Le fleuve Papaloapan au Mexique
Transcription
Le fleuve Papaloapan au Mexique
Le fleuve Papaloapan au Mexique : évolution des paysages, réorganisation des territoires. Virginie Thiébaut Introduction Le fleuve Papaloapan, qui s’étend sur plus de 300 kilomètres dans la partie occidentale de l’isthme de Tehuantepec, prend sa source dans la sierra d’Oaxaca pour déboucher dans le Golfe du Mexique, près de la petite ville d’Alvarado, à 60 kilomètres du port commercial de Veracruz, le plus important du pays. Notre étude se concentrera sur la partie inférieure du bassin, comprise entre le Golfe du Mexique et les lacs de barrages situés au pied de la Sierra d’Oaxaca (carte 1). Les paysages de cette vaste plaine fluviale présentent des caractéristiques culturelles et naturelles homogènes : présence de nombreux cours d’eau, marécages et lagunes, terres alluviales fertiles, unités de peuplement (villes, villages, hameaux, maisons isolées) situées à proximité du principal cours d’eau et de ses affluents (Tesechoacán, San Juan, Obispo). Carte 1 L’objectif de ce travail historique et actuelle du cela, il est important de mesure elle est l’héritage est de déterminer, grâce à l’étude des paysages, l’importance fleuve Papaloapan dans l’organisation territoriale régionale. Pour connaître l’organisation territoriale actuelle et savoir dans quelle d’un aménagement ancien. Il nous faut aussi évaluer les raisons et 1 les conséquences de la perte d’importance progressive du fleuve et de l’appropriation différente que les populations ont de ces territoires depuis le début du XXe siècle. L’étude se fera grâce à l’analyse des différentes activités - commerciales, de transport, mais aussi agricoles et agroindustrielles - qui ont été successivement liées au cours d’eau et à l’évaluation du rôle que le Papaloapan joue aujourd’hui dans le quotidien des populations. Les paysages, considérés comme unités d’étude, seront abordés sous différents angles. Selon Joan Nogué « Le paysage est à la fois une réalité physique et la représentation que nous nous faisons culturellement de celle-ci; la physionomie externe et visible d’une portion déterminée de la superficie terrestre et la perception sociale et individuelle qu’elle génère : un tangible géographique et son interprétation intangible » (Nogué, 2006, 136). Notre étude des paysages répond donc à ce double objectif : les formes physiques et leurs transformations seront décrites, classées et analysées, alors qu’en parallèle nous chercherons à connaître et analyser les perceptions qu’ont les habitants de leur territoire. 1. Les paysages de l’époque coloniale A l’époque préhispanique, le bassin du Papaloapan avait, selon les recherches effectuées par différents historiens et archéologues, une grande importance dans les échanges entre la côte du Golfe et le haut plateau central. Les populations indiennes (dominées par les Nahuas et Popolocas, puis par les Aztèques à partir de 1452) pratiquaient la pêche, l’agriculture et l’artisanat et envoyaient leurs productions (coton, cacao, plumes) vers les terres intérieures (Velasco, 1998, 26-27). Le Papaloapan était déjà probablement utilisé pour le transport de ces marchandises ; les témoignages archéologiques démontrent en effet la présence d’habitat sur les bords du fleuve et de ses principaux affluents. La colonisation au XVIe siècle a provoqué des changements importants dans les paysages du Papaloapan, comme dans tout le territoire de la Nouvelle Espagne, même si dans un premier temps, rares sont les colons espagnols qui se sont installés dans cette région peu attractive, en raison des conditions climatiques extrêmes et des maladies fréquentes. La disparition d’une grande partie de la population native décimée par les épidémies, d’une part, et la distribution de grandes superficies de terres aux Espagnols (mercedes), d’autre