Fostex HP-P1 - Roubaix Music

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Fostex HP-P1 - Roubaix Music
FOSTEX HP-P1
Dossier
Roubaix Music
Juin 2012
Fostex HP-P1
Notre Dossier – Juin 2012
[Nom de la société]
[Choisir la date]
[Édition 1, volume 1]

DAC et Ampli casque pour
L’HP-P1
Fostex
iDevices – un produit d’excellence
révolutionne
pour toutes vos interfaces APPLE
le
De gauche à droite, le port
Tout à droite le port
association convertisseur
USB d’entrée de flux audio
d’entrée mini USB pour
N/A
(appareils Apple), l’entrée
la
dédiée à Apple pourrait
analogique ligne en mini
batterie.
recharge
de
marche et l’état de la
batterie : vert tout va bien,
rouge il est temps de la
recharger.
La face arrière bénéficie
d’une
sérigraphie
complète et très explicite.
rendu
appareils
la
bien
et
Apple.
ampli
vous
faire
des
Cette
casque
enfin
aimer le MP3 à condition
jack, la sortie casque et la
diode indiquant la mise en
triste
réellement
De vous à moi, que
peut-on reprocher aux
iPods et autres iPhone.
Ils
sont
désirables,
fonctionnels, innovants
et savent quasiment
tout faire sauf que…
quand la pomme passe,
le son trépasse !! Pour
une société qui a bâti sa
réputation
sur
la
de choisir le bon casque.
musique et sa nouvelle
manière de nous la faire
consommer en tube à 0,99
€, les modèles Apple se
suivent et se ressemblent.
Convertisseurs bas de
gamme, amplis casque très
moyens, bridage certes
indispensable pour nous
garder quelques clients
après 40 ans mais qui
aplatit encore plus le
rendu des iPod, iPhone et
autres iPad, on a beau ne
jouer que du FLAC, le son
s’apparente à une crêpe.
Tout ceci est fini, l’appareil
remplaçant
le
beurre,
l’argent du beurre et le
Nutella de la crémière, est
arrivé chez Fostex et
s’appelle le HP-P1. Surtout
ne lisez pas ce banc
d’essai, vous finiriez par
aimer les MP3 !
Un format portable
L’HP-P1 raccordé à un bon
vieux iPhone 3GS via le
cordon fourni. Le logiciel
visible sur le mobile est le
Sonic Max Pro de BBE
Sound,
un
player
générateur de brillance et
gonfleur de basses, un
plug nettement moins utile
avec l’ampli Fostex.
A peine plus grand qu’un
iPhone 4 et épais à peine
moins du double, l’HP-P1
est un convertisseur DAC
portable, autoalimenté et
équipé d’un ampli casque
performant, et il est
exclusivement prévu pour
fonctionner relié à un
appareil mobile Apple de
type iPod Classic, Touch
ou Nano, iPhone et iPad.
Pour cec faire, il récupère
les
data
directement
depuis le connecteur dock
à l’aide d’un port 30 points
fourni et évite donc
entièrement l’étage de
conversion
et
d’amplification d’Apple ne
laissant aux appareils à la
pomme que ce qu’ils
savent faire le mieux,
l’ergonomie, le stockage et
l’affichage. Une entrée
ligne est malgré tout
prévue pour relier l’HP-P1
à des références Apple
plus anciennes et non
compatibles
car
ne
délivrant pas le flux
numérique (voir fiche de
compatibilité en bas de
l’article) ou bien à toute
autre marque de baladeur.
Une
sortie
ligne
analogique
est
aussi
prévue tout comme une
sortie au format S/PDif
pour
interfacer
des
enregistreurs, un ampli
domestique ou de la
diffusion sans quitter le
domaine
numérique.
Raccordé à un iPhone ou
iPod, ce dernier est
pleinement
fonctionnel
tant que l’HP-P1 est éteint,
mais il suffit de le mettre
sous tension en tournant la
commande de volume
pour qu’il prenne la main
en coupant l’audio du
player, ce dernier émettant
la classique note aigrelette
de connexion à une unité
externe. La complicité
entre Fostex et Apple est
évidente puisque l’HP-P1
s’affiche dans les menus
du lecteur et on peut
même connaître sa version
de micro logiciel. Toujours
au niveau des commandes,
l’HP-P1
dispose
pour
l’ampli casque d’un triple
choix de gain extrêmement
bien pensé. La position 3
est celle qui donne le
niveau de sortie le plus
important et est à réserver
aux casques à moyenne ou
haute
impédance.
La
seconde
convient
aux
casques de type baladeur
déjà conçus pour les étages
anémiques des lecteurs les
plus
répandus.
