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ACTUALITÉ
Epidémie d’Ebola
une course contre la montre
Zone à haut risque de
contamination dans le centre
de soins de MSF, pour les
malades d’Ebola de Kailahun, Sierra Leone.
L
’épidémie d’Ebola continue de
s’étendre, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, sans que
l’OMS et ses partenaires, sur le
terrain ne réussissent à l’endiguer.
En cause les difficultés pour retrouver
les personnes entrées en contact avec
les malades. D’autant, qu’une fois localisées, celles-ci refusent, parfois, de coopérer, par peur et par ignorance. «Une
course, contre la montre, est engagée,
pour stopper la propagation de l’épidémie», souligne l’ONG Médecins sans
frontières (MSF). «Le temps nous est
compté, car plus la détection des malades et le suivi des contacts tardera,
plus il sera difficile de contrôler l’épidémie», précise Anja Wolz, coordinatrice
du programme d’urgence pour MSF. «Or,
nous n’avons, encore,
aucune idée du nombre
de villages affectés (en
Sierra Leone n.d.l.r). Je
crains que nous n’ayons
découvert que la partie
visible de l’iceberg». La
Sierra Leone, voisine de
la Guinée, connaît, en
effet, une propagation M. Anja Wolz
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Santé-MAG
N°32 - Septembre 2014
incontrôlée de la maladie. Au cours des
deux dernières semaines, MSF a pris en
charge près de 70 patients, présentant
des symptômes semblables à ceux du
virus Ebola, dans le district de Kailahun,
une province à l’Est du pays. Et «près de
40 cas ont été enregistrés dans le seul
village de Ngolahun», poursuit Anja
Wolz.
INFORMER LES POPULATIONS
Au-delà de la prise en charge médicale,
le contrôle de l’épidémie nécessite le
suivi et la recherche des cas et des personnes entrées en contact avec eux. Il
est, également, impératif d’informer au
mieux les populations, pour éviter que
les familles des malades et les survivants ne soient exclus de
leur village. «Ebola suscite la peur au sein des
communautés, malades
et survivants étant, souvent, stigmatisés», explique Anja Wolz.
«Des familles sont chassées de leur village, des
malades sont bannis et
meurent dans la solitude». Pour lutter contre
ces comportements, «les équipes MSF
organisent des activités publiques de
promotion de la santé, avec des patients
guéris». Elles mènent, également, des
campagnes de sensibilisation, afin d’expliquer les modes de propagation du
virus. Parmi les messages délivrés, «encourager les populations à signaler les
cas de fièvres hémorragiques, à éviter
les contacts avec les malades atteints du
virus Ebola et à ne pas toucher le corps
d’une personne décédée des suites de la
maladie».
UNE ÉPIDÉMIE SANS PRÉCÉDENT
«L’épidémie d’Ebola, qui frappe l’Afrique
de l’Ouest, est d’une ampleur sans précédent, par sa répartition géographique,
le nombre de cas, et le nombre de
décès», note MSF. Selon l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS), 930 cas
d’Ebola, dont 580 décès, ont été rapportés, depuis le début de la flambée en
Guinée, Sierra Leone et au Libéria. Et le
nombre de cas ne cesse de croître, rapidement. Entre le 8 et le 12 juillet, seulement, 79 nouveaux cas et 13 décès ont
été signalés, au Libéria. En Sierra Leone,
49 cas et 52 décès dans cette même
période

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