Quel avenir pour le secteur immobilier au Liban face à la crise

Transcription

Quel avenir pour le secteur immobilier au Liban face à la crise
Économie
8
samedi 22 novembre 2008
BLOM Bey.
Pétrole NY
Brent
Or
Argent
+2,23 %
+3,37 %
799,25
9,66
+1,41 %
49,70
1 253,57
50,52
Bourse de Beyrouth
Les valeurs
Q.
Solidere A
Solidere B
Bank Audi - GDR
Byblos Bk prior.
Blom Bk GDR
BLOM Bk Pref. C 05
Rasamny Younis M. B
Holcim Lib.
Cim. blcs (port.)
Uniceramic (port.) C
Beir. Global Inc.
Beir. Preferred Fund
Beir. Lira Fund
Vol. ($)
Clôt. ($)
Var. (%)
116 884
79 872
7 800
10 000
300
208
2 184
2 058 811
1 374 273
441 305
17 000
21 900
21 154
4 062
17,64
17,65
57,75
1,70
73,00
101,70
1,86
+4,07
+5,05
–3,75
+0,59
+4,43
000
0,00
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Tendances
Les Bourses européennes ont
terminé la semaine sur un fort
repli hier, les marchés restant
déprimés par la récession et la
déflation. « Les marchés actions
connaissent un nouvel accès de
faiblesse », provoqué cette semaine par une salve d’indicateurs décevants montrant
que « le ralentissement de l’activité s’accélère », résume Valérie
Plagnol, stratégiste au Crédit
mutuel-CIC.
Wall Street a rebondi hier,
portée par la perspective d’une
nomination du président de la
Réserve fédérale de New York
Timothy Geithner au secrétariat au Trésor.
Le dollar se repliait face à
l’euro, pénalisé par une bonne
tenue de Wall Street qui rassure un peu les investisseurs,
en dépit de la publication d’un
mauvais indicateur économique européen.
Les prix du pétrole ont rebondi hier après avoir cassé la
veille le seuil symbolique de
50 dollars, sur fond de stabilisation de Wall Street et de
baisse du dollar. À New York,
le baril de brut a fini à 50,52
dollars.
Indices arabes Taux de change (L.L.)
Devise
Dubai Mar.
2 012,24
–1,99 %
Saudi Gen.
4 880,44
–1,80 %
Kuwait Gen.
8 875,90
+0,73 %
Egypt Hermes
3 878,11
–5,38 %
Doha Sec. Mar.
5 809,27
+0,84 %
Bahrain SE
Achat
Dollar US
Livre syrienne
Dinar irakien
Dinar koweïtien
Dinar jordanien
Dinar bahreïni
Dirham EAU
Rial qatari
Rial saoudien
Livre égyptienne
Livre sterling
Franc suisse
Yen (100)
Franc CFA (1 000)
Dol. canadien
Dol. australien
Euro
Vente
1 501,00
32,60
1,26
5 522,44
2 118,56
3 982,49
408,59
412,19
400,10
271,32
2 258,23
1 238,04
15,69
2,89
1 192,69
943,83
1 890,92
1 514,00
32,88
1,27
5 570,27
2 136,91
4 016,98
412,13
415,76
403,56
273,76
2 258,98
1 248,76
15,83
2,92
1 203,02
952,00
1 895,68
Taux croisés
Devise
$ Dollar US
£ Sterling
CHF Franc suisse
¥ Yen
€ Euro
£ GBP CHF
1,4811 0,8187
– 0,5528
1,8091 –
141,415 78,17
1,1782 0,6513
$ USD
–
0,6752
1,2214
95,48
0,7955
¥ YEN
0,0105
0,0071
0,0128
–
0,0083
€ EUR
1,257
0,8487
1,5354
120,02
–
Taux d’intérêt
2 055,29
+1,43 %
Devise
$ USD
£ GBP
CHF
¥ YEN
€ EUR
Amman
2 770,72
–2,91 %
2 j.
1,00
3,00
2,15
0,50
3,25
1 m.
Bourses internationales
S&P 100
CAC 40
(USD)
3 M Co.
59,79
Abbott Lab..
50,08
AES Corp.
7,10
Alcoa Inc.
8,20
Allstate Cp.
20,31
Altria Group Inc. 15,02
Amer Elec.Pow.
