Le commentaire explicatif

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Le commentaire explicatif
LE COMMENTAIRE EXPLICATIF
Contrairement aux autres types de textes, le commentaire est ordonné autour d’un thème et
d’une question qui lui sont propres. Le commentaire peut s’appuyer sur un ou plusieurs textes,
mais il ne résume que ce qui est pertinent à la question précise sur laquelle il porte. On peut donc
faire un rapprochement entre le commentaire et les examens de type « question à
développement » (voir le chapitre 5) que vous aurez à passer durant vos études.
Quand un professeur vous demande de faire un commentaire explicatif, c’est en général pour
vérifier votre compréhension de la matière et des textes étudiés dans les cours. Un commentaire
lui permet de savoir si vous êtes capable de développer un aspect particulier d’un problème en
l’appliquant à une situation nouvelle, en le confrontant avec une autre théorie, etc.
Sur le plan des méthodes, l’essentiel, ici, est de savoir comment analyser une question à laquelle
vous devez répondre, et comment y répondre de façon claire et complète.
Le commentaire est le plus « libre » des textes dépendants. Bien sûr, il s’appuie sur un ou des textes
qui sont utilisés comme sources d’information et qui aideront à répondre à une (et à une seule)
question. Cependant, son caractère personnel et critique est plus accentué que dans le cas du
résumé et du compte rendu. Le choix de la question, l’interprétation personnelle des textes, la
sélection de l’information en fonction de la question et du thème, tout cela fait du commentaire
un travail créatif.
Les caractéristiques du commentaire
Un commentaire standard de cinq pages comporte les éléments suivants :
• L’introduction (une demi-page) sert à amener le thème et à montrer la pertinence de la
question précise. Vous y indiquez également les auteurs étudiés.
• Le développement (quatre pages) comporte une partie « résumé » et une partie « critique », de
taille égale. Ces parties sont soit séparées, soit imbriquées l’une dans l’autre. La partie « résumé »
doit porter exclusivement sur les éléments pertinents à la question soulevée.
• La conclusion (une demi-page) doit répondre à la question (posée au début) en rappelant les
principaux arguments. Vous relancez ensuite le thème sur une voie susceptible de permettre
d’approfondir la compréhension de celui-ci.
Dans un commentaire, vous devez chercher à être bref, clair et précis. La meilleure façon est
encore d’établir un plan de rédaction au préalable (voir le chapitre 6). Vous devez éviter les
digressions et faire une grande économie des citations. Le commentaire doit se montrer fidèle
aux théories utilisées, mais il doit aussi faire preuve d’une réflexion personnelle sur la question
étudiée, même si vous n’arrivez pas nécessairement à une conclusion affirmative (vous pouvez
soulever un doute, formuler une simple hypothèse ou même poser une autre question).
Un dernier conseil : vous devez éviter de confondre exemple et réflexion. Un exemple permet
d’illustrer, de concrétiser une idée ou un argument. Toutefois, il ne prouve rien ; à tout exemple il
est possible d’opposer un contre-exemple. Vous pouvez utiliser des exemples, mais vous devez
toujours mettre l’accent sur l’analyse des faits.
Marche à suivre
1. Assurez-vous de bien comprendre la nature de la question précise qui fait l’objet de votre
commentaire explicatif.
2. Faites la lecture active du ou des textes de référence sur le thème choisi (voir le chapitre 3).
3. Déterminez l’information pertinente contenue dans le ou les textes que vous avez lus.
© Les Éditions de la Chenelière inc., 2006, Savoir plus : outils et méthodes de travail intellectuel, 2e éd.
(Raymond Robert Tremblay et Yvan Perrier)
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4. Rédigez un résumé de deux pages sur cette information (voir le chapitre 7).
5. Prenez le temps de réfléchir sur ce résumé (s’il le faut, consultez une personne-ressource).
6. Rédigez quelques notes personnelles pouvant servir à la partie critique.
7. Établissez votre plan de rédaction (voir le chapitre 6).
8. Rédigez votre texte (voir le chapitre 6) : limitez le nombre de citations et cherchez à bien
appuyer chaque réflexion personnelle sur le texte de référence. N’oubliez pas d’inclure votre
bibliographie (voir le chapitre 8).
