Bulletin n°36

Transcription

Bulletin n°36
Bulletin
Verss la santé mentale
Publication de
l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc.
n° 36, décembre 2009
Les Phobies
DESCRIPTION
Les phobies sont des peurs excessives qui empêchent une personne de faire face à certaines situations. Bien
que, normalement, ces situations ne soient pas dangereuses ni terrifiantes, elles peuvent susciter, chez les personnes atteintes de phobies, une anxiété intense. Une personne sur dix connaîtra des phobies à un moment donné
de sa vie. Habituellement calmes et raisonnables, ces personnes peuvent devenir tout à fait paralysées par la peur
lorsqu’elles se trouvent face à des situations particulières.
Les phobies peuvent être divisées en plusieurs catégories :
•
La phobie sociale est une tendance à éviter des situations sociales,
à cause d’une timidité extrême ou d’une peur d’être embarrassé en
public.
•
La phobie sociale touche autant les hommes que les femmes, et apparaît généralement dans l’enfance ou à l’adolescence. Elle s’accompagne souvent d’autres troubles anxieux ou de dépression.
•
L’agoraphobie est la peur d’aller dans des lieux publics, y compris
la peur des espaces ouverts et de la foule. L’agoraphobie frappe surtout les femmes, qui ont tendance à développer cette peur dans les
premières années de leur vie adulte.
•
Les phobies spécifiques (ou isolées) comprennent de nombreux
types de réactions de peur intense, notamment :
peur des animaux (p. ex. : araignées ou serpents)
Sommaire
Les phobies...............................................
page 01
Mot du président.....................................
page 02
peur de certains élément de l’environnement naturel
(p. ex. : l’eau, les hauteurs)
Mot de la directrice générale................
page 02
Des nouvelles de l’AQPAMM.................
page 03
peur vis-à-vis de certaines situations
(p. ex. : ascenseurs ou
espaces clos)
Les phobies (suite)...................................
page 04
Témoignage..............................................
page 08
 peur de blessures (p. ex. : situations potentiellement dangereuses - réelles ou imaginaires - ou peur de contracter une maladie)
autres phobies
(p. ex. : peur des bruits intenses)
Guichet d’accès........................................
page 09
Espace réflexion.......................................
page 12
Coin humour............................................
page 13
Calendrier des activités.........................
page 14
Ces peurs touchent deux fois plus de femmes que d’hommes, ont
tendance à se développer dans l’enfance ou au début de l’adolessuite à la page 4
cence et à persister dans l’âge adulte.
CHUM - Programmation 2010.............
page 15
AQPAMM – légalement constitué depuis 1980
Bulletin Vers la santé mentale
Mot du
Président
À l’aube de la nouvelle année, moi, André Tremblay président de l’association
ainsi que les membres du C.A., souhaitent à tous les membres de l’organisme de
même qu’à l’équipe de travail sous la direction de Madame Benjamine Gill, un
Joyeux temps des fêtes!
André Tremblay
Publication No 36 - décembre 2009
Mot de la
Responsable de la production
Benjamine Gill, Directrice générale
Collaborateurs
à la rédaction des textes
Diane Tardif, Benjamine Gill,
Farida Bensaada et Laurent Dolbec
Réviseure
Lucie Joyal, traductrice agréée
www.ljtranslation.com
Membres du comité du journal
Farida Bensaada, Benjamine Gill,
Josée Impala, Laurent Dolbec,
Diane Tardif
Recherchiste
Farida Bensaada
Design et infographie
Isabelle Piché, ServicesPB
Vers la santé mentale est une publication de
l’Association québécoise des parents et amis
de la personne atteinte de maladie mentale
inc., AQPAMM, un organisme financé par
l’Agence de santé et des services sociaux de
Montréal-Centre et Centraide-Montréal.
Les opinions exprimées par les auteurs des
articles du bulletin Vers la santé mentale ne
reflètent pas nécessairement l’opinion et la
philosophie de l’Association québécoise des
parents et amis de la personne atteinte de
maladie mentale.
ÉDITEUR
AQPAMM
1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A
Montréal, (Qc) H2L 2H2
Téléphone: (514) 524-7131
Télécopieur: (514) 524-1728
Courriel : [email protected]
www.aqpamm.ca
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du
Québec. Bibliothèque nationale du Canada.
Heures de bureau :
Lundi au vendredi :
9h à 11 h 45 / 13 h 15 à 17 h
Directrice générale
Bonjour à chacune et chacun de vous,
Vous avez passé une année bien chargée?
Pour certains, la réponse sera oui, alors que
pour d’autres on pourrait entendre «ça se
calme un peu». Quant à nous, à l’AQPAMM,
nous tentons toujours de répondre à vos besoins et nous espérons y parvenir.
Nous constatons une augmentation importante de nos membres. On pourrait croire
que plus de gens sont atteints de problèmes
de santé mentale, mais je pense plutôt que la
démystification de la maladie mentale et une
diminution de la stigmatisation permettent
à plus de gens de demander de l’aide. Nous
sommes à votre service et si vous établissez
des besoins que nous pourrions combler,
n’hésitez pas à nous faire parvenir vos suggestions; elles sont les bienvenues.
On vous a souvent parlé du « Plan d’action
en santé mentale ». Hé oui! Ça commence
à se vivre concrètement. Pour connaître le
mode de fonctionnement de l’accès aux
services, vous trouverez dans les pages suivantes les modalités de fonctionnement du
guichet d’accès au CSSS Coeur de l’île.
Nous sommes en contact avec l’équipe du
guichet. Si vous éprouvez des difficultés
à recevoir les services, vous pouvez nous
joindre et nous vous accompagnerons autant
que faire se peut, à travers les différentes démarches à suivre.
La période des fêtes est à nos portes et je
profite de l’occasion pour signaler que ce
moment en est un de réjouissance pour la
population en général, mais pour certains,
les jours de réjouissance peuvent se transformer en occasions perturbantes, alors n’hésitez pas à demander de l’aide. Nous serons à
votre service jusqu’au 23 décembre inclusivement puis, après un repos bien mérité pour
l’équipe de l’AQPAMM, nous reprendrons
le travail le 7 janvier 2010. Durant notre
absence, vous pourrez obtenir de l’écoute
auprès de l’organisme « Le Havre » au 514982-0333. Vous trouverez là des gens empathiques et généreux. Il se passe quelque
chose de difficile? C’est le jour de Noël? Le
Havre est fermé? Alors, vous pouvez joindre
« Le Transit » au 514-282-7753 ou encore,
vous pouvez composer le 811 et l’on vous
dirigera vers la ressource le plus près de chez
vous.
