Paris-Brest-Paris est une épreuve cycliste d

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Paris-Brest-Paris est une épreuve cycliste d
En route pour Paris-Brest-Paris • Suite
Frédéric Perman
Vélo-Affaires
www.fredericperman.com
Voici la suite de ma chronique parue sur le site www.ADNduVelo.com en mars dernier.
Pour prendre part à Paris-Brest-Paris qui aura lieu le 16 août, il est demandé de réussir les brevets de 200-300-400 et 600 km
dans les temps impartis. Pour ce faire, à travers le monde, des clubs se sont construits afin de pouvoir organiser ces dits
brevets. À Montréal, le club des vélos randonneurs de Montréal (CVRM) est le club local. Le CVRM a donc organisé ces
brevets qui ont débuté le 2 mai par un 200km, puis le 9 par un 300, le 400 s’est mis en place le 23 mai et pour finir le 600 qui
s’est déroulé le 13 juin.
Ces brevets permettent un entrainement adéquat. Pour chacun d’entre eux, nous avons une carte de
contrôle avec un itinéraire bien précis où sont indiqué les lieux où l’on doit s’arrêter pour faire valider
notre passage ainsi que l’heure. En fait, c’est la même procédure que lors de Paris-Brest-Paris.
Mon entrainement est fractionné en blocs de 3 semaines auxquels s’ajoute une semaine de
récupération. J’apporte des variantes qui permettent d’ajuster mon entrainement à mes sensations.
Ainsi, je fais un suivi chaque semaine de mon rythme cardiaque au repos afin de connaître son
évolution. Un cœur qui bat lentement est un système qui fonctionne bien. Si mon rythme cardiaque
augmente, il y a peut-être une fatigue trop importante ou une infection sous-jacente. Je définie aussi un
thème qui me permet de me concentrer sur un ou deux points à améliorer.
Le deuxième bloc a débuté le 26 avril par le premier brevet de l’année avec 147 km à faire. Un bon test en fait avec une
météo froide et un vent bien présent. La semaine suivante, 200km étaient au programme. Parcourus avec un autre cycliste,
la moyenne a monté à 34.4 km/h ce qui était satisfaisant. Puis le 9 mai avait lieu le 300km effectué seul avec les premières
inclinaisons sérieuses à 31.2 km/h de moyenne. Mon deuxième bloc s’est terminé la semaine suivante par une participation
au Tour des Pays-d’en-Haut. Mon sentiment à ce stade de la saison est que je me sens plus fort que l’an dernier, j’ai
l’impression d’être moins fatigué à la fin des longues distances effectuées cette année. C’est bon signe.
Le troisième bloc a débuté le 23 mai par un 400 km et s’est terminé le 14 juin par un 600km. On
entre ici dans le cœur de la préparation. Rouler 600km est évidemment très épuisant ! Levée à
3h30, petit-déjeuner puis en route vers la Rive-Sud pour prendre le départ à 5:00 pour un allerretour Saint-Lambert/Lac-Mégantic avec 5 000 mètres de dénivelé. Toute la semaine, j’ai pris soin
de surveiller la météo, j’ai ainsi pris position sur les vêtements à emporter afin de faire face aux
températures froides de la nuit. Comme nous sommes en total autonomie, nous devons tout
apporter. Nous nous arrêtons bien dans des dépanneurs pour se restaurer, néanmoins, il nous
faut avoir des vêtements pour la nuit, des rechanges en cas de pluie, une troisième chambre à air
(en 2014, j’avais eu 3 crevaisons), des outils, du lubrifiant à chaine, un système d’éclairage et des
batteries.
La stratégie diffère selon les cyclistes. Certains s’arrêtent à mi-parcours et se réveillent à 1h30 pour repartir afin d’être dans
les temps pour respecter les horaires du prochain contrôle. D’autres décident d’avancer dans la nuit et de s’arrêter au km
420. D’autres enfin, dont je fais partie, décident d’avancer et ainsi de ne pas dormir. Voir le soleil se lever au petit matin est
une magnifique récompense !
Rouler la nuit est toujours angoissant, surtout lorsque l’on est seul comme c’est mon cas. Au fil des
kilomètres on finit presqu’à chaque fois par se retrouver isolé. L’important est de bien rester
concentré sur la route. La vision étant réduite, un obstacle sur la route pourrait avoir de mauvaises
conséquences.
Mon premier 600 s’est bien déroulé et je suis arrivé le 14 juin à 5:21 après 24heures et 21 minutes
d’effort ! Mon deuxième 600 a eu lieu les 27 et 28 juin et m’a apporté de belles sensations
physiques mais j’ai dû combattre le sommeil. Pas facile lorsque l’on est au milieu du bois de
trouver un endroit pour se reposer. Après une mini sieste de seulement 35 minutes, je suis reparti
pour la dernière étape de 82 km qui s’est bien terminé et ce sans somnolence. Le retard pris lors
de cette « pause » de 35 minutes ainsi qu’une crevaison à 7 km du but m’ont empêché de battre
mon record. Mais la satisfaction était grande à l’arrivée.
