Qualité de l`eau : nouvelle alerte pour la Vendée
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Qualité de l`eau : nouvelle alerte pour la Vendée
8 Vendée Ouest-France Mercredi 5 novembre 2014 Qualité de l’eau : nouvelle alerte pour la Vendée Noirmoutier : la primeur mise sur la qualité En août, plusieurs barrages ont enregistré un pic de concentration en pesticides. Dans le bocage, il faut remonter à 2001 et 2007 pour retrouver de tels niveaux, à la Bultière. Dans la ligne de mire : les désherbants. Le Parti communiste de Vendée s’inquiète de la concurrence faîte à la pomme de terre de Noirmoutier par celle de consommation. Les pesticides font leur retour dans l’eau vendéenne. Cet été, les analyses ont révélé un pic de concentration dans plusieurs barrages. C’est le cas à Apremont, mais aussi à la Bultière, dans le bocage. Si l’eau est « potable » et « conforme » à la législation, rassure Vendée eau, les dépassements restent « particulièrement importants », reconnaît cependant Jérôme Bartoli, le directeur du syndicat gestionnaire. En août, les mesures ont ainsi relevé 1,39 microgramme par litre, à la Bultière. « Un niveau rare pour cette période de l’année », convient Éric Coutand, vice-président des agriculteurs de la FDSEA. Pour retrouver de tels niveaux, il faut remonter aux années 2001 et 2007. Une démarche pour obtenir le label rouge est en cours pour la pomme de terre. A l’époque, la Vendée s’était fait taper sur les doigts par l’Europe. Depuis, elle a mis en place des plans d’actions destinés à améliorer la qualité de l’eau. « On a eu de réels résultats, notamment sur les nitrates », souligne Jérôme Bartoli, de Vendée eau. Le dernier pic de pesticides observé cet été ? Le résultat « d’un phénomène classique », selon Vendée eau, qui l’attribue aux fortes pluies du mois d’août. Celles-ci ont lessivé les terres, emportant avec elles les produits phytosanitaires lâchés au printemps. « Depuis, on a d’ailleurs retrouvé des seuils habituels », affirme le syndicat. Mais le phénomène météo n’explique pas tout. « C’est un révélateur de mauvaises pratiques, dénonce Jacques Jutel, de l’association Terres et rivières. Si on constate une hausse du taux, c’est bien qu’on a utilisé des produits à forte dose, en amont. » En cause ? La présence de l’Ampa, révélée par les analyses. C’est un métabolite du glysophate, un herbicide très répandu. Pour les écologistes, sa recrudescence constitue « la preuve d’une situation Archives Ouest-France. « Contre-productif » Si le débat est aussi vif, c’est parce que les résultats des analyses arrivent dans un contexte tendu. La FDSEA appelle à des manifestations, ce mercredi. Et les contraintes environnementales font partie des revendications. Les agriculteurs n’en finissent pas de pester contre des objectifs draconiens. Un exemple ? En matière de pesticides, le seuil autorisé s’établit à 2 microgrammes par litre. Dans le bocage, le Schéma de gestion de l’eau (Sage) a anticipé un durcissement législatif pour retenir un seuil de 0,5 microgramme. « Il aurait fallu des palliers, défend Éric Coutand. Si on ne valorise pas nos efforts, ça peut s’avérer contre-productif. Ce serait plus juste de dire que, dans 40 % du temps, l’objectif est atteint. » La FDSEA a trouvé des oreilles attentives. En Vendée, la préfecture a conclu un accord avec le syndicat, s’engageant à prévenir des contrôles 48 heures à l’avance. En septembre dernier, lors des premiers états gé- Archives Ouest-France. « Un révélateur » fragile ». Une analyse contestée par les agriculteurs. « La profession a fait de réels efforts et on n’est plus dans la situation alarmante de 2001 », répond Éric Coutand. En 2009, 7 % de la surface agricole était passée au glyphosate. En 2013, selon la FDSEA, le chiffre est tombé à 4,5 %. « On a notre part de responsabilité, poursuit l’agriculteur. Mais on n’est pas les seuls. » Ce point de vue est partagé par les écologistes. Le désherbant n’est pas seulement utilisé en agriculture. On le retrouve aussi dans les services municipaux, amenés à gérer les espaces verts. Et chez les jardiniers du dimanche. « Nous, on ne passe pas plus d’un litre pour 10 000 m2, affirme Éric Coutand. Pour votre jardin, c’est l’équivalent d’un dé à coudre. Pas sûr que ce soit respecté. » Une vue aérienne du barrage de la Bultière. néraux du syndicat, Bruno Retailleau (UMP), le président du conseil général, était venu apporter son soutien à la profession. Et, hier, Alain Lebœuf (UMP), son bras droit, a dénoncé « le poids des contraintes administratives et environnementales, toujours plus nombreuses, qui ne contribuent qu’à une perte de compétitivité de nos filières » agricoles. Les écologistes, eux, mettent en garde contre « un retour en arrière ». En 14-18, ils tombaient sous les balles françaises La Libre pensée réclame la réhabilitation de 650 