Une stratégie de rénovation durable pour un immeuble en PPE
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Une stratégie de rénovation durable pour un immeuble en PPE
Une stratégie de rénovation durable pour un immeuble en PPE Irène Minder-Jeanneret, Dr. phil. / Docteure ès lettres Coach für nachhaltiges Bauen / Coach en construction durable Mandant Assemblée des copropriétaires de l’immeuble Objet Proposer à l’assemblée ordinaire des copropriétaires de 2016 une stratégie de rénovation pour les parties communes de la PPE, selon la décision de l’Assemblée ordinaire des copropriétaires du 9 avril 2014. Photos Irène Minder-Jeanneret Accompagnement deux copropriétaires Auteure Irène Minder-Jeanneret, membre du Comité 2013-2015, Coach en construction durable Hubacherweg 15 | CH-3097 Liebefeld | 031 971 85 11 | [email protected] | www.habitation-durable.ch © Irène Minder-Jeanneret, 2016 2 Table 1. Situation de référence, définitions et méthode ...............................................................4 1.1 Situation de référence .....................................................................................................4 1.2 Définition du mandat ......................................................................................................4 1.3 Définition de la stratégie de rénovation durable..............................................................4 1.4 Méthode .........................................................................................................................5 1.5 Cadre conventionnel .......................................................................................................5 2. Les interventions requises ...............................................................................................7 2.1 Description de l’immeuble ...............................................................................................7 2.2 État des lieux ...................................................................................................................8 2.2 Attentes des habitant-e-s ..............................................................................................12 2.3 Ressources financières ..................................................................................................12 3. Une stratégie de rénovation durable et active pour ......................................................15 3.1 Le volet de la Stratégie qui découle de l’étude EPIQR 2009 ...........................................17 3.2 Nouveaux besoins et nouvelles possibilités depuis 2009 ...............................................17 4. Démarches concrètes ; communication .........................................................................20 4.1 Propositions à attention de l’Assemblée des copropriétaires de 2016 et de 2017 .........20 4.2 Communication .............................................................................................................20 Annexe no 1 Variantes de stratégies ................................................................................21 Annexe no 2 Les critères du Standard construction durable suisse .......................................24 Annexe no 3 Construction durable : bibliographie succincte ............................................25 3 1. Situation de référence, définitions et méthode 1.1 Situation de référence L’immeuble a été construit en 1974. Il s’agit d’une propriété par étages régie par un Règlement de copropriété et gérée par un administrateur. La création d’un fonds de rénovation étant facultative, cet aspect a été négligé jusque dans les années 2000. Jusqu’il y a peu, l’immeuble a fait l’objet d’une politique d’entretien réactive. On assiste à une « prise en main » de l’immeuble et de son entretien depuis une demidouzaine d’années, après une période de flottement due notamment aux manquements des personnes/entreprises en charge de cet entretien, soit les anciens administrateurs et concierge. La fermeture de certains balcons par des vitres, qui contrevient clairement à l’art. 11 e du Règlement de copropriété, constitue un témoin de ce manque de vigilance. Le revirement a été amorcé par la commande d’une analyse à l’entreprise EPIQR Rénovation Sàrl, chargée d’établir un diagnostic physique et fonctionnel de l’immeuble en 2009. Entretemps, les travaux les plus urgents ont été entrepris, notamment le remplacement du chauffage et le tubage des tuyaux d’eau. 1.2 Définition du mandat Lors de leur assemblée ordinaire du 9 avril 2014, les copropriétaires de la PPE ont chargé le comité de ladite PPE d’élaborer une stratégie de rénovation durable pour l’immeuble d’ici l’assemblée ordinaire du 8 avril 2015. Ce délai a été prolongé d’une année lors de cette assemblée, car la mise en place de la phase participative a subi quelques retards. Entre-temps, un petit groupe de travail constitué de deux copropriétaires et de l’auteure a permis d’amorcer un processus participatif qui permet de révéler les besoins des habitant-e-s de l’immeuble. 1.3 Définition de la stratégie de rénovation durable Par stratégie de rénovation, on entend l’ensemble des objectifs opérationnels choisis pour mettre en œuvre une politique de rénovation durable préalablement définie. Une stratégie de rénovation durable a pour qualité supplémentaire de ménager les intérêts actuels et futurs de l’environnement, de la société et de l’économie1. La stratégie de rénovation obéit à une politique rénovation. Qu’entend-on par politique de rénovation ? C’est le type d’approche choisi pour entretenir une construction. Le choix de cette politique de rénovation se base sur cinq facteurs : 1 Le Règlement de copropriété L’état des lieux avec son bilan énergétique (chap. 2.2) Les attentes des habitant-e-s (chap. 2.3) Les ressources financières (chap. 2.4) Les contraintes légales www.nnbs.ch/fr/ 4 On compte trois types de politiques : - Politique réactive : l’entretien se fait sans échéancier et sans objectif, uniquement en réaction à un dysfonctionnement. Exemple : on attend le moment où le toit a des fuites pour le réparer. - Politique active : l’entretien se fait en tenant compte des besoins objectifs de l’immeuble ; ces besoins sont définis par une analyse effectuée par des spécialistes à intervalles réguliers. Exemple : compte tenu de la durée de vie des tuyaux d’eau, soit quarante à cinquante ans, on remplace ou on chemise ces tuyaux avant de détecter une fuite. - Politique proactive : on se demande - comment prévenir les dégâts dus à l’âge - comment optimiser les fonctions de la maison compte tenu des progrès techniques accomplis - comment maintenir le standing réalisé à l’époque de la construction. Ex. : en remplaçant le chauffage, on l’équipe de collecteurs solaires pour réduire les frais d’eau chaude, créant ainsi une plus-value par rapport à l’équipement d’origine. Cette plusvalue se mesure dans la diminution des frais de chauffage et dans l’accroissement de l’autonomie énergétique de la maison. C’est un document de référence pour toutes les personnes et instances responsables de l’entretien et de la conservation de l’immeuble. La présente stratégie de rénovation durable esquisse les mesures concrètes à prendre sur et dans l’immeuble conformément au diagnostic de l’étude EPIQR de 2009 et au diagnostic de visu établi en 2014 et 2015. Elle se base sur une politique active et se constitue d’une liste de tâches. 