déploiement du standard EPC à EAN International. Après les réflexions initiales menées dans le cadre du MIT, il était nécessaire de s’appuyer sur une 51 Logistique & Management Les Relations avec les Consommateurs La technologie des étiquettes radio ou puces RFID (Radio Frequency Identification) est l’objet de vives controverses aux Etats-Unis. Des associations de consommateurs et de défense des libertés accusent cette technologie de porter atteinte aux libertés individuelles. Ils demandent un moratoire sur le déploiement de ces technologies en attendant que des garde-fous juridiques soient établis. Il faut dire qu’outre-atlantique, le peu de protection juridique accordée aux consommateurs quant à leurs données personnelles amènent les citoyens à être particulièrement vigilants. Ce n’est pas le cas en France, où la CNIL a pris position sur le sujet. Dans un communiqué du 30 octobre dernier, Philippe Lemoine, Commissaire à la CNIL, coprésident des Galeries Lafayette et co-gérant de Gencod EAN France, appelle à la vigilance : tout en étant un enjeu économique majeur du secteur de la grande distribution, les RFIDs constituent une menace potentielle pour le respect de la vie privée des individus. Au plan international, les entreprises réunies dans EPCglobal, portent une grande attention aux réserves émises par les consommateurs et les autorités concernées en matière de respect de la vie privée. D’ores et déjà, EPCglobal apporte un certain nombre de réponses en incitant les entreprises à signaler la présence d’une puce RFID sur un produit ou un emballage, à informer le consommateur quant à la possibilité de neutraliser la puce, et à garantir la conformité des données stockées sur le réseau avec les lois applicables en matière de protection des données personnelles. Dans les prochaines années, c’est essentiellement la logistique qui profitera de ces innovations. Les premiers projets sont des expérimentations. Elles concernent la production et l’amont de la chaîne d’approvisionnement. Le déploiement de ce type de technologie dans les magasins et à l’unité consommateur ne devrait pas se faire avant cinq ans sauf pour certains secteurs et produits spécifiques (habillement, produits de luxe). Ce délai devra donc être doublement mis à profit. D’une part, pour rassurer le consommateur et garantir que ces technologies ne seront pas employées à des fins liberticides. D’autre part, pour permettre aux entreprises de se familiariser avec ces nouvelles applications et d’en retirer tous les bénéfices attendus. En tant que représentant d’EPCglobal en France, Gencod EAN France est convaincu que ces technologies doivent réaliser leur potentiel tout en respectant les libertés individuelles. Heureusement, le contexte diffère de la situation américaine. La France dispose en la matière de garde-fous législatifs importants. Il est donc nécessaire que l’ensemble des acteurs (organisations professionnelles, entreprises, institutions, consommateurs…) puissent réfléchir ensemble afin que des réponses claires puissent être apportées aux consommateurs. SLP structure internationale capable d’accompagner les entreprises. Depuis Octobre 2003, les entreprises se réunissent dans le cadre d’EPCglobal pour définir les besoins pilotant la définition des solutions techniques. Industriels, Distributeurs, Prestataires Logistiques et Offreurs de Solutions élaborent, en concertation, un standard en phase avec les attentes du marché. D’autres secteurs souhaitent maintenant réfléchir à l’utilisation du standard EPC, ainsi des groupes de travail internationaux vont se mettre en place dans le secteur de la Santé. Et c’est une des forces du standard EPC que de pouvoir s’adapter aux besoins de multiples secteurs d’activités quelques soient leur complexité et leurs spécificités. En France, Gencod a mis en place une structure pour accompagner les entreprises dans leurs activités autour du standard. EPCglobal France forme, assiste, accompagne et contribue aux travaux internationaux. Les entreprises françaises disposent ainsi d’un relais opérationnel pour bâtir et concevoir les outils de demain au service de la chaîne d’approvisionnement. RFID, où en est vraiment la grande distribution ? Après avoir prouvé son efficacité dans des applications industrielles ciblées, la technologie RFID exerce depuis plus d’un an une réelle attractivité dans le secteur de la grande consommation et de la distribution. Ces derniers mois, les annonces tonitruantes des ténors de ce secteur se sont succédées, provoquant un battage médiatique sans précédent sur cette technologie. 