Journal l`Humanité Sarkozy : encore plus d`expulsions !
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Journal l`Humanité Sarkozy : encore plus d`expulsions !
Journal l'Humanité RUBRIQUE SOCIETE Article paru dans l'édition du 30 septembre 2006. ___________________ EVENEMENT Sarkozy : encore plus d’expulsions ! Sans-papiers . Le ministre de l’Intérieur déclare « l’interdiction » des régularisations massives, et il appelle ses préfets à « accentuer » le rythme des reconduites à la frontière. Hier, alors que les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères des sept pays du sud de l’Europe réfléchissaient au « blindage » des frontières maritimes, Nicolas Sarkozy a prôné, entre autres, « l’interdiction » des régularisations massives. La guerre est ouverte. Dans un communiqué, le Parti Communiste français réagissait : « Nicolas Sarkozy est un homme irresponsable lorsqu’il poursuit aveuglement sa logique comptable d’expulsion. Il est dangereux lorsqu’il prône, au nom de la France, une politique digne de la droite à la plus extrême » et il appelle à un rejet massif de ces propositions. des reconduites aux frontières ACCENTUéeS La veille, le ministre avait demandé à ses préfets « d’accentuer » le rythme des reconduites aux frontières, l’objectif de 25 000 risquant de ne pas être atteint. Les préfets mauvais élèves ont eu droit à une réunion spécifique pour leur mettre les points sur les i. La circulaire sur la régularisation des enfants scolarisés n’est plus qu’« une parenthèse refermée » : près de la moitié des 26 614 personnes refusées « n’entraient pas dans le champ de la circulaire » et « beaucoup relèvent du regroupement familial ». Si une moitié entrait dans le champ pourquoi a-t-elle essuyé un refus ? Quant au « regroupement familial », il faut en étudier les conditions pour s’apercevoir que le ministre discourt mais que le regroupement relève d’un parcours du combattant émaillé de mines antipersonnelles. Mercredi, à l’appel de Réseau Éducation sans frontières, des milliers de personnes se sont présentées aux préfectures pour déposer des « recours gracieux ». Un geste de protestation plus qu’un espoir de sortir vainqueur de l’impasse. Les recours seront examinés par les mêmes personnes que celles qui ont signé les refus, explique-t-on au MRAP et à la CIMADE. Il reste, bien sûr, le « pouvoir discrétionnaire » des préfets, dont il faut réussir à faire vibrer la corde sensible. S’il en reste une, après le savon ministériel. Alors, on mobilise. À Metz, l’école Saint-Eucaire est occupée pour protester contre la menace d’expulsion d’une famille bosniaque et de ses deux petites filles de cinq ans et dix ans. « Si on quitte l’école, ils sont embarqués. Ici, ils sont en sécurité », déclarait Denis Maciazek, parrain de la famille. À Vénissieux, à l’école Pasteur, les enseignantes s’inquiètent : comment empêcher la police de pénétrer dans la classe. À Paris, on propose une réponse : se mettre en débrayage. À Orléans, François Hauchère, directeur d’école, s’émeut que des « petits verrous sautent les uns derrière les autres », puisque c’est par mesure de « précaution » que la police est entrée sans frapper dans son école... Le syndicat SNUIPP demande au ministre de l’Éducation nationale d’intervenir « pour que la sérénité soit rétablie et que les enfants aient droit, comme tous les enfants, à rejoindre leur école et à y travailler auprès de leurs camarades ». Intervention très « musclée À Aubervilliers,.. Et puis, il y a les dégâts « collatéraux ». À Aubervilliers, lors d’une intervention très « musclée », le 26 septembre, contre des familles chinoises, soupçonnées de travail clandestin, un homme, poursuivi par des policiers encagoulés, est tombé sous les yeux des élèves de l’école. Deux enfants n’ont pas été récupérés par leurs parents... Ce qui fait dire à Jean-Michel Delarbre, l’un des porte-parole de RESF : « La lutte contre le travail clandestin serait plus légitime si elle visait les profiteurs de main-d’oeuvre et les gros poissons du trafic d’êtres humains plutôt que leurs victimes et leurs enfants. » Émilie Rive