1.4 Méthode Les questionnements soulevés par l’étude EPIQR 2009 ont été analysés à l’aide de méthodes qualitatives ; l’étude elle-même fournit quelques données quantitatives, notamment un bilan énergétique (chap. 2.3) et une estimation financière (chap. 5). La présente stratégie se fonde sur les critères du Standard construction durable suisse (SNBS)2. Il s’agit d’un catalogue de critères élaboré par tous les milieux impliqués dans le secteur de la construction (propriétaires immobiliers, banques, promoteurs, secteur du bâtiment, autorités, protection de l’environnement, etc.) et publié en 2014. Ces critères ont été définis afin de satisfaire les besoins de la société actuelle sans compromettre l’aptitude des générations futures de satisfaire les leurs. Ces informations ont été complétées par une mise à jour du diagnostic de visu de 2009, effectuée à l’aide des rapports annuels et d’un nouveau bilan de visu établi en 2014 et 2015 par le groupe d’accompagnement et l’auteure de la présente étude. 1.5 Cadre conventionnel Les dispositions qui concernent l’entretien de l’immeuble (parties communes et parties privées) figurent aux articles 9 à 12 du Règlement de copropriété. Pour rappel, et conformément aux chiffres II, III et IV de l’article 24 du Règlement de copropriété, - 2 « La majorité de tous les copropriétaires est nécessaire pour 1) les travaux d’entretien de réparation et de réfection (art. 647 c CCS) (art. 649 b/s). » www.nnbs.ch/fr/standard-snbs/catalogue-de-criteres/ 5 - « La majorité de tous les copropriétaires représentant, en outre, plus de la moitié de la valeur des parts, est nécessaire pour : (…) 3) les travaux de réfection et de transformation destinés à augmenter la valeur de la chose ou à améliorer son rendement ou son utilité (art. 647 d CCS). - « Le consentement de tous les copropriétaires est nécessaire pour : 1) Les travaux de construction destinés exclusivement à embellir la chose, à en améliorer l’aspect ou à en rendre l’usage plus aisé (art. 647 e CCS). Figure no 1 : Cycle de rénovation des parties communes 6 2. Les interventions requises 2.1 Description de l’immeuble L’immeuble a été construit en 1974, Il comporte à la fois des résidences primaires et des résidences secondaires, pour un total de 53 appartements, d’une à quatre pièces. Il se caractérise par une architecture sobre mais élégante, propre à faire bénéficier au maximum les habitant-e-s des beautés paysagères du site. Il se distingue par une disposition judicieuse des parties communes et des parties privées : à chaque étage, les paliers d’arrivée des ascenseurs servent de sas thermique et acoustique, la cage d’escalier étant située à l’air libre et ne générant aucun bruit. Le hall d’entrée bénéficie d’une surface généreuse. Les locaux annexes communs des 1er et 2e sous-sols sont eux aussi vastes et pratiques, bien éclairés et repeints récemment. La cage d’escalier offre un coup d’œil charmant sur la baie de Territet à chaque étage. Aménagée en plein air, elle offre à la fois sécurité (pas d’effet de cheminée en cas d’incendie) et confort acoustique (pas d’amplification du bruit ambiant). Les loggias permettent de capter soleil et lumière en hiver, quand le soleil est bas, et de se protéger de la chaleur en été, lorsque le soleil est haut. Le nuancier de couleurs choisi pour les façades marie la sobriété du béton brut et un crépi sienne, agrémentés par des marquises oranges qui confèrent à la bâtisse un petit air de vacances. Sa localisation en fait l’atout principal : les appartements bénéficient d’une vue exceptionnelle sur le lac, si proche qu’il invite à la baignade. Figure no 2 : Vue depuis le 2e étage ; juillet 2015. Photo : imi 7 2.2 État des lieux Les caractéristiques du bâtiment Coefficients dimensionnels : Surface de la parcelle Surface bâtie au sol Hauteur de faîte Nombre de logements Surface au plancher commerciale Surface au plancher habitable Surface des abords aménagés Surface des façades vues Orientation 3079 m2 1085,3 m2 30 m 53 153,9 m2 3635,2 m2 1993,7 m2 3071,3 m2 Nord-nord-ouest – sud-sud-est État des lieux général L’immeuble a fait l’objet d’une analyse approfondie en 2009, de la part de l’entreprise EPQIR Rénovation Sàrl. Le présent état des lieux se base par ailleurs sur un diagnostic de visu effectué en 2014 et 2015 par le groupe de travail informel constitué lors de l’assemblée générale des copropriétaires de 2015, à savoir Mme X, M. Y et l’auteure de la présente étude, copropriétaires. Selon les résultats de l’analyse, l’étude portait sur les aspects suivants des différentes parties et installations de l’immeuble : - Fonctionnalité - Qualités énergétiques - Conformité aux exigences légales Le rapport de cette analyse fournit la liste des travaux d’entretien à fournir pour répondre à ces trois critères. L’assemblée ordinaire des copropriétaires a par ailleurs décidé en 2014 de pourvoir à l’entretien des tuyaux d’eau (chaude, froide) en procédant au sablage et au chemisage de ces tuyaux L’étude EPIQR relève que l’immeuble a fait l’objet de très peu d’entretien et qu’en 2009, aucune rénovation n’avait encore été réalisée (p. 7) [les pages de l’étude n’ont pas été numérotées ; les numéros de page indiqués dans le présent texte se basent sur ma numérotation manuelle, où la page de couverture = p. 1]. Entre-Toutefois, certaines modifications en contradiction avec le Règlement de copropriété ont été effectuées (art. 11e). C’est de certains balcons, fermés par des vitres ; dans un cas au moins, le logement a même été agrandi en supprimant la baie vitrée existante et en la reportant au ras de la façade (point récurrent à l’ordre du jour des assemblées de copropriétaires ; copropriétaire réfractaire). 