part, ont provoqué une redistribution des espaces. La volonté des autorités espagnoles de rassembler au maximum les populations indiennes restantes, pour mieux les contrôler et les évangéliser et pour obtenir d’elle le paiement du tribut, a entraîné la formation de nouveaux noyaux de population - les congrégations - qui se sont installées sur les bords du fleuve 1. Alors que des troupeaux de bovins se développaient dans les immenses latifundios des Espagnols, constitués en grande partie de terres inondables, les principales activités productives pratiquées par les populations indiennes - agriculture et pêche - se sont concentrées sur les bords du fleuve. Les parcelles de coton et de maïs et les vergers de cacao se trouvaient sur de petites surfaces de terres, légèrement surélevées par rapport au cours d’eau (Aguirre, 2008, 192). La canne à sucre vint s’ajouter au XVIIIe siècle à ces cultures héritées de l’époque préhispanique ; dans les moulins à sucre (trapiches) situés aussi bien dans les terres des indiens que dans les haciendas, on fabriquait du sucre brun, de la mélasse et de l’eau de vie, vendus sur le marché local ou régional (Velasco, 2003, 148-149). La pêche se pratiquait en eau vive, mais aussi dans les lagunes et les marécages et, en saison des pluies, dans les terres temporairement inondées qui s’étendaient à proximité des cours d’eau. Une autre activité importante et rentable était la coupe et l’extraction de bois précieux (cèdre, acajou) (Velasco, 2003, 130-131). 1 Comme dans bien d’autres cas, la nouvelle implantation n’a sans doute pas coïncidé exactement avec celle des localités préhispaniques disparues. 2 Les différentes productions obtenues - coton, cuir, bois tropicaux, eau de vie, mélasse, textiles, poisson séché - étaient transportées par voie fluviale vers les principaux ports du Golfe (Alvarado, Veracruz) puis les Antilles et l’Espagne, ou vers la sierra de Oaxaca, le haut plateau central et les terres intérieures de la Nouvelle Espagne (Velasco, 2003, 118). De nombreux produits venus d’Europe circulaient également en sens inverse, depuis les ports. Dans les localités de Cosamaloapan et Tlacotalpan, qui eurent une importance grandissante tout au long de l’époque coloniale comme points d’embarquement des marchandises, les Espagnols se chargeaient du transport et du commerce des productions. Le transport par voie d’eau (sur le fleuve, ses affluents et les rivières secondaires) avait un rôle essentiel dans l’organisation territoriale ; il était renforcé et complété par un dense réseau de chemins muletiers, qui reliaient notamment le bassin inférieur du Papaloapan avec la région de Cordoba et Orizaba puis Mexico. Pendant toute l’époque coloniale, le Papaloapan a donc été un lieu de vie intense, autour duquel s’organisaient les activités de subsistance (pêche, agriculture) et commerciales (agriculture commerciale, exploitation de bois précieux), pour lesquelles l’eau était un élément essentiel : les inondations annuelles permettaient l’alluvionnement et la fertilisation des terres et le renouvellement des eaux des zones de pêche. Le cours d’eau constituait aussi la principale voie de communication, qui permettait de relier entre elles les localités du bord du fleuve et celles des principaux affluents et articulait la région avec le reste de la Nouvelle Espagne, et avec la côte du Golfe et donc l’Europe. 