offres de stages et strategies de recherche d`emploi
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AGENCE D’ETUDES ET DE PROMOTION DE L’EMPLOI OFFRES DE STAGES ET STRATEGIES DE RECHERCHE D’EMPLOI LE CAS DU BASSIN D’EMPLOI D’ABIDJAN AGEPE/DIRECTION DE LA PROMOTION DE L’EMPLOI 10 DECEMBRE 2008 2 SOMMAIRE Page Avant propos 3 Les stratégies de recherche d’emploi 5 Les entreprises et les offres de stages 18 Les bassins d’emploi d’Abidjan 22 3 AVANT PROPOS La situation de l’emploi s’est beaucoup dégradée en Côte d’Ivoire depuis le début des années 80. Ni les programmes de redressement économique, ni même les réformes du marché du travail ne sont parvenus à faire reculer le chômage, qui touche de plus en plus les diplômés et dont la durée s’allonge. Les dernières statistiques sur l’emploi montrent que le taux de chômage au sens large a augmenté à Abidjan entre 2002 et 2008 ; passant de 16,9% à 21,3%. La persistance du chômage et son avancée dans le monde des diplômés témoigne de l’existence de profonds déséquilibres structurels dont la correction nécessite des politiques volontaristes et efficaces. A cet effet, il est nécessaire de disposer d’informations susceptibles de guider la prise de décision en matière d’emploi. C’est l’objectif visé par ce document dont le contenu expose les résumés de trois études menées par la Direction de la promotion de l’Emploi de l’Agence d’ Etudes et de Promotion de l’Emploi (AGEPE) au cours de l’année 2008. Ces études ont été réalisées sous la coordination du Dr. ZEHIA Kouadio Maurice et la direction du Dr. N’GUESSAN Coffie Francis José. Elles portent sur les thèmes suivants : 1- LES STRATEGIES DE RECHERCHE D’EMPLOI 2- LES ENTREPRISES ET LES OFFRES DE STAGES : suggestions pour la qualification des demandeurs d’emploi en Côte d’Ivoire. 3- ETUDE DES BASSINS D’EMPLOI D’ABIDJAN. Comme on peut le remarquer, ces études se complètent. L’étude qui concerne les stratégies de recherche d’emploi vise à étudier les modes de recherche d’emploi des travailleurs occupés et au chômage. Elle aboutit à des résultats qui mettent en exergue le fait que les demandeurs d’emploi en Côte d’Ivoire privilégient la voie des relations personnelles aux autres modes de recherche d’emploi. Ce qui semble témoigner de faibles efforts de prospection et de leur souci d’accéder à des emplois par des voies qui évitent la concurrence sur le marché du travail. L’étude traitant des offres de stages est intéressante à plusieurs titres. Elle fournit le profil type des diplômés que les entreprises enquêtées accueillent le plus pour des stages. Elle nous donne aussi une idée de ce que les entreprises pensent des produits du système de formation ivoirien. La dernière étude nous invite à accorder un intérêt particulier à l’identification et à la connaissance des bassins d’emploi en Côte d’Ivoire afin de cerner les problèmes d’emploi qui ne sont pas uniformes et qui revêtent des particularités qui devraient être prises en compte dans la formulation des politiques d’emploi au niveau local. 4 FOREWORD The employment situation has been degrading in Cote d’Ivoire since the beginning of 80’s. Neither the economic reforms programs, nor the labour markets reforms have been able to reduce unemployment in the country, which concerns more and more the graduates. Besides, the duration of the unemployment is lengthening. The recent statistics exhibit that the unemployment rate has increased in Abidjan between 2002 and 2008, shifting from 16.9% in 2002 to 21.3% in 2008. The persistence of unemployment and its spreading among the graduates is the result of the profound structural disequilibrium which correction needs effective policies. Therefore, it is necessary to have information to shed more light for the implementation of the employment policies. It is the objective of this document which content outlines the results of three studies carried out by the department of employment promotion of the Agency of studies and employment promotion (AGEPE) in the year 2008. These studies have been realized under the coordination of Dr. ZEHIA Kouadio Maurice and the Supervision of Dr. N’GUESSAN Coffie Francis José. They are entitled respectively: ‐ ‐ ‐ The Job search strategies; Firms and Training opportunities: suggestions for the improvement of the qualification of the Job seekers in Côte d’Ivoire; The identification of the employment Zone of Abidjan. As it can be noticed, these studies are complementary. With respect to the study dealing with the Job search strategies, the aim is to analyze the Job search methods that have been used by the working people to find their present Job, and that used by the unemployed in order to find Job. The findings show that the job seekers prefer the social networks. That gives the hint they are not seeking job actively. The second study lays out interesting results, in the sense that it gives a typical profile of the graduates needed by the surveyed firms. The last one put a great emphasis on the identification of the employment Zones in Cote d’Ivoire, in order to bring about the formulation of employment policies at local level. 5 LES STRATEGIES DE RECHERCHE D’EMPLOI Par madame YAO Koffi Kaudjis Agnès DEA en économie des ressources humaines Chef du service Financement des projets et Recouvrement des prêts 1. INTRODUCTION Face à la montée du chômage en Côte d’Ivoire, des réformes ont été entreprises sur le marché du travail par la dissolution de l’Office de la Main d’Œuvre en Côte d’Ivoire (OMOCI) pour mettre en place trois institutions dont la mission est d’asseoir un système dynamique dans la liaison emploi-formation. Outre la création de nouvelles institutions, la libéralisation du marché du travail s’est effectuée par la suppression du monopole de l’Etat dans le placement des demandeurs d’emploi et la révision du Code du travail. Mais le chômage reste préoccupant en dépit de ces réformes. Les raisons peuvent être liées à la faible capacité d’absorption de la main d’œuvre mais aussi, au comportement de recherche d’emploi des personnes non occupées. Des études montrent en effet que sur 954.701 sans emploi en 2002 en Côte d’Ivoire, plus des deux tiers (68,22%) ne se sont pas déclarés dans les agences de placements publics comme privés. Pourtant, les travaux réalisés dans certains pays, notamment en France, indiquent que la recherche d’emploi influence positivement l’accès à l’emploi. Le nombre important de personnes sans emploi non déclarées comme à la recherche d’emploi est indicatif, généralement, d’un découragement dans la recherche d’emploi ainsi que d’une méconnaissance des méthodes de recherche d’emploi. Pourquoi la majorité des personnes sans emploi ne sont-elles pas à la recherche d’emploi ? Quels sont les modes de recherche d’emploi des chômeurs ? Avec quelle intensité recherchent-ils un emploi sur le marché du travail ? L’objectif général de cette étude est de faciliter l’insertion des demandeurs d’emploi en Côte d’Ivoire. Les objectifs spécifiques qui en découlent sont de trois ordres, il s’agit de : (1) Identifier les modes de recherche d’emploi couramment utilisés par les demandeurs d’emploi ainsi que l’intensité avec laquelle ils effectuent cette recherche ; (2) Apprécier l’efficacité des modes de recherche d’emploi et ; (3) Améliorer l’appariement entre l’offre et la demande de main d’œuvre. 6 2. - METHODOLOGIE Pour mener à bien cette étude, deux approches méthodologiques sont utilisées : l’une pour la collecte des données et l’autre pour leur exploitation. 2.1 – METHODE DE COLLECTE DES DONNEES Les données recueillies pour l’analyse des stratégies de recherche d’emploi sont issues d’une enquête emploi auprès des ménages, réalisée par l’AGEPE en mai 2008 à Abidjan, à l’aide de questionnaires. Les personnes enquêtées sont au nombre de 12.203. Dans le souci de mieux appréhender les caractéristiques des personnes pouvant développer une stratégie en matière de recherche d’emploi, nous avons procédé à un second tri en ne retenant que le critère de l’âge (14 à 70 ans) ainsi que la réponse à trois questions respectivement par les personnes occupées puis par celles qui sont sans emploi. Ce sont : d’une part pour les personne occupées, le mode d’obtention de l’emploi actuel, avoir déclaré avoir un travail bien que n’ayant pas travaillé la semaine précédant l’enquête, et avoir déclaré être à la recherche d’un nouvel emploi bien qu’étant en activité (personnes occupées) ; d’autre part pour les personnes au chômage, l’année d’entrée au chômage, la durée en mois du chômage, et la raison de la recherche d’emploi. Cet exercice a permis d’obtenir un échantillon de 5.712 personnes. Parmi ces dernières, on dénombre 4.478 qui travaillent (2.120 femmes et 2.358 hommes) et 1.234 qui chôment (617 hommes et 617 femmes). 