8 Figure no 3 : peinture écaillée des loggias, façade nord-ouest En façade, le béton présente des traces de carbonatation plus ou moins prononcées (cf. Annexe 2 EPIQR 2009). Par ailleurs, la peinture des plafonds des balcons est écaillée, surtout en regard des écoulements, ce qui pourrait être lié à des écoulements bouchés. L’auteure de la présente étude a fait l’expérience suivante, un jour de canicule de l’été 2015 : après avoir récuré son balcon, l’écoulement se faisait parfaitement, mais le manque de pente du sol du balcon a entraîné une stagnation des eaux de nettoyage résiduelles pendant plusieurs heures. Par conséquent, il s’agit d’un problème inhérent à la construction, auquel il s’agira de remédier lors de la réfection de la façade. Figure no 4 : eau stagnante, balcon sud-ouest Selon l’étude, les travaux prioritaires portent sur les éléments de l’immeuble qui ont une fonction au niveau thermique : enveloppe extérieure insuffisante, chauffage en fin de vie. L’étude présente deux scénarios de rénovation, qui figurent aux tableaux des pages 34 et 35. Le tableau ci-après présente le résumé des travaux urgents préconisés en 2009 ainsi que l’état en 2014, il montre que depuis quelques années, sous l’égide des administrateur et comité actuels, les destinées de l’immeuble ont été reprises en main avec succès : les parties communes ont été rafraîchies ou nettoyées (murs et portes, moquettes), les fenêtres des corridors ont été remplacées par des modèles plus performants thermiquement, et le chauffage a été changé et les conduites d’eau ont été chemisées. Exigences prioritaires EPIQR 2009 État fin 2014 Remplacement étanchéité et isolation toiture Reporté ; selon une analyse de visu effectuée début 2014, aucune dégradation irréversible n’est détectée. 9 Remplacement des fenêtres Effectuée dans les couloirs (= parties communes). Reste à faire 1) pour le hall d’entrée (= partie commune) et 2) pour certains propriétaires (= parties privées). Remplacement du chauffage Fait. Remplacement des portes palières Reporté. Remplacement des ascenseurs Reporté. Rénovation des parties communes (peinture entrées, couloirs, caves) Fait. Travaux supplémentaires (état : août 2015) Chemisage conduites d’eau Fait en janvier-février 2015 Réfection/Nettoyage des façades (réparation du béton, isolation) À envisager à moyen terme Correction des sols de loggias pour assurer l’écoulement des eaux pluviales et éviter la stagnation de l’eau À envisager à moyen terme Tableau no. 1 : les recommandations EPIQR 2009 et l’état actuel des travaux Les travaux à effectuer sont répertoriés et documentés, y compris avec des photos, au chapitre 4 de l’étude, « Diagnostic de l’état physique et fonctionnel » (p. 15-32). La liste des travaux est longue. Ils sont assortis d’un « code de dégradation » et d’un « code de travaux » (p. 4). Le code de dégradation définit l’avancement des dommages (entre a, « pas de dégradation » et d, « fin de vie »). Le code de travaux définit l’action à entreprendre (entre 1, « aucune intervention requise » et 4, « remplacement total »). Par ailleurs, l’étude comporte un bilan thermique (p. 8-11) et les travaux suggérés tiennent comptent également de cet aspect. Dans les scénarios du rapport EPIQR, ces codes et le bilan énergétique sont agrégés et apparaissent sous la forme d’un code de priorité : «1 » pour les travaux à faire à court ou moyen terme, « 2 » pour les travaux à moyen ou long terme. Aux pages 34 et 35, des listes de priorité et les coûts approximatifs donnent une vue d’ensemble des travaux requis, en précisant qu’entre 2009, date de l’étude EPIQR et le présent document, certains de ces travaux ont été effectués (cf. le tableau ci-dessus : remplacement chauffage, rénovation parties communes, remplacement des fenêtres des corridors dans les étages). Relevons que les rénovations omises avant 2010 comportent un aspect positif : esthétiquement n’a guère subi d’atteintes irréversibles, le remplacement de la paroi en bois de palissandre du hall d’entrée par un crépi ordinaire mis à part (cf. photo Annexe 2 EPIQR 2009) ; le vitrage de certains balcons est en effet réversible. Par conséquent, elle présente une grande homogénéité stylistique qui mérite d’être préservée en cas de rénovations. Remarquons enfin que l’étude EPIQR ne tient pas compte d’un volume commun : l’appartement du concierge. Celui-ci a été entièrement rénové et mis en location en 2015 ; le nettoyage a été délégué à une entreprise, Swissfacilities. Elle ne mentionne pas non plus un travail d’entretien fourni en 2015 également, à savoir le chemisage des conduites d’eau. Bilan énergétique Le logiciel EPIQR a permis d’établir l’indice de dépense d’énergie de l’immeuble suivant la recommandation SIA 190/4. Selon ce calcul, qui se base sur les années 2007 à 2009, la consommation s’élève à 545 MJ/m2/an, chiffre « légèrement inférieur à la moyenne des bâtiments de ce type » (p. 8). Cette valeur s’explique par le fait qu’une bonne partie des 10 appartements sont utilisés comme résidences secondaires ; ils sont donc moins chauffés une partie de l’année (p. 9). Il n’en demeure pas moins que selon les calculs effectués, l’immeuble présente un potentiel d’économies d’énergie important au niveau des fenêtres surtout. Par ailleurs, la consommation d’énergie d’un logement particulier du 7e étage, qui a étendu sa surface habitable au balcon en reportant les fenêtres et portes-fenêtres initiales à raz la façade constitue un facteur de pertes objectif. Conformité aux normes légales La plupart des balustrades et garde-corps de l’immeuble ne répond plus aux normes en vigueur. Conclusions quant à l’état des lieux L’état actuel de l’immeuble reflète une politique d’entretien qui se situe entre une approche réactive (réparations au coup par coup des éléments défectueux) et active (remplacement du chauffage, chemisage des tuyaux d’eau avant défectuosité). Parmi les mesures prioritaires citées dans le rapport EPIQR, une partie a été effectuée (voir tableau no 1) ; les autres ne font, pour l’heure, l’objet d’aucun projet concret. Au niveau des améliorations thermiques, la substitution de la chaudière à mazout par une chaudière à gaz est à saluer, de même que le remplacement des fenêtres de corridors (parties communes). Il conviendrait de sensibiliser encore davantage les copropriétaires à l’intérêt financier et environnemental qu’ils ont à poser de nouvelles fenêtres, isolantes, et de ce fait garantes d’un confort accru. Au niveau du fonctionnement et de l’exploitation de l’immeuble au quotidien, les comptes des exercices 2012, 2013 et 2014 reflètent la désuétude des éléments communs : frais répétés de dépannage pour serrures bloquées, ascenseurs bloqués, problèmes d’étanchéité, pour des montants qui varient de 11'000 à 19'000 francs environ. Les décisions du Comité pour la même période montrent que l’entretien des abords n’est pas réglé de manière systématique : parties végétalisées qui empiètent sur la vue des propriétaires du 1er sous-sol/de B, passage public le long du torrent envahi par les ronces et les cotonéasters. Il s’agit de clarifier les besoins des habitant-e-s concernant les abords végétalisés. Figure no 5 : catelles abîmées et manquantes dans les espaces communs Des dégradations telles que catelles manquantes, fendues et cassées dans les locaux communs (à commencer par le parvis d’entrée principal et le hall), des globes de verre 11 manquants dans les couloirs et cage d’escalier (remplacés entre-temps) ou des paillassons usés jusqu’au béton dans le hall d’entrée principal (également remplacés entre-temps) dénotent d’un certain manque de soin. Il