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LE FIGARO.FR LA MATINALE
Pays : France
Périodicité : Quotidien
Date : 20 MAI 15
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Les produits qui jouent la France gagnante
Dix succès prouvent que certaines entreprises s'attachent à privilégier une fabrication française.
Rossignol, le chant du coq
Le coq tricolore, emblème historique des athlètes français, est devenu le symbole de la production «made
in France» du groupe Rossignol. L'entreprise dirigée par Bruno Cercley, qui a rapporté 60 médailles des
derniers Jeux olympiques d'hiver de Sotchi (avec les marques Rossignol, Dynastar, Look, Lange...), ne
perd pas une occasion de revendiquer son attachement à l'Hexagone.
Rossignol s'était rappelé aux bons
souvenirs des consommateurs en
rapatriant la production de certains
skis haut de gamme de Taïwan en
France. Si ce choix avait eu un certain
retentissement, les intérêts
économiques - des coûts plus faibles
d'environ 15 % - avaient au moins
autant compté que des liens
indéfectibles avec la mère patrie. La
matière première nécessaire à la
confection des skis devait être
expédiée sur le site taïwanais avant
que les «planches» ne reviennent
dans l'Hexagone.
En annonçant le rapatriement en France, sur le site de Sallanches de Rossignol-Dynastar, de quelque
90 DOO paires de ski fabriquées en Asie, l'entreprise s'était offert une promotion efficace de son savoirfaire. Contrôle à 80 % par le fonds d'investissement norvégien Alter depuis l'été 2013, le groupe n'a pas
dérogé à sa ligne de conduite. Il produit 700 000 paires de ski par an en Europe de l'Ouest, soit 90 % du
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total «Le site de Sallanches en fabrique 30 % celui d'Artres en Espagne environ 70 % voilà pour la partie
européenne, le reste concerne les mini-skis soit environ 10 %, reste en Chine» rappelle Bruno Cercley
L'idée7 Rapprocher la fabrication des produits les plus sophistiques du siege, d'une part maîs aussi
rendre la production aussi directe que possible avec un système de «lean» production cher au groupe
automobile Toyota ou les coûts et l'efficacité sont l'objet d'ajustements permanents La philosophie
directrice les coûts doivent être repercutes sur le prix de vente
L'évolution de la parite euro-dollar donne de nouvelles idées a Bruno Cercley Désormais, d'autres
produits pourraient être aussi rapatriés en Europe de l'Est en raison de la faiblesse de l'euro, maîs pour
les produits tels que les chaussures ou les fixations ll n'est pas exclu de rapatrier des produits en Europe
de l'Est, ou même la Tunisie «Le salaire de 2 euros de l'heure,soupire-t-il,y est dix fois moins cher qu'en
France »
Focal-JMlab: décibels de luxe
Focal-JMlab est l'une de ces marques qui, avec Elipson, Cabasse ou Triangle illustrent une certaine idée
de la French touch en matiere d'electroacoustique Créée pres de Saint-Etienne a la fin des annees 1970
par Jacques Mahul, la marque s'exporte désormais dans 150 pays «Nous réalisons 72 % de notre chiffre
d'affaires de 43 millions d'euros à l'exportation», explique Christophe Sicaud president du directoire du
holding Focal & Co Outre la marque d'enceintes, l'entreprise contrôle aussi la societe britannique
d'électronique Naim
Un client asiatique a battu un record en s'offrant des Utopia a 300000 euros
Labélisée «Entreprise du patrimoine vivant», Focal-JMlab, produit 65 % de son chiffre d'affaires dans
l'Hexagone L'une des clés du succes de Focal, aujourd'hui contrôle par Naxicap Partners (groupe Natixis),
est de maîtriser l'ensemble de la filiere de production Si l'électronique est réalisée au siege de La
Talaudiere, ou est installée la R & D près de Saint-Etienne l'ebénisterie est confie a l'autre site du groupe,
à Bourbon-Lancy petite station thermale de Bourgogne «Vingt-sept personnes y travaillent sur 200
salariés» poursuit Christophe Sicaud Au total, le groupe produit 60 000 enceintes par an pour un prix
moyen de 4 DOO euros la paire Lin client asiatique a battu un record en s'offrant des Utopia a 300 DOO
euros, la paire avec un plaquage en métal precieux Pourquoi produire en France7 «Transporter des
enceintes coûte bien trop cher souligne Christophe Sicaud Le vide prend finalement beaucoup de place
