UN VILLAGE FRANçAIS
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UN VILLAGE FRANçAIS
1940, vivre c’est choisir. un village pour français un village français 1940, vivre c’est choisir. 12 Juin 1940. Avec l’arrivée des troupes allemandes à Villeneuve, petite ville du Jura, c’est tout un monde qui bascule à jamais. Ils étaient des françaises et des français ordinaires, maris, femmes, notables ou paysans… ils deviendront patriotes, traîtres, collaborateurs ou résistants. Après s’être effondrée, La France se reconstruit jour après jour, mais à l’heure allemande. Avec cette période incertaine et dangereuse de notre Histoire, s’ouvre une ère nouvelle : aux règles imposées par l’occupant, répondent celles de la désobéissance civile ou de la clandestinité. On y a peur, on y a faim, on s’y déchire au nom des valeurs et d’une certaine idée de la France… ou parfois simplement par amour. un village français présentation Au-delà du projet de captiver et de divertir, un village français revendique une autre ambition, celle de faire découvrir au public, pour la première fois, une vision nuancée et extrêmement réaliste de ce que fut la vie et la pensée des Français, pendant cette période trouble et cruciale de notre histoire. Cette série traduit également la politique volontariste de France 3 en matière de création. Permettre aux téléspectateurs de découvrir, à travers une saga composée de personnages très attachants, la guerre et la question de l’Occupation sous un angle différent. Daniel (Robin Renucci), médecin humaniste, va devenir maire malgré lui, après avoir tenté en vain de fuir l’invasion. Homme de devoir, comment va-t-il assumer les responsabilités et les compromis que lui impose sa charge ? Hortense (Audrey Fleurot), son épouse en mal d’enfants, sera l’heureuse bénéficiaire d’un cadeau du destin. L’amour maternel contiendra-t-il son besoin de passion ? Raymond (Thierry Godard), se bat pour maintenir à flot la scierie qu’il tient de sa bellefamille et succombe à l’amour qu’il porte à Marie (Nade Dieu), sa métayère. Elle-même doit composer avec l’absence de Lorrain, son mari envoyé au front. Raymond fera-t-il exploser son couple pour ne plus vivre leur histoire dans l’ombre ? Marcel (Fabrizio Rongione), le petit frère de Daniel auquel il ne veut rien devoir, militant communiste recherché, doit son salut à l’arrivée des chars allemands. Quels dangers est-il prêt à courir pour défendre ses idées ? Son engagement vaut-il plus que la vie de sa femme et de son fils Gustave ? Echapperat-il à Jean (Nicolas Gob), un jeune policier des RG, chasseur dans l’âme, qui croit par-dessus tout en la valeur de l’ordre. Quitte à ce qu’elle soit portée par l’occupant ? Comme son aîné, le commissaire De Kervern (Patrick Descamps), il assiste, d’abord fataliste et impuissant, à la débâcle. Puis il s’indigne, quand sa hiérarchie semble de plus en plus marcher main dans la main avec la Kommandantur. Les diktats et les humiliations feront-ils basculer ce fonctionnaire de police dans la résistance ? Lucienne (Marie Kremer), la jeune institutrice, qui garde encore un pied dans l’enfance, sera quant à elle frappée de plein fouet par l’horreur de la guerre. Traumatisée, comment vivra-telle l’injustice des premières mesures du régime de Vichy ? L’Histoire est en marche, tout comme le destin de nos héros, déchirés par leurs sentiments, divisés par leurs convictions, et bientôt séparés par une ligne de démarcation qui, pour beaucoup, va bouleverser le cours de leur vie. 1940, Vivre c’est choisir. Robin Renucci Acteur passionné de théâtre et de cinéma, il avait jusqu’à présent décliné toute proposition de série pour le petit écran. C’est à France 3 et au Village français que Robin Renucci a réservé sa première participation à une série inédite. Parce que le projet parle de l’engagement humain, qu’il est signé Philippe Triboit et qu’il amène le spectateur à grandir. Zones d’ombre Souvent, les synthèses de l’Histoire