Booklet sur le travail des enfants

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Booklet sur le travail des enfants
L’IBB lutte contre le
travail des enfants
Tout enfant a droit à une éducation
de qualité et à la protection contre
l’exploitation
IBB
Internationale des Travailleurs
du Bâtiment et du Bois
www.bwint.org
L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) est la fédération syndicale
internationale qui regroupe des syndicats libres et démocratiques représentant les
membres du bâtiment, des matériaux de construction, du bois, de la sylviculture et des
secteurs connexes. L’IBB comprend 333 syndicats représentant 12 millions de membres
dans 130 pays. Son siège est basé à Genève, en Suisse. Ses bureaux régionaux et
projets se situent au Panama, en Malaisie, en Afrique du Sud, au Burkina Faso, au
Liban, en Inde, au Kenya, au Cambodge, en Russie, au Pérou, au Chili, en Thaïlande et
au Brésil. La mission de l’IBB consiste à promouvoir le développement de syndicats
dans les industries du bâtiment et du bois dans le monde entier, ainsi qu’à promouvoir
et renforcer les droits des travailleurs dans le contexte du développement durable.
Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois, Genève, mai 2014
www.bwint.org
L’IBB lutte contre le travail des enfants
Tout enfant a droit à une éducation de qualité et à la protection contre
l’exploitation. Le travail des enfants est une violation grave des droits de
l’enfant.
Pourtant, cette pratique concerne encore près de 168 millions d’enfants
dans le monde soit, au total, près de 11 % de la population infantile mondiale.1
Parmi ces enfants, plus de 85 millions sont astreints à un travail dangereux qui
met en péril leur bien-être physique et mental.
Depuis l’an 2000, l’effectif des enfants travailleurs à travers le globe a diminué
d’un tiers. Mais cette progression reste insuffisante pour atteindre l’objectif
d’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici 2016, adopté par
la communauté internationale au travers de l’Organisation internationale du
travail (OIT).
Dans la plupart des pays, l’emploi et le travail des enfants sont interdits par la
loi. La Convention internationale relative aux droits de l’enfant de 1989, signée
par la quasi totalité des pays de la planète, définit l’éducation et la protection
des enfants contre le travail comme un droit important de tout enfant. En dépit
des lois et des conventions internationales, le travail des enfants demeure
pourtant répandu dans de nombreuses régions du monde.
Le terme « travail des enfants » fait référence à tout travail qui les prive de leur enfance,
de leur potentiel et de leur dignité, et qui porte préjudice à leur développement physique
et mental. Les tâches raisonnables qui consistent à aider les parents à la maison, dans
l’entreprise familiale, ou à gagner de l’argent de poche en dehors des heures de cours
ou pendant les vacances scolaires ne sont le plus souvent pas considérées comme des
formes préjudiciables de travail des enfants.
Les pires formes de travail des enfants incluent, notamment, le travail forcé, la traite
des enfants, la prostitution et le « travail dangereux » – qui mettent en péril le bien-être
physique, mental ou moral de l’enfant.
L’Inde est hélas l’un des rares pays n’ayant pas encore ratifié la Convention (n° 182) de
l’OIT relative aux pires formes de travail des enfants, 1999, bien que ce pays compte le
plus grand nombre d’enfants travailleurs au monde.
En Afrique subsaharienne, plus d’un enfant sur cinq travaille.2 Cependant, comme la majorité des
enfants travailleurs vit dans des pays à revenu intermédiaire, l’abolition du travail infantile ne doit
pas se limiter aux pays les plus pauvres. En chiffres absolus, l’Asie compte le plus grand nombre
d’enfants travailleurs. Près de 30 % des enfants qui travaillent dans le monde vivent en Inde, qui
compte le plus grand nombre d’enfants travailleurs.
1 Organisation internationale du travail (OIT) – Mesurer les progrès dans la lutte contre le travail des enfants, 2013
2 OIT, 2013
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Sur le total, près de la moitié des enfants travailleurs sont employés dans le secteur de la
construction, les fours à briques, les carrières, l’industrie du bois et de la sylviculture – où les
enfants sont souvent contraints de travailler pour des salaires faibles voire inexistants, parfois au
péril de leur vie.
Pourquoi l’IBB s’intéresse au travail des enfants?
« Notre mission est d’assurer que tous les enfants ont accès à l’éducation, à la scolarité,
et d’améliorer les salaires des travailleurs adultes en renforçant les organisations
syndicales. Les syndicats présents sur le lieu de travail sont les meilleurs garants de la
lutte contre le travail des enfants. »
Ambet Yuson, Secrétaire général de l’IBB.
Le travail des enfants constitue souvent un cercle vicieux qui enferme les familles dans la pauvreté,
génération après génération. Il est aussi la conséquence du travail précaire et est souvent lié à
des violations d’autres normes fondamentales du travail. Quand les travailleurs adultes se voient
refuser la liberté syndicale et le droit de négociation collective en vue d’obtenir des salaires et des
conditions de travail décents, leurs enfants sont plus susceptibles d’être contraints à travailler.
Selon l’IBB, les syndicats doivent s’attaquer aux raisons économiques qui contraignent les enfants
à travailler au lieu d’aller à l’école acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi
et un salaire décents, une fois adultes. Le recours au travail des enfants prive certains adultes
d’un salaire, il déprécie le travail décent, limite la capacité de négociation des adultes et affaiblit le
mouvement syndical.