2. La modernisation de l’époque du Porfiriat Si toute la première partie du XIXe siècle 2 peut être considérée comme la prolongation de l’époque coloniale, des changements importants se sont fait sentir dans tout le pays pendant la période de stabilité que représente la dictature de Porfirio Diaz (1876-1910) : investissements étrangers qui ont permis le développement des voies de chemins de fer, colonisation d’espaces vierges, modernisation et création de nouvelles industries, amélioration des systèmes d’irrigation. A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les transports connaissent des innovations dans le bassin inférieur du Papaloapan. Des bateaux à vapeur viennent compléter le transport fluvial et renforcer l’activité commerciale ; les véhicules à moteur commencent à circuler sur des chemins et des pistes, qui deviennent impraticables une partie de l’année pour cause d’inondation. C’est cependant la voie de chemin de fer, inaugurée en 1903 entre le port de Veracruz et l’isthme de Tehuantepec, qui modifie progressivement l’organisation territoriale de la région. Construite à l’ouest et au sud du fleuve, pour éviter les terres marécageuses et inondables, elle devient l’axe principal de transport de passagers et de marchandises, d’une part entre l’Isthme et le port de Veracruz, et d’autre part entre l’isthme et la ville de Cordoba, passage obligé pour rejoindre le haut plateau et Mexico. Avec elle, naissent ou se développent les localités de Tierra Blanca (où se trouve l’embranchement des trois voies), Tres Valles, Papaloapan, Isla, Rodríguez Clara (carte 2). En 1913, une nouvelle voie est construite entre Tres Valles et Cosamaloapan-Carlos A. Carrillo, pour que les deux moulins à sucre (San Gabriel et San Cristobal) de ces deux villes voisines du bord du fleuve, puissent bénéficier du nouveau moyen de transport (carte 2). D’autres noyaux de population apparaissent alors également le long de cette voie : Nopaltepec, Estación Tuxtilla. Les activités se réorganisent en fonction de ces localités ferroviaires, vers lesquels convergent les flux de passagers et de marchandises. Mais le transport fluvial continue à être utilisé pour se rapprocher ou atteindre les gares, de la même façon qu’il sert toujours à relier les localités 2 Période agitée en raison de la Guerre d’Indépendance, puis de l’instabilité des gouvernements successifs. 3 entre elles (Tlacotalpan, Cosamaloapan, Chacaltianguis, Tlacojalpan, Otatitlán). Le village de Papaloapan, où a été construit en 1902 un pont de métal qui permet de faire passer la voie ferrée au-dessus du fleuve et de relier ainsi les états de Veracruz et Oaxaca, acquiert par exemple une importance stratégique. Pendant les premières décennies du XXe siècle, les passagers et les marchandises provenant des villages voisins affluent vers la petite gare, où le train passe quotidiennement pour aller à Veracruz, Cordoba et Tehuantepec ; parfois par voie de terre, le plus souvent par le fleuve en canots et en barques. La gare de Tuxtilla, située sur la ramification Tres Valles-Carlos A. Carrillo, est un autre point d’intersection entre le fleuve et la voie ferrée, vers lequel convergent les habitants de Chacaltianguis, Tuxtilla, Paraíso Novillero, Tlacojalpan et des hameaux environnants. C’est le cas aussi de Cosamaloapan et de Carlos A. Carrillo, qui connaissent un essor économique et démographique sans précédent. Les centres délaissés par la voie ferrée, comme Tlacotalpan, port intérieur de grande importance à la fin du XIXe siècle, connaissent en revanche un effacement relatif. Carte 2 Le développement du réseau ferroviaire, qui permet le transport et l’exportation de plus grandes quantités de productions, favorise par ailleurs l’apparition de paysages plus anthropisés, conséquence de l’expansion des cultures commerciales. Lors des premières décennies du XXe siècle, l’exploitation des bois précieux s’accélère, en raison des investissements étrangers. Les grands espaces de pâtures destinés à l’élevage extensif laissent progressivement place aux cultures de plantations - café, banane, ananas, canne à sucre (Vargas, 2005, 226) - strictement commerciales, qui répondent à une demande interne et 4 internationale croissante de produits tropicaux. En conséquence de l’arrivée de compagnies d’exportation