Leur but : s`of frir une résidence secondaire

Transcription

Leur but : s`of frir une résidence secondaire
votre argent : les comptes d’une famille
Bon vivant, plus cigale que
fourmi, Mathieu Isaia a investi
l’essentiel de son argent
dans l’entreprise dont il est
le cofondateur.
Trop d’épargne basée
sur des obligations En
faisant grimper de 18 à 25%
la part des fonds actions (au
détriment des fonds en euros
sans risque), le couple dopera
la performance à long terme
de ses assurances vie. Et bénéficiera, en prime, d’un taux
bonifié pour le fonds en euros
(3,15% en 2012, contre 2,95%
quand le contrat détient
moins de 20% d’actions).
Capital pratique
Pas assez de liquidités Avec moins de 1 200 euros placés
sur des livrets, les Isaia ne sont
pas en mesure de répondre à un
besoin d’argent urgent (sauf à
ponctionner leurs assurances vie,
ouvertes en 2010, et ainsi subir
50,5% de taxes sur les gains).
Ils doivent vite mettre de côté
autour de deux mois de revenus
sur leurs livrets A et LDD, dont les
taux nets d’impôts sont garantis.
Leurs dépenses
Loyer de la maison
3 150 €/mois
Impôts sur le revenu
11 000 €/an
Taxe d’habitation
1 450 €/an
Energie, assurances, transport
Nourriture
Rémunération de Mathieu
Salaire de Stéphanie
108 000 €/an
14 400 €/an
Allocations familiales
3 120 €/an
Total
1 750 €/mois
Habillement
550 €/mois
Loisirs et vacances
19 000 €/an
Education des enfants
866 €/mois
Femme de ménage
364 €/mois
Autres (téléphonie,
équipement de la maison…)
7 600 €/an
125 520 €/an
Total
125 260 €/an
Leur but : s’offrir une
Locataires de leur maison, Mathieu
et Stéphanie projettent d’acheter
une résidence secondaire. Ils doivent
d’abord penser à rééquilibrer leur
­patrimoine afin d’assurer leurs arrières.
Pour faire analyser vos comptes
par
, envoyez un e-mail à
[email protected]
128 Capital
• Mai 2013
A
première vue,
­Mathieu Isaia et sa
famille n’ont pas
trop à s’en faire
pour leur avenir.
A 42 ans, ce chef
d’entreprise se verse une rémunération mensuelle de 9 000 euros, complétée par le salaire
(1 200 euros) de sa femme, Stéphanie, employée à mi-temps
dans une association de soutien
aux parents d’enfants prématurés. Et si leur patrimoine se cantonne pour l’heure à l’assurance
vie (ils ont revendu un premier
appartement et louent une maison à Issy-les-Moulineaux, en
banlieue parisienne), c’est que
Mathieu a investi en priorité dans
la société dont il est le cofondateur, People in action, agence
Web et mobile innovante.
A y regarder de près, la situation n’est toutefois pas aussi
tranquille qu’il y paraît. D’abord
parce que le couple, uni sans
contrat, est soumis par défaut au
régime de la communauté réduite aux acquêts. Attention,
non seulement une faillite de
l’entreprise de ­Mathieu oblige-
Fonds
(établissement)
Assurance vie Stéphanie (fonds euros)
82 000 €
Assurance vie Stéphanie (fonds actions)
18 000 €
Assurance vie Mathieu (fonds euros)
82 000 €
Assurance vie Mathieu (fonds actions)
18 000 €
Livret A et LDD
500 €
Livrets Jeunes
660 €
Plan d'épargne logement (PEL)
0 €
Plan d'épargne en actions (PEA)
0 €
Total
Patrimoine actuel
18%
fonds
boursiers
201 160 €
Patrimoine préconisé
1%
épargne
liquide
22%
fonds
boursiers
10%
épargne
liquide
Absence de PEA Mathieu
Photos : jean ber pour capital
Leurs revenus nets
6 050 € /an
Leur patrimoine
n’a pas de plan d’épargne
en actions. Grave erreur !
Il aurait pu y loger des titres de
sa propre entreprise (jusqu’à
132 000 euros) et être exonéré
d’impôts sur les plus-values
au bout de cinq ans. A ouvrir