font que les événements nous sont restitués avec une sorte de manichéisme, les bons d’un côté, les méchants de l’autre. Sous l’Occupation, nous avons parfois l’impression que les Français étaient soit résistants, soit collabos. Or la France de Pétain était beaucoup plus nuancée. Pendant longtemps, certains ont cru qu’il fallait suivre, quoi qu’il arrive, le vainqueur de Verdun. À l’inverse, je me souviens que dans ma petite enfance, les récits de mes oncles et tantes se rapportaient toujours à des actes de la résistance. En fin de compte, c’est comme s’il existait une forme d’amnésie, tant sur la question juive que sur celle de la « cohabitation » avec l’ennemi. J’ai eu besoin d’éclairer ces zones d’ombre et c’est en ça que le sujet du Village français m’a intéressé. Je crois que ce film va toucher le spectateur, parce qu’il peut y trouver des réminiscences d’un passé familial. Le destin des différents personnages va nous éclairer sur les comportements au quotidien des Français, à partir de juin 1940. Robin Renucci Tensions Un village français ne présente pas les recettes du film de guerre à grand spectacle. Heureusement. J’estime qu’il est indécent de raconter et de jouer « l’insupportable », alors que nous devons l’affronter encore aujourd’hui, en regardant le monde qui nous entoure. Il n’est pas non plus nécessaire de multiplier les scènes de violence pour créer le danger ou susciter la tension. Il suffit, et le film le prouve, d’entrer dans la psychologie des personnages et d’observer comment les gens d’un même village réagissent et arrivent à ne plus se comprendre. épisodes Dans cette série, nous allons suivre la vie de Daniel, Raymond, Hortense, Marie et d’autres encore, durant quatre ans. Raconter autant de destins sur une longue période ne peut se satisfaire d’un temps compressé, sinon vous tombez dans des clichés et des vrais raccourcis de l’Histoire. Les personnages, nombreux, ont chacun leurs richesses et leurs failles. Les événements sont multiples et complexes. Il était impératif que le format proposé nous permette de développer chacun de ces paramètres. Révélateur On dit que c’est dans la tempête qu’on voit les marins. Dans les périodes de troubles, quand tout à coup la vie ne vaut pas grand-chose, certains se posent des cas de conscience, d’autres pas du tout. L’action au quotidien détermine si vous êtes d’un côté ou de l’autre d’une ligne. Vous pouvez rester inactif, choisir d’agir de manière frontale, ou préférer vous débrouiller en suivant des chemins sinueux. Un village français est un miroir. Il reflète cette nécessité qu’ont les hommes de choisir un certain mode de relation et d’existence pour subsister. Il nous rappelle aussi qu’à une autre époque, nous avons été acteurs d’une situation, et que nous devons accepter de nous regarder en face. Il nous rappelle, enfin, que nous pouvons tous commettre, au quotidien, des actes dont nous ignorons la portée. Car rien, bien souvent, ne nous laisse présager des conséquences… Daniel Daniel est le thermomètre de cette histoire. Je le vis et je le joue comme un témoin. Aguerri parce qu’il est éduqué, il voit les choses, il les regarde. Il se rend compte. En tant que médecin, il est attentif, dans de telles circonstances, à soigner les corps autant que les âmes. Mais il connaît aussi les aboutissements d’une maladie, il en mesure les conséquences. Daniel est en souffrance car en porte-à-faux entre l’homme qui veut faire le bien et celui, investi des fonctions de maire, qui doit composer, mentir ou dialoguer avec les Allemands. Honnête, il assume ses responsabilités et prend des risques, car bien que pressentant l’horreur, il ne veut pas céder. Daniel se dit qu’il ne peut pas avoir en face de lui des individus aussi barbares. Ce point aussi est intéressant à jouer : on peut être d’emblée militant comme Marcel ou, comme Daniel, avoir besoin de comprendre, avant que notre conscience nous dicte d’être résistant. Metteur