Dans l’industrie des fours à briques et des carrières, de nombreux travailleurs d’Asie du Sud,
adultes comme enfants, se trouvent pris au piège du travail forcé. Le travail forcé survient lorsqu’on
impose à une personne de travailler en échange du remboursement d’un prêt ; dans le monde
entier, il s’agit de la manière la plus courante de réduire les gens en esclavage.
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Le secteur des fours à briques est l’un des secteurs les plus importants du domaine des matériaux
de construction en Inde, où il emploie près de huit millions de travailleurs. Bon nombre d’entre
eux s’épuisent à raison de 12 à 16 heures par jour d’un travail harassant qui est très faiblement
rémunéré. Certains sont contraints de travailler dans le seul but de rembourser les emprunts
contractés pour assurer leur survie. Des familles entières sont employées dans les fours à briques
et, souvent, les enfants commencent à aider leurs parents dès l’âge de cinq ans.
Cette activité de nature saisonnière ne peut être accomplie que durant les saisons sèches et, par
conséquent, de nombreux employés des fours à briques sont des travailleurs migrants qui se
déplacent d’une région à l’autre du pays.
Une stratégie en trois volets
« Il est de la responsabilité du gouvernement de garantir une éducation décente à tous
les enfants – et cela n’est possible qu’en retirant les enfants de tous les secteurs de
travail puis en les scolarisant et en leur offrant une éducation de qualité. »
Tula Ram, Président du syndicat Gramin Mazdoor Sangathan dans l’Uttar Pradesh, Inde.
La stratégie de l’IBB considère que la promotion d’une éducation décente au profit des enfants
va de pair avec le développement du travail décent au profit des adultes. Notre approche intégrée
comprend différents aspects, notamment la scolarisation, les campagnes et l’organisation
syndicale, sans oublier la formation professionnelle et une véritable égalité des genres. Une telle
stratégie repose toutefois, pour une grande part, sur des campagnes sociales efficaces initiées
par les syndicats afin de convaincre les parents de scolariser leurs enfants au lieu de les envoyer
travailler. Ainsi, la syndicalisation progressive des travailleurs permettra, un jour, de compenser les
pertes de revenus liées à l’arrêt du travail de leurs enfants.
Les syndicats locaux jouent un rôle de premier plan dans la gestion des écoles, l’organisation
syndicale et les campagnes pour la défense des droits des travailleurs et la réintégration des
enfants dans le système éducatif classique. Le rôle de l’IBB est de mobiliser l’appui financier,
logistique et technique par le biais du projet Child Learn, fondation à but non lucratif qui gère les
biens immobiliers et les actifs des écoles, au profit d’anciens enfants travailleurs.
Cette collaboration s’est traduite en Inde par la syndicalisation de 200 000 travailleurs et la
scolarisation de 12 000 enfants retirés du monde du travail.
Syndicalisation
Le seul moyen de mettre fin au travail des enfants est de garantir à tous les parents un accès
à des emplois décents et ainsi de leur donner les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. La
syndicalisation d’un nombre croissant de travailleurs et la négociation collective pour des salaires et
des conditions de travail plus favorables constituent une part incontournable de la lutte.
De même, la présence d’enfants dans la main-d’œuvre limite la capacité de négociation des
travailleurs adultes et les prive tous d’un salaire. La lutte contre le travail des enfants est, par
conséquent, un aspect important de la lutte pour la promotion des emplois décents en faveur des
adultes.
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Scolarisation
Depuis l’ouverture des premières écoles en 1995, le projet s’est élargi à 26 écoles dans trois pays,
à savoir le Bangladesh, l’Inde et le Népal. Au total, ces écoles accueillent 2375 enfants dont 1128
filles. Près de 4500 enfants ont intégré directement le système éducatif classique en provenance
des écoles syndicales. Grâce à ce projet, 105 villages n’ont plus recours au travail des enfants et
les campagnes intensives lancées par les syndicats partenaires associées à des actions directes de
scolarisation ont abouti, jusqu’à présent, à la scolarisation de près de 20 000 enfants.
La stratégie repose, pour une grande part, sur des campagnes sociales efficaces initiées par les
syndicats afin de convaincre les parents de scolariser leurs enfants au lieu de les envoyer travailler.
Les syndicats de l’IBB ont pour objectif de faire comprendre aux parents que la syndicalisation
progressive des travailleurs finira par compenser la perte des revenus liée à l’arrêt du travail de leur
enfant.
Campagnes
Les syndicats partenaires de l’IBB font pression auprès du gouvernement pour la reconnaissance,
le soutien et la cogestion des écoles et cherchent à favoriser des changements au niveau politique
en vue de garantir l’accès à l’école pour tous les enfants. L’ensemble du projet est porté par la
ferme conviction que l’éducation relève du gouvernement, et l’IBB n’a pas vocation à créer des
structures scolaires parallèles. Dans le même esprit, les écoles pour enfants travailleurs ont fusionné
avec les écoles publiques en de nombreux endroits.