Je ne saurais terminer mon message de
Noël sans remercier tout particulièrement
l’équipe, celles et celui avec qui nous travaillons à soulager les difficultés des familles qui font appel à nous. Mes vœux
s’adressent également à tous les membres du
conseil d’administration qui ont offert leur
entière collaboration durant l’année qui se
termine. J’aimerais ajouter un message de
remerciement particulier et de bons vœux de
Noël à madame Gisèle Beaudoin, membre
du conseil d’administration, qui vient tout
juste de nous quitter. Madame Beaudoin a
beaucoup donné et elle continue de nous offrir des heures de bénévolat, alors « Merci
Gisèle et joyeuses fêtes! »
À tous nos partenaires et collaborateurs, que
cette période du temps des fêtes vous apporte joie et répit bien mérités!
Des vœux sont adressés spécialement à tous
nos membres dont le courage n’est pas toujours reconnu et qui poursuivent le dépassement quotidien à travers la prise en charge
de leur proche.
À chacune et chacun de vous
JOYEUSES FÊTES!
Benjamine Gill
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nº 36, décembre 2009
Nouveau partenariat
Oui, l’entraide existe au sein des organismes! À compter
de janvier 2010, vous pourrez assister gratuitement (sur
présentation de votre carte de membre de l’AQPAMM) à
toutes les conférences offertes par la Société québécoise de
la schizophrénie (SQS). De même, tous les membres de la
SQS pourront assister gratuitement à nos conférences sur
présentation de leur carte de membre de la SQS.
Leurs conférences ont lieu le deuxième mardi de chaque
mois, et vous devez réserver. Voici le numéro de téléphone :
514-251-4000 poste 2400. À compter de janvier 2010, nous
tenterons de vous informer via notre site Web (le nouveau
site devrait être lancé bientôt) de toutes les conférences offertes par la SQS et qui en général ont lieu à l’hôpital L.H.
Lafontaine.
Merci à la Société québécoise de la schizophrénie de s’être
ouverte à ce partenariat.
L’AQPAMM est un lieu d’accueil pour les familles et les amis dont un proche souffre de problèmes de santé
mentale. L’équipe en place vous offre un accueil chaleureux, un lieu de partage là où on y trouve du soutien, de
l’information et auprès de qui les membres peuvent ensemble travailler à combattre les préjugés sociaux.
Être membre de l’AQPAMM c’est :
Recevoir le calendrier des conférences, ateliers thématiques et de toute autre activité
Obtenir le guide régional d’information sur les maladies mentales destiné aux familles
Obtenir du répit
Participer aux activités complémentaires
Aider à compléter la requête pour évaluation clinique psychiatrique
Recevoir le bulletin Vers la santé mentale ainsi que le courrier mensuel
Assister aux activités sociales de l’AQPAMM (Souper de Noêl, etc.)
Participer à l’assemblée générale annuelle et ainsi contribuer à définir les orientations de l’AQPAMM
Carte de membre
10$ individuelle
15$ par couple
20$ familiale (personnes vivant sous le même toit)
35$ organismes et/ou organisations
Pour devenir membre, vous pouvez communiquer au 514 524-7131
ou vous pouvez télécharger le formulaire au
www.aqpamm.ca
Vous désirez vous détendre, oublier vos soucis
et rencontrer des gens
tout en stimulant votre mémoire,
joignez-vous au futur groupe de scrabble.
Activité répit
Pour soulager les maux, il y a les mots!
SCRABBLE en après-midi (après les fêtes)
tssociaaino uciseeeqob dse rntspae te imsa ed
al nersonep tnteai ed ldieaam emnalet
Si vous êtes intéressé, communiquez avec nous au
514-524-7131 ou par courriel au : [email protected] .
Nous aimerions connaître vos disponibilités et choisir avec
vous le jour qui vous conviendra le mieux. Laissez-nous savoir vos préférences et si vous désirez vous joindre au comité de loisir, ça nous fera plaisir de vous ajouter à l’équipe
actuelle.
Au plaisir de vous rencontrer cet hiver!
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Bulletin Vers la santé mentale
Suite de la page 1
CAUSES
Les phobies sociales et les phobies
spécifiques se retrouvent parfois chez
les membres d’une même famille, ce
qui indique la présence d’un facteur
génétique. Certaines personnes naissent avec une prédisposition à l’anxiété, ce qui les rend particulièrement à
risque de développer des phobies.
Les phobies peuvent se développer
en réponse à des pressions ou à la
suite d’un événement traumatisant.
C’est ce qu’on entend par l’état de
stress post-traumatique. Dans d’autres
cas cependant, des peurs irrationnelles
peuvent se développer sans aucun événement déclencheur. Les adultes reconnaissent généralement que leurs peurs
sont irrationnelles ou excessives, et
cela peut constituer un facteur d’isolement pour eux : ils ne parlent pas à
leur famille ou à leurs amis d’une peur
qu’ils jugent ridicule.
Les phobies font aussi partie du processus naturel de développement.
La plupart des enfants passent par des
périodes où ils ont peur de l’obscurité,
des monstres ou des inconnus. Beaucoup d’adolescents ressentent aussi
une anxiété relativement à leur image
de soi et à la façon dont les autres les
perçoivent. Ces peurs ou anxiétés sont
normales et s’atténuent habituellement
avec le temps. Dans certains cas cependant, elles peuvent persister ou même
devenir incapacitantes.
SYMPTÔMES ET COMPLICATIONS
L’anxiété qu’une personne phobique
ressent est évidente dès qu’elle se
trouve dans une situation particulière. L’anxiété peut se manifester par
des symptômes physiques aussi bien
que mentaux.
Sur le plan mental, l’anticipation d’une
situation particulière ou le désir d’éviter cette situation peut rendre une per
sonne tellement inquiète qu’elle ne peut
plus dormir, se sent fatiguée et irritable,
ou peut même avoir de la difficulté à se
concentrer sur d’autres sujets.
Sur le plan physique, l’anxiété liée à la
peur peut provoquer une transpiration
abondante, une respiration bruyante,
une accélération du rythme cardiaque
(palpitations), des étourdissements ou
même l’évanouissement. L’anxiété
peut aussi causer une tension ou une
douleur musculaire, et interférer avec
la digestion, entraînant par exemple de
la diarrhée.
On peut identifier des phobies particulières lorsque la peur suscitée par
certaines situations - ou leur simple
évocation - est assez intense pour que
les gens perdent leur capacité d’y faire
face. Les efforts déployés par ces personnes pour éviter ces situations peuvent devenir débilitants et perturber
gravement leur vie.
