Betty : ￃﾧa m`ￃﾩnerve

Betty : Ça m’énerve !
Monologue féminin
Durée approximative : 8 minutes
Certaines choses énervent Betty, alors elle se met à parler de ses études, de son
mec, et de son avenir dans le cinéma.
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN : 978-1-326-52442-5
Dépôt légal : Janvier 2016
© Daniel Pina Lulu.com Éditeur Standard Copyright License
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« D’habitude je ne m’énerve pas pour des broutilles, mais là vraiment ce n’est pas
pour rien, vous pouvez m’ croire.
Je ne suis pas allée très loin c’est vrai, mais je vous l’ jure ce sont les études qui
m’ont quittées, pas l’inverse.
On n’ s’entendait pas elles et moi, le divorce était iné… into… indécrottable.
Nombreux sont ceux qui ont essayé de me faire changer d’avis.
Vous pouvez m’ croire, certains profs dont je tairais le nom ne se gênaient pas pour
mater sous ma jupe, vous voyez l’ tableau ? Eh bien j’étais juste en face, toujours au
premier rang.
Mais attention j’étais déjà depuis longtemps avec mon Johnny alors, pas touche.
Faut dire qu’on sort ensemble depuis l’âge de cinq ans. Oui c’est vrai, ça fait déjà un
braille.
J’avoue je l’avoue, qu’à part le chemin pour aller en classe je n’ai pas appris grandchose, mais suffisamment pour me lancer dans la vie.
Je n’étais pas toute seule pour ça, mon Johnny n’était pas loin.
Mon Johnny ? Non ce n’est pas celui auquel vous pensez, j’étais déjà trop vieille
pour celui-là. Et puis vous ne pouvez pas confondre, le mien sait lire !
Bon, vous me connaissez ! Si, vous me connaissez. Non ? Mais si, c’est moi,
regardez bien.
(de face, puis d’un côté, de l’autre, puis de dos)
Bon je reconnais que de ce côté-là c’est plus difficile de me reconnaître. (remue le
derrière)
C’est vrai aussi que nous sommes nombreux à avoir ce même profil.
(de face) Mais là, bon c’est bien moi ! Ben oui ! Alors vous voyez bien que vous me
connaissez. Petits taquins !
Exact, je suis Betty, c’est ça, la fiancée de Johnny. Oui ben rigolez pas car vous
savez c’ n’est pas marrant tous les jours de vivre dans l’ombre de quelqu’un de cocu,
j’ veux dire de connu.
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Quoique l’un n’empêche pas l’autre, petits coquins ! C’est le mot cocu qui vous plaît
on dirait hein !
Il ne figure pas sur whiskypédia, non, pas le mot cocu mon Johnny. Par contre il a un
compte sur les réseaux sociopathes, Ping-Pong ils l’appellent les autres, quel crétin
ce crétin, le roi de la raquette !
Du racket ? C’est pareil, de toute façon il finit toujours dans le filet.
Moi j’aurais bien voulu l’épouser alors je lui ai dit tu veux me donner ton nom ? Il m’a
répondu pourquoi le tien est trop moche pour toi ?
Il n’a pas inventé le fils à couper l’courant mais bon, y a pire !
Perso il m’arrive de me mélanger souvent les pinceaux, et ça m’énerve… ça
m’énerve ! Surtout quand je m’en aperçois, ce qui n’est pas toujours le cas.
Mais bon, au moins j’ai l’avantage d’être reconnue partout où je vais. La preuve,
vous venez de le faire hein ! Pas à cause des pinceaux, (pointe son index vers sa
joue) grâce à ma tête. (rit bêtement)
Mon Johnny je suis à lui corps et âme, surtout le corps. Pour l’âme il a plutôt celle
d’un violon voyez, mais pas l’instrument.
Ma sœur a un copain en or, le mien est en taule… plus souvent qu’à son tour. Oui
c’est pour ça qu’il est connu.
Dans ce panier de crabes on ne choisit pas ses harengs, ni sa vanille hein !
