La norme de compression vidéo HEVC est prête à
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La norme de compression vidéo HEVC est prête à
Actualité Audio/vidéo La norme de compression vidéo HEVC est prête à coder à tout-va Finalisé au niveau des organismes de standardisation, le successeur du MPEG-4 suscite un très fort engouement. Les spécialistes de l’encodage, Français en tête, devraient lancer leurs offres compatibles dès cette année. D epuis le temps que les spécialistes de l’encodage vidéo l’attendaient, elle est enfin là ! En janvier dernier, les membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT) ont avalisé la version finale de la norme HEVC. Une norme présentée comme le successeur du MPEG-4 AVC (H.264), le standard de compression mis en œuvre par 80 % des contenus vidéo disponibles sur le web et adopté par les chaînes payantes et les chaînes haute définition de la TNT. HEVC, en théorie, doit au moins diviser par deux le débit après codage, et ce pour une perception psychovisuelle des images équivalente à celle du MPEG-4 AVC. Connu sous les noms formels de recommandation UIT-T H.265 et de norme ISO/IEC 23008-2, HEVC va d’abord s’inviter dans les réseaux mobiles, les services vidéo OTT (Over The Top) et les réseaux de diffusion sur IP. Les opérateurs IPTV voient en effet d’un bon œil l’arrivée de ce standard, car il devrait leur permettre de proposer des programmes TVHD à un parc d’abonnés beaucoup plus important. De fait, si un accès de 5 Mbit/s est aujourd’hui indispensable pour recevoir une chaîne TVHD par l’ADSL, demain un débit de 2 Mbit/s pourrait suffire ! Dans un second temps, HEVC devrait s’attaquer avec un égal appétit à la télévision de résolution 4K, voire 8K, là où les meilleurs taux de compression sont attendus à terme. ● Par rapport au MPEG-4 AVC, HEVC, en théorie, doit au moins diviser par deux le débit après codage, et ce pour une perception psychovisuelle des images équivalente. Pour l’heure, la norme HEVC se décline selon trois profils principaux. Le profil « Main » prend en charge le format de codage vidéo 4:2:0 avec quantification sur 8 bits. Le profil « Main 10 », comme son nom l’indique, étend la quantification sur 10 bits. Le profil « Main Still Picture » est, quant à lui, dédié au codage des images fixes et utilise les mêmes outils que ceux mis en œuvre pour coder les images vidéo « intra » (c’està-dire, celles qui ne font pas référence aux images précédentes ou suivantes dans le flux vidéo). Des circuits de décodage en 2014 Les industriels, de leur côté, ne sont pas restés les bras croisés en attendant le tampon officiel de l’UIT. Les visiteurs de l’édition 2012 du salon IBC, le rendez-vous annuel des secteurs du broadcast et de l’audiovisuel, avaient déjà pu s’en rendre compte. La manifestation avait fait la UN DÉCODEUR HEVC DISPONIBLE EN OPEN SOURCE n Développé par l’équipe du même nom au sein de Telecom ParisTech, le lecteur open source de contenus multimédias GPAC supporte désormais le décodage logiciel HEVC. L’annonce en a été faite par Ateme, spécialiste des encodeurs pour l’industrie du broadcast. n La plate-forme GPAC peut être utilisée pour distribuer et lire des contenus multimédias 8 / L’EMBARQUÉ / N°1 interactifs encodés et diffusés sous forme de fichiers ou de flux. L’extension des fonctionnalités de la plate-forme au support du codage HEVC est le fruit d’une collaboration entre l’IETR (Institut d’électronique et des télécommunications de Rennes), Telecom ParisTech et Ateme qui prévoit d’introduire cette année la technologie HEVC au sein de Titan, son transcodeur multicanal et multi-format pour réseaux IP. n Du nom d’OpenHEVC, le déco- deur open source est le fruit d’un projet mené par Mickael Raulet, ingénieur de recherche à l’IETR. Compatible avec le profil Main de la norme et distribué sous licence LGPL, le logiciel permet à la plate-forme GPAC de décoder un flux de résolution 1 080 p à 25 ou 30 images par seconde sur un unique processeur monocœur. part belle aux démonstrations d’affichage d’images codées HEVC, visibles notamment sur les stands des sociétés AllegroDVT, Ateme, Envivio, Ericsson, Harmonic, MobiTV, Motorola Mobility, NTT, Rovi ou Thomson Video Networks. Depuis, les annonces se sont multipliées. Ainsi, l’encodeur vidéo en temps réel AL1200 du grenoblois AllegroDVT, qui propose aussi des IP de décodage HEVC, est désormais présenté comme 100 % compatible avec la version finalisée de la nouvelle norme. Il pourrait être commercialisé dès cette année auprès des câblo-opérateurs et des opérateurs IPTV. Le Français a également développé un encodeur logiciel HEVC pour applications de vidéo à la demande qui, selon Allegro DVT, affiche un taux de compression 30 % plus élevé que les meilleurs encodeurs H.264 actuels sur des images HD 1 080/60 p. La firme indienne Ittiam Systems est, elle aussi, montée au créneau avec une implémentation logicielle d’un encodeur HEVC de flux HD pour plates-formes x86. Ittiam dispose également d’un logiciel de décodage HEVC pour circuits SoC à cœurs ARM Cortex-A9 et Cortex-A15 qui devrait permettre aux fabricants de smartphones, tablettes et autres TV connectées de patienter avant la disponibilité commerciale des composants de décodage HEVC dédiés. Certains d’entre eux pourraient néanmoins atteindre le stade de production de volume dès la mi-2014. C’est tout du moins ce que prévoit Broadcom. L’Américain a annoncé en janvier le premier circuit de décodage vidéo HEVC. Ciblant les passerelles résidentielles pour diffusion multi-écran (dont les écrans 4K), le BCM7445 se déploie autour du processeur quadricœur Brahma15 à instructions ARMv7-A, de quatre transcodeurs temps réel 1 080/30 p et d’un décodeur HEVC apte à traiter les résolutions jusqu’au 4 096 x 2 160/60 p. Pierrick Arlot