2.2 - METHODE D’ANALYSE DES DONNEES La plupart des études relatives à l’analyse des stratégies de recherche d’emploi ont recours à des modèles microéconométriques. Ces études procèdent d’abord par une typologie des modes de recherche d’emploi avant d’en apprécier l’impact sur l’insertion. Nous ferons donc un bref rappel des résultats de certains travaux puis nous exposerons l’approche utilisée pour mener cette étude. a- Typologie des modes de recherche d’emploi Plusieurs modes d’obtention et de recherche d’emploi existent. Une revue synthétique de la littérature permet de relever les différents modes de recherche d’emploi ainsi que les canaux de recrutement utilisés par les employeurs. Parmi les différents modes de recherche d’emploi, on distingue les procédures marchandes, le recours aux intermédiaires institutionnels et le réseau social (cf. Synthèses [2000], SABATIER Mareva [2002], REMILLON [2006] et Centre d’Etudes de l’Emploi [2000]). Les procédures marchandes sont les candidatures spontanées et les petites annonces ; le recours aux intermédiaires institutionnels concerne les services publics et privés de placement ; enfin, le réseau social n’est autre que le recours aux relations personnelles et professionnelles. De tous les modes d’obtention ou de recherche d’emploi, les réseaux personnels ou relations personnelles, se présentent comme la meilleure stratégie. En effet plus de 80% des 7 emplois ont été obtenus par la mobilisation de contacts personnels. Après les réseaux personnels, viennent les petites annonces car, les statistiques indiquent que 10 à 20% des recrutements se font par ce seul biais. L’acte de candidature privilégié ici est la lettre d'accompagnement, ou encore lettre de motivation, à laquelle il faut joindre son Curriculum Vitae (CV) ou (preuve que le candidat correspond bien au poste proposé). Outre ces deux modes, on peut citer les candidatures spontanées, les manifestations professionnelles et l’usage d’Internet. Les candidatures spontanées sont le fait du candidat à l’emploi qui prend lui-même l’initiative d’aller au devant de l’employeur en envoyant sa candidature. Par ailleurs, les manifestations professionnelles sont des lieux de rassemblement des entreprises, où ces dernières communiquent de multiples contacts (foire, salons, journées portes ouvertes…). Au niveau des canaux de recrutement utilisés par les entrepreneurs, on relève d’abord la sélection à distance à l’aide des CV et lettres de motivation, ensuite l’entretien d’embauche, enfin les tests de sélection. Les repères collectifs qu’ils recherchent dans le CV sont les suivants : repères démographiques (sexe, âge) ; coordonnées pour être contacté ; description de la formation initiale et continue ; différentes expériences professionnelles ; et salaire de réservation. b- Résultats de certaines analyses économétriques portant sur la recherche d’emploi Cette revue de littérature présente les travaux de BOUABDALLAH et alii [2001] et SABATIER Mareva [2002]. Ces études s’appuient sur des méthodes microéconométriques pour étudier la relation entre les modes de recherche d’emploi et la durée de chômage. Ils mettent l’accent sur l’importance de l’information, l’effort de prospection, le choix du mode de recherche d’emploi et le diplôme. Il ressort de ces études que l’information permet au demandeur d’emploi de repérer rapidement les postes à pourvoir, de connaître avec plus ou moins de précision celui-ci tout comme l’entreprise auprès de laquelle il veut postuler. Ce supplément d’information semble être le moyen à utiliser pour réduire les risques de mauvais appariement ainsi que le temps d’adaptation dans l’entreprise après l’embauche. De plus, ces informations ne peuvent s’obtenir que par le truchement des modes de recherche d’emploi qui permettent ainsi d’acquérir des informations sur les postes offerts et influencent le taux de sortie de chômage. Les intermédiaires de placement privés offrent les meilleures chances de succès en matière de stratégies de collecte d’informations. Outre l’information, l’intensité de la recherche améliore les chances d’insertion professionnelles alors que l’indemnisation retarde le retour à l’emploi. De plus, l’intensité de recherche est associée à la décision d’élargissement de la zone de prospection. Ainsi, les femmes, les personnes âgées et les chômeurs indemnisés manifestent une faible propension à élargir le champ spatial de leur recherche. En outre, les ménages situés au bas de l’échelle des revenus et bénéficiant d’une allocation de logement ont une contrainte de coût de recherche qui les amène à réduire leur distance de prospection. L’analyse de l’impact des stratégies de recherche d’emploi sur la durée du chômage montre que la mobilisation des réseaux personnels et familiaux ainsi que le recours aux procédures marchandes sont les plus efficaces, du point de vue de la durée passée dans l’état 8 de chômage. Par ailleurs, ils indiquent : d’une part que plus le salaire de réserve est élevé, plus on dure au chômage ; d’autre part que l’utilisation des procédures marchandes ainsi que le réseau social réduit la durée du chômage quel que soit l’emploi obtenu. Cependant, ces deux modes ne sont beaucoup plus efficaces que pour l’accès aux emplois traditionnels (contrats à durée déterminée ou à durée indéterminée). L’intensité ou l’effort de prospection s’apprécie par le nombre de modes de recherche d’emploi utilisés ainsi que la distance de l’aire d’habitation aux aires de collecte d’information et des bassins d’emploi. A ce sujet, les résultats sont de deux ordres : selon le premier, être célibataire, résider chez ses parents ou avoir un père actif augmente la probabilité d’utiliser plusieurs modes de recherche ; selon le second, plus le diplôme est élevé, plus la probabilité d’utiliser un seul mode diminue et plus celle de mobiliser plusieurs modes augmente. De plus, la proximité du domicile aux agences locales d’emploi comme aux bassins d’emploi réduit la distance de Prospection. Parallèlement, l’intensité de recherche d’emploi déployée par l’individu joue en sens inverse sur la durée de chômage ; plus on intensifie les modes de recherche d’emploi, moins on dure au chômage et ce, quel que soit le type d’emploi et le niveau de diplôme. On remarque toutefois que cet effort de recherche important augmente surtout les chances d’avoir un emploi traditionnel. Concernant le niveau de diplôme, les études montrent que les personnes faiblement diplômées s’orientent, pour la plupart, vers les services de placement comparativement à celles ayant des diplômes plus élevés qui utilisent beaucoup plus le réseau et les procédures marchandes. Ainsi, les titulaires d’un CAP ou BEP optent en priorité pour le réseau social, contrairement aux titulaires d’un baccalauréat qui, eux, choisissent davantage les procédures marchandes. Les données recueillies permettent d’analyser les stratégies de recherche d’emploi en Côte d’Ivoire selon la typologie suivante : relations personnelles (parents ou amis) ; directement auprès de l’employeur ; petites annonces (radio, journaux, etc.) ; AGEPE ou autre service de placement ; concours ; initiative personnelle ; et autres modes non spécifiés dans le questionnaire. En effet, le concours est le mode par excellence pour intégrer la fonction publique ; les services publics et privés de placement, les petites annonces, les relations professionnelles sont les meilleurs modes pour accéder à un emploi du secteur moderne privé ; l’initiative personnelle et le contact direct avec l’employeur sont les principaux modes d’accès aux emplois du secteur informel. La méthode d’analyse descriptive est celle que nous retenons pour l’exploitation des données. Bien que non économétrique, cette méthode a l’avantage d’être beaucoup plus facile à comprendre. Par ailleurs, la plupart des variables répertoriées dans la revue de littérature sont prises en compte par rapport à leur fiabilité et leur représentativité. 3. RESULTATS L’analyse descriptive des données recueillies fait apparaître des différences entre population occupée et population au chômage quant aux stratégies d’obtention et de recherche d’emploi. 3.1 - POPULATION OCCUPEE 9 L’analyse des modes d’obtention d’emploi (cf. tableau n°1) montre que la plupart des personnes occupées ont obtenu leur emploi par le biais de l’initiative personnelle (45,29%) et des relations personnelles (34,59%). Cet ordre diffère selon le sexe. Ainsi pour les hommes ce sont les relations personnelles (40,84%) avant l’initiative personnelle (36,22%) ; et pour les femmes, l’initiative personnelle (55,38%) avant les relations personnelles (27,64%). Cependant, des particularités apparaissent selon les caractéristiques sociodémographiques et le capital humain acquis. Tableau n°1 : Répartition de la population en activité selon le mode d’obtention de l’emploi actuel Mode d'obtention de l'emploi actuel Relations personnelles Contact direct Petites annonces AGEPE ou Association Concours Initiative personnelle Autre initiative Aucune réponse Total Hommes N % 963 40,84 214 9,08 34 1,44 21 0,89 147 6,23 854 36,22 39 1,65 86 3,65 2358 100 Personnes en activité Femmes N % N 586 27,64 1549 98 4,62 312 24 1,13 58 17 0,80 38 56 2,64 203 1174 55,38 2028 72 3,40 111 93 4,39 179 2120 100 4478 Total % 34,59 6,97 1,30 0,85 4,53 45,29 2,48 4,00 100 %H 62,17 68,59 58,62 55,26 72,41 42,11 35,14 48,04 52,66 Source : Calculs faits à partir de données d’enquête AGEPE 2008 Dans l’ensemble, les premiers emplois sont obtenus sans pratiquement d’éléments de contact (69,18% dont hommes 63,06% et femmes 75,99%) et sans contrat de travail aussi bien pour les hommes que pour les femmes (cf. tableau n°2). Seulement une très grande minorité d’entre eux recherche un nouvel emploi (6,99%). Pratiquement tous espèrent, dans l’aboutissement de cette démarche, accroître leurs revenus (53,99%) et en second lieu avoir un emploi plus intéressant (28,75%). Aussi recherchent – ils en majorité l’emploi salarié (66,13%) avec accessoirement l’emploi indépendant pour les femmes (38,24% femmes contre 25,12% hommes). Tableau n°2 : Répartition de la population en activité selon l’élément de contact utilisé (choix1) Elément de Personnes en activité contact