Michel Hanoun (ACIP) : «La pensée en silos, c
Transcription
Michel Hanoun (ACIP) : «La pensée en silos, c
Spécial Métiers Michel Hanoun (ACIP) : « La pensée en silos, c’est fini ! » « LES MÉTIERS DOIVENT ALLER AUDELÀ DU MÉDICAMENT », ESTIME MICHEL HANOUN, PRÉSIDENT DE L’ACIP. Quelle analyse faites-vous des mutations de la branche pharmaceutique et de leur impact sur ses métiers ? ● Les changements ont toujours existé, mais ils s’accélèrent à une vitesse importante aujourd’hui. Les médicaments sont de plus en plus techniques, les maladies sont de plus en plus complexes et il faut parfois en traiter plusieurs en même temps. Les métiers doivent aller au-delà du médicament. Les cadres qui sont à l’intérieur des entreprises ont conscience de ces évolutions. Ils le ressentent parfois, simplement. Ils les vivent souvent, à travers les évolutions des entreprises et ont bien compris qu’il fallait s’y adapter d’une manière ou d’une autre. Peut-on parler dans cette évolution de la pharma, d’une transformation de ses métiers traditionnels ? ● On peut effectivement parler de nouvelles activités à l’intérieur des métiers qui supposent soit des formations complémentaires, soit des adaptations importantes. Il y a par exemple la nécessité d’une culture de plus en plus entrepreneuriale pour les chercheurs, ou celle d’une culture de plus en plus économique pour le marketing. Il n’y a pas nécessairement de frontières très marquées entre ces différents aspects. Ce n’est pas nécessairement transversal, mais tous les métiers doivent en quelque sorte intégrer celui de l’autre. Un accord exemplaire En mars dernier, Sanofi-Aventis et l’Université d’Auvergne ont décidé de collaborer pour établir des programmes de formations correspondant aux futurs métiers de l’industrie pharmaceutique. En apportant son soutien à la Fondation de l’Université d’Auvergne, Sanofi-Aventis s’ engage à mettre en place et à développer des parcours de formation à destination des étudiants de l’enseignement supérieur comme des salariés. La Fondation de l’Université d’Auvergne est la première fondation universitaire française créée dans le prolongement de la loi sur les libertés et responsabilités des universités – loi LRU du 10 août 2007. La nouvelle entité a pour vocation de renforcer les actions menées par l’Université d’Auvergne, en particulier dans les domaines de l’enseignement, de la R&D internationale. Ce partenariat propose un module de formation à développer un module de formation destiné aux étudiants en médecine qui leur permette d’obtenir les fondamentaux des métiers de médecin de l’industrie pharmaceutique. L’enseignement débutera par une présentation de la filière industrie pharmaceutique durant la 3ème année de médecine. Des stages d’externat dans l’industrie pourront être proposés, stages reconnus et validés, permettant d’avoir une première expérience. Un DU, filière « médecin de l’industrie pharmaceutique » sera proposé en formation initiale, lors du 3ème cycle (internat), ou en formation continue. 16 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009 DR Le président de l’association des cadres de l’industrie pharmaceutique analyse les évolutions des métiers de la pharma. En d’autres termes, la pensée en silos, c’est terminé ! Au-delà de ces évolutions, observezvous l’émergence de nouveaux métiers ? ● C’est sans doute incontestable dans la recherche. De nouvelles pistes de recherche vont être développées autour de la connaissance des sciences du vivant. Ensuite, des métiers vont cumuler le médicament avec le dispositif médical. Après les biotechnologies, nous entrons dans l’ère de la nanotechnologie. L’exercice des compétences va être de plus en plus « polychromatique » ! Comment définissez-vous le cadre de demain de la pharma ? ● Il ressemblera à un site Internet : sorte de maillon d’un réseau qui reçoit des informations, qui en diffuse et qui s’inscrit dans une chaîne qui n’est plus nécessairement verticale. Il est à la fois le porteur d’informations qu’il doit rendre transparentes et le lieu de réception de toute une série d’informations. Ses compétences ne sont plus uniques. Il doit être un sculpteur d’espérances, par rapport à ce qu’on attend de lui demain. Il doit être porteur de résultats. D’un autre côté, il faut qu’il soit également capable de modeler son métier au fur et à mesure de l’évolution de ce dernier. Propos recueillis par Jean-Jacques Cristofari