en va de même pour l’encombrement des sous-sols par des déchets et des ordures qui jonchent par moments les abords situés entre l’immeuble et le torrent. Cette situation s’explique en partie par l’absence de concierge. Le Règlement de copropriété prévoit, à l’article 9, que « Chaque copropriétaire devra, dès qu’il en aura connaissance, informer l’administrateur de tout accident ou dégradation fortuit survenu à l’immeuble ou à une partie commune ». Dans la pratique, le relais entre les habitantes et les habitants de l’immeuble et l’administrateur n’est pas assuré de manière optimale. Ces conclusions donnent à penser que l’attribution des tâches entre les différentes parties prenantes n’est pas claire. Suivant le Règlement de copropriété, l’administrateur peut être tenu responsable pour tout (art. 26). En même temps, les copropriétaires ont une responsabilité conjointe (cf. l’art. 9 cité ci-dessus), alors que le rôle du Comité, défini à l’art. 27, sous le titre de « Contrôle », est de « collaborer, par ses conseils, avec l’administrateur, de surveiller son activité et de faire rapport chaque année à l’Assemblée Générale ordinaire »3. Cette disposition est en contradiction avec l’art. 17 b, qui prévoit que l’assemblée générale est compétente pour « surveiller son activité [= celle de l’administrateur] ». Tant que toutes les parties sont de bonne foi, cette répartition floue des tâches et attributions ne pose pas de problème. Il n’est toutefois pas inutile de se poser des questions sur les répercussions pratiques, sur le terrain. 2.2 Attentes des habitant-e-s Les sources d’information concernant les attentes des habitant-e-s sont les points à l’ordre du jour des assemblées annuelles des copropriétaires ainsi que l’entretien effectué dans le cadre de la présente étude avec Mme X et M. Y (phase participative du processus). On y relève des demandes récurrentes concernant l’amélioration d’éléments de surface de l’immeuble : remplacement des tapis des corridors, rénovation de la façade, rénovation du béton carbonaté, notamment au niveau des terrasses de B, peinture écaillée des plafonds de balcons. Lors des assemblées, les interventions lourdes nécessaires pour répondre à ces attentes ont été rejetées. Concernant les moquettes des corridors, l’assemblée des copropriétaires de 2014 a rejeté leur remplacement compte tenu du coût élevé, préférant le shampouinage. Pour ce qui est d’une réfection de la façade, l’assemblée n’est même pas entrée en matière. On peut en déduire qu’une partie des copropriétaires sont soucieux de l’aspect esthétique de l’immeuble, mais que la majorité d’entre eux mise plutôt sur l’entretien des infrastructures. L’aspect esthétique n’est pas négligeable : en cas de mise en vente ou en location, la première impression compte pour beaucoup. 2.3 Ressources financières Le fonds de rénovation n’a été alimenté que depuis 2003 environ. En d’autres termes, aucun capital n’a été systématiquement accumulé entre 1974 et cette date pour remplacer les 3 Cet article 27, imprimé dans une police de caractère différente de celle de l’ensemble du Règlement, a été ajouté a posteriori. 12 éléments de l’immeuble en fin de vie. Au 31.12.2013, le fonds de rénovation s’élevait à quelque 310'000 francs. Les rénovations futures dépendent bien entendu des possibilités financières de la PPE. Ces ressources se composent de deux volets : - Les recettes ordinaires - Les recettes potentielles Ces différents types de recettes sont complémentaires : l’un n’exclut donc pas l’autre. Les recettes ordinaires Les recettes ordinaires se composent des quotes-parts au fonds de rénovation versées par chaque copropriétaire au prorata de sa part. Au regard des montants stipulés par les deux scénarios de rénovation qui figurent dans l’étude EPIQR, qui s’élèvent à quelque 2,5 millions ou 3,5 millions de francs suivant la politique adoptée (p. 34 et 35 EPIQR 2009) et à 900'000 ou 2'300'000 selon mes calculs sommaires, après déduction des travaux faits depuis 2009), on mesure l’écart entre les possibilités financières actuelles et les travaux souhaitables. Les copropriétaires doivent non seulement rattraper l’entretien courant qui a été négligé avant les années 2000, mais en plus alimenter continuellement le fonds de rénovation pour amortir au fur et à mesure les travaux qu’ils entreprennent. Par exemple, l’amortissement du nouveau chauffage, installé en 2012, commence dès 2013 pour permettre le remplacement en temps voulu Les règlements de copropriété récents prévoient donc deux types de fonds de rénovation : un fonds d’entretien, qui permet d’assurer l’entretien courant et le remplacement à l’identique, et un fonds d’investissement, qui il permet d’assurer le maintien du standard, au fil des progrès techniques et des exigences croissantes en matière de logement. Les recettes potentielles et économies Une politique de rénovation durable sait faire preuve de créativité pour mobiliser des recettes supplémentaires. · Subventions des collectivités publiques : les collectivités publiques (Confédération, Canton, Commune) allouent des subventions pour tous les travaux destinés à réduire la consommation d’énergie. Par ailleurs, la Commune de XX dispose d’un Fonds pour le développement durable, qui encourage les démarches de durabilité dans le domaine des bâtiments4. Dans le cas du présent immeuble, il convient d’établir les coefficients thermiques exacts, tant actuels que prévisibles après isolation de l’enveloppe, démarche indispensable à la fois pour décider des mesures à prendre et pour obtenir des subventions. · Appel de fonds extraordinaire : l’assemblée des copropriétaires peut lancer un appel de fonds extraordinaire pour financer des travaux de rénovation. Précisons que chaque copropriétaire est personnellement responsable de sa contribution à ce fonds ; l’administrateur (ou tout-e autre représentant-e des copropriétaires) ne peut pas demander de crédit hypothécaire au nom de la copropriété. 4 www….. 13 · Exploitation du potentiel financier de la parcelle : compte tenu de la localisation exceptionnelle de la propriété, il faut se demander quelles sont les possibilités de générer des fonds au moyen d’une exploitation supplémentaire du bien-fonds : existet-il par exemple des possibilités de construire des logements supplémentaires, soit sur une partie non construite de la parcelle, soit sur les toits plats des parties A et/ou B de l’immeuble Autre piste à explorer : le garage occupe actuellement un vaste espace orienté sudouest tourné vers le lac. Y aurait-il moyen d’aménager des logements à la place du garage et de construire un nouveau garage en contre-bas, en direction de la voie de chemin de fer, en érigeant une structure plus légère ? Cette mesure permettrait de rentabiliser l’espace garage actuel. · Prestations propres : au même titre que les membres du comité et les réviseurs des comptes, qui oeuvrent bénévolement, d’autres copropriétaires pourraient participer à certains travaux d’entretien qui leur font plaisir : jardin, peinture, etc. Il y déjà des copropriétaires qui fournissent un engagement bénévole depuis de nombreuses années : Mme B est l’âme de la maison ; Mme P s’occupe de décorations florales, et il y en a peut-être d’autres, liste à compléter. · Économies : en réduisant les coûts d’exploitation, notamment en réduisant les déperditions de chaleur, les charges diminuent et ce montant peut être affecté à un investissement. 