52 Les plans de déploiement des américains de Wal-Mart et du DoD entraînant ceux des européens de Tesco et Metro, nombreux étaient ceux qui auguraient d’un triste avenir pour le code à barres, désormais obsolète et incapable de rivaliser avec ces étiquettes dites “intelligentes” . Pourtant, à quelques encablures des premières échéances annoncées, le son de cloche média- Vol. 12 – N°1, 2004 Logistique & Management tique est passé de la douce euphorie à un climat de scepticisme. Les performances techniques ne seraient pas à la hauteur des attentes, la RFID ne serait pas la panacée annoncée. Dans ce contexte, il n’est certainement pas aisé d’évaluer la situation réelle de la grande distribution face au challenge qu’elle s’est elle-même fixé : faire de la RFID un levier de progrès majeur pour elle et ses partenaires. Néanmoins, Le revirement actuel peut être facilement relativisé car le progrès technologique est bien réel. Signe de cette nouvelle maturité, la création d’EPCglobal, courant 2003, a fait basculer les travaux sur l’EPC d’une logique de recherche à une logique de standardisation de la technologie. Les annonces successives des leaders de la grande distribution ont par la suite contribué à dynamiser fortement un marché jusqu’alors très orienté vers des applications RFID “sur mesure”. En l’espace d’un an, l’offre RFID EPC s’est largement étoffée pour proposer des matériels (puces, lecteurs, antennes) à la fois moins chers, plus performants et désormais interopérables. Les calendriers très ambitieux des distributeurs avaient également pour vocation première de mobiliser rapidement les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, au premiers rangs desquels, leurs principaux fournisseurs. Et là encore, le signal a fonctionné. Les industriels se sont fortement impliqués dans des pilotes RFID en collaboration avec la grande distribution. A la fois soucieuses de répondre aux exigences de leurs clients et conscientes de l’opportunité de tirer profit d’une technologie synonyme de gain de productivité, de nombreux fournisseurs ont initié une collaboration étroite avec la grande distribution sur ce thème. Pour preuve, si 100 fournisseurs ont été priés par Wal-Mart de déployer la RFID au 1er janvier 2005, c’est 37 de plus qui ont répondu à l’appel du distributeur ! Alors, ne nous y trompons pas, les opérations de communication avaient surtout pour voca- Vol. 12 – N°1, 2004 tion de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés afin d’encourager les mécanismes collaboratifs (pilotes, travaux de standardisation), seuls leviers capables de favoriser l’adoption de la RFID pour des applications “boucle ouverte”. De ce point de vue, les annonces des Tesco, Metro, Wal-Mart sont un succès. Mais à l’évidence, certaines contraintes techniques propres à la RFID n’ont pas disparu pour autant. Mais elles nécessitent simplement plus de temps que prévues pour être contournées. Mais qui cela surprend-il vraiment ? Les chaînes d’approvisionnement de la grande distribution traitent chaque jour quantités de marchandises d’origines multiples et de caractéristiques techniques variées faisant de l’identification automatique par radiofréquence un réel défi. Et si ce défi est désormais relevé, il n’est nullement question de griller les étapes. Ainsi, les fournisseurs ciblés n’équiperont d’étiquettes EPC qu’une partie de leurs produits. Les produits délicats: les liquides, les boites métalliques, attendront que les performances techniques progressent. Les chaînes d’approvisionnement nécessitent en effet une fiabilité totale. Contrairement au code à barre, la RFID est incapable de déceler si un produit étiqueté est passé à travers les mailles du lecteur et n’a pas été identifié. Un taux de lecture de 100% est ainsi exigé et cette performance n’est aujourd’hui pas réaliste pour un certain nombre d’environnements complexe. N’en déplaise à certain la RFID, n’est pas encore une technologie “Plug & Play”., Pourtant, force est de constater que son déploiement dans les entreprises de la grande consommation et de la distribution reste une priorité stratégique. Stéphane CREN Conseiller Technique EPC [email protected] 53 Logistique & Management 54 Vol. 12 – N°1, 2004