en scène Pouvoir retravailler avec Philippe Triboit est l’une des raisons de mon engagement. Nous avions réalisé ensemble Le Train de 16h19 qui traite du cas de conscience d’un homme, qui assiste à un viol dans un train. Philippe et le scénariste Frédéric Krivine ont une grande exigence dans l’écriture et la réalisation. Nous considérons que le spectateur de télévision est un partenaire et non pas un client. Nous tentons de lui proposer un film qui l’éveille et non un produit de consommation. Je ne m’étais jamais engagé dans une série jusqu’à présent, parce je craignais que le téléspectateur soit plongé dans un projet anesthésiant. En étant partenaire de France 3 dans Un village français, nous démontrons qu’après 20 heures, les chaînes publiques sont plus que jamais des lieux de découvertes et de rencontres plutôt que d’endormissement… Propos recueillis par Béatrice Dupas re omèt m r e le th oire. l est st e e i n te hi ue comm Da t e c o j de e le s et j moin. i v e é Je l un t les portraits cher r a L nse e OTle, t r Ho FLEURr. Fidè REYde Daniel Lariechnesans faille D AU ouse in, sout édec e un st l’ép de m pport a Elle e n e io ll t e ca s de ative, visée sa vo o r s p n admir r a im d donne mari tives à a n g o r s o e r u à t pré rte e contin ses te à me fo r m o dans h e f x le il l’e s de une fa , et allure evoir maire s r t e n S e o p rté ois ple. avoir outef s t a t l’exem n p e s ne érée e lais inesp ret de t g e e intègr r ée le tisé inopin nde : — bap o e f r e o t é r u p a rriv er à d’une nt. L’a dérog bébé à u r d d’enfa e r s ye pous son fo va la — dans » o Quier « Te es… rincip ses p Jean Ma NICO rchetti LAS G Flic des R G OB déma dépê nteler ché à Vil une devie leneu cellule nt le ve p comm bras our Kerve uniste d roit d rn. S , u a J e jeune comm an son g issair expér oût pr e De ience onon trop v cé po du m ouloir ur l’or étier bien f dre, le et en plu a ire, qu p s la c o ussen itte à ause t de te é à pouse de l’o nsion r de p ccupa et pe lus avec n t . Une u t-être son s s o d u u ’incom rce périe trop a ur qu préhe ccom ’il co nsion moda Larch n sidère nt. H er, il éberg un pe n’est d’Hor é u p par le as ins tense coup ensib . le le aux charm es artz w h Sc d n o ARD etit D O ’un p Raym d G if t Y père atten notables IERR i les TH aninne et parm sieurs e re plu à Je ompt nd c fait viv Marié o fugiés ie m r y Ra es ré scie d l, la e t c n t r n e m ire, Il do Ma u ma notam euve d n t le s e il é ur ôt ge de V ais po Aux c m u villa . d e ls iv s o t n yés, collec famille espag emplo la vie s ains à c e t li s r b a e u d tp ur… rép travail emen ndant iv a le t t c m e a m e et de la Ko prend trepris pour i perm on en s r lu r i le e u il v q a e de sau rav ais femm oir t ise m v il la e b , d a ie s il va à Mar le culp ’a plu e qui elle n visite é t t n n id o e e d m , Un ulière rmain e rég in Ge a r cle… r o rendr b dé â er, L la y a t is é u p son m lle de nouve e n u auc Mar ie NAD Germain E DIEU Elle est la m Schw étayè artz. re ap Sans précié parti n o e de uvelle au fr s s o d n t, elle e son travail mari, à la f a s s u me s erme famille eule et le . Fem le q u m o tidien e indép f o r te et d endan e sa douce te et dévou débro à la f e volo o u is il larde , ntiers aux b , Mar pour lessé ie se p s o e rter s t seco village ecour nder le . Elle s s s méd ait fair en to ecins e pre utes u d ve de u circo quand nstan sangces. S Raym froid ond S auf p peu tr eut-ê chwa op pr tre rtz s’a ès d’e pproc lle… he un nine n a e J rtz a w Sch ANUELLE EMM pouse est l’é e in n H famille, Jean ige appartient BAC n’a ne ’il dir nine e bon rie qu ie an Fille d e. Je . La sc mal u-pèr mond a y e a porte b p R u n s de o t s e ion. rien urs à cupat c e le il d O l’ ’a r d ué pa avec manq néré peu n iel gé u r jamais i é t e a bli m ion s nfort lle ou réact ’e u a l’inco q s c nt d ave serait urme ymon uelle a q Un to R e is d a ol. M aison l’alco it la li a n e r