Stratégie du projet relatif au travail des enfants : Rapide aperçu
Scolarisation
Permettre aux enfants de
quitter leur travail et d’intégrer
l’école
Syndicalisation
Exhorter les gouvernements
à assurer l’accès de tous les
enfants à l’éducation
Alphabétisation sur le lieu
de travail
Genre
Programmes éducatifs destinés
à enseigner la lecture et l’écriture
aux travailleurs adultes, et leur
faire comprendre l’importance de
l’éducation pour leurs enfants
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Campagnes
Syndiquer les travailleurs adultes
et négocier des salaires et
des conditions de travail plus
favorables
Groupes d’entraide et formation
professionnelle à l’attention
des travailleuses, dans le but
de favoriser une plus grande
indépendance de celles-ci
Au niveau politique, les efforts de plaidoyer et de mise en réseaux ont eu des retombées positives.
En Inde, ces dernières années ont été ponctuées de nombreuses victoires. En 2009, le
gouvernement a finalement adopté la loi sur le droit à l’éducation gratuite et obligatoire. Entrée en
vigueur en 2010, la loi a donné à tout enfant âgé de 6 à 14 ans le droit à l’éducation gratuite.
En 2012, le gouvernement de l’Inde a présenté au parlement une proposition d’amendement de
la législation nationale sur le travail des enfants, qui étend la définition juridique des enfants jusqu’à
l’âge de 18 ans et interdit toute forme de travail pour les enfants âgés de 14 ans et moins, ainsi que
l’emploi d’enfants de 18 ans et moins dans les secteurs dits à risque. Les affiliés de l’IBB avaient
participé à un vaste mouvement de mobilisation de la société civile, qui s’était traduit pas des
rassemblements et des pétitions à l’attention des pouvoirs politiques, président et premier ministre
compris, pour inciter à modifier la loi.
Au niveau mondial, tous les accords-cadres internationaux signés par l’IBB avec les entreprises
multinationales prévoient des clauses interdisant l’emploi des enfants, y compris par leurs soustraitants.
Éclairage sur notre stratégie dans l’État de Bihar en Inde
Le Bihar est un État enclavé à l’est de l’Inde, partageant une frontière avec le Népal. 64 % de la
population, qui compte 80 millions d’habitants, sait lire et écrire – dont 53 % seulement chez les
femmes. En raison de sa position géographique, le Bihar a un flux élevé de travailleurs migrants en
provenance tant des autres États de l’Inde que du Népal. Dans le secteur des fours à briques, 40 à
60 % de la main-d’œuvre est constituée de migrants.
En 1997, le syndicat Hind Khet Mazdoor Panchayat (HKMP) a ouvert sa première école dans le
village de Belgachhi situé dans le district de Purnea – qui affiche l’un des taux d’alphabétisation les
plus faibles avec seulement 52 %. Depuis lors, le syndicat est en charge de plus de 20 écoles pour
enfants travailleurs, dans le cadre d’un programme phare du gouvernement.
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Le syndicat amène dans les écoles les enfants travailleurs issus de différents districts du Bihar ;
plusieurs sont orphelins ou victimes du travail forcé. En plus d’apporter une éducation holistique,
les professeurs assurent un encadrement des enfants jour et nuit. Dans les classes supérieures,
les enfants bénéficient également d’une formation professionnelle en couture et menuiserie pour
compléter leurs qualifications.
Les écoles se sont imposées comme un outil efficace à la disposition du syndicat pour nouer des
contacts et organiser les travailleurs adultes qui, pour nombre d’entre eux, sont des migrants.
Grâce aux adhésions croissantes, le HKMP a réussi, ces dernières années, à faire augmenter
sensiblement les salaires des travailleurs des fours à briques - de 80 roupies indiennes (1,29
dollar E.-U.) pour 1000 briques à 350-400 roupies (5,65-6,46 dollars E.-U.) pour 1000 briques,
désormais. Pour organiser les migrants transfrontières et promouvoir leurs droits dans le secteur
des fours à briques, le HKMP coopère également avec le comité des affiliés de l’IBB au Népal, avec
lequel il a signé un protocole d’accord en 2011.
Le syndicat a été à même de revendiquer le droit à la sécurité sociale dans le cadre d’un dispositif
gouvernemental au profit des travailleurs (Couverture du fonds de prévoyance pour le secteur des
fours à briques), d’instituer une garantie d’emploi et de répondre aux revendications des travailleurs
au moyen de mécanismes divers incluant notamment le dialogue social avec les employeurs
comme avec le gouvernement local.
À l’image de nombreux autres syndicats de la région, le HKMP a instauré ce que l’on pourrait
qualifier de groupes d’entraide pour aller au devant des travailleuses et leur donner l’autonomie
pour échapper à la pauvreté. Ces groupes ont également contribué à une progression de la
scolarisation des filles au cours des dernières années. Grâce aux groupes d’entraide et à la
coopération avec les autorités publiques et avec d’autres organisations, le syndicat a sensibilisé les
travailleurs au problème du VIH/sida.
Scolarisation sur le lieu de travail à proximité des fours à briques en Inde
De nombreux travailleurs des fours à briques sont des migrants qui y travaillent pendant les six
mois de la saison sèche avant de retourner dans leur village d’origine. Leurs enfants sont privés
d’école pendant les longues périodes où ils accompagnent leurs parents travailler dans les fours à
briques. Pour résoudre ce problème, les syndicats ont mis en œuvre des écoles sur le lieu de travail
à proximité des fours à briques, de manière à prendre en charge les enfants de familles migrantes,
à divers endroits dans trois États : le Bihar, l’Uttar Pradesh et le Pendjab.