américaines, les plantations de bananiers se multiplient dans les terres fertiles de la partie inférieure du bassin, où elles donnent d’excellents résultats. Elles gagnent aussi les premiers contreforts de la sierra d’Oaxaca et les terres basses de l’Isthme (Santamaria, 2011, 89-92). La canne à sucre connaît également une expansion importante, qui va de pair avec la modernisation des raffineries sucrières et l’augmentation de leur capacité (à San Cristobal, 938 000 tonnes de canne sont traitées lors du cycle de culture 1950-51). La culture a gagné progressivement une grande partie des terres cultivables, depuis la côte du Golfe (Lerdo de Tejada, Angel R. Cabada, Saltabarranca) jusqu’au pied de la sierra d’Oaxaca (Tuxtepec, Tres Valles). D’autres cultures comme l’ananas, le coton, le tabac et les plantations de manguiers gagnent elles aussi du terrain, colonisant de nouveaux espaces ou se substituant aux traditionnelles cultures de subsistance, comme le maïs, le haricot noir et le riz. Le fleuve reste donc un axe d’activité important en cette première partie du XXe siècle : il continue à être utilisé comme moyen de transport complémentaire du chemin de fer ; c’est sur ses rives que les cultures de plantation donnent les meilleurs résultats ; et la pêche - de poissons d’eau douce et de poissons d’eau de mer (qui remontent le courant de façon saisonnière) - continue à avoir une grande importance dans l’économie locale. Il est intéressant de noter qu’il se trouve également au centre de nombreuses manifestations culturelles et religieuses. 3. Développement du transport routier et de pôles d’activités dans la seconde partie du XXe siècle Pendant la deuxième partie du XXe siècle, les paysages du Papalaopan connaissent de profonds changements. En conséquence de l’inondation catastrophique de 1944 qui a détruit presque entièrement la ville de Tuxtepec et affecté toutes les villes en aval, la Commission du Papaloapan est créée en 1947 par décret présidentiel. Elle se lance immédiatement dans différents travaux qui ont pour but d’éviter de nouvelles inondations : la construction du lac de barrage Temazcal (1949-1955) destiné aussi à produire de l’électricité, et des ouvrages d’aménagement du fleuve, qui visent à supprimer les principaux méandres pour augmenter son débit. Ces travaux s’accompagnent de la construction de centres de santé, d’écoles, d’infrastructures d’assainissement de l’eau, de drainage et surtout de nouvelles routes. Celle qui longe le fleuve, entre Alvarado et Tuxtepec (et se prolonge jusque Oaxaca) est construite entre 1948 et 1950, en grande partie sur une digue qui protège en même temps les localités des inondations. Un autre axe important, d’orientation nord-ouest/sud-est, relie La Tinaja et la ville nouvelle de Ciudad Alemán, puis Sayula (carte 2). En conséquence, la circulation des hommes comme des marchandises se fait de plus en plus fréquemment par voie terrestre. Alors que la Commission avait pour objectif de réactiver la circulation fluviale avec ses travaux hydrauliques, celle-ci décline rapidement. En raison d’une déforestation et d’une érosion importantes en amont, en particulier avec la construction d’un second lac de barrage terminé en 1986 (Cerro de Oro), le fleuve s’ensable, d’autant plus rapidement qu’il n’est plus dragué. Les bateaux qui reliaient les villes entre elles cessent de circuler entre 1950 et 1960, le transport en chalands de la canne à sucre jusqu’aux raffineries se termine à son tour dans les années 1980, et seules subsistent alors des barques (à Tuxtepec, Chacaltianguis) et quelques bacs (à Tlacojalpan, Rancho Nuevo) qui permettent le passage du fleuve aux endroits stratégiques. Quant au transport ferroviaire, il perd également de son importance à partir de 1950. Les voies ferrées secondaires, comme celle qui relie Tres Valle à