app elle …? Marie de K erve rn PATRI C DESC K AMPS Le c ommis s a m ir e De ainten ir l’or Kerve dre c tous le rn te omme s déb nte il peu ordem de l’occu t, afin ents e pant. d ’é t a v A it f f ll e r ié du ontem r Kerve maire ents a rn pre Danie vec nd co répét l Larc nscie ées, her, D nce d impos e e n’hés s é humil e s par ite pa iation s à s’a les A s llema rrang nds, er ave et c la ré alité. er h c r l La e c r Ma ZIO FABRI ONE t taciturne. Il son dur e avec mme x o u h le RONGI il n agé, s hou est u el eng port Marc s rap niste e u d m e ses t m Co tien tés d l. ô c ie n entre x du au Da idées aîné oser, p s x e r le ’e è t fr sàs e son r hau ite pa eul, d porte s r , r u n’hés e o p u , p a-t-il s’occ rendr rades it a p o m ù d a l c u’o qu’i , jusq Alors stave u Parti. G , n garço petit ? s isque des r ne n e i MER it Luc RE K stitutrice, quinafante in nseig jeune MARIE ns a l s d’e e m et sa r est a Elle res ragile jetée emiè de, f r i p d n a ouve r t C e ses . r de ve e ente ne s leneu l i n m r V e i u c à to le Lu qu’el t la ses, alité le e é b r défen u e o t e le len le tr comm e vio t n u U o dans t . , on s. seule upati bilité nter o l’Occ r f f onsa a p r s i e o v ues r va de tragiq e d s poid auteur Frédéric Krivine Au-delà du projet de captiver et divertir, qui est celui de toute série qui se respecte, Un village français veut faire découvrir au public, pour la première fois, une vision nuancée et dynamique de ce que furent la vie et la pensée des Français pendant cette période cruciale de notre histoire. S’il y a en effet eu de très nombreuses fictions consacrées à l’Occupation, elles étaient toutes ou bien centrées sur des épisodes particuliers (presque tous liés à la Résistance), ou bien phagocytées par la pensée dominante de leur époque de fabrication : La France a été globalement résistante, Vichy a évité le pire (de 1945 à 1970, période caractérisée par un film comme La Ligne de démarcation de Claude Chabrol) ; la France a été globalement indifférente ou collaboratrice, Vichy a été pire que tout (de 1970 à ces dernières années, période initiée par une mauvaise digestion d’œuvres majeures comme Le Chagrin et la Pitié). Aujourd’hui, soixante-dix ans après les faits, les passions les plus vives ont commencé de s’éteindre, en même temps que les acteurs. Et il est aujourd’hui possible de montrer de façon humaine et assez simple, au travers de destins de personnages, les ambivalences, contradictions et accommodements de l’époque. Les Français, dans leur majorité, ont certainement été beaucoup plus attentistes et/ou accommodants qu’on ne le disait en 45-70, et beaucoup moins pétainistes et passifs qu’on ne l’a dit depuis Ophuls et Paxton. Un village français bénéficie d’un avantage considérable : la durée. C’est grâce à ce temps étiré que nous pouvons montrer de façon juste, précise, les petits glissements et les nombreuses ambivalences qui caractérisent la période de l’Occupation. Nous nous fixons une règle absolue, et qui à elle seule, bouleverse la vision de l’Occupation telle qu’elle sera montrée dans cette série : les personnages doivent raisonner et réagir uniquement en fonction des informations et représentations dont ils disposent au moment où ils vivent les scènes, et non en fonction de ce que nous savons, nous, aujourd’hui. Ainsi, plusieurs de nos personnages exposent tranquillement un antisémitisme bonhomme, car dans le monde du village français, Auschwitz n’existe pas ; ils peuvent, jusqu’à la mi 1942 au moins, avoir très envie de commercer avec les Allemands, car la guerre est finie et qu’il faut bien vivre. Ils illustrent, enfin, cette formule qu’eut un collaborateur pendant son procès en 1946 : « Dans les situations de crise, ce n’est pas de faire son devoir qui est difficile, c’est de le discerner », à compléter par la formule de Sartre : « me comprendrat-on assez si je dis que l’Occupation nous était insupportable… et que nous nous en accommodions