Les attaques de panique peuvent
dégénérer en phobies. Le trouble panique est caractérisé par des sentiments
de panique et de terreur extrêmes et
soudains. L’attaque peut provoquer
une accélération du rythme cardiaque,
et la personne se sent faible et étourdie, transpire et peut même s’évanouir.
Ces épisodes de panique peuvent se
produire à n’importe quel moment de
la journée ou de la nuit et s’accompagnent souvent de nausées, de douleurs
à la poitrine, d’un sentiment d’irréalité
et de perte de contrôle. Le trouble panique n’est pas une phobie, mais plutôt
un trouble anxieux. Cependant, subir
une attaque de panique dans l’ascenseur peut entraîner l’apparition d’une
peur des ascenseurs ou des espaces
clos; la peur de subir une attaque de
panique dans des lieux publics peut
faire en sorte que la personne évite ces
endroits, d’où le développement d’une
agoraphobie. De même, les attaques
de panique peuvent devenir des symptômes de phobies, qui se déclenchent
lorsque la personne est exposée aux
objets ou aux situations redoutés.
Il existe deux types de phobies sociales : en général, la phobie inclut
toutes les situations sociales en dehors du cercle familial, et peut être
associée à une faible estime de soi et
à la peur des critiques. Le fait d’éviter
des situations sociales mène souvent
à l’isolement. Par ailleurs, on observe
un autre type de phobie sociale chez
les personnes qui sont normalement à
l’aise dans des situations sociales informelles, mais deviennent excessivement nerveuses, anxieuses et agitées
lorsqu’elles sont le centre de l’attention. Ce genre de phobie touche les
personnes qui doivent agir ou parler
en public, même lorsqu’elles ont déjà
l’habitude d’être sous les feux des projecteurs. Sir
Laurence Olivier a
commencé à avoir le « trac » alors que
sa carrière de comédien était déjà bien
établie.
L’agoraphobie survient, dans la plupart des cas, lorsque la personne croit
qu’elle n’a aucune issue ou aucune
possibilité de s’échapper vers un
lieu sûr (habituellement sa maison).
Les personnes atteintes sont effrayées
à l’idée de se retrouver dans des lieux
publics, des magasins, dans une foule,
ou encore de voyager seules; elles
sont sujettes à des attaques de panique
lorsqu’elles doivent sortir seules. La
phobie peut regrouper différentes peurs
qui se chevauchent, et il en résulte une
peur excessive de quitter la sécurité de
sa maison. Pour cette raison, l’agoraphobie est considérée comme le plus
incapacitant des troubles anxieux.
Si elles ne sont pas traitées, les phobies spécifiques se développent généralement chez de jeunes adultes et
persistent pendant de nombreuses
années. Lorsque les personnes atteintes arrivent facilement à éviter les
situations phobogènes, la phobie a peu
de répercussions sur leur vie. Cependant, lorsqu’elles doivent prendre des
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nº 36, décembre 2009
mesures excessives pour éviter l’objet
de leurs peurs, la phobie devient un
obstacle à un fonctionnement normal.
C’est là qu’il est important de chercher
de l’aide. Des médicaments ou différentes formes de thérapies permettront
aux personnes phobiques de travailler
et de mener une vie sociale normale.
LES TRAITEMENTS DES PHOBIES
Lorsqu’elles désorganisent la vie quotidienne, les phobies nécessitent le recours à une psychothérapie. Les thérapies cognitives et comportementales
associées à des techniques de relaxation sont souvent efficaces. Dans le
cas de la phobie sociale, un traitement
médicamenteux peut être associé à la
psychothérapie.
QUEL
TYPE
DE
PSYCHOTHÉRAPIE
POUR SOIGNER LES PHOBIES
?
Le choix du type de thérapie se fait en
fonction des motivations de la personne
phobique, du temps et de l’énergie
qu’elle peut y investir. Si son objectif
principal est de supprimer rapidement
ses symptômes, elle pourra choisir
une thérapie cognitive et comportementale. Si elle souhaite faire un travail en profondeur sur elle-même pour
identifier les origines de son trouble,
elle s’orientera plutôt vers une thérapie d’inspiration analytique, plus longue. L’hypnothérapie peut également
trouver sa place dans le traitement des
phobies.
L’objectif des thérapies cognitives et
comportementales est de réduire ou de
supprimer les symptômes qui accompagnent la phobie. Elles peuvent soulager les personnes atteintes en quelques
mois. Ces thérapies consistent à exposer progressivement le malade à la situation qui déclenche la peur, jusqu’à
ce qu’il réussisse à contrôler son anxiété. Cette désensibilisation fait d’abord
appel à l’imagination du patient (on lui
demande d’imaginer la situation redoutée), avant de le confronter réellement
à l’objet de sa phobie, tout en l’aidant à
contrôler ses réactions. L’apprentissage
de techniques de respiration et de re-
laxation peut compléter efficacement
la thérapie.
Le traitement des phobies sociales
fait parfois appel aux techniques du
jeu de rôle. La situation angoissante
est mise en scène avec comme partenaires le psychothérapeute et éventuellement d’autres patients souffrant du
même trouble. Le thérapeute donne
des conseils pour affronter la situation,
et la scène est rejouée jusqu’à ce que
le comportement du patient soit plus
adapté, et qu’il se sente en mesure de
réagir en contrôlant son anxiété.
QUELS
MÉDICAMENTS POUR SOULA-
GER LES PHOBIES
?
Dans la plupart des phobies, les médicaments ne sont utilisés que ponctuellement, pour soulager les symptômes de
l’anxiété, lorsque le patient va devoir
affronter l’objet de sa phobie. Seule la
phobie sociale peut faire l’objet d’un
traitement de fond sur plusieurs mois.
Les médicaments anxiolytiques
Les manifestations d’une phobie simple
peuvent être atténuées par des médicaments anxiolytiques, lorsque la personne doit affronter la situation qui lui
fait peur. En cas de phobie de l’avion
par exemple, un médecin peut prescrire
une benzodiazépine anxiolytique. Pris
une demi-heure avant de monter dans
l’avion, ce médicament soulagera les
symptômes anxieux le temps du vol.
L’usage des anxiolytiques ne doit toutefois être envisagé qu’exceptionnellement, car ces médicaments ne soignent pas l’origine de la phobie. Leur
consommation régulière comporte des
risques de dépendance et leur effet diminue avec le temps.
La buspirone (Buspar, Buspirone Génériques), un anxiolytique dénué d’effet sédatif, est également utilisée pour
soulager les symptômes anxieux en cas
de phobie. Son délai d’action est plus
long que celui des benzodiazépines.
