Histoire de la commune

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Histoire de la commune
L'HISTOIRE DE LA COMMUNE
Ardon dans le passé
La commune est traversée en grande partie par l’Ardoux, petit cours
d’eau qui prend naissance sur son territoire, au lieu dit semble t-il de
l’étang neuf.
Les documents faisant défaut, il est difficile d’établir officiellement les
origines du bourg. Cependant on peut faire remonter son existence à
l’époque gauloise en se rapportant à la découverte faite en 1883 au
château de BOISGIBAULT où un bûcheron en arrachant un arbre mort, a
trouvé, enfoui au pied, un vase renfermant treize pièces de monnaie
gauloise en bronze appartenant au « type Carnute ».
Monsieur de BENGY de PUYVALLEE, propriétaire du château en fit don au
musée d’Orléans à la même date.
Monsieur LEGIER, le chantre de BUGLAIN, député aux Cinq Cents,
rapporte quelque part un fait qui semble confirmer cette version en
indiquant qu’il y avait dans le cimetière d’ARDON un cercueil en pierre qui,
par sa forme antique, annonce qu’il semble appartenir au culte druidique.
Dans le passé reculé, le bourg de la commune est caché dans les bois et
entouré de marécages. Avec une faible population le bourg se réduisait à
quelques maisons groupées autour de l’église.
Son domaine s’est accru peu à peu. Aux terres déjà possédées par les
seigneurs sont venues s’ajouter d’autres terres acquises de l’Abbaye de
St Mesmin par les seigneurs de Boisgibault et de Maisonfort, celles
dépendant du chapitre de Ste Croix dont les titres s’étendaient sur une
partie de la commune.
Il semble qu’il existe encore un chemin rappelant ses premiers
possesseurs, chemin de Sainte Croix qui passe près des Usages et des
Cent Arpents.
Notre région fut ravagée plusieurs fois pendant la guerre de Cent Ans.
Tout le pays sud de la Loire d’Orléans à Beaugency et Jargeau en passant
par Cléry St André et la Ferté St Aubin fut pillé incendié par une certaine
soldatesque répandant la terreur dans les campagnes, chassant les
paysans de leurs demeures, obligés de se réfugier dans les bois. Ardon se
trouva au centre de cette lutte, il dut en subir les effets et les excès.
Les guerres de religions ensanglantèrent Orléans et ses environs. Les
protestants s’acharnèrent à la destruction des églises, la plupart de celles
des environs d’Orléans furent incendiées.
L'église Saint Pierre et Saint Denis d’Ardon fut reconstruite au XVI siècle,
elle semble avoir été au nombre de celles qui subirent ce triste sort.
Les anciens registres de l’état civil
remontent à 1600, ils peuvent
témoigner et nous donnent une idée de l’étendue de notre commune
autrefois. Elle ne devait pas différer de celle d’aujourd’hui qui compte
5365 hectares, car on y trouve à peu près les mêmes noms de hameaux,
fermes et maisons éparses existant actuellement, sauf quelques-unes
unes comme les Poteries, le Buisson, la Bourdinière, le Ménage Motteux,
la Teunardière qui ont disparu.
Par contre d’autres noms apparaissent, St Vincent, Maison neuve, les St
Martins, les Cent Arpents.
On ne retrouve pas à ARDON, si près d’Orléans, de grandes seigneuries
rappelant le régime de la féodalité. Ce qui laisse à penser que les
seigneurs étaient proches de leurs paysans.
Les Seigneuries
La seigneurie d’Ardon relève du chapitre de Sainte Croix jusqu’au XVIII
siècle, puis elle devient un fief du seigneur de la Ferté Senneterre qui en
était le haut justicier. (Pignard).
Elle comprenait les seigneuries de la Rivière, de Boisgibault, de Villiers, de
Maisonfort, et d’autres moins étendues, Buglain, la Renardière et Marchais
Lambert.
Boisgibault et Maisonfort avaient une justice, mais de faible importance,
qui s’étendait sur une trentaine de maisons éparses.
A l’époque révolutionnaire, les seigneurs de Boisgibault, de Villiers et de
Maisonfort déposèrent à la mairie les titres constitutifs de leurs droits
seigneuriaux censoriaux et féodaux, qui furent brûlés joyeusement séance
tenante devant l’arbre de la liberté.
La commune d’Ardon, à cette époque, fit partie provisoirement du canton
de Lailly en val et du district de Beaugency. Ce n’est qu’avec le Consulat
institué par la constitution de l’an VIII soit en 1799 qu’elle sera rattachée
au canton de la Ferté St Aubin.
La Rivière et Boisgibault
Le château des seigneurs de la
Rivière date du XVème siècle, il
ne reste aujourd’hui qu’une
partie surélevée qui devait être
la poterne. Autour se trouvent
disposés des bâtiments qui
n’étaient autres que des fermes.
Il a été longtemps habité par la
famille Bernard.
En
1601,
Charles
de
la
Saussaye doyen de l’église
d’Orléans et auteur des Annales
de l’église d’Orléans y fut le parrain d’un des enfants de sa sœur Rachel de
la Saussaye épouse de Jacques Bernard.
Ce n’est qu’en 1732 que cette terre passa aux mains de Jacques
Charpentier qui la réunira un peu plus tard à celle de Boisgibault.