9. Révisez votre texte (voir le chapitre 6).
Exemple de commentaire
Voici un exemple de commentaire dont le thème est « Les défis sociaux dans la période actuelle ».
Le travail (de huit à dix pages) devait s’appuyer sur trois textes (voir la bibliographie qui suit le
commentaire) et comprenait les tâches suivantes :
1. Présenter les défis sociaux et politiques proposés par Charles Taylor et Francine Lalonde.
2. Dégager les convergences et les divergences entre ces deux auteurs.
3. Présenter les solutions politiques mises de l’avant par Pierre de Bellefeuille en vue de
démocratiser la vie politique.
4. Dire en quoi les solutions politiques envisagées par Pierre de Bellefeuille pouvaient résoudre
les défis sociaux établis par Charles Taylor et Francine Lalonde de même que d’autres, proposés
par l’auteur du commentaire.
Québec, 2000 : de nouveaux défis sociaux à surmonter
À l’aube de l’an 2000, plusieurs se préparent (depuis fort longtemps dans certains cas) à célébrer
le changement de millénaire. D’autres, dès le tout début des années 1990, cherchaient à établir
quelques-uns des nombreux défis sociaux de notre époque. En me basant sur des textes de
Charles Taylor, de Francine Lalonde et de Pierre de Bellefeuille, ainsi que sur ma réflexion
personnelle, j’indiquerai certains défis sociaux et politiques de la période actuelle et je tenterai,
modestement, d’envisager une perspective d’action politique pour relever ces défis.
Le travail qui suit se divise en quatre parties. Premièrement, je présenterai les défis sociaux de la
période actuelle selon Charles Taylor et Francine Lalonde et je donnerai mon point de vue sur
l’analyse que proposent ces deux auteurs. Deuxièmement, j’établirai les convergences et les
divergences d’idées entre ces deux auteurs. Troisièmement, je signalerai et commenterai les
solutions politiques mises de l’avant par Pierre de Bellefeuille en vue de démocratiser la vie
politique québécoise. Quatrièmement, je ferai une synthèse des défis sociaux et politiques de
notre époque. Dans ma conclusion, j’avancerai des perspectives d’action politique en vue de créer
des conditions pour relever les défis sociaux et politiques liés à ce début de nouveau millénaire.
1. Les défis sociaux selon Charles Taylor et Francine Lalonde
Dans son texte intitulé « Les défis de l’an 2000 », Charles Taylor établit quatre défis sociaux
importants pour notre société : 1) la social-démocratie, 2) le virage écologique, 3) le
multiculturalisme et 4) l’avenir politique constitutionnel du Québec dans le Canada.
La social-démocratie, que l’auteur présente comme étant un régime qui s’est développé au
lendemain de la Deuxième Guerre mondiale à peu près partout en Occident, est caractérisée par
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une économie mixte et un État-providence qui prône l’égalité des chances sans l’avoir réalisée. Le
défi de la social-démocratie se situe autour de la bureaucratisation et de la hausse des dépenses
publiques. La bureaucratisation a pour effet de transférer à l’État le coût de certains fardeaux que
la famille prenait jadis en charge. La bureaucratie « aliène » les citoyens qui sont moins prêts « à
assumer les frais de la solidarité » (Taylor, 1990, p. 126). Pour Taylor, les services publics seront
viables dans l’avenir pourvu qu’ils soient gérés de façon décentralisée et qu’ils fassent une large
place au bénévolat.
Selon Taylor, le défi écologique est loin d’être propre au Québec et au Canada. Comme il le fait
remarquer, la conscience écologique est peu enracinée chez les membres de notre classe
politique. C’est à ce niveau qu’il faut intervenir, selon lui, pour que cessent les coupes à blanc
dévastatrices de nos forêts.
En ce qui concerne le multiculturalisme, l’auteur remarque qu’en un siècle, le phénomène de
l’immigration au Québec s’est modifié. Selon lui, jadis les « non-francophones assimilés [...]
adoptaient la mentalité des francophones de souche » (Taylor, 1990, p. 128). Aujourd’hui, les
phénomènes de la chute de la natalité et de la concentration des immigrants dans le centre
métropolitain vont faire en sorte que le nombre d’immigrants sans contact réel avec la culture
francophone s’accroîtra. Le défi qui se pose en lien avec ce problème est le suivant : aurons-nous
la capacité d’inventer une société francophone multiculturelle ? Taylor plaide en faveur d’une
nouvelle identité québécoise tolérante avec le minimum de contraintes législatives au regard des
langues minoritaires sur le territoire québécois.