Les médicaments antidépresseurs
Les médicaments antidépresseurs
contenant de la paroxétine, de l’esci-
talopram et de la venlafaxine se sont
révélés efficaces dans le traitement de
la phobie sociale, lorsque celle-ci interfère fortement avec la vie sociale
ou professionnelle. Le traitement est
habituellement prescrit en association
avec une thérapie cognitive et comportementale.
DYSMORPHOPHOBIE
La dysmorphobie ou dysmorphophobie est la crainte obsédante
d’être laid ou malformé.
C’est une maladie caractérisée par
une préoccupation ou une obsession
concernant un défaut dans l’apparence, fût-ce une imperfection légère
réelle (taches de rousseur, grand
nez, peau marbrée, rides, acné, cicatrices), ou alors imaginaire. Cela peut
génèrer une dépression sévère ou des
tentatives de suicide. Les gens souffrant de cette maladie ont une image
dégradée et déformée d’eux même et
des craintes déraisonnables de rejet à
cause de l’interprétation qu’ils font de
leur apparence.
Il y a deux formes de cette maladie :
une forme accompagnée d’hallucinations et une forme sans hallucination.
Les patients (hommes et femmes)
développent des pratiques rituelles
compulsives pour couvrir leur (s) défaut (s). Ils peuvent rester un temps
énorme en face d’un miroir pour
tenter de se rassurer mais l’effet est
fréquemment inverse. Ils cherchent
de manière compulsive des médecins, des médicaments ou ont recours
à la chirurgie plastique. Ils peuvent
aller loin pour perfectionner leur apparence, utilisant des méthodes quelquefois dangereuses. Certains peuvent
même tenter l’auto-chirurgie ou le suicide.
Le traitement est fréquemment complexe, mais il y a eu un progrès avec
des médicaments tels que les antidépresseurs sérotoninergiques (ISRS inhibiteurs sélectifs de la recapture de
la sérotonine).
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Bulletin Vers la santé mentale
La peur contribue au développement de l’enfant
Anne Bacus
Peur du noir, peur du loup, peur des monstres : comment rassurer un enfant terrorisé ?
Psychothérapeute et auteur de «Même pas peur», Anne Bacus décrypte les peurs des enfants.
Qu’est-ce que la peur?
Anne Bacus : La peur est avant tout une réaction physiologique : de l’adrénaline est libérée dans le sang, la fréquence
des battements du coeur augmente, tout comme le rythme de
la respiration et le taux de sucre dans les muscles. Sur le plan
psychologique, la peur est une émotion, un ressenti corporel
face à quelque chose que l’on interprète comme un danger.
Cette peur se traduit souvent par un repli sur soi, une fuite.
Est-elle la même chez l’enfant et chez l’adulte?
L’émotion est la même, mais c’est la notion de danger qui
diffère. La perception du danger et du risque n’est pas du
tout la même. Par exemple, un enfant aura peur du bruit de
l’aspirateur ou du mixeur, mais pourra jouer avec un couteau
sans crainte!
la peur se cristallise autour d’images vues à la télévision, qui
provoquent des cauchemars. Quand on raconte l’histoire du
Petit Chaperon Rouge à un enfant, son imaginaire joue un
rôle de filtre. Mais voir le loup qui dévore la grand-mère à
la télévision, c’est beaucoup plus marquant. En sachant que
certains enfants sont beaucoup plus sensibles que d’autres
aux images.
Quelle est la différence entre la phobie et la peur?
La peur est un mécanisme défensif naturel, tandis que la
phobie est une pathologie. C’est une peur systématique et
incontrôlable, ressentie face à un élément reconnu comme
non dangereux. Elle est donc injustifiée. Contrairement à la
peur, la phobie se révèle très gênante dans la vie sociale, car
l’individu va faire en sorte de ne pas se retrouver confronté
à l’objet de sa phobie.
Quel est le rôle de la peur?
Elle a un rôle de protection. Ce stress augmente les capacités physiques de réaction et de mémorisation du danger. Un
apprentissage qui sera utile pour la prochaine fois. Mais ce
système de protection fonctionne jusqu’à un certain point.
Au-delà, il arrive que l’on soit débordé par la peur et l’on
perd alors ses capacités. Comme lors d’un oral d’examen
par exemple.
Quand doit-on s’inquiéter des peurs de son enfant?
Justement lorsque l’on commence à observer des répercussions sociales. Si l’enfant est invité à l’anniversaire d’un petit copain qu’il aime bien, mais qu’il refuse catégoriquement
d’y aller parce que l’ami en question possède un chat, il y
a un problème de phobie. Dans ce cas, la meilleure chose à
faire est d’aller voir un psychologue.
Quelles sont les peurs chez l’enfant?
Tous les enfants ont peur de l’obscurité, du loup, des
monstres, des voleurs. C’est un passage obligatoire, car elles
font partie intégrante du développement de l’enfant. Il ne
faut donc pas s’en inquiéter particulièrement. Mais les enfants ont également des peurs acquises, comme la peur du
médecin ou la peur des chiens. Ces peurs apparaissent à la
suite d’une expérience désagréable.
Comment rassurer un enfant qui a peur?
Tout d’abord, il faut garder son calme. Il ne faut pas avoir
peur de sa peur. Il ne faut ni la banaliser en dénigrant l’objet
de la peur, ni lui donner corps. Et il est très difficile de trouver un équilibre. C’est tout le problème de la poudre antimonstre par exemple qui accrédite l’existence des monstres.
Il suffit de montrer à l’enfant qu’il est en sécurité, en utilisant des mots simples.
À partir de quel âge un enfant ressent-il la peur?
Dès la naissance, le bébé a peur des bruits, de tomber, de
perdre l’équilibre. En effet, à cet âge-là, le système de l’audition et de l’équilibre enregistrent déjà les événements extérieurs. Ce sont des peurs qui disparaissent au fil du temps,
avec la maturité. Mais certaines craintes laissent parfois des
traces et restent toute la vie.
Comment l’aider à surmonter ses peurs?
Je dis souvent que les parents doivent être les coachs de
leurs enfants. Pour les enfants qui n’ont pas assez peur et qui
prennent des risques, ils doivent les freiner. En revanche, les
parents doivent aider les enfants timides et peureux à apprivoiser progressivement l’objet de leurs peurs. Les parents
n’ont pas un rôle de protection, mais d’incitation, en respectant les émotions de l’enfant.
La télévision joue-t-elle un rôle dans le développement
des peurs?
Oui, elle intervient dans l’image que prend la peur. Souvent,
Source : Le Journal des Femmes,
Interview par Claire Sassonia, 22/11/2005
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Petits noms de grandes peurs
Peur des araignées ou de prendre l’avion, chaque phobie porte un nom.