14 3. Une stratégie de rénovation durable et active pour L’étude EPIQR propose deux scénarios de rénovation. Si chacun vise à préserver l’immeuble et à réduire les déperditions d’énergie, ces économies d’énergie sont plus substantielles dans le deuxième cas (p. 10). Conformément aux politiques de rénovation définies au chapitre 1, on peut définir trois types de stratégies : - Une stratégie réactive - Une stratégie active - Une stratégie proactive La forme juridique qu’est la PPE est relativement inerte. Compte tenu des attributions définies dans le Règlement de copropriété, l’initiative de travaux d’entretien et de rénovation revient en priorité à l’administrateur. Si la présente stratégie, une fois qu’elle aura été adoptée par l’Assemblée des copropriétaires, constitue un fil conducteur pour les travaux futurs, cette Assemblée des copropriétaires ne doit pas perdre de vue que le mandat de l’administrateur devra être étoffé chaque fois que des travaux de remplacement d’éléments fonctionnels seront entrepris. Le remplacement des ascenseurs ou la réfection du toit dépassent largement le cadre de l’entretien courant. Conformément aux conclusions du rapport EPIQR 2009, la stratégie de rénovation s’articule autour de l’amélioration du bilan thermique. Ces travaux doivent impérativement être coordonnés avec les réparations requises de l’enveloppe extérieure Figure no 6 Scénarios d’amélioration énergétique selon l’étude EPIQR 2009, chap. 2.3 Compte tenu des possibilités financières de la PPE et de la politique de rénovation passée et actuelle, c’est une stratégie de rénovation active qui est préconisée ici. Les stratégies réactive et proactive figurent à l’Annexe 2 à titre informatif. 15 Élément Diagnostic Intervention requise ou effectuée depuis 2010 Priorité Coût en CHF5 Abords, surfaces aménagées Tassement du sol, traçage des places de stationnement pâli. Réfection localisée des surfaces dures et nouveau traçage places de stationnement 2 38000 Structure porteuse En bon état 0 0 Revêtement façade : éléments préfabriqués en béton : Éclatements et carbonatation importante Remplacement des éléments endommagés, reprise des joints ; traitement de surface complet de toutes les surfaces en béton apparent. 1 80000 Balcons et loggias, garde-corps en béton/maçonnerie Dégradation de la peinture de la sous-face de la dalle ; microfissures et carbonatation. Hauteur balustrades non conformes. Assainissement ponctuel du béton. Mise en conformité de la hauteur des balustrades 1 40000 Salissures et dégâts ponctuels sur les parois, portes, sols et plafonds, surfaces dégradées. Reprise des parois, sols et plafonds dégradés ; peinture sur les surfaces réparées. 2 0 Isolation thermique dalle sous-sol Isolation insuffisante. Isolation selon les normes SIA actuelles. 1 160000 Chaufferie Remplacement du chauffage à mazout en 2012. Réserver la place laissée par la citerne de 100'000 litres qui n’a jamais été utilisée pour un futur réservoir d’eau chaude solaire. fait 0 Raccordements eau et gaz Entretien commandé par les SI ? 0 Eaux propres et usées Tuyaux entretenus. Sablage et chemisage début 2015 160000 Portes de service et de garage Fonctionnelles, mais fentes au niveau des socles. Adaptations diverses. 2 11000 Fenêtres de cave avec saut-deloup Fonctionnelles, mais dégradation en surface et des grilles. Remplacement des grilles abîmées et des joints. 2 3000 Revêtements murs hall et escalier Correct. Peinture Fait 0 Escaliers et paliers Cage d’escalier extérieure : microfissures, salissures. Peinture balustrade abîmée ; hauteur balustrade non conforme. Escalier accès toiture : dangereux. Usure. Isolation thermique insuffisante Reprise des joints. Nettoyage des surfaces. Peinture balustrade et mise en conformité. Remplacement escalier toit. Remplacement de la porte ; doublure de la verrière 2 60000 1 12000 Portes palières externes (entre local ascenseur et cage escalier extérieure) Défraîchies. Isolation thermique, sécurité effractions et effet pare-feu insuffisants. Remplacement, y compris cadres. 2 110000 Comptage courant fort En ordre. Contrôle OIBT. Fait ? 0 Courant fort : installations communes Système en ordre. Contrôle OIBT. Fait ? 0 Globes manquants. Globes remplacés en 2014 Fait Ascenseurs Fonctionnels, mais vétustes Rénovation complète selon devis 2009. 1 170000 Toit plat accessible (= terrasses) et couverture toiture Étanche, mais quelques recouvrements desserrés. Réfection locale des recouvrements. Réparation Hauteur garde-corps non conforme. Garde-corps des garde-corps. abîmés en partie. Étanchéité contrôlée début 2014. Recouvrements Réfection complète du toit et des desserrés ou défectueux. Épaisseur du gravier recouvrements en améliorant l’isolation insuffisante. Mousses. thermique. Indispensable pour réfection toit et façades : combiner ces travaux ! Dégradation béton et ferblanterie. Rhabillage partiel béton, réparation ferblanterie. En bon état. Isolation thermique insuffisante. Remplacement et amélioration thermique dans le cas de la réfection de la toiture. Abîmée, humide, insuffisante. Remplacement en améliorant les performances thermiques. Abîmée, corrosions localisées. Fonctionnelle. Remplacement dans le cadre de la réfection de la toiture. Surfaces extérieures très abîmées. Fermeture Remplacement complet des fenêtres. correcte. Isolation thermique et phonique [fait au niveau des corridors ; fenêtres insuffisante. appartements : de la responsabilité des propriétaires] 1 500000 Locaux communs Porte d’entrée immeuble et verrière Couverture toitures Échafaudage Massifs en toitures [= cheminée, aération] Verrières toiture Isolation toiture Ferblanterie toit plat Fenêtres (bois et double vitrage ; vitrage simple face aux radiateurs) [responsabilité des propriétaires] Estimation coûts rénovation active 1 1 120000 7000 1 30000 1 45000 1 150000 1 0 1'696'000 Tableau no 2 : représentation tabellaire de la Stratégie selon EPIQR 2009 5 fait ? Chiffres de 2009 : arrondis à la dizaine de millier supérieure. 