En France, exploiter des mines de charbon n`est pas d`actualité
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En France, exploiter des mines de charbon n`est pas d`actualité
En France, exploiter des mines de charbon n'est pas d'actualité LE MONDE | 23.08.2013 à 12h10 |Par Anne Eveno Refaire de la France un pays minier. Tel était le vœu exprimé à l'automne 2012 par Arnaud Montebourg. Mais l'objectif du ministre du redressement productif n'était pas de rouvrir les vieilles mines de charbon, mais bien d'exploiter les richesses du sous-sol français en métaux rares : or, tungstène, antimoine, molybdène, lithium. La fermeture, en avril 2004, du puits de La Houve, sur le site lorrain de Creutzwald (Moselle), a sonné le glas de trois siècles d'exploitation industrielle du charbon en France, depuis l'ouverture de la première mine, à Fresnessur-Escaut (Nord), en 1720. Et la France ne semble pas désireuse de reprendre cette exploitation. A cela, plusieurs raisons. D'une part, l'opinion publique, pour des motifs environnementaux, n'y est pas prête. En 2010, après quatre années de procédure et de mobilisation des populations locales, les actionnaires de la Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais (Seren) avaient abandonné la partie, renonçant à leur projet d'exploiter le gisement de lignite de Lucenay-lès-Aix (Nièvre), dont les réserves avaient été évaluées entre 200 et 300 millions de tonnes. SUJET SENSIBLE Les débats actuels autour de l'exploration et l'exploitation des gaz et huile de schiste démontrent aussi à quel point le sujet minier est sensible en France. Aujourd'hui, "la France n'est pas un pays minier dans lequel investir pour faire de l'extraction de charbon", commente Michèle Assouline, fondatrice et présidente de Sparkling Capital, groupe spécialisé dans l'exploitation minière. Par ailleurs, si l'on s'intéresse aux réserves, à savoir la part des ressources économiquement exploitables à une date donnée, "les extrapolations que l'on peut faire sur le marché français donnent le résultat de 7,1 millions de tonnes pour le charbon et de 7,8 millions pour le lignite, soit une année de consommation française", explique Charlotte de Lorgeril, du cabinet Sia Partners. Autrement dit, le jeu n'en vaudrait pas la chandelle. Plus que la réouverture des mines, la question posée aux pouvoirs publics français, en plein débat sur la transition énergétique, est celle de l'avenir des centrales thermiques et de la production d'électricité à partir du charbon. Avec la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui a chassé le charbon américain vers l'Europe, provoquant une chute des cours, les centrales à charbon retrouvent une nouvelle jeunesse en Allemagne.