Carlos A. Carrillo, sont fermées, puis démantelées. Sur la voie principale qui joint Veracruz à l’Isthme, le transport de passagers décline progressivement, avant d’être définitivement 5 supprimé en 1998. Le transport routier devient donc prépondérant dans tout le bassin, autant pour le transport de passagers que pour celui de marchandises. Le développement des activités industrielles dans les villes de Tuxtepec et Tres Valles, et dans une moindre mesure à Carlos A. Carrillo, est un autre facteur déterminant pour la transformation des paysages et la réorganisation territoriale. Dans la première ville, les installations successives d’une papeterie (1954), d’une raffinerie sucrière (1969), puis d’une brasserie (1984) ont provoqué une croissance démographique exponentielle et l’étalement de la localité 3, qui « grignote » les terres fertiles et cultivables des alentours. Tres Valles, à 20 km du fleuve, connaît un développement semblable et à Cosamaloapan et Carlos A. Carrillo, l’agro-industrie sucrière subsiste; la raffinerie de San Cristobal est encore aujourd’hui la plus productive du pays (39 410 hectares récoltées, 2 013 307 tonnes de canne traitées en 2009). Les dynamiques de la région s’organisent donc dorénavant en fonction de ces grands pôles d’activités, bien plus qu’en fonction du fleuve. Les voies de communication convergent vers ces centres ; le chemin de fer se maintient pour desservir les industries de Tres Valles et Tuxtepec et de nouveaux axes routiers voient le jour : une route, construite à la fin des années 1980 sur la rive droite du fleuve, relie Tuxtepec et Cosamaloapan et une autoroute joint Veracruz à Coatzacoalcos en passant par Cosamaloapan dans les années 1990. Le développement des industries a une autre conséquence extrêmement négative pour le fleuve : elles rejettent leurs déchets toxiques directement dans l’eau, pratiquement sans aucun contrôle, provoquant une très forte contamination. Par ailleurs, les localités déchargent leurs eaux usées dans le fleuve, puisqu’il n’existe pas d’usines de traitement des eaux 4. En conséquence, la faune et la flore liées au fleuve dépérissent et de nombreuses espèces disparaissent. La pêche décline fortement ; elle n’est plus pratiquée que par quelques professionnels, surtout dans le cas des localités situées en amont (Tuxtepec, Otatitlán), les plus affectées par la contamination. Les pêcheurs fréquentent de préférence les eaux mortes des méandres et les rivières secondaires, moins contaminées que le fleuve. Les terres cultivées ne bénéficient plus par ailleurs des crues fertilisantes, devenues rares après les travaux de la Commission. Les fertilisants chimiques sont devenus nécessaires et contaminent les sols ; les rongeurs, auparavant éliminés annuellement par les eaux, se multiplient. Conclusion Les travaux de la Commission du Papaloapan, puis le développement des pôles d’activités industriels, ont profondément modifié les paysages du bassin inférieur du Papaloapan. Le fleuve n’est plus une voie de transport et il a beaucoup décliné comme élément nourricier. Les activités liées au milieu naturel, comme l’agriculture et la pêche, ont moins d’importance qu’auparavant dans les localités, puisque de nombreux habitants travaillent dans le secteur secondaire et tertiaire et sont donc moins liés au fleuve et peu soumis à ses aléas. Les entretiens et les enquêtes permettent cependant de constater que le fleuve reste un élément du paysage important pour les populations. Les rives du Papaloapan sont toujours fréquentées lors des périodes de vacances et surtout en période de fêtes. Les processions de la Vierge de la Candelaria de Tlacotalpan et du Christ Noir d’Otatitlán se font encore actuellement en bateau ; la nomination annuelle de la reine de beauté de Chacaltianguis a lieu sur la petite île de Chacalapa ; les taureaux