Découvrez celui des plus courantes, aux plus rares et complexes.
Acrophobie
Peur des lieux élevés (sorte
de vertige)
Aérodromophobie
Peur de l’avion
Aérophobie
Peur des courants d’air
Apopathodiaphulatophobie
Peur de la constipation
Brontophobie
Peur de l’orage
Aquaphobe
Peur de l’eau
Cancérophobie
Peur du cancer
Arachnophobie
Peur des araignées
Claustrophobie
Peur des espaces clos
Climacophobie
Peur des escaliers
Agoraphobie
Peur de certains lieux, de se
retrouver seul ou dans une
foule
Aichmophobie
Peur des objets pointus
Ailurophobie
Peur des chats
Algophobie
Peur de la douleur
Amatophobie
Peur de la poussière
Amaxophobie
Peur en voiture
Anémophobie
Peur du vent
Apiphobie
Peur des abeilles
Diapnophobie
Peur de la transpiration
Astraphobie
Peur des éclairs
Aurophobie
Peur de l’aube
Bathophobie
Peur des profondeurs
Batracophobie
Peur des grenouilles
Bélonéphobie
Peur des piqûres
Bitrochosophobie
Peur du vélo
Bibliophobie
Peur des livres
Emétophobie
Peur de vomir
Entomophobie
Peur des insectes
Génophobie
Peur du sexe
Hématophobie
Peur du sang
Hylophobie
Peur des forêts
Kleptophobie
Peur de devenir un voleur
Nudophobie
Peur de la nudité
Nyctophobie
Peur de la nuit
Ophidiophobie
Peur des serpents
Panophobie
Peur de tout
Photophobie
Peur de la lumière
Pyrophobie
Peur du feu
Thalassophobie
Peur de la mer
Thanatophobie
Peur de la mort
Thermophobie
Peur de la chaleur
Trichophobie
Peur des cheveux
Triskaïdékaphobie
Peur du chiffre 13
Nosophobie
Peur des maladies
SOURCES
Les phobies (P.1 et 4) : Description - Causes -Symptômes-Complications : www.sante.canoe.com
Les traitements des phobies (P.5) : www.eurekasante.fr
Dysmorphophobie (P.5) : www.phobie.wikibis.com/dysmorphophobie.php
La peur contribue au développement de l’enfant (P.6) : www.linternaute.com/femmes, Interview par Claire Sassonia
Petits noms de grandes peurs (P.7) : www.linternaute.com
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Bulletin Vers la santé mentale
Témoignage de
Geneviève Labelle
«Bref, vraiment beaucoup de défis à traverser ensemble depuis
toutes ces années! mais le combat le plus difficile à mener est
celui de la MALADIE MENTALE. »
Ah! Les « maudits préjugés!!! »
Comment ai-je fait pour être encore en vie? Surtout avec
tout ce que j’ai vécu et que je vis encore en 2009.
Tout a commencé quand j’ai rencontré ma blonde avec
qui je suis encore après 33 ans de vie commune… Évidemment, j’ai d’abord eu à vivre avec elle le préjugé de
l’homophobie. Ensuite, le fait de sa peau « noire » et de la
mienne « bien blanche », ce qui créa le racisme entre nos
deux familles et autour de nous. Ensuite le fameux débat
sur la langue, la sienne anglaise et la mienne française…
duel politique assuré.S’infiltra aussi le tabou des inégalités
sociales et culturelles… mon amie étant moins scolarisée
et moi beaucoup trop!!!
Après toutes ces différences qui deviennent parfois complémentaires, parfois irritantes et quotidiennes, il y a aussi
la personnalité de chacune, ma copine étant beaucoup plus
introvertie et silencieuse que moi, toute expressive et démonstratrice de nature. Elle, plus explosive et moi, plus
diplomate… Bref, vraiment beaucoup de défis à traverser
ensemble depuis toutes ces années! Mais le combat le plus
difficile à mener est celui de la MALADIE MENTALE.
Autre bataille à mener de front à travers le couple, en société et avec les amis qui souvent se rangent en travers ou
veulent aider adroitement ou maladroitement.
Tous ces préjugés, toutes ces joutes devenant quelques fois
des conflits douloureux qu’il faut braver régulièrement.
Toutes ces guerres qu’il faut finir pour dormir en paix
chaque soir, toutes ces petites luttes à n’en plus finir pour
s’assurer une mutuelle compréhension…
Tous les jours, je me demande si c’est le dernier! Voyezvous, j’ai gagné le « jack pot » et je m’interroge aussi quant
à la raison de cette incroyable association entre nous deux!
« Je n’ai pas choisi, mais j’ai pris la plus belle!!! » L’amour
est aveugle et le cœur se déchire, la culpabilité n’aidant pas
toujours, ni la peur, ni l’insomnie, ni les « médailles!! »
La schizophrénie est tout un défi à relever, ainsi que la paranoïa.
« L’aidante-conjointe naturelle » que je suis a dû se faire
aider. J’ai dû prendre congé plusieurs fois (plus que du répit aux familles), pour refaire mes forces, pour pardonner
les événements « époustouflants » et tragiques certains
jours. Les entrées à l’hôpital contre son gré et les rancunes
accumulées, les effets secondaires des médicaments et le
manque d’aisance sociale lorsqu’elle ne les prend pas!...
Quoiqu’elle a fini par comprendre que si elle voulait vivre
un peu plus confortablement avec elle-même, moi et le
reste du monde, il lui fallait accepter la maladie et les traitements (pas encore parfaits).
Depuis quelques années, les choses se sont améliorées. J’ai
beaucoup lu, parlé, pleuré, ragé, j’ai suivi des formations,
des conférences, des ateliers avec mes semblables et j’ai
décidé de rester en vie… Car je n’ai pas rencontré beaucoup de volontaires pour la « grande cause »!!! Et je l’aime
malgré tout.
Il nous faut absolument démystifier la maladie mentale
(car personne n’est à l’abri) et en faire un enjeu primordial
pour le bien-être de tout un chacun.
Que d’épuisement, de courage, de désespoir et de résistance!!!!
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nº 36, décembre 2009
Besoin de consultation en santé mentale?
Guichet d’accès
Modèle d’un guichet d’accès tel que le CSSS Cœur de l’Île
Le plan d’action en santé mentale a prévu que la présentation d’une demande de soins en santé mentale doit être présentée
au GUICHET D’ACCÈS. Voici le modèle de guichet d’accès de chacun des CSSS avec lesquels nous travaillons. Il est
possible que ce soit autrement dans d’autres CSSS mais l’important étant de vous sensibiliser à un processus qui pourrait
se ressembler d’un CSSS à l’autre.