Pour ce qui est de la constitution, le philosophe de l’Université McGill indique qu’il faut se sortir
de la « dérive » (Taylor, 1990, p.131) certaine à laquelle nous ont menés les visions de Trudeau et
de Lévesque. La solution au problème de la constitution viendra le jour où, selon Taylor, un leader
sera en mesure de proposer un fédéralisme renouvelé accordant un statut particulier au Québec.
Francine Lalonde, auteure du texte « Trois défis à relever... sinon l’étiolement ou l’éclatement »,
développe sa pensée autour de trois défis sociaux précis : 1) la question linguistique, 2) le partage
de la richesse et 3) le rôle de l’État en matière de politiques sociales. Lalonde précise que ces trois
défis sociaux sont intimement liés.
Selon cette auteure, les Québécois francophones n’évoluent pas dans un cadre susceptible de leur
permettre d’envisager l’avenir avec confiance. Le peuple québécois francophone (5 millions de
personnes) baigne dans un continent de 250 millions d’anglophones. De plus, les tendances, à
Montréal, en matière linguistico-démographique ne sont pas rassurantes pour les francophones.
La dénatalité et l’exode des francophones vers la banlieue ont pour effet de voir augmenter
« cinq fois plus rapidement » (Lalonde, 1990, p. 76) le nombre des non-francophones à Montréal.
De plus, « 73 % des enfants d’immigrants qui terminent leur secondaire en français vont aux
cégeps anglophones et ensuite aux universités anglophones » (Lalonde, 1990, p. 77). Les
problèmes en lien avec ces tendances risquent d’aller en s’accroissant si nous ne faisons rien.
Pour sa part, le phénomène de la pauvreté a connu un déplacement géographique au pays. Jadis
concentré dans les provinces maritimes, c’est maintenant au Québec qu’il est le plus grave : c’est là
qu’on observe la plus grande concentration de pauvres au Canada. Montréal détient « le
championnat toutes catégories de la pauvreté et des bas revenus » (Lalonde, 1990, p. 78). Une
nouvelle société prend forme sous nos yeux, une société duale, c’est-à-dire une société de
chômage et de sous-emploi dans un contexte où l’économie est mondiale et ouverte au libreéchange. Les possibilités de création d’emplois pour les entreprises québécoises, qui ont à rivaliser
avec les multinationales, ne sont pas encourageantes. Selon Lalonde, notre appartenance au
Canada a des conséquences économiques : à l’Ontario et aux provinces de l’Ouest les
investissements économiques du gouvernement fédéral, et au Québec les prestations d’assurancechômage de ce même gouvernement.
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Pour ce qui est du rôle de l’État dans le développement social, Francine Lalonde indique que nous
sommes à une croisée des chemins. Le temps est venu de « renégocier le contrat social » (Lalonde,
1990, p. 80). Les interventions de l’État des années 1960 ne suffisent plus et il ne reste pas assez
d’argent dans la caisse des gouvernements pour répondre aux nombreux nouveaux problèmes
sociaux engendrés par les mutations de la famille et l’accroissement de la pauvreté. Il faut éviter,
selon elle, de profiter de la situation actuelle pour « casser le système d’aide de l’État-providence
et revenir à la charité privée » (Lalonde, 1990, p. 80). Elle pense qu’il faut plutôt « améliorer les
interventions de l’État » et amener ce dernier à « aider les personnes et les communautés à s’aider
et à aider les autres » (Lalonde, 1990, p. 82).
Pour Francine Lalonde, notre avenir sera possible dans la mesure où nous serons capables de créer
un espoir de mieux-vivre pour les plus démunis et d’assurer le caractère français de la société
québécoise.
Dans l’ensemble, je trouve ces analyses intéressantes quoiqu’un peu superficielles. Taylor aurait
pu aller plus loin dans son analyse du défi écologique en mettant en cause la nature même du
développement productiviste où la performance et le rendement exigent une exploitation
abusive des ressources naturelles et des matières premières. Lalonde, pour sa part, aurait eu
intérêt à mentionner les défis sociaux qui n’influent pas seulement sur la minorité francophone,
mais aussi sur toutes celles qui méritent d’être défendues et protégées dans notre société (les
autochtones, les gais et les lesbiennes, par exemple).
