Musiques en scène : Tan Dun: alliages d`eau, de vents et de cordes
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Musiques en scène : Tan Dun: alliages d`eau, de vents et de cordes
Musiques en scène : Tan Dun: alliages d'eau, de vents et de cordes 16/03/04 23:27 Article du lundi 8 mars 2004! Musiques en scène : Tan Dun: alliages d'eau, de vents et de cordes! En associant création contemporaine et traditions chinoises, Tan Dun invente un nouveau langage qui séduit un public au-delà des cercles du classique.! Tan a tenu ses promesses lors du concert qu'il dirigeait lui-même, samedi soir, à la tête de l'Orchestre National de Lyon dans le cadre de " Musiques en scène ". Son programme a suscité les ovations d'un public conquis par la générosité, l'inventivité et l'évidence d'une musique servie par des musiciens motivés, amusés sans doute par le défi du concerto pour percussions aquatiques, et surtout Anne Gastinel interprète de " The Map ", concerto pour violoncelle, vidéo et orchestre. Le compositeur de " Tigres et dragons " a fait le chemin inverse d'un Bela Bartok. Alors que le compositeur hongrois est parti à la recherche des traditions magyares pour nourrir son écriture classique, le musicien chinois a d'abord travaillé sur le matériau traditionnel avant de découvrir les opportunités que pouvait lui offrir l'esthétique occidentale. Depuis Tan Dun associe ces deux mondes dans une musique à vocation universelle où il allie les instruments de l'orchestre classique aux pierres, à l'eau et autres éléments naturels. Ces éléments constituent la trame du Concerto pour Percussions aquatiques. Devant l'orchestre, les solistes jouent avec les possibilités musicales de trois vasques remplies d'eau et sonorisées. Au-delà d'un effet visuel certain, ce curieux dispositif permet de créer des atmosphères presque irréelles qui puisent aux souvenirs de l'enfance. Tan Dun invente de nouveaux alliages qu'il confronte aux cuivres et aux cordes des musiciens de l'ONL parfois surpris par les détournements qui leur sont demandés : Embouchures de cors et trompettes frappées comme des percussions ou becs de bois soufflés. Le compositeur reprend ces procédés dans la deuxième oeuvre, une partition de près d'une heure où il associe le son et l'image. A l'arrière de l'orchestre et sur les côtés, le public découvre les images tournées lors de ses incursions dans les villages reculés d'une Chine ancestrale. Dédié à Yo-Yo Ma avec lequel il collabore régulièrement, ce concerto pour violoncelle et vidéo suit les pas du voyageur. Chaque rencontre de " The Map " donne lieu à une étape. Ici avec des percussionnistes, là avec des joueurs de pierre, plus loin avec des chanteuses d'airs populaires. Derrière le néo-clacissisme d'une partition généreuse au lyrisme affirmé, Tan Dun explore de nouveaux alliages, entre les sonorités prolongées par des enceintes acoustiques et les traits de l'orchestre. De cette fusion jaillissent des sensations musicales originales, différentes des " classiques " de la création contemporaine. Le systématisme de la confrontation entre la vidéo et l'orchestre étire parfois le propos. Mais chaque fois, Anne Gastinel parvient à reprendre la main. Au-delà d'une virtuosité transcendante, la violoncelliste lyonnaise témoigne d'une ouverture d'esprit rare dans ce milieu. Son engagement, mais aussi celui des musiciens de l'Orchestre National de Lyon ont surpris Tan Dun qui n'exclut pas d'enregistrer le concerto pour Percussions aquatiques avec les musiciens lyonnais. A.M Biennale " Musiques en scène " jusqu'au 28 mars. Tél. 04 72 03 37 00. Fermer cette fenêtre Tous droits réservés. © Le Progrès 2003 http://www.leprogres.fr/Mercredi/Imprimer/290773.html Pagina 1 di 1