la chouette dechaînee

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la chouette dechaînee
LA CHOUETTE
DECHAÎNEE
Yo les bichons, un nouveau numéro exceptionnel de la Chouette pour
aujourd’hui traiter de ce fléau qui nous touche tous, en
particulier……aujourd’hui. On est le 14 février, et comme vous le savez on est
en plein milieu des Lupercales, qui se déroulent de la veille des Ides de février
au treizième jour des Kalandes de Mars! Non, désolé, en fait on est le 14, et
environ 60% des Français s’échangent des mots doux, des fleurs, de l’amour et
des parpaings… (Peut-être pas les fleurs
finalement, au temps pour nous.)
Et donc, comme un charivari lors de
noces royales, la Rédaction vous propose
un petit tour d’horizon de ces
magnifiques morceaux de rupture qui
viendront sans aucun doute égayer vos
ébats avec la casserole, les pâtes et la
solitude de votre vie étudiante !
1/ Genre : Rock
Artiste/Album: Placebo/Meds (2006)
Song To Say Goodbye
Parce qu’il y en a marre d’être catalogué, le
changement est nécessaire, et je ne parle pas que
de copies doubles. Sur un (très) bon fond musical
mêlé au final à un son de sirène venant de se caler
une nageoire sur un Lego, Placebo nous offre une
ode à la rupture avec le passé qui fera le bonheur
des mélomanes et des amoureux…du Lexomil au
fond des corn flakes.
Au pire le piano et sa
rengaine vous rendront fous et c’est pourquoi vous écouterez cette
chanson, encore, et encore…., et encore, et encore……….et
encore…..et encore…..Ayez confianceeeeee.
Artiste/Album : Noir Désir/Des visages des figures (2001)
L’appartement
Oui encore eux ! « Mé ya plin 2 morsso 2 rok ki parle 2 rupture, pk tjrs eu ?!! » nous direzvous, et bien chers petits caïds de Neuilly, parce qu’il y a plein de champagne,
mais à quoi bon se priver de Dom Pérignon rosé quand il se trouve entre vos
paluches crasseuses de jeunes bourgeois !
De votre tour d’ivoire allez-y et savourez pleinement
ce délicat son de percussions et les sonorités si bien
mélangées à la poésie du texte. Un texte qui peut
vous emmener revisiter la célèbre pièce de
Shakespeare où Robert vient déclarer sa flamme à
Gertrude qui est au balcon du 17ème étage du bloc
numéro 4 de la cité Edouard Herriot de Lyon.
Robert en
collants
Artiste/Album: Led Zeppelin/Led Zeppelin (1969)
Babe I’m Gonna Leave You
Le gain de puissance, la manière envoutante avec laquelle
on se perd dans la chanson, c’est le signe de la magie Led
Zeppelin. Ah mais oui, n’oublions pas que c’est un mec
qui se tire après avoir profité au maximum de sa
donzelle : sympa
non ?!
Après cette
délicieuse
ballade, on se
sent libre, purifié. Donc morale de l’histoire de la
rupture dans le rock : sortez une guitare, grattez
bien comme il faut et ponctuez d’une bonne dose
de « oh oh », « yeah yeah », « baby baby » et voilà
que ça en deviendrait presque poétique.
2/Genre : Rap
Artiste/Album: Orelsan/Le Chant des sirènes (2011)
Finir Mal
Bon c’est assez explicite, le mec à la joie de vivre de Hugues
Aufray sur un son de Ozzy Osbourne, et il vous propose un
petit moment plein d’amour après une défenestration dans les
règles de l’art ! Flow rapide et précis, sample à sonorité
mélancolique, bref la majorité d’entre nos taupins après avoir
gouté aux joies de la population chromosomée XX de l’Asko le
vendredi 20 au soir.
A noter l’habile variation des
sons qui font l’armature du décor
sonore, des ajustements
virtuoses de DJ Skred qui mettent
en lumière les quelques lignes de notre baptou fragile de
Basse-Normandie !
« Trop de rose tue le rose, l’amour c’est mieux en confettis »
Artiste/Album : Oxmo Puccino/Opéra Puccino (1998)
Le jour où tu partiras
La rupture n’a pas besoin d’être consommée pour être effective, elle
peut être
latente, pernicieuse.
Quand le
doute s’immisce, c’est fini !
Alors le pape
du rap français prend son
micro et une
fois encore nous donne
une leçon
visionnaire de musique.
Instru simple,
flow simple, texte
monstrueux !!!