Cette pratique permet de compenser l’absence scolaire pendant les longues périodes où ils
s’absentent de leur village natal. Les écoles sont créées en collaboration avec les propriétaires des
fours à briques au niveau des lieux de travail aux fours à briques. Ces écoles sur le lieu de travail ont
été lancées pour mettre en valeur la collaboration entre employeurs et syndicats. Et les employeurs,
les propriétaires des fours à briques, devraient prendre partiellement en charge les coûts, par
exemple sous la forme de prêts de locaux ou de livres/cahiers pour les enfants sur les sites de
travail, afin de témoigner de leur engagement.
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A quoi ressemble la vie d’un enfant travailleur âgé de 10 ans ? – L’histoire de
Shanti Munda
Au pensionnat de Belgachhi dans le village
de Belgachhi, État de Bihar, plus de 700
enfants ont pu échapper au travail des
enfants et bénéficier d’une éducation,
depuis sa création en 1997. L’un de ces
enfants est Shanti Munda, une petite fille de
10 ans en troisième année.
« Avant de venir dans cette école, j’aidais
mes parents dans un four à briques dans
le district de Kishanganj. On se levait
avant le lever du soleil et on travaillait
toute la journée en essayant d’en faire le
plus possible, parfois sans repos avant le
coucher du soleil. Les conditions étaient
souvent très dures, en particulier lors
des grandes chaleurs d’été et les petites
blessures étaient courantes - c’était une
période vraiment douloureuse. » déclare
Shanti Munda.
Ça vous plaît d’étudier ici ?
Ici j’aime lire – je me suis fait des amis et on nous a donné des vêtements et des
chaussures. Je suis très heureuse, et on nous donne aussi à manger. Je peux aussi
m’amuser avec les autres enfants.
Que veux-tu faire quand tu seras grande ?
J’espère que le syndicat m’aidera à poursuivre mes études. J’ai toujours pensé que, si
j’étais restée au four à briques, je n’aurais pas pu imaginer cette vie et les études. Et
maintenant je veux devenir professeur. Je tiens à dire que tout le monde doit pouvoir
aller à l’école et les enfants ne devraient pas travailler. J’ai pu comparer la vie au travail
et la vie à l’école, je peux donc affirmer que l’école est le meilleur endroit où travailler.
Une initiative exceptionnelle au Rajasthan : Les véhicules-écoles
Les voitures-écoles sont un programme d’école mobile au profit des enfants des travailleurs des
carrières dans les villages reculés de l’État du Rajasthan, où il n’existe pas d’école publique à
proximité, privant ainsi les enfants de scolarité depuis des générations. À l’heure actuelle, un total
de 112 enfants dont 52 filles appartenant à la communauté des travailleurs des carrières bénéficient
de cette initiative et les cours sont dispensés à deux endroits, Bheel Basti et Ambedkar Nagar.
Le véhicule a été équipé de matériel pédagogique simple et l’objectif des cours est de proposer un
enseignement constructif, distrayant et vivant, tout en restant instructif pour ces apprenants de la
première génération. Cette unité mobile dispose également d’une trousse de premiers secours et
d’une civière pliable, et elle peut servir d’ambulance - pour transporter vers l’hôpital les travailleurs
nécessitant des soins médicaux urgents. Le chauffeur joue aussi le rôle de recruteur syndical et la
voiture-école sert à organiser des rassemblements, des campagnes de masse et des réunions de
sensibilisation grâce aux haut-parleurs montés sur le véhicule.
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L’initiative a été lancée en 2012 grâce au soutien particulier de TIB et BAT_KARTEL par
l’intermédiaire du programme CHILD LEARN. Le véhicule a été attribué par contrat au syndicat
partenaire de Jodhpur, dans l’État du Rajasthan - Rajasthan Patthar Khadan evam Nirman Mazdoor
Sangathan (RPKNMS) selon des modalités et des conditions précises.
Améliorer les conditions de travail dans les carrières par la certification des
pierres
En Inde, de nombreux enfants sont employés dans des conditions abusives dans le dangereux
secteur des carrières. L’Inde est le troisième exportateur de pierres au monde et le Rajasthan
représente plus de 65 % de la production de pierres dans le pays. L’industrie minière emploie plus
de deux millions de travailleurs dans cet état et constitue un énorme potentiel de syndicalisation des
travailleurs afin de leur faire bénéficier de la protection syndicale.
Les enfants comme les adultes qui travaillent dans les carrières sont exposés à de nombreux
risques dont les maladies professionnelles telles que la silicose – une maladie des poumons qui
provoque l’essoufflement, la toux, la fièvre et qui, dans certains cas, peut entraîner la mort.
En Inde, l’IBB a travaillé en étroite collaboration avec RPKNMS, un syndicat affilié au Rajasthan,
pour améliorer les conditions des travailleurs dans les carrières. Grâce à l’école des enfants
travailleurs dans le village de Panchkuda (ouverte en 2010), le syndicat instruit désormais près
de 54 élèves qui travaillaient auparavant dans les carrières. Le syndicat mène des actions de
sensibilisation des travailleurs adultes ; il compte à présent 4000 adhérents. L’école des enfants
travailleurs propose aux adhérents des bilans médicaux hebdomadaires gratuits. Le syndicat a
réussi, après négociation, à contraindre les employeurs de verser des indemnités aux travailleurs
victimes de la silicose et d’autres maladies.
Des groupes d’entraide ont également été constitués par les membres. Grâce à ces groupes, le
syndicat a créé des coopératives où les travailleurs peuvent acheter des articles du quotidien à un
coût modique. Les membres aident également à préparer des repas chauds et nutritifs pour les
enfants de la communauté.
