Industrie allemande

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Industrie allemande
L’industrie allemande
Document rédigé à partir d’articles de journaux français, anglais et allemands.
Dire que les Allemands aiment les belles machines et qu’ils fabriquent des produits de qualité
est un lieu commun. Mais celui-ci contient une grande part de vérité. Pour s’en convaincre, on
peut vérifier l’origine des appareils de mesure au laboratoire, surtout dans un lycée ayant une
composante technologique industrie ou laboratoire, ou dans un institut de recherche. En ce qui
concerne les matériaux, l’examen des composants soumis à des contraintes fortes (par
exemple, les câbles des ascenseurs ainsi que les haubans du pont de Normandie) est instructif.
Les Allemands sont fiers de leur patrimoine industriel. Il est significatif que les vestiges de
nombreuses usines désaffectées soient mis en valeur : voir par exemple la « Route der
Industriekultur » (www.route-industriekultur.de) dans la Ruhr qui est l’objet de nombreux
voyages touristiques ainsi que la route du verre de Neustadt an der Waldnaab à Passau
(www.die-glasstrasse.de).
L’industrie allemande sait, quand il le faut, effectuer un redressement spectaculaire autant que
rapide. C'est le cas après la première guerre mondiale. Mais la crise économique et l’arrivée
du nazisme bouleversent complètement la situation.
Dans les années qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale, la population se sacrifie
largement afin que la production industrielle retrouve son niveau d’antan (Le
Wirtschaftswunder). Et, peu à peu, les firmes concernées arrivent à faire oublier le rôle qui a
parfois été le leur pendant les années noires.
Pour prendre un exemple, en 1947, alors que le pays est encore en ruine, la petite firme
automobile Veritas présente déjà des voitures de course. Entre 1952 et 1955, la situation est
encore très difficile ; Mercedes parvient pourtant à remporter les 24 heures du Mans puis à
offrir à Juan-Manuel Fangio le titre de champion du monde en écrasant la concurrence.
Les mêmes années voient les succès des motos de course NSU.
NSU et Mercedes trouvent dans la compétition une vitrine permettant de mettre en valeur la
qualité de leurs produits et leur maîtrise des technologies de pointe encore exceptionnelles au
début des années cinquante : métallurgie de l’aluminium et du magnésium, moteurs à arbres à
cames en tête, distribution desmodromique (soupapes rappelées par des cames et non par des
ressorts), mise au point de systèmes d’injection en coopération avec Bosch, ...
Mais l’industrie automobile allemande connaît de nombreuses crises. À la fin des années
cinquante, Auto-Union – DKW ne propose que des automobiles à moteur 2 temps totalement
périmés et BMW (qui a dû fournir des machines et ses brevets à titre de dommages de guerre
notamment à la firme anglaise Bristol) ne produit plus que des petites voitures propulsées par
un moteur de moto (BMW Isetta – « Das rollende Ei »). Les deux firmes sont au bord de la
faillite mais effectuent alors un spectaculaire redressement. Sous le nom d’Audi, la première
absorbera Bentley, Seat, Skoda ainsi que, très récemment, la prestigieuse marque de motos de
courses Ducati (« Ducaudi »). BMW acquerra les firmes anglaises Rolls-Royce et Mini ainsi
que les motos Caviga et Husqvarna. Le groupe Borgward (Borgward, Gogomobil, Lloyd,
Hansa) trop diversifié et émietté en de trop nombreuses petites marques, lui, disparaît malgré
la qualité reconnue de ses véhicules dans les années cinquante. De récents articles dans les
journaux spécialisés affirment qu’il aurait pu être sauvé.
1000+1 raisons de faire de la physique-chimie en allemand © 2013 – SCÉRÉN – CNDP
http://www.emilangues.education.fr/
Les marques anglaises de motocyclettes ont pratiquement disparu, victimes de la concurrence
japonaise. Et on ne donnait pas cher, en 1965, de l’avenir de la production allemande. On se
trompait.
L’industrie a vécu des restructurations et concentrations. Rares ont été les disparitions car les
firmes ont fusionné de façon à créer des consortiums qui ont bénéficié des savoir-faire acquis.
Pour autant, toutes les entreprises florissantes ne sont pas de grands groupes. L’industrie
allemande est aussi constituée de firmes de petite ou moyenne importance, dotées d’un savoirfaire technologique impressionnant acquis par une très étroite collaboration avec la recherche.
