Compte-rendu de l`audition de M. Agron Budjaku Ambassadeur de
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Compte-rendu de l`audition de M. Agron Budjaku Ambassadeur de
[Texte] Paris, le 21 février 2014 Groupe d'amitié France-Macédoine Compte-rendu de l’audition de M. Agron Budjaku Ambassadeur de Macédoine en France Mercredi 19 février 2014 Etaient présents : M. Philippe Duron, Mme Arlette Grosskost, M. Stéphane Travert. Etaient excusés : Mmes Françoise Imbert, Catherine Quéré, MM. Christophe Bouillon, Pierre-Yves Le Borgn’, François Loncle, Jean-Claude Mignon. Philippe Duron, président du groupe d’amitié, remercie M. l’Ambassadeur d’avoir répondu à son invitation. Il le prie de l’excuser d’avoir tardé à le recevoir, ayant été mobilisé en 2013 par une mission d’information sur les transports. Après avoir réitéré l’intérêt de la France pour la Macédoine et rappelé son rôle dans les accords d’Ohrid, notamment celui de M. Robert Badinter en tant que président de la Commission d'arbitrage pour la paix en Yougoslavie, M. Philippe Duron invite M. l’Ambassadeur à s’exprimer sur les dossiers de l’appellation de son pays, actuellement « Ancienne république yougoslave de Macédoine », de son adhésion à l’Union européenne et de ses relations avec la Grèce, compte tenu de ce que le travail de médiation internationale n’a, pour l’instant, pas abouti. Il estime que la visite du groupe d’amitié en Macédoine en 2009 a permis de mobiliser les efforts du Gouvernement et du Parlement pour se familiariser avec les acquis communautaires. Par ailleurs, M. Philippe Duron indique que la France est favorable à l’adhésion de la Macédoine à l’OTAN. M. Agron Budjaku, Ambassadeur de Macédoine en France, déplore que le processus d’adhésion à l’Union européenne soit, pour l’instant, au point mort, malgré les efforts initiés par la France, notamment MM. Robert Badinter, Philippe Léotard et M. Alain Le Roy, pour stabiliser la région des Balkans occidentaux. Il rappelle que, dès 2004, la Macédoine avait initié le processus d’acquis communautaires, et que cinq avis positifs du Parlement européen et de la Communauté européenne ont été émis, sans être, pour autant, suivis de l’avis favorable du Conseil européen. La Grèce, dont le ministre des affaires étrangères a indiqué que la Macédoine « ne respecte pas les valeurs européennes » et qu’elle « n’est pas prête » pour l’adhésion à l’UE est, selon lui, en grande partie responsable de cette situation. [Texte] M. Agron Budjaku en appelle à la France, en tant que pilier de l’UE, et à son influente diplomatie, pour reprendre le processus des négociations visant à aboutir à l’adhésion à l’UE. M. Philippe Duron indique qu’il est prêt à prendre l’attache de M. Thierry Repentin, Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, pour le sensibiliser à cette épineuse question. S’agissant des élections présidentielles, qui doivent se tenir en avril prochain, M. Agron Budjaku précise que les candidats ne sont pas encore déclarés. Le parti au pouvoir (VMRO-DPMNE) tient actuellement des primaires pour désigner le candidat. Il rappelle que la dimension multi-éthnique de la Macédoine est une composante importante. Le vote des Albanais, minorité importante, sera déterminant. M. Philippe Duron interroge ensuite M. l’Ambassadeur sur l’économie, faisant remarquer que celle-ci ne se porte pas si mal (croissance entre 3 et 3,5%). M. Agron Budjaku indique qu’un taux de croissance de 6 à 7 % serait nécessaire, la Macédoine étant très dépendante des économies européennes. Par ailleurs, elle représente un marché assez restreint (2 millions d’habitants) pour les grandes entreprises françaises. Les efforts doivent se concentrer sur les PME, l’attractivité de la Macédoine (taxes faibles) doit être valorisée. Il déplore que la France ne compte pas, actuellement, parmi les 20 premiers partenaires économiques de la Macédoine et rappelle que M. Li Keqiang, Premier ministre chinois, a déclaré, lors de sa visite officielle à Bucarest, Roumanie en novembre 2013, vouloir renforcer la coopération économique avec l’ensemble des pays d’Europe centrale, dont la Macédoine. M. Stéphane Travert, député de la Manche, indique qu’une coopération culturelle avec la Macédoine existe déjà au niveau de la région Basse-Normandie. Il propose d’y ajouter une articulation économique en aidant à établir, localement, des contacts avec des entreprises. Mme Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin, indique qu’un partenariat local existe en région Alsace, entre des entreprises françaises et macédoniennes. M. Philippe Duron propose de rédiger une lettre de recommandation pour les présidents des 22 régions françaises afin de sensibiliser leurs services économiques au développement de relations avec la Macédoine. Il conclut en remerciant M. Agron Budjaku d’être venu devant le groupe d’amitié.