utilisé Hommes Femmes Total (Choix 1) N % N % N % %H Curriculum Vitae (CV) 290 12,30 134 6,32 424 9,47 68,40 Lettre de motivation 65 2,76 33 1,56 98 2,19 66,33 Autre 390 16,54 206 9,72 596 13,31 65,44 Aucun 1487 63,06 1611 75,99 3098 69,18 48,00 Aucune réponse 126 5,34 136 6,42 262 5,85 48,09 Total 2358 100 2120 100 4478 100 52,66 Source : Calculs faits à partir de données d’enquête AGEPE 2008 Au niveau des caractéristiques sociodémographiques, on constate pour l’ensemble que plus de la moitié des travailleurs âgés de 14 à 19 ans révolus sont embauchés grâce aux relations personnelles (56,43% dont 65,35% des hommes et 51,97% des femmes) et plus du tiers grâce à l’initiative personnelle (34,91% avec 27,56% des hommes et 38,58% des femmes). De plus, en marge des tendances générales, les hommes des classes d’âges compris entre 14 et 49 ans révolus travaillent grâce d’abord aux relations personnelles et ensuite à 10 l’initiative personnelle. Selon la religion, on observe des différences au niveau de l’ordre des modes d’insertion dans l’emploi chez les hommes : les relations personnelles puis l’initiative personnelle sont les deux premiers modes pour les musulmans et les catholiques ; pour les autres religions et ceux qui n’en n’ont pas, les deux premiers modes sont l’initiative personnelle puis les relations personnelles. La configuration selon la nationalité confirme que les ivoiriens sont les seuls embauchés par voie de concours. Selon le statut matrimonial, les célibataires sont les seuls qui travaillent grâce d’abord aux relations personnelles (44,44%), puis l’initiative personnelle (44,28%) contrairement aux autres. Par ailleurs, les hommes mariés civilement occupent un emploi par le biais respectivement de l’initiative personnelle, les concours et les relations personnelles. Ceux vivant en union libre et les autres travaillent grâce premièrement à l’initiative personnelle et secondement aux relations personnelles. Concernant le statut dans le ménage, les chefs de ménage et les enfants sont en activité grâce en premier aux relations personnelles et, en second, à l’initiative personnelle. Quant aux conjoints et les autres membres du ménage, leur premier mode d’obtention d’emploi est l’initiative personnelle et le second les relations personnelles. Au niveau du capital humain acquis, les personnes issues du lycée général, du collège et du secondaire techniques ainsi que les hommes issus de l’enseignement supérieur travaillent successivement par le biais de l’initiative personnelle, les relations personnelles, les concours et le contact direct avec l’employeur. Par contre, le mode d’obtention d’emploi des femmes du supérieur suit l’ordre suivant : les relations personnelles, l’initiative personnelle, les concours et le contact direct. Pour les titulaires d’un BEPC, les relations personnelles (34,83%) puis l’initiative personnelle (34,30%) sont les premiers modes d’obtention d’emploi. Concernant les personnes avec un diplôme supérieur ou équivalent au BAC, leur troisième mode diffère de celui des premiers : il s’agit des concours au lieu du contact direct avec l’employeur. En outre, les femmes avec un diplôme supérieur au BAC +2 ont les relations personnelles comme second mode et les concours comme troisième mode. Enfin, celles titulaires d’autres diplômes ont comme premier mode les relations personnelles, ensuite l’initiative personnelle, puis les concours. Par ailleurs, le mode des relations personnelles est pratiquement le premier mode ayant permis l’embauche des travailleurs ayant un contrat aussi bien écrit que verbal, l’exception concerne ceux n’ayant aucun contrat (rien) dont le premier mode d’obtention d’emploi est l’initiative personnelle (47,16%) et le second mode les relations personnelles (42,05%). Pour les personnes ayant un contrat à durée déterminée, les hommes travaillent grâce, en premier aux relations personnelles, ensuite le contact direct, puis l’initiative personnelle et, en quatrième position, les concours. Quant aux femmes, après les relations personnelles, ce sont l’initiative personnelle, puis le contact direct et les concours. Pour finir, parmi les travailleurs à la recherche d’un nouvel emploi, ceux qui espèrent un emploi salarié empruntent le plus souvent la voie des relations personnelles contrairement à ceux recherchant un emploi indépendant, qui se tournent majoritairement vers l’initiative personnelle. 3.2 - POPULATION AU CHOMAGE L’analyse des stratégies de recherche d’emploi montre que, pour la population au chômage, les modes les plus utilisés quel que soit le sexe (cf. tableau n°3), sont successivement les relations personnelles (45,14%), les concours (18,55%) et l’initiative personnelle (17,88%). Nombreux sont ceux qui n’utilisent aucun élément de contact (29,82%) puis suivent ceux qui déposent leur CV (27,28%), comme le montre le tableau n°4. La minorité qui participe à un test de recrutement est surtout recalée lors des présélections. Très 11 peu d’entre eux sont formés aux techniques de recherche d’emploi et connaissent l’AGEPE ; beaucoup attendent de cette structure qu’elle leur obtienne des propositions d’embauche. De plus, moins de la moitié a une expérience professionnelle. Aussi nombreux sont ceux qui souhaitent de la part de l’Etat une aide financière, une formation aux techniques de recherche d’emploi et un stage rémunéré. Ils n’ont pas choisi la micro-entreprise parce qu’elle leur semble difficile à créer et, accessoirement, génère de bas revenus. Tableau n°3 : Répartition des modes de recherche d’emploi par addition des différents choix Choix Hommes Femmes Total N % N % N % %H Relations personnelles 404 45,14 435 55,91 839 50,15 48,15 Directement 160 17,88 117 15,04 277 16,56 57,76 Petites annonces 110 12,29 71 9,13 181 10,82 60,77 AGEPE et autres 24 2,68 22 2,83 46 2,75 52,17 Concours 166 18,55 89 11,44 255 15,24 65,10 Autre mode 31 3,46 44 5,66 75 4,48 41,33 Total 895 100,00 778 100,00 1673 100,00 53,50 Source : calculs à partir des données d’enquête AGEPE 2008 Tableau n°4 : Choix Répartition des éléments de contact pour la recherche d’emploi par addition des différents choix Hommes Femmes Total N % N % N % %H CV 265 31,55 165 22,42 430 27,28 61,63 Let mot 217 25,83 126 17,12 343 21,76 63,27 Autre 178 21,19 155 21,06 333 21,13 53,45 Aucun 180 21,43 290 39,40 470 29,82 38,30 Total 840 100,00 736 100,00 1576 100,00 53,30 Source : calculs à partir des données d’enquête AGEPE 2008 Les stratégies développées par les chômeurs sont de plusieurs ordres. La répartition des chômeurs selon l’expérience professionnelle indique que les personnes sans expérience et celles qui en ont, privilégient toutes les relations personnelles comme mode de recherche d’emploi. Cependant, leurs secondes stratégies diffèrent : les personnes avec expérience choisissent l’embauche directement par l’employeur et celles qui n’en n’ont pas se tournent vers les concours. Par ailleurs, les chômeurs sans expérience sont nombreux à rechercher un emploi salarié ; se différenciant ainsi de ceux ayant une expérience professionnelle qui, en plus de l’emploi salarié, sont aussi nombreux à rechercher un emploi indépendant. Concernant la durée de chômage, tous privilégient les relations personnelles avec, accessoirement, l’embauche directe par l’employeur et les concours pour les chômeurs de durée intermédiaire (entrés en chômage entre 2005 et 2007). Selon la nationalité, tous ont recours aux relations personnelles, cependant, contrairement aux autres, les ivoiriens ont la possibilité de recourir 12 aux concours. Pour le statut dans le ménage, en plus des relations personnelles, les chefs de ménage préfèrent contacter directement l’employeur contrairement aux autres membres qui choisissent les concours. Quel que soit le statut matrimonial, les relations personnelles viennent en première position. En plus de ce mode, les célibataires choisissent le concours (12,85%) tandis que les autres privilégient le contact direct avec l’employeur, notamment les divorcés, séparés et veufs. On relève aussi que, les personnes à la recherche d’un emploi salarié choisissent, après les relations personnelles (63,19%), les concours (14,15%) et le contact direct avec l’employeur (11,95%). Par contre, celles qui recherchent un emploi indépendant ou sont indifférentes au type d’emploi préfèrent les relations personnelles. Par ailleurs, celles à la recherche d’emploi permanent à temps plein n’ont pas le même ordre de choix. Bien que tous privilégient les relations personnelles (62,91% des hommes et 70,43% des femmes), les hommes recourent aux concours puis à l’embauche directe, contrairement aux femmes dont seule l’embauche directe est le second mode le plus choisi. Pour les personnes à la recherche d’un travail à temps partiel, les relations personnelles (57,58% d’hommes et 54,90% de femmes), et l’embauche directement par l’employeur (18,18% des hommes et 13,73% des femmes) sont les modes les plus utilisés. Finalement, pour l’indifférence à la nature de l’emploi recherché, l’ordre est différencié selon le sexe : pour les hommes, les plus significatifs sont les relations personnelles (69,89%) et les concours (10,75%) ; pour les femmes, seul le taux des relations personnelles est au dessus de 10% (80,19%). Les résultats montrent aussi que selon le sexe, les personnes de 20 à 29 ans ainsi que les hommes de 14 à 19 ans ont recours aux concours comme seconde voie de sortie du chômage, contrairement à ceux des classes d’âge compris entre 30 et 70 ans