la route de la sculpture contemporaine

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la route de la sculpture contemporaine
LA ROUTE DE LA
SCULPTURE CONTEMPORAINE
(de la vallée, à Marlioz, jusqu’en en altitude, à Plaine-Joux)
Sun and mountains, Alexander Calder, 1973
La Porte Bleue, Joan Gardy Artigas, 1973
OFFICE DE TO U R IS M E
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1 . DANS UN ESPACE DE PAIX, Colette COSSIN (2010)
L’oeuvre de bois et d’inox a un titre justifié lorsque l’on suit la démarche
de cette artiste qui s’implique avec les enfants, les personnes
handicapées ou en difficulté. L’empreinte spatiale de l’oeuvre
porte cette notion de partage. C. COSSIN, qui vit en Haute-Savoie,
maîtrise parfaitement les matériaux les plus divers qu’elle exploite
dans ses créations.
2 . 3000° CELSIUS, Raymond GOSSELIN (1989)
3000° Celsius est la température de fusion de la magnésie produite à l’usine
de Chedde. L’oeuvre, dédiée au personnel de l’entreprise, représente un grand
four de cuisson. Au centre une couronne mobile de 9 électrodes en graphite,
matériau également fabriqué à Chedde, surplombe une vasque en acier remplie de
cristaux de magnésie. Tout autour un réseau porteur de fils d’acier inox et
3 jambages en duralinox dont les laques bleu, blanc et rouge, font allusion
au bicentenaire de la Révolution française et à la date d’inauguration de cette
oeuvre. Animées par le souffle de l’air ou manipulées par l’homme, les sculptures
de GOSSELIN (1924) sont toujours une quête entre rêve, plaisir et technologie.
3 . Aux Travailleurs de Chedde, Jean-Pierre FILIPPI (1996)
Ce menhir de pierre brute a été commandée par la ville pour célébrer le centenaire
de la création de l’usine de Chedde. Elle a été inaugurée en hommage au
travail et aux luttes des employés de l’usine. Filippi (1947-2007), poète et
sculpteur, a débuté sa carrière à Uriage (Isère), puis à Carrare (Italie), pour
son marbre. Cet ancien professeur à l’école des Beaux-Arts de Grenoble, est surtout connu
pour L’Ours du Vercors et sa fontaine, à Villard-de Lans.
4 . LA PORTE DU TEMPS, LINO BRUNELLI (2007)
Du lever du jour au soleil couchant, du couchant au levant, le temps s’écoule,
imperturbablement. Le levant est représenté par un disque doré et cuivré,
le couchant par un croissant grillagé où s’étagent des verres colorés de Murano.
Au centre, le croissant d’acier blanc représente la lune. L’oeuvre est portée
par cinq tiges fichées dans un socle de béton recouvert par des galets de l’Arve.
BRUNELLI (1931) vit près de Milan, en Italie. Peintre et sculpteur,
il a également travaillé pour le théâtre en réalisant des costumes et des décors.
5 . LA PORTE DU SOLEIL, Albert FÉRAUD (1973)
En 1973, la Porte du Soleil, ouvrait le Cheminement des Conquérants. Structuré
autour de deux mâts tubulaires verticaux, ce haut brasier de formes cosmiques
découpées dans des feuilles d’acier inoxydable et liées par le feu, étincelle
du levant au couchant sous l’action des rayons solaires. 1er grand prix de Rome
en 1951 et membre de l’Institut, FÉRAUD (1921-2008) est passé maître
dans l’art de donner vie et poésie aux matériaux de l’ère industrielle.
6 . SUN AND MOUTAINS, Alexander CALDER (1973)
En 1973, Sun and mountains , ouvrait le Cheminement des Manèges. Ce stabile est
en tôles d’acier rivetées et peintes. Composé de deux plans d’arabesques,
il dessine dans l’espace les crêtes environnantes qui se croisent en un
point d’équilibre avec le soleil pour centre. Passionné par l’équilibre
des tensions et les matériaux industriels, l’Américain CALDER (1898-1976),
s’inspire ici des formes simples de la nature.
Il est l’inventeur de la sculpture en mouvement (mobiles).
7 . MATÉRIALITÉ DU VIDE, ROMY (1999)
Passionné par la symbolique du vide, l’artiste dresse ses monolithes de granite,
mémoire de la terre, dont il souligne la verticalité par des rayures concises
ou des bandes finement cannelées et rompt la continuité par des
évidements, liant ainsi la matérialité au néant, le fini à l’infini. Citoyen du
monde par ses origines et ses voyages, alternativement formé à la taille des
gemmes et à la culture extrême-orientale, ROMY (1951) vit et travaille à Genève.
8 . LUMINESCENCE 2001, Jean-François DUPUY (1993)
Cette pyramide de lumière, montée sur 4 pieds triangulaires qui soutiennent
des aiguilles irisées, se compose de plaques d’une matière acrylique translucide
comme le verre et solide comme l’acier : le Lexan (Polycarbonate). DUPUY (1950),
orfèvre de formation, assemble ici un matériau très connu dans le domaine de
l’industrie, de l’architecture et des transports pour ses propriétés de résistance, de
légèreté et de transparence.
