LES PETITS RUMINANTS

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LES PETITS RUMINANTS
LES PETITS RUMINANTS
Atelier sur l’élaboration et la mise en œuvre de programme du CADDP 2010 en Afrique de l’Ouest
Groupe de travail sur la chaîne de valeur
LES OPPORTUNITÉS DU MARCHÉ FINAL
APERCU DU MARCHÉ
En Afrique, notamment en Afrique de l’ouest humide, les petits ruminants doivent être considérés
principalement comme des sources de viande et de produits à base de viande. Les preuves d’une
forte demande de viande existent dans plusieurs zones.
Ceci traduit une urbanisation croissante et une augmentation de revenus connexe ayant entraîné
d’importants échanges domestiques et internationaux (c’est à dire des pays sahéliens vers la côte
ouest)
La demande en dehors de l’Afrique est également forte en raison de l’augmentation importante de
revenus dans les pays producteurs de pétrole du Proche et Moyen-Orient. Les petits ruminants se
présenteraient comme une principale source d’alimentation sous-exploitée et des ressources en
capitaux dans la zone humide.
Ces animaux sont élevés exclusivement pour leur viande, offrant une réserve financière flexible pour
les populations rurales et jouant un rôle social et culturel important.
Des tentatives ont été entreprises par les producteurs ou les agences de développement pour
augmenter la production de petits ruminants,
La zone humide de l'Afrique de l’Ouest dépendait traditionnellement des zones du nord pour
satisfaire sa demande de protéines animales.
La maladie de la trypanosomiase, transmise par la mouche tsé-tsé, a généralement limité la
production de bétail dans la zone humide et la plupart des animaux qui vivent dans ces zones sont
les races naines indigènes, tolérantes à la trypanosomiase.
L’ovin et le caprin nain est l’espèce de ruminants la plus populaire avec environ 14 millions d’ovins
et de caprins nains dans la zone.
LA POSITION DU MARCHÉ DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
La production de petits ruminants en Afrique de l’ouest n’est pas très développée.
Bien que le statut de propriétaire de bétail soit courant, la taille moyenne des troupeaux est petite.
Le fait que les cheptels soient petits n’encourage guère les propriétaires à améliorer leurs pratiques
d’élevage.
La production de petits ruminants est une activité subsidiaire ou mineure ; il ne s’agit pas de
production de bétail spécialisée. De plus, elle génère un pourcentage comparativement limitée de
revenus agricoles totaux, bien que ce pourcentage augmente pour les plus petits producteurs.
En Afrique de l’ouest, contrairement à plusieurs autres sources agricoles, les petits ruminants
appartiennent souvent à des individus pour qui ils pourraient constituer une principale source de
revenus. La production de petits ruminants est une activité typiquement entreprise par les petits
producteurs, qui demande des investissements minimums pour l’installation d’étables, leur
nourriture et leur santé et dont la pérennité est largement garantie par le potentiel des races
indigènes elles-mêmes.
La viande constitue le produit final de ces systèmes et le bétail est généralement réservé à la vente
bien qu’étant largement consommé lors des fêtes religieuses ou de cérémonies.
APERCU DU MARCHÉ
L’importance des petits ruminants en Afrique de l’ouest en général est bien reconnue et ils sont
élevés pour les raisons suivantes: (1) Leur viande, (2) leur lait, (3) leurs peaux et (4) leur laine, par
ordre d’importance.
Selon la FAO (1982), l’Afrique tropicale dispose d’un sixième et d’un tiers du cheptel mondial d’ovins
et de caprins, respectivement. La production totale de viande par les petits ruminants en Afrique
était d’environ 1,3 millions de tonnes (environ 16% du volume total mondial fourni par les ovins et
les caprins).