Les « labels sociaux » et les programmes de certification jouent également un rôle majeur en
assurant le respect des normes fondamentales du travail et en garantissant des conditions de
travail décentes dans les carrières de pierres destinées à l’exportation en Inde. Les programmes
de certification permettent aux importateurs comme aux exportateurs de pierres de solliciter la
certification de leur matériel, incluant des clauses sur les normes fondamentales du travail, ainsi que
la santé et la sécurité en milieu professionnel.
L’IBB est membre du comité directeur du TFT, une organisation mondiale à but non lucratif qui aide
les entreprises et les communautés à proposer des produits responsables.
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Extension de notre stratégie aux écoles accueillant les
enfants des travailleurs migrants au Népal
Au Népal, jusqu’à 34 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent, contre 12 % dans l’ensemble de
l’Asie du Sud.3 À l’instar de l’Inde, un grand nombre de ces enfants travaillent avec leur famille dans
le secteur des fours à briques. Il s’agit très souvent de familles de migrants qui quittent leur village
pendant les saisons sèches pour aller travailler dans les fours à briques dans d’autres régions du
Népal, puis retournent au village quand vient la saison des pluies.
Au Népal, la plupart des écoles pour enfants travailleurs gérées par les syndicats partenaires
sont des écoles pour enfants de travailleurs migrants ; elles assurent l’éducation des enfants de
travailleurs migrants durant la saison des fours à briques. Les familles des travailleurs rejoignent
les fours à briques pour une durée de sept mois et, sans ces écoles, les enfants seraient privés de
scolarité pendant toute cette période.
Le comité des affiliés de l’IBB au Népal (CAN-IBB) gère un total de cinq écoles pour enfants de
travailleurs migrants dans quatre districts différents où sont implantés des fours à briques. L’objectif
est de sensibiliser les enfants de travailleurs afin de leur permettre d’aller à l’école pendant que leurs
parents travaillent dans les fours à briques.
Les syndicats collaborent étroitement avec les autorités locales du village pour intégrer les enfants
travailleurs dans les écoles publiques. Les syndicats s’efforcent de consolider la coopération avec
les comités de développement du village afin de résoudre la question des enfants travailleurs,
assurer leur scolarisation et leur apporter une éducation de qualité.
Grâce aux écoles pour enfants travailleurs, les syndicats ont amélioré leur capacité à atteindre et
à syndiquer les migrants qui travaillent dans les fours à briques et, entre 2010 et 2013, cet effort
s’est traduit par l’adhésion de 12 615 nouveaux membres. Les syndicats donnent la priorité à
l’acquisition de qualifications par les femmes et les jeunes travailleurs. Entre 2010 et 2012, 105
travailleurs ont été formés à la maçonnerie. 284 travailleurs supplémentaires, dont 103 femmes, ont
3 Fonds des Nations Unies pour l’enfance - Unicef. 2012.
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suivi d’autres programmes de formation proposés par les syndicats. Des comités syndicaux ont été
constitués dans dix fours à briques du district de Bhaktapur et des négociations sont en cours en
vue de la signature d’un accord comprenant une clause relative à l’interdiction du travail des enfants
dans ces fours à briques.
Le père d’un ancien enfant travailleur à Duwakot partage son sentiment
L’une des écoles syndicales est implantée dans le village de Duwakot dans le district
de Bhaktapur. L’idée est de faire de Duwakot un village sans travail des enfants et
de garantir l’accès à l’école à tous les enfants du village. Tous les ans, de nouveaux
travailleurs migrants viennent travailler dans les fours à briques et le syndicat s’efforce
de tous les contacter. Au cours des trois dernières années du projet, 187 enfants de
migrants dont 83 filles ont été scolarisés.
Yegha Bahadur Gharti, âgé de 45 ans, père de six enfants, travaille dans les fours à
briques de Duwakot. Ses six enfants travaillaient avec lui et sa femme dans les fours à
briques mais aujourd’hui ils vont tous à l’école.
Pensez-vous subir une perte de revenus liée au fait que vos enfants ne
travaillent pas ?
Oui, il y avait une différence, mais maintenant je pense que je m’y retrouve quand je vois
comment ils progressent grâce à l’école et qu’ils construisent leur avenir. Donc, pour nous
tout va bien - on gère.
Qu’est-ce que l’école a apporté à vos enfants, en particulier, et à votre famille, en
général ?
Cela a fait une grande différence. Maintenant, mes enfants savent lire et écrire et, de
temps en temps, ils nous aident à compter les briques et à calculer notre salaire. Et ma
femme, qui a suivi les cours d’alphabétisation organisés par le syndicat sur le lieu de
travail, sait désormais écrire son nom.
Vos enfants vous ont-ils fait part de leurs ambitions pour l’avenir ?
Oui ! Mon fils veut devenir médecin et ma fille, professeur. Je suis vraiment content.
Comment votre appartenance au syndicat s’est-elle répercutée sur votre vie
professionnelle ?
Cela a eu une influence positive sur ma vie professionnelle. Le comportement de
l’employeur a changé et maintenant il nous traite mieux car il sait que nous sommes
syndiqués et, surtout, mes enfants peuvent recevoir une éducation.
