Article de presse JL Fatras A Dessale
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Article de presse JL Fatras A Dessale
Article de presse : « La position du reporter dans un conflit » Un reporter de guerre nous permet de découvrir un conflit, de mieux le comprendre et de nous apporter des informations sur celle-ci. Mais un reporter peut-il rester neutre ou choisitil son camp ? Si tel est le cas, peut-il rester objectif ? Prix Bayeux-calvados Article de reporter-lycéen Lors de diverses conférences avec des reporters de guerre durant le prix Bayeux, nous avons constaté de nombreuses divergences de point de vue et d’avis entre les reporters. Adrien Jaulmes , journaliste de guerre (presse écrite) et Laurent van der Stock, photographe de guerre, nous livrent leur avis sur leurs métiers et sur l’objectivité du journaliste face à la guerre. Adrien Jaulmes est un journaliste de guerre au Figaro depuis dix ans. Il a couvert une grande partie des conflits actuels, en Afghanistan, en Irak ou encore en Palestine. Aujourd’hui il vit à Jérusalem et se trouve donc au cœur du conflit israélo-palestinien. Laurent van der Stockt est un des plus grands photographes de guerre de ces dernières années, son travail avec Jean-Philippe Rémy a été récompensé à l’occasion du prix Bayeux dans la catégorie "Presse écrite" pour leur reportage "Sur le front de Damas" qui récemment apporté la preuve de l’usage du gaz serin en Syrie. Il nous dit : « Aujourd’hui, il est difficile de rentrer dans les deux camps, mais, si l’on a la possibilité de le faire, c’est mieux d’aller dans les deux. Le seul conflit pour lequel il est facile d’aller dans les deux camps est le conflit israélo-palestinien ». Pour Jaulmes ce conflit est « comme le tourisme sexuel en Thaïlande mais pour les journalistes ». De plus, chaque camp demande aux journalistes des infos sur l’autre camp : « les soldats palestiniens me demandent ce que mangent les soldats israéliens, par exemple et vice versa». Mais tous les conflits ne sont pas aussi simples d’accès : « La guerre ce n’est que des contraintes, on rentre dans le camp où l’on peut rentrer ». En effet, depuis une quinzaine d’année le statut de journaliste a évolué, certains groupes fanatiques prennent des reporters de guerre en otage : « Il est presque impossible de rentrer dans un camp djihadiste ». Pour lui, le reporter doit simplement rapporter les faits : « Les faits, c’est la base », pour qu’ensuite les lecteurs se fassent une opinion personnelle sur un sujet. Mais il reconnaît qu’il y a une part de subjectivité car sinon l’article serait trop « sec ». D’après lui, lorsqu’on relate des faits, il faut décrire de la manière la plus précise et honnête possible les circonstances dans lesquelles ces faits se sont passés : Il dit aussi, comme Adrien Jaulmes, que très rares sont les occasions où un reporter peut accéder aux deux camps : « C’est au cas par cas ». Lorsque nous l’avions rencontré, il était encore sous le choc des évènements qu’il avait vécus en Syrie et révolté du manque d’intérêt que les Français montrent par rapport à ce conflit. Contrairement à Jaulmes, Laurent van der Stockt revenait tout juste de Syrie et donc n’avait pas le même recul que Jaulmes. En tant que photographe il dit prendre ce qu’il voit, il n’y a pas subjectivité dans les images, ce sont des faits. Mais la subjectivité est présente dans le regard posé sur la photo et dans l’interprétation de celle-ci. D’après van der Stockt, « Aujourd’hui on se trouve dans un monde baigné d’images. Ce qui est d’ailleurs un souci car on peut se demander si le fait d’être bombardé d’images n’affaiblit pas le rôle et l’impact de ces images sur nous. ». D’après lui oui, mais il existe toujours de belles photos qui prouvent ou révèlent une vérité. Il faut juste savoir bien s’informer et regarder. Van der Stockt est un photographe et reporter qui semble plus engagé que Jaulmes dans ce qu’il souhaite montrer au public. Selon lui le reporter doit ajouter son opinion et faire voir ce qu’il a vécu à travers son point de vue. « Il faut donner nos impressions personnelles en étant le plus honnête possible ». Il nous a clairement répondu qu’il était pour une intervention en Syrie. Il s’interrogeait en revanche sur le type d’intervention. Les reporters ont donc rarement la possibilité d´accéder aux deux camps. S’il le peut, le journaliste le fera pour apporter une vision plus juste d’une guerre. Ces difficultés étaient moins présentes il y a une vingtaine d´année, car le reporter n´était pas une cible. Aujourd´hui il existe très peu de reportages faits dans certains camps : par exemple, auprès de ceux qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad et ce, à cause des risques d´emprisonnement ou d´enlèvement, comme ça a été le cas du journaliste allemand Armin Wertz. Néanmoins, un reporter engagé choisit son camp et apporte une information tout en essayant de convaincre le lecteur. Ceci peut faire réfléchir sur la nature du travail de journaliste : le reporter doit-il informer ou essayer de convaincre le lecteur de ses positions ? Article de Jan-Luka Fatras et Armand Dessale Classe de 1ère du lycée français d’Oslo