Le domaine de Boisgibault, à l’origine, dépendait de l’Abbaye de St
Mesmin. Il fit partie ensuite de l’apanage du Duc d’Orléans 1377. En 1773
il s’agrandit des terres des Motheux et dépendances appartenant au prieur
de St Laurent des Orgerils, par l’acquisition qu’en fit Jacques Charpentier
son seigneur, qui était Président de la Cour des Aides de Paris, cour
souveraine sous la royauté, au même titre que les parlements et les
chambres des comptes ou le grand conseil.
C’est un homme puissant et important en cette fin du 18ème siècle.
Il a, d’après les archives départementales, rendu « Foy et hommage aveu
et dénombrement au Duc D’Orléans »
Ce domaine passa ensuite dans la famille De Bel. Mme Veuve De Bel fit
une donation de terrain le 17 juillet 1808 pour y faire la translation du
cimetière. Les propriétaires successifs furent le Marquis de Gasville, le
Comte de Brémont, A. Bengy de Puyvallée puis, Monsieur le Comte de
Mathan propriétaire du domaine de Boisgibault, la Rivière ayant retrouvé
sa liberté.
Villiers
La seigneurie de Villiers remonte certainement
assez loin. Dans la relation historique sur la famille
de Jeanne d’ARC par Charles du LIS, on lit qu’en
1341 un homme, Hervé de Vézines en était le
seigneur, son fils Naudon de Vézines en fit
hommage en 1390 au seigneur de la Ferté-Nabert à
la mort de son père. Ce dernier eu pour fils Jean de
Vézines le père de Macée de Vézines qui épousa Jean d’ARC du Lis, fils de
Pierre d’ARC du Lis frère de Jeanne et donc par conséquent neveu de
Jeanne d’ARC.
Le domaine de Villiers a eu l’insigne honneur d’appartenir à la famille de
Jeanne d’ARC.
Pierre d’ARC du LIS, le troisième et le plus jeune frère de Jeanne l’avait
suivie à Orléans. En récompense des services rendus par la pucelle, il
avait été nommé prévôt de Vaucouleurs. Il quitta Jeanne pour aller
prendre possession de sa charge. A la mort de sa sœur, il embrassa la
profession des armes où il obtint le titre de chevalier. C’est à cette qualité
qu’il doit d’être nommé le premier dans tous les actes du procès avant ses
deux frères. Il va poursuivre sans se lasser la révision du procès de sa
sœur afin de faire proclamer l’innocence de la Pucelle. De retour à Orléans
en 1439 Il meurt en 1469.
En 1457 Son fils Jean d'Arc du Lis devient propriétaire et seigneur de
Villiers par son mariage le 18 Juillet de cette même année avec Macée de
Vézines fille de Jehan de Vézines écuyer, seigneur de Villiers en la
paroisse d’Ardon et de Jehanne Gouynette sa femme.
La famille de Jeanne d'ARC n’était jamais oubliée à la fête commémorative
du 8 mai.
Jean du Lis venait chaque année de sa terre de Villiers pour assister à la
procession faite en souvenir de la délivrance et en l’honneur de Jeanne. Il
marchait en tête immédiatement après le clergé, précédé d’un appariteur
qui portait un grand cierge blanc allumé où était peinte l’image de la
Pucelle.
Il était invité par la municipalité et reçu aux frais de la ville comme en fait
foi un compte de dépense de 1501.
Dans les dernières années de sa vie, il cessa d’habiter Villiers, il n’y vint
plus que rarement, lui préférant le domaine de Bagneaux en la paroisse
de Sandillon où il jouissait des terres ayant appartenu à ses parents.
Il n’avait pas d’enfant, il fit donation, tout en se réservant pour lui et son
épouse l’usufruit de sa terre et seigneurie de Villiers en 1496, à Nicolas
Berruyer marchand de son état pour services rendus.
Sa femme mourut peu de temps après cette donation et Jean du lis
s’éteignit avant le 3 Octobre 1501, puisque c’est à cette date que le
procureur du roi fit saisir les biens dépendant de sa succession « faute
d’hoirs et d’héritiers apparents » La donation fut semble t il annulée.
Au début du XVIIIème siècle, la terre de Villiers était possédée par messire
Jean Midou qui mourut en 1726 et fut inhumé dans le chœur de l’église.
En 1772 son propriétaire était Monsieur d’Embrun, il déposa dès 1793 à la
mairie 60 titres féodaux qui furent brûlés séance tenante.
Le domaine passa ensuite dans la famille de Meux qui l’agrandit par
l’acquisition de la Touche et du Petit Gautray. Plus tard viendra s’y ajouter
la terre du Marchais Lambert.
La famille de Meux vendit cette propriété à Monsieur le Vicomte de St
Trivier qui fit raser complètement le vieux château et fit édifier le château
que nous connaissons.
Selon la tradition le château primitif était bâti plus loin près de l’étang du
Marchais rond et, là encore, selon la tradition on montre l’endroit ou
s’élevait la maison de Jeanne d’Arc.
Le Marchais rond a été l’objet d’une jolie légende, mais combien naïve,
rapportée par Mr le député Légier « Les Solognots prétendent qu’autrefois
sur cet emplacement était bâti un temple qui fut englouti dans cet abîme,
une seule ardoise surnagea pendant deux jours sur ses eaux alors
bouillantes. Une colombe eut le courage de voltiger sur leur surface, de
prendre cette ardoise avec son bec et de la transporter au lieu où est
construite actuellement l’église d’Ardon, construction qui n’a été faite que
par ordre de cette colombe».
D'après une recherche effectuée par Denis Lablee.