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La voie à suivre
L’IBB poursuivra ses efforts de syndicalisation des travailleurs, dans la mesure où elle permet aux
syndicats de négocier de meilleurs salaires, des avantages sociaux, et des installations au profit
des travailleurs, ce qui permet aux familles d’envoyer leurs enfants à l’école et d’atteindre un niveau
d’études convenable en vue d’un emploi décent et d’un meilleur salaire.
L’IBB continuera également d’inviter ses affiliés, les organisations partenaires et les gouvernements
nationaux à reconnaître et à respecter les droits des enfants, et les gouvernements à ratifier
les conventions relatives au travail des enfants et à mettre en conformité leurs politiques et
programmes nationaux.
Le travail au Bangladesh est en cours de développement. Deux écoles pour les enfants des
travailleurs des fours à briques ont été créées, l’une par le syndicat BBWWF dans le village de
Konda, district de Dhaka, l’autre par le syndicat BSBWWF à Pagla dans le district de Narayongonj.
Au total, 107 enfants, dont 59 filles, étudient dans les deux écoles et 68 enfants ont déjà intégré
des écoles du gouvernement. Les syndicats ont instauré un dialogue avec les travailleurs des
secteurs de la construction et des fours à briques pour les amener dans le giron syndical. Outre les
campagnes régulières sur la santé et la sécurité au travail, le travail des enfants et les questions de
genre – l’une des campagnes majeures des syndicats partenaires au Bangladesh vise à développer
le système de sécurité sociale au profit des travailleurs, en collaboration avec les employeurs et le
gouvernement.
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L’IBB tente de s’appuyer sur l’accord-cadre international signé avec GDF Suez en 2010
afin d’améliorer les conditions dans les écoles. GDF Suez a constitué un comité de pilotage
«Rassembleurs d’Énergie», une initiative regroupant également des syndicats français, IndustriAll et
l’IBB, avec l’objectif de favoriser l’accès à l’énergie au profit de toutes les communautés pauvres
dans le monde. Depuis le début en 2012, l’IBB étudie les possibilités de projet avec GDF Suez.
Une mission IBB/GDF Suez s’est rendue en Inde à l’automne 2013 pour examiner les besoins
précis en énergie solaire et en éclairage public et domestique dans le village d’Ambedkar Basti
en Inde. Le projet bénéficiera de l’expertise technique de GDF Suez en matière de panneaux
solaires, car il n’y en a aucun pour le moment. La mission a également étudié la composante de
maintenance durable au profit du syndicat et des villageois.
Child Learn aux Pays-Bas, CL.NL, est un précieux partenaire qui soutient les actions de
scolarisation des anciens enfants travailleurs en Inde. CHILD LEARN vient compléter
la stratégie du projet de l’IBB. Tous les ans après la Journée mondiale contre le travail
des enfants qui se tient à la fin du mois de juin, une course pour les adultes et les
enfants est organisée à Schimmert aux Pays-Bas, avec une connexion Skype le jour du
marathon, entre les enfants qui se trouvent en Inde et ceux qui courent. L’IBB a participé
à l’évènement ces deux dernières années. L’ensemble des recettes du marathon
concourent à retirer les enfants du travail et à scolariser les enfants des familles de
travailleurs en Inde, renforçant ainsi la campagne menée par l’IBB contre le travail
infantile.
L’IBB et ses syndicats sont convaincus qu’un jour, grâce aux actions syndicales, gouvernementales
et à l’appui des autres partenaires, le travail des enfants sera éradiqué. Quand tous les enfants
auront accès à une scolarité régulière, les écoles d’enfants travailleurs seront converties en centres
de développement professionnel au profit des travailleurs. Lorsque les besoins éducatifs des
enfants seront pris en charge par le gouvernement, les anciennes écoles deviendront un carrefour
où les travailleurs et les syndicats pourront se rencontrer, organiser des campagnes, participer à
des programmes éducatifs et de formation, et se réunir pour traiter de questions communes et de
préoccupations majeures.
En attendant que le gouvernement assume l’entière responsabilité de l’éducation, la cogestion des
écoles et les partenariats éducatifs ont leur utilité pour assurer que les enfants de travailleurs ne
sont pas privés de leur droit à l’éducation et ne sont aucunement astreints au travail infantile. Cela
contribuera aussi grandement à éviter tout impact négatif sur la syndicalisation et les salaires des
adultes.
Sponsors
L’ensemble de ces projets sont mis en œuvre avec succès grâce au soutien de donateurs,
notamment aux Pays-Bas (FNV, CL.NL), au Danemark (BAT-KARTEL, LO-FTF et TIB), en Finlande
(YLE Helps Foundation, SASK), en Allemagne (IG BAU), en Australie (CLSC) et au Canada (CLC).
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En quoi consiste Child Learn ?
Child Labour Elimination Resource Network, CHILD LEARN, est une société sans but
lucratif. Créée pour répondre à la vision d’un « monde sans enfants travailleurs » – un
monde où chaque enfant a accès à une scolarité de qualité, où les adultes ont des
emplois décents, elle est responsable des infrastructures et des équipements scolaires
afin d’en assurer la bonne utilisation dans la perspective de son objectif à long terme :
l’éradication du travail des enfants.
