oniris galerie d`art contemporain 38, rue d`Antrain BP 60

o n i r i s
galerie d'art contemporain
jean-philippe lemée
« Lichtenstein Leméisé »
Habitué à « l’art de la citation », aux questionnements sur « l’art et son histoire », mais aussi aux
aplats et aux contours, je ne pouvais passer à côté du cas de Roy Lichtenstein. Une part importante
de la production de cet artiste consiste en des citations qu’on
peut également appeler des « Lichtensteinisations » (c’est-àdire des traductions en langage Lichtenstein) d’œuvres
d ‘autres artistes. Monet, Picasso, Matisse, Mondrian, Balla…
nombreux sont ceux qui ont été repris par Lichtenstein et
traduits dans « son » langage pop, fait d’aplats et de couleurs
franches. Il existe même des séries faites « d’après Picasso »,
qui lui-même avait peint « d’après Delacroix », par exemple.
En 2003, j’ai décidé d’ajouter Lichtenstein à mon « tableau
de chasse » et de le « Leméiser », comme je l’avais fait avec
tant d’autres artistes tels que Fra Angelico, Poussin, Matisse,
Villeglé ou Warhol.
À ce jour, cinq séries ont été réalisées : trois séries de dix
portraits et deux séries de huit « Coups de brosse ». Dans tous
les cas, je choisis une œuvre du « maître », que je fais copier
à la chaîne par des anonymes et que je transforme ensuite en tableaux selon la méthode du
« disciple » Lemée…
Parmi ces séries, les « Coups de brosse » ont une place particulière. En effet, dans ses œuvres sur
ce thème, Lichtenstein transforme ironiquement les coups de brosse spontanés des
expressionnistes américains en tableaux « pop », froids et humoristiques. Ce faisant, il fait la critique
du « coup de brosse » en général et pose la question de l’abstraction de manière très subtile : les
« Coups de brosse » de Roy sont-ils abstraits (puisque ce sont des coups de brosse) ou figuratifs
(puisque ce sont des « représentations » de coups de brosse) ?
J’aime ajouter mon grain de sel à ce genre de
questions : dans mes « Coups de brosse d’après
Lichtenstein », Lemée fait-il de l’art figuratif (puisqu’il
fait copier, avant de les interpréter, des coups de
brosse de Lichtenstein) ou de l’art abstrait (puisqu’il
réintroduit la spontanéité imprévisible des coups de
brosse abstraits) ? À chacun de réfléchir à ce genre
de petites énigmes… Mon art est fait, entre autres,
pour poser ce genre de problématiques.
Jean-Philippe Lemée
oniris
38, rue d'antrain
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