16 3.1 Le volet de la Stratégie qui découle de l’étude EPIQR 2009 Une stratégie active a pour but de réparer les dégradations tout en combinant ces travaux de réparation avec des mesures pour améliorer le bilan thermique (effets de synergie). L’entretien est considéré comme un processus, dont on cherche à coordonner les différentes étapes. Il y a une vision, qui inclut le facteur TEMPS, qui lui confère sa dimension durable. En l’occurrence, elle se base sur les travaux proposés par le scénario no 1 de l’étude EPIQR et assortis du niveau de priorité « 1 » (p. 34) à laquelle on a retranché les travaux effectués depuis 2009. Les chiffres sont des valeurs estimatives, qui doivent être confirmées par des devis estimatifs établis par des professionnels. · · · 3.2 Condition pour entreprendre les travaux : accord de la majorité qualifiée des copropriétaires représentant plus la moitié des parts. Avantage : l’entretien est maîtrisé, un plan de financement peut être établi rapidement et les fonds nécessaires peuvent être constitués en connaissance de cause, sur plusieurs années. La valeur de l’immeuble est maintenue. Inconvénient : pas de développement de la maison ; standard en baisse. Charges élevées. Nouveaux besoins et nouvelles possibilités depuis 2009 Depuis l’étude EPIQR 2009, l’immeuble et le secteur du bâtiment ont évolué. Ces quelques aspects ci-après constituent des champs d’action potentiels qui en tiennent compte. Combiner isolation thermique, rénovation de façade et production d’électricité Au cours de récentes années, sous la pression du tournant énergétique et dans un souci d’autonomie énergétique, les producteurs de panneaux photovoltaïques ont mis au point des panneaux spécialement destiné aux façades. Désormais, on peut donc combiner trois fonctions à l’aide d’un seul panneau : revêtement, isolation et production d’électricité. Figure no 7 Panneaux photovoltaïques polyvalents en façade (source : Swissolar). Outre la production d'énergie solaire, les installations en façade remplissent d'autres fonctions, par ex. l'ombrage ou la réduction des besoins en énergie de climatisation d'un bâtiment par une incidence contrôlée de la lumière du jour. L'industrie verrière et celle du bâtiment pourront profiter de nouveaux débouchés résultant de la pose de modules en façade, en particulier la métallurgie. De plus amples informations sont disponibles sur le site www.bipv.ch. Le rendement d'une façade sud correspond à env. 70% du rendement potentiel obtenu par une installation PV orientée au sud et montée sur une toiture inclinée ou plate. Source : www.swissolar.ch 17 Recommandations : étudier cette possibilité pour la façade sud de l’immeuble. Le bilan thermique d’EPIQR précise que les valeurs calculées doivent être affinées par un diagnostic des isolations existantes pour établir un bilan plus précis, notamment au niveau des façades (p. 10). Cette mesure pourrait être complétée par une thermographie pour faciliter la sensibilisation. Encourager le remplacement des fenêtres Les fenêtres ordinaires et leurs cadres sont, par principe, des parties exclusives (Art. 712b, al. 3 CCS), c’est-à-dire qu’elles relèvent de la responsabilité des copropriétaires individuels. Dans la pratique, la fenêtre est un élément hybride. D’une part, de l’intérieur, il est clairement privé, puisqu’il permet aux propriétaires de la PPE de capter l’air frais et la lumière. D’autre part, de l’extérieur, il appartient aux parties communes, puisqu’il fait partie intégrante de la façade ; dans cet ordre d’idées, le Règlement de copropriété de (art. 11 e) interdit de modifier visuellement l’esthétique de l’immeuble. Dans les règlements de PPE plus récents, les fenêtres ordinaires et les portes de balcons entrent dans la catégorie des parties communes. Cette disposition permet notamment d’alimenter le fonds de rénovation en prévision du remplacement général des fenêtres dans un souci d’économies d’énergie. Une telle disposition évite des conflits, et surtout, elle évite de pénaliser financièrement les propriétaires qui ont remplacé leurs fenêtres par des modèles plus performants au plan thermique, puisqu’ils sont contraints de contribuer aux frais de chauffage proportionnellement à la surface de chauffe et non en fonction de leur consommation effective. C’est ce qui se passe actuellement dans l’immeuble. Recommandation : faire effectuer une thermographie des façades de l’immeuble pour sensibiliser les copropriétaires qui n’ont pas encore changé leurs fenêtres. Nouveaux besoins Les besoins des habitant-e-s changent au fil du temps. Ainsi, lors de l’édification de l’immeuble, on n’a pas prévu d’accès et d’abri facilité pour les vélos. Compte tenu du changement de génération qui intervient dans l’immeuble, il est souhaitable d’y remédier. Recommandation : créer un espace pour les vélos et autres deux-roues facile d’accès, par exemple dans le local de conciergerie grillagé situé à l’entrée du garage. Soigner la « carte de visite » Depuis plusieurs années, l’absence de concierge, qui assure le lien entre copropriétaires et administrateur, se fait sentir. Actuellement, les dégâts et dysfonctionnements graves sont signalés à l’administrateur, qui réagit rapidement et de manière compétente. De même, le nettoyage hebdomadaire de routine est assuré par Swissfacilities à l’entière satisfaction des copropriétaires et de l’administrateur. Par contre, l’entretien à moyen terme, c’est-à-dire les dégradations qui ne gênent pas la fonctionnalité (catelles cassées, peinture écaillée, globes de vers manquants, déchets dans les sous-sols, sols encrassés de la cage d’escalier extérieure, végétation débridée, etc.) mérite d’être mieux organisé. En cas de mise en location ou de mise en vente, la première impression compte. Par conséquent, le manque de soin décrit ci-avant a un impact direct sur le prix de vente ou le montant du loyer, en plus de l’impact visuel négatif sur les personnes qui habitent dans l’immeuble. Recommandation : charger une personne (payée à cet effet) d’effectuer systématiquement la tournée de l’immeuble et de ses abords, une fois par semaine. 18 Clarifier la fonction des surfaces vertes Une clarification des fonctions des surfaces vertes est souhaitable : y a-t-il parmi les copropriétaires des personnes qui souhaitent réaliser un projet (culture de rendement ou culture d’agrément) ? Si oui, négocier les conditions financières. Recommandation : réaménager les espaces verts en rapport avec la remise en état après la fin du chantier CFF : grâce à un tel effet de synergie, il est possible de minimiser les frais. Utiliser les locaux désaffectés Le local du dévaloir est désaffecté et les anciennes citernes à mazout occupent eux aussi des volumes importants. Ils pourraient être rentabilisés par une location. Recommandation : étudier des mises en valeur, p. ex. pour groupes de musique, sauna, en prenant les mesures qui permettent d’éviter les nuisances. Utilisation de matières renouvelables non nocives Pour les travaux à entreprendre, miser sur des matières et des technologies non nocives pour l’environnement, de manière à ne pas léguer de matières dangereuses aux générations futures. But : ne pas répéter les erreurs de 1974, tels que l’utilisation de l’amiante, dont la toxicité était pourtant démontrée depuis les années 1890 