Leur propre chemin, loin de la NHL - Hockey sur glace - Sports

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Leur propre chemin, loin de la NHL - Hockey sur glace - Sports
Sports
Hockey sur glace
31.12.2014, 00:01 - Hockey sur glace
Actualisé le 31.12.14, 00:19
FRERES D'ARMES (4/4)
Issus d'une famille de "NHLers", Mathew (à g.) et Tomas Stastny (à dr.)
espéraient réduire leur charge de travail à Morges. C'est raté. CEDRIC SANDOZ
Tomas et Mathew Stastny, deux cadres du Forward Morges HC.
En hockey, Stastny n'est pas un patronyme neutre. Le papa, Anton, a fait les beaux jours des mythiques
Nordiques de Québec; en compagnie de Peter et Marian - ses frères, leurs oncles. La NHL, leurs cousins aussi
l'explorent (Paul, actuellement aux Blues de Saint-Louis) ou l'ont explorée (Yan, de 2005 à 2010). Mais la plus
prestigieuse ligue de la planète reste un autre monde, une terre inconnue pour Tomas et Mathew, les piliers du
Forward Morges HC (1 re ligue). Pas le même talent, pas la même ambition. " Notre père nous a toujours
poussés à faire nos preuves par nous-mêmes ", relève Mathew, 30 ans le 7 janvier. " Il a coutume de dire: "Si
tu es bon, on viendra toujours te chercher; mais si tu es moyen - comme beaucoup de joueurs - tu as intérêt
à avoir un bon agent." On se situe parmi les joueurs moyens, et on n'a jamais eu d'agent. On n'a pas cherché
à forcer le truc ", ajoute Tomas, né à Québec il y a 32 ans et onze mois.
Leur destin diffère. " Il faut toujours voir le potentiel à long terme ", rappelle le grand frère. Les deux ont fixé
d'autres priorités. Préférant se concentrer sur leur carrière dans le monde professionnel. " Une décision
motivée par les blessures et les choix professionnels: les études se déroulaient bien, et j'ai cherché à garder
cette zone de confort ", concède Mathew, qui a joué trois matches avec Lausanne (LNB). Il travaille
aujourd'hui au sein d'une firme internationale à Rolle et voyage beaucoup.
Tom, le "bûcheron"
Formé à Fribourg-Gottéron, Tomas a goûté à la LNA (Lausanne) et la LNB (La Chaux-de-Fonds). " On a nos
styles propres, complémentaires: j'ai joué en ligue nationale parce que je suis un "bûcheron", que je donne
des coups. Mat, ce n'est pas son truc ", sourit l'aîné. Désormais, il oeuvre au quotidien dans une des banques
de Genève. Il n'empêche, dans le milieu du hockey, quel que soit le niveau, la résonance du patronyme
demeure. " La famille Stastny a beaucoup irrité dans le domaine, et ça continue ", estime Mathew. " Il y a
toujours des mauvaises langues ", complète Tomas.
Après des passages à Star Lausanne (ils évoluaient déjà ensemble), les frangins partagent le vestiaire des
Eaux Minérales depuis 2011. " On est venus à Morges pour dégager du temps (ndlr: par rapport à leur activité
professionnelle prenante) et depuis quatre ans, c'est de pire en pire ", rigole Tomas. Leader de 1 re ligue à
l'issue du tour qualificatif, Forward enchaîne entraînements et matches (jusqu'à trois par semaine). Un rythme
démentiel pour des "amateurs". " Le hockey a pris plus de vingt ans de notre vie, il est toutefois difficile de
lâcher ", reconnaît Mathew.
Partage des tâches
Cela émane de leur culture, de leur "background". " Sur ou hors de la glace, tout vient des valeurs et de
l'éthique inculquées par nos parents ", disent-ils. Dès leur arrivée, ils ont fait partie des joueurs-clés dans le
dispositif des "Bulldogs". Cette saison, les Stastny sont peut-être un peu moins sur le devant de la scène. "
Notre temps de jeu s'est réduit, c'est normal car nous possédons plusieurs joueurs, des jeunes, de qualité ,
observe Tomas. Mais, en tant qu'anciens avec de l'expérience, on attend toujours beaucoup de nous: pour
montrer l'exemple, notamment. "
Leurs responsabilités ont ainsi été "diluées" dans le contingent, au profit des coéquipiers, essentiellement. "
On fait un travail d'encadrement. Avec ce partage des tâches, tu tires un meilleur rendement de l'équipe ",
confirme Mathew, quatre buts et vingt-quatre passes décisives depuis le début du championnat. Seront-ils
encore là l'année prochaine? Le cadet semble encore tâtonner, sans faire trop de mystère: " Je ne vais pas
jouer encore quinze ans... " Il nourrit pourtant un rêve, un objectif: conquérir ce titre de champion de Suisse
de 1 re ligue, ligne qui échappe jusqu'ici à son CV.
"TOM A TOUJOURS EU PLUS DE FACILITE QUE MOI"
LES YEUX DANS LES YEUX
Sa principale qualité?
Mathew Stastny: On est les deux têtus, ce qui peut être une qualité comme un dé faut. Je dirai
la persévérance, c'est plus positif.
Tomas Stastny: Il est "smart" (ndlr: intelligent, malin) .
Son principal défaut?
M.S: La persévérance (rires) .
T.S: Trop intelligent! Il veut toujours avoir le dernier mot et tombe dans les excès.
M.S: Je me vexe facilement.
Le plus taquin?
T.S: Je suis plus discret que lui...
M.S: Mets celle-ci sur mon compte.
Le plus studieux?
T.S: Lui.
M.S: Tom a toujours eu plus de facilité, moins de doutes, il était plus relax. Moi je veux que tout
soit parfait.
Le plus fêtard?
M.S: Sans aucun doute, Tom!
T.S: (Sourire)
Le plus dépensier?
T.S: Lui.
M.S: (Du tac au tac) Faux! Tu dépenses plus souvent que moi, mais d'accord, tu cla ques moins
de grosses sommes...
Le plus mauvais perdant?
M.S: Moi! Je le répète, je peux avoir des réactions extrêmes.
T.S: Un temps, on était pareils. Maintenant, je relativise plus facilement les choses.
Votre plus grande crasse à son égard?
T.S: Je ne sais pas...
M.S: Un jour, je lui ai planté un crayon dans le dos.
T.S: Ah oui! Une fois, lorsqu'il était sous la douche, j'ai tourné le robinet, mais au lieu de
l'asperger d'eau froide, j'ai testé avec l'eau chaude. C'était une expérience, ça l'a brûlé et je me
suis fait engueuler par ma mère.
Ensemble: On a eu quelques querelles de frangins, bien qu'à l'adolescence on n'ait pas été
super-proches. FLOS
Par FLORIAN SÄGESSER