fort bien ». Pour mener à bien ce projet, nous travaillons, dès la conception de chaque épisode, pour les intrigues privées comme pour les arches longues, avec Jean-Pierre Azéma, sans doute l’historien français le plus important de la période, professeur à Sciences Politiques, auteur de nombreux ouvrages sur l’Occupation et tous ses aspects. Jean-Pierre Azéma s’engage à fond dans la série, ce qui est une garantie importante pour sa crédibilité et sa justesse. Il aura un rôle décisif pour que cette grande série de service public sur la France de l’Occupation, en plus de divertir les Français, les renvoie à eux-mêmes, c’est-à-dire à leurs contradictions d’hier et d’aujourd’hui. Le lecteur pressé consultera avant tout ce qui est de notre point de vue son chef-d’œuvre, De Munich à la Libération, une Nouvelle Histoire de la France contemporaine, Le Seuil, Collection Points-Histoire. réalisateur Philippe Triboit Le film d’époque n’est pas un genre, le film d’antiquaire oui. Seule compte à mes yeux la justesse des personnages et des situations auxquelles ils sont confrontés. Il y a pourtant un aspect essentiel du film historique qu’on ne peut nier : il renvoie conjointement à la culture et à la mémoire. La culture est collective, transmise avec son lot d’images, devenues patrimoine commun. Trop souvent, le film d’époque en souffre. La mémoire est plus personnelle, mais aussi plus fantasmée. Elle choisit, teinte et réinvente… C’est cet aspect qui m’intéresse le plus. Ma mémoire, comme celle de chacun, est sélective. En fonction de mon histoire, elle se souvient de ce qui l’a touchée, ou plutôt de ce qui a touché les sens. En prononçant ce mot, je réalise que je viens de nommer ce que représente mon projet de réalisateur sur cette aventure : filmer du sens en provoquant les sens. Comment capter des états d’âme universels dans un contexte historique précis ? Comment dégager par le jeu des acteurs un climat général, des enjeux fondamentaux et pourtant jamais prononcés ? Peut-être qu’une partie de la réponse réside dans la nature du regard d’une femme pour un homme à cette époque, dans la simplicité des coiffures qu’elles réalisaient elles-mêmes sans l’aide du staff beauté. La vérité, ce sont les vêtements modestes et usés qui remontent le plus souvent aux années 2O. La vérité, c’est la poussière sur les uniformes allemands, plus débraillés qu’à l’ordinaire. La vérité, c’est la sècheresse des corps, quand la nourriture vient à manquer, et l’obsession du froid durant l’hiver 40. Filmer l’occupant n’est pas une question de nombre de figurants. C’est filmer une présence obsédante. Comment rend on une présence obsédante ? Comment rend on sa vérité à un décor si ce n’est en le regardant « de l’intérieur ? » historien jean-pierre azéma J’ai tout de suite accepté la proposition de Frédéric Krivine d’être le conseiller historique de cette série retraçant l’histoire d’une petite ville française sous l’Occupation. Je sais par expérience combien la confrontation entre mémoire et Histoire resurgit à chaque occasion dans la vie politique française comme dans les discussions familiales. Les historiens en effet, après avoir pris en charge les rouages de l’Occupation allemande, puis longuement analysé les allées du pouvoir de la France de Vichy, en somme Vichy vu d’en haut, se sont installés dans Vichy vu d’en bas. Ils ont prêté une attention particulière à ce que nos amis allemands nomment die Alltagsgeschichte, plus qu’une banale vie quotidienne, ce qui nourrit, mobilise — Die Heimat — un terme intraduisible. Cette approche est très efficace pour penser l’Occupation car elle respecte deux éléments essentiels pour comprendre les choix des Français moyens durant ces années noires : l’ambivalence des réactions, des attitudes, des appréciations, et le respect de la chronologie. En représentant des personnages ordinaires pris dans une tourmente qui les dépasse, on les suit dans des cheminements qui sont