soldats fusillés pour l’exemple, dont sept Vendéens, après de véritables parodies de justice. République donne l’impression de céder face à l’armée. Trois questions à… Jean Regourd, président de la Libre pensée, qui réclame la réhabilitation des 650 fusillés pour l’exemple entre 1914 et 1918. À quand remonte le combat pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple ? Il débute pratiquement dès le début du conflit. Dès 1915, la Ligue des droits de l’homme monte au créneau. Avant 1918, des familles saisissent la justice. Ce sera aussi une des revendications de l’Union nationale des combattants. Une cinquantaine de soldats ayant désobéi seront réhabilités avant 1935, parce qu’une cour spéciale avait été mise en place. Après, les « fusillés » vont tomber dans l’oubli, avant de ressurgir dans l’opinion, grâce notamment aux Sentiers de la gloire, le film de Stanley Kubrick, qui sort en 1957, et qui est adapté d’un roman datant de 1935. En 1998, le débat reviendra dans l’actualité avec le discours de Lionel Jospin, à Craonne, puis celui de Nicolas Sarkozy, à Douaumont, en 2008. On a le sentiment que les responsables politiques sont très prudents sur cette question. Qu’est ce qui s’oppose aujourd’hui à la réhabilitation de ces soldats ? Pour une part, le poids de l’armée. En réhabilitant ces soldats, on met le doigt sur les erreurs de l’État-major au cours de cette guerre. La panique est telle, dès 1914, que le général Foch demande la possibilité de modifier le code de justice militaire. C’est ce qui conduira à ces exécutions sommaires et à de véritables parodies de justice. En ne les réhabilitant pas, la Vous avez encore bon espoir que ces soldats soient, un jour, réhabilités par la République ? Oui, et on va y arriver. Nous souhaitons ériger un monument, sur une commune de la ligne de front. Des discussions sont engagées. Il n’y a aucun enjeu financier, et la République en sortirait grandie. Ces soldats ne sont pas morts pour la France, mais par la France. 650 soldats français ont été fusillés pour l’exemple, dont sept Vendéens. Parmi eux, Armand Mercier, d’Apremont, Joseph Bonnin, de l’île d’Yeu, Alexandre Martineau, de Mouilleronle-Captif ou encore Adolphe Lhuillier, de Croix-de-Vie. Recueilli par Philippe ECALLE. Le 11 Novembre, à 12 h, à l’issue des cérémonies devant le monument aux morts de La Roche-sur-Yon, plusieurs associations se regrouperont, dont la Libre pensée, pour appeler à la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Dans le bocage, ils estiment que le programme européen d’actions Leader n’a pas été au bout des ambitions. Les dernières analyses apportent de l’eau à leur moulin. « Les agriculteurs veulent être jugés sur des résultats, réplique Jacques Jutel. Les dernières mesures traduisent un relâchement. » Jean-Marcel BOUDARD. « La bonnotte de l’île de Noirmoutier va-t-elle disparaître ? » La question est posée par le Parti communiste vendéen. Dans un communiqué, la formation politique s’inquiète de la concurrence faite aux pommes de terre primeurs de Noirmoutier par celles dites de « consommation ». Produites et stockées en grand nombre dans des zones céréalières, ces dernières sont vendues à un coût plus bas. Les capacités de stockages s’agrandissant, grâce à des aides européennes notamment, elles sont également proposées entre fin mars et fin juillet. Période pendant laquelle la primeur de Noirmoutier est vendue dans les étals. Pas le même produit « C’est une concurrence déloyale, estime Nicolas Paille, directeur de la coopérative agricole, non sollicité par le PCF. Elles sont moins chères, mais ce n’est pas du tout le même produit. » En effet, la primeur de Noirmoutier est cultivée sur 15 ha de terrains et de façon artisanale. « Notre pomme de terre est récoltée le matin et est le lendemain dans les rayons. Aucun traitement pour la conservation n’est fait. Elle n’est pas stockable, assure le directeur de la coopérative. C’est pour cela que je demande à nos partenaires de nous présenter avec les fruits et légumes primeurs et non aux côtés de pommes de terre produites l’année dernière. » Pour faire face, la coopérative entend mettre la qualité en avant. Nicolas Paille se montre néanmoins confiant : « Grâce à notre travail avec les grossistes, les grandes et moyennes surfaces et les restaurations hors du foyer, nous espérons passer entre les gouttes. » La production devrait, cette année encore, représenter 12 000 t de pommes de terre. De son côté le PCF, craignant que des promoteurs immobiliers ne profitent à terme des difficultés des producteurs, demande au préfet « de précipiter une rencontre de travail avec les producteurs concernés, avec leur coopérative ». Il interpelle également les députés vendéens et le ministre de l’Agriculture « pour trouver une solution durable à cette production locale ». Fabien PIÉGAY.