Le cas des firmes de fabrication de pianos (ou d'instruments à clavier) est instructif. Les deux
marques les plus connues ont eu des trajectoires différentes : Bösendorfer (AT) est passé sous
le contrôle du japonais Yamaha, mais Bechstein a acquis les firmes Zimmermann, Thümer,
Europa et Hofmann pour former un groupe plus important. Il est d’ailleurs instructif de noter
que Bechstein a réalisé le premier piano électronique dès 1930 en collaboration avec Siemens
et Telefunken, le projet Neo-Bechstein-Flügel étant placé sous la direction du prix Nobel de
chimie Walther Nernst. Et il existe bien d’autres firmes Schimmel (probablement la plus
importante), Neubert, August Förster, Wilhelm Steinberg, …
Dans de nombreux domaines, l’industrie allemande s’est recentrée sur la fabrication de
produits, certes coûteux, mais de grande qualité : objets de luxe ou outils réservés à des
professionnels.
L’industrie chimique a bien résisté. Les firmes aéronautiques ont dû fusionner et entrer pour
la plupart d’entre elles dans le consortium européen EADS.
L’industrie de la photographie a moins bien réussi. Les firmes ne disposaient probablement
pas des capitaux leur permettant de s’opposer aux firmes japonaises dans le passage de
l’argentique au numérique. Pour prestigieuse que soit la marque, la firme Leica occupe
maintenant une place plus marginale que par le passé ; Rollei et Voigtländer ont disparu. 1
Redressement et développement dans l’immédiat d’après-guerre, résistance à la concurrence
venue de l’Extrême-Orient, intégration dans des groupes puissants ou fusion et recentrage
vers des produits de haute technologie sont les thèmes que les élèves auront à illustrer à partir
de l’examen de la situation de quelques firmes.
1
Pourtant, les grands reporters et correspondants de guerre des années 20-60 utilisaient pratiquement
exclusivement des appareils allemands, ce qui assurait à ces derniers une publicité sans prix. Les célèbres clichés
(jamais retouchés) d’Henri Cartier-Bresson ont tous été pris grâce à un Leica. En outre, le célèbre (et souvent
imité) système vertical de visée des Rollei 66 permettait une prise de photos rapide et relativement discrète qui
faisait naguère le bonheur des touristes.
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Physique, mécanique, électricité, électronique, informatique
***
BMW
Daimler
(Mercedes)-Benz
Groupe AudiVW-Porsche
Ford
Groupe Borgward
NSU
Veritas
Steyr-Daimler-Puch
Zündapp
Kreidler
Horex
Mercedes-B.
MAN
Krupp
Hanomag
Büssing
Saurer
***
Deutz
Fendt
Claas
?
Lanz
Porsche
***
Leica
?
Rollei
Voigtländer
Contax
Zeiss Ikon
Heinkel
Focke Wulf
Automobiles
?
Motos
Camions
Tracteurs
Appareils photos
***
BMW
?
NSU
?
MZ (DDR)
***
?
Opel
Sachs
Maico
Messerschmitt
Bölkow
Blohm & Voss
Linseis
Brown Boveri
Wolf
Avions
et chantiers navals
***
Dornier
?
Junkers
Appareils de mesure et
de haute technologie
***
Hameg
Rohde & Schwarz Siemens
Oerlikon
***
Nixdorf
Fresenius
Bruker
Infineon
Accessoires moteurs
auto
***
Robert Bosch
?
Kugelfischer
Outillages, ro-bots,
jardinage
***
Bosch
Metabo
Festo
Stihl
Viking
?
AEG
TV, radio, électroménager
***
Bosch
Miele
Grundig
Telefunken
Bauknecht
Schaub Lorenz
Rowenta Blaupunkt
?
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Chimie, matériaux
Produits chimiques,
pharmacie
Matériaux, céramiques
et verres
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?
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Höchst
IG Farben
Schott 2
BASF
Bayer
Agfa
Villeroy & Boch 18 fabricants de
Merck
Vosschemie
céramique
*** indique une situation florissante ou une entreprise qui se redresse
? correspond à une situation plus difficile (sommeil, disparition, intégration dans un groupe).
2 Voir le document Emilangues Management des organisations / Anglais : le groupe Schott – activité de synthèse
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