déjà. Responsabilités en termes d’entretien Il s’agit de réexaminer les responsabilités et les attributions pour l’entretien de l’immeuble, afin de clarifier les rôles et par conséquent de rendre les processus plus fluides et plus fiables et afin d’accorder à la « carte de visite » que représentent les parties communes de l’immeuble l’attention requise. En cas de visite avec des acheteurs et des locataires potentiels, cette impression compte. Recommandations : · Départager clairement les responsabilités de l’administrateur en ce qui concerne l’entretien courant, compris dans son mandat général, et les travaux de remplacement d’éléments fonctionnels, qui doivent faire l’objet de mandats supplémentaires. · Désigner une personne qui assure un contrôle de fonctionnement et d’exploitation de toutes les parties communes à intervalles fixes, en parcourant l’immeuble entier et ses abords, une fois par semaine, afin de pourvoir à l’absence de concierge. But : détecter les défectuosités, dégradations, saletés et autres dysfonctionnements. · Faire effectuer les travaux d’entretien des abords végétalisés à intervalles fixes, selon un calendrier annuel valable pour plusieurs années. · Établir un plan de nettoyage annuel avec le service de conciergerie ambulant, qui indique le rythme de nettoyage des différentes parties à nettoyer : chaque semaine, chaque mois ou une ou deux fois par année (p. ex. verrières du hall d’entrée, moquettes et fenêtres des corridors, sauts-de-loup) Préparer l’avenir financier Étudier avec des spécialistes de la PPE l’opportunité de dissocier fonds de rénovation/entretien et fonds d’investissement. 19 4. Démarches concrètes ; communication 4.1 Propositions à attention de l’Assemblée des copropriétaires de 2016 et de 2017 Considérant · les types de majorités requises pour prendre des décisions qui ont un impact sur les parties communes de l’immeuble (cf. chap. 1 et art. 24 Règlement de copropriété), qui rendent quasi inapplicable une politique de rénovation proactive, · la dépendance thermique importante et unilatérale du gaz, · les déperditions de chaleur importantes dues à une isolation thermique insuffisante, · la perte de valeur de l’immeuble par manque d’investissements, · le coût engendré par une politique réactive, l’Assemblée générale des copropriétaires adopte la présente Stratégie de rénovation durable. Elle charge le Comité et l’Administrateur de lui soumettre un scénario de remise en état de l’immeuble, assorti d’un agenda des travaux et de devis estimatifs, lors de l’Assemblée des copropriétaires de 2017. L’élaboration d’un scénario et l’établissement de devis définitifs pourront être confiés à un bureau d’architecture ; un crédit sera voté à cet effet par l’Assemblée générale des copropriétaires. 4.2 Communication Pour susciter l’intérêt des copropriétaires et les motiver à agir, une bonne information et sensibilisation sont indispensables avant de passer au vote. Je propose une communication en quatre temps : · une présentation de 15 minutes de la Stratégie lors de la prochaine réunion du Comité, par l’auteure de la présente Stratégie ; la Romande énergie et ses conseillers sont également prêts à informer gratuitement sur les possibilités d’utilisation d’énergies renouvelables à cette occasion ; · une feuille d’information recto-verso à joindre à la convocation à l’Assemblée générale des copropriétaires 2016, avec un résumé de cinq lignes en allemand et en anglais, compte tenu des enjeux ; · une présentation de 15 minutes de la Stratégie lors de l’Assemblée générale des copropriétaires · après adoption par l’Assemblée générale des copropriétaires : une petite exposition dans le hall de l’immeuble ; sur cinq ou six panneaux muraux, elle présente l’état des lieux (y compris une thermographie), les démarches prévues et les avantages qui en découlent ; en informant ainsi les locataires, ceux-ci prennent conscience de la charge que représente un immeuble et des démarches qui ont lieu « derrière les coulisses ». 20 Annexe no 1 Variantes de stratégies Définition de la stratégie réactive La stratégie réactive consiste à intervenir uniquement lorsque des dégâts imminents ou réels sur une partie de l’immeuble et que ces dégâts entravent la fonctionnalité de la partie d’immeuble concernée. Le standard visé est celui de 1974 et les copropriétaires acceptent explicitement ou tacitement - une perte de valeur de l’immeuble. Elle se base sur le scénario no 1 proposé par EPIQR (p. 34), auquel on a retranché toutes les interventions qui ne visent pas explicitement une réparation, ainsi que les travaux entrepris depuis 2009. Condition pour effectuer des travaux : accord de la majorité qualifiée des copropriétaires Avantages : peu coûteux à première vue. Inconvénient : risque de détérioration invisible ; coûts élevés pour dépannages, charges très élevées, perte de valeur de la maison. Élément Diagnostic Structure porteuse En bon état Revêtement façade : éléments préfabriqués en béton : Éclatements et carbonatation importante Balcons et loggias, gardecorps en béton/maçonnerie Intervention requise/effectuée depuis 2010 Priorité Coût en francs suisses6 0 0 Remplacement des éléments endommagés, reprise des joints ; traitement de surface complet de toutes les surfaces en béton apparent. 1 80’000 Dégradation de la peinture de la sousface de la dalle ; microfissures et carbonatation. Hauteur balustrades non conformes aux normes actuelles. Assainissement ponctuel du béton. Mise en conformité de la hauteur des balustrades 1 40’000 Chaufferie Remplacement du chauffage à mazout en 2012. Réserver la place laissée par la citerne de 100'000 litres qui n’a jamais été utilisée pour un futur réservoir d’eau chaude solaire. fait 0 Raccordements eau et gaz Entretien commandé par les SI ? 0 Eau chaude et froide Tuyaux entretenus. Sablage et chemisage début 2015 160’000 Revêtements murs hall et escalier Correct. Peinture Fait 0 Comptage courant fort En ordre. Contrôle OIBT. Fait ? 0 Courant fort : installations communes Système en ordre. Contrôle OIBT. Fait ? 0 Globes manquants. Globes remplacés en 2014 Fait Estimation coûts rénovation réactive 6 Chiffres de 2009 : arrondis la dizaine de millier supØrieure [responsabilité des propriétaires] 280’000 . 