Mecklenburg-Vorpommern Zentralabitur 2006
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Mecklenburg-Vorpommern Zentralabitur 2006
Mecklenburg-Vorpommern Zentralabitur 2006 Französisch Leistungskurs Textaufgabe Abitur 2006 Französisch Lk Seite 2 Hinweise für Schüler Aufgabenauswahl: Von den vorliegenden 2 Aufgabenblöcken A und B ist einer auszuwählen und vollständig zu bearbeiten. Bearbeitungszeit: Die Arbeitszeit beträgt 270 Minuten; zusätzlich stehen insgesamt 30 Minuten zum Einlesen, zur Aufgabenauswahl sowie zur Nachbereitung zur Verfügung. Hilfsmittel: einsprachiges Wörterbuch (Französisch-Französisch) Sonstiges: Falls die Reinschrift nicht beendet wurde, können Entwürfe ergänzend zur Bewertung nur herangezogen werden, wenn sie zusammenhängend konzipiert sind und die Reinschrift etwa ¾ des angestrebten Gesamtumfanges umfasst. Die Prozentzahl, die hinter den Aufgaben steht, gibt Auskunft über die inhaltliche Gewichtung der einzelnen Aufgaben. Gekennzeichnete Zitate sind in funktionsgerechter Verwendung zulässig und erwünscht. Nicht explizit ausgewiesene wörtliche Übernahmen aus der Textvorlage zur Bearbeitung der Aufgaben beeinträchtigen die Leistung im Teilbereich Ausdrucksvermögen/Sprachliche Angemessenheit. Geben Sie die Anzahl der Wörter Ihrer Prüfungsarbeit am Ende der Arbeit an. Nach Beendigung Ihrer Arbeit geben Sie die Prüfungsunterlagen bitte vollständig ab. Abitur 2006 Französisch Lk Seite 3 AUFGABENBLOCK A Pays mêlé Dans sa nouvelle « Pays mêlé », Maryse Condé, d’origine guadeloupéenne, évoque les destins croisés de plusieurs personnages. Un médecin, personnage fictif dans la nouvelle, raconte à la première personne l’histoire dont voici le début. Vers 1896, dans notre ville de Fort Pilote, une négresse, surnommée Belle, se signala à l’attention de ses compatriotes. [ … ] 5 10 15 A cette époque-là, Fort Pilote ne comptait guère plus de 12 000 âmes. Elle se divisait en trois parties. Le Bas du Bourg, ramassis de maisonnettes assez semblables aux cases des anciens esclaves fraîchement libérés. La Folie, où s’élevaient les demeures de bois à balcons ornés de fer forgé de style dit à présent « colonial ». Le Crénage, où se groupaient les entrepôts de commerce, les succursales des maisons de Bordeaux, où se pesaient le saindoux, le riz et le sucre à canne. Belle habitait le Bas du Bourg et était blanchisseuse. S’étant assurée de nombreuses pratiques à la Folie, elle sillonnait la ville, portant sur la tête, tantôt un énorme ballot, tantôt un tray recouvert d’un madras. Si on la surnommait Belle, ce n’était pas par allusion à ses charmes physiques, car elle était d’aspect fort commun. C’était par abréviation de son prénom Mirabelle, sa mère, Dieu seul sait comment, ayant eu connaissance de ce mot et aimé sa sonorité. Or, Belle, femme sans attraits et de condition modeste, parvint à éveiller la passion d’un homme politique fort connu, Jean Hilaire Endomius, que les historiens présentent actuellement comme l’un des fondateurs du parti socialiste. Jean Hilaire était un homme superbe, orateur redoutable, pamphlétaire infatigable, éditorialiste d’un journal qui tirait à 1600 exemplaires, Le cri du Nègre. 20 25 30 35 40 En ces temps-là, s’attirer les faveurs d’un homme bien nanti était pour la majorité des femmes le seul moyen d’ascension sociale. Elles tentaient de le retenir, généralement, par « les sens et la bonne chère », et ainsi elles obtenaient une maison, un lopin de terre, puis faisaient des enfants qui, quoique bâtards, regardaient de haut la plèbe des démunis dont ils étaient issus. Belle rompit tout net avec cette tradition. On la vit refuser de quitter le Bas du Bourg pour la Folie, comme Jean Hilaire le lui proposait, refuser de renoncer à son métier, refuser bagues, bracelets, colliers, paniers caraïbes. Jean Hilaire s’entêta, sa flamme grandissant comme il se doit à chaque obstacle. Toute la ville ne parla bientôt que de sa passion et des extravagances auxquelles elle le conduisait. Il négligea sa femme, fille d’un grand usinier, défenseur au Conseil général des intérêts sucriers, préférant ouvertement la couche de Belle à la sienne. Un beau jour, Belle disparut. Dans son chagrin, Jean Hilaire, qui avait toujours eu, il faut l’avouer, un penchant pour le tafia, y céda complètement. Pourtant cela n’affecta pas sa carrière. Bien que toujours à moitié saoul, en 1898, il l’emporta aux élections législatives, fut élu député et, pour la première fois de sa vie, quitta son île pour la France. Nous ne saurons jamais – du moins de son propre aveu – où Belle passa les quinze années qu’elle vécut loin de Fort Pilote. Quand elle réapparut, elle tenait