C’est la quatrième fois qu’il y va mon Johnny, il connait l’adresse, oh pour ça oui il est
vraiment très adroit.
C’est dommage il avait un bon job sympa et honnête. Comment ça lequel ? T’en
connais beaucoup toi des boulots sympas et honnêtes aujourd’hui ? Serrurier tiens !
Un jour qu’il était en dépannage chez une vieille plombière il est tombé sur un disque
rare, et il a encore craqué.
C’était un disque produit par Colle Hector d’après ce qu’il m’a dit, perso j’ le connais
pas celui-là.
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Alors attendez c’était… un truc qu’il a traduit facilement parce qu’il n’est pas bête
mon Johnny… attendez que j’ me rappelle… comment c’était déjà ? Ah oui !
Madame Beurremouche, à l’Opéra.
Mais son vrai blaze à celle-là c’est pas Beurremouche, c’est mon Johnny qui disait
ça, non c’est Butterfly, c’est ça, madame Butterfly, de Giacomi Capuccino.
Il s’est fait gauler rue de la Paix, mon Johnny hein pas Capuccino, il est allé direct en
prison et n’a pas touché vingt-mille. Il n’a pas eu droit à un capuccino d’ailleurs !
Du coup moi non plus, et ça, ça m’énerve… ça m’énerve !
Bon allez, c’est pas grave tout ça, de toute façon je le quitte, ce mec c’est un peu
comme un âne qui veut passer le mur du son.
Comment, vous n’ savez pas comment un âne peut passer le mur du son ? Changez
la carotte de côté, vous verrez !
Je sais je sais, que voulez-vous chez moi c’est une seconde rature. Pas de quoi se
mettre jarretelle en tête.
Le monde est complètement flou, vous avez remarqué aussi ! Je ne sais pas
comment ça va évoluer.
Ben non, comment voulez-vous que je le sache, je n’ai pas la bouille de cristal non
plus !
N’empêche que j’ai une belle chance de percer dans le cinéma, je crois que j’ai de
l’avenir.
Un agent m’a dit que j’étais sans aucun doute une parfaite fille de PUB, et qu’il me
verrait bien en actrice de promo.
Du coup, je suis toute excitée parce qu’il a précisé que : pour réussir ce casting ma
p’tite pas besoin d’être culottée, tu vois c’ que j’ veux dire ? Tu feras très bien
l’affaire.
Ben oui, ça veut dire qu’une fille simple et jolie comme moi avec du talent a toutes
ses chances d’être prise.
Ça m’énerve quand vous rigolez comme ça, j’ai comme l’impression que vous n’ me
croyez pas !
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Je suis douée, n’en doutez pas ! J’ai fait du théâtre vous savez, quand j’étais dans
ma classe terminale, en CE1.
Je devais jouer dans une pièce de Jexspire, Henri vingt. Oui je suis sûre, le « V » en
chiffre roumain c’est ça, Henri vingt. Mais j’ai été que remplaçante, je manquais
d’entraînement.
Mais mon plus beau rôle, le seul aussi d’ailleurs, c’était dans la tragique histoire d’un
prince, au Danemark.
Hamlet, un grand moment dans ma vie de comédienne, vous pouvez m’ croire !
(revers de la main sur le front) Quarante mille frères ne pourraient pas, avec tous
leurs amours réunies, parfaire la somme du mien. (fait la moue et se gratte la tête)
La diction ça allait à peu près, mais ce problème de somme je n’ai pas su le
résoudre. Moi et le calcul !
Vous voulez le fond de ma pensée, il avait raison ce vieux Willy, je crois vraiment
qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, moi j’ vous l’ dit.
Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu’il n’en est rêvé dans votre
philosophie.
Alors là, je n’ai rien compris – du – tout à l’épisode.
Pauvre Horatio, j’ai déjà du mal à le suivre dans les experts Miami, mais alors là, que
dalle ! Je n’ai rien pigé à l’enquête… et ça, ça m’énerve, ça m’énerve ! »
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