A l’intérieur de l‘Afrique, la contribution totale des ovins et caprins à notre volume total de viande
est de 10,9% et 8,4%, respectivement. Au niveau mondial, le volume total de viande, provenant des
ovins et caprins africains, représente 12% de la production totale de viande fournie par ces deux
espèces. Les ovins et caprins africains ont produit, respectivement, 8,6% et 18,2% du montant total
de lait collecté chez les petits ruminants à travers le monde. Selon une étude, les ovins et caprins
représentent 17% du volume total de ruminants en Afrique.
La production d’ovins et de caprins dans la plus grande partie de cette région est l’une des activités
rurales mineures qui offrent une certaine diversité à l’économie rurale plus élargie. L’élevage de
petits ruminants n’est généralement pas intégré dans la production agricole dans la région. Peu de
plantes utilisées comme fourrages sont cultivées et le fumier n’est généralement pas retourné dans
les parcelles cultivées.
La nature de la production de petits ruminants dans la zone varie des systèmes extensifs, à faibles
intrants, basés sur la libre pâture et la recherche de nourriture dans les villages, aux systèmes mixtes
plus intensifs avec alimentation à l’auge des animaux confinés et au pâturage commercial des
troupeaux d’ovins.
Bien qu’il n’y ait jamais eu de reconnaissance systématique des systèmes de production de la zone, il
est probable que la majorité des animaux soient maintenus dans des troupeaux qui broutent
librement et qui pourraient ou non être attachés au piquet pendant la saison agricole.
Dans le sud du Nigeria, par exemple, les propriétaires individuels conservent deux à quatre animaux
reproducteurs ; les caprins sont plus souvent conservés que les ovins. En général, les propriétaires
d’animaux, qui broutent librement, ne fournissent ni aliments spéciaux pour animaux, ni étables et
ni soins vétérinaires.
Les principaux investissements se font dans l’acquisition de nouveaux cheptels ; cependant,
l’élevage des animaux est largement pratiqué, réduisant considérablement les investissements
initiaux en argent comptant.
LES OPPORTUNITÉS/OBSTACLES DE LA CHAÎNE DE VALEUR
Répartition, propriété et taille des troupeaux: Dans de nombreux pays ouest-africains, l’élevage
d’ovins et de caprins peut se décrire comme une activité informelle plutôt qu’une activité organisée
pour les raisons suivantes: (a) les animaux ne bénéficient d’aucun traitement médical
prophylactique curatif : (b) leur nourriture est composée de très peu ou d’aucun aliment
supplémentaire ; (c) aucune méthode de bonne gestion des troupeaux n’est appliquée; (d) les
étables sont de mauvaise qualité (e) les animaux sont attachés pendant la saison agricole pour
éviter des dégâts aux cultures. La répartition des ovins et caprins en Afrique n’est pas équilibrée et
les cheptels ont tendance à être plus élevés pendant les saisons plus sèches. Ainsi, dans certaines
zones (par ex en Afrique de l’ouest), les tailles des troupeaux baissent du nord au sud. En Afrique de
l’est (par ex en Ethiopie et au Kenya), les cheptels sont plus petits dans les hautes terres que dans
les basses terres.
La recherche: L’amélioration génétique et ou de l’efficacité de la production peut être plus facile
chez les petits ruminants car étant caractérisés par un taux plus rapide d’augmentation de leurs
populations. Un tel progrès serait obtenu si une plus forte pression de sélection est bien appliquée.
Les données disponibles suggèrent que la reproductivité des petits ruminants en Afrique tropicale
est raisonnablement bonne. Par conséquent, la fertilité n’est pas recommandée comme proposition
d’amélioration, à moins de pallier d’abord aux obstacles nutritionnels, sanitaires et de gestion. Les
éléments les plus importants des systèmes d’élevage pour la recherche en champs est le caractère
du régime de propriété et de la gestion du bétail, la petite taille des cheptels, la présence de petits
ruminants dans le système agricole, gérée comme une activité secondaire ou mineure et la
variabilité du système de production. Une intégration des légumes, utilisées comme fourrage dans
les systèmes agricoles des propriétaires de petits cheptels, permettrait d’améliorer la productivité
de leurs animaux.