Définition
Le guichet d’accès est le lieu où s’effectue l’évaluation des demandes de
service du programme de santé mentale
pour les personnes de 18 ans et plus.
Les intervenants de liaison travaillant
au guichet d’accès ont pour mandat de
déterminer l’orientation des personnes
qui lui sont référées; elles pourraient
être orientées vers les services généraux, vers les services de première ligne
ou de deuxième ligne du CSSS, vers les
services de nos partenaires, ou finalement retournées vers les référents avec
recommandations (dans ce cas, certains
conseils pourraient être prodigués aux
intervenants qui les ont dirigées).
Objectifs
L’objectif principal du guichet d’accès
est de faciliter l’accessibilité à des services appropriés, et d’éviter la rupture
de services entre les différentes ressources du réseau local de services.
Plus spécifiquement :
•
•
•
•
•
•
donner à la population aux prises
avec un trouble de santé mentale,
un accès rapide aux services appropriés;
donner un accès direct aux professionnels de la santé et des services
sociaux;
réduire les paliers d’évaluation;
s’assurer du bon niveau de service;
faciliter l’accès aux services en
santé mentale du CSSS CDI;
faciliter l’accès aux partenaires du
réseau local de services.
Description opérationnelle générale
Le guichet d’accès est la porte d’entrée
unique au programme de santé mentale
adulte, ce qui signifie que toutes les demandes d’évaluation et de traitement
pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, sont dirigées
vers le guichet d’accès. Cependant, le
guichet d’accès n’est pas une ressource
de crise, d’urgence psychosociale ni
psychiatrique et ne fait pas de prise en
charge.
Les demandes qui sont adressées au
guichet d’accès proviennent principalement des médecins, des professionnels
de la santé, des intervenants d’organismes communautaires en santé mentale et des professionnels travaillant au
CSSS CDI.
Dans son fonctionnement optimal, le
guichet d’accès recevra environ 2500
demandes de service par année.
La clientèle
Les clients du programme de santé
mentale sont les personnes âgées de 18
ans et plus, qui font une demande de
service en santé mentale en lien avec
leurs troubles mentaux qui affectant
de manière significative leur fonctionnement et nécessitant une intervention
spécifique de durée et d’intensité variables.
Les personnes qui sont référées au guichet d’accès ont été préalablement
identifiées comme ayant un problème
de santé mentale, et nécessitant des services spécialisés.
Les personnes qui bénéficient d’un suivi ou d’un traitement actif prodigué par
les professionnels de la santé mentale
du CSSS CDI n’auront pas à être référées au guichet d’accès, sauf si elles ont
besoin d’un autre niveau de service, par
exemple : de la 1ère ligne vers la 2e.
Les personnes qui n’ont plus de service
depuis plus de six mois, doivent faire
une nouvelle demande au guichet d’accès.*
Les personnes diagnostiquées et ayant
une pathologie sévère et persistante
non stabilisée, en provenance de l’urgence ou de l’unité d’hospitalisation et
relevant de la 2e ligne, ne sont pas dirigées vers le guichet d’accès.*
Les personnes non connues, sans référence et qui n’ont aucun suivi dans le
réseau public, communautaire ou privé,
doivent préalablement s’adresser à l’accueil psychosocial du CSSS CDI pour
une première évaluation de la demande
de service et par la suite sont référées
vers le guichet d’accès, si pertinent.
Si la lecture de ces documents suscite
chez vous des questions? Nous sommes là
pour répondre à vos interrogations, dans
quelque temps vous trouverez que c’est
plus facile de se rendre au CLSC que d’attendre aux urgences.
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Bulletin Vers la santé mentale
Modèle d’un guichet d’accès tel que le CSSS Cœur de l’Île
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nº 36, décembre 2009
Cheminement des demandes
de service en santé mentale
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Bulletin Vers la santé mentale
Espace Réflexion
L’histoire de la reine des violettes africaines
« Un jour, un ancien patient de Milton
Erikson lui demande un service. Il voudrait qu’Erikson rende visite à sa vieille
tante qui est déprimée et suicidaire et se
déplace en chaise roulante. Elle est catholique et pratiquante, mais depuis son
accident, elle ne participe plus aux activités de sa communauté. La dame vit
dans un petit village près de Milwaukee
où Milton Erickson va bientôt donner
une conférence. Le neveu est inquiet et
espère qu’Erickson peut convaincre la
dame de ne pas se tuer.
Homme de défi, Erickson accepte d’aller rencontrer la dame. Lorsqu’il sonne
à la porte, après plusieurs minutes, une
petite dame toute recroquevillée dans
sa chaise roulante vient ouvrir. Erickson lui explique qu’il vient la visiter
parce que son neveu lui a parlé d’elle et
s’inquiète beaucoup pour elle. La dame
accepte de le rencontrer parce que son
neveu est un bon garçon. Elle ne pense
pas que Milton Érickson pourra la faire
changer d’idée.
Dès ses premiers pas dans la maison,
Erickson est d’abord frappé par la
noirceur. Tous les rideaux sont tirés.
On ne voit pas la lumière du jour. Les
meubles sont sales et poussiéreux et
la maison sent le renfermé. Il y règne
une ambiance triste et déprimante.
Elle est triste, déprimée et dégage très
peu d’énergie. Milton Erickson demande à la dame de visiter la maison
puisqu’étant lui-même en chaise roulante, il est intrigué par les aménagements qui ont été faits afin de lui permettre de se déplacer plus facilement
avec sa chaise roulante. La dame accepte de faire la visite et au fond de la
maison, ils entrent tous les deux dans
une pièce lumineuse, une serre.
Milton Erickson demande à la dame
de lui expliquer ce que contient cette
pièce. Tout à coup, la dame se redresse
dans sa chaise, son visage s’illumine
et elle explique qu’elle cultive dans sa
serre des violettes africaines. Il y en a
des dizaines de variétés, de toutes les
couleurs, de toutes les grosseurs. Elle
a même créé de nouvelles variétés en
faisant des croisements. Plus Erickson
pose des questions sur les violettes,
plus la dame s’épanouit.
De retour au salon, sombre et triste, elle
replonge dans sa déprime. Erickson lui
dit : “Votre neveu m’a dit que vous
vouliez mourir, il s’inquiète pour vous!
— C’est un bon garçon, vous lui expliquerez que ma décision est déjà prise.
Je suis vieille et inutile, ma vie n’a plus
de qualité. — Je ne suis pas sûr que ce
soit le problème, dit-il pensif. Il m’a
aussi dit que vous étiez catholique.”
La dame est curieuse et attend la suite.