et nous avons ici un reel savoir-faire » Le materiel de salon représente environ 55 % du chiffre d'affaires
de la marque les systemes de voiture 35 % et le petit materiel audio environ 10 % Une production
diversifiée
Brandt, d'Orléans à la Vendée
Brandt est un militant de la première heure du «made in France» Le groupe, avec ses quatre marques
(De Dietnch Sauter, Vedette et Brandt), désormais détenu par le groupe algérien Cevital, avait imagine
son propre logo il y a une dizaine d'années avant d'adopter le label «Origine France garantie» pour une
dizaine de gammes de produits des 2011 Dans ses usines a Orleans (Loiret) et Vendôme (Loir-et-Cher)
ainsi que dans celles de ses deux partenaires exclusifs à La Roche-sur-Yon et Aizenay (Vendée) sont
fabriqués des fours, tables de cuisson, cuisinières, hottes décoratives, micro-ondes et lave-vaisselle
«Produire en France a de nombreux avantages la proximité de la R&D avec les usines, le gain logistique
et les standards de qualité plus élevés, qui contribuent à soutenir une image de qualité, validée par le
label, énumere Thomas Raffegeau directeur marketing de Brandt France Dans l'électroménager, la
provenance devient un critere de plus en plus important, a prix et caractéristiques équivalents » Et donc
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un atout pour Brandt, car la plupart de ses
concurrents produisent en Asie ou en Europe de
l'Est, sauf le suédois Electrolux (qui produit des
lave-vaisselle à Revin dans les Ardennes) et
l'américain Whirlpool (des sèche-linge à Amiens
en Picardie).
Dans le petit électroménager, certains produits
sont encore fabriqués sur le territoire: c'est le cas
des friteuses Acryfry de SEB en Bourgogne, les
gaufriers de Lagrange dans le Rhône, les
défroisseurs Steamone en Vendée ou encore les
planchas Eno dans les Deux-Sèvres.
France Confection, le «Made in
Limoges»
À côté des symboles du «made in France» pue
sont le quimpérois Armor Lux ou les chaussettes Bleu Forêt, une PME de 110 personnes résiste elle aussi
aux tentations de la délocalisation. Créée en 1996 par Serge et Élisabeth Bonnefont pour «réindustrialiser
le bassin limougeaud plus que pour faire des bénéfices», France Confection est inconnue du public.
Pourtant la société, dont le site de 2600 m2 est installe à Limoges, fabrique chaque année 50 000 pièces
(costumes, vestes, smokings, pantalons, pardessus, queues-de-pie...) pour des grandes marques comme
agnès b., Bruce Field, Paul & Joe ou encore Smuggler, présent au capital de France Confection et qui
représente 40 % de son chiffre d'affaires.
Le choix de Smuggler de faire appel
au début des années 2000 au
façonneur a dopé l'activité de France
Confection. Après avoir fait évoluer
son outil industriel, l'entreprise est
passée progressivement de 30 à 110
salariés. Aujourd'hui, elle confectionne
des pièces féminines et masculines en
petites et moyennes séries. Elle fait du
sur-mesure pour des réassorts aussi
bien que des collections. Elle propose
enfin du vêtement d'image
(entreprises et collectivités).«Notre
force est plus sur le service que sur
l'industrie. L'objectif premier, c'est de
ne pas perdre d'argent, pour arriver à
maintenir une activité textile en France», explique Serge Bonnefont. Le façonneur travaille le tweed,
l'alpaga, la soie, le cachemire ou la laine fine qui viennent d'Italie ou d'Angleterre, «puisque ces tissus
dans lesquels nous confectionnons ne se trouvent plus en France», dit le dirigeant. En 2011, Smuggler a
obtenu le label «Origine France garantie» pour ses costumes, vestes, pantalons et gilets. Quant à France
Confection, qui a réalisé 3,8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014 et atteint tout juste l'équilibre,
elle est consciente de la difficulté de sa démarche.«Nous survivons parce que nous sommes sur des
produits moyen et haut de gamme, donc nous pouvons vendre plus cher, analyse le dirigeant, qui souligne
une vraie appétence des consommateurs français pour le "made in France". Si nous étions sur des
produits basiques, nous aurions déjà disparu. En revanche, nous ne mettrons jamais le doigt dans la
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délocalisation ceux qui l'ont fait ont totalement déserte le territoire français et cela ne les a pas empêchés