sans faute, pour s’en servir à
l’occasion d’une augmentation
de capital ou lors d’une
prochaine création de société.
81%
fonds
sans risque
68%
fonds
sans risque
Perf. sur 1 an Répartition
(sur 5 ans)
du capital
Convictions Premium
(Convictions)
+ 1,81%
(+ 8,76%)
30%
(5 400 euros)
Moneta Multi Caps
(Moneta)
+ 20,63%
(+ 36,44%)
15%
(2 700 euros)
Carmignac Investiss.
(Carmignac)
+ 6,94%
(+ 28,15%)
15%
(2 700 euros)
Objectif Décembre
2010 (Swiss Life)
connue en 2018
40%
(connue en 2018) (7 200 euros)
Un portefeuille boursier
bien diversifié Bon point pour
les Isaia : leurs contrats d’assurances vie (Strategic Plus, de
Swiss Life) donnent accès à plus
de 800 fonds boursiers et aux
meilleures sociétés de gestion
de la planète, comme Carmignac
ou Moneta. Avec quatre fonds
sélectionnés, investis à la fois
en France et à l’international,
la diversification mise en place
permet d’espérer de très jolies
plus-values à la sortie.
Un PEL inutile Ayant clôturé
un vieux Plan d’épargne logement
arrivé à terme, Mathieu envisage
d’en souscrire un nouveau. Mauvaise idée : le prêt associé n’est
pas compétitif (4,2%), et le taux
de rémunération actuel (2,11%)
n’est garanti qu’à condition
de bloquer son argent au moins
deux ans. Or la famille aura besoin
de son épargne d’ici la fin 2014
pour financer l’acquisition de sa
résidence secondaire.
résidence secondaire
rait Stéphanie à participer au
comblement du passif, mais, en
cas de décès de l’un d’eux, l’assurance vie du survivant serait
intégrée dans la succession…
entraînant un surcroît de droits
à payer pour les enfants ! La première mesure à prendre est donc
d’opter pour le régime de la séparation de biens (de 2 000 à
3 000 euros de frais, et de six à
neuf mois de procédure). L’autre
urgence, pour 2013-2014, est la
cons­t i­t ution d’une épar­g ne de
précaution. Certes, Mathieu détient un con­trat de prévoyance
entreprise qui, en cas de décès,
permettra à Stéphanie de percevoir un capital de 600 000 euros
et à chacun de leurs trois enfants
de bénéficier d’une rente d’éducation de 800 euros par mois.
Reste qu’en cas d’urgence
(maladie, panne de voiture…),
n’ayant aucune liquidité, ils devront puiser dans leurs assurances vie et payer des taxes de
sortie anticipée. Le bon sens
­recommande donc d’alimenter
rapidement leurs Livret A et
LDD, à hauteur de 20 000 euros
(10% de leur patrimoine). Il leur
faudra pour cela épargner 1 500
euros par mois durant un an.
«Un effort à notre portée, même
si on avait jusqu’ici tendance à
tout dépenser», assure Mathieu. Ils devront d’autant plus
se ­résoudre à réduire leur train
de vie qu’ils font partie de ceux
qui pâtiront du plan de rigueur
de la branche famille (jusqu’à
75% des 3 120 euros d’allo­
cations annuelles pourraient
disparaître dès 2014).
Dans ces conditions, doiventils abandonner leur projet de résidence secondaire ? Pas forcé-
Pour bien gérer votre argent au quotidien, retrouvez notre rubrique Finances perso sur ment, mais il faudra jouer serré.
Même en bénéficiant d’un taux
d’endettement de 45% (envisageable au vu de leurs revenus),
ils ne pourront pas excéder un
remboursement de crédit de
1 600 euros par mois (4 700 euros moins 3 150 euros de loyers).
De quoi emprunter 270 000 euros à 3,2% sur vingt ans. Suffisant pour acquérir une petite
villa du côté de Pornic, le port
d’attache familial. Mais viser
plus grand exigera de sortir l’argent bloqué en assurance vie…
•
Julien Bouyssou Mai 2013
• Capital 129

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