“Je ne crois pas qu’une bonne catholique se conduirait comme vous le
faites.” La dame est insultée : “Je ne
vous permets pas d’être impoli chez
moi!” Milton Erikson s’excuse et lui
propose ceci : “Je ne voulais pas vous
insulter. Est-ce que vous accepteriez
de faire une dernière chose pour votre
neveu? Quand vous l’aurez fait, vous
pourrez toujours retourner à votre plan.
Je ne vous demanderai qu’une seule
chose. Je voudrais que vous regardiez
le feuillet paroissial chaque semaine
et que vous alliez vous-même (et il insista sur ce point) porter une violette à
chaque personne ou famille qui vit une
naissance, un deuil ou un mariage, etc.”
La dame accepte de le faire pour son
neveu. Erickson la salue et la quitte.
Une vingtaine d’années plus tard, Bill
O’Hanlon, élève de Milton Erickson,
demande à son mentor : “Après avoir
quitté cette dame, en avez-vous eu des
nouvelles?” À cet instant, Erickson
sort une vieille coupure jaunie d’un
journal local de Milwaukee, qui titrait
“La reine des violettes africaines est
décédée, des milliers de personnes lui
ont rendu hommage”. L’article, qui datait de 15 années suivant la rencontre
de la dame et d’Erickson, expliquait
que suite à son décès d’une mort naturelle, il n’y avait pas assez de place
dans l’église pour accueillir toutes les
personnes qui voulaient lui rendre un
dernier hommage. Elle avait rencontré
tellement de gens à qui elle avait donné
du réconfort, ou célébré avec eux, en
leur apportant une violette de sa propre
serre… en leur apportant une présence.
À la fin de sa vie, elle appartenait à une
communauté, et avait trouvé un sens à
sa vie.
Bill O’Hanlon demande à Milton
Erickson : “Cette histoire est vraiment
touchante, mais comment avez-vous
su…”
“Je n’étais pas certain, mais j’ai regardé partout autour d’elle et tout était
déprimant. Ses violettes africaines représentaient le seul signe de vie. J’ai
pensé qu’il serait plus facile de faire
grandir la partie où existaient les violettes africaines que d’enlever toutes
les mauvaises herbes de la dépression.”
Note : Cette histoire est une histoire
vraie, rapportée telle que vécue.
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nº 36, décembre 2009
Sagesse des contes
La valeur de la personne
Un conférencier bien connu commence son séminaire en
tenant bien haut un billet de 20 $. Il demande aux gens :
— Qui aimerait avoir ce billet?
Les mains commencent à se lever alors il dit :
— Je vais donner ce billet de 20 $ à l’un de vous, mais
avant, laisser moi faire quelque chose avec ce billet.
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
— Est-ce que vous voulez toujours de ce billet?
Les mains continuent à se lever.
— Bon, d’accord, mais que se passera-t-il si je fais cela.
Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds joints dessus, l’écrasant autant que possible et le recouvrant des
poussières du plancher. Ensuite, il demande :
— Qui veut encore avoir ce billet?
Évidemment, les mains continuent de se lever!
— Mes amis, vous venez d’apprendre une leçon... Peu
importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa valeur n’a pas changé, il vaut toujours
20 $.
Plusieurs fois dans votre vie vous serez froissés, rejetés,
souillés par les gens ou par les événements. Vous aurez
l’impression que vous ne valez plus rien, mais en réalité
votre valeur n’aura pas changé. Elle ne change pas aux
yeux des gens qui vous aiment! La valeur d’une personne
ne tient pas à ce l’on fait ou pas. Vous pourrez toujours
recommencer et atteindre vos objectifs. Cela ne change
rien, votre valeur intrinsèque est toujours intacte.
Coin humour
Un peu de vocabulaire...
Vivre au Québec concrètement
PROGRAMMEUR :
C’est celui qui résout! pour toi, de façon incompréhensible, un problème dont tu ignorais jusqu’ici l’existence.
RÉVEIL MATIN :
Instrument inventé pour réveiller les gens qui n’ont pas
de jeunes enfants
CAPITALISTE :
Personne qui se rend en voiture climatisée de son bureau
climatisé à son club sportif climatisé pour y prendre un
bain de vapeur.
CHANDAIL :
Vêtement que doit porter un enfant lorsque sa mère a
froid.
BANQUIER :
Personne qui serait d’accord pour vous consentir un prêt
à la condition que vous lui apportiez la preuve que vous
n’en avez pas besoin.
ORTHODONTISTE :
Magicien qui, tout en vous mettant des pièces de métal dans la bouche, retire de vos poches des pièces de
monnaie.
Juste pour rire
TRAVAIL D’ÉQUIPE :
Nouvelle façon de travailler qui permet à certains de
faire endosser les fautes par les autres.
Si tu as déjà ajusté les costumes d’Halloween de tes enfants pour
qu’ils puissent les porter sur un habit d’hiver,
Tu vis au Québec!
Si tu transportes des câbles de survoltage et que ta femme sait s’en
servir,
Tu vis au Québec!
Si la limite de vitesse sur l’autoroute est de 100 km/h, que tu roules
à 130 km/h et que tout le monde te dépasse,
Tu vis au Québec!
Si tu préfères conduire en hiver, car les nids-de-poule sont comblés
de neige,
Tu vis au Québec!
Si tu connais les 4 saisons : presque l’hiver, l’hiver, encore l’esti
d’hiver et les travaux routiers,
Tu vis au Québec!
Si tu trouves une température de moins 6 degrés Celsius juste un
peu frisquet,
Tu vis au Québec!
Si tu comprends ces blagues et que tu les refiles à tes copains,
Tu vis au Québec!
Joyeux Noël... AU QUÉBEC!
EC!
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Bulletin Vers la santé mentale
Ateliers thématiques
4e jeudi du mois - 14 h à 16 h
28 janvier
Vieillir en santé mentale
Qu’en est-il des personnes âgées qui présentent des problèmes de santé mentale.Est-ce que l’âge est un élément
stabilisateur, ou aggravant de la maladie mentale.