de mettre la clef sous la porte »
Alma, symbole des racines de Vuitton
Avec Keepall et Speedy Alma est l'un des sacs iconiques de Louis Vuitton et I un des plus vendus dans
les 460 boutiques de la premiere griffe de luxe au monde fleuron de LVMH Un symbole aussi, de
l'attachement de la maison à ses racines parisiennes et a une production exclusivement française de sacs
et de malles Louis Vuitton possède douze ateliers en France, de celui d'Asnières, le plus ancien dedié
aux malles, sacs en peau precieuse et commandes spéciales à celui de Marsaz (Drôme), inauguré en
2011
ll s'agit de l'un des modèles les plus
vendus chez Louis Vuitton - Crédits
photo Photothèque Louis Vuitton
Peu importe que la maison réalise la quasitotalite de son activite avec des étrangers
Pour ces derniers, plus encore s'ils sont
chinois le «made in France» garantit qualite,
authenticité et ancrage dans l'histoire
L'activité de Louis Vuitton a explose depuis
son succes japonais dans les annees 1970
(ses ventes ont dépasse 7 milliards d'euros
l'an passé), maîs ses propriétaires ont
maintenu toute la production dans l'Hexagone
ll a certes fallu optimiser le process industriel
pour gagner en productivité Maîs les
dirigeants ont réussi, sur le plan commercial
et celui de la production, a conjuguer croissance des volumes et preservation de I heritage artisanal Crée
en 1992 l'Aima est l'héritier du sac de ville Champs-Elysées (1955) lui-même inspire du Squire Bag
dessiné en 1934 par Gaston-Louis Vuitton a partir du Steamer Bag (1901) De la malle au sac a mam en
passant par le bagage de croisiere Alma symbolise révolution historique de la maison Et désormais
I adaptation de sa strategie La décennie passée les artistes Stephen Sprouse et Takashi Murakami en
avaient dessiné des series limitées Alma accompagne aussi la montee en gamme de la maison, avec une
version en croco a 14 DOO euros, contre 850 euros pour le modele le plus accessible, en toile Monogram
En restant toujours «made in Asnières» ou «made in Marsaz»
Les robots Stàubli ont conquis le monde
Au bord du lac d'Annecy, le fabricant de machines a tisser et de robots industriels Stàubli se sent
bien «De Faverges nous arrivons à exporter au bout du monde, car notre usine est productive très
flexible et nous avons des salaries tres qualifies et des produits de grande technicité» énumere le
directeur géneral de Stàubli Robotics Bernard Garera La filiale française représente 70 % du chiffre
d'affaires du groupe suisse (575 millions sur 820 millions d'euros)
Arnaud Montebourg et Manuel Valls ont visité les locaux de Faverges, en Haute-Savoie en
2014 - Credits photo PHILIPPE DESMAZES/AFP
Les locaux visités par Manuel Valls et Arnaud Montebourg l'an dernier sont en cours d'agrandissement un investissement de 20 millions d'euros - et le nombre de salaries augmente (1 100 aujourd nui) pour
produire plus de 3 500 robots par an Tous différents en taille, poids et couleur, ils sont utilises dans
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l'horlogerie, ('agroalimentaire, pour
la fabrication de boules de pétanque
ou encore pour réimplanter des
cheveux. L'usine exporte 85 % de sa
production, mais Stâubli espère bien
que la part de ses ventes en France,
dont l'industrie est sous-équipée, ira
en grandissant.
«Le robot peut se charger des
gestes répétitifs et pénibles, il est
flexible et ne coûte que quèlques
centimes par jour, énumère Bernard
Garera. Contrairement aux idées
reçues, l'installation d'un robot n'est
pas synonyme de destruction
d'emplois, mais souvent d'embauchés!» Avec un prix qui démarre à 16 000 euros, les robots Stâubli sont
accessibles aux PME, mais elles hésitent souvent à sauter le pas. C'est pour cette raison que le
gouvernement tente depuis deux ans de les stimuler avec le programme RobotStartPME. Emmanuel
Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, souhaite aussi faire naître de nouveaux
champions de la robotique qui aideront à moderniser l'industrie française et exporter. Hormis Fives, la
France ne compte plus de grands fabricants de machines-outils, et les usines sont équipées de machines
allemandes, italiennes ou japonaises.