personnels mais que l’historien analyse en termes plus généraux : des hommes et des femmes ont eu des discussions, des problèmes financiers ou familiaux, des expériences religieuses ou militantes, ont vécu des amours, etc., qui les poussaient dans telle ou telle voie qui n’avait pas forcément les sens clairs que nous lui imposons rétrospectivement. La fiction doit se situer quelque part : et là encore l’historien s’est trouvé heureux d’avoir l’occasion d’éviter l’un de ces carambolages hasardeux entre mémoire et Histoire si fréquent dans les représentations d’une France uniformément soumise à des conflits simplistes, par exemple entre collabos et résistants. La ville de Dole, bien étudiée par les historiens, sert en quelque sorte de patron ou de modèle à la petite ville représentée dans la série. Elle permet d’illustrer concrètement ce qu’on oublie trop souvent : le morcellement du territoire national. Située en deçà de la ligne de démarcation, toute proche aussi de la Suisse, rurale sans être trop éloignée de Sochaux-Montbéliard, le quotidien de ses habitants n’est pas celui de l’agglomération parisienne. Le Jura, terre de passeurs, terre de maquis, nous introduit dans le monde compliqué de la résistance intérieure. Il s’agit à mes yeux d’une occasion exceptionnelle, grâce à ce relais formidable qu’est la télévision, de présenter sans dogmatisme, avec rigueur et souplesse, les résultats de nos travaux sur un sujet d’intérêt qu’on peut qualifier de civique. Professeur des Universités, professeur émérite à l’IEP de Paris, historien pour aller plus loin un dispositif inédit Des histoires françaises, documentaires de 5 minutes Grâce à la collaboration des unités fiction et documentaires de France 3, une série de mini documentaires accompagnera les épisodes. Réalisées à partir d’une interview de l’historien Jean-Pierre Azéma et de trois ou quatre témoignages, ces pastilles documentaires « des histoires françaises » évoqueront chacun une thématique en résonnance à la diffusion de la série. • la débâcle et l’exode (mai-juin 1940) • la France à l’heure allemande • les premiers réseaux /l’entrée en résistance • le sort des juifs • rationnement et marché noir Chaque film sera structuré de façon identique : une brève introduction destinée à donner les clés du contexte par Jean-Pierre Azéma, historien et spécialiste de la période, puis une évocation du thème retenu par des témoins, illustré d’images d’archives. Réalisateur : Antoine de Meaux Production : Tétra Média avec la participation de France 3 Durée : 5 minutes Sur france3.fr… Le site Un Village français Un site Internet consacré à la fiction Un Village Français sur france3.fr offrira aux internautes tous les résumés, des extraits vidéo de chaque épisode, et des entretiens avec l’éminent historien de la seconde Guerre Mondiale Jean-Pierre Azéma. une galerie de photos, permettra de découvrir en détail les portraits des différents personnages de la série. Le site sera constamment réactualisé au rythme de la diffusion de la série. un village français 1940, vivre c’est choisir. un village français Une série inédite réalisée par Philippe Triboit Créée par Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé Direction d’écriture, scénario, adaptation et dialogues de Frédéric Krivine Atelier d’écriture : Frédéric Azemar, Claude Cauwet, Benjamin Dupas, Séverine Jacquet, Marine Francou, Cédric Salmon Dialogues additionnels de Christiane Lebrima Produit par Jean-François Boyer et Emmanuel Daucé Directeur de la photographie : Thierry Jault Musique d’Eric Neveux Son de Michel Brethez et Eric Bonnard Décors de François Chauvaud Costumes d’Eric Perron Maquillage de Valérie Beauregard Coiffure de Christine Lambert Casting de Okinawa Guerard-Valérie Montage d’Emmanuèle Labbé Assistants réalisateur : Pascal Morucci et Franck Delpech Scripte : Nathalie Alquier Producteur exécutif : Laurent Cavalier Une production Tetra Media, terego avec la participation