28,63
Am. Express
18,07
Amer Int. Group
1,56
Amgen
54,05
Anheuser Busch. 68,58
Apple
80,91
AT&T Inc.
24,36
Avon Products
19,03
Baker Hughes
28,94
Bank of Ny Mel. 24,33
Baxter Intl Inc.
50,26
Bank of America 10,66
Boeing
38,44
Bristol Myers
18,60
Burlington
71,95
Campbell Soup
35,18
Capital One
25,83
Caterpillar Inc.
33,82
CBS Corp.
4,68
Chevron Corp.
67,83
Cigna Cp
8,59
Cisco Sys Inc.
14,82
Citigroup Inc.
3,65
Coca Cola Co.
43,00
Colgate Palmolive 61,50
Comcast Cp.
13,37
Conocophillips
44,58
Covidien LTD.
32,83
CVS Caremark
26,11
Dell Inc.
9,09
Dow Chemical
17,03
Du Pont
22,35
El Paso Corp.
9,03
EMC Cp
6,05
Entergy Cp
84,32
Exelon Corp.
49,47
Exxon Mobil
73,46
Fedex
58,99
Ford Motor Co.
1,39
Gen. Dynamics
50,65
Gen. Electric Co. 13,59
Goldman Sachs
53,37
Google
257,25
Halliburton Co.
15,13
Hartford Fin. SVC
4,93
Heinz H. J. Co.
38,82
Hewlett Packard
33,63
Home Depot Inc. 18,51
Honeywell Intl Inc. 24,71
Intel Cp
12,60
IBM
71,47
Intl Paper
10,69
Johnson & Johns
56,22
JP Morgan Chase 20,79
Kraft Foods Inc.
25,85
Mastercard Inc.
123,27
McDonalds Cp
53,51
Medtronic Inc.
30,23
Merck Co Inc.
23,58
Microsoft Cp
19,09
ML Co Cmn
8,09
Morgan Stanley
9,72
Natl Oilwell Varco 20,54
Norfolk So Cp
44,46
NYSE Euronext
18,35
Occidental Pet
45,39
Oracle Corp.
16,14
Pepsico Inc.
52,83
Pfizer Inc.
15,20
Philip Morris Intl. 36,89
Procter Gamble
61,22
Qualcomm Inc.
29,22
Raytheon Co.
46,61
Regions Financial
7,51
Sara Lee Cp
8,25
Schlumberger
43,05
Southern Co.
35,00
Sprint Nxtel Cp
1,74
Target Cp
27,43
Texas Instruments 14,32
Time Warner Inc. 7,76
Tyco Intl. Ltd
17,27
United Parcel
50,65
SVC
United Tech.
45,32
Unitedhealth
16,54
US Bancorp
21,65
Verizon Commun 27,51
Wachovia Cp
3,84
Wal Mart Stores 52,09
Walt Disney C
20,33
Wells Fargo&Co 20,52
Weyerhaeuser C 30,67
Williams Cos
13,67
Xeros Cp
5,15
+5,28
–0,54
+3,05
+19,71
+12,21
+3,94
+2,80
+4,88
+8,33
+7,82
–
+0,52
–0,61
+3,54
+7,26
–0,12
+3,63
–5,24
+3,58
–3,53
–0,04
–0,68
+2,54
+2,98
+3,77
+5,33
–3,27
+2,42
–22,51
+4,70
+1,65
+0,53
+6,65
–1,62
–2,57
–7,34
+2,47
+1,82
+2,03
+13,08
+9,52
+9,93
+7,23
+3,95
–
+3,79
+5,84
+2,63
–0,89
+12,41
–11,49
+2,10
+5,66
–0,05
+4,39
+3,03
–0,38
+3,19
+0,73
–11,08
+3,94
+1,80
+1,13
+4,10
+0,08
+8,90
+1,63
+5,65
+15,01
+2,70
+3,97
+11,47
+4,81
+5,05
+5,19
+0,71
+3,19
+0,03
+2,42
–1,96
+0,61
+8,71
+3,49
+27,01
–2,04
+2,14
+9,76
+10,35
+2,93
+4,86
+1,47
–2,12
+3,81
–6,34
+2,82
+8,54
–8,92
+5,98
+12,70
–5,16
3 m.