Toyota Yaris: une japonaise si française
En France, la production automobile est assimilée à celle des deux champions nationaux, Renault et PSA
Peugeot Citroën. Pourtant, lindustrie automobile en France ne se limite pas à ces champions nationaux.
Depuis plusieurs années, la Toyota Yaris est même le modèle le plus produit dans l'Hexagone: en 2014,
plus de 225 000 Yaris sont sorties du site de Valenciennes. Inaugurée en 2001, c'est la dernière usine
automobile construite en France. Ce que ne manque pas de souligner le groupe qui a obtenu pour ce
modèle le label «Origine France garantie», en mai 2013.
La Toyota Yaris Trend. Crédits photo : TOYOTA
Toyota n'est pas le seul à produire
en France. Les Smart du groupe
allemand Daimler sont assemblées
depuis la création de la marque en
1997, sur le site mosellan
d'Hambach. La nouvelle génération
de Smart deux places, la ForTwo,
sortie l'an dernier, en provient
également.
Pour autant, la grande majorité de la
production automobile en France en 2014 plus de 82 % - est encore
réalisée par les deux groupes français. Sur les dix premiers modèles fabriqués en France, huit sont de
marque française. La plus importante usine automobile en France est celle, historique, de PSA à Sochaux.
En 2014, 314 DOO véhicules y ont été fabriqués. À la différence de l'usine de Toyota, les modèles
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fabriqués sont nombreux: Peugeot 308, 3008 et 5008 et DS 5.
Traitement spécial pour le paracétamol
Le paracétamol, un produit français? Pas tout à fait mais presque... Cette molécule commercialisée depuis
1950 est fabriquée un peu partout dans le monde. Même le paracétamol consomme en France,
essentiellement du Doliprane, de l'Efferalgan et du Dafalgan, n'est qu'en partie bleu-blanc-rouge. Ses
fabricants, le français Sanofi (Doliprane) et le britannique BMS (Efferalgan et Dafalgan), importent d'Asie la
plupart des principes actifs utilisés.
Un employé de l'usine normande de Lisieux, du
groupe Sanofi. - Crédits photo : MYCHELE
DANIAU/AFP
Pourtant, les deux laboratoires ont transformé les trois
médicaments en emblèmes de l'industrie française. À
Agen, où BMS est le premier employeur privé du Lot-etGaronne avec 1 400 salariés, à Lisieux pour Sanofi, les
groupes pharmaceutiques ont rallié à leur cause les élus
de tout bord, du Front de gauche à l'UMP. Avec un
objectif commun: protéger, au nom de l'emploi, le régime
privilégié des médicaments préférés des Français. Ils ont
gagné, pour l'instant. En dépit des pressions exercées
depuis un an, notamment par l'Autorité de la concurrence
qui réclame que le Doliprane ou l'Efferalgan relèvent du
même régime que toutes les molécules tombées dans le
domaine public et génériquées, le statut spécial de leur
marque perdure. Les pharmaciens n'ont toujours pas le
droit de substituer un générique au Doliprane ou à
l'Efferalgan.
En échange, Sanofi et l'américain BMS ont accepté des
baisses de prix successives qui finiront par aligner, fin
2015, leurs prix sur ceux des génériques. La concession
est légère pour les deux laboratoires qui sauvent ainsi leurs ventes dans l'Hexagone, soit près de 300
millions d'euros pour le seul Doliprane, qui est present dans 80 % des cas. À l'inverse, leur chiffre
d'affaires chuterait brutalement si les pharmaciens étaient autorisés à substituer des génériques, puisque
ceux-ci leur assurent des marges très supérieures à celles des médicaments de marque. Dans la foulée,
un millier d'emplois directs et jusqu'à 5 DOO emplois indirects seraient menacés, affirment les laboratoires.
Un argument de poids pour justifier cette exception française au jeu de la concurrence.