La
première est à réserver aux
intras,
surtout
ceux
disposant de transducteurs
à basse impédance et haut
rendement. L’avantage de
cette commande de gain
est
l’optimisation
du
rapport signal/bruit (de la
dynamique), une quête
essentielle
tant
par
exemple l’usage d’in-ears
moulés isolant du bruit
ambiant met en exergue le
léger souffle des étages de
sortie de l’H1-P1 si vous
laissez le gain en position
3. Ce même petit souffle se
révèle
en
revanche
pratiquement
inaudible
avec un casque fermé de
studio comme le K271
AKG. De la même façon le
silence est quasiment total
avec des ears comme les
EM3-Pro Earsonics sur la
position 1 du gain de
sortie tout en disposant
déjà d’un niveau quasi
insoutenable à trois quarts
du volume. Une seconde
commande donne accès au
filtre
numérique
du
convertisseur et offre deux
réglages. La position 1 est
celle standard avec une
pente de coupure raide
classique.
La
seconde
proposée par AKM, le
fabricant
des
convertisseurs
équipant
l’H1-P1 se révèle être bien
plus
intéressante
et
musicale en limitant le
temps de retard de
groupe, ce qui a pour effet
d’assouplir, de chauffer et
à la fois de rendre plus
précis le rendu. Bien
entendu le réglage du
filtre n’a d’utilité que si le
convertisseur est mis à
contribution
en
l’alimentant via l’entrée
USB, et son effet ne
s’entend que sur la sortie
casque et ligne, pas sur
celle S/P DIF qui ne fait
emballé dans la housse
noire sur mesure livrée
avec le boîtier. Ce sac
dispose de deux anneaux
métalliques
pour
dragonne (non fournie)
mais surtout d’un passant
de ceinture (le port
conseillé).
que
répliquer
après
conversion de format le
signal numérique rentrant.
maximum branché sur le
port USB d’un PC ou d’un
mac voire moins sur un
bloc secteur délivrant 5
Volt.
Deux
diodes
précisent l’état de la
Le montage type de l’HPP1 plus iPhone bien
On reviendra plus loin sur
une analyse plus précise
même si subjective de
l’effet du filtre, son
influence n’a pu être mise
en évidence au travers de
nos mesures vue la façon
dont l’H1-P1 s’interface
uniquement
via
un
baladeur Apple. Assez
économe
en
énergie
malgré une puissance de
sortie de 80 mW à 32
ohms,
l’HP-P1
tient
jusqu’à 7 heures en marche
et se recharge en 5 au
batterie de bord et son
chargement.
Le son retrouve du
relief
La
carte
imprimée
supporte l’ensemble de
l’électronique et de la
connectique. La batterie
est montée sur un support
qui s’insère dans un
rainurage du châssis.
Livré avec une pochette
sur mesure noire prévue
pour l’emporter en toute
sécurité à la ceinture avec
un iPhone voire un iPod,
l’HP-P1
révolutionne
réellement le triste rendu
des appareils Apple. Pour
vous la faire brève le son
retrouve une largeur, une
profondeur et un relief
insoupçonné, y compris
sur de pauvres MP3 à 128
kbps que j’ai convertis
pour l’occasion. On a très
souvent critiqué, raillé le
son
des
fichiers
compressés sans trop se
rendre compte qu’on les
écoute rarement dans de
bonnes conditions et qu’on
met toujours sur le dos de
ce format tous les maux.
Loin de moi l’idée de
tenter de vous convaincre
qu’une
compression
psycho-acoustique
destructrice comme celle
intervenant
lors
de
l’encodage d’un MP3 peut
être « rattrapée » par l’HPP1, mais il est certain que
jouer ce type de fichier
dans
d’excellentes
conditions le rend moins
pénible et surtout si l’on
évite comme la peste le 128
kbps et qu’on opte pour
un sage 192 voire plus, les
micro informations dans le
haut, la spatialisation et la
banane dans le grave
permettent un rendu de
grande qualité.
De bas en haut, le grave
retrouve
délié
et
articulation, sècheresse et
dynamique,
délaissant
enfin le côté surcompressé
et «mélasseux» habituel.
Le médium s’ouvre de
droite à gauche et de bas
en haut avec, je trouve,
une légère touche couleur
entre 1 et 4 kHz mais rien
qui puisse faire de l’ombre
à
la
remarquable
amélioration du rendu.
L’aigu enfin est sur
certains
morceaux
transfiguré
par
la
dynamique, la profondeur
et la précision diabolique
de micro informations qui
remontent à la surface
avec une insolente facilité
et s’étalent dans une image
stéréo
d’une
largeur
inédite. Comme tout bon
convertisseur
qui
se
respecte, l’HP-P1 apporte
aussi une grande fluidité
au son où chaque note
retrouve sa place, chaque
instrument
peut
à
nouveau
être
isolé
mentalement dans le mix,
une sensation jouissive
quand on retire son minijack du player pour le
brancher dans le Fostex.