1,47
3,67
1,14
0,80
3,81
2,23
4,17
2,07
0,89
4,22
2,71
4,29
2,28
0,96
4,28
25,885
9,210
59,450
1,482
34,760
13,970
11,710
35,980
24,750
23,300
28,500
6,880
3,189
10,665
40,795
30,300
18,755
31,625
41,250
59,875
33,460
25,040
39,195
31,525
40,000
12,200
31,540
14,705
26,000
38,810
41,685
27,520
5,099
12,24
36,725
97,925
67,250
17,715
25,470
20,050
3,455
1,900
2,960
12,800
0,990
Arabie saoudite
Saudi Telecom.
Riyad Bank
SABIC
Samba Fin. Group
Al-Rajhi Banking
0
–1,04
–3,27
–1,54
–5,71
(SAR)
51,000
21,750
49,500
57,000
55,500
–7,27
–0,23
–1,98
+0,88
–3,48
1,340
1,120
1,280
1,560
0,950
+8,06
+5,66
0
+6,85
–
(KWD)
Nat. Bk. of Kuw.
MTC
Com. Bk of Kuw.
Kow. Fin. House
Gulf Bank
Égypte
+1,79
–3,26
+0,03
–6,20
–1,95
+3,64
–1,60
–1,42
–1,51
+3,05
–3,55
–1,71
–6,21
+1,47
–6,00
–2,26
–2,97
–4,66
–4,34
–0,39
+0,69
–4,57
–0,75
+0,30
–5,62
–4,61
–1,74
–1,37
+0,70
–10,33
–2,45
–13,84
–3,61
–1,61
–1,65
–0,74
–5,68
–2,72
–0,89
–3,84
(AED)
Bayan Inv. Co
Shuaa Capital
Emaar Properties
Emirates Telecom
Tamweel Bk.
Koweït
2,90
4,34
2,51
1,11
4,35
(EUR)
Accor
Air france
Air Liquide
Alcatel
Alstom Regroup.
Arcelor Mittal
Axa
Bnp Paribas
Bouygues
Cap Gemini
Carrefour
Crédit Agricole
Dexia
Eur Aero Defence
EDF
Essilor
France Télécom
Gaz de France
Danone
L’Oréal
Lafarge
Lagardere
Lvmh
Michelin
Pernod Ricard
Peugeot
Pinault Print.
Renault
Saint-Gobain
Sanofi Synth.
Schneider Electric
Sté Générale-AStmicroelec Sico
Suez Lyon Eaux
Total Fina Elf
Unibail Hold
Vallourec
Veolia Envi.
Vinci
Vivendi univer.
E.A.U.
6 m. 1 an
(EGP)
Orascom Telecom
21,050 –8,48
Alex.Com.&Mar.Bk. 7,260 –21,09
Telecom Egypt.
13,200 –2,94
E.F.G. Hermes
13,560 –13,63
Orascom Const.
114,000 –12,31
Qatar
(QAR)
Industries Qatar
Qatar Telecom.
Qatar Nat. Bank
Doha Bank
Com. Bk. of Qatar
Bahreïn
78,400
133,200
143,700
36,100
60,000
+1,55
–1,11
+0,42
0
+0,67
(BHD)
Ahli United Bank.
Nat. Bk. of Bahrain
Bahrain Telecom C°
Arab Bank. Corp.
Gulf Fin. House
Jordanie
Housing Bank
Arab Bank
Jordan Telecom
Arab Potash C°
Bank of Jordan
0,770
0,685
0,600
0,920
1,500
+5,48
+0,74
+4,35
0
+4,90
8,600
14,330
4,700
29,530
2,180
–1,71
–4,47
–1,26
–4,99
–2,68
(JOD)
En coopération avec
Liste des banques No 129, Tél. +961 1 985 195
imm. Tamari, rue Allenby Fax +961 1 985 193
Beyrouth
www.ffaprivatebank.com
Fonds arabe
(USD)
du 22 août
au présent
FFA Arabian
83,10
–16,90 % Growth Cert.
+7,05 %
+7,33 %
Platine
EUR (€)
Dow Jones
Nasdaq
820,50
1,2570 $
7 936,91
1 384,35
+5,53 %
+5,09 %
+1,05 %
S&P 500
CAC 40
Stoxx 50
800,25
2 881,26
2 165,91
+5,18 %
+6,35 %
–3,33 %
–2,70 %
Liban
Quel avenir pour le secteur immobilier
au Liban face à la crise mondiale ?