de France 3, le soutien de la région LIMOUSIN, en partenariat avec le CNC, en association avec SOFICA EUROPACORP et la participation de TV5 Monde Directrice de l’unité Fiction de France 3 : Anne Holmes Unité Fiction de France 3 : Thierry Sorel / François Hitter / Yasmina Yahiaoui Avec Robin Renucci (Daniel), Thierry Godard (Raymond), Nicolas Gob (Jean), Audrey Fleurot (Hortense), Fabrizio Rongione (Marcel), Nade Dieu (Marie), Patrick Descamps (De Kervern), Marie Kremer (Lucienne), la participation de Francis Renaud (Jacques) Emmanuelle Bach (Jeannine), Nathalie Cerda (Madame Morhange),Judith Henry (Micheline), Laura Stainkrycer (Sarah), Maxim Driesen (Marceau), Yan Goven (Max), Julien Lambroschini (Bruno), Xavier Thomass (Ignacio) … les épisodes Episode 1 LE DEBARQUEMENT 12 juin 1940 La vie suit son cours à Villeneuve, petite souspréfecture du Jura encore inconsciente de la défaite qui s’annonce. Pendant que le médecin, Daniel Larcher, se rend à un accouchement, Raymond Schwartz tombe amoureux de Marie, une de ses employées, et Lucienne, l’institutrice, part en promenade avec sa classe… Soudain, un avion allemand tire sur les enfants : l’Occupation vient de commencer. Episode 2 CHAOS 24 juin 1940 Après avoir, comme des millions de Français, erré sans but sur les routes, Daniel et sa famille reviennent à Villeneuve. En tant que médecin et adjoint au maire de cette ville en proie au chaos, il est désormais considéré par les Allemands comme seul responsable des réfugiés qui se sont entassés dans l’église. Pendant que, avec l’aide d’un jeune policier, Jean Marchetti, Daniel tente d’organiser les secours, Raymond se rend à l’église pour retrouver Marie, dont il est sans nouvelles depuis une semaine… un village français Episode 3 PASSER LA LIGNE 30 septembre 1940 Un câble a été coupé dans l’école communale qui sert désormais de caserne. Les Allemands sont furieux après ce qu’ils considèrent comme un sabotage et demandent à la police française de les aider à retrouver le coupable. Alors que Jean, De Kervern et Daniel s’opposent sur le principe d’une collaboration entre police française et l’occupant, Raymond Schwartz hésite à travailler pour les Allemands, ce qui le sauverait pourtant de la faillite. Episode 4 SUR LA TERRE COMME AU CIEL 15 octobre 1940 Un pilote anglais égaré tombe du ciel. Jacques, un ancien bagnard devenu passeur, tente de lui faire passer la ligne, alors que les Allemands sont à leurs trousses. Pour certains, la guerre n’est pas finie… Lucienne reçoit une lettre qu’elle pense être une lettre de révocation, suite à la mort des enfants de sa classe, le 12 juin, événement dont on la tient pour seule responsable. Raymond retrouve Lorrain, l’époux de Marie, qu’il croyait mort sur le front. Episode 5 MARCHÉS NOIRS 7 novembre 1940 Au cinéma, des gens profitent de l’obscurité pour huer la poignée de main entre Pétain et Hitler à Montoire. Les policiers français sont contraints de mener l’enquête pour trouver un coupable. Pendant ce temps, Raymond est surpris dans les bras de Marie par sa bonne, Sarah… Episode 6 COUP DE FROID 11 novembre 1940 Marcel monte une opération de distribution de tracts communistes, avec l’aide de la chef du bureau de poste, Suzanne. Très vite, Jean est sur leur piste… France 3 , de près on se comprend mieux Chargée de communication de France 3 Cécile Chemin [email protected] 01 56 22 75 18 assistée de Céline Barrelet 01 56 22 75 19 Communication Tetra Média Blue Helium Christophe Kerambrun/ Yoan Jeronymos 01 43 73 12 01 / 06 26 54 28 97 www.bluehelium.com et TEREGO édité par la direction de la communication mars 2009 directrice de la communication : Eve Demumieux réalisation : France 3 - service PAO responsable : Nathalie Grammat graphiste : Catherine Pruvost © Charlotte Schousboe / France 3 rédactrices : Béatrice Dupas et Sylvie Tournier France 3, 7 esplanade Henri-de-France 75 907 Paris Cedex 15 01 56 22 30 30 http://www.france3.fr france3.fr