9 . NÉE DE LA MONTAGNE, André SANDEL (2007)
Épris de l’univers féminin, SANDEL (1950) sculpte toutes sortes de matériaux en
taille directe. C’est à l’occasion d’une fête du bois qu’il a réalisé sur place cette sculpture,
pour le plus grand plaisir des habitants et des visiteurs. Tendue comme un arc, l’œuvre
s’élève au-dessus de montagnes dont les masses sont adoucies par les courbes
de la base. Sa couleur rouge caractérise le bois dont elle est issue, le séquoia.
Roi des arbres, le séquoia était vénéré par les Amérindiens. Son nom vient
d’ailleurs de celui d’un chef indien qui a inventé l’alphabet cherokee. Introduit en
Europe au XIXe siècle, ce redwood est un précieux allié des menuisiers.
10 . LA GRANDE éCHELLE, Charles SEMSER (1973)
En 1973, la Grande échelle appartenait au Cheminement des Manèges. Cette grande
sculpture en ciment armé teinté dans la masse est une satire du désir de puissance
des sociétés avancées sur les sociétés primitives. La structure principale, composée
d’un grand couple formant le A de Afrique, est assaillie par une multitude
de petits personnages dont la fonction et l’équilibre précaire symbolisent
différentes caractéristiques humaines et leurs travers sociaux. Artisan majeur
de Sculptures en Montagne, SEMSER (Philadelphie, 1922 - Paris, 2011) est
l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Son oeuvre, hors des modes,
a la dérision acerbe d’un « Daumier».
11 . PLAIDOYER POUR LES DROITS DE L’HOMME, Gilles ROUSSI (2000)
Cette haute tour à base carrée est en tôles d’acier inox. L’intégralité du texte
de la Déclaration des droits de l’Homme est gravée sur ses quatre faces
(LESHOMMESNAISSENTETDEMEURENTLIBRESETEGAUX). Son sommet dessine un
chaos qui traduit, à l’aide de la série trigonométrique du mathématicien
Joseph Fourier, les « accidents » de l’histoire de France. Sa base, fichée dans un
socle de béton, image par son relief les événements tragiques de notre
monde depuis la Révolution française. Par cette œuvre, ROUSSI (1947)
met en jeu les valeurs humaines, les matériaux modernes, les
mathématiques et la technologie de pointe.
12 . LA PORTE D’EAU, Agostin CARDENAS (1973)
En 1973, la Porte d’Eau ouvrait le Cheminement des Formes en Femmes.
Ce grand couple totémique anthropomorphe en bois d’Iroko - teck africain - , ouvre
sur notre forêt de résineux et de feuillus un espace qui célèbre les principales
sources de vie, l’eau et la femme. Le Cubain CARDENAS (1927–2001) élabore un langage
formel personnel, caractérisé par la simplification des volumes, l’influence du
surréalisme et celui de l’art africain.
13 . LA PORTE BLEUE, Joan GARDY ARTIGAS (1973)
En 1973, la Porte Bleue ouvrait le Cheminement des Signaux. Conque de
bronze doré montée sur deux galets de béton noircis, la Porte Bleue lance un cri
dans l’espace : « Un jour qui dit, il y aura exagérément de bleu dû au déséquilibre
des forces ; au passage de l’oiseau éclair, l’acier dans ses moindres défauts ne
retiendra que des lacs d’azur ». Formé à l’École du Louvre, animateur de Sculptures
en montagne, l’Espagnol GARDY ARTIGAS (1938) vit et travaille à Barcelone
(Espagne).
La Route de la Sculpture Contemporaine
Un grand musée en pleine nature
Le Plateau d’Assy et la commune de Passy ont été, pendant l’été 1973, le décor
d’un dialogue monumental entre l’art et la montagne. S’appuyant sur
les lieux et leur histoire, le poète Jean-Pierre LEMESLE fit sortir l’art des
musées en illustrant, avec une vingtaine des plus grands sculpteurs
contemporains, un poème géant composé de mots-sculptures sur une feuille
d’espace,
« Sculptures en montagne - Poème dans l’espace ».
Il reste de cet événement les oeuvres d’Albert FéRAUD, Alexander CALDER, Charles
SEMSER1, Agostin CARDENAS et Joan GARDY ARTIGAS.
Depuis 1989, la ville a acquis d’autres sculptures, celles de Raymond GOSSELIN,
Jean-Pierre FILIPPI, Lino BRUNELLI, ROMY, Jean–François DUPUY, André SANDEL,
Gilles ROUSSI et Colette COSSIN.
Disposées le long de la route qui relie l’A40 (sortie 21) au domaine de Plaine-Joux,
ces sculptures forment un ensemble,
« La Route de la Sculpture Contemporaine »
Texte, A.Tobé, photos, OT, A & G Tobé
1. L’oeuvre de Semser est un dépôt d’état, référencé *FNAC 9865*.
à signaler également, au Parvis des Fiz, un grand P symbolique souhaité par l’Association Nationale des Anciens Combattants
et Amis de la Résistance (ANACR Passy/Servoz Mt-Blanc). Il a été réalisé par les jeunes maçons bâtisseurs du Parvis des Fiz
et du Foyer des Jeunes et d’Education Populaire, grâce au mécénat de l’entreprise GFC construction. Il symbolise les deux
villes jumelées – Passy & Pfullingen (Allemagne) - et le P de la paix des peuples voulue par la charte de jumelage. Dédié à
Arsène Poncey, poilu de la guerre de 14/18, résistant déporté en 39/45, il invite au souvenir des grands conflits du XXe siècle.