APPRENDRE A RECONNAITRE LA PRESENCE DE DIEU DANS

Transcription

APPRENDRE A RECONNAITRE LA PRESENCE DE DIEU DANS
APPRENDRE A RECONNAITRE LA PRESENCE DE DIEU DANS LA VIE
un temps pour relire.
lire le psaume 132
Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères
de vivre ensemble et d’être unis
Un maître mot au M.E.J : discerner. Avec les jeunes et dans notre vie, nous faisons un travail
de relecture. Nous apprenons à regarder la vie avec un regard bienveillant, disons nous souvent.
C’est plus que cela. Ce n’est pas seulement regarder nos vies et se dire : “tout ne va pas si mal, il y
a d u positif”. C’est regarder nos vies avec un regard de foi et d’espérance, en constatant : Dieu
était là. Dieu est là. Il me guide. Il se fait discrète présence. Il appelle de diverses manières. Il
donne une « grâce » ‘pour vivre ce qui est à vivre. Il nous tient par la main. Même dans les
moments difficiles, il me porte. Il porte 1’Eglise et ce monde.
Travail de patience : il faut compter avec le temps pour pouvoir dire Tu étais avec moi et je
ne le savais pas. Ce travail de relecture engage un acte de foi : la réalité est parfois obscure. Le
sens n’apparaît pas immédiatement. Collé au quotidien, nous “fonctionnons” à vue, au jour le jour.
Pris dans le tourbillon des jours, nous perdons le fil. Saisis par l’épreuve, le doute, ou l’angoisse,
nous nous décourageons.
Il faut un temps comme celui-ci, pour prendre ce temps de recul, regarder en arrière pour
mieux nous ouvrir à l’avenir. Ce temps là, nous avons parfois à le prendre dans la vie, au moment
de changements importants, ou aux moments d’épreuves : qu’est-ce que je suis en train de faire de
ma vie ? Vers où ça va ? Quel est le sens de tout cela ? Pourquoi cela m’arrive-t-il ? Seigneur où estu ? Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Viens Seigneur
Je crois que la première démarche qui peut être la notre aujourd’hui et souvent, c’est de
reprendre conscience d’une réalité de fond qui est au coeur de notre foi : Dieu aime ce monde, il l’a
voulu. Dieu aime ma vie, il a voulu que je sois. C’est la première réalité de foi qu’on apprend au
enfants en CE1, celle qui est dans le texte d’Isaïe : tu as du prix a mes yeux. Le psaume 138 (v.1314) reprend cette idée:
C’est toi qui as créé mes reins
qui m’a tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis:
étonnantes sont tes oeuvres,
toutes mon âme le sait.
Ce psaume tout entier peut d’ailleurs servir votre méditation pour votre temps personnel. Il
dit fortement toute la réalité de la foi en la présence de Dieu au coeur de notre vie. Il est notre
créateur : ce que nous sommes, il le connaît mieux que nous. Il est plus intime à nous-mêmes que
nous-mêmes. Il dit aussi les moments où la perception de cette présence se fait plus rude. Il suscite
enfin l’action de grâce et la contemplation.
Cette perception de la présence de Dieu à chaque moment de notre vie, elle prend corps
lorsque ensuite nous reprenons les événements de notre vie. C’est la deuxième réalité que je
voudrais souligner qui est au fond de notre travail de relecture. Notre Dieu n’est pas seulement un
Dieu créateur qui nous aurait fait et nous dirait : maintenant débrouille toi ! C’est aussi un Dieu de
Mise à jour
2008
l’histoire. Il crée avec nous en se rendant présent au coeur de l’histoire de nos vies. Il intervient
dans les événements de la vie. C’est l’originalité de notre foi chrétienne : nous ne croyons pas en un
Dieu vague, selon une religion que nous aurions découvert de nous-mêmes. Nous croyons parce que
d’autres avant nous ont expérimentés, et en faisant un travail de relecture, que des événements
particuliers étaient des paroles de Dieu.
Prenez par exemple le psaume 135. C’est le chant du peuple de Dieu qui rend grâce pour ce
Dieu qui s’est manifesté dans l’histoire à travers les événements de la création mais aussi de
l’exode, de la libération d’Egypte, du don de la terre à l’issue de la longue marche au désert etc. Les
4 derniers versets sont là pour dire : oui vraiment, aujourd’hui encore, il se souvient de nous les
humiliés, Eternel est son amour
Alors voilà ce que nous pouvons faire dans ce temps qui nous est donné. Nous prenons le
temps simplement de nous placer sous le regard de ce Dieu qui nous a voulus, qui aime notre vie et
qui la connaît intimement... Il la connaît non comme un inquisiteur nous scruterait pour mieux nous
juger mais comme quelqu’un qui aime perçoit les mouvements intimes de notre vie. Et nous
reprenons les événements de cette vie qui est la notre vie personnelle et vie d’animateur au M.E.J.