21 Définition de la stratégie proactive La stratégie proactive a pour but de réparer les dégradations et d’adapter les parties communes de l’immeuble aux standards actuels. Elle se base sur le scénario no 2 proposé par l’étude EPIQR (p. 35) et assortis des niveaux de priorité « 1 » et « 2 », en retranchant les travaux entrepris depuis 2009. Les dépenses en lien avec la réduction des déperditions d’énergie et avec la mise en conformité avec les standards actuels relèvent de l’investissement. Elles sont compensées par une réduction substantielle des charges et par une augmentation de la valeur de l’immeuble. Condition pour effectuer des travaux : accord de la majorité qualifiée des copropriétaires représentant plus la moitié des parts. Avantages : maintien de la valeur de la maison, prévisibilité de l’entretien, baisse considérable des charges. Inconvénient : immobilisation des ressources financières, qui, en l’occurrence, ne sont pas disponibles. Élément Diagnostic Intervention requise/effectuée depuis 2010 Priorité Coût en francs suisses7 Abords, surfaces aménagées Tassement du sol, traçage des places de stationnement pâli. Réfection localisée des surfaces dures et nouveau traçage places de stationnement 2 38000 Structure porteuse En bon état 0 0 Revêtement façade : éléments préfabriqués en béton : Éclatements et carbonatation importante Remplacement des éléments endommagés, reprise des joints ; traitement de surface complet de toutes les surfaces en béton apparent. 1 80000 Balcons et loggias, gardecorps en béton/maçonnerie Dégradation de la peinture de la sousface de la dalle ; microfissures et carbonatation. Hauteur balustrades non conformes. Assainissement ponctuel du béton. Mise en conformité de la hauteur des balustrades 1 40000 Isolation thermique façade Isolation thermique manquante ou insuffisante, confort insuffisant. Isolation thermique des façades selon résultat bilan thermique affiné. 2 830000 Locaux communs Salissures et dégâts ponctuels sur les parois, portes, sols et plafonds, surfaces dégradées. Reprise des parois, sols et plafonds dégradés ; peinture sur les surfaces réparées. 2 15000 Isolation thermique dalle sous-sol Isolation insuffisante. Isolation selon les normes SIA actuelles. 1 160000 Chaufferie Remplacement du chauffage à mazout en 2012. Installation de capteurs solaires thermiques fait 0 Eau chaude [responsabilité des propriétaires] fait ? Réserver la place laissée par la citerne de mazout 100'000 litres qui n’a jamais été utilisée pour un futur réservoir d’eau chaude solaire. La surface de toit disponible devrait permettre de produire le courant pour toute la maison pendant la majeure partie de l’année 0 Électricité Installation de capteurs solaires photovoltaïques Raccordements eau et gaz Eaux propres et usées Entretien commandé par les SI Tuyaux entretenus. Sablage et chemisage ? début 2015 0 0 Portes de service et de Fonctionnelles, mais fentes au niveau Adaptations diverses. 2 0 7 Chiffres de 2009 : arrondis à la dizaine de millier supérieure. 22 0 garage des socles. Fenêtres de cave simples Etat correct. 0 2 0 Fenêtres de cave avec sautde-loup Fonctionnelles, mais dégradation en surface et des grilles. Remplacement des grilles abîmées et des joints. 2 3000 Revêtements murs hall et escalier Correct. Peinture Fait 0 Escaliers et paliers Reprise des joints. Nettoyage des surfaces. Peinture balustrade et mise en conformité. Remplacement escalier toit. Remplacement. 2 60000 Porte d’entrée immeuble Cage d’escalier extérieure : microfissures, salissures. Peinture balustrade abîmée ; hauteur balustrade non conforme. Escalier accès toiture : dangereux. Usure. Isolation thermique insuffisante 1 7000 Portes palières internes (entre corridors et local ascenseurs) Portes palières externes (entre local ascenseur et cage escalier extérieure) Comptage courant fort Courant fort : installations communes Ascenseurs En état. Isolation phonique, sécurité effractions et effet pare-feu insuffisants. Défraîchies. Isolation thermique, sécurité effractions et effet pare-feu insuffisants. En ordre. Système en ordre. Globes manquants. Fonctionnels, mais vétustes Rééquiper. [= parties privées ou communes ? Le règlement est muet] Remplacement, y compris cadres. 2 37000 2 110000 Fait ? Fait ? Fait 1 ? ? Toit plat accessible (= terrasses) Contrôle OIBT. Contrôle OIBT. Globes remplacés en 2014 Rénovation complète selon devis 2009. Réfection locale des recouvrements. Réparation des garde-corps. Étanche, mais quelques recouvrements desserrés. Hauteur garde-corps non conforme. Garde-corps abîmés en partie. Étanchéité contrôlée début 2014. Réfection complète du toit et des Recouvrements desserrés ou recouvrements en améliorant défectueux. Épaisseur du gravier l’isolation thermique. insuffisante. Mousses. Indispensable pour réfection toit et façades : combiner ces travaux ! Dégradation béton et ferblanterie. Rhabillage partiel béton, réparation ferblanterie. En bon état. Isolation thermique Remplacement et amélioration insuffisante. thermique dans le cas de la réfection de la toiture. Abîmée, humide, insuffisante. Remplacement en améliorant les performances thermiques. Abîmée, corrosions localisées. Remplacement dans le cadre de la Fonctionnelle. réfection de la toiture. Surfaces extérieures très abîmées. Remplacement complet des fenêtres. Fermeture correcte. Isolation [fait au niveau des corridors ; fenêtres thermique et phonique insuffisante. appartements : responsabilité des propriétaires] Fonctionnels [Responsabilité des propriétaires] 1 500000 Couverture toitures Échafaudage Massifs en toitures [= cheminée, aération] Verrières toiture Isolation toiture Ferblanterie toit plat Fenêtres (bois et double vitrage ; vitrage simple face aux radiateurs) Stores à lamelles et protections solaires [=marquises] Estimation coûts stratégie proactive 170000 1 1 120000 7000 1 30000 1 45000 1 150000 1 0 2 0 2'402'000 23 Annexe no 2 Les critères du Standard construction durable suisse 24 Annexe no 3 Bibliographie succincte Documents de référence internes · Immeuble : Règlement de copropriété (1974) · Immeuble : Rapport de l’analyse EPIQR (2009) · Immeuble : Rapports annuels et comptes 2010-2013 · Volonté politique · Conseil fédéral suisse. (2008). Stratégie pour le développement durable : lignes directrices et plan d'action 2012-2015. Berne 2012. · Quartiers durables (Office fédéral de l’énergie) : www.nachhaltige-quartiere.ch/fr/ · Fil rouge pour la construction durable. État de Vaud/Ville de Lausanne 2011. www.smeo.ch. Diminution de la consommation d’énergie · Rénovation des bâtiments. Comment réduire de moitié la consommation énergétique dans une maison individuelle grâce à des mesures ciblées. Conférence cantonale des services de l’énergie/énergie suisse/Office fédéral de l’énergie. Berne (2014). Calcul de la consommation d’énergie, subventions · www.subventionsbatiment.ch/calculateur_d’énergie Littérature spécialisée · Francis RAMBERT (dir.), Un bâtiment, combien de vies? La transformation comme acte de création, Paris 2015 · Peter SCHÜRCH/Dieter SCHNELL, Erneuerung. Nachhaltiges Weiterbauen, Basel 2011. · Reto WESTERMANN/Üsé Meyer, Mein Haus energetisch sanieren. Zürich 2010. · Sanstrat. Argumentarium Sanierung. Ganzheitliche Sanierungsstrategien für Wohnbauten und Siedlungen der 1940er bis 1970er Jahre, Hochschule Luzern 2013. Littérature générale · Alain DE BOTTON/John ARMSTRONG, Art as Therapy, London 2013. · LE CORBUSIER, Vers une architecture, Paris 1923. · Mark GILG/Werner SCHÄPPI: Lebensräume. Auf der Suche nach zeitgemässem Wohnen, Sulgen 2007. 25