Autrefois, quand le rap français resplendissait, il écrivit cette pépite,
qu’aujourd’hui et pour toujours vous pouvez contempler !
3/Genre: Blues/Soul
Artiste: B.B. King (1970)
The Thrill Is Gone
C’est ce qu’on appelle un papa du blues, et quand papa
parle: on l’écoute. Ecrite par Rick Darnell et Roy Hawkins en
1951,mais popularisée réellement en 1970. C’est là un
manifeste du genre. Tout y est : la cadence comme le son
qui glisse sur nos tympans, la violence d’une voix pourtant si
douce. Véritable renaissance du genre à chaque seconde,
c’est cinq minutes où , en définitive, il est impossible d’aller
se jeter un bon triple sec dans le cornet et d’écraser sa
gauloise sans filtre dans un cendrier qui déborde des mégots
des six paquets finis au préalable dans la soirée. Ah, et puis il y
a la reprise d’Aretha Franklin aussi, mais bon ça c’est une
autre histoire…
Artiste/Album: Bill Withers/Just As I Am (1971)
Ain’t No Sunshine
Pour ceux qui jusqu’ici se seraient satisfaits de l’acte de quitter, attendez que
Bill Withers ne chante sa plaint désormais si célèbre. « Il n’y a plus d’éclat dans
le jour quand elle est partie » : bah ouais morray, un peu de soul et de ciel
sombre, lourd (et s’il est bas et qu’il pèse comme un couvercle ? Et bim le
spleen !)
Installez-vous confortablement et laissez-vous bercer par l’exquise douleur de
la guitare et des vibrations de Monsieur
Withers, il le mérite…
(A noter que c’est une des chansons les plus
reprises du répertoire soul, alors si vous n’en
avez pas pour votre compte, il y a de quoi
vous satisfaire : Al Green, Joe Cocker, Selah
Sue,etc.)
4/Genre: Variété
Artiste/Album : Serge Gainsbourg/Vu de l’extérieur (1973)
Je suis venu te dire que je m’en vais
Octavio Paz avance que les classiques sont
toujours ce qu’on dit relire et ne jamais lire
tout court. Qu’en est-il de Gainsbarre ? Un
classique que tout le monde connait sans la
connaître vraiment. Voici venu le meilleur
moment pour vous de la pratiquer, non ?
Une guitare et des larmes, et hop, que
toutes et tous aillent « au vent mauvais ».
C’est l’éclate la Saint-Valentin !! (Pensez tout de même à préparer quelques
boîtes de mouchoirs pour amortir la chute des couples à venir !!)
Artiste/Album : Jacques Brel/Les Marquises (1977)
Orly
« Ils sont plus de 2000 et je ne vois qu’eux deux ». Tout est dit. On aurait pu
s’attarder sur Ne me quitte pas ou Jef, voire Jojo (enfin sur Jacques Brel quoi),
mais Orly c’est Orly : une claque. Certains parlent d’ascenseur émotionnel,
autant vous dire que là on est plus sur le décollage de Challenger en 1986 et, à
la fin, notre désintégration. Musique qui nous prend
les tripes, et les textes
alors !!!....
Qu’est-ce que c’est beau une
rupture.
5/Genre : Electro
Artiste/Album : Stromae/Cheese (2010)
Te Quiero
Alors oui récemment il a réussi le double coup
de pied rotatif sur le top 50 avec Formidable,
mais le bonhomme n’en est pas à son coup
d’essai et déjà en 2010 il nous parlait de
rupture avec sa voix aussi réjouissante qu’un
résultat positif au VIH…
Déjà très costaud sur ses instrumentale et son parlé/chanté, « l’amour à mort »
dans toute sa dimension antithétique n’aboutit qu’à une seule chose : la
rupture tragique (et accessoirement une petite pierre précieuse du répertoire
house-éléctro du maestro).
Artiste: Mista Hope (2013)
Triste Sire
Qui a dit qu’il fallait des paroles pour faire une
chanson de rupture ? Mista hope, c’est violon et
beat, plainte et rêve. Une rupture aussi douce qu’un
voyage au paradis avec Easy Jet….ou Malaysia
Airlines, à vous de voir. Ce morceau n’est pas de ce
monde, ni même d’ailleurs, à la limite entre les deux.
Rien n’est moins sûr, et c’est sur cela que nous vous abandonnons sans
néanmoins vous rappeler qu’il manque ici du classique, mais que vous pouvez
en trouver assez facilement, à la lecture du numéro précédent par exemple…
La Rédaction vous souhaite plein d’amour, de tendresse et de ruptures !
A bientôt !