Nous faisons mémoire de cette vie qui est la notre. Nous nous remémorons les événements
heureux, les rencontres, les visages. Qui sont ces gens que j’ai croisés depuis que je vis ?
En quoi m’ont-ils rendus heureux ? Que m’ont-ils appris de la vie ? A u M.E.J, est-ce que je
vis mon engagement comme un moment de détente, une activité qui me stresse un peu ou est-ce
que j’y trouve aussi le don de Dieu : regarder le visage de ces jeunes que l’on rencontre.. .faire
revenir à notre mémoire leur itinéraire, me souvenir des moments où j’ai ri, où je me suis
émerveillé, où j’ai éprouvé une grande joie.. .revivre ces moments... et rendre grâce. Nous pouvons,
à l’issue de ce premier temps relire le psaume 22 : le Seigneur est mon berger : je ne manque de
rien.
Et puis nous pouvons aller plus loin et regarder notre vie : quels sont ces événements décisifs
de ma vie ? Qu’est qui a changé le cours des choses dans ma vie ? Peut-être un seul événement,
peut- être plusieurs ? Peut-être sous la forme d’un appel qui m’a rendu heureux ? Peut-être sous la
forme d’une épreuve, d’un choc, d’une douleur qui m’a profondément interrogé et qui m’a remis en
cause ? Ce que je suis devenu à travers cela n’est-il pas don de Dieu, occasion de rendre grâce ?
Bien sur durant ce travail de mémoire, notre relecture peut s’assombrir. il y a tel événement
qui me fait douter, me pose problème: un événement personnel, de famille ou autre... ou bien un
événement lié à la situation du mouvement ou de l’Eglise. Il y a ainsi dans notre mémoire des
événements que nous n’accueillons pas du tout comme signe de la présence de Dieu dans notre
histoire. Il faut du temps pour en voir le sens, la “grâce” qu’il y a eu en eux, en quoi elle nous a
transformé ou transformé l’Eglise ou le mouvement d’Eglise qui est le notre. Si ces événements sont
des épreuves, on peut prendre par exemple le cri du psaume 12 : combien de temps vas-tu
m’oublier, Seigneur ou le psaume 21, plus radical encore : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? Mais on peut aussi reprendre le psaume 30 : devant moi tu as ouvert un passage.
Il y a aussi la place du péché : nous nous reprochons vivement d’avoir fait ceci ou cela. Et
nous pouvons avoir du mal a reconnaître la présence de Dieu dans notre vie parce que nous y a
avons mis par nous- mêmes un écran. Non pas seulement celui du péché mais peut-être celui de
notre culpabilité qui nous empêche de nous aimer et d’aimer la vie à la manière de Dieu. Peut-être
que ce travail de relecture nous invite, tout en reconnaissant les signes de la présence de Dieu qui
pousse à le louer et à le contempler, à faire aussi une démarche de réconciliation avec nous-mêmes,
de reconnaissance que nous avons besoin d’aimer à nouveau comme Dieu aime. On peut relire alors
le psaume 50 ou 129.
Mise à jour
2008
Pour cela, il nous faut apprendre à vivre de foi. C’est-à-dire que nous avons à intégrer dans
notre vision de foi tous les événements que nous vivons, et non pas prendre ceux que nous aimons
et repousser les autres. Il nous faut signer chacune des pages de notre vie. Rendre grâce pour ceux
qui nous réjouissent, supplier pour ceux qui nous tourmentent, confier à la miséricorde aimante de
Dieu et à notre propre miséricorde, ceux qui nous culpabilisent. Relire sa vie comme chemin où Dieu
marche, relire la vie du mouvement comme lieu où Dieu se fait Chemin, relire l’ensemble de la vie
de l’Eglise en ce monde comme lieu de communication de Dieu, c’est la démarche qui consiste à se
laisser aimer, pardonner, guérir, guider et appeler à nouveau par celui qui nous “as créé dès le sein
de notre mère”.
Possibilité ensuite pour chacun d’écrire un psaume,= un texte de prière, de forme un peu
poétique, où on dit “je” et on s’adresse à Dieu. Un texte où on lui lance nos cris de joie ou de
détresse, où on rend grâce pour ce qu’il a fait pour nous, où on le supplie de nous prendre en pitié,
où on “râle” et où on lui fait des demandes précises. Chacun peut prendre un temps pour cela.
Mise à jour
2008