Mon autre vie (Partie 1)

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Mon autre vie (Partie 1)
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Mon autre vie (Partie 1)
Nouvelles
Publié par : bastetsiam
Publié le : 13-03-2016 13:20:00
(Mélanie)
Dans la vie, il arrive que notre route dévie violemment et qu’on prenne des virages à 90 degrés.
C’était le cas avec Madison Deny qui avait littéralement modifié mon existence et ma raison d’être
en me faisant basculer dans ses histoires. Son histoire, je veux dire. Durant 5 ans, elle nous avait
tous menti, tous trompé. Tout avait été basé sur un tissu de mensonges lié à l’espoir de vivre, à
s’accrocher à quelque chose de toute ses forces. Quitte à jouer la comédie, à devenir quelqu’un
d’autre, à s’oublier soi-même et se perdre dans son propre jeu. Tel était le cas de Madison Deny
l’usurpatrice.
*
(Mélanie)
Je m’appelle Mélanie, j’ai 25 ans et je suis écrivain de nouvelles pour un magazine local. Je vis à
Nantes, une ville située à l’ouest de la France dans un appartement de 50 m². Jusque-là ma vie était
tout à fait banale, sans compter que je me fonds parfaitement dans la masse. Enfin jusqu’au jour, où
rentrant du travail, j’ai retrouvé une lettre de Madison m’annonçant qu’elle partait définitivement.
Madison. Ma colocataire et ma seule amie depuis près de 4 ans.
« Mélanie, je dois partir. Je suis désolée, c’est vraiment trop dur à expliquer, trop compliqué. Il m’a
retrouvée, il va me tuer si jamais il me rattrape. Je ne suis pas celle que tu crois désolée encore. Je
ne souhaitais pas que ça se passe comme ça mais il va falloir que tu partes toi aussi. Il sait où
j’habite. Il m’a suivie. Je ne suis plus sur Nantes. Je suis descendue dans le sud de la France sur
Biarritz le temps de trouver une solution. C’est peut-être un peu loin mais si tu veux des explications
MAIS SURTOUT LA VIE SAUVE rejoint moi au plus vite. J’ai pris toute nos économies. J’espère que tu
m’écouteras. Je t’expliquerai tout sur place.
P.S : L’adresse de l’hôtel est au dos de la lettre. Quand tu auras fini de lire, BRÛLE CETTE LETTRE.
Ta coloc’ »
Elle était gonflée quand même ! Elle demandait de tout QUITTER pour elle ?! De qui elle voulait
parler quand elle disait qu’ « Il » l’avait retrouvée ?! Et en plus, elle me disait que j’étais en danger
également ! Qui souhaitait avoir sa peau à ce point ?! Madison, une fille sans histoire particulière, qui
aimait la vie et toujours pleine d’entrain ? De la colère, de l’exaspération mais aussi de
l’incompréhension se confrontaient en moi face à son geste démesuré. C’était une folie ! A 29 ans !
Elle se conduisait comme une gamine irresponsable, elle allait m’entendre ça c’est sur !
Évidemment, elle était injoignable par téléphone ! Je sentais la panique m’envahir. J’allais donc
devoir tout plaquer moi aussi ? Et si c’était une blague ? Autant avoir le cœur net.
*
(Mélanie)
Je me décidais à partir le lendemain. Je prenais le strict minimum avec moi, comme si j’allais faire un
voyage normal. Il y avait un train qui partait pour Biarritz à 10 heures. Je n’avais plus rien à perdre
de toute façon. Je n’avais plus de copains. Pas d’amis, ni de proches encore en vie. Et un boulot
minable. C’était facile dans le fond. Moi aussi, j’étais en train de réagir sous le coup de l’impulsion.
J’avais le nom de l’hôtel et l’adresse en tête.
Reste ou tu es Madison, pensais-je, je veux que tu me dises tout.
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*
(Mélanie)
Madison s’était réfugiée à un hôtel située à même la côte. Elle y restait cloîtrée toute la journée.
J’étais éreintée par le voyage que je venais de faire. Sans penser à toute cette nouvelle angoisse
accumulée de la veille. J’étais en sueur avec cette chaleur estivale et moite qui collait mes
vêtements, j’étais dans sa chambre, figée comme une statue devant elle. On s’observait en silence,
ne sachant pas quoi se dire. Elle était assise sur le lit aux draps couleur verdâtre, les mains jointes,
l’air, inhabituellement, nerveuse. Ses grands yeux bruns ne pétillaient plus, ils étaient cerclés de
violet. Les traits de son visage étaient tirés et ses épaules étaient affaissées. Je toussotais afin de
m’éclaircir la voix puis lui dis sur un ton déterminé :
- Bon ! Va falloir que tu m’expliques !
*
(Madison)
- … va falloir que tu m’expliques ! M’intima-t-elle avec sa voix qui se voulait autoritaire, les mains
plantées sur les hanches.
Lui expliquer… oui je lui en devais des explications. Mélanie était la personne en qui je pouvais le
plus avoir confiance. Elle, qui me connaissait mieux que personne, bien qu’elle l’ignorait encore.
Sans le savoir, elle m’avait aidée à ne pas me perdre dans ma vie de parfaite inconnue, dans ma
nouvelle identité. Je la regardais à nouveau. Ses cheveux châtain étaient hirsutes, ses yeux pâles
étaient cernés et elle était habillée à la va-vite : vieux sweat et jean déchiré. Je pouvais lire dans son
regard de l’incompréhension mais aussi un soupçon de colère et de peur. Angoissée et nerveuse, je
déglutissais :
- Assieds-toi. Ordonnai-je.
Elle obtempéra et s’assit sur la petite chaise à côté de la table de nuit.
- J’attends. Me prévint-elle les bras croisés.
-Fin de la première partie-
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