OLYMPIA 1964 Compte-rendu du spectacle par Jean Prieur 2
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OLYMPIA 1964 Compte-rendu du spectacle par Jean Prieur 2
OLYMPIA 1964 Compte-rendu du spectacle par Jean Prieur 2 février 1964, un dimanche après-midi. J’ai 15 ans et mes parents n’ont donc toléré qu’une “matinée” à l’Olympia. Temps béni : les spectacles comprenaient une première partie avec un crescendo dans le vedettariat. Équilibristes et jongleurs pour mettre en bouche, comique qui ne faisait rire que lui-même - et nous aussi parfois. Arrive Pierre Vassiliu avec son “Armand” (c’était un pauv’ gars) et sa “Charlotte” (qui avait perdu sa culotte). Décalé et sympathique. Et ensuite du lourd : Triny Lopez ! Du charme, une belle voix et un sens du rythme au service de succès plus que tubesques tels “La bamba”, “Quizas, quizas, quizas”, “If I had an hammer”, etc. Ça y est, la salle est bouillante ! Mais zut, c’est l’entracte. Après une cigarette et un eskimo, nous sommes assis de nouveau à nos places. Les lumières éclairent le plateau… Sylvie Vartan va arriver. Et sur le rythme de LOVE HAS LAID ITS HANDS ON ME, elle entre en scène. La robe de mousseline jaune (oui, ce jour-là, il s’agissait de la version jaune), les 3 choristes en robes orangées, l’orchestre au complet. Et très vite les “Ouh, ouh” et quelques inévitables, habituels et incontournables “Sylvie, va-t’en”. Forcément, en ce tempslà… Mais Sylvie, très gracieuse et convaincue, enchaîne sur le même rythme : et voici TE VOICI que voilà. Ça crie toujours un peu dans la salle, mais moins fort. Les applaudissements commencent à arriver. Elle a de la conviction quand même ! Il y a bien un truc qui tombe sur scène, venant du balcon : une boulette, un citron, je n’ai pas bien vu. Sylvie, elle, ne s’est aperçu de rien. Ou elle a fait comme si. Quelques chansons encore : NE T'EN VA PAS qui avait été chouchou de Salut les Copains, SINCE YOU DON'T CARE (ou la version française CAR TU T'EN VAS, je ne me souviens plus bien ?), un vieux tube IL REVIENT, un plus nouveau I'M WATCHING YOU… et là, c’est parti, la salle est conquise. Ne resteront que les applaudissements jusqu’à la fin du spectacle. Sylvie fait une pause, se rapproche du piano et entonne LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER après en avoir annoncé l’auteur, Charles Aznavour. La chanson débute sans orchestre, juste la voix de Sylvie sur les notes du clavier. Maintenant, ce sont des applaudissements à tout rompre. Presque un triomphe. Il ne lui restera plus qu’à terminer par SI JE CHANTE, son plus gros succès de l’époque. Voilà, Sylvie : c’est gagné. Vont suivre les Beatles, mais ça, c’est une autre histoire…