2. Les convergences et les divergences d’idées entre Taylor et Lalonde
À la lecture de ce qui précède, on peut constater que les convergences entre les deux auteurs sont
peu nombreuses et qu’elles concernent les défis établis. Pour ce qui est des solutions prônées, il y
a plusieurs divergences. Je m’explique.
Les deux auteurs s’intéressent à la question linguistique et au rôle de l’État dans le
développement social. Toutefois, chacun a sa façon de voir le problème et de proposer sa
solution. Charles Taylor prône le multiculturalisme, alors que Francine Lalonde souhaite un
raffermissement du caractère français du Québec. Pour ce qui est du rôle de l’État dans cette
période de remise en question, Charles Taylor souhaite la « débureaucratisation » (accompagnée
d’un retour au bénévolat), alors que Francine Lalonde plaide en faveur d’un nouveau type
d’interventionnisme étatique qui soutiendrait les initiatives visant à aider les personnes et les
communautés à s’aider. Les convergences se situent donc au regard des problèmes soulevés. Pour
ce qui est des solutions, Taylor et Lalonde mettent de l’avant des perspectives opposées.
Le diagnostic diverge quant aux autres défis sociaux mentionnés. Charles Taylor aborde
directement les questions suivantes : le défi écologique et la réforme du fédéralisme canadien.
Francine Lalonde, pour sa part, ne mentionne pas explicitement ces deux défis. Toutefois, elle
insiste sur l’étendue dramatique du phénomène de la pauvreté au Canada, maintenant plus
prononcé au Québec que partout ailleurs au pays.
3. Les solutions politiques mises de l’avant par Pierre de Bellefeuille
À en croire Pierre de Bellefeuille, nos institutions politiques méritent, elles aussi, de figurer parmi
les défis à relever de notre époque. Selon lui, nous nous retrouvons dans un régime qu’il qualifie
d’« oligarchie élective » en raison du fait « que le vrai pouvoir est détenu exclusivement [...] par un
petit groupe de personnes qui ne répondent qu’à l’une d’entre elles, le premier ministre, dont la
volonté fait loi » (de Bellefeuille, 1993, p. 337). De Bellefeuille affirme que « nous ne vivons pas
vraiment en démocratie » au Québec (1993, p. 338). Le principe de la division des pouvoirs entre
l’exécutif, le législatif et le judiciaire n’est pas respecté. Ces trois pouvoirs, réputés autonomes,
sont sous la domination du pouvoir exécutif. De Bellefeuille affirme que c’est le pouvoir exécutif
qui nomme les juges et toujours ce même pouvoir qui domine le pouvoir législatif. Le Parlement
n’est plus un lieu de débat. L’Assemblée nationale est, à ses yeux, une « salle de spectacle » de
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« comédie bouffe » (de Bellefeuille, 1993, p. 338) où les parlementaires n’ont « aucun effet ni sur
l’adoption des lois ni sur le comportement du gouvernement » (de Bellefeuille, 1993, p. 339). Il en
est ainsi à cause du principe de la solidarité ministérielle et de la ligne de parti que les députés
doivent suivre. De plus, la représentation du peuple n’est pas assurée correctement. Le mode de
scrutin uninominal à un tour n’assure pas une représentation de députés proportionnelle au
suffrage obtenu par les partis politiques aux élections.
De Bellefeuille est d’avis qu’il faut entreprendre une réforme parlementaire pour rehausser le
rôle des commissions parlementaires en leur accordant plus de pouvoir. Il affirme aussi qu’il faut
redéfinir la responsabilité et la solidarité ministérielles. De plus, il souhaite l’introduction d’un
mode de scrutin proportionnel. Toutefois, cette triple réforme en vue de démocratiser notre vie
politique n’est possible, selon lui, que dans le cadre de l’accession du Québec à la souveraineté
(de Bellefeuille, 1993, p. 351).
J’ignore si la réforme parlementaire proposée par de Bellefeuille aurait les effets qu’il anticipe.