La production: Les petits ruminants sont largement répartis et sont d’une importance majeure
comme principal moyen de subsistance du petit paysan et des communautés rurales de l’Afrique
tropicale ne disposant pas de terres. Cependant, certains éléments indiquent que la productivité des
petits ruminants dans ce système est faible et que d’importantes améliorations peuvent être
apportées. Une meilleure nutrition des animaux semble constituer un facteur essentiel
d’amélioration de la productivité des petits cheptels. Les parcours nationaux fournissent une source
de nutriments les plus abordables pour les ruminants. Cependant, tout le monde s’accorde sur le
fait que, pendant une bonne partie de l’année, les pâturages des tropiques ne fournissent pas de
quantités suffisantes de nutriments à stocker pour une meilleure productivité. La mortalité est
d’une importance majeure dans la productivité économique et la reproductivité efficace des petits
ruminants. La mortalité, avant et après sevrage, des petits ruminants de l’Afrique tropicale est très
élevée. La pénurie de terres, le manque de temps pour la collecte de fourrages (dans des conditions
d’élevage confiné) semble constituer un obstacle à l’augmentation de la taille des troupeaux.
Les intrants: L’idée selon laquelle l’apport de suppléments aux pâturages améliore le taux de
croissance, a également été vérifiée. De ce fait, on n’insistera jamais assez sur le besoin de
supplementation des fourrages naturels avec des sous-produits agro-industriels. L’utilisation de
sous-produits conventionnels (par ex, les tourteaux et les sous-produits de meunerie) est très
limitée par leur disponibilité et leur coût élevée. Dans certains cas, les sous-produits, comme la
bagasse et la mélasse, sont utilisés à d’autres fins (comme carburant ou pour la distillation d’alcool)
plutôt que pour l’alimentation des cheptels.
Les résidus de culture et sous-produits: Plusieurs déchets agricoles, comme les cosses de cacao et
les épis de maïs, n’ont pas été intégrés dans l’alimentation des cheptels bien que leur utilité
potentielle ait été démontrée. La plupart de ces déchets agricoles ne sont pas utilisés car la
production est réalisée par des petits agriculteurs dispersés dans une large zone, rendant impossible
la collecte. Il y a lieu de mentionner, cependant, qu’il existe maintenant plusieurs grandes
exploitations et/ou des champs en Afrique où ces déchets agricoles peuvent pourrir. Ces grandes
plantations ou champs pourraient inclure dans leurs opérations l’engraissement des petits
ruminants afin d’utiliser ces déchets. Une suggestion a été faite d’imposer aux futures brasseries
d’inclure des installations de séchage afin de faciliter l’utilisation de graines séchées utilisées par les
brasseurs pour l’alimentation des animaux. Ce système aurait pu être utilisé pour l’engraissement
d’environ un million de ruminants sur une période de 90 jours par an pendant les années 80.
La santé animale: Un service de santé animale efficace et bien planifiée est une condition pour une
meilleure production de petits ruminants en Afrique tropicale. Cependant, il important d’insister sur
le fait que toute amélioration aux services de santé animale doit être accompagnée d’une
amélioration adéquate de la fourniture d’aliments pour animaux. Si cela ne se fait pas, les
améliorations de la productivité prévues pourraient ne pas se matérialiser et pourraient entraîner
une destruction plus poussée des parcours dans les principales zones de production comme
conséquence de l’augmentation des cheptels. Une meilleure performance des petits ruminants en
Afrique tropicale pourrait directement améliorer le régime et le niveau de vie d’un grand nombre de
petits producteurs. En Afrique de l’ouest, la peste de petits ruminants (PPR) est endémique. Les
helminthiases et les ectoparasitoses sont répandues en Afrique tropicale et ces deux maladies
affectent sérieusement la productivité des petits ruminants. Les helminthiases constituent un
problème sérieux à la fin de la saison des pluies alors que les ectoparasitoses occasionnent des
dégâts importants pendant la saison des pluies jusqu’en début de la saison sèche.