dont le second mode est le contact direct avec l’employeur. Par contre les femmes âgées de 50 à 70 ans ne choisissent ni le contact direct, ni les concours. De plus, un intérêt particulier porté sur l’utilisation d’au moins deux modes de recherche d’emploi indique que les hommes sont les plus nombreux dans ce cas. Il y a en effet 28,94% d’hommes contre 19,08% de femmes qui combinent les modes de recherche d’emploi, soit 24,04% du total des chômeurs. Toutefois selon l’âge, parmi les hommes, ceux des classes d’âge compris entre 14 et 49 ans sont les plus nombreux à combiner plusieurs modes de recherche d’emploi et, parmi les femmes, celles de 50 à 70 ans sont les plus nombreuses. On remarque aussi que les personnes ayant suivi le primaire et le collège choisissent majoritairement les relations personnelles et que les femmes ayant fréquenté un lycée général ont l’initiative personnelle (autre) comme troisième voie de recherche d’emploi. Par ailleurs, parmi ceux qui ont suivi l’enseignement général et technique, les hommes recourent beaucoup plus aux relations personnelles pour obtenir un emploi comparativement aux femmes. Les petites annonces sont beaucoup plus consultées par les demandeurs d’emploi de l’enseignement technique et ceux du niveau supérieur, notamment par les femmes dont c’est le quatrième mode de recherche d’emploi. Finalement, parmi ceux ayant le CEPE, le second choix des femmes porte sur l’initiative personnelle et celui des hommes est le contact direct. 4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS L’étude sur les stratégies de recherche d’emploi en Côte d’Ivoire dont l’objectif général est de faciliter l’insertion des demandeurs d’emploi a consisté en l’analyse descriptive des données recueillies par l’AGEPE à Abidjan en 2008. Cette analyse a concerné les stratégies d’obtention d’emploi de la population occupée et celles de recherche d’emploi de la 13 population au chômage. Pour la population occupée, les résultats obtenus montrent que la plupart a obtenu son emploi principal par le biais de l’« initiative personnelle », sans « aucun élément de contact » et sans « aucun contrat » ; confirmant ainsi que la population occupée à Abidjan se retrouve majoritairement dans le secteur informel. Pour la population au chômage, les modes les plus utilisés pour la recherche d’emploi sont les relations personnelles, les concours et l’initiative personnelle. Ces recherches se font pratiquement sans aucun élément de contact, sans inscription dans les structures de placement de main d’œuvre dont l’AGEPE et ce, sans formation aux techniques de recherche d’emploi. A la suite de ces résultats, nous pouvons faire les suggestions suivantes : - - - Commencer la formation des élèves aux techniques de recherche d’emploi en classe de troisième en insistant sur l’inscription à l’AGEPE, les personnes ressources seront des agents de cette structure publique spécialisée pour l’aide à l’embauche. Le commanditaire de cette recommandation sera l’Etat, à travers les ministères chargés de l’éducation dans le secondaire, le supérieur et la formation technique et professionnelle ; Faire une vulgarisation de l’AGEPE par des campagnes tournantes et régulières dans les villes afin de sensibiliser la population sur le rôle de l’AGEPE dans la promotion de l’emploi. L’AGEPE sera ici son propre commanditaire, mais l’Etat doit lui allouer un budget ; L’AGEPE doit poursuivre l’ouverture de délégations dans les grandes villes de l’intérieur pour rendre ses services plus accessibles aux demandeurs d’emploi ; Il faut aussi insister auprès des demandeurs d’emploi sur le bien fondé de leur inscription à l’AGEPE, car ils constitueront non seulement une base de données pour les employeurs, mais ils seront aussi prioritaires dans le bénéfice des prestations des programmes nationaux d’emploi. De ce fait, les formations aux techniques de recherche d’emploi ainsi qu’au montage de plans d’affaires leur seront des acquis. Les programmes nationaux d’emploi sont actuellement en veilleuse. Or ils visent plusieurs cibles dont les femmes, les jeunes en milieu rural, les chômeurs de longue durée, les personnes intéressées par la création de micro-entreprise, les travailleurs menacés de licenciement ; les chômeurs ayant des compétences non adaptées à celles voulues par les employeurs du secteur formel privé… Il s’avère que, par manque de financement adéquat, ces programmes, bien qu’utiles en tant que politique pour la promotion de l’emploi, s’acheminent vers une extinction prévisible. Les recommandations, à cet effet, sont d’ordre aussi bien financier que matériel : - - - Une solution de court terme serait de lever la contrainte financière qui bloque le bon déroulement de ces programmes et de les exécuter en assurant une égale participation des hommes et des femmes par le biais de l’information et la sensibilisation ; Il faut d’abord un suivi des activités de ces différents programmes. Le suivi doit être effectué tous les trimestres pour rendre effectives l’exécution de ces programmes et l’organisation de campagnes de sensibilisation pour montrer leur importance dans le tissu social ; Les différentes personnes ressources doivent être compétentes pour mener à terme ces programmes. Il faut assouplir les conditions d’octroi des financements ; 14 - Créer une synergie entre les différentes structures (ONG, ministères, AGEPE, AGEFOP, CEPICI, FNS, FDFP, ANADER, etc.) partenaires dans l’aide à l’emploi, chacune mettant ses compétences au services des autres et vice et versa. Dans les pays en voie de développement, le secteur informel est plus important que le secteur formel, mais offre des emplois généralement beaucoup moins attractifs sur le plan conditions de travail et rémunération. Comment faire pour remédier à cela ? - - il faut intensifier et vulgariser l’explication aux acteurs du secteur informel en rendant attrayant l’intégration du secteur formel, leur faire prendre conscience de leur non reconnaissance comme acteurs économiques dans les statistiques de la BDF (Banque des Données Financières) en Côte d’Ivoire, le commanditaire de cette action est l’Administration au travers des structures ayant à charge ce volet ; il faut toujours organiser des campagnes de sensibilisation pour expliquer aux acteurs du secteur informel l’importance d’exercer une activité formelle ; l’Etat doit aider le secteur informel en permettant à ces acteurs d’organiser leur activité sur le plan légal, c'est-à-dire les aider à transformer leurs activités informelles en activités formelles du secteur privé. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ABDENNADHER C., KARAA A. et PLASSARD J.M. 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Il y a donc une inadéquation entre les formations et les compétences demandées par les employeurs. Cette inadéquation peut être corrigée grâce aux stages en entreprises qui permettent aux diplômés de se familiariser à la vie de l’entreprise et d’acquérir des savoirs faire. Cet état de fait est corroboré par la théorie du capital humain (Schultz (1960) ; Becker (1971)) et par des études récentes (Vernier (1997), Duru Bellat (1997), Université Jean Monnet de Saint Etienne (1999), Université de Robert Schuman, Strasbourg (1999), BOUGROUM (2002, 2003), Université Paris Sud 11(2003), Université de Franche Compte (2006)). Alors que l’importance des stages pour l’insertion n’est plus à démontrer, on constate, malheureusement, qu’il devient de plus en plus difficile en Côte d’Ivoire pour les diplômés d’obtenir des stages en entreprise. Pourquoi les diplômés ont –ils du mal à obtenir des stages en entreprises ? Existe-t-il des contraintes qui empêchent les entreprises de les accueillir pour des stages ? Quels sont les éléments qui expliquent ces difficultés ? L’objectif général de cette étude est de fournir des informations utiles à la prise de mesures visant à l’insertion des jeunes diplômés dans le système de production en Côte d’Ivoire. Plus spécifiquement, il s’agit de : (1) identifier les contraintes majeures des entreprises du secteur moderne privé ; (2) recueillir leurs avis et besoins pour améliorer leur collaboration dans la qualification de jeunes diplômés, demandeurs de premier emploi. 2. METHODOLOGIE Pour mener cette étude, une enquête a été conduite à Abidjan. La base d’échantillonnage est constituée de 2 995 entreprises. De cette base, 300 entreprises ont été tirées de manière aléatoire. Compte tenu des difficultés rencontrées sur le terrain, l’échantillon initial a été réduit à 133 entreprises. L’analyse des données s’est basée sur des techniques de statistiques descriptives : il s’agit, principalement, de la construction des tableaux croisés et des calculs de fréquences. 