La position 1 du filtre
renforce le sentiment de
fermeté et de précision,
peut-être un peu trop et
peut se révéler décevante
sur certains titres déjà
rêches. La seconde en
revanche
apporte
un
supplément d’âme, un
grave plus enveloppant,
un médium à peine plus
doux
et
un
aigu
franchement plus beau et
plaisant à l’écoute sans
pour autant dénaturer en
quoi que ce soit le rendu.
La puissance disponible
est intenable avec des ears,
confortable
avec
des
casque ouverts ou fermés
de faible à moyenne
impédance et se révèle un
poil limite avec des
casques de studio à
rendement
moyen où
certains
utilisateurs
recherchant des niveaux
importants risquent de se
retrouver une fois encore
au taquet. Rappelons tout
de même que le volume
dépend intrinsèquement
du niveau et de la
dynamique des fichiers
audio qui peut varier
grandement en fonction de
l’âge du titre et du master.
À fond les ballons, l’HP-P1
rappelle qu’on ne peut pas
faire de miracles avec une
simple batterie de 3,7 Volt.
Ecouté par exemple avec
un AKG K271 en position
de gain 2 et à plein
volume, on arrive à
obtenir
une
pression
encore supportable (pas
longtemps me concernant)
mais déjà entachée de
distorsion même si cette
dernière reste acceptable.
Passer en position 3
n’apporte
qu’un
gain
apparent dû à l’écrêtage
de l’ampli, surtout si le
titre
est
fortement
compressé. Rien de tout
cela avec les intras où je
mets quiconque au défi de
résister, voire de mettre le
volume au maxi. Un coup
d’œil à l’intérieur et au
travers du banc de mesure
confirme
cette
bonne
impression générale.
Fabrication
L’électronique répartie sur
une seule carte imprimée
époxy à trous métallisés
est implantée des deux
côtés du substrat avec des
composants de surface
pour l’essentiel. La carte
occupe la totalité d’un
élégant coffret en alliage
d’aluminium
extrudé
anodisé noir, étudié pour
s’adapter au profil d’une
hanche lorsque l’appareil
est porté à la ceinture dans
sa housse. La batterie Liion de 3,7 V ultra plate
insérée dans un film
isolant se positionne audessus
de
la
carte
imprimée grâce à un
support venant s’insérer
dans un rainurage de
maintien opéré dans le
profilé. C’est la seule
liaison filaire avec la carte,
les connecteurs d’entréessorties étant directement
placés sur la carte. C’est
toujours mieux, tant pour
la fiabilité dans le temps
que
pour
les
performances.
Un
connecteur au lieu du
soudage direct des fils sur
la carte aurait malgré tout
été le bienvenu. De part et
d’autre du profilé, deux
plaques
d’alu
brossé
vissées (par Torx) ferment
le coffret avec des orifices
ménagés pour l’ensemble
de la connectique. Le
design
permet
un
assemblage rapide avec un
minimum d’intervention
manuelle.
Fostex a opté pour des
composants de qualité. La
partie amplification de
puissance analogique fait
notamment appel à un
circuit Texas instruments
TPA6120 à contre-réaction
de courant, probablement
ce qui se fait de mieux
aujourd’hui en structure
intégrée. Il est alimenté en
symétrique grâce à une
conversion de tension DCDC.
La
conversion
numérique/analogique fait
appel à un DAC AK4480
AKM qui présente la
particularité de disposer
de filtres numériques (32
bits en sur-échantillonnage
à 8 fs) commutables forte
pente ou temps de retard
de
groupe
minimum.
Positions que l’on retrouve
en face arrière avec une
sélection
par
commutateur.
Les mesures
Nous avons procédé à
deux
catégories
de
mesures, dans le domaine
purement analogique :
entrée ligne vers sortie
casque
et
en
numérique/analogique
avec lecture de fichiers de
test au format .wav (en
44,1 kHz/16 bits) depuis
un iPad via le connecteur
de
docking/USB.
Les
premières
caractérisent
donc
uniquement
la
section analogique (l’ampli
casque lui-même) alors
que les secondes prennent
en compte toute la chaîne
avec
le
traitement
numérique.
Tout d’abord concernant la
puissance, on retrouve les
spécifications
du
constructeur avec 82 mW
par canal sur 32 ohms (1,62
VRMS) à un peu moins de
1% de distorsion (THD) à 1
kHz. Sur haute impédance
(600 ohms), on obtient 8
mW (2,2 VRMS), la
limitation provenant des
rails
d’alimentation
(probablement +/- 5V DC).
