Expérimentation de chasses hydrauliques à Saint-Valery

Transcription

Expérimentation de chasses hydrauliques à Saint-Valery
Communiqué de presse
Amiens, mardi 30 octobre 2012
Le Conseil général va procéder à des expérimentations de chasses
hydrauliques entre le 19 et le 25 novembre,
à Saint-Valery-sur-Somme
Il s’agit de faire monter de manière maîtrisée le niveau de l’eau dans le canal maritime entre
Abbeville et Saint-Valery-sur-Somme puis de procéder à des lâchers d’eau (chasses
hydrauliques) destinées à nettoyer le chenal et les ports de Saint-Valery-sur-Somme des
sédiments qui s‘y accumulent.
Cette phase d’expérimentation d’une technique, déjà utilisée ailleurs, a été l’objet d’un long
travail de préparation technique et d’études environnementales, et de concertation avec les
riverains et usagers de la Somme canalisée.
Des résultats de ces expérimentations découleront – ou non – la mise en place régulière d’un
protocole permettant que l’accès aux ports et au chenal de Saint-Valery soit préservé grâce
à un procédé « naturel ».
Une réunion publique de présentation de l’opération
aura lieu le 12 novembre à Saigneville.
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Préservation de l’accès aux ports : nouvelle technique de « lavage » du
chenal
Le Conseil général, propriétaire et gestionnaire du Canal de la Somme et des ports de pêche
de la Somme, est chargé (entre autres) de l’entretien de ces derniers et doit veiller à en
assurer l’accès avec la mer.
Jusqu’à présent, il devait faire procéder à des curages mécaniques et à des dragages
d’entretien réguliers qui présentent un certain nombre d’inconvénients :
- des interventions coûteuses et longues à mettre en en œuvre du fait des autorisations
administratives à obtenir ;
- la problématique du stockage et de la gestion des sédiments ainsi extraits.
Depuis 1990, une réflexion sur la possibilité de mettre en œuvre un autre procédé de curage
du chenal et des ports de Saint-Valery a été lancée.
C’est le principe de l’effet chasse qui a été choisi, pour une expérimentation prévue le 19
novembre prochain, et pour une durée d’une semaine.
Effet de chasse : définition
L’effet de chasse est un phénomène physique par lequel un brusque lâcher d'eau crée un fort courant
qui nettoie un chenal, en « chassant » les sédiments déposés.
Les chasses hydrauliques, une technique déjà utilisée dans la Somme et dans
la Baie du Mont Saint-Michel
Si la technique va être expérimentée pour la première fois sur le bief situé entre Abbeville et
Saint-Valery-sur-Somme, elle est déjà utilisée au Crotoy, où un bassin de chasse a été
construit en 1860 pour nettoyer après chaque marée, une partie de la baie. Il s’agit dans ce
cas-là de piéger les eaux de la marée montante derrière une digue et des écluses et de les
relâcher ensuite à marée basse.
Dans le cas présent du bief d’Abbeville/Saint-Valery, il s’agit de faire monter naturellement le
niveau du canal (en laissant les écluses fermées) de créer ainsi une retenue d’eau
importante, puis de lâcher celle-ci, à marée basse, par séquence, en créant des courants
suffisamment forts pour décoller les sédiments se déposant dans le chenal. Une technique
utilisée dans la Baie du Mont Saint-Michel, où les problématiques de dépôts de sédiments
sont identiques.
Le « Projet Baie de Somme » : un long processus administratif, technique et de
concertation
Le projet « Baie de Somme » sous maîtrise d’ouvrage du Département de la Somme, est le
résultat d’un long processus dont les premières réflexions ont démarré en 1990. Ce projet
prévoit d’améliorer entre autres l’accessibilité aux ports de Saint-Valery, par effet de chasse
et d’auto curage des chenaux. Il intègre aussi l’évacuation des crues de la Somme au
niveau de Saint-Valery-sur- Somme.
Le projet d’aménagement du site fluvio-maritime a été autorisé par arrêté préfectoral en
date du 14 janvier 2005.
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En 2006, le Département de la Somme a confié au bureau d’études ARTELIA (anciennement
SOGREAH) la réalisation de l’étude hydraulique. Cette étude a pour objectif de déterminer le
protocole des actions de chasse pour plusieurs conditions de débit de la Somme et plusieurs
conditions de marées.
Un comité de pilotage a été créé dès 2009. Il intégrait les partenaires institutionnels comme
les services de l’Etat et les élus concernés.
Dès 2010, il a proposé la mise en place d’un comité de suivi particulier intégrant les
organismes concernés comme la Fédération départementale de Pêche, l’association des
«Pêcheurs à la ligne du Ponthieu», l’Association de Vigilance sur les Inondations d’Abbeville
(AVIA), le Sport Nautique Valéricain, gestionnaire du port de plaisance, propriété d…et bien
sûr les élus locaux.
Les différents travaux réalisés plus ou moins récemment par le Conseil général sur les écluses
de la Somme canalisée ont été effectués dans l’optique d’expérimenter, un jour ou l’autre, la
technique des chasses hydrauliques.
Autant de conditions techniques et de concertation réunies, qui doivent permettre le bon
déroulement des expérimentations.