Le comité de CHILD LEARN est composé de partenaires de coopération – les donateurs
– et des principaux partenaires syndicaux chargés de la mise en œuvre des campagnes
en Inde. Le comité se réunit régulièrement pour faire le bilan des activités et accorder
les autorisations nécessaires. Il apporte son soutien à toute une série d’actions,
notamment l’attribution de bourses d’études aux anciens enfants travailleurs – l’aide aux
orphelins à certains endroits – la réduction du fossé numérique, l’approvisionnement en
éclairage solaire, le développement de l’enseignement professionnel, de l’école mobile
pour encadrer les enfants de travailleurs migrants et le renforcement des infrastructures
scolaires.
Un don même modeste peut contribuer à couvrir les frais de scolarité d’un enfant
pendant une année. Adressez vos dons à :
Banque Coop, 6-8 Place Longemalle
1204 Genève, Suisse
BIC: COOPCHBB
IBAN: CH56 0844 0246 6062 9089 0
15
Annexe 1 : Conventions de l’OIT sur le travail des enfants
Les conventions les plus importantes de l’OIT sur le travail des enfants sont la convention (n° 182)
sur les pires formes de travail des enfants et la convention (n° 138) concernant l’âge minimum
d’admission à l’emploi. Il s’agit de conventions fondamentales. En vertu de la Déclaration de l’OIT,
cela signifie que ces conventions s’appliquent à tous les États Membres de l’OIT, qu’ils aient ou
non ratifié lesdites conventions, et ils sont donc tenus d’en respecter, promouvoir et réaliser les
principes.
Convention (n° 182) de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, 1999
La convention (n° 182) a contribué à centrer l’attention de la communauté internationale sur
l’urgence de mesures visant à éliminer, en priorité, les pires formes de travail des enfants, sans
s’écarter de l’objectif à plus long terme d’éradication effective du travail pour les enfants âgés de
moins de 18 ans.
Tout Membre qui ratifie la convention doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour
assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants et ce, de toute urgence.
La convention définit comme suit les pires formes de travail des enfants :
• toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des
enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y
compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des
conflits armés ;
• l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de
matériel pornographique ou de spectacles pornographiques ;
• l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités illicites, notamment pour
la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales
pertinentes ;
• les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont
susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant.
Tout Membre doit, en tenant compte de l’importance de l’éducation en vue de l’élimination du
travail des enfants, prendre des mesures efficaces dans un délai déterminé pour :
• empêcher que des enfants ne soient engagés dans les pires formes de travail des enfants ;
• prévoir l’aide directe nécessaire et appropriée pour soustraire les enfants des pires formes de
travail des enfants et assurer leur réadaptation et leur intégration sociale ;
• assurer l’accès à l’éducation de base gratuite et, lorsque cela est possible et approprié, à la
formation professionnelle pour tous les enfants qui auront été soustraits des pires formes de
travail des enfants ;
• identifier les enfants particulièrement exposés à des risques et entrer en contact direct avec
eux, et
• tenir compte de la situation particulière des filles.
16
Convention (n° 138) sur l’âge minimum d’admission à l’emploi
Tout Membre pour lequel la présente convention est en vigueur s’engage à poursuivre une politique
nationale visant à assurer l’abolition effective du travail des enfants et à élever progressivement l’âge
minimum d’admission à l’emploi ou au travail à un niveau permettant aux adolescents d’atteindre le
plus complet développement physique et mental.
Principes essentiels de la convention :
• Travail dangereux
Tout travail susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité
des adolescents ne devra pas être inférieur à dix-huit ans.
• Âge minimum
L’âge minimum d’admission à l’emploi ne doit pas être inférieur à l’âge auquel
cesse la scolarité obligatoire, qui est en général de quinze ans.
• Travaux légers
Les travaux légers peuvent être réalisés par des personnes de treize à quinze
ans, à condition que ceux-ci ne soient pas susceptibles de porter préjudice à leur santé ou à
leur développement ni de nature à porter préjudice à leur éducation ni à leur participation à
des programmes d’orientation ou de formation professionnelles.
17
Annexe 2 : Liste des écoles pour enfants travailleurs au
Bangladesh, en Inde et au Népal
Syndicat partenaire
/ Localisation des
écoles
Niveau
Élèves
Garçons
Filles
Filles
Total
Ratio
enseignant
/élèves
2
2
1:26
Enseignants*
Total
Garçons
BANGLADESH
Bangladesh Building and Wood Workers Federation (BBWWF), Mirpur, Dhaka
Vill. Amin Bazar, Dist.
Dhaka
I-II
26
27
53
--
Bangladesh Sanjukta Building and Wood Workers Federation (BSBWWF), Dhaka
Vill. Konda, Dist.
Narayongonj
I-II
Sub-Total
22
32
54
1
1
2
1:27
48
59
107
1
3
4
1:26
INDE*
Uttar Pradesh Gramin Mazdoor Sangathan (UPGMS), District – Agra, State – Uttar Pradesh
Vill. Fatehabad, Dist.
Agra, U.P.
I –V
72
76
148
2
3
5
1:30
Vill. Nagla Daru, Dist.
Etah, U.P.
I –VIII
124
98
222
4
4
8
1:28
Vill. Nagla Mazid,
Dist. Agra, U.P.
I-VIII
145
123
268
5
3
8
1:33
Vill. Mandi Mirza
Khan, Dist. Agra, U.P.
I-V
72
76
148
2
3
5
1:29
Vill. Ladauapura,
Dist. Agra, U.P.
I-II
31
33
64
1
1
2
1:32
Vill. Tantpur, Dist.
Agra, U.P.
