Les grandes ambitions de production locale d`El-Kendi

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Les grandes ambitions de production locale d`El-Kendi
ACTUALITÉ
L’entreprise a dévoilé ses projets d’extension de l’usine, à Sidi-Abdellah
Les grandes ambitions
de production locale d’El-Kendi
En invitant les gens de la presse à visiter son usine de production, dans la ville nouvelle de Sidi Abdellah, El-Kendi a, aussi,
levé le voile sur ses projets d’investissement, en Algérie, par la mise en exploitation, à court terme, des lignes de production des
formes injectables et des biosimilaires. Il se positionnera, alors, comme leader local dans ces deux segments
Par Rania Hamdi
E
l Kendi a mis en exploitation, au
début du mois de décembre,
une nouvelle extension de l’unité de production de son usine
de Sidi-Abdellah. Une opportunité que
les responsables du groupe pharmaceutique algérien d’investissement direct
étranger, ont saisie au vol, pour exposer,
aux journalistes et gens du métier, les
performances de l’usine et les projets
envisagés sur le site de production, qui
a démarré en 2008.
«Cette nouvelle ligne produira sept
classes thérapeutiques de médicaments; notamment, les immunosuppresseurs, les anticancéreux et les
antihypertenseurs» a informé Meziane
Bentahar Mohamed, directeur de la production. L’Extension permettra, surtout,
d’optimiser les capacités de production
des parties de l’usine déjà en exploitation et de les ramener à 70 millions
d’unités-ventes, par an.
Les volumes fabriqués, actuellement,
se situent aux alentours de 35 millions
d’unités-vente par an, en forme sèche
(comprimés et gélules) et liquides
(suspension buvable), en tous dosages
confondus. 118 génériques et génériques
plus, inclus dans six grandes classes
thérapeutiques (cardiologie, neuropsychiatrie, pneumo-phtisiologie, uro-gynécologie, rhumatologie et dermatolo-
gie) sortent de cette usine, en direction
du marché local.
Le pipeline sera élargi à 20 produits, en
phase d’enregistrement au niveau de la
direction de la Pharmacie au ministère
de la Santé, de la population et de la
réforme hospitalière et 30 sont à l’étape
de maturation. «Notre objectif est d’atteindre le seuil de 251 produits fabriqués dans l’usine d’Alger, d’ici fin 2015.
On fait dans le full-process (transforma-
tion, in-situ, de la matière première, en
médicament commercialisable, ndlr),
pour tous nos produits», poursuit M.
Meziane Bentahar.
Au-delà, El-Kendi dirige ses projets vers
la matérialisation d’un hub de production, dans la zone industrielle de Rahmania, au cœur de la ville nouvelle de
Sidi-Abdellah.
À proximité de l’usine, déjà opérationnelle depuis bientôt 5 ans, El-Kendi
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a lancé le chantier de deux autres
fabriques; l’une, dédiée aux formes
injectables et notamment les bio-similaires et l’autre, aux formes usuelles
(prévision de mise en service en 2016).
L’idée est d’investir dans les médicaments d’oncologie et les inhalateurs
des formes sèches.
Il est dit que la ligne des inhalateurs
de poudre sèche (indiquée pour les
asthmes, les allergies et autres maladies respiratoires), qui entamera le
cycle de production, en janvier 2015,
est une première, au niveau local et
continental. «Nous sommes, actuellement, leader, en Algérie, en tant que
producteur des classes thérapeutiques
citées (cardiologie, neuropsychiatrie,
pneumo-phtisiologie, uro-gynécologie, rhumatologie et dermatologie).
Nous voulons élargir notre pipeline à
l’oncologie et couvrir 30% des besoins
du marché national», a affirmé Nouha
Aïssat, responsable de la stratégie de
la firme pharmaceutique. Il est question, également, de développer des
vaccins contre l’hépatite B, l’haemophilus influenzae, ou les anti-méningococciques. Des accords sont signés
avec des partenaires algériens.
«À moyen terme, nous projetons
d’exporter, du site de production
d’Alger, vers les pays du Maghreb et
de l’Afrique francophone», a-t-elle
poursuivi.
Pour la première phase de ce grand
projet, El-Kendi a consenti environ 60
millions de dollars, pour la construction de l’usine, sur 8 000 m2, dont
3 000 m2 en clean room (chambre
blanche) et 45 millions de dollars de
fonds de roulement, qui sert, notamment, à l’acquisition des équipements.
«El-Kendi s’est doté d’équipements
qui représentent ce que la technologie
offre de plus performant, les marques
les plus prestigieuses en matière d’outils de production de médicaments
et d’installation annexes», soulignet-on. «Les plans de notre usine sont
conformes aux recommandations de
la FDA (organisme américain de validation des produits pharmaceutiques
et installations sanitaires, ndlr)», a
précisé Mme Aïssat.
L’entreprise emploie une équipe de
plus 1.000 personnes. Il honore, de
cette manière, deux clauses morales
du contrat lié avec les autorités algériennes: investir dans la production
in-situ et promouvoir le transfert technologique, en recrutant de jeunes diplômés algériens.
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L’usine est dotée d’un département
de recherches et développement, qui
permettra de gérer, avec rigueur et
précision, toutes les étapes de développement de nouvelles formes galéniques et de nouveaux dosages.
À terme, El-Kendi prévoit d’investir,
en Algérie, 150 millions de dollars et
confirmer sa pole position, sur le marché national du médicament — qui
pèse quelque 3 milliards de dollars,
par an — aux côtés de grosses firmes
pharmaceutiques, qui ont pignon sur
rue, dans le pays.
Le groupe pharmaceutique algérien
d’investissement étranger ne cesse
d’améliorer sa position sur le marché
local. Il enregistre une croissance,
annuelle, de plus de 35%, nous a-t-on
affirmé
INFO
AVC
Un nouveau
traitement,
pour prévenir
le handicap
Selon une étude menée aux Pays-Bas,
une nouvelle stratégie thérapeutique
pourrait prévenir le handicap, lié à
l’accident vasculaire cérébral (AVC).
C
ette dernière repose sur un
traitement intra-artériel, qui
vise à capturer le caillot, à
l’origine de l’AVC et à l’extraire.
Explications.
Ce nouveau procédé consiste à insérer
un cathéter, dans un vaisseau sanguin,
à travers une petite ouverture, dans
l’aîne. Il est, ensuite avancé, jusque dans
le cou. Ensuite, un micro-cathéter est
poussé jusqu’à l’artère, bloquée dans
le cerveau. Le caillot est, alors, capturé
en utilisant un petit stent et retiré du
cerveau à travers le cathéter, situé dans
le cou.
Les patients qui ont bénéficié de cette
technique récupèrent mieux. Les médecins ont, également, observé que les
dommages, au niveau cérébral, étaient
moins importants. Par ailleurs, les patients éprouvaient moins de difficultés,
pour marcher et s’habiller. Cette stratégie thérapeutique a été évaluée auprès
de 500 malades néerlandais, victimes
d’un AVC.
«De nombreux patients seraient éligibles à cette nouvelle méthode de
traitement», explique le Pr Diederik
Dippel, du Centre médical universitaire
Erasmus de Rotterdam, qui a dirigé l’essai. «Elle peut, potentiellement, prévenir les handicaps liés à l’AVC. Cependant il va, encore, y avoir beaucoup de
travail à faire».
Rappelons que chaque année, 130 000
Français sont victimes d’un AVC. Parmi
eux, 33 000 décèdent dans le mois qui
suit.
L’accident vasculaire cérébral constitue,
également, la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième
cause de démence, après la maladie
d’Alzheimer !