4 étapes bien distinctes avant une adoption possible du principe des chasses
Etape préliminaire - Etat 0 (de mars à septembre 2012)
En amont de toute expérimentation, le Conseil général a fait procéder à d’importantes
études d’impact tant au niveau environnemental (faune et flore) que technique (effets
exercés sur les berges…). Ce sont les conclusions de ces études qui ont permis que soit
engagée la seconde étape.
Etape 1 – Tests de stockage et mise en vitesse
C’est l’étape qui concerne les opérations débutant le 19 novembre prochain, et qui peut
s’étaler, si l’opération devait être reportée pour quelque raison que ce soit, de la fin
novembre à la fin décembre. Il s’agit d’effectuer un suivi durant les tests (état des berges,
turbidité des eaux, comportement de certaines espèces animales…)
Etape 2 – Réalisation des chasses
Réalisée entre janvier et mars 2013, cette étape et scindée en deux essais distincts.
Une séquence courte (4 répétions de 4 chasses consécutives) ;
Une séquence longue (5 périodes de 1 à 2 semaines comprenant une chasse toutes les unes
ou 2 marées.
Etape 3 - Etat final
Il s’agit de l’analyse de l’ensemble des étapes permettant de proposer un protocole de suivi
environnemental à long terme.
Des précautions particulières et une concertation permanente pendant la
mise en oeuvre opérationnelle
Avant toute action de chasse hydraulique, les conditions météorologiques sont vérifiées sur
l’ensemble du secteur. En cas d’événements climatiques défavorables, l’action de chasse
est alors ajournée.
Un suivi environnemental particulier a été mis en place. La zone d’étude va depuis Saint –
Valery-sur- Somme jusqu’à Pont-Rémy. Il est assuré par un groupement de bureau d’études.
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Ce groupement a recueilli l’ensemble des éléments dans un état « 0 » concernant les berges,
l’estran, le peuplement piscicole, les différents paramètres à vérifier comme les vitesses ou la
turbidité de l’eau. Avant le début de chaque étape, un état de référence environnemental
sera réalisé.
Une concertation permanente continue lors de la mise en œuvre opérationnelle avec par
exemple un débriefing quotidien dès la première phase d’essai.
Les phases d’expérimentation peuvent à tout instant être suspendues, en cas d’événement
météorologique menaçant (fortes pluies par exemple) mais également sur décision du
Conseil général.
Deux types d’analyses et de résultats après les tests :
- des résultats d’analyses seront immédiatement exploitables après les tests ;
- d’autres éléments nécessiteront une période d’analyse de quelques semaines en
laboratoire (6 semaines environs).
A partir du 19 novembre que doit-il -il se passer ?
La mise en place d’une gestion spécifique des ouvrages de Saint-Valery-sur - Somme va
permettre de stocker de l’eau dans le canal maritime entre Saint-Valery et Abbeville.
Le niveau dans le canal maritime pourra aller au maximum une cote de 4,60 m. (La cote de
4,20 m est régulièrement atteinte à certains moments)
-Avant la marée montante, le barrage est fermé pour stocker l’eau en amont ;
-Lorsque le volume stocké est suffisant, l’ouverture contrôlée du barrage à marée
basse est réalisée et un écoulement naturel se forme et chasse les sédiments dans les
ports ;
-En fin de chasse, l’ouvrage retrouve son mode normal de fonctionnement.
Cette gestion spécifique n’interfère pas ou peu avec la navigation et le passage des
poissons dans les barrages (en particulier la montaison des anguilles). Le choix de cette
période a été conduit pas des facteurs naturels (marées favorables) et humains (la Somme
est relativement peu naviguée à cette période).
Maintenir les activités commerciales et touristiques locales
Plaisanciers, usagers du port de pêche et acteurs économiques locaux, ont été prévenus des
effets possibles (pris en compte dans les études) sur les ports et zones concernés au moment
des lâchers. Ils sont sensibles à toute recherche de procédé permettant de maintenir la
navigation dans le chenal et l’accès aux ports de Saint-Valery, et favorisant la poursuite,
voire le développement, des activités commerciales et touristiques sur cette zone.
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Les zones et communes concernées
-Directement par la phase expérimentale : les communes situées entre les ouvrages de SaintValery et d’Abbeville :
Saint-Valery, Boismont, Saigneville, Cambron,Grand-Laviers, Abbeville
-Moins directement car en amont d’Abbeville:
Epagne / Epagnette, Eaucourt sur Somme, Erondelle et Pont Rémy.
Réunion publique d’information
Une réunion publique d’information organisée par le Conseil général de la Somme aura lieu
le :
lundi 12 novembre 2012 à partir de 18h30, à la salle Marcel Derambures, rue de la Place, à
Saigneville.
En amont de cette réunion, le Conseil général sollicitera le concours des élus locaux pour
que leurs administrés soient informés de la tenue de celle-ci, ouverte à tous.
Les élus et les services du Conseil général répondront aux questions de la salle, tandis que
calendrier et détails des opérations seront présentés point par point.
Eric JACQUY
Relations presse
Cabinet du Président
Conseil général de la Somme
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06 29 30 46 91
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