I-II
32
33
65
1
1
2
1:32
Hind Khet Mazdoor Panchayat (HKMP) District – Purnea, State – Bihar
Vill. Belgachhi, Dist.
Purnea, Bihar
I–V
51
51
102
4
2
6
1:20
Vill. Salguri, Dist.
Kishanganj, Bihar
I–V
73
62
135
4
1
5
1:27
Vill. Nowdouba, Dist.
Kishanganj, Bihar
I –V
69
78
147
4
1
5
1:29
Vill. Meerganj, Dist.
Araria, Bihar
I-V
75
46
121
--
5
5
1:24
118
--
5
5
1:23
Bhatha Mazdoor Sabha (BMS) Amritsar, State-Punjab
Vill. Kulian, Dist.
Amritsar, Punjab
I-V
60
58
Jodhpur Jila Patthar Khan Mazdoor Sangathan, Jodhpur, Rajasthan
* En début d’année 2013, le syndicat BMS a intégré avec succès l’ensemble des élèves du centre préparatoire du village
de Khosa Kotla, District Moga (État de Pendjab) dans les écoles des environs. Un enseignant-mobilisateur a été nommé pour
assurer le suivi dans ce domaine et veiller à la scolarisation de tous les enfants en âge de fréquenter l’école.
18
Syndicat partenaire
/ Localisation des
écoles
Magaji ki Ghati, Dist.
Jodhpur, Rajasthan
Niveau
I – II
Garçons
Filles
Total
Garçons
Filles
Total
Ratio
enseignant
/élèves
34
20
54
2
--
2
1:27
1
1
2
1:19
Élèves
Enseignants*
Orissa Forest and Minor Forest Produce Workers Union (OFMFPWU), Orissa
Vill. Gaiganda, Dist.
Mayurbhanj, Orissa
I-II
17
20
37
Indian National Building, Construction, Forest and Wood Workers Federation (INBCWF) Bhubaneshwar, State-Orissa
Vill. Machhagadia,
Dist. Khurda, Orissa
I-II
28
25
53
1
1
2
1:26
Vill. Totapur, Dist.
Khurda, Orissa
I-II
31
31
62
1
1
2
1:31
Vill. Dumduma, Dist.
Khurda, Orissa
I-V
61
59
120
--
5
5
1:24
Vill. Munda Shahi,
Dist. Khurda, Orissa
I-II
20
25
45
--
2
2
1:23
--
2
2
1:26
Orissa Kendupatra Karamchari Sangha (OKKS) Dhenkanal, State-Orissa
Vill. Bhagabanpur,
Dist. Dhenkanal,
Orissa
I-II
34
18
52
Construction Forestry and Building Workers Union (CFBWU), State-Uttar Pradesh
Uday Das ka Pura,
Mama Bhanje ka
talab, Post Naini,
Dist. Allahabad
I-II
Sub-Total
40
20
60
--
2
2
1:30
1,069
952
2,021
32
43
75
1:27
NEPAL
Central Union of Painters, Plumbers, Electro and Construction Workers of Nepal (CUPPEC)
Vill. Sarlahi, Dist.
Saptari, Nepal
I-II
26
30
56
-
2
2
1:27
Vill. Goldhap, Dist.
Jhapa, Nepal
I-II
25
17
42
--
2
2
1:21
Construction and Allied Workers Union of Nepal (CAWUN)
Vill. Sudal, Dist.
Bhaktapur, Nepal
I-II
32
28
60
--
1
1
1:30
Vill. Harisiddhi, Dist.
Lalitpur, Nepal
I-II
20
16
36
--
2
2
1:18
26
53
1
1
2
1:27
BWI-Nepal Affiliates Committee, Kathmandu, NEPAL
Vill. Duwakot, Dist.
Bhaktapur, Nepal
Sous-Total
TOTAL
I-II
27
130
117
247
1
8
9
1:27
1,247
1,128
2,375
34
54
88
1:27
19
Annexe 3 : Des villages sans enfants travailleurs
2011 - 2012
Syndicat
Localisation du village
INDE
BMS, Punjab State (3 villages)
District Amritsar – Galowali, Khiyala, Bhilowal
UPGMS, Uttar Pradesh State (3 villages)
District Agra – Kukarson, Nai Abadi, Pathan Mohalla
INBCWF, Orissa State (5 villages)
District Khurda – Kaipadar, Saanta, Deultangi, Totapada, Kadalibadi
OKKS, Orissa State (1 village)
District Dhenkanal – Badapal
HKMP, Bihar State (4 villages)
District Kishanganj - Farsadangi and Mengaldangi
District Purnea – Kajal, Indranagar Dahriya
NEPAL
CUPPEC (2 villages)
District Jhapa – Goldhap and Charpane
CAWUN (2 villages)
District Bhaktapur – Ranibari, Jeetpur
District Lalitpur – Dhapakhel
BANGLADESH
BBWWF (1 village)
District Mirpur – Mullapara Kaprul
TOTAL
21 Villages
20
21
L’IBB lutte contre le
travail des enfants
Tout enfant a droit à une éducation
de qualité et à la protection contre
l’exploitation
Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois - IBB
54 route des Acacias
CH-1227 Carouge GE
Suisse
Tel.: +41 22 827 37 77
Fax: +41 22 827 37 70
Email: [email protected]
www.bwint.org
IBB
Internationale des Travailleurs
du Bâtiment et du Bois
www.bwint.org