Varilux, une histoire française
Voilà sans doute la plus célèbre marque du groupe Essilor. Créé dès 1959 par Bernard Maitenaz, Varilux
évite aux presbytes de changer de lunettes pour bien y voir de près. Ces verres organiques - c'est-à-dire
en plastique - évitent d'allonger indéfiniment les bras pour lire les phrases rédigées en petit caractère en
bas des contrats d'assurance. Ils sont pour beaucoup dans la notoriété du numéro un mondial des verres
ophtalmiques.
Rangeant définitivement dans l'armoire à pharmacie les verres à double foyer qui ont torture les derniers
dixièmes de vision de nos aïeux, les Varilux permettent, après un rapide temps d'adaptation, d'y voir
convenablement sans effort aussi bien de très près que de loin. C'est le fruit d'un long travail. «On a
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calculé que 65 étapes de fabrication étaient nécessaires pour la fabrication d'un Varilux», explique Ludovic
Mathieu, directeur général d'Essilor France.
Essilor est le leader des verres correcteurs
dans le monde. - Crédits photo :
MAXPPP/PHOTOPQR/LE PROGRES
Dans l'Hexagone, le groupe Essilor dispose de
cinq laboratoires (finition du verre) et de trois
usines (semi-fini) et 92 % des verres Varilux
disposent de l'appellation «Origine France
garantie» depuis 2012, décernée par Pro France
après contrôle de Bureau Veritas Certification.
«Quelque 300 millions de paires ont déjà été
vendues dans le monde, poursuit Ludovic
Mathieu, au total on peut parvenir à 8 milliards de
verres différents.» Combinaisons nées des différentes options qui, en France, permettront de réaliser un
verre idéal pour un client dont l'opticien sera livré en 48 heures.
Pour continuer de progresser dans la recherche et développement, Essilor dépense les trois quarts de
son budget 160 millions d'euros en France et emploie dans l'Hexagone 300 des 550 chercheurs du
groupe. À tel point qu'Essilor, et ses 5,7 milliards de chiffre d'affaires annuel, est présente par le groupe
comme le plus grand centre de recherche privée du monde. C'est indispensable: 40 % du chiffre d'affaires
est réalisé avec des produits de moins de quatre ans et une centaine de brevets est déposée chaque
année.
Le foie gras, ambassadeur de la gastronomie
C'est devant une cinquantaine de chefs, apprentis et acheteurs japonais que Guy Martin donnera dans
quèlques jours, à Tokyo, sa prochaine master class. Au programme, le foie gras sous toutes ses formes,
produit dans les Landes par Delpeyrat, afin d'inspirer les recettes de restaurants et hôtels de luxe de la
capitale nipponne. Le Japon est devenu en début d'année le premier marché du foie gras français à
l'international, devant l'Espagne. Delpeyrat, qui appartient à la coopérative Maïsadour, y a doublé ses
ventes - qui restent modestes - en cinq ans.
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Les Français, comme Delpeyrat ou son
concurrent Rougié (Euralis), sont
quasiment seuls maîtres à bord au
Japon. Les concurrents hongrois et
bulgares, deuxième et troisième
producteurs mondiaux (largement
derrière les Français), n'écoulent que de
faibles volumes, surtout des premiers
prix. Même constat dans le reste de l'Asie
ou dans les pays du Golfe, où le savoirfaire et la qualité «made in France» sont
très prisés. Le foie gras y est considéré
comme le paradigme de la gastronomie
française. La bataille est plus serrée en
Espagne et en Belgique, deux gros
marchés, où les produits d'appel hongrois et bulgares ont fait leur chemin.
Pour franchir de nouvelles frontières et contourner certaines barrières réglementaires (comme aux Étatsunis ou en Chine), les Français n'hésitent plus à s'implanter localement en appliquant les mêmes
méthodes d'élevage et de transformation que dans le Sud-Ouest. Ils sont désormais présents au Canada
afin de desservir le vaste marché nord-américain ou encore en Chine, pour y accompagner leurs clients
internationaux. Pionnier en Asie, Rougié - dont 40 % des ventes proviennent de l'export - a inauguré son
nouveau site en septembre dernier dans la province de Jiangsu. Il y a investi 15 millions d'euros,
convaincu que la Chine deviendra d'ici trois à quatre ans son premier marché hors de France
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