Conférence Les prix de l’immobilier au Liban devraient chuter entre 10 % et 30 %, mais pas de retour au
scénario du « crash » des années 1996-97, estiment les analystes.
Bachir EL-KHOURY
À l’heure où la crise financière mondiale se transforme
petit à petit en une récession
réelle, frappant de plein fouet
plusieurs secteurs, comme
en témoignent la débâcle de
l’automobile américaine et
la déprime du secteur de la
construction aux États-Unis,
les craintes sur des retombées
de cette crise sur le Liban s’accentuent jour après jour. L’immobilier, un des secteurs les
plus actifs et les plus attractifs
de l’économie libanaise, fait
particulièrement l’objet d’interrogations quant à la pérennité de sa croissance et l’évolution de ses prix à l’avenir.
« Malgré la crise mondiale, le
marché immobilier au Liban exhibe toujours des signes de bonne
santé car la demande demeure
plus élevée que l’offre. D’ailleurs,
nous avons récemment été sollicités par des investisseurs étrangers pour la négociation d’achat
de terrains d’une valeur totale
de 500 millions de dollars », a
souligné d’emblée Raja Makarem, PDG de la société
immobilière Ramco, au cours
d’une conférence tenue à l’occasion du forum des « Amis
du Liban pour l’investissement et le financement ». De
son côté, le directeur général
de Solidere, Mounir Doueidy,
a saisi l’occasion pour annoncer que « plusieurs lots, d’une
valeur totale de 170 millions
de dollars, ont été récemment
vendus par la compagnie, au
prix moyen de 3 000 dollars le
mètre carré ». Si le secteur n’a
pas été encore frappé par une
sérieuse récession, comme
c’est le cas aujourd’hui dans
plusieurs pays de la région et
du monde, « le rythme de vente
de terrains s’est, en revanche,
décéléré, et les promoteurs ont
déjà procédé à une baisse de
leurs prix de près de 10 % », a
toutefois souligné Makarem,
selon qui l’attentisme qui
plane sur le secteur et les négociations serrées qui ont lieu
entre vendeurs et acquéreurs,
depuis l’éclatement de la crise
mondiale, sont responsables
de cette légère baisse des prix.
« Le facteur psychologique y est
pour beaucoup. En revanche,
on ne peut pas parler de chute
importante des prix, mais plutôt d’une correction survenant
au lendemain de la flambée des
prix qui a précédé la crise », explique-t-il. Des propos qui ne
font toutefois pas l’unanimité.
Pour Joe Kanaan, PDG de la
société Sodeco Gestion, l’un
des leaders du marché immobilier au Liban, « il ne faut plus
nier l’idée d’une chute certaine
des prix de l’immobilier dans les
prochains mois ». « Certes, il n’y
aura pas de retour à l’époque de
la dépression immobilière, apparue au milieu des années 90, car
les considérations d’aujourd’hui
ne sont pas les mêmes que celles
d’hier, mais il s’agit là de plus
qu’une simple correction », a-t-il
ajouté.
Il est essentiel de décortiquer le marché local et de
définir les diverses catégories
d’acquéreurs, afin de cerner
avec exactitude l’ampleur
de l’impact de la crise, a-t-il
souligné (voir schéma). Selon
Kanaan, l’appétit de la clientèle étrangère, qui représente
près de 40 % de la demande
immobilière au Liban, devrait
5 525
fléchir entre 50 % et 80 %
(toutes catégories confondues) tandis que la demande
de la clientèle locale (qui représente 60 % du marché)
devrait reculer entre 20 % et
30 % uniquement pour les
appartements dont les prix
varient entre 250 000 et un
Prévisions de la chute de la demande immobilière
50 - 80 %
50 - 80 %
Environ
400 000 $
50 - 80 %
Clientèle Clientèle
étrangère locale
40 %
> 1 million $
Prix des appartements
Entre 20 - 30 %
250 000 $
et 400 000 $
Entre
60 000 $
et 120 000 $
Chute de la demande
Source : Sodeco Gestion.