par la main une fillette déjà grandelette : huit ou neuf ans. Aussi commune que sa mère, à cette différence qu’elle avait le teint clair, une chabine, quoi ! La lèvre supérieure retroussée, elle ne se distinguait que par son prénom peu usuel, Pourméra. D’où venait-il ? De quelle origine était-il ? Belle reprit son ancien métier. Désormais, cependant, elle ne parcourut plus la ville avec des ballots ou des trays de linge. Ce fut Pourméra qui prit la relève. [ … ] Abitur 2006 Französisch Lk 45 Seite 4 Sitôt Belle revenue, Jean Hilaire retomba dans sa sujétion. Quand il ne siégeait pas à Paris, à l’Assemblée nationale, cet homme, illustre pour le pays et l’époque, partageait son temps entre les salles enfumées des meetings politiques et l’humble maisonnette de sa maîtresse. C’est assis sur son lit, en bras de chemise, qu’il rédigeait ses harangues dont la plus célèbre a passé à la postérité : « Allons, frères, marchez en colonnes serrées dimanche vers l’urne électorale et que le nom de Jean Hilaire Endomius, sorti triomphant, prouve à tous, etc. … etc. … etc. » La liaison de Jean Hilaire et de Belle ne devait prendre fin qu’avec la mort de cette dernière. Extrait de la nouvelle « Pays mêlé » Maryse Condé, Hatier, Paris 1985 (681 mots) Vocabulaire l. 7 l. 7 l. 9-10 : : : die Filiale, die Zweigniederlassung das Schweineschmalz ici : ayant beaucoup de clients l. 11 l. 11 l. 12 la succursale le saindoux s’étant assurée de nombreuses pratiques le tray le madras être d’aspect fort commun : : : l. 14 l. 19 l. 19 l. 28 l. 31 l. 32 l. 37 l. 37 l. 40 l. 41 l. 45 parvenir à les faveurs (f.) être bien nanti (e) la couche le tafia saoul (e) la chabine retroussé(e) prendre la relève la sujétion passer à la postérité : : : : : : : : : : : un plateau en bois das Kopftuch ici péj. : qui manque de distinction, d’originalité arriver ou réussir à die Gunst être riche le lit le rhum ivre la métisse hier : dick, vorgewölbt in die Fußstapfen treten die Unterwürfigkeit hier : unvergessen bleiben Sujets d’étude A. Compréhension 1. Présentez les personnages principaux du texte. 20 % B. Analyse 2. Trouvez dans le texte les indices qui décrivent la situation (géographique et historique) de Fort-Pilote. 10 % 3. Dégagez comment l’auteur arrive à montrer la fierté dont Belle fait preuve tout au long de sa vie. 30 % Abitur 2006 Französisch Lk C. Seite 5 Commentaire Choisissez l’un des deux sujets. 4.1 S’attirer les faveurs d’un homme ou d’une femme bien situés est toujours un moyen d’ascension sociale. Qu’en pensez-vous ? Comment jugez-vous les personnes qui en profitent ? ou 4.2 « La femme est une châtaigne, l’homme est un fruit à pain », dit un proverbe antillais. « Cela veut dire que la femme est dure et résistante tandis que l’homme, tel un fruit à pain, s’éparpille par terre, il est mou », explique Maryse Condé. une châtaigne un fruit à pain s’éparpiller : : : eine Esskastanie eine Brotbaumfrucht zerplatzen, auseinanderfallen Cette explication du proverbe donnée par Maryse Condé est-elle aussi valable dans notre société moderne ? Justifiez votre réponse. 40 % Abitur 2006 Französisch Lk Seite 6 AUFGABENBLOCK B Faut-il s’inquiéter du déclin de la population européenne ? 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Oui – « La baisse démographique est un frein à la prospérité » Non – « Adaptons nos sociétés à ce bouleversement » La situation démographique de l’Europe est préoccupante. Selon les projections, le nombre de travailleurs va baisser à partir de 2011. Une dizaine d’années plus tard, c’est l’ensemble de la population européenne qui devrait décroître. Les décès seront alors supérieurs aux naissances. Des pays comme la Pologne, la Slovaquie ou l’Estonie sont d’ores et déjà concernés par le déclin démographique. La population française devrait connaître le même sort que ses voisins vers 2040. L’Europe devrait perdre quelques dizaines de millions de personnes dans les années à venir. Mais ce n’est pas une catastrophe. Il faut arrêter de s’alarmer. L’époque est révolue où un pays avait intérêt à être très peuplé pour assurer sa défense en cas de guerre ou pour cultiver ses terres. En clamant « Pas de croissance sans berceaux ! », la Commission européenne verse dans un natalisme complètement dépassé. La relance de la fécondité ne doit pas être un objectif en soi. Elle ne doit pas nous détourner des vrais combats que sont la lutte pour l’égalité hommefemme ou celle pour une meilleure intégration des populations étrangères et des personnes âgées dans la société. Si les gouvernements ne réagissent pas, leurs politiques publiques risquent d’être dictées par l’urgence. Elles devront parer