Carcassonne : "Je sors le Uzzi" : la police enquête sur une vidéo

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Carcassonne : "Je sors le Uzzi" : la police enquête sur une vidéo
Carcassonne : "Je sors le Uzzi" : la police
enquête sur une vidéo polémique tournée à
Jules-Fil
Une enquête a été ouverte par la brigade de sûreté urbaine du commissariat de police de
Carcassonne, sur une vidéo mise en ligne dernièrement sur le site Internet « You Tube. » La
vidéo présente un adolescent de 17 ans, élève au lycée Jules-Fil, en train de chanter du rap,
micro en main, dans le cadre d’un concours « slam, rap et hip-hip » organisé dans son
établissement, en partenariat avec l’association « 11 Bouge », et la direction du Chapeau
Rouge (salle de concert de Carcassonne).
Une enquête bientôt close
Sur le support vidéo, tourné le 2 mars, le jeune chanteur annonce clairement la couleur : « Je
sors le Uzzi » (pistolet-mitrailleur israélien), « J’ai baisé l’État », « Nique la police, nique les
flics », « Je sors les balles à ailettes », « La guerre à la França », « J’assume mes conneries,
mon pays c’est l’Algérie. » Selon le procureur de la République de Carcassonne, Antoine
Leroy, « l’enquête est en passe d’être close, bien que le mis en cause, inconnu des services de
la police et de la justice, n’a pas encore été entendu. » Et le magistrat d’ajouter : « Une fois la
procédure en main, je verrai s’il y a matière à engager des poursuites. Juridiquement, il faut
reconnaître que le dossier n’est pas simple. » A cet instant, l’infraction « d’outrage à agent
dépositaire de la force publique » semble la plus envisageable.
« Toutes les garanties étaient réunies »
Joint par nos soins, hier soir, le directeur académique, nouvelle dénomination de l’inspecteur
d’académie, Olivier Millangue, a indiqué « être au courant de l’affaire. » « Ma réaction est
simple, a-t-il ajouté. Le parquet a été saisi. J’attends la décision du procureur de la
République. Le règlement de ce concours prévoit de proscrire tout propos raciste. Il se
déroule sous l’autorité du chef d’établissement, en collaboration avec une association qui ne
pose pas de problème. Le proviseur a jugé que toutes les garanties nécessaires étaient
réunies. » Évidemment, le directeur académique a demandé une enquête interne, dont il attend
les résultats. « Je dois recevoir une note du proviseur de Jules-Fil, qui me précisera comment
tout cela s’est déroulé. Nous verrons ensuite s’il y a une suite à donner à cette affaire. »
LE SYNDICAT DE POLICE ALLIANCE TEMPETE
Le syndicat de police Alliance a fait parvenir, hier à notre rédaction, un communiqué
dans lequel il s’offusque du tournage d’une telle vidéo dans un établissement scolaire du
public et, surtout, de sa mise en ligne sur la toile. Morceaux choisis. « Il apparaît que lors
du concours de Slam-rap-hip-hop organisé dans l’enceinte d’un lycée de Carcassonne, un
jeune homme se soit livré à un véritable appel à la haine contre la France, ses institutions
et à une incitation aux meurtres des policiers. Comment se fait-il que, dans une école de la
République, devant des élèves et des adultes laissant à penser qu’il s’agit de personnels de
l’Éducation Nationale, il soit possible de se livrer à une telle apologie de la violence, en se
filmant et se mettant en scène ? Les événements de Toulouse et de Montauban nous
démontrent jusqu’où peuvent aller ces appels à la haine… »
« Le bureau national d’Alliance a été saisi, ainsi que Monsieur le préfet de l’Aude et le
Directeur départemental de la sécurité publique, pour que toute la lumière soit faite sur cet
événement et que des suites y soient données. » Il est peut-être bon de rappeler à nos
lecteurs qu’en matière de poursuites judiciaires, la main et le choix des armes reviennent
au procureur de la République.