Personnes ressources :
Gisèle Leroux infirmière, Carole Roux psychologue
Suzanne Malo psychologue
25 février
Justice et santé mentale
Personne ressource : Louise Riopel
Coordonnatrice UPS-justice
CONFÉRENCES
4 mardi du mois – 19 h 30 à 21 h 30
e
26 janvier
Fiducie testamentaire
Conférencier : Yves Primeau,
conseiller en placement
23 février
* Thème et conférencier à confirmer
23 mars
L’indifférence à la douleur chez
les personnes atteintes d’une maladie mentale
Conférencier : Stéphane Potvin
27 avril
Le stress et ses conséquences
Conférencière : Sonia Lupien, neuropsychologue
25 mars
Proches aidants ou aidants naturels
et maladies mentales
Personne ressource : Regroupement des aidantes et
aidants Naturels de Montréal : Sylvie Riopel
Agente de communication et défenseur des droits
22 avril
Le parrainage civique de l’Est de Montréal
Personne ressource : Pierre Dufresne Directeur Général
27 mai
Survivre avec la maladie mentale
Témoignage : Marie-France Ropert
Changement à l’horaire
Fin du groupe d’entraide
pour couples de même sexe
L’AQPAMM s’adapte aux besoins des membres. Depuis
mai dernier, il y avait peu de demandes pour la continuité
du groupe d’entraide pour les couples de même sexe.
Nous vous proposons (pour faire suite à une demande) de
remplacer cette activité par un groupe d’entraide thématique. Voici les thèmes suggérés, ceux-ci pourront être revus
au cours des rencontres selon vos besoins.
Votre animatrice des rencontres demeure votre toute
dévouée : Diane Tardif
25 mai
Les nouveaux médicaments
Conférencière : Nancy Légaré
Nouveau groupe d’entraide thématique
Le groupe se réunira le 1er mardi du mois,
de 19 h à 21 h.
Lieu : AQPAMM
1260, rue Ste-Catherine est, Suite 203
Montréal (Métro Beaudry)
* 2 février - La culpabilité
* 2 mars - La violence verbale et physique
* 6 avril - Comment assurer l’avenir de mon proche?
* 4 mai - Les préjugés associés à la maladie mentale
* 1er juin - Le bonheur de votre proche et le vôtre
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nº 36, décembre 2009
Du nouveau en formation
Enfin, nous pouvons vous offrir une activité de
formation. Un projet qui nous tenait à cœur depuis plus
d’un an, mais la disponibilité n’était pas là. Donc à
compter du mercredi 27 janvier 2010, nous vous offrons
une formation qui s’adresse aux familles et amis dont
le proche souffre du Trouble de la Personnalité Limite
(TPL).
Cette formation comprend une série de 12 rencontres
d’une durée de 2 h 30, à raison d’une fois semaine pour
un groupe ne dépassant pas 12 personnes.
Nous prenons les inscriptions à compter du 7 janvier
2010, soit à notre retour du congé des fêtes.
C’est avec professionnalisme que nous vous recevrons dans les locaux de l’AQPAMM de 19 h à 21 h
le 27 janvier prochain.
En attendant, nous vous souhaitons
de passer de Joyeuses fêtes!
Farida Bensaada et Benjamine Gill, animatrices
Groupe psychoéducatif s’adressant aux familles et aux proches de personnes
atteintes d’un état psychotique ou atteintes de pathologies associées
Programme Printemps 2010
H ô p it a l
Notre–Dame
du
CHUM
Pavillon Mailloux
De 18h00 à 20h00
Pour information :
Lori Girard, travailleuse sociale : (514) 890-8000 poste 26609
Suzanne Thibodeau-Gervais, travailleuse sociale (514) 890-8000 poste 25648
Pour vous inscrire : Céline Bougie, agente administrative (514) 890-8000, poste 24560
7 avril 2010
Salle de cours : MR-1213
Accueil et présentation du programme
État psychotique : Ses causes,
ses manifestations, son évolution et
son pronostic
Le traitement pharmacologique
14 avril 2010
Salle de cours : MR-1213
Approches thérapeutiques
L’ergothérapie : les habiletés fonctionnelles à
acquérir
21 avril 2010
Salle de cours : MR-1213
Abus de substances et psychose
Stratégies d’adaptation
Le rétablissement
28 avril 2010
Salle de cours : MR-1213
Comment établir ses limites
Invitées : Mme Lucie Boissinot et
Mme Odette Langlois
Les habiletés de communication
5 mai 2010
Salle de cours : MR-1213
La crise : danger ou opportunité
L’agressivité
La requête pour évaluation psychiatrique
Invitée : à déterminer
Processus d’admission à l’urgence CHUM
12 mai 2010
Salle de cours : MR-1213
Un psychiatre répond à vos questions
Bilan
page 15---------AQPAMM – légalement constitué depuis 1980 ---------
Programmation 2010
Le groupe d’entraide l’AQPAMM de Jour
Jeudi de 14 h à 16 h
* 7 et 21 janvier
* 4 et 18 février
* 4 et 18 mars
Le groupe d’entraide l’AQPAMM de Soir
* 1 et 15 avril
* 6 et 20 mai
* 3 et 17 juin
er
Lieu : AQPAMM 1260, rue Ste-Catherine Est, Suite 203
Montréal (Métro Beaudry)
2e mardi du mois – 19 h à 21 h
* 12 janvier * 9 février
* 9 mars * 13 avril * 11 mai * 8 juin
Lieu : AQPAMM 1260, rue Ste-Catherine Est, Suite 203
Montréal (Métro Beaudry)
Le groupe L’Étançon
1er mardi du mois – 19 h à 21 h
Groupe d’entraide thématique
1er mardi du mois - 19h à 21h
* 2 février * 2 mars * 6 avril
* 4 mai * 1er juin
Lieu : CLSC-CHSLD PAT/Montréal Est
13926, rue Notre-Dame Est, Local 068,
Montréal (Pointe-aux-Trembles)
* 2 février - La culpabilité
* 2 mars - La violence verbale et physique
* 6 avril - Comment assurer l’avenir de mon proche?
* 4 mai - Les préjugés associés à la maladie mentale
* 1er juin - Le bonheur de votre proche et le vôtre
Le groupe d’entraide La Petite-Patrie et Villeray
Lieu : AQPAMM 1260, rue Ste-Catherine Est, Suite 203
Montréal (Métro Beaudry)
Ce groupe d’entraide est pour l’instant suspendu,
le temps de trouver un nouveau local.
Merci à l’équipe du CSSS Cœur de l’Île et plus
particulièrement à Mesdames Josée Duplessis,
Monique Langevin et Jocelyne Moretti !
Fermeture, période des fêtes
Les bureaux de l’APQAMM seront fermés à compter
du 23 décembre 16 h et réouverts le 7 janvier 2010.
Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez rejoindre :
la ligne d’écoute “Le Havre” au 514-982-0333. Vous
trouverez là des gens empathiques et généreux.
Commanditaires
Il se passe quelque chose de difficile? C’est le jour de
Noël? Le Havre est fermé? Alors, vous pouvez joindre
le centre de crise “Le Transit” au 514-282-7753 ou
encore, vous pouvez composer le 811 et l’on vous
dirigera vers la ressource le plus près de chez vous.