Solidere, un cas
particulier ?
perspectives de croissance du
secteur immobilier dans les
pays du Golfe semble en tout
cas peser sur plusieurs acteurs
du secteur, à l’instar de la société Solidere, qui s’est lancée,
il y a quelques mois, à travers
sa filiale Solidere International, dans un mégaprojet dans
l’émirat de Ajman. Les titres
de la compagnie à la Bourse
de Beyrouth ont d’ailleurs
atteint avant-hier le niveau
le plus bas depuis juillet dernier, les actions A clôturant
à 16,95 dollars. Le directeur
général de la société, Mounir
Doueidy, se veut en revanche
rassurant. « Contrairement aux
compagnies immobilières de la
région, qui ont massivement
recours aux financements bancaires, aujourd’hui de moins en
moins disponibles, Solidere bénéficie d’un niveau élevé de liquidités et de ratios de solvabilité et
d’endettement réconfortants. De
plus, 30 % du projet de Ajman a
déjà été vendu, et nous disposons
à l’heure actuelle de 700 millions
de dollars, amplement suffisants
pour le démarrage de ce dernier
», a-t-il précisé. Selon des informations rapportées hier par
l’agence Reuters, l’achèvement
des projets pourrait en revanche être retardé de deux ans.
En attendant, promoteurs et
acquéreurs vivent au rythme
de la crise mondiale la plus
inquiétante depuis 1929…
Ses retombées sur l’économie
réelle et le secteur immobilier
en particulier pourraient en
effet s’avérer plus lourdes que
prévu.
des
Anne-Marie Idrac rencontre
Chatah et Safadi
Variation
mensuelle (%)
+19,1
+0,8
Boissons alcoolisées
et tabac
+0,1
+0,1
Habillements
et chaussures
+3,8
+0,5
Loyer
+4,8
0
Eau, électricité,
et combustibles
+7,0
–2,8
Meubles,
électroménagers,
maintenance
+5,9
+0,2
Soins de santé
+4,7
–1,1
Transports
+5,7
–5,8
Communication
–0,4
0
Divertissement
et culture
+0,6
0
Éducation
+0,1
–0,1
Restaurants et hôtels
+22,2
+0,1
Produits et services
divers
+4,8
+0,1
Indice des prix
+7,7
–0,6
La secrétaire d’État française
chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, a
visité hier le ministre des Finances, Mohammad Chatah.
Les deux parties ont cosigné un
protocole de coopération entre
le ministère des Finances, le
ministère français de l’Économie, de l’Industrie et du Travail
et l’Agence française pour la
coopération technique. À l’issue de la rencontre, Anne-Ma-
Zeaïter appelle les
banques à financer
le secteur industriel
Le ministre de l’Industrie,
Ghazi Zeaïter, a estimé hier
que « le Liban est le pays idéal
pour l’investissement, d’autant
qu’il a pu éviter les retombées
néfastes de la crise mondiale
grâce aux mesures de précaution
prises par la Banque du Liban ».
« Il faudrait compléter la solidité
financière du pays par une série
de mesures incitatives visant à
encourager les banques à financer
Les réformes structurelles, une nécessité pour faire
face à la crise internationale, selon Bank Audi
veloppés. Selon le rapport, les
raisons de cette immunité face
à la crise sont nombreuses. Au
niveau macroéconomique, le
Liban bénéficie d’une base de
dépôts stable favorisée par des
rentrées récurrentes de capitaux, notamment de transferts
d’émigrés. Ceux-ci, évalués à
près de 6 milliards de dollars,
devraient continuer à représenter plus de 20 % du PIB, même
s’ils seront enclins à diminuer
légèrement en raison de la crise
mondiale.
Ensuite, le système bancaire
libanais est comparativement
bien régulé à l’échelle internationale. La Banque du Liban
(BDL) a en effet émis, il y a
quatre ans, une circulaire empêchant les banques libanaises
d’investir librement dans des
produits structurés tels que les
« subprimes ». Plus récemment, la BDL a émis une autre
circulaire limitant les montants
des crédits bancaires destinés
aux projets immobiliers à 60 %
du coût du projet, afin de protéger le secteur financier d’une
spéculation qui risque d’avoir
des retombées négatives. Le
rapport note que les prêts logement, qui ont été à la base de la
crise financière internationale,
ne représentent en tous cas que
2 % de l’actif total des banques
libanaises (1,7 milliard de dollars). En parallèle, les crédits
couverts par des garanties représentent 76 % du portefeuille
de crédits des banques locales
et le ratio crédits/dépôts ne dépasse pas 33 %.