19 3. RESULTATS 3.1 Le stage de formation : profil recherché, mode de recrutement et difficultés rencontrées par les entreprises Le profil du stagiaire L’analyse des données de l’enquête indique que les stages de formation représentent 72,44% de l’ensemble des postes pourvus par les entreprises. On constate que les entreprises qui offrent plus de stages de formation opèrent dans les secteurs de la téléphonie (27,61%), du bâtiment (14,11%), du transport (14,11%), de l’édition et production (5,52%). Considérant les offres de stages par groupes d’âge on constate que les entreprises acceptent, en général, des stagiaires appartenant à une certaine tranche d’âge variant de 25 à 35 ans. De plus, ce sont les hommes qui occupent la majorité des postes. Parmi les candidats retenus, les BTS représentent 58,42%, viennent ensuite les Ingénieurs (9,47%), puis les BEPC (9,47%) et enfin les MAITRISES (4,21%). En résumé, on peut retenir que les diplômés qui ont le plus de chance d’obtenir un stage de formation sont ceux qui ont le profil suivant : jeunes âgés de 25 à 35 ans, de sexe masculin, ayant un diplôme égal au moins au BTS avec comme spécialité, la comptabilité et gestion, le commerce et marketing, l’informatique ou le secrétariat. Les modes de recrutements des stagiaires L’analyse des données montre, qu’en général, ce sont les stagiaires qui contactent les entreprises (21,90%). D’autres voies non moins importantes telles que les établissements de formation (20,88%), les recommandations d’un membre du personnel (15,45%), les recommandations d’une autorité (15,28%) sont aussi explorées par les entreprises pour trouver des stagiaires dont elles ont besoin. Durée des stages, conditions d’exercice et avantages Dans l’ensemble, on observe que les stagiaires sont accueillis dans l’entreprise pour une durée variant entre 3 et 6 mois. Les stages sont exercés dans certaines conditions telles que les déplacements, le travail de nuit. Les stagiaires sont souvent sans protection vis-à-vis des accidents de travail, soumis à des tâches secondaires et ont souvent des problèmes de meubles etc. Ils perçoivent une indemnité mensuelle de 50 000 FCFA. Les difficultés rencontrées par les entreprises Parmi les lacunes constatées au niveau des stagiaires, on note le manque de culture d’entreprise, le manque de savoir faire, le niveau de compétence insuffisant, et enfin les lacunes graves liées au niveau de la formation initiale 20 3.2 Le stage de pré-emploi : profil recherché, mode de recrutement et difficultés rencontrées par les entreprises Le profil du stagiaire On peut retenir que pour les stages de pré-emploi, les compétences sollicitées concernent la comptabilité et la gestion, le commerce et marketing. Les diplômes les plus recherchés en stage de pré-emploi sont le BTS et le DUT. Concernant le sexe, on note qu’en stage de pré- emploi 43% des stagiaires sont des femmes contre 57% d’hommes. Les stagiaires qui obtiennent les stages ont entre 25 et 35 ans. En résume, on peut retenir que les entreprises offrent des stages de pré-emploi aux jeunes hommes et jeunes femmes dont l’âge est compris entre 25 et 35 ans et ayant le niveau du BTS et du DUT. Les compétences les plus sollicitées sont encore la comptabilité et gestion, le commerce et marketing. Les modes de recrutement des stagiaires Pour recruter les stagiaires en pré- emploi, les entreprises disposent de plusieurs voies. On note, en effet, que les stagiaires font leurs propres démarches (31,40%). Les autres voies non négligeables utilisées par les entreprises sont celles des établissements de formation (14,48%), la recommandation d’une autorité (7,57%) et enfin la recommandation d’un parent (7,35%). Durée de stages, conditions d’exercice et les avantages En général, la durée des stages est de six mois au maximum. La plupart des stagiaires bénéficient de formation complémentaire et de rémunération. Pour ce qui concerne la rémunération mensuelle, elle varie entre 30 000 FCFA et 150 000 FCFA. L’exercice des stages exige souvent des déplacements, et le travail de nuit. Les difficultés rencontrées par les entreprises Aux stagiaires, en général, les entreprises reprochent le plus souvent leur manque de savoir faire, leur manque de culture d’entreprise.et leurs lacunes graves au niveau de la formation initiale. 4. Conclusion et recommandation Les entreprises trouvent que les stages sont très utiles et ont besoin des stagiaires bien qu’elles leur reprochent certaines lacunes (leur manque de savoirs faire et manque de culture d’entreprise). Celles qui ont les moyens sont prêtes à les accueillir. Celles qui ont peu de moyens, par contre, souhaiteraient avoir des réductions d’impôts et des subventions Se fondant sur les avis des entreprises et les résultats de la présente étude, on peut suggérer les recommandations suivantes : 21 - Instituer un partenariat entre les entreprises du secteur moderne et les établissements de formation en vue d’améliorer l’employabilité des diplômés dont le niveau de formation initial est jugé insuffisant par les entreprises ; Inciter financièrement les entreprises, soit par la réduction d’impôts ou suppression d’impôt sur salaire des stagiaires soit par les subventions ; Suivre les stagiaires qui seront recrutés par les entreprises pour évaluer l’amélioration de leur savoir faire, leur adaptabilité en entreprises, leur connaissance de la culture d’entreprises ; Prévoir des stages obligatoires en entreprises pour les formations techniques débouchant sur un emploi ; Revoir le contenu des formations initiales ; Apprécier les établissements de formation. 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Ensuite, les résultats d’une telle étude à l’échelle locale permettront de mieux orienter, d’une part les personnes à la recherche d’emploi, et d’autre part, les décisions politiques notamment celles des décideurs locaux. Enfin, cette étude cadre bien avec la politique de décentralisation engagée par le Gouvernement et dont un des objectifs essentiels est de lutter contre la pauvreté. L’emploi constitue en effet un puissant facteur d’amélioration des conditions de vie des populations. Dès lors, les recherches de solutions pour accroitre le niveau de l’emploi au plan décentralisé sont très utiles et d’actualité. L’objectif général de cette étude est d’avoir une meilleure connaissance des bassins d’emploi en vue de proposer des stratégies et des actions de promotion de l’emploi adaptées aux spécificités locales. Plus spécifiquement, trois objectifs liés à l’objectif général sont poursuivis : (1) collecter des informations économiques et sociales dans les bassins d’emploi ; (2) analyser et suivre l’évolution de l’emploi dans les bassins et (3) déterminer les actions à conduire pour améliorer la situation de l’emploi dans les bassins. La présente étude est de type exploratoire, nous faisons un premier essai de description du bassin d’emploi. Il s’agit de répondre essentiellement aux questions suivantes. Que recouvre la terminologie de bassin d’emploi ? Quelles sont les outils de classification des bassins d’emploi rencontrés dans la littérature ? Pourquoi, est-il important de réaliser une étude sur le bassin d’emploi en Côte d’Ivoire ? Quelles sont les données qui nous permettent de caractériser les bassins d’emploi ? Quelles peuvent être les limites actuelles d’une étude sur les bassins d’emploi en Côte d’Ivoire ? 2. METHODOLOGIE Ce travail qui est essentiellement de nature méthodologique, s’appuie sur une démarche de collecte de donnée et une brève présentation des méthodes de construction des bassins d’emploi. 23 2.1 - Méthode de collecte de données Les données de cette étude proviennent de trois sources : 1. la première source est l’enquête emploi auprès de 2700 ménages réalisée par l’Agence d’Etudes et de Promotion de l’Emploi (AGEPE) sur le territoire de la ville d’Abidjan en 2008. Cette enquête a permis d’obtenir des informations relatives aux flux de main d’œuvre entre Commune de résidence et Commune de travail. Les caractéristiques sociodémographiques des populations et les localisations des unités de productions formelles dans lesquelles la population occupée exerce une activité ont été également fournies par les données de cette enquête emploi auprès des ménages. 2. la deuxième source concerne les données recueillies auprès de la Banque des données financières (BDF) de l’Institut National de la Statistique (INS). Cette banque de données, régulièrement mise à jour depuis 2004, comprend au total 3 305 entreprises formelles dont plus de 90% se concentrent dans la ville d’Abidjan, disposant d’un numéro de compte contribuable, d’un registre de commerce et déposant chaque année un bilan comptable à l’INS (la loi fait obligation à chaque entreprise formelle de le faire). Elle fournit des informations sur l’activité principale des unités de production, leur localisation dans les Communes et leur taille. 