Le dernier bloc avant le grand départ pour le Jour J du 16 aout s’est déroulé du 15 juin au 05 juillet. Fini
les brevets de qualification, me voilà à m’assurer d’être à ma forme optimale pour ce défi. J’ai pris soin
de maintenir un bel équilibre entre l’intensité et le volume d’entrainement. J’ai participé à une autre
600km le 27 juin et un brevet de 300 km le 5 juillet. Les deux m’ont confirmé que ma forme physique
était bonne, mais que j’étais néanmoins fatigué de tous ces kilomètres accumulés en juin.
Après le 5 juillet, j’ai pris une semaine relaxe pour enclencher mon dernier bloc, le cinquième, avant les
deux dernières semaines d’affûtage du mois d’août. Après un dernier 300km, le 18 juillet, j’ai réduit les
distances en effectuant quand même 2 sorties de plus de 150 km. J’ai aussi à faire des sorties en
intensité et j’ai pris 3 jours de repos complet.
Me voilà donc depuis dimanche le 2 août dans la dernière étape qui aura pour but d’accumuler le
maximum d’énergie pour le jour J. Cette période s’appelle l’affûtage. Le volume est réduit de 40 %, par
contre l’intensité doit demeurer. Je prends soin de me coucher tôt avant 21h30 pour optimiser la
récupération. Je poursuis aussi une cure de vitamines entamée après le 18 juillet. Je reste aussi concentré
sur mon alimentation : beaucoup de fruit, de légumes, pas d’alcool et café au minimum. Si je peux gagner
un peu de poids, je ne me gênerai pas – le corps a besoin de réserves. J’ai aussi rencontré ma physio qui
a pris soin d’une sciatique persistance. Rien n’est ainsi laissé au hasard.
C’est aussi le moment de vérifier le matériel à apporter, de s’assurer d’avoir bien téléchargé le Garmin et
de vérifier le vélo et les composantes (chaine neuve, pneus neufs et lumières fonctionnelles).
L’organisation a mentionné le nombre d’inscrits, nous serons plus de 6 000 provenant de 65 pays
dont 100 Canadiens incluant 23 Québécois. La veille du départ, nous devons récupérer notre puce
et notre carnet de contrôle et faire inspecter notre vélo pour valider le respect des normes de
sécurité (lumières). L’ensemble des canadiens se donneront aussi rendez-vous à 14h00 pour la
traditionnelle photo de groupe, tous unis par le même maillot à l’effigie de notre cher pays.
Mon objectif, ambitieux mais réaliste, est de finir en 55 heures. J’ai fini les deux 600km auxquels
j’ai participé en 24 heures. Avec un parcours moins difficile et en groupe, je vise 22 heures pour le
premier 600. Je passerai tout droit la première nuit comme je l’avais fait pour 2011. Pour la
deuxième nuit, je prévois faire des mini-siestes de 30 minutes max. L’une en début de nuit l’autre à
la fin.
Le défi est sans aucun doute stimulant. Je n’aurai aucune assistance et donc mes périodes d’arrêt seront plus longues afin de
me ravitailler, alors que d’autres auront la possibilité de ne pas attendre pour avoir de nouveaux bidons et avoir accès
rapidement à de la nourriture.
Je partirai le 11 août afin de gérer au mieux le décalage horaire. Je roulerai un 60 km le jeudi et un 30 le vendredi de manière
à faire un petit effort nécessaire après la fatigue du voyage. Il sera temps alors de prendre le départ.
Vous pouvez me suivre sur le site de Paris-Brest-Paris. Mon numéro de plaque est le A 029
http://www.paris-brest-paris.org/index2.php?lang=fr&cat=accueil&page=edito
À bientôt pour un compte-rendu de mon aventure au Paris-Brest-Paris 2015 !
Frédéric Perman
Vélo Affaires
[email protected]
www.fredericperman.com
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À propos de :
Frédéric Perman - Vélo Affaires
Frédéric Perman, d’origine franco-belge, s’intéresse au cyclisme ainsi qu’au monde de l’assurance dans lequel il gravite
depuis 1997. Père de cinq enfants, il a su concilier le travail et sa vie familiale. En 2009, autre tournant dans sa vie, Frédéric
s’achète un vélo et se remet à l’exercice sur deux roues. Affichant un excédent pondéral de 75 livres, les premiers tours de
manivelle ont été assez laborieux, mais avec sa discipline et son engagement il réussit à perdre près de 35 livres la première
année et le reste les années suivantes.
Les défis ne lui faisant pas peur, en 2011 il choisit de se mettre encore un peu plus de pression en s’engageant dans la
fameuse activité cycliste « Paris-Brest-Paris » soit 1200 kilomètres parcourus en 69 heures (temps d’arrêt compris). Il finira
dans le premier 20%. En 2012, dans le cadre de ses activités de vice-président de développement des affaires, il anime une
activité comme conférencier. Il démontre ainsi un autre de ses talents c’est-à-dire l’art de communiquer, tout en se
positionnant comme mentor non seulement dans le développement des affaires, mais en étant un exemple de prise en
charge de soi-même au niveau de la santé physique, mentale et morale, tout cela en maintenant un équilibre dans tous les
domaines de sa vie.
Frédéric a compris que les défis existent pour nous faire avancer encore un peu plus loin.
Références :
Paris-Brest-Paris : www.paris-brest-paris.org
Compte rendu de l’édition 2011 : www.fredericperman.com/mon-premier-paris-brest-paris
Club vélo Randonneurs de Montréal : http://pages.videotron.com/cvrm/

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