Sur un autre plan, le rapport note une amélioration des
principaux indicateurs économiques au cours des neuf
premiers mois de l’année. Les
actifs consolidés des banques
ont, par exemple, progressé
de 13 % fin septembre, sur
un an, grâce notamment à une
hausse de 9,5 milliards de dollars des dépôts bancaires. Sur
le plan du marché boursier, la
valeur totale des transactions
rie Idrac a réitéré la confiance
de son gouvernement dans la
capacité du Liban à appliquer
son programme de réforme. De
son côté, Mohammad Chatah a
mis l’accent sur le renforcement
de la coopération économique
entre Beyrouth et Paris.
La secrétaire d’État française a également rencontré le
ministre de l’Économie, Mohammad Safadi, qui a appelé
au développement des investis-
sements privés français au Liban. De son côté, Anne-Marie
Idrac a affirmé que « les projets
de modernisation de l’économie
libanaise semblent prometteurs ».
« Près de 80 entreprises françaises sont présentes au Liban, a-telle conclu. Et nous avons pleine
confiance dans l’aptitude du programme de réformes du gouvernement libanais à drainer davantage d’investissements européens
et français dans le pays. »
les entreprises industrielles ou
autres », a-t-il ajouté.
S’exprimant dans le cadre
des travaux de la conférence
des « Amis du Liban
pour l’investissement et le
financement », le ministre
de l’Industrie s’est félicité de
« l’ampleur de la confiance des
investisseurs mondiaux à l’égard
du secteur bancaire libanais,
qui s’est manifestée à travers la
croissance des flux de capitaux
intrants depuis le début de la
crise mondiale ». Il a en outre
mis l’accent sur la nécessité
de renforcer la coopération
industrielle entre le Liban
et les institutions et parties
internationales. « L’essentiel
est d’assurer le financement
des projets créatifs du secteur
industriel », a-t-il poursuivi.
Ghazi Zeaïter a également
estimé qu’« une part de la
responsabilité des problèmes de
notre industrie peut être imputée
aux pays arabes qui entravent le
libre-échange et refusent de lever
leurs barrières douanières ».
Brève
Rapport
Selon le dernier rapport trimestriel de la Bank Audi, la
résilience de l’économie libanaise à la crise financière internationale ne peut perdurer
sur le long terme à moins que
des réformes structurelles ne
soient exécutées de manière
imminente afin d’assurer aux
finances publiques un atterrissage en douceur. Le rapport note en revanche qu’au
moment où l’économie mondiale devrait connaître un ralentissement avec un taux de
croissance réelle de 3,7 % en
2008 et de 2,2 % en 2009, le
Liban devrait connaître cette
année un taux de croissance
de 6 %, le plus élevé depuis
quatre ans, et de 5 % en 2009,
selon les dernières prévisions
du FMI. Le Liban affichera
ainsi l’an prochain une croissance moyenne supérieure à
celle de l’économie mondiale,
et bien au-dessus du taux de
croissance de -0,3 % prévu
par le FMI pour les pays dé-
leurs dettes et auront donc du
mal à éviter la faillite », explique Kanaan.
Plusieurs grands projets,
gelés au lendemain de la
guerre de 2006, ont en effet
récemment repris, malgré la
débâcle internationale. « Le
Liban demeure une destination
attirante pour les investisseurs
immobiliers. Les prix n’ont cessé
d’augmenter depuis 2005, malgré tous les événements contraignants qui ont marqué ces trois
dernières années. Le pays présente à ce niveau un modèle unique dans la région », a souligné
Salah al-Mayyal, directeur
général de Levant Holding,
qui conduit le projet « Phoenician Village » au centre-ville
de Beyrouth, d’une valeur
totale de 1,1 milliard de dollars. « Les travaux d’exécution
doivent bientôt commencer »,
a-t-il assuré. Pour al-Mayyal,
les promoteurs ne doivent pas
craindre une baisse des prix
de l’immobilier, car les prix
des matières premières et des
matériaux de construction
sont déjà depuis plusieurs semaines en forte baisse. « Ceci
aidera à maintenir les marges de
profit au niveau d’avant-crise »,
a-t-il ajouté. Il a en revanche
mis l’accent sur le risque qui
plane sur le secteur immobilier dans le Golfe, notamment
à Dubaï, en raison de la forte
spéculation qui caractérise la
structure même du marché.
