A la Catho de Paris, le cardinal Vingt-Trois fait sa

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A la Catho de Paris, le cardinal Vingt-Trois fait sa
A la Catho de Paris, le cardinal Vingt-Trois fait sa
relecture du Synode
Au cours d’une conférence organisée mercredi 12 novembre par l’hebdomadaire Pèlerin et
l’Institut catholique de Paris, le cardinal André Vingt-Trois est revenu sur le synode sur la
famille auquel il a participé comme président délégué.
capture d’écran
Ce synode, a commencé le cardinal André Vingt-Trois, a été marqué par une triple nouveauté. C’était le premier du pape
François qui « était attendu sur ce point »; avec deux sessions, à un an d’intervalle, c’est une réflexion dans la durée qui a
été privilégiée; la consultation universelle lancée au printemps, « mais sans la méthode », a permis de sensibiliser les
chrétiens et les communautés au thème de la famille.
L’archevêque de Paris a tenu à souligner l’écart entre le « synode médiatique » et le synode tel que lui-même l’a vécu,
non pas comme un moment de confrontation, mais comme un espace de libre expression, voulue par le pape lui-même.
Le pape a souhaité que le synode soit l’occasion de mettre en œuvre « une collégialité plus active », « que chacun puisse
dire et être écouté », la liberté de parole et la communion étant garanties par « sa présence totalement écoutante » entre
son discours d’ouverture et son discours de clôture.
« L’Église doit-elle être le garant de nos mœurs? »
Grâce à cette liberté de parole, les évêques africains ont su se faire entendre, a estimé le cardinal, qui avait trouvé ses
frères africains « d’une timidité inquiétante » lors du consistoire de février. Ils se sont exprimés « avec beaucoup de liberté
et de clarté », et dénoncé le chantage des organisations internationales qui voudraient que les pays africains adoptent
des normes éthiques et des modes de vie qui ne sont pas les leurs en échange d’une aide. Leurs interventions ont montré
que « nombre d’Églises africaines ne sous-estimaient pas le risque d’un colonialisme éthique », a-t-il indiqué.
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Les débats ont tourné autour de « trois pôles qui fonctionnent en interaction: la foi chrétienne, la morale chrétienne et les
mœurs culturelles », a analysé le cardinal André Vingt-Trois. Pour lui, la discussion a porté sur une « question qui n’a pas
été formulée: est-ce que l’Église doit être le garant de nos mœurs? ». « Que veut-on? que l’Église se rallie aux mœurs?
Ou qu’elle accomplisse sa mission parmi les hommes? »
Ce n’est pas l’Église le problème
« Où sont les problèmes? », s’est-il ensuite interrogé? « Est-ce que l’Église est le problème? ou est-ce la réalité?
Qu’est-ce qui fait souffrir les gens? l’Église? ce qu’ils vivent? » De la réponse donnée à cette question découle la
définition de la mission de l’Église, a-t-il expliqué. « Quand le pape dit que l’Église devrait être comme un hôpital de
campagne, cela veut dire qu’il considère que ce n’est pas elle qui a blessé les gens. (…) Comme l’a dit le pape dans son
discours final, nous ne sommes pas seulement des gens qui viennent soigner les symptômes, mettre de la pommade sur
les blessures sans s’attaquer à la racine du mal qui est dans le réel de la vie des gens. Si on veut apporter une
espérance, il faut bien qu’on apporte un appel à vivre autrement. »
Accompagner jusque dans le « changement de vie »
De là découle la « mission de témoignage » de l’Église qui ne doit ni « fermer les yeux ni la bouche », a conclu le cardinal.
« L’Église doit dire aux hommes que pour réussir sa vie, il faut mieux puiser dans les ressources disponibles et parmi
celles-ci, il y en a une fondamentale, la foi en Dieu, Père, Fils et Esprit. (…) Mais on sait aussi que la rencontre de Dieu et
de l’humanité est une histoire conflictuelle, faite de trahison, d’idolâtrie, de relance, d’appel, de prophéties, de miséricorde
jusque-là vue du Christ. Nous savons que nous sommes une humanité blessée, qui a besoin d’être aidée et
accompagnée. La mission de l’Église est donc d’annoncer la Bonne nouvelle de la miséricorde de Dieu et accompagner
les hommes pour qu’ils puissent accueillir cette bonne nouvelle. » Accompagner les gens « c’est précisément les aider à
accueillir cette parole tout au fond de leur cœur » jusque dans le « changement de vie » auquel elle appelle, a-t-il terminé.
Dominique Greiner
http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/France/A-la-Catho-de-Paris-le-cardinal-Vingt-Trois-fait-sa-relecture-du-Synode-2014-11-13-1263586
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