traversent toujours le cours d’eau avant d’être lâchés dans les rues des villages d’Amatitlán, de Chacaltianguis et de Tlacotalpan lors des fêtes patronales. Le fleuve continue également à être très présent dans l’imaginaire et le souvenir des 3 4 155,766 habitants en 2010 contre 5 823 en 1950 (Censo INEGI). Les analyses de CONAGUA (Comisión Nacional del Agua) effectuées à 4 endroits différents montrent que les eaux sont contaminées par des produits chimiques et par des coliformes fécaux, plus fortement aux environs de Tuxtepec qu’en aval. 6 populations. Les personnes âgées se réfèrent souvent avec nostalgie à un fleuve propre, lieu de baignade, de pêche et de promenade. Les enfants le représentent quand ils dessinent leurs villages 5. Les adultes s’y réfèrent constamment, en raison des risques qui lui sont toujours liés malgré les travaux effectués (une inondation a affecté Tlacotalpan, Chacaltianguis et Paraiso Novillero pendant l’été 2010), mais aussi comme un lieu de réunion et de fête. Il est également au cœur de plusieurs projets : développer l’écotourisme sur l’île de Chacalapa, assainir les eaux (Association Unidos por el río Papaloapan, à Tuxtepec), et des travaux continuent à être effectués pour protéger les populations des crues (renforcement des murs de protection). Le fleuve est donc toujours très présent dans l’imaginaire et la préoccupation des populations, même si en perdant son caractère central, il l’est moins actuellement dans la vie quotidienne. Bibliographie - Aguirre Beltrán, Gonzalo (2008) Pobladores del Papaloapan: biografía de una hoya. Publicaciones de la Casa Chata. Première édition : 1950. - Montero García, Luis Alberto (2005) La construcción del ramal ferroviario Tres Valles-San Cristóbal en Cosamaloapan, 1909-1913. In Montero García, Luis A. & José Velasco Toro (coord.) Economía y espacio en el Papaloapan veracruzano Siglos XVII-XX. Gobierno del Estado de Veracruz, 93-127. - Nogué, Joan (2006) La producción social y cultural del paisaje. In Mata Rafael & Álex Tarroja (coord.), El paisaje y la gestión del territorio. Criterios paisajísticos en la ordenación del territorio y el urbanismo, Diputació Barcelona, Colección Territorio y Gobierno: Visiones, 135-143. - Santamaría Paredes, Héctor (2011) Las plantaciones bananeras y la transformación del espacio geográfico en la cuenca del Bajo Papaloapan. In Montero García, Luis Alberto, Israel Sandré Osorio & José Velasco Toro (coord.) Mariposas en el agua. Historia y simbolismo en el Papaloapan. Universidad Veracruzana, 81-106. - Vargas Montero, Guadalupe (2005) Plantación piñera en el ámbito del Papaloapan. In Montero García, Luis A. & José Velasco Toro (coord.) Economía y espacio en el Papaloapan veracruzano Siglos XVII-XX. Gobierno del Estado de Veracruz, 211-257. - Velasco Toro, José & Gustavo Ramos Pérez (2011) Agua: símbolo de vida y muerte en el Bajo Papaloapan. In Montero G. Luis A., Sandré Osorio Israel, Velasco Toro José (coord.) Mariposas en el agua. Historia y simbolismo en el Papaloapan. Universidad Veracruzana, México, 21-46. - Velasco Toro, José (2003) Tierra y conflicto social en los pueblos del Papaloapan veracruzano (1521-1917). Universidad Veracruzana. - Velasco Toro, José (1998) La formación regional y la construcción identitaria de la cuenca inferior del río Papaloapan. In Silva-López Gilberto, Guadalupe Vargas Montero & José Velasco Toro (coord.) De padre río y madre mar. Reflejos de la cuenca baja del Papaloapan, Veracruz, tomo 1, Gobierno del Estado de Veracruz. 5 Exercice effectué avec deux classes de 3e et 4e niveau (enfants de 8 à 10 ans) à Tlacotalpan (Ecole Primaire Miguel Z. Cházaro) et Chacaltianguis (Ecole Primaire Vicente Guerrero) en mai 2012. 4 enfants sur 12 à Tlacotalpan et 10 enfants sur 23 à Chacaltianguis ont représenté le fleuve comme un élément de leur village. 7 8