Par contre, je pense que la réforme du mode de scrutin qu’il suggère doit être implantée dès la
prochaine élection générale au Québec. Je suis d’avis que cette réforme peut se faire sans
attendre la souveraineté du Québec. En cette matière, l’Assemblée nationale a tous les pouvoirs
requis pour modifier le mode de scrutin.
4. Les défis sociaux de notre époque
Les défis sociaux de notre époque sont nombreux. D’entrée de jeu, reconnaissons que ceux que
mentionnent Charles Taylor et Francine Lalonde, au début des années 1990, sont toujours
d’actualité. Le fait français au Québec, la constitution, la place et le rôle de l’État en matière de
développement social et économique, l’environnement et la pauvreté sont toujours des défis
figurant parmi les problèmes prioritaires à résoudre.
Énumérons ici d’autres défis sociaux qui s’ajoutent à cette liste. Dans les années 1990, les
gouvernements (fédéral et provincial) ont fait du déficit zéro un objectif à atteindre, mais à un
prix qui a eu pour effet d’accroître les problèmes sur le plan des soins de santé et d’imposer aux
étudiants le financement d’une partie des services d’éducation. La réforme de l’assurancechômage a entraîné la réduction des prestations des chômeurs, dégageant ainsi un surplus dans la
caisse d’assurance-emploi, surplus que le gouvernement fédéral a usurpé en totalité.
Les problèmes entre les pays du Nord et les pays du Sud s’accroissent ; la répartition de la richesse
entre les pays riches et les pays pauvres est inéquitable pour ces derniers. Il y a toujours des
guerres dans différents coins du monde. Le racisme, l’intolérance et la xénophobie ont toujours
des adeptes. Les ressources naturelles (et pas seulement les ressources forestières) sont pillées, et
notre environnement est plus que jamais menacé par le mode de développement productiviste.
Les libertés fondamentales sont bafouées par plusieurs États. Les femmes n’ont pas encore
obtenu l’équité et l’égalité dans tous les domaines de la vie économique, sociale et politique.
Les gais et les lesbiennes luttent pour la reconnaissance de leurs droits.
Conclusion
Les défis sociaux, en ce début du troisième millénaire, sont nombreux et touchent plusieurs
aspects de la vie en société. Puisque les problèmes à résoudre demeurent considérables, doit-on se
laisser aller à la morosité ambiante ou continuer à prôner l’engagement social et politique ? Je
persiste à croire que des solutions politiques sont envisageables à court et à long terme pour
surmonter ces défis sociaux. Ces solutions ne viendront pas comme par enchantement au
lendemain d’un « oui » majoritaire à la souveraineté du Québec. L’introduction d’un mode de
scrutin proportionnel intégral pourrait avoir pour effet de favoriser l’émergence de nouveaux
partis politiques qui militeraient en faveur de solutions plus adaptées aux défis sociaux
contemporains. Je suis d’avis que ces solutions s’imposeront à la classe politique qui nous
gouverne dans la mesure où des femmes et des hommes décideront de s’investir plus à fond
© Les Éditions de la Chenelière inc., 2006, Savoir plus : outils et méthodes de travail intellectuel, 2e éd.
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socialement et politiquement et aussi dans la mesure où le plus grand nombre se rendra compte,
comme l’indique Royer-Collard, que « si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique
s’occupe de vous ».
Bibliographie
BELLEFEUILLE, Pierre de, « Notre démocratie chancelante appelle un retour aux principes »,
L’Action nationale, vol. 83, no 3, 1993, p. 336-351.
LALONDE, Francine, « Trois défis à relever... sinon l’étiolement ou l’éclatement », Possibles, vol. 14,
no 2, 1990, p. 75-82.
TAYLOR, Charles, « Les défis de l’an 2000 », Possibles, vol. 14, no 2, 1990, p. 125-131.
Exercice
1. Dans un quotidien, choisissez une lettre provenant d’un lecteur, où une opinion qui vous
intéresse est exprimée.
2. Commentez cette lettre en une page ; tentez de respecter la structure générale du
commentaire : introduction, résumé d’un point précis, commentaire critique, conclusion.
3. Ensuite, modifiez votre texte pour imbriquer les parties « critique » et « résumé » l’une dans
l’autre.
Complément à l’ouvrage Savoir plus, 2e éd.
© 2006, Les Éditions de la Chenelière inc.
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