Embrasse moi - Jean Pierre PELAEZ
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Embrasse moi - Jean Pierre PELAEZ
EMBRASSE-MOI -PETIT TRIPTYQUE SUR L’INFIDELITE- Texte inédit - Création Théâtre de l’Entresort - Gruissan 2006 Trois courtes pièces, trois retours à la maison, le mari qui rentre tard, et prétend qu’il était au théâtre, Ulysse le héros qui revient de la guerre de Troie, et retrouve une Pénélope infidèle, Cambo, le soldat américain qui a combattu pour la liberté et découvre que sa petit amie Terry a combattu elle aussi, pour la liberté, à sa façon. Jea nPi er re PE LA EZ Extraits MONSIEUR- Mais c’est vrai, j’étais au théâtre avec Mimile, je te dis. Et la pièce était vraiment drôle... MADAME- Raconte moi la suite, alors ! Il le tue, le mari, au moins ?! MONSIEUR- Qui veux-tu qui tue qui ?! MADAME- Le mari, il ne tue pas l’amant de sa femme ! MONSIEUR- Non, non, il ne le tue pas... MADAME- C’est bien dommage, parce que moi, si j’avais écris la pièce, je peux te dire que ça aurait été mal pour lui ! D’ailleurs, c’est ce qui va t’arriver, un jour... MONSIEUR- Qu’est ce qui va m’arriver...? MADAME- Son mari va te tuer ou te casser la gueule. ULYSSE Ah non ! Tu ne l’as pas... Mais tu m’avais juré fidélité ! PENELOPE C’est ça, Jusqu’à la fin des temps, et des grands oliviers Qui ne meurent jamais !... Eh ! bien non, j’ai pressé, J’ai cueilli tendrement ses deux jolies olives Je les ai doucement baignées de ma salive ; Je les ai fait rouler dans ma main... Ah ! le rêve ! Je les ai déposées sur ma bouche, et leur sève, -J’en tremble d’y penser !- oui, leur sève brûlante, J’attendais qu’elle coule, et ma gorge impatiente Et ma nuque penchée hors de la couverture Obéissaient toujours. Oh ! qu’elles étaient dures ! Et lorsqu’enfin, vaincu, il criait : “Pénélope !”, Ma langue lui donnait le coup fatal... ULYSSE ….Salope ! CAMBO- Ah ! c’est bien de se battre pour la liberté, tu sais ! TERRY- Oh oui ! C’est bien, mon chéri, tu as bien fait. Moi aussi, tu sais, je me suis battue pour la liberté. Je voulais tellement être comme toi, mon grand héros! CAMBO- Tu as bien fait, Terry : on doit tout faire pour la liberté. C’est pas toujours facile, mais il le faut... TERRY- Oui, il le faut. Aussi, tu te rappelles ton ancien copain Harry : il était tyrannisé par sa femme, qui est un vrai dictateur, alors, moi, je l’ai libéré de cette mégère... C’était pas facile, mais j’ai fini par y arriver.