C’est plus qu’amplement
suffisant pour une écoute
nomade
avec
les
sensibilités des casques
actuels. Signalons que le
HP1 acceptent par ailleurs
des impédances de 16
ohms avec les mêmes
prestations.
La réponse en fréquence
(sur 32 ohms) quel que soit
le gain reste parfaitement
plate de 10 Hz à plus de 80
kHz (figure 1).
Figure
1
:
Réponse
gain/fréquence,
entrée
ligne vers sortie casque (32
ohms) des deux canaux
aux
trois
gains
commutables.
On note sur cette courbe,
les trois valeurs de gain
offertes (+5, +1 et – 5 dB)
qu’on utilisera selon la
sensibilité du casque. Pour
le gain médian, à 1 VRMS
en sortie, le rapport
signal/bruit
atteint
respectivement 106 dB en
non pondéré et 109 dB (A).
La distorsion harmonique,
mesurée à mi – puissance
max sur 32 ohms, reste
inférieure (sur les 2
canaux) à 0,0015 % à 100
Hz et 1 kHz et 0,0025 % à
10 kHz (bande de 80 kHz),
ce qui est excellent.
D’entrée USB (iPad) vers
sortie casque (20 mW/32
ohms) avec lecture de
fichiers 44,1 kHz/16 bits,
on obtient 0,015 % à 40 Hz,
0,007 % à 1 kHz et 0,065 %
à 10 kHz. La distorsion
d’intermodulation
(SMPTE) dans les mêmes
conditions ne dépasse pas
3), hormis dans le domaine
temporel, ce que nous ne
pouvons pas appréhender
différence
filtres.
entre
les
2
Pour conclure
0,012% (figure 2).
Figure
2
:
taux
d’intermodulation relevé
sur les deux canaux, entrée
USB (flux audio 44,1
kHz/16 bits) vers sortie
casque
(32
ohms),
puissance 20 mW.
Le spectre de sortie (FFT
sur une bande de 500 kHz)
pour un signal numérique
à 1 kHz (- 6 dBFS) montre
que l’harmonique 2 est
prépondérant
dans la
distorsion harmonique et
qu’au delà de la coupure
du filtre, les bandes
latérales de la fréquence
d’échantillonnage à 44,1
+/- 1 kHz, 88,2 +/-1 kHz,
176,4 +/-1 kHz, etc., sont
rejetées à plus de 80 dB. Il
n’y pas de différence
notable entre les deux
positions du filtre (figure
à la mesure par lecture de
fichiers
.wav
(sans
synchronisme générateur
/analyseur).
On
peut
dire
que
globalement les résultats
sont très bons.
Figure 3 : Spectres de
sortie sous 32 ohms avec
un signal à 1 kHz (- 6
dBFS) lu depuis un iPad.
Les raies hors bande
restent à plus de 80 dB du
fondamental. Très correct.
Difficile de distinguer la
Bien pensé, bien fabriqué,
sonnant remarquablement
bien pour un appareil
nomade, l’HP-P1 a tout
pour plaire et devrait être
cofinancé
par
Apple
tellement il donne à ses
appareils leurs lettres de
noblesse. Je ne peux
malgré tout pas passer
sous silence deux défauts
et une lacune. Tout
d’abord son prix. A 589 €
TTC, Fostex met la barre
très haut et risque de ne
pas trouver son public, et
Dieu sait si le marché
potentiel pour cet appareil
est vaste.
Ensuite la puissance. Bien
entendu
nous
ne
cautionnons pas les excès,
mais puisqu’on parle de
prix, il aurait été bien que
l’HP-P1 soit en mesure de
faire face à tout casque
quelle
qu’en
soit
l’impédance ou l’efficacité
en
l’équipant
d’une
batterie
plus
grosse.
Texas Instruments donne
une échelle de tensions
d’alimentation allant de +/5V à +/-12V pour son
ampli TPA6120 ; autant
vous dire qu’à +/-12V ce
serait une toute autre
histoire. Enfin j’aurais
aimé qu’il puisse être
branché aussi sur un
ordinateur
en
USB,
transformant
le
plus
basique Mac et PC en une
superbe
machine
audiophile. Alors, achat ou
pas. Oui sans hésiter.
Fostex a apparié dans un
même boîtier un bon
convertisseur avec un très
bel ampli casque, et rien
que pour ça le jeu en vaut
la chandelle sauf si vous
espérez vous balader dans
la rue avec un Sennheiser
HD650 ou d’autres bijoux
aussi durs à « bouger ».
J’ai l’air de me répéter
mais
l’écouter,
c’est
l’adopter …

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