3. la troisième source à caractère administratif comprend les statistiques des Communes fournies par le District d’Abidjan. En effet, de création récente (Ioi n° 2001-478 du 09 Octobre 2001), le District d'Abidjan est une collectivité territoriale couvrant un périmètre d'environ 53 kilomètres. Le District d'Abidjan comporte par ailleurs 12.850 ha d'aires protégées dont 3.750 ha de parc national (Parc national du Banco) et 9.100 ha de forêt classée (Forêt classée d'Anguededou), représentant environ 6% de la superficie totale du district. Tableau 1 : Superficies des Communes d’Abidjan Communes Superficie en Km2 Abobo 82 Adjamé 9 Attécoubé 33 Cocody 71 Koumassi 15 Marcory 14 Port-Bouët 69 Treichville 12 Yopougon 119 Total Abidjan Ville 422 Source : Données du District d’Abidjan Population totale 889 797 127 734 134 101 287 817 236 159 219 676 474 566 298 878 867 742 3 536 469 2.2 - Méthode d’analyse La méthode d’analyse est articulée en deux étapes. Dans la première étape, nous faisons un survol des différentes techniques de construction des bassins d’emploi. Dans la 24 deuxième partie, nous retenons dans la panoplie des méthodes, la plus simple que nous appliquons à des données issues d’une enquête emploi réalisée en 2008. Mais avant, il serait utile de cerner la terminologie même de la notion de bassin d’emploi. En effet, la notion de bassin d’emploi correspond à un découpage plus fin des zones d’emploi. Les zones d’emploi ont été définies en 1983, en France par les Directions régionales des affaires sociales, du travail et de la solidarité et les Directions régionales de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), essentiellement à partir des déplacements domicile-travail observés lors du recensement de la population de 1982. D’autres variables ont été prises en compte pour que la zone ait une signification économique, notamment les migrations définitives, la nature de l’activité économique dominante et l’accès de la population aux grands équipements. Les bassins d’emploi constituent le résultat d’un découpage du territoire, élaboré à partir de statistiques de flux : déplacements lieu de résidence-lieu de travail. Ils aboutissent à une structuration de l’espace géographique, découlant non de l’organisation administrative, mais de la façon dont le territoire est vécu par la main d’œuvre occupée. Ils sont des zones presque fermées sur elles-mêmes, à l’intérieur desquelles les navettes domicile-travail sont très faibles. Survol des techniques de construction des bassins Ces différentes méthodes de construction de bassins d’emploi se répartissent essentiellement en trois groupes. Ce sont : les techniques de classification ascendante hiérarchique (CAH) ; les techniques de classification selon le saut minimal et la méthode des Communes attractives. La méthode de classification ascendante hiérarchique est une méthode développée par l’INSEE en France et adaptée en Belgique par l’Institut Wallon d’Etudes et de Prospective Statistique (IWEPS). La démarche analytique de cette méthode a fait l’objet de plusieurs présentions1 dans les documents de travail internes de cet institut. Il ressort de ces travaux que la mise en évidence des bassins d'emploi répond à un processus itératif de classification hiérarchique ascendante. Le découpage du territoire en bassins d’emploi s’appuie sur deux bases d’information : la première est relative aux flux entre Commune de résidence et Commune de travail de la population occupée. Ces données sont obtenues à partir des données du recensement général de la population et de l’habitat. La seconde base donne les différentes contiguïtés qui existent entre les Communes. Ces bases de données entrées dans un programme informatique subissent un traitement automatique sous la contrainte de certains critères notamment les critères de similitude, critère de contiguïté2 et aussi critère de taille des agrégats formés. 1 De Wasseige Y., Laffut M., Ruyters C., Schleiper P. Bassins d’emploi et régions fonctionnelles – Méthodologie et définition des bassins d’emploi wallons; Discussion Papers N°0101 ; février 2001 - De Wasseige Y., Laffut M., Ruyters C., Schleiper P., Vanden Dooren L. Bassins d’emploi et régions fonctionnelles Elaboration d’une typologie socio- économique des bassins d’emploi wallons ; Discussion Papers N°0203 ; mai 2002 2 Deux communes sont contiguës si elles ont une frontière commune (elles sont limitrophes) ; nous ne tenons pas compte du réseau de communication. 25 Dans le processus de traitement, l’indicateur d’agrégation des Communes est le taux de dépendance. A chaque étape du processus, la Commune présentant le taux de dépendance le plus élevé vis-à-vis d'une autre entité, est rattachée à cette dernière. Suite à cette agglomération, les taux de dépendance sont recalculés pour l'ensemble des entités restantes. Et ainsi de suite. Cette méthode de regroupement convient aux pays développés qui produisent les statistiques mieux élaborées. En Belgique les travaux conduits par l’IWEPS sur la base de la méthode de la classification hiérarchique ascendante ont pu identifier trente et un (31) bassins d'emploi primaires et sept (7) bassins d'emplois majeurs pour l'ensemble du territoire wallon. La construction de bassins d’emploi à l’aide des techniques de classification selon le saut minimal se fait grâce à un algorithme. Cette méthode, expérimentée en Algérie, utilise comme seule base de données les flux intercommunaux de travailleurs obtenus grâce aux données du recensement général de la population et de l’habitat. Les programmes ont été écrits par Mohamed Amine HERAOUI et Ryadh ABBAS dans le cadre de leur mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’ingénieur en statistique de l’USTHB en 2003. Toutes les procédures informatiques ont été écrites spécifiquement en langage Visuel FoxPro. Pour chaque Commune de la zone d’étude, on détermine son taux d'occupés résidant et travaillant dans cette Commune. La Commune qui a le plus petit taux est fixée et on détermine les Communes qui lui sont proches. Après cette étape, l’on calcule l’indice de dissimilarité, qui est l’inverse du taux d’occupés, entre cette Commune et celles qui lui sont limitrophes et l’on cherche parmi ces indices celui qui lui est le plus proche (c'est-à-dire celui qui minimise avec lui l’indice de dissimilarité), et on agrège ces deux en un nouvel élément. Le processus continue jusqu’à atteindre un seuil qui permet l’arrêt. Dans cette méthode, on associe les Communes qui présentent entre elles de petites distances. L’application de la méthode du minimum sur l’ensemble des 1541 Communes de l’Algérie a donné, et cela après 1394 itérations, 147 bassins d’emploi. Ces deux méthodes (méthode de la classification hiérarchique ascendante, méthode du saut minimum) qui sont des programmes informatiques n'ont pas que des avantages. Elles présentent certaines difficultés. Tout d'abord, leur coût en temps et en volume de calculs les rend prohibitives dès que le nombre d'éléments à classer augmente. Les difficultés de ces méthodes ont donné naissance à une autre méthode expérimentée et mise en œuvre par d’autres auteurs : la méthode des Communes attractives. Cette méthode a été également expérimentée dans le cadre des travaux de construction des bassins d’emploi d’Algérie. Elle part du fait que quand on analyse les flux qui existent entre les Communes, l’on constate qu’il y a une attraction de la main d’œuvre vers un certain nombre de Communes, nommées les Communes attractives. Leur principale caractéristique est qu’elles ont plus d’emploi que d’occupés résidents, ce qui fait qu’elles attirent la main 26 d’œuvre d’autres communes. A partir des flux de main d’œuvre entre les Communes, on calcule un indicateur qui rend compte des relations entre les différentes Communes. L’algorithme de cette méthode comprend les étapes ci-après. On calcule dans un premier temps l’indicateur d’attractivité, appelé ratio d’attractivité pour toutes les Communes de la sphère d’étude. On détermine ainsi les Communes attractives ou répulsives par la formule du ratio d’attractivité qui est égal au rapport entre le nombre d’occupés résidant dans chaque Commune et le nombre d’occupés travaillant dans la même Commune. On fait intervenir le critère de distance en déterminant pour chaque groupe attractif les Communes qui lui sont contiguës. On calcule les indices de lien entre les groupes attractifs et leurs contiguïtés, et on agrège à chaque groupe attractif, parmi ses éléments contigus, la commune qui représente avec lui le niveau de lien le plus élevé. Si une commune maximise le lien pour deux ou plusieurs groupes attractifs, alors elle sera affectée à celui qui réalise le maximum de ces liens, et on affecte aux autres les communes qui présentent avec eux les deuxièmes niveaux de lien les plus importants. L’application de la méthode des Communes attractives sur l’ensemble des 1541 communes de l’Algérie montre que seules 263 d’entre elles sont excédentaires. Elles représentent 17% du total des communes, absorbent plus de 53% de l’emploi national et comptent seulement le tiers de la population occupée. Il ressort également des résultats que les 48 Communes chef-lieu sont toutes attractives et elles représentent plus de 37% de l’emploi national. Méthode d’analyse retenue par l’étude Des trois méthodes présentées, celle de la Commune attractive simplifiée semble convenir le mieux à la présente étude. En effet, les données dont on dispose permettent de calculer pour chaque Commune de la ville d’Abidjan le ratio d’attractivité. A partir de cet indicateur, il est possible de quantifier le niveau d’attraction de la main d’œuvre de chaque Commune. A ce ratio, il sera associé des informations statistiques concernant la localisation et l’implantation des unités de production formelles. Dans ces informations, il sera essentiellement mentionné l’activité principale de ces unités qui servira d’indicateur de regroupement des unités formelles. C’est à l’aide de ces statistiques qu’on va présenter les différents bassins d’emploi de la ville d’Abidjan. Les modèles de construction des bassins d’emploi ont donné lieu à de nombreux développements d’algorithmes. Il y a ceux qui recourent à une démarche statistique utilisant les données d’enquêtes sur les déplacements domicile-travail ; il y en a d’autres qui relèvent d’une approche intuitive ou administrative qualifiée d’approche empirique. C’est cette dernière approche qui a été suivie dans cette étude. Pour plus de simplicité nous avons opté pour la délimitation administrative des Communes. Nous avons, en effet, considéré l’espace géographique et nous avons calculé les ratios d’attractivité. La formule de ce ratio est un rapport entre la population occupée dans une Commune donnée et la population occupée résidante dans la même Commune. Si ce ratio est plus grand que l’unité, il indique que la Commune considérée a plus d’emplois que d’occupés. Alors elle est dite attractive. Ce qui veut dire qu’elle attire d’autres occupants venant d’autres Communes. Mais si au contraire le ratio pour une Commune quelconque est inférieur à l’unité, la Commune est dite répulsive car dans ce cas il y a plus d’occupés que d’emplois. 