L’assombrissement
Variation entre déc.
07 et oct. 08 (%)
Produits alimentaires
et boissons non
alcoolisées
60 %
Entre
25 000 $
et 40 000 $
L’inflation en recul
Postes
de consommation
Entre 20 - 30 %
600 000 $
et 1 million $
Entre
600 000 $
et 800 000 $
Consommation
Selon l’indice publié par
l’Administration centrale des
statistiques (ACS), les prix à
la consommation ont accusé
une baisse de 0,6 % en octobre, contre une hausse mensuelle de 0,7 % en septembre
dernier.
Depuis décembre 2007, les
prix ont toutefois augmenté
de 7,7 %.
Cette chute de l’indice des
prix à la consommation survient pour la première fois
depuis des mois.
Selon l’ACS, l’entassement
de l’inflation est principalement le résultat de la baisse
importante des prix des combustibles. En revanche, cette
tendance à la baisse n’a pas
marqué toutes les catégories
de produits.
Par exemple, les prix relatifs
à l’éducation ont augmenté
de 4 % en octobre, en raison
de la hausse des frais scolaires
dans certains établissements.
Quant aux prix alimentaires,
ils ont bondi de 0,8 % en
octobre, portant à 19,1 %
la hausse depuis le début de
l’année.
million de dollars. Devant ces
pronostics, les prix de l’immobilier devront chuter en
moyenne entre 10 % et 30 %.
« Mais cela n’affaiblira pas l’engouement des investisseurs pour
de nouveaux projets, notamment les promoteurs enracinés
depuis longtemps dans le marché. En
revanche, les8 330
investis4 567
seurs saisonniers, qui ont rejoint
le marché immobilier au point
culminant et qui sont contraints
de vendre aujourd’hui à des prix
plus bas, pourraient se retrouver
dans l’incapacité de rembourser
à la Bourse de Beyrouth a atteint 1,4 milliard de dollars au
cours des neuf premiers mois
de 2008, contre 573 millions
de dollars au cours de la même
période de l’an dernier. La balance des paiements a, quant
à elle, enregistré un surplus
de 2,2 milliards de dollars sur
la même période, grâce à une
croissance de 62 % des rentrées nettes de capitaux.
Au niveau du secteur immobilier, les permis de construire
ont couvert un total de 8,32
millions de mètres carrés
jusqu’à fin septembre, en
hausse de 30,6 %. Quant au
nombre de touristes, il a atteint
983 585, en hausse de 28,3 %.
En revanche, au niveau du
secteur public, les chiffres des
neuf premiers mois indiquent
une croissance du déficit public de 10,9 % et une hausse de
la dette publique de 8 %. Celle-ci avait atteint 45,7 milliards
de dollars fin septembre, soit
environ 168 % du PIB.
Masse monétaire
Semaine du 31 octobre au 6 novembre 2008
M1 : les disponibilités monétaires en livres M1 ont diminué de 22 milliards de
livres au cours de la semaine du 31 octobre au 6 novembre 2008, sous
l’effet d’une baisse des dépôts à vue en livres de 201 milliards de livres
et d’une hausse du volume des billets en circulation de 179 milliards.
M2 : les dépôts d’épargne en livres M2-M1 se sont accrus de 421 milliards
de livres au cours de cette semaine. Sur un an, l’agrégat M2 a augmenté de 40,53 %.
M3 : les dépôts en devises M3-M2 ont diminué de 423 millions de dollars. Le
taux de croissance de M3, sur un an, s’est inscrit à 12,85 %.
M4 : l’agrégat M4 a progressé de 12,28 % sur un an. Le portefeuille de
bons du Trésor souscrits par le secteur non bancaire a augmenté de 30
milliards de livres au cours de la semaine.
En Mds de LL
Déc. 00
06 nov. 08
Var. hebdom.
Var. ann.
(%)
2 389
3 789
–22
6,93
19 493
35 053
399
40,53
49 294
100 122
–238
12,85
55 993
105 980
–208
12,28
M1
monnaie en
circulation +
dépôts à vue
en LL
M2
M1 + autres
dépôts en LL
M3
M2 + dépôts
en devises
étrangères
M4
M3 + bons du
Trésor souscrits
en dehors du
secteur bancaire