Un sponsor de start-up dans chaque grand groupe ? - E

Transcription

Un sponsor de start-up dans chaque grand groupe ? - E
1 Copyright Lesechos.fr - 7/04/15
http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/internationaliser-exporter/un-sponsor-de-start-up-dans-chaque-grandgroupe-109661.php?jdxsfVJjC8XEgsM7.99 Accueil > Entrepreneurs > Développer une entreprise
Un sponsor de start-up dans chaque grand groupe ?
BRUNO ASKENAZI | LE 07/04/2015 À 12:51
Alain Rolland et Christian Bittar, cofondateurs d'EBlink
Axelle Lemaire (Secrétaire d'État chargée du Numérique), avec Michel Combes, PDG Alcatel Lucent, et Christian
Bittar et Alain Rolland dirigeants d'Eblink
Comment aider les jeunes entreprises innovantes à gagner des marchés ? Comment les
rapprocher de grands groupes ? Zoom sur le cas de la start-up EBlink, et des pistes pour
contrer l’inertie des géants…
2 Copyright Lesechos.fr - 7/04/15
http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/internationaliser-exporter/un-sponsor-de-start-up-dans-chaque-grandgroupe-109661.php?jdxsfVJjC8XEgsM7.99 Un petit Poucet dans un monde de géants. Orange, Alcatel-Lucent, Vodafone, Verizon … tel est le
pedigree des clients utilisateurs visés par la start-up française EBlink, qui a développé une solution
d’infrastructure de téléphonie mobile innovante. Cette technologie permet de relier les antennes de
téléphonie mobile aux réseaux sans utiliser de câble. Les opérateurs peuvent ainsi installer des points
d’accès réseau quasiment n’importe où (mobilier urbain, antennes déportées …). Et donc couvrir plus
rapidement et à moindre frais des zones non desservies par l’internet haut débit, notamment en milieu
rural.
Soutien et partenariat pour financer la R&D
En 9 ans d’existence, EBlink a déjà consacré plus de 20 millions d’euros à la R&D. Des
investissements rendus possibles par le soutien d’investisseurs privés et public (Bpifrance) et plus
récemment par l’ouverture du capital à l’équipementier télécom Alcatel Lucent et au fabricant de
connecteurs Radiall (connecteurs).
Décollage industriel
Testée et validée par des grands opérateurs télécom au niveau international, comme Orange,
l’innovation EBlink prépare maintenant un vrai décollage industriel. Jusqu’à présent, les ventes
s’étaient limitées aux « pilotes » réalisés pour les opérateurs, soit moins d’un million d’euros. « En
2016, nous visons un chiffre d’affaires supérieur à 15 millions d’euros », prévoit Alain Rolland, PDG
d’EBlink.
A lire aussi : Quand les grands groupes se mettent en mode start-up
En savoir plus sur http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/internationaliser-exporter/un-sponsor-de-start-up-danschaque-grand-groupe-109661.php?jdxsfVJjC8XEgsM7.99
Alliances commerciales
Pour faire cet énorme bond en avant, la start-up de 27 personnes compte sur des alliances
commerciales avec plusieurs équipementiers européens et scandinaves. Des négociations ont été
entamées avec Nokia, Ericsson et Alcatel qui ont tous constaté l’appétence des opérateurs de mobile,
leurs clients, pour cette solution. Ces accords permettraient à la PME française de toucher les réseaux
internationaux que ces grands équipementiers développent. « C’est un marché mondial au potentiel
énorme, plusieurs dizaines de milliards d’euros », estime Alain Rolland. Avec son actionnaire Alcatel,
les projets sont plus avancés, notamment aux Etats-Unis et en Chine. «Nous regardons les appels
d’offre sur lesquels nous pourrions nous positionner », précise le PDG.
Processus de décision inadaptés au timing des PME innovantes
Participant au comité de pilotage du Plan de Souveraineté télécoms lancé par le gouvernement en
2013, notamment avec Orange, Alcatel-Lucent, Thales et Airbus, EBlink s’impatiente.
Grands groupes et start-up ne vivent pas sur la même planète. Les lourds processus de décision des
géants industriels sont inadaptés au timing des PME innovantes qui ont besoin d’initier rapidement un
premier flux d’affaires.
Pour accélérer le tempo, il faudrait, selon Alain Rolland, que les start-up accèdent plus facilement aux
décideurs du groupe. Le dirigeant d’EBlink déplore par ailleurs l’absence d’un interlocuteur unique qui
rendrait des comptes. « L’entrepreneur doit avoir affaire à un sponsor de start-up au sein du groupe,
chargé de sélectionner les projets et de les co-développer », plaide-t-il. On est donc encore loin de
l’écosystème start-up/grandes entreprises qu’Alain Rolland souhaiterait voir émerger pour renforcer la
crédibilité des technologies françaises à l’export. « En Afrique, un marché d’avenir, pour se démarquer
des Chinois, chaque grand groupe devrait emmener avec lui quatre ou cinq start-up. Vendre un
écosystème d’innovation nous rendrait plus efficace ».