27 3. RESULTATS Dans la présentation des résultats, nous allons montrer l’attractivité des Communes, l’emploi selon les Communes et les activités susceptibles d’y être rencontrées. 3.1 - L’attractivité des Communes L’analyse de ce ratio nous a permis de constater que toutes les 9 Communes d’Abidjan sont attractives. Mais avec des niveaux d’attraction différents. A l’aide de ce ratio, il est donc possible de classer ces Communes. Ainsi, la Commune de Port-bouêt, qui prend également en compte le quartier portuaire de Vridi, avec un ratio d’attractivité de l’ordre de 1.8, largement supérieur à l’unité, est la Commune la plus attractive. C’est une Commune où prédominent des activités pétrolières et portuaires qui entraînent la création d’emplois aussi bien dans le secteur formel qu’informel. Dans les autres Communes les plus attractives, on note qu’Adjamé est le centre commercial des PMI et PME créatrices d’emploi ; Treichville est à proximité de la zone portuaire qui permet le développement des activités annexes. La Commune de Yopougon est une zone industrielle de récente création. Après analyse des différents ratios, l’on peut retenir globalement que la majorité des Communes de la ville d’Abidjan sont attractives. L’attraction vers la grande métropole semble expliquer ce phénomène. Abidjan, en tant que capitale économique, attire les travailleurs des Communes environnantes. A l’intérieur de la ville elle-même les Communes où les grandes entreprises se sont installées attirent la main d’œuvre plus que les autres Communes. Tableau 2 : Ratio d’attractivité des Communes d’Abidjan Commune (i) Occupés dans la Occupés résidant dans la Ratio d’attractivité Commune (Xi) Commune (Yi) Port-bouët 114 838 62 848 1,827234 Adjamé 51 497 28 769 1,790017 Treichville 112 064 62 758 1,785653 Abobo 445 607 257 568 1,730056 Yopougon. 289 515 167 823 1,725121 Marcory 116 522 69 323 1,680856 Koumassi 152 244 91 282 1,667843 Cocody 50 247 30 447 1,650310 Attécoubé 94 100 68 965 1,364460 Total 1 426 634 839 783 Source : Nos calculs effectués à partir des données de l’enquête emploi 2008 3.2 - L’analyse de l’emploi selon les bassins d’Abidjan L’analyse des données globales des bassins d’emploi et la structure de l’emploi par bassin donnent les informations ci-dessous. - En termes de population occupée, les bassins d’Abobo, de Yopougon et de Marcory sont les plus importants. 28 - Le nombre total de chômeurs de la ville d’Abidjan, c’est à dire le nombre de personnes de 15 ans et plus qui, au cours de la période de référence étaient sans emploi, avaient recherché du travail et étaient disponibles pour travailler, est de 335 128 personnes pour une population active de 1 575 465 individus. Le taux de chômage en moyenne qui est le rapport du nombre de chômeurs à la population active (actif occupés et chômeurs) est de 21,3%. Ces chômeurs sont plus concentrés dans les Communes de Treichville et de Yopougon. Cependant, la question du chômage est, de façon générale, préoccupante lorsqu’on examine l’ensemble des 9 Communes. En moyenne le taux est au dessus de 18%. La structure de l’emploi par bassin est étudiée en fonction de la répartition des travailleurs selon le secteur d’activité, les catégories socioprofessionnelles des travailleurs et les variables sociodémographiques importantes que sont l’âge, le sexe et le niveau de formation des travailleurs dans chaque bassin d’emploi. - De manière générale, l’emploi informel est dominant dans tous les bassins de la ville d’Abidjan. Ce caractère dominant est plus remarqué dans les bassins d’Adjamé (89%), d’Abobo (86%), d’Attecoubé (86%) et Treichville (84%). Ces bassins ont la particularité de contenir que des PME et des micro entreprises du secteur formel qui permettent le développement des activités informelles. - Les bassins d’emploi qui renferment les grandes entreprises présentent une part importante d’emploi du secteur formel. Ceci est le cas des bassins de Cocody (28%), de Yopougon (23%), de Port Bouêt (21%), de Treichville (19%) et Koumassi (18%). Ces bassins possèdent soit une zone industrielle (Yopougon et Koumassi), soit une zone portuaire (Port Bouêt), soit sont proches d’une zone portuaire (Treichville). - Dans l’exercice des emplois du secteur moderne, les catégories socioprofessionnelles des travailleurs sont le résultat d’un système de classification qui balise leurs itinéraires et les classent dans une catégorie professionnelle qui renseigne sur leur compétence, leur niveau de responsabilité et leurs attributions. Dans ce cas, les classifications professionnelles des travailleurs permettent de faire la distinction entre emplois d’encadrement et emplois d’exécution. Les emplois d’exécution concernent généralement les emplois occupés par les ouvriers, les employés et les manœuvres. Les emplois d’encadrement reviennent quant à eux aux cadres, aux agents de maîtrise et personnel de direction. - Dans le cadre de la présente analyse, comme il est tenu compte des opérateurs du secteur informel, la catégorisation des actifs intègre les travailleurs ayant le statut de parton, de travailleurs à son propre compte, d’apprenti et d’aides familiaux. Les résultats montrent que les personnes travaillant à propre compte sont certes proportionnellement majoritaires dans tous les bassins d’emploi (43.75%), mais on les rencontre beaucoup plus dans les bassins d’Adjamé (58,95%), d’Attécoubé (56.47%), d’Abobo (49.93%) et de Treichville (49.71%). Ces bassins ont la caractéristique essentielle de concentrer les plus fortes proportions des emplois du secteur informel. Ces statistiques confirment donc que l’une des conséquences de la crise de l’emploi du secteur moderne est le gonflement du secteur informel dont les emplois sont peu rémunérateurs et non protégés. 29 - La forte présence des travailleurs indépendants s’accompagne aussi de la proportion relativement élevée des apprentis et des aides familiaux dans les bassins d’emploi concernés. - S’agissant, des travailleurs du secteur moderne, le bassin de Cocody présente une prédominance des travailleurs de la catégorie Cadre (12.81%). Les bassins de Treichville et de Marcory concentrent quant à eux les employés et les ouvriers qualifiés. Le bassin de Port bouêt présente la plus grande concentration des travailleurs de la catégorie manœuvre. Ce constat se justifie par le fait que les travailleurs de cette catégorie habitent à proximité des unités formelles de la zone portuaire. - Dans le bassin d’emploi de Cocody, l’apport des personnes de 14 à 17 ans est le plus petit (3%) de tous les bassins d’emploi. Ceci s’explique par le fait que dans ce bassin, étant entendu que le niveau de formation est relativement élevé dans les autres et que les travailleurs sont plus nombreux dans la catégorie Cadre, les enfants ont plus de chance de se former avant d’occuper un emploi. - La répartition des travailleurs par sexe montre globalement que les hommes sont plus occupés que les femmes. Mais les différences apparaissent quand on considère les bassins individuellement. En effet, l’analyse par bassin permet de noter que dans certains bassins (Marcory et Koumassi) les femmes sont plus présentes dans les emplois que les hommes. Cet autre constat vient confirmer le fait que les bassins concernés renferment plus d’emplois précaires qui sont le résultat des petites activités génératrices de revenus exercées par les femmes. - La répartition des travailleurs selon le niveau d’instruction indique que plus d’un tiers d’entre eux sont illettrés. C’est le groupe le plus important de l’ensemble des travailleurs de tous les bassins. Cette population de travailleurs illettrés se concentre dans les bassins d’Attécoubé (40%), de Treichville (39%) et d’Abobo (38%). - Le bassin de Cocody présente seul le niveau d’étude le plus élevé dans l’enseignement supérieur. Au total, l’on peut noter que le niveau de formation des travailleurs de tous les bassins est faible puisque plus d’un tiers est illettré. A cause de la forte présence des emplois du secteur informel, les femmes sont assez présentes dans tous les bassins d’emploi. Les travailleurs des bassins d’emplois sont concentrés dans la tranche d’âge de 25-à 54 ans, ceci témoigne de la faible participation des jeunes aux activités de production et de services dans les bassins d’emploi. 30 3.3 - Caractérisation des bassins d’emploi selon les activités des entreprises du secteur formel A l’aide de la base de données de la Banque des données financières de l’INS, les entreprises formelles ont été regroupées en fonction de leur activité principale et de leur statut. Le résultat de ce groupement donne la configuration suivante par bassin d’emploi. La superficie du bassin d’emploi d’Abobo est de 82 Km2. On y trouve majoritairement les PME et les micro entreprises dont les activités principales concernent essentiellement la vente au détail, les services de réparation d'articles domestiques, les services d'assainissement, de voirie et de gestion des déchets et de fabrication des produits destinés à l'agriculture et à l'élevage. Le bassin d’emploi d’Adjamé est le plus petit des neuf bassins de la ville d’Abidjan avec une superficie de 9 km2. Les activités qu’on y rencontre généralement, s’agissant de celles exercées par les entreprises du secteur moderne, concernent le commerce, la vente et les services financiers. Les unités formelles sont dominées par les PME avec 60% de l’ensemble des entreprises que l’on rencontre à Adjamé. On y rencontre également quelques grandes entreprises avec une proportion de l’ordre de 30%. Les micro entreprises formelles sont de l’ordre de 10%. Cela peut s’expliquer par une trop grande présence des activités informelles qui sont similaires et qui concurrencent de ce fait les micro entreprises. Placé en troisième position en termes de superficie avec une surface de 71Km2, le bassin de Cocody se caractérise par une forte concentration des unités formelles opérant dans le domaine des services, principalement les services d’auxiliaires financiers et d’assurance, de transport, de services fournis principalement aux entreprises, de services informatiques et connexes, de santé et d’action sociale, de services immobiliers, services d'éducation, d’hôtellerie et de restauration, etc avec près de 50% des unités formelles que l’on rencontre sur le bassin. Dans ce bassin, les activités de commerce et autres activités connexes sont présentes. On y rencontre principalement des activités de ventes en gros et services d’intermédiaires du commerce de gros et vente au détail et services de réparation d'articles domestiques. Le bassin d’Attécoubé a une superficie de 33 km2. Il est caractérisé par une forte présence d’activités informelles. On n’y rencontre pas de grande entreprise. On y trouve essentiellement des PME et des micro entreprises dont près de 40% sont concentrées dans les services d’éducation. Les 2/3 des autres unités que l’on y trouve se répartissent généralement dans les activités formelles de produits d’industries alimentaires et de boissons et de production de produits métallurgiques et de pièce de fonderie. Le bassin de Treichville a une superficie de 12 Km2. Il est marqué essentiellement par la présence des grandes entreprises, de PME et de micro entreprises dans les activités de production des produits destinés à l’agriculture et l’alimentation. On y rencontre également la plus grande brasserie de Côte d’Ivoire. Les activités de vente d’articles d’habillement et fourrures, de meubles, de produits divers non classés ailleurs, de vente au détail et services de réparation d'articles domestiques, de ventes en gros et services d’intermédiaires, de commerce de gros, ventes et services de réparation automobile, de vente de verre, de poteries et matériaux pour la construction , qui intéressent les entreprises de toutes les tailles, sont exercées par près de 45% des unités formelles sur le territoire du bassin de Treichville. 31 Ce bassin est aussi marqué par les activités de services. On y rencontre essentiellement les services d’intermédiation financière, d'auxiliaires de transport, de services fournis principalement aux entreprises, de Services immobiliers, de services de l’hôtellerie et de la restauration. Ce groupe de services, exercés surtout par les PME et les micro entreprises, concernent environ le tiers des entreprises existant sur le territoire du bassin de Treichville. Comme le bassin de Treichville, le bassin de Marcory est petit en termes de superficie. Ce bassin contigu à celui de Treichville a une superficie de 15 Km2. On y rencontre des entreprises intervenant dans la branche d’activité d’électricité, gaz et chaleur (5%). Plus du tiers (38%) des entreprises se concentrent sur le territoire du bassin de Marcory dans l’exercice des activités de Services d'éducation, des postes et télécommunications, des Services fournis principalement aux entreprises, des Services hôtellerie et de restauration, d’immobiliers, d’informatiques et services connexes, de Services d'auxiliaires de transport, de santé et d’action sociale. Installées sur une superficie de 15 Km2, les entreprises opérant sur le territoire du bassin d’emploi de Koumassi se concentrent principalement dans les activités de production chimique, de textile, de production d’articles en bois, des articles de maroquinerie, des ouvrages en métaux, de la plasturgie (environ 37%). On note que c’est dans l’exercice de ces activités que l’on rencontre les grandes entreprises du bassin d’emploi. Classé quatrième en termes de superficie selon le découpage administratif de la ville d’Abidjan, le bassin d’emploi de Port Bouet s’étend sur une superficie de 69 Km2 qui couvre toute la zone portuaire d’Abidjan. C’est le bassin le plus riche et le plus varié en terme d’activité. On y trouve les entreprises de fabrication de produits chimiques, d’ouvrages en métaux ; de produits du travail des métaux, de produits destinés à l'agriculture et à l'élevage. On y rencontre aussi des unités de production des produits des industries alimentaires et boissons et les entreprises opérant dans le domaine de fabrication de produits en caoutchouc ou en matières plastiques Produits textiles. Les unités de Services d'auxiliaires de transport, de Services fournis principalement aux entreprises, de Services informatiques et services connexes et autres matériels de transport sont également présentes. La vente au détail et les services de réparation d'articles domestiques, les ventes en gros et services d’intermédiaires du commerce de gros, les ventes et services de réparation automobile sont des activités exercées par certaines grandes entreprises, des PME et des micro entreprises. De grosses entreprises dans le domaine de l’Électricité, gaz et chaleur Hydrocarbures naturels existent sur le territoire du bassin d’emploi de Port Bouet. Le plus vaste de tous les bassins d’emploi d’Abidjan avec une superficie de 119 Km2, est celui de Yopougon. On y rencontre des grandes, moyennes et petites entreprises opérant dans les activités relatives aux cuirs travailles ; articles de voyage ; la fabrication de chaussures, le travail des ouvrages en métaux ; la chimie, les produits de l'agriculture et de l'élevage, la production des produits des industries alimentaires et boissons et la plasturgie. Les activités concernant la vente au détail et en gros, les services d’intermédiaires du commerce de gros et services de réparation automobile d'articles domestiques sont également exercées par les unités formelles dans le bassin de Yopougon. D’autres services, notamment les services d'assainissement, de voirie et de gestion des déchets, les services de santé et d’action, les services de transports terrestres, les services fournis principalement aux 32 entreprises, les services hôtellerie et de restauration ainsi les services immobiliers Services informatiques et services connexes sont également présents dans le bassin de Yopougon. 4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS La présente a eu pour principal objectif d’identifier les bassins d’emploi d’Abidjan. Elle a de ce fait, permis d’avoir une meilleure connaissance des bassins d’emploi de la ville d’Abidjan. L’étude qui a adopté l’approche plus simple de construction de bassin a montré que toutes les Communes d’Abidjan sont attractives. Toutefois, la commune de Port-bouet qui prend en compte le quartier portuaire de Vridi avec un ratio d’attractivité de l’ordre de 1,8 vient en première position. Vient ensuite la commune d’Adjamé avec un ratio d’attractivité de l’ordre de 1,79. Dans l’ordre de supériorité d’attractivité, nous pouvons citer également, la commune de Treichville, celle d’Abobo, celle de Yopougon, celle de Marcory, celle de Koumassi, celle de cocody et enfin celle d’attécoubé. L’étude a également permis d’avoir une meilleure connaissance des bassins d’emploi de la ville d’Abidjan au titre des activités qui s’y déroulent. Grâce aux informations obtenues, il serait maintenant possible d’orienter les demandeurs d’emploi. Cette orientation tiendrait compte de leur domaine de compétence professionnel. Ainsi, les travailleurs qui ont un profil de chimiste, de techniciens en plasturgie, électricité, gaz et chaleur, de travailleur dans le domaine du bois pourraient être orientés dans les zones de prédilection suivantes : bassin de Treichville, de Marcory, de Koumassi, de Port Bouêt et de Yopougon. L’étude comporte cependant des limites qu’il convient de noter. En effet, les données utilisées ne nous ont pas permis d’avoir toutes les informations souhaitées pour conduire une analyse détaillée des bassins d’emploi. Il nous a, par exemple, manqué les distances pour traiter de la question des contiguïtés entre les bassins et aussi des sous bassins. Pour corriger ces limites, il serait nécessaire d’organiser au plan national une enquête spécifiquement dédiée à l’étude des bassins d’emploi qui permettrait de saisir toutes les données nécessaires pour mener de manière efficiente les travaux de construction des bassins d’emploi. 33 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BEAUMERT François [1992], Approches locales du marché du travail et grandes agglomérations : l’île-de-France, in Formation–emploi, n° 40, Octobre-décembre CHRISTINE M. & ISNARD M., un algorithme de regroupement d’unités statistiques selon certains èmes critères de similitude. VII journées de méthodologie statistique Paris 4&5 décembre 2000. DE WASSEIGE Y., LAFFUT M., RUYTERS C., SCHLEIGER P. , bassins d’emploi et régions fonctionnelles : méthodologie et définition des bassins d’emploi wallons, discussions papers IWEPS février 2001. 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