au plus pressé en consacrant une grande partie de leurs moyens à la santé des personnes en fin de vie. L’équilibre entre les générations en sera bouleversé. Les dépenses iront en priorité aux plus âgés. Or il faut des moyens pour préparer l’avenir. En améliorant, par exemple, l’insertion professionnelle des jeunes. Le déclin démographique est un frein à la prospérité. On n’a jamais vu, dans l’Histoire, de croissance sans berceaux, comme nous l’avons souligné dans le Livre vert sur les changements démographiques en Europe, publié en mars dernier. Le Japon en offre la dernière illustration en date: la baisse de son dynamisme démographique s’est accompagnée d’un ralentissement de la productivité du travail. Jusqu’à maintenant, l’immigration a retardé l’échéance, en Europe. Mais ce n’est pas la solution idéale, car elle a un coût, celui de l’intégration. Compenser la baisse du nombre de travailleurs par le seul recours à la main-d’œuvre étrangère paraît difficile à envisager. Pour renverser la tendance, il faut permettre aux hommes et aux femmes de concilier vie professionnelle et vie privée, et en améliorer les conditions de vie des familles. L’Allemagne a montré la voie en menant une politique énergique pour combler son retard en termes de crèches et d’assistantes maternelles. Les familles européennes sont d’ailleurs prêtes à faire plus d’enfants. Nos études le montrent. Elles ont des descendances moins nombreuses qu’elles ne le souhaitent. La situation peut donc s’améliorer. Si l’on réagit vite. Jérome Vignon Directeur à la Direction générale emploi, affaires sociales et égalité des chances de la Commission européenne ; L’EXPRESS 11/7/2005 50 55 60 65 70 75 80 85 90 A présent, les populations savent qu’elles n’ont plus besoin de faire beaucoup d’enfants pour assurer leur descendance. Nous vivons de plus en plus longtemps, et en bonne santé. L’un des rêves de l’humanité se réalise. Adaptons nos sociétés à ce bouleversement, au lieu d’exhorter les Européens à faire plus d’enfants. Repensons nos cycles de vie. Le modèle actuel – les études, le travail, puis la retraite – ne donne plus satisfaction. La répartition du travail entre les générations doit se faire autrement. Les « vieux » d’aujourd’hui ne sont plus les vieillards d’hier. Attention, donc, à l’interprétation des projections démographiques ! On ne peut pas faire comme si les groupes d’un même âge étaient comparables d’une époque à l’autre. Le recours à l’immigration n’enrayera pas non plus le déclin démographique. En 2000, l’ONU avait calculé que l’Europe des Quinze devrait accueillir 800 millions d’immigrés d’ici à 2050 pour maintenir le ratio actuel entre actifs et inactifs. Cette solution est irréaliste. Par ailleurs, n’est-ce pas égoïste d’ouvrir nos portes aux étrangers pour régler nos problèmes de pensions ? Après avoir prélevé les ressources en matières premières des pays du Sud, à l’époque coloniale, l’Europe leur prendrait maintenant leurs ressources humaines ? L’Europe ne recouvrera pas sa splendeur démographique du XIXe siècle. Même si elle se renforçait de dizaines de millions d’habitants, elle serait encore loin des pays du Sud. Il ne faut pas se raconter d’histoires. Le décrochage est irréversible. Mais il n’est pas pour autant inquiétant. Michel Loriaux Professeur de démographie à l’Université catholique de Louvain (Belgique) L’EXPRESS 11/7/2005 (696 mots) Abitur 2006 Französisch Lk Seite 7 Vocabulaire l. 2 l. 5 l. 13 l. 21 l. 22 l. 29-30 l. 33 l. 36 l. 40 l. 43-44 l. 49 l. 53 l. 54 l. 65 l. 75 l. 79 l. 90 la projection décroître parer au plus pressé la prospérité le berceau retarder l’échéance le seul recours concilier qc combler son retard la descendance révolu (e) verser dans qc la fécondité exhorter qn à faire qc enrayer qc le ratio le décrochage : : : : : : : : : : : : : : : : : hier: die Vorhersage baisser/diminuer hier: eine Notlösung finden hier: das Wirtschaftswachstum die Wiege hier: das Auftreten des Problems hinauszögern der einzige Ausweg hier: in Einklang bringen einen Rückstand ausgleichen die Nachkommenschaft vorbei in etwas verfallen die Fruchtbarkeit appeler qn à faire qc hier: gegensteuern das Verhältnis hier: der Bevölkerungsrückgang Sujets d’étude A. Compréhension 1. Résumez l’argumentation de J. Vignon. 30 % B. Analyse 2. Comparez l’argumentation de J. Vignon à celle de M. Loriaux. 20% 3. « Les « vieux » d’aujourd’hui ne sont plus les vieillards d’hier.» (l. 69-71) Expliquez cette phrase dans son contexte. 20 % C. Commentaire 4. Quels arguments des deux points de